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Prison Break [James]


Prison Break

"Blake Redhorn | James Fermal"
Mars 1624



La pierre éclata sous le violent coup de massue. Lever, frapper, lever, frapper, lever, frapper. Telles avaient été les consignes, et telles étaient les exécutions qu'il accomplissait. Ici, sous la chaleur écrasante et harassante, Blake était contraint de déblayer les décombres et de monter les murs de sa propre prison.

– Gruhuhuhu, cassez-moi ça, bande de dindes ! Gruhuhuhu !
– Une dinde ? Si j'pouvais, je l'étouffe'lais moi-même ! Olé !
– T'imagines même pas à quel point j'aimerais te laisser faire ça, Kiki. En plus, je suis sûr que t'y arriverais sans problème hahaha !
– Hé N-15.3032, un truc te fait marrer ? Gruhuhuhuhu !
– Non, bien sûr que non, ô Surveillant Anus.
– T'as dit quoi là N-15.3032 ?
– Moi, rien, j'ai juste prononcé votre nom, ô Surveillant Tyranus.
– Gruhuhuhu d'accord, remets-toi au boulot maintenant.
– Quel g'los po'lc ce type !
– J'te l'fais pas dire... Tiens regarde qui est là ? Ce serait pas cette espèce d'enfoiré de coq ?
– Olé, vas-y, fais-lui sa fête à ce g'los con !

En effet, ce bon vieux Surevillant Anus ramenait un visage familier, nanti d'une paire d'ailes blanches et d'une chevelure dont la blondeur était maintenant bien salie.

– N-15.3031, va bosser avec ta p'tite copine aux jolis seins Gruhuhuhu !

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Vous vous demandez sans doute qui est cette « jolie copine aux gros seins » ? En fait, je parie que vous vous demandez même ce que Blake faisait dans un cadre aussi peu paradisiaque, ai-je raison ? Dans ce cas, suivez bien ce qui va suivre. Tout cela remonte à presque huit jours, sur une île située un peu plus loin que ce petit caillou sur lequel nous nous trouvons maintenant.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tout se passa extrêmement rapidement. Alors que Blake, hilare et complètement nu, regardait l'espèce de canard tenter d'échapper aux Coq-Cornes, il ne put remarquer l'arrivée d'un troisième homme. D'une célérité redoutable, celui-ci posa ses mains sur le torse de Blake, provoquant une réaction assez inattendue. Une vive chaleur se répandit le long de ses pectoraux, rapidement suivie d'une douleur assez désagréable. Néanmoins, ce ne fut rien par rapport à ce qui se produisit ensuite. A la place de ses beaux muscles travaillés quotidiennement, Blake possédait désormais une paire de seins à la taille phénoménale, encore plus grosse que tout ce qui lui était arrivé de peloter.
Évidemment, sa première réaction, tout à fait instinctive, fut de lancer ses mains pour se saisir de la peau ferme qui pendait sous ses yeux. Mais ce n'était pas agréable... Loin de là...

– Blakou... J'ai envie de vomi'l...

C'était son propre corps qu'il touchait ! Pas les seins d'une femme. La situation ne pouvait être pire... Le peloteur ultime, Blake, celui qui était destiné à rencontrer la Nymphe de Rough Tell puis à se saisir de sa Poitrine de Jouvence... Était complètement nu au milieu de Suna Land, avec des nichons aussi gros qu'une pastèque ! Pourtant, il se rendit compte que la situation pouvait encore empirer.
L'homme qui venait de causer ce dérèglement physiologique commit une atrocité des plus redoutables. Ses doigts crochus et poilus vinrent agripper les seins de Blake, appuyant dessus comme sur la sonnette d'une maison de bonne famille.

– Je suis le peloteur de la poitrine du futur peloteur de la poitrine de jouvence ! Reyson D. Anstis, retiens le bien.

Entièrement paralysé par cet état plus que déplorable, Blake ne se donna même pas la peine d'essayer de rattraper le fameux homme. Il était debout, immobile, presque tremblotant. Aussi, quand Chouchou, une sorte de mastodonte à cheveux longs, haut-gradée de la Marine, le rattrapa, il n'émit presque aucune résistance. Le Sweet-Sense de Kiki montrait sans appel qu'il ne s'agissait pas d'une femme, mais d'un homme, malgré ses apparences trompeuses. Pourtant, ça ne l'encouragea pas à castrer ce travelo. Ses pensées étaient vides, traumatisées, retournées. Du Pervers, il ne restait plus qu'une coquille dépouillée de toute envie.
Tout ce que Blake put faire fut de voir Chouchou s'approcher en beuglant, prendre son élan avant d'asséner un coup puissant de sa poitrine pleine de stéroïdes. Sur le coup, il tomba au sol, le noir venant recouvrir ses yeux comme un voile. Il n'était plus rien... Pourquoi lutter ?

_________

Une vive douleur aux cotes tira Blake de son sommeil. Instinctivement, sa première réaction fut de partager ses pensées avec son compagnon de toujours.

– Kiki... J'ai fait un rêve affreux... J'ai rêvé qu'on avait... UNE POITRINE ?!

Non, ce n'était pas un rêve que Blake avait vu, simplement les réminiscences de ses souvenirs qui refaisaient surface. En même temps, on ne pouvait guère échapper à la réalité quand celle-ci se prouvait par la seule présence d'une paire de seins plus épais qu'une pastèque.

– Blakou... C'est ho'llible ! Bouhouhou... Olééééé...

Comble de la honte, de l'urine se mit à jaillir, signe que Kiki pleurait. Le manteau que les autorités semblaient avoir jugé bon de mettre sur Blake pour couvrir sa nudité fut inefficace : le liquide fut propulsé par une embouchure, décrivit une cloche parfaite pour répandre son impressionnant débit sur le garde chargé de les surveiller. Cela faisait d'ailleurs partie des nombreux pouvoirs de Kiki : pisser plus loin et plus fort que n'importe quel autre sexe masculin. Le Marine se retourna, une mine énervée tiraillant son visage alors que la goutte d'urine ruisselait lentement le long de son front jusqu'à s'arrêter sur ses lèvres.

– Putain, mais tu t'fous d'moi là ?
– Désolé, c'est pas très confortable, j'l'ai pas fait exprès.

Après tout, comment aurait-il pu ? Blake était dans un état si déplorable qu'aucune volonté ne lui parvenait. Ces seins... Ces seins qu'il aimait tant toucher. Serait-ce eux qui le mèneraient à sa perte et l'empêcheraient de réaliser son rêve ? Non... Ca ne pouvait être le cas. Ce serait bien trop injuste.

– Blakou, 'lessaisis-toi.
– Enfin Kiki, c'est fini ! Comment tu veux qu'on trouve la Poitrine de Jouvence dans cet état ?
– Ecoute-moi. D'habitude c'est toi qui me 'lassu'les, mais cette fois, c'est à moi d'le fai'le. Olé ! Tu es Blake Redho'ln ! Pe'lsonne n'est digne de peloter la Poit'line de Jouvence à pa'lt toi !
– Tu crois ?
– J'en suis sû'l ! On va t'louver une solution, t'en fais pas ! Je suis sû'l qu'on va s'en so'lti'l ! On s'en so'lt toujou'ls ! Je c'lois en toi !

La scène aurait sans doute été d'une beauté phénoménale si une musique de fond avait pu accompagner les mots chaleureux de Kiki, qui ressemblaient à s'y méprendre à ceux d'un héros de manga rassemblant ses amis égarés. Malheureusement, en raison de la connexion internet plus que mauvaise du narrateur, aucune mélodie n'avait pu s'imbriquer à cet instant magique.

Plusieurs heures s'étaient à présent écoulées. Blake allait un peu mieux, suffisamment en tous cas pour réfléchir à une manière de s'en sortir. Pendant ce laps de temps, il avait été occupé à insulter l'autre dinde qui, s'il ne s'était pas mêlé de ses histoires, n'aurait jamais attiré la Marine. Ce qui rassura Blake toutefois fut de constater que son « compagnon » était dans un état assez déplorable, lui aussi : visage ensanglanté, cheveux salis, joues gonflées... Même si lui au moins n'arborait pas une poitrine impressionnante.
Deux Marines arrivèrent, se saisirent de Blake et de la poule et partirent. Le bateau sur lequel ils se trouvaient avait accosté sur une sorte de caillou géant, composé de multitudes de rochers de taille variable. En son centre trônait fièrement un énorme bâtiment à la couleur « béton » dont l'originalité était réellement flagrante.

_________

Assis sur des tabourets miteux, Blake et le canard étaient enchainés, face à un juge minuscule accroupi sur sa table. Celui-ci possédait une paire de lunettes presque aussi épaisse que sa propre tête et lisait un long parchemin.

– Attendu que les suspects Blake Redho...
– Celui qui pelotera la Poitrine de Jouvence !
– Redhorn, continuez à m'interrompre et je veillerai à rallonger votre peine. Je disais donc, attendu que les suspects Blake Redhorn et Justin Ocent, ci-présents, suspectés de trouble à l'ordre public, de dégradation, de maltraitance sur agents du Gouvernement, de vols, d'insultes, de déshabillement, d'exhibitionnisme, de fuite et de tentative d'entrave à l'exécution des ordres émanant de la Marine et donc du Gouvernement, se sont rendus coupables des crimes énoncés précédemment sur l'île de Suna Land. Par ces Motifs, la Cour de Justice Expresse de Classic Town, saisie en première et dernière instance en raison de la juridiction dans laquelle les faits ont été commis, condamne les prévenus à purger une peine d'emprisonnement et de travaux forcés dans la Prison de Classic Town, pour une durée déterminée par leurs avancées dans la rénovation de ladite Prison. A partir de maintenant, le condamné Justin Ocent sera connu et appelé par son matricule N-15.3031, et le condamné Redhorn sera connu et appelé par son matricule N-15.3032.
– Heu, vous avez pas un numéro matricule pour Kiki ?
– Qui est Kiki, Redhorn ? Désirez-vous un rallongement de peine pour Outrage à la Cour ?
– Non rien, laissez tomber. Vous pouvez pas comprendre.

La bonne nouvelle était que Blake avait apparemment retrouvé un semblant de bonne humeur, puisqu'il était à nouveau capable de balancer des blagues douteuses et peu réfléchies sur leur conséquence. L'avantage quand on était schizophrène en fait, c'était qu'on ne pouvait garder un sentiment constant et unique bien longtemps. La mauvaise était qu'il devrait se taper un séjour peu désirable en prison, tout en gardant cette énorme poitrine. D'ailleurs, en parlant de poitrine, elle n'aurait pas un peu maigri la sienne ?

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Tels ont donc été les évènements qui ont conduit à la situation décrite antérieurement. Blake et l'homme ailé, qui apparemment répondait au nom de Justin Ocent, se trouvent ainsi dans la prison de Classic Town. Condamnés à casser des pierres, à vivre dans un état d'insalubrité proche de l'absolutisme, et surtout à se supporter puisqu'ils sont dans des cellules adjacentes, les deux criminels de Suna Land donnaient l'impression d'être destinés à croupir ici encore un moment. A moins que...

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Blake écrasa sa massue sur le pied de l'oie.

– N-15.3032, Gruhuhuhu, arrête tes conneries !
– Ah mince, désolé. Le coup a glissé sur la pierre Surveillant Anus.
– QUOI ?!
– Je disais que le coup avait glissé sur la pierre, Surveillant Tyranus.

Evidemment, cela n'avait rien de hasardeux ou involontaire, mais ça constituait une vengeance tout à fait délectable. Si cet enfoiré de type ailé n'était pas intervenu et n'avait pas rajouté au bordel déjà bien gros, Blake aurait sans doute pu se barrer sans encombre de Suna Land. Au lieu de ça, il était maintenant condamné à casser des cailloux et à porter une poitrine.
Heureusement pour lui le jour de son salut semblait être arrivé.
Alfred "Hit" Schkok, compagnon de cellule de Blake, passa discrètement à côté des deux "fous de Suna Land" - comme on les surnommait affectueusement - et leur donna à chacun un petit morceau de papier. Sur celui-ci étaient écrits les mots : "Dans vingt minutes, au local de rangement des outils. Phase 1".



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Toute cette merde avait commencé depuis mon arrivée sur cette île. Déjà, l’accueil avait été plutôt glacial. Et encore c’est un euphémisme. Moi et Blake, on nous a jeté en dehors du bateau comme des malpropres et je me suis râpé tout le coude contre le sol ! Même après que je le leur ai montré, ils en ont rien eu à foutre et ils m’ont tapé !

-C’est trop nul, le monde des humains ! Je veux retourner à Skypiea !

Les mecs m’ont demandé de me mettre en file indienne avec d’autres types qui avaient l’air perdus. Peut-être qu’on allait nous mener à l’office du tourisme. J’allais peut-être pouvoir prendre un bateau pour retourner sur Tanuki ! Je posai la question à un garde qui me dit de me taire en me frappant. Pfff… Ils avaient de la chance que je sois attaché, ceux-là ! Sinon je leur aurais botté le cul, vite fait bien fait ! Je leur demandai si je pouvais changer de place car j’étais juste derrière Blake et j’avais comme seul panorama une vue de ses fesses nues, ce qui était assez désagréable. Ils me frappèrent. Je demandai quand on allait manger. Ils me frappèrent. Je leur demandai si ça allait durer longtemps, ils me frappèrent. Je leur demandai pourquoi ils me frappaient…. Ils me pincèrent !

Nan, honnêtement l’arrivée n’avait vraiment pas été cool. Mais l’interrogatoire n’avait pas été franchement mieux. Ça c’est passé comme ça.

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Oh la vache… J’avais la tête qui me tournait et je suffoquais. La pièce était entièrement remplie d’un nuage gris à l’odeur vraiment dégueulasse que ces mecs avaient l’air d’apprécier. D’ailleurs c’étaient eux qui semblaient créer ce nuage en le soufflant par leur bouche après avoir foutu un tube marron entre leurs lèvres. Chaque fois, ils me soufflaient dans la figure et ça me faisait tousser. Difficile de s‘imaginer que les humains puissent avoir des nuages d’une aussi mauvaise qualité ! Le plus grand, celui avec un chapeau de cow-boy s’assit sur une chaise à l’envers, en face de moi. Il souffla à nouveau ces volutes malodorantes et je dus retenir ma respiration pour ne pas suffoquer.

-Pouhhhhh… Alors gringo ! Tou a crou qué tou pouvé vénir foutre lé bordel dans South Blue sans qué yé vienne té mettre des batonnes dans lé roues ?

Alors là, c’était bien simple, je ne comprenais absolument rien à ce qu’il me racontait. J’avais beau essayer, pas moyen.

-Vous pouvez répéter la question ?

Je crus que l’un de ses assistants allait m’aider, me traduire les paroles, voir même m’expliquer ce que je foutais là. Mais au lieu de ça, il jugea préférable de me foutre son poing dans la gueule avant de me cracher sur les pompes. Bon… Question de point de vue, je pense qu’une explication aurait été plus productive. Nouveau soufflage de nuage, nouvelle phrase incompréhensible.

-Tou fé lé malin. Yé vé té briser comme oune… comme oune… oune pétite brindille ! Comme oune cornet dé glace ramolli !
-Mé patronne ! S’il é ramolli, comment vous lé cassez ?
-Ta gueule ! Yé souis poétique !

Bon… moi je commençais vraiment à me faire chier là. Le seul truc que j’avais compris, c’était le « ta gueule ! », ce qui ne m’apportait pas trop d’infos sur la situation. Après quelques minutes, un garde entra et fit signe aux gars à la langue étrange. Ceux-ci me firent lever et m’emmenèrent dans un long couloir. J’avais beau leur expliquer que je ne pouvais pas marcher vu qu’ils m’avaient liés les jambes ensembles, ils ne voulurent rien savoir et continuèrent à me pousser, si bien que je dus sautiller comme un débile. Très vite, je perdis mon sang froid ! C’était humiliant à la fin ! J’étais un ange bordel, les humains devraient s’incliner avec déférence devant ma supériorité incontestable !

Je décidai alors de me jeter contre mes ravisseurs, bien déterminé à m’enfuir après leur avoir exploser le crâne. Chance, mes menottes étaient en pierre bleu foncé super dure, je pouvais donc les assommer assez facilement. Je ne connaissais pas le bâtiment, mais je me débrouillerais. Dés que j’aurais fait mordre la poussière à ces gardes, je m’emparerais de leurs clés et je pourrais me balader librement ! Allez, à la une, à la deux… TROIS ! Mes pieds restèrent bloqués par les chaînes que j’avais déjà oubliées et je trébuchai. Mon nez frappa violemment contre le mur et mes gardiens me traînèrent par terre en rigolant. Putain… Je m’étais fait super mal…

Nouvelle salle, nouvelles tronches, nouvelle ambiance. Un silence de mort, des murs blancs, des têtes de culs boutonneuses. Assis sur une chaise, toujours ligoté, on me demandait d’où je venais et qui j’étais. Peuh ! Quand on est poli, on se présente en premier. Et puis on ne frappe pas un inconnu au visage dix fois dans la minute, aussi. Il pouvait toujours se brosser pour que je lui réponde ! J’avais rien fait dans cette histoire, moi ! C’était Blake qui avait foutu la merde ! J’avais juste essayé de lui péter la tête, mais ça avait un peu… dérapé.

-Pourquoi vous vous en prenez à moi ? J’ai rien fait, je suis juste innocent, moi ! C’est Blake, le mec au tatouage qui est responsable de tout ça !
-Justin Ocent ? Très bien, je note ! Tu sais coco, moi je suis payé pour remplir des petites fiches, pas pour écouter tes excuses à deux ronds. Au suivant !

Et voilà le travail… On m’avait filé des fringues orange fluo, un marteau hyper lourd, et depuis, je devais casser des cailloux. Tout le temps… Tous les jours… Sans aucune raison réelle. Et ça durait depuis deux semaines déjà !

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Et nous revoilà aujourd’hui, sous un soleil de plomb. Et qu’est ce que je faisais ? Je pétais encore et toujours ces putains de cailloux ! Et en prime, je devais supporter la présence de cet enfoiré de Blake, juste à coté de moi ! Rien que de voir sa tronche me mettait de mauvaise humeur ! Mais à chaque fois qu’on se tapait dessus, les gardes nous explosait… Du coup, on évitait, mais la tension était encore palpable. On avait même décidé de collaborer le temps de mettre au point une évasion. Tout seul, ça aurait pas été évident, on avait besoin d’être plusieurs. Avec tous ces gardes, le directeur à l’accent à couper au couteau, les vigiles…

-AARRGGGHHHHH !!!!!

Enfoiré, il venait de m’exploser le pied !!! Grrrr, il profitait du fait que le gardien soit là pour faire ses petits coups, comme ça je ne pouvais pas laisser libre cours à ma colère ! Je profitai de cette excuse pour faire une pause et me massai mon pied endolori. Il ne perdait rien pour attendre ! Soudain, un mec que j’avais déjà vu traîner avec Blake me tendit un bout de papier avant de reprendre sa route, mine de rien. Ahhhh ! C’était sûrement la première étape de notre plan d’évasion !

"Dans vingt minutes, au local de rangement des outils. Phase 1".

Je n’avais aucune idée du déroulement du plan. Tout ce que je savais, c’était qu’il y avait plusieurs phases et qu’on commençait par la phase 1. Allez savoir pourquoi… Je me levai et commençai à marcher quand une main se posa sur mon épaule et me retourna. C’était le gardien Tyranus et il avait pas l’air content !

-Hey toi ! Où tu vas ? C’est quoi ce bout de papier qu’on vient de te filer ?!

Il m’arracha le morceau des mains et se mit à le lire, les sourcils froncés. Au bout d’une dizaine de minute, il avait réussi à déchiffrer cet assemblage de symboles étranges que l’on appelle lettres.

-Vous préparez un sale coup, hein ? Qu’est ce qui se passe dans vingt minutes ?

Merde, merde, une excuse vite… Ha !

-Heu… C’est… Vous savez bien… Les gars se réunissent dans un coin isolé avec Blake pour… Enfin vous voyez, ses mamelles donnent des idées un peu… osées aux prisonniers.
-Ha ! Oui, j’ai déjà surpris leurs petits jeux plusieurs fois… Bon, allez fous moi le camp, petit pervers ! Et dit à Blake de venir me voir dans mon bureau à la tombée de la nuit. J’aurais deux trois mots à lui dire…

Et il s’en alla, l’air de rien, non sans avoir louché pendant quelques secondes sur la poitrine de Blake. Ouf, je m’en étais sorti ! Heureusement que je m’étais souvenu de ces fameuses réunions que Blake avait avec certains mecs très musclés. Sans plus attendre, je me dirigeai vers le local à outil. Une dizaine de prisonniers s’y trouvait déjà, armés de masses. Héhé, les bonnes grosses masses avec lesquelles on pétait ces foutus cailloux ! Un mec avec une barbe blanche et crade m’en tendis une et en tendis une à Blake.

-Vous voilà… La phase un commencera dés qu’on aura quitté ce local. On prend le contrôle de la prison. La phase deux, on enferme tous les gardiens survivants dans les cellules. Et phase trois…. A NOUS LA LIBERTE !!!!

Sur ces belles paroles, tout le monde se mit à gueuler et à sortir du local, masse au poing. Suivant le mouvement, je me mis à gueuler aussi et à me ruer dehors. Une masse, c’était presque comme une batte ! Je fis un tour sur moi-même et écrasai ma masse au milieu du nez du gardien Tyranus qui fit un plongeon d’une dizaine de mètres en arrière. Ne stoppant pas mon mouvement, je fauchais Blake qui se prit le manche de ma masse sur le dessus du front. Coupé dans son élan, il fit un salto arrière et s’écrasa sur son derrière.

-Oups, désolé, héhéhé !



    – Mais quel enfoi'lé ce mec ! Olé ! Je vais l'ét'langler si ça continue, il va voi'l !

    Blake se massa machinalement le haut du crâne, largement mis à mal par le coup qu'il venait de se prendre. Son « compagnon » le regardait d'un air faussement désolé, un sourire niais s'écoulant le long de ses lèvres. Au bout de quelques douloureuses minutes, il finit par reprendre ses esprits, et comprendre ce qu'il venait de se passer.

    – T'inquiète, Kiki, j'ai déjà prévu de lui rendre la monnaie de sa pièce.
    – Hihihihihihi, c'est v'lai ! J'ai hâte de voi'l ça, en tous cas ! Olé !

    Le surveillant Tyrannus tremblait par terre, encore choqué aussi bien par la douleur que par le surprenant mouvement qu'il avait subi. Blake lui écrasa sa chaussure sur la bouche, avant de lâcher d'un ton moqueur :

    – Hé, Anus ! Alors comme ça tu veux tâter mes seins ? Désolé, t'as pas des mains assez expertes pour ça ! Vus tes doigts, t'es forcément un peloteur de poitrine plate, toi ! HAHAHAHAHAHA ! BWAHAHAHAHAHAHAHA ! Je sais, ch'uis méchant, hein ? HAHAHAHAHAHAHA ! Haha... Ha.

    Un air interloqué, éberlué et même incrédule était inscrit sur les visages des prisonniers encore à leurs côtés. Ce fut à ce moment que Blake se rendit compte qu'il ne partageait peut-être pas le même humour que ses compagnons d'évasion, chose qui, en soi était quelque peu évidente : après tout, n'était-il pas destiné à devenir le plus grand héros des océans en pelotant la Poitrine de Jouvence ? C'était d'une telle évidence que ça en devenait presque comique. Évidemment que ces menus fretins ne pouvaient pas le comprendre, vu à quel point il les surpassait sans la moindre infime et substantifique once de problème.
    Blake fut ramené à la réalité de la situation en entendant le son d'épaisses cloches retentissant. C'était l'alarme, le signal qui lançait réellement l'évasion, qui les envoyait tous en plein cœur d'une bataille où l'épique serait de mise, où lui, l'homme le plus majestueux du monde, avait une occasion de briller et prouver sa splendeur naturelle.

    – C'est l'heure, Kiki. On y est.
    – Oui, Blakou.

    Avançant lentement au milieu de la troupe qu'ils formaient, Blake se posta en hauteur, sur le petit piédestal que formait un rocher. Là, muni d'une pelle qu'il avait récupérée dans le local et qu'il se mit à brandir fièrement au-dessus de sa tête, il rassembla toute l'énergie et la majesté inhérentes à son être, avant d'inspirer fièrement puis de s'exclamer :

    – Ecoutez-moi tous, oui, vous, mes amis, mes alliés ! Ce jour sera marqué par l'évasion des individus épris de liberté, des maîtres du monde ! Aujourd'hui, vous tous qui me suivez, qui m'admirez, qui rêviez de me rencontrer, vous avez la possibilité de briller ! Ne laissez pas passer cette chance de devenir quelqu'un ! Vous voulez vous servir de ma grandeur pour vous hisser glorieusement ? Qu'il en soit ainsi ! Je suis prêt à servir de tremplin à votre splendeur ! Car tel est le destin de l'homme qui pelotera la Poitrine de Jouvence, aider les autres à atteindre le paroxysme de leur existence, tout en réalisant sa destinée et en brillant encore plus intensément que les plus magnifiques étoiles !
    – ON S'EN FOUT DE TON DISCOURS ! A POIL ! A POIL !

    D'un lancer magnifiquement exécuté qui eut un effet boomerang absolument saisissant, Blake envoya la pelle qui s'écrasa sur le crâne de celui qui avait osé l'interrompre avant de revenir dans sa main. Il avait appris ce petit tour avec Billy, le canonnier-ninja de l'équipage de son père, les Gro'Lar Pirates. Dans tous les cas, cela eut l'effet escompté, Blake recouvrant l'attention de ses hommes, de ses suiveurs, de ses compagnons d'arme, de ses fans...

    – A présent, mes amis, il est temps pour nous de retourner auprès de nos familles, de nos femmes, de nos enfants, de ces seins qui nous ont tant manqués, de ces magasins de sous-vêtements qui sentent bon ! Il est temps pour nous de nous en aller ! Mais pour l'heure, pour que cela soit possible, une chose est nécessaire. Une seule et unique petite chose, et pour y parvenir il faut... PRENDRE LA PRIIIISON !
    – LA PRISON ! AHOU ! AHOU ! AHOU !

    Si les prisonniers avaient été pris d'un tel entrain pour le discours de Blake et s'étaient même mis à crier autant à sa suite, c'était pour une seule et unique raison. En s'exclamant avec autant de ferveur, il s'était mis à exécuter quelques mouvements, suivis sans le moindre problème par l'imposante poitrine qu'il trimbalait. Ce fut ainsi à une véritable chorégraphie que s'étaient adonnés ses seins, causant l'intérêt total des hommes pour sa personne. Mais ça, Blake n'avait pas besoin de le savoir. Au contraire, le fait de constater qu'il avait gagné le cœur de ses hommes l'emplit de courage. L'heure était au combat. L'heure était à la victoire.
    Néanmoins, on ne s'évadait pas de la prison de Classic Town avec simplement des gens à sa suite. Ni avec des beaux discours. Et encore moins avec une paire de seins de la taille de pastèques. Il fallait être intelligent, malin, calculateur, fort et avoir une chance de cocu. Car cet endroit, mis à mal par les assauts de pirates, avait été reconstruit puis passé sous la main d'un nouveau directeur, voyant sa sécurité renforcée à l'extrême, et accueillant surtout... Six gardiens, réputés aussi obstinés qu'un paysan mendiant, aussi intransigeants qu'une épouse aguerrie, et aussi violents qu'un Kiki déployé dans toute sa taille, en pleine tempête.
    Et voilà que deux d'entre eux étaient déjà arrivés, accompagnés de plusieurs sous-fifres. Blake les reconnut instantanément, se fiant à la description faite par les prisonniers avec lesquels il avait pu discuter, des hommes qui avaient déjà tenté de s'évader. En vain. Grands, barbus, munis d'un chapeau et arborant une étoile comportant l'insigne « G » sur leur veste, ils scrutaient la masse formée par Blake, la poule et le reste des hommes.

    – Yé soui Loucky.
    – Et moi Louke.
    – Nous sommes les.
    – Joumeaux Galdiens.
    – Lendez-vous, plisonniers.
    – Et peut-êtle la clémence vous séla-t-elle accoldée.
    – Oh trop fort ! T'as vu ça Kiki, ils arrivent à se compléter leurs phrases !
    – Blakou ! 'Leste concent'lé ! Olé ! Ils ont l'ai'l fo'lts !

    Derrière Blake et la poule, les prisonniers avaient eu un mouvement de recul instinctif. L'arrivée des gardiens n'était jamais de bonne augure pour les prisonniers, et ces vétérans le savaient. Néanmoins, ils n'étaient que deux, ce qui signifiait que le directeur n'avait pas envoyé toutes ses forces dans la bataille. Et ils avaient fait étal des risques en se lançant dans ce plan, considérant même comme inévitable un affrontement face aux gardiens. La peur était compréhensible, mais pas infaillible.

    – Ne craignez rien, mes amis ! Car moi, Blake Redhorn, l'homme qui deviendra le plus grand Pervers du Monde, votre messie, je vous guiderai vers la victoire.
    – Ainsi vous choisissez.
    – Dé moulil.
    – A l'attaque.
    – Folmation dé la mouette dé combat posée soul un banc de vieilles dames avec clotte à létaldément !

    Instantanément, les hommes de main qui les accompagnaient formèrent une rangée compacte, dégainant sabres, fouets, masses et matraques. Rassemblés en une vague de geôliers, ils semblaient attendre une seule chose. Un signal. Lucky se mit alors à marcher lentement, allant sur le flanc droit de la troupe, tandis que Luke fit de même, sur le côté gauche. De là où il était, Blake ne put que constater la coordination de leur formation : les deux jumeaux étaient à équidistance de leurs soldats, et scrutaient la masse informe et brouillonne de prisonniers.

    – Ne les touez pas tout dé suite.
    – Oui, j'ai envie dé m'amouser un peu.
    – Attention...
    – Tlois
    – Deux
    – Un...
    – Blakou ! MAINTENANT !
    – Technique du Peloteur Peloté ! Le trampoline divin de la jouvencelle florissante !

    Blake attrapa cet enfoiré qui lui avait martelé le front avec sa masse par les épaules, l'attira avec force, puis enfonça ses énormes seins dans son visage. La poitrine, aussi rebondissante qu'un trampoline, propulsa le canard avec la puissance d'un ressort. Celui-ci, surpris – comme chacun des hommes présents ici – ne put rien faire d'autre qu'esquisser une mine surprise en volant entre les geôliers et Luke. L'instant fut décisif. Ils regardèrent le gardien, celui-ci les regarda puis lâcha un soupir.

    – A L'AAAAAAAAATTAQUE !

    Et ils se jetèrent sur lui.
    Pendant ce temps, Lucky, amusé, regardait Blake d'un oeil intéressé. Non seulement il avait pu se venger en l'envoyant se faire submerger par des ennemis en surnombre, mais en plus, il avait isolé un des jumeaux, rendant plus abordable un éventuel affrontement.

    – Mon flèle est un tantinet boullin...

    Il se mit alors à attendre un instant, comme s'il pensait que son jumeau allait compléter sa phrase. Chose qu'il ne fit évidemment pas puisqu'occupé à frapper la dinde à coups de poing. Au bout d'un moment, il sembla enfin s'en rendre compte, sourit, puis s'exclama.

    – Mais bon. Yé n'ai pas besoin de loui, ni de ces petits soldats, poul me déballasser de vous.

    D'une main, il dégaina un long sabre recourbé de couleur dorée, contrastant magnifiquement avec l'uniforme noir qu'il portait.

    – T'as vu ça, Kiki ? Un sabre... C'est bien ça...

    Armé de sa seule pelle et rassemblant toute l'epicness, toute la badassitude qu'il possédait en lui, Blake s'avança seul, face à son destin.

    – En ce jour, le monde se souviendra que Blake aura combattu fièrement pour ses hommes, tel un héros des plus sublimes.

    Puis il chargea.



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    Là, on était dans la fosse sceptique jusqu’au coup ! Si on ne voulait pas boire la tasse, il fallait plonger et trouver la sortie avant que le temps ne soit écoulé… Et avoir de l’apnée aussi…Nan, cette métaphore partait bien mais là, nan, c’est naze. Bref, on était dans la merde ! Cet abruti de Blake n’avait rien trouvé de mieux à faire que de balancer des vannes pourries aux gardiens alors qu’on était sensé les assommer pour profiter de l’effet de surprise et empêcher que l’alerte ne soit donnée. Et donc bien évidemment, les cloches se mirent à raisonner. Je détestais ce mec. Des gardiens se mirent à débarquer de tous les cotés, tonfas, matraques et autre trucs qui servent à taper et à faire bien mal.

    -Oh bordel… Ca va saigner !!

    Décidément, ce pauvre Blake ne se fatiguait pas de passer pour un con. Sa poitrine proéminente faisait de lui le centre d’attention de tous les individus mâles de la prison… C'est-à-dire tous les individus en fait. Il était monté sur un gros caillou et n’avait rien trouvé de mieux à faire que de balancer un discours pourri en plein milieu de la bataille. Tous les hommes fixaient ses seins des yeux, suivant le mouvement de ces sphères comme les chiens que l’on pose sur la plage arrière. Toutes ces têtes qui se balançaient en cadence me firent perdre le peu d’espoir que je gardais encore envers la race humaine. Quelle bande d’abrutis… Neuf prisonniers étaient déjà morts sous les coups des gardiens dans l’indifférence générale. Enfin jusqu’à ce que le regard des gardiens tombent à leur tour sur les obus Redhorniens. Là, ils se mêlaient à la foule et se mettaient à les fixer à leur tour. Cela me permit d’en éliminer quelques uns furtivement, mais je cherchais plutôt un moyen de me barrer. Un bouton de la chemise du débile à gros seins craqua et partit comme une fusée en plein dans l’œil d’un geôlier qui matait par là. J’en profitait pour le réduire au silence.

    Les portes s’étaient toutes fermées, de grosses grilles étant tombées devant. Une troupe de gardiens arriva. Ils étaient combien bordel ? On aurait cru qu’ils arrivaient sans discontinuer, ces salauds ! Et parmi eux, j’en reconnus quelques uns. C’était les salauds avec un accent imbitable qui m’avaient tabassé lors de mon arrivé ! Mais si, les mecs avec un chapeau et des revolvers, là ! Oui, voilà, eux ! Et ben ils étaient descendus avec d’autres qui leurs ressemblaient.

    -Blake !! Arrête ton discours de merde, personne ne t’écoute ! L’heure est à la baston !

    Je lui montrai les gars du doigts et il termina son (inter)minable blabla, descendit de son rocher et les hommes reprirent leurs esprits instantanément. Les malheureux surveillants qui se réveillèrent au milieu de la foule de prisonnier ne firent pas long feu et furent réduits à l’état de chili con carne sous les coups de masse furieux. Beurk… Mais lorsque les prisonniers arrivèrent face aux deux chicanos, les cris de rage se stoppèrent peu à peu et certains reculèrent même. Bandes de femmelettes ! J’avais pas peur moi ! Je me tournai vers Blake lorsqu’il saisit ma tête à deux mains et l’enfonça violemment contre ses roploplos !

    -Technique du Peloteur Peloté ! Le trampoline divin de la jouvencelle florissante !

    Mais quel connard ! Ma tête rebondit sur ses mamelles et je fus projeté à toute vitesse en avant, vers les caïds ! Déséquilibré, je m’écrasai mollement à leurs pieds. Je relevai lentement la tête et vit des dizaines d’yeux qui me regardaient d’un air mauvais. L’instant d’après, ils étaient sur moi. Je me débattis comme un féroce diable, mais je ne reçus bizarrement aucun coup. Tous ces hommes se précipitèrent pour me relever en me regardant avec des yeux ébahis.

    -Wouah ! Alors c’était comment ? C’est aussi doux que ça en à l’air ?
    -Yé suoi sour qué ça fé « pouic pouic » en appouyant déssous !
    -Mon gars, quelle chance tu as eu de pouvoir mettre ta tête dedans !

    Pendant ce temps, Lucky, amusé, regardait Blake d'un oeil intéressé. Personne ne doutait de ce qui se passait dans sa tête. Je me relevai, surpris de leur réaction. Mais c’était une chance pour moi. J’allais utiliser la pitoyable faiblesse de ces humains débiles ! Je me relevais et me mit à hurler.

    -Mes amis ! Je viens de vivre une expérience incroyable ! Le bonheur absolu ! Le simple contact de ces énormes seins est orgasmique. Aucun d’entre vous ne peut se considérer comme un homme tant qu’il n’a pas vécu ça au moins une fois dans sa vie ! Attrapez le ! Ligotez-le, si bon vous semble ! Mais vous devez, et je dis bien DEVEZ mettre votre tête au beau milieu ! En vérité, je vous le dis mes frères ! Celui qui n’a pas vécu cette expérience n’a rien connu de la vie ! Lorsqu’on y a touché, on a caressé la joue de Dieu lui-même ! Et on peut mourir en paix alors… Amen.

    Tous les humains m’écoutaient avec attention et des petits hochements de tête. Lorsque je terminai mes paroles, tous se retournèrent vers Blake, un petit sourire en coin. Incroyable, les prisonniers et les gardiens s’allièrent. Ils n’avaient plus qu’une idée en tête : l’attraper, le peloter et mettre leur tête dans ces seins gigantesques. C’était mon billet de sortie !! Un léger silence s’installa lorsque le tatoué remarqua que personne ne le suivait dans sa charge. Puis, Luke s’avança et sortit une paire de menotte tandis que Lucky échangeait son sabre contre un lasso. Je venais peut-être de sauver la vie de ce pervers. Tant pis, je n’avais pas le choix !

    Je me ruais vers la sortie tandis que tous les officiers de la prison se ruaient dans la cour pour attraper Blake. Ils ne faisaient même plus attention à moi ! C’était presque trop facile ! Je parvins à sortir de l’enceinte de la prison mais je me retrouvai face à la mer. Aucune terre visible à l’horizon. Merde, j’étais complètement niqué, pour le coup… Derrière moi, le combat faisait rage. Enfin, si on pouvait appeler ça un combat. J'entendais derrière moi les cris de Blake qui tentait de se débattre face à des centaines d'humains en rut. J’aperçus un tout petit bateau sans voile sur ma droite. Sans attendre un instant, je sautai dessus et cherchai comment le démarrer. Je mis plusieurs minutes à comprendre qu'il fallait tourner les trucs avec les pieds. Il fallait pédaler pour faire avancer le machin. Ce n'était pas très rapide, mais au moins, je pouvais me barrer.

    A moi la liberté!