Dans la vie, il y a exactement deux genres de jours : ceux où t’as bien fait de te lever et les autres. Comme le lecteur est un charognard à mélodrame, on ne va pas évoquer les jours heureux où il y a assez de bouffe et de baise pour cent.
L’histoire commence à un kebab pourrave. Rien qu’à l’aspect du bâtiment, j’ai senti qu’une merde allait me tomber dessus. Un vieux truc de cent cinquante ans, crasseux comme un clodo centenaire. J’ai poussé la porte en espérant que le grincement qu’elle fait n’est pas le signe que je vais la décrocher. Dans un endroit où le sol est gras comme ta sœur, on se demande ce que font les joints des portes à être secs. L’aspect bigarré de la clientèle avec des tronches frisant l’indécence et le torchon immonde avec lequel un patron aux joues fessues brique le plan de travail achèvent de me dégoûter. J’avance quand même dans l’espoir de trouver un casse-dalle qui soit, à défaut de sain, comestible. Dans les yeux de la sale bête derrière le comptoir, je vois une méchante gastro se profiler dans l’horizon. Sauf que quand on a cinquante berrys en poche, on n’a pas plusieurs cases à jouer.
« Il veut qu’que chose ou y compte les pieds d’table ? »
Très fin, il part dans un rire de gorge saccadé. Puis, il s’étouffe et tousse une ou deux fois avant de cracher un bout de ses poumons dans son fameux torchon. Le chic, à l’état pur. Je pose sans parler la pièce devant lui, il l’encaisse et va vers un coin sombre de la pièce me préparer ma mort-aux-rats.
C’est là qu’un blondinet débarque en se foutant une orange feuillue en travers du museau. Il a de beaux vêtements, un pistolet finement ouvragé et un chapeau de deux bornes de long. Il pue le fric, quoi.
« Excusez-moi, gentilshommes. »
La myopie, cette sale garce.
« Je veux vous proposer un travail et un repas, assurément meilleur que celui-ci. »
Le gars a la délicatesse de ne se beurrer la tartine, mais c’est presque comme si. Quatre pas derrière, j’entends le patron éternuer comme un porc puis, il renifle et crache par terre.
« Suivez-moi. »
Je le suis.
Dans le coffre, je m’ennuie. Le velours sur lequel je repose me laisse indifférent. Je ne vis que pour l’exaltation du lancer. Le moment magique où mon vol prend le sens d’un miracle ou d’une condamnation. Délicatement, la lumière s’infiltre dans mon antre. Une main gantée me pince. Une vieille rengaine fait surface dans ma mémoire :
Qu’est-ce que j’fous ici ? Combien de temps ai-je dormi ? Bordel, mais qu’est-ce que j’ai bien pu branler, moi ? Je suis dans une pièce pas très spacieuse. Il y a un buffet dessus. Comme je sens que j’ai la dalle, je mange un bout en buvant de l’eau. Pendant ce temps, j’essaye de me souvenir de ce qui s’est passé après le kebab. Je m’remets une grande table, beaucoup de bectance et le trou noir. Une voix métallique que je ne localise pas me sort de ma réflexion :
« Bonsoir et bienvenue, mes chers candidats. Vous allez être les heureux participants au jeu de loi. Le but du jeu est simple, pour survivre, il faut avancer ou reculer depuis une porte ouverte jusqu’à une porte fermée. Essayez de faire votre mauvaise tête et vous serez empoisonnés ou déchiquetés selon le choix de nos nobles participants. Si vous arrivez au bout du parcours, vous serez récompensés largement pour votre participation. Bon jeu. »
Je profite de l’occasion pour tirer quelques provisions pour remarquer que je porte une tenue bleue fluorescente. Une sorte de combinaison moule-bite. En plus, je suis complètement désarmé. Tant pis pour la bouffe.
Et mon kebab, alors ?
L’histoire commence à un kebab pourrave. Rien qu’à l’aspect du bâtiment, j’ai senti qu’une merde allait me tomber dessus. Un vieux truc de cent cinquante ans, crasseux comme un clodo centenaire. J’ai poussé la porte en espérant que le grincement qu’elle fait n’est pas le signe que je vais la décrocher. Dans un endroit où le sol est gras comme ta sœur, on se demande ce que font les joints des portes à être secs. L’aspect bigarré de la clientèle avec des tronches frisant l’indécence et le torchon immonde avec lequel un patron aux joues fessues brique le plan de travail achèvent de me dégoûter. J’avance quand même dans l’espoir de trouver un casse-dalle qui soit, à défaut de sain, comestible. Dans les yeux de la sale bête derrière le comptoir, je vois une méchante gastro se profiler dans l’horizon. Sauf que quand on a cinquante berrys en poche, on n’a pas plusieurs cases à jouer.
« Il veut qu’que chose ou y compte les pieds d’table ? »
Très fin, il part dans un rire de gorge saccadé. Puis, il s’étouffe et tousse une ou deux fois avant de cracher un bout de ses poumons dans son fameux torchon. Le chic, à l’état pur. Je pose sans parler la pièce devant lui, il l’encaisse et va vers un coin sombre de la pièce me préparer ma mort-aux-rats.
C’est là qu’un blondinet débarque en se foutant une orange feuillue en travers du museau. Il a de beaux vêtements, un pistolet finement ouvragé et un chapeau de deux bornes de long. Il pue le fric, quoi.
« Excusez-moi, gentilshommes. »
La myopie, cette sale garce.
« Je veux vous proposer un travail et un repas, assurément meilleur que celui-ci. »
Le gars a la délicatesse de ne se beurrer la tartine, mais c’est presque comme si. Quatre pas derrière, j’entends le patron éternuer comme un porc puis, il renifle et crache par terre.
« Suivez-moi. »
Je le suis.
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Dans le coffre, je m’ennuie. Le velours sur lequel je repose me laisse indifférent. Je ne vis que pour l’exaltation du lancer. Le moment magique où mon vol prend le sens d’un miracle ou d’une condamnation. Délicatement, la lumière s’infiltre dans mon antre. Une main gantée me pince. Une vieille rengaine fait surface dans ma mémoire :
Depuis le temps que je patiente
Dans cette chambre noire,
J'entends qu'on s'amuse et qu'on chante
Au bout du couloir ;
Quelqu'un a touché le verrou
Et j'ai plongé vers le grand jour.
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Dans cette chambre noire,
J'entends qu'on s'amuse et qu'on chante
Au bout du couloir ;
Quelqu'un a touché le verrou
Et j'ai plongé vers le grand jour.
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Qu’est-ce que j’fous ici ? Combien de temps ai-je dormi ? Bordel, mais qu’est-ce que j’ai bien pu branler, moi ? Je suis dans une pièce pas très spacieuse. Il y a un buffet dessus. Comme je sens que j’ai la dalle, je mange un bout en buvant de l’eau. Pendant ce temps, j’essaye de me souvenir de ce qui s’est passé après le kebab. Je m’remets une grande table, beaucoup de bectance et le trou noir. Une voix métallique que je ne localise pas me sort de ma réflexion :
« Bonsoir et bienvenue, mes chers candidats. Vous allez être les heureux participants au jeu de loi. Le but du jeu est simple, pour survivre, il faut avancer ou reculer depuis une porte ouverte jusqu’à une porte fermée. Essayez de faire votre mauvaise tête et vous serez empoisonnés ou déchiquetés selon le choix de nos nobles participants. Si vous arrivez au bout du parcours, vous serez récompensés largement pour votre participation. Bon jeu. »
Je profite de l’occasion pour tirer quelques provisions pour remarquer que je porte une tenue bleue fluorescente. Une sorte de combinaison moule-bite. En plus, je suis complètement désarmé. Tant pis pour la bouffe.
Et mon kebab, alors ?
Dernière édition par Julius Ledger le Mar 27 Nov 2012 - 21:25, édité 2 fois