Un seul mot me trottait dans la tête : Manger. Ça devait faire au moins trois jours que je n'avais rien avalé, et déjà que je n'avais pas beaucoup de forme, là, ça frisait l'anorexie. Je me serais bien incrustée dans les cuisines du bateau, mais avec une armée de marines entre moi et mon objectif, l'action se révélait périlleuse. Et surtout, j'avais pas les tripes pour me lever. Trois jours à glander sur ce maudit navire, sans dormir à cause du stress de se faire découvrir, ça détruit physiquement et moralement. En plus, les cordes sous lesquelles je m'étais cachée puaient le moisit et le tabac froid. Ça faisait déjà un peu trop d’inconvénients d'un coup là... je gigotais mollement et sortis de sous les cordages en grommelant. Il faisait déjà nuit, et le vent était glacial et je n'y voyais strictement rien. Il n'y avait pas un chat sur le pont, et ça m’arrangeait pas mal... j'allais enfin pouvoir me dégourdir les pattes, et avec un peu de chance pourvoir manger un morceau. Tout en m'accrochant à la paroi métallique du bateau, je titubais sur le pont, me déplaçant toujours à l'ombre. Plus j'avançais, et plus il me semblais que je me perdais. Non pas que le navire était particulièrement grand, mais quand t'as rien dans le coco depuis quelques jours, t'as un peu la tête dans le four. Les voix des marins résonnaient jusqu'à mes oreilles, et j’apercevais quelques lumières dansantes à plusieurs mètres de moi. Je rebroussais chemin, pas très à l'aise dans mes chaussures. Dans quoi m'étais-je encore embarquée ? Encore une idée folle, prise sur un coup de tête dans un port moisit bourré l’alcoolique et de prostituées. La prochaine fois que j'ai des sous, je penserais à m'acheter une cervelle, ça pourrait être pas mal comme idée. Encore faudrait-il que j'y pense.
Je continuais de m'insulter mentalement, m'adossant à la balustrade du navire. De toutes façons, ça finissait toujours en fiasco. J'étais trop faible pour survivre dans tout ce chaos. Il fallait que je devienne plus forte, ou que je me trouve de très bon alliés. Forts, et qui gueuleront pas lorsqu'ils devront protéger le boulet que je suis. Je souris en m'imaginant planquée derrière une armoire à glace de trois mètres de haut. Hors de question que je renonce à mon rêve, j'y parviendrais, de n'importe quelle manière. Même si je devais manipuler ou assassiner. Ça ne changerais rien, j'y arriverais.
Les bruits s’atténuaient, et j'allais bientôt pouvoir m’infiltrer dans leurs cuisines. J'en salivais d'avance, et bondis me cacher lorsqu'un marine pas très sobre chancela sur le pont, certainement dans le but de rejoindre sa cabine. Je me glissais silencieusement et l’assommais d'un coup bien placé derrière la tête. Il se retourna lentement et me lança un regard lubrique, puis s'affaissa mollement sur le sol. Après l'avoir difficilement tiré dans une petite pièce du bateau qui s’apparentait à un placard, et lui avoir volé son uniforme, je rassemblais ma tignasse rousse sous la casquette blanche du marine et enfila ces vêtements, qui autrefois me procuraient une grande fierté. Je contemplais le marin qui ronflait paisiblement. Je l'aurais bien tué, mais mes habits blancs m'auraient trahis. Je secouais la tête, bâillonnais l'homme et sortis de la petite pièce. Mes vêtements étaient à l’abri, derrière une pile de cartons, personne ne viendrait donc fouiner à cet endroit, ou alors ils sont super tordus ces marines. Je marchais du pas le plus vif que mon état me le permettait en direction du pont principal. La fête semblait être finie, et je croisais pas mal de soldats rentrant dans leur cabine, la plupart totalement ivres. Ma démarche chancelante n'étonna aucun marine, vu qu'ils étaient à peu près tous dans le même état que moi, mais pas spécialement pour la même raison. Cette situation m'arrangeais, parce qu'ils étaient tous bien plus préoccupés par leur taux d’alcoolémie plutôt que d'un possible passager clandestin déguisé en marine. Les odeurs de nourriture chatouillaient mes narines, et mon ventre se mit à gargouiller si fort que plusieurs hommes près de moi s’esclaffèrent, une bouteille d'alcool à la main.
Je me retiens de les agresser verbalement, une petite voix dans ma tête me soufflant que me faire remarquer maintenant diminuerait mes chances de survie de...plusieurs années. Je me contenta d'hausser les épaules et me dirigea vers ce qui me semblait être la cuisine. Sauf que comme par hasard, elle n'était pas vide. Un immense cuistot, qui lui n'était pas soûl, me regarda bizarrement lorsque je passais la tête pas encadrement de la porte. Son regard me fit froid dans le dos, et je recula précipitamment, percutant au passage un soldat qui m'avait suivit. Je l'entendis gueuler, mais j'étais déjà loin. J'avais aperçut quelque chose, ou plutôt quelqu'un de familier. À côté de moi, Mantle Shoma me regardait, un sourire suspendu aux lèvres. Mais bordel, qu'est-ce qu'il foutait là ?!
Je continuais de m'insulter mentalement, m'adossant à la balustrade du navire. De toutes façons, ça finissait toujours en fiasco. J'étais trop faible pour survivre dans tout ce chaos. Il fallait que je devienne plus forte, ou que je me trouve de très bon alliés. Forts, et qui gueuleront pas lorsqu'ils devront protéger le boulet que je suis. Je souris en m'imaginant planquée derrière une armoire à glace de trois mètres de haut. Hors de question que je renonce à mon rêve, j'y parviendrais, de n'importe quelle manière. Même si je devais manipuler ou assassiner. Ça ne changerais rien, j'y arriverais.
Les bruits s’atténuaient, et j'allais bientôt pouvoir m’infiltrer dans leurs cuisines. J'en salivais d'avance, et bondis me cacher lorsqu'un marine pas très sobre chancela sur le pont, certainement dans le but de rejoindre sa cabine. Je me glissais silencieusement et l’assommais d'un coup bien placé derrière la tête. Il se retourna lentement et me lança un regard lubrique, puis s'affaissa mollement sur le sol. Après l'avoir difficilement tiré dans une petite pièce du bateau qui s’apparentait à un placard, et lui avoir volé son uniforme, je rassemblais ma tignasse rousse sous la casquette blanche du marine et enfila ces vêtements, qui autrefois me procuraient une grande fierté. Je contemplais le marin qui ronflait paisiblement. Je l'aurais bien tué, mais mes habits blancs m'auraient trahis. Je secouais la tête, bâillonnais l'homme et sortis de la petite pièce. Mes vêtements étaient à l’abri, derrière une pile de cartons, personne ne viendrait donc fouiner à cet endroit, ou alors ils sont super tordus ces marines. Je marchais du pas le plus vif que mon état me le permettait en direction du pont principal. La fête semblait être finie, et je croisais pas mal de soldats rentrant dans leur cabine, la plupart totalement ivres. Ma démarche chancelante n'étonna aucun marine, vu qu'ils étaient à peu près tous dans le même état que moi, mais pas spécialement pour la même raison. Cette situation m'arrangeais, parce qu'ils étaient tous bien plus préoccupés par leur taux d’alcoolémie plutôt que d'un possible passager clandestin déguisé en marine. Les odeurs de nourriture chatouillaient mes narines, et mon ventre se mit à gargouiller si fort que plusieurs hommes près de moi s’esclaffèrent, une bouteille d'alcool à la main.
Je me retiens de les agresser verbalement, une petite voix dans ma tête me soufflant que me faire remarquer maintenant diminuerait mes chances de survie de...plusieurs années. Je me contenta d'hausser les épaules et me dirigea vers ce qui me semblait être la cuisine. Sauf que comme par hasard, elle n'était pas vide. Un immense cuistot, qui lui n'était pas soûl, me regarda bizarrement lorsque je passais la tête pas encadrement de la porte. Son regard me fit froid dans le dos, et je recula précipitamment, percutant au passage un soldat qui m'avait suivit. Je l'entendis gueuler, mais j'étais déjà loin. J'avais aperçut quelque chose, ou plutôt quelqu'un de familier. À côté de moi, Mantle Shoma me regardait, un sourire suspendu aux lèvres. Mais bordel, qu'est-ce qu'il foutait là ?!