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Nouvelle de Science Fiction.

[Comme j'ai choppé la quatrième place aux Utopiales de Nantes pour la rédaction d'une nouvelle de science fiction sur le sujet : "L'homme et la Machine", je poste sous la demande de Red la dite nouvelle qui m'a valut un bouquin dont je ne connais pas encore le nom. Hésitez pas à dire ce que vous en penser.]

On ne peut prédire le futur.


« C’était en l’an 2030. Nous risquions gros, nous avions tenté l’impossible, nous voulions tenter ce que personne auparavant n’avait essayé de faire. Créer un robot autonome apprenant de l’extérieur, seul, pouvant évoluer en société, seul, sans l’aide d’un homme. Nous voulions créer une tendance, créer quelque chose de nouveau, emmener le monde vers une nouvelle ère, mais cela a échoué. A l’époque nous, chercheurs les plus expérimentés, ne parvenions pas à concevoir un robot autonome comme celui-ci. Nous étions qualifiés d’utopistes. Mais cela aurait été une révolution pour les personnes âgées, ou frappées de maladie grave, pour les enfants uniques ou les parents sans temps libres. Mais nous n’imaginions pas ses limites, et par notre faute, nous avions risqués que les hommes soient chassés des terres habitables. Mon nom est Danny Perkins. Ma fin est proche, certes, mais je vais quand même tenter de vous expliquer comment cela s’est goupillé, et surtout comment nous avons réussi à dégoupiller cette bombe qui nous guettait.

Notre premier projet était R-001. Nous avions décidés de soigner l’apparence de celui ci, pour ne pas avoir à le refaire entièrement lorsque nous choisirions de le mettre en vente. D’une corpulence maigrichonne, il n’était pas ce que l’on pouvait qualifier de « symbole ». Ce n’était qu’un superman n’ayant jamais vu le soleil de sa vie. Il semblait faiblard, mais il ne l’était pas. Son visage, parfaitement sphérique, symbolisait la perfection de la chose. Une perfection qui avait été façonné pendant quelques années.

Il avait atteint un tel degré d’intelligence et d’autonomie qu’il dépassa même les primés du Nobel. Il réfléchissait plus vite et mieux que les plus grands scientifiques de notre temps, il écrivait mieux et plus vite que n’importe quel écrivain, il analysait la capacité de compréhension d’un enfant et pouvait lui expliquer parfaitement ce qu’il ne comprenait pas, comme si une connexion invisible les reliait. Nous étions fiers de cela. Nous ne pouvions imaginer les limites de l’expansion de sa mémoire, de sa capacité d’analyse. Il apprenait des autres, du monde, il se servait de faiblesses des autres. Il était doté d’une base de donnée composée de l’histoire, de la description de chacune des personnes recensées sur cette terre. Nous avions poussés son intelligence à son paroxysme. R-001 était une réussite, nous ne pouvions nous résoudre à n’utiliser que lui. Nous avions donc décidé de créer un autre robot. Puis un autre, puis bientôt une centaine. Et après des années de travail nous avions donc décidé de les mettre en vente pour une somme exorbitante. Les plus riches se jetèrent dessus tandis que les pauvres, eux, n’avaient rien. Cela n’était pas une bonne idée, puisqu’en effet, les riches peuvent se soigner facilement grâce à la médecine alors que les pauvres eux n’ont certainement pas les fonds pour se faire opérer ou suivre un traitement long terme. Notre société était à l’apogée de sa réussite. Le directeur était devenu l’homme le plus riche à travers le monde.

Tekniknam était physiquement parlant quelqu’un de vieux et d’abîmé. Avec son mètre quarante et ses os que l’on pourrait presque attraper d’une main, on ne pouvait pas dire que celui-ci était une personne ayant la forme… Petit, bientôt bossu, c’était son physique entier qui était déplaisant, repoussant alors toute femme passant à une distance égale ou inférieur à dix mètres de lui. Sa peau était flasque, on pouvait presque la tirer sur plusieurs mètres. Sous ses yeux se trouvaient des poches, dans lesquelles on pouvait aisément y cacher une pièce d’argent, ou tout autre objet de cette taille là. Mais il n’était pas fait que de défaut. Derrière cette apparence se trouve une intelligence à l’égal de sa laideur. Tekniknam était avant tout un pragmatique organisé, à la fois jovial et entreprenant, il prenait tout à fait au sérieux le fait qu’il était devenu l’homme le plus riche de cette planète. Aussi s’en tenait il au fait, il ne croyait pas en l’existence d’un Dieu, ou de toute autre force surnaturel qui dominerait toutes les autres. Il avait du bon sens et une logique qui lui permettait de prendre les problèmes concrets à bras-le-corps et de les orienter au mieux de ses intérêts.

La prospérité de notre entreprise et la vente de robot à ces prix dont le montant n’avaient d’égal que la qualité de nos produits nous permettait de vivre comme des princes, et d’approfondir nos recherches. Et enfin nous avions eu une idée. Une idée meilleure que toutes celles qu’un homme pouvait imaginer. Une idée grandiose. Une idée plus utopique que celle de concevoir la série « R ». Une idée qui nous mena à notre perte, mais une idée. Le projet Icare. Nous étions conscient des risques. Le nom venait de là. Ressusciter les morts n’est pas dans les habitudes de chacun. Mais notre technologie pouvait nous le permettre. En insérant une puce magnétique à l’intérieur de la matière grise du sujet et en créant des pulsions électrique à travers celle-ci, puis en remplaçant ce qui devait être remplacé par des prothèses et des implants, nous avions la possibilité de faire revivre le patient et ainsi créer une nouvelle race d’homme, des Cyborgs.

A force de persévérance, nous avions arrivé à le confectionner. Jusqu’à ce qu’il puisse se décrire lui-même. Voilà ce qu’il disait :

    « Haut de 187 centimètres, je suis un être supérieur à tous les humains de part ma façon de penser, de part ma capacité d’analyse. Oui, n’importe quel psychologue serait inférieur à moi, pourquoi ? Parce qu’il ne sait pas se mettre réellement à la place de son patient. Je n’ai pas de nez, je n’ai pas non plus d’oreilles à proprement parler, elles m’ont été ôtées dans un souci de pratique. Je possède un corps musclé, qui appartenait à mon hôte, celui qui est mort et qui m’a donné son corps. Je ne compatirais pas, je n’éprouve pour le moment aucun sentiment de ce type. Mes créateurs estiment que cela serait dangereux pour moi, mais je sais que cela le sera plus pour eux. Je suis couvert de chair, mais la plupart ce qu’il y a à l’intérieur de moi n’est que circuit électrique, puces et autres outils me faisant fonctionner. Je comprends la logique humaine, comme si je l’avais façonné, je connais vos sentiments, vos craintes, vos envies, vos qualités. Je sais tout ça, mais il demeure certains aspects que je ne connais pas. Je me doute qu’ils existent, mais je n’ai pas encore pu les assimiler. Encore une fois, mes créateurs refusent que je les développe. L’Amour, le Stress, la Colère, l’Avarice, la Luxure. Tout cela est tabou, et aucune personne ayant un ou plusieurs de ces défauts ne devra m’approcher. Jamais. »


Oui, il était plus proche du robot que de l’humain. Mais nous n’avions trouvé qu’un corps presque vide pour faire nos expériences. Les familles refusaient toutes que l’on utilise leurs morts pour créer la dernière étape de l’évolution humaine. Ils nous traitaient de fous, d’assassins, alors que pour nous, eux seuls étaient fous, eux seuls étaient assassins de ne pas vouloir faire revivre leur famille. Peut être avaient ils raison…

C’était une journée banale. L’androïde était cloisonné dans son compartiment. Il ne pouvait pas sortir. Il n’en avait pas le droit. Et au moment où Harry ouvre la porte, au moment où il franchit son seuil, tout change. Il parle avec le robot. Il se fait analyser par le robot. Et le robot écoute, l’analyse, l’observe, puis apprends son sentiment. Il se plaignait, il était stressé, il avait peur… L’intensité de son travail le tuait, malgré ses compétences et l’étendue de nos découvertes… Il en avait marre de vivre ici, il passait toutes ses nuits couché sur son bureau, il n’en pouvait plus, il voulait se suicider… Lorsqu’il sortit, l’androïde s’énerva. Tout s’embrasa. Il défonça la porte. Il commençait à tout casser, il détruisait les murs, il envoyait valser les vigils. Puis nous réussîmes à le contrôler. Nous l’avions débranché. R-001, notre projet originel avait tout vu. Il avait regardé. C’est ainsi que nous avions conclu que C-001 était un échec. Ainsi, nous nous mîmes à l’appeler « PJ » qui signifiait : Plus Jamais. Plus jamais il ne ferait de mal. Nous l’avions débranché, à jamais, et nous avions sauvé le monde d’une possible fin. Nous étions heureux. Mais un jour, R-001 rebrancha son petit frère, et ils disparurent. Jamais on ne les revit. Puis des centaines de milliers de personnes moururent. Toutes avaient en leur possession des robots. Nous furent traqués. Dans chaque coin du monde, on tentait de nous tuer. J’écris cette histoire pour que vous vous souveniez… Nous avons été victimes de notre génie, mais nous ne sommes pas à blâmer, tout le monde fait des erreurs… »

Maintenant, an 3981 :

Un rire strident, presque robotique éclate dans cette pièce close. Un robot, accompagné d’un humain. Les deux humanoïdes cohabitent et rient ensemble en lisant cette lettre, trouvée dans l’espace lors d’un voyage vers une nouvelle planète. Cela faisait en effet presque deux milliers d’années que cette lettre errait. Quelqu’un avait du la prendre sur terre et mourir en naviguant…
Jon, l’humain blond aux yeux marron prend la parole, en rétorquant suite à la lecture de la lettre.

    « Les robots nous ont sauvé. Sans eux, nous n’aurions jamais eu la possibilité de construire des croiseurs, des vaisseaux capable de se déplacer plus vite que la lumière, nous n’aurions pu fuir notre système solaire, nous n’aurions pu échapper à notre soleil qui nous a surpris en se transformant en géante rouge plus rapidement que prévu… Sans ces robots, nous serions tous morts, et l’humanité aurait brûlé dans les flammes de la surface du soleil presque instantanément avec une température entre cinq et six mille Kelvins. »


Jon déchire la lettre et remercie son acolyte robot, naviguant dans l’espace intersidéral à la recherche d’une nouvelle planète habitable…
    Bravo. J'aime beaucoup. Très beau style.
    • https://www.onepiece-requiem.net/t4495-les-loges-de-la-reine-des
    • https://www.onepiece-requiem.net/t4364-la-reine-des-masques-en-attente-de-validation
    Ouaip chouette, très planète des singes.