Grand Line, 2ème voix. Bulgemore. Début de matinée.
« Faudrait qu’on aille sur le Leviathan, qui doit être… euh…
- Entre Little Garden et Drum.
- Ouais, voilà.
- Gninhin… Vais voir za, deux zecondes voulez-vous…
- …
- …
- …
- …
- Euh… Vous trouvez ?
- Z’est prézis, comme pozizion ! Il faut que ze calcule par rapport à la distance, l’avanzée du navire, la propulzion, votre poids, tout za, vous comprenez !
- Oui oui… mais vous en aurez pour longtemps ?
- Encore trois z’heures.
- TROIS HEURES ?!
- Calme-toi, Lilou…
- Non, mais c’est que c’est long, quand même.
- On a qu'à faire autre chose.
- Ouais… Genre… Le regarder attentivement jusqu’à ce qu’il ait fini !
- Pourquoi pas…
- …
- …
- …
- …
- Waou, non, c’est super chiant. On fait autre chose, hein.
- Ouais, c’mieux. »
Grand Line, 2ème voix. Trois heures plus tard.
« Z’EST TROUVE !! »
Le petit homme leva les bras au ciel, clamant son bonheur. Il se tourna vers nous et nous envoya deux sacs à dos plutôt lourds :
« Enfilez za z’il vous plait ! ze vais vous propulser à 這是在中國,我在這裡說的,但你不會明白什麼,所以我會繼續鍵入,然後跳,繁榮… Compris ?
- … Je ne suis pas sûre, mais dans le doute, je vais dire oui.
- Moi, non. Je n’ai pas confiance.
- qui commenze ?
- Lui.
- HE NON !
- Bon, d’accord. Moi.
- Verifiez que votre zac est bien attaché. Grimpez dans le canon, ze vous prie ! Accrochez-vous bien, d’accord ?
- Euh… D’accord.
- Troiz.
- Euh ? Déjà ?!
- Deuz.
- Hé mais attendez ! Je…
- Un.
- Non mais, je ne suis plus très sûre !
- PARTEZZZZZ !
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »
L’homme se retourna vers Enzo, se cachant derrière ses grosses lunettes et son bonnet à pompon.
« Z’est à vous. »
Grand Line, première voix. Au large de Drum. Ciel.
« T’as crié comme une fillette !
- Non, toi t’as crié comme une fillette…
- Oui, mais moi, c’est déjà plus normal.
- … Gnagnagna. »
Je tirai la langue à Enzo, les pieds dans le vide, m’agrippant fermement à mes sangles qui permettaient de m’orienter. Nous nous embêtions un peu, et nous commencions à avoir froid. Au moins, nous étions presque sûrs d’être dans la bonne direction, la neige étant un bon indicateur dans notre situation. L’atmosphère étant un peu pesante, Enzo se décida à prendre la parole :
« Sinon, on peut se raconter des blagues ? J’en ai une bonne, d’ailleurs : C'est un mec qui rentre dans un bar et crie: "C'est moi !" et en fait ce n'était pas lui !
- … Mais c’était super naze !
- Bwak.
- Même Bee est d’accord.
- C’vous qui êtes nazes, ouais ! Puis, tu ferais mieux de regarder devant toi !
- Mh ? »
Oh. Oui. Là, au milieu des flots, avançant tout droit vers une immense île qui se dessinait au loin, aussi blanche que la neige qui nous tombait dessus. Et lui, le Leviathan, majestueux à souhait, avalant la distance qui le séparait encore de la terre. Je fis un sourire à Enzo, regardant le navire avec un intérêt tout particulier. Au moins, on ne nous détournait pas de notre périple, pas cette fois. Le Leviathan était donc le commencement de ma mission… Mon cœur se mit à battre doucement à mes oreilles, prenant le pas sur le vent qui sifflait.
J’avais hâte de revoir Salem, pour le coup. Assez pour jouer avec les sangles et manipuler le parachute, le faisant tourner de ce simple fait. Portés par les souffles d’airs froids, Enzo m’imita pour me suivre. Et nous nous approchâmes rapidement du bateau. Je me tournai vers Enzo, lui posant une question :
« Dis voir, tes supérieurs t’ont appelé, à propos de ce dont on avait parlé ? »
Les quelques Marines à bord du bateau nous remarquèrent au loin. L’on vit, de notre position, les quelques hommes grouillés de part et d’autres, pour admirer les deux énergumènes qui s’approchaient de leur bâtiment, s’affolant, appelant, faisant de grands signes de main. Certain rentrèrent pour aller chercher leurs camarades, d’autres grimpèrent sur les mâts et les cordes pour mieux nous regarder. Il était évident que nous nous dirigions dans leurs directions, et tous avaient plus au moins compris qu’ils auraient deux invités de plus à leurs tables. Et les courbes du Leviathan se dessinèrent plus précisément.
Attendant la réponse d’Enzo, je n’étais plus particulièrement attentive à ce qui se passait autour de moi. Lui, par contre, avait l’air aux aguets du moindre problème.
« Non. Mais par contre, tu devrais faire attention à ce qui se passe devant toi !
- Mh ? Oh ! »
Une bande de mouette décolla et vola rapidement de notre position, se frayant un chemin entre nous deux. A quelques mètres au-dessus de l’eau, et très proche de notre point d’atterrissage, l’une des mouettes se prit les ailes dans mes fils, et s’emmêla dedans à force de se débattre. Je sentis, progressivement, que je perdais de l’altitude et que mon parachute, lui, de l’air. La bête, plutôt grosse, continuait à se mouvoir, à s’entortiller, sans réussir à se libérer. Petit à petit, mon ballon commença à se fermer, et ma chute prit un peu de vitesse. J’entendais déjà les Marines s’affolaient, et moi, mon angoisse monter :
« PUTAIN DE BESTIOLE ! ARRETE DE BOUGER ! ARRETE DE BOUGER ! ON VA MOURIR, JE TE PREVIENS ! Mais… mais elle est con celle-là ! Arrête de bouger bordel ! Ah... Aaaah ! ENZO ! AU SECOUUUUURS ! »
Elle déchira certain de mes fils qui me firent perdre mon équilibre précaire. Ma sangle droite lâcha peu de temps après sous mon poids et celui de mes affaires, et j’étais à peu près tenue par la gauche et quelques fils luttant toujours pour survivre. Ma descente fut rapide, abrupte même, et je voyais le bois lustré du Leviathan s’approcher dangereusement.
Peut-être même un tout petit peu trop vite pour moi.
Nan, en fait, Vachement trop rapidement pour que je ne me fasse pas mal dans cette histoire !
Me retenant d’hurler et cherchant à limiter la casse, je gagnai de la vitesse pour finir par frôler le mât principale du Leviathan que j’évitai de justesse. Par contre, sans réussir à ralentir ma chute, je me pris de plein fouet un bonhomme au milieu des autres qui n’eut, malheureusement pour lui, pas le temps de s’écarter. Embarqué sans son consentement, nous roulâmes quelques mètres plus loin avant de nous stopper et que le reste de la toile du parachute ne nous tombe dessus.
En essayant de me relever, ma main écrasa son visage. Mes pieds s’emmêlèrent dans le reste des fils. En très peu de temps, alors que celui que j’écrasai toujours tenté lui aussi de se remettre d’aplomb, nous nous retrouvâmes complètement pris au piège dans la toile orange qui m’avait mené jusqu’ici. Et la mouette, hystérique et toujours vivante, n’arrangeait pas les choses. Je me cognai à sa tête en essayant de m’extirper, et lâchai d’une voix gênée :
« Pardon ! Pardon ! Je suis désolée, je… Attendez voir, je crois que c’est mon pied, ça. Oui, voilà, c’est mon pied. Il est ? A côté de votre genou ? C’est dommage dites voir. Et vous sentez ça ? Bah c’est ma main… Elle est où ? Dans votre dos. Fort bien. Mon autre main, alors ? Sur votre ventre. Je ne comprends pas notre position. Vous pouvez bouger, un peu ? Non ? Problématique, tout ça… Au fait ! Merci de m’avoir réceptionné. C’est très original, comme rencontre. On ne se connait pas, hein. Faut dire que je ne vous vois pas vraiment, là-dessus. Vous avez un truc bizarre sur le visage c’est… Ah… Ah, con de mouette ! Non mais ça… Aie ! Elle m’a pincée !
- Est-ce que ça va, là-dessous ?
- Oh bah oui. Ne vous inquiétez pas. On va rester comme ça encore un peu si vous permettez.
- Oh… D’accord.
- NON MAIS JE DECONNAIS, LIBEREZ NOUS !
- Annoncez-vous, d’abord !
- M’annoncer ? Oh. CA !... Voui, attendez voir que je trouve ma lettre… Ah pardon, j’ai touché quoi là ? Pardon… Je cherche ma poche, en fait… J’y suis presque… Ah, la voilà ! »
Je tirai un peu sur les fils, tatannant pour aller vers l’extérieur, toujours recouverte de la toile et emmêlée avec la mouette et le pauvre garçon que j’avais renversé.
« Vous avez la lettre ?
- Oui oui, on l’a.
- Désolée de l’entrée un peu… Chaotique, hein… Mais euh… Voyez, j’ai eu un problème avec une mouette, et forcément, ça n’aide pas à bien se réceptionner. Ça ne devait pas se passer comme ça. Le Caporal Hisachi est-il ici ? Et Bee ?
- A côté de nous, mademoiselle.
- Bwak !
- Chouette tout ça. Euh. Alors. Vous ne voulez pas nous sortir de là ? On étouffe quand même… et… AIE ! »
J’entendis les rires d’Enzo juste derrière. Pestant, dans un vague mouvement, je manquai d’assommer mon compère d’infortune, et j’étais toujours emmerdée par cette grognasse de mouette qui n’hésitait pas à tenter de me lacérer la cheville. Bon, il fallait agir. Terminer de se présenter pour… Sortir d’ici !
« Ingénieur en Chef, Lilou Bennett Jacob ! Au rapport ! »
Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 2 Déc 2012 - 15:55, édité 2 fois