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Cinquième Chapitre ; Fouille du Léviathan.

« Mh… Pathétique. »

La guerre n’était pas que physique. Surtout psychologique. Et s’en prendre au moral des hommes, c’était tellement bas.

La première bombe avait été trouvée près des barils de poudre. Prévisible et astucieux. Nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre en entamant notre fouille, mais j’étais contente de n’avoir à faire qu’à des bombes. Certes, nous pouvions tomber sur d’autres surprises, mais avec ce que j’avais sous les yeux, je ne m’inquiétai plus vraiment de la suite des évènements. En tout cas, si je n’avais pas eu le reflex de demander une fouille de notre bateau, nous aurions été dans de beaux-draps. Heureusement que Gabriel avait été assez habile pour récupérer cette dague, il faudra penser à le remercier, en temps et en heure. Un sourire perça mon visage, tandis que je m’attelai à explorer et comprendre la fabrication de cette bombe artisanale, bien faite, mais trop scolaire pour des hommes qualifiés.

« Ce petit malin a sûrement pioché dans les stocks de poudre du Léviathan. De toute évidence, il n’est pas ingénieur… Certes, bien renseigné, mais pas assez futé pour faire quelque chose de réellement dangereux : Un singe avec une pince arriverait à les désamorcer. »

Je sentais derrière mon dos le regard lourd et attentifs de mes trois collègues, qui affirmaient, pour certain, sans savoir de quoi il en retournait. J’étais ravie, par contre, de savoir que le Commandant Jones comprenait tout ce que je disais et connaissait les manœuvres à effectuer pour rendre cette bombe aussi dangereuse qu’un pot de confiture. Combien avait-il pu en construire ? Un nombre conséquent. Tout dépendant du temps qu’il avait passé sur le Léviathan. Une fois mon travail fait, minutieux et efficace, je me relevai en retirant mes gants et en séparant les objets qu’il avait utilisés pour créer cet engin de mort. Tapant mes mains l’une contre l’autre en essuyant mon front, je me tournai vers mes collègues pour affirmer la bonne issue de la manœuvre. Pouce en l’air, sourire aux lèvres, nous avions un long moment à passer, mais plus vite ça serait fait, mieux ça serait.
Et de préférence, avant la tombée de la nuit. Salem m’avait laissée carte blanche pour accomplir cette tâche, je n’avais pas l’intention de me ménager, encore moins de laisser du répit à ce cher Cross. Et Stark sur mes talons, qui s’était porté garant pour me protéger, en plus d’Enzo qui gardait toujours un œil sur moi, je n’étais absolument pas en danger de quoique ce soit tant que je me trouvais sur le Léviathan. Retournant sur le pont, accompagnée de mes acolytes, grimpant sur une caisse, attirant l’attention des matelots qui attendaient les ordres, je lâchai d’une voix forte pour capter les mires de tous, affichant l’objet inoffensif dans mes mains :

« Ecoutez-moi tous ! Nous allons effectuer une fouille complète du Léviathan. Vous ratisserez chaque endroit, en commençant par les étages inférieurs du navire et en remontant progressivement. Regardez attentivement vers ce qui touche à la coque du bateau ! Mais aussi autour des barils de poudre ou de tout ce qui pourrait servir d’accélérant, ou de conducteur ! Fouillez également les réserves, les chambres, tout doit être passé au peigne fin. Lorsque vous trouverez une bombe, veuillez contacter vos gradés, le Commandant Jones et moi-même sommes à votre disposition ! Ne tentez pas, s’il vous plait, de la désamorcer vous-même : un faux pas, et c’est la catastrophe ! »

La menace se posa doucement, mais je n’étais pas non plus là pour les affoler, mais mieux valait prévenir que guérir. Nous avions plus de la journée, jusqu’au retour de Salem, ce qui devait nous laisser assez de temps pour tout faire, surtout si tout le monde s’y mettait.

« Compris ?!
- OUI, CAPORALE !
- ALORS AU BOULOT ! »

Immédiatement, les hommes se séparèrent en petits groupes pour se perdre dans l’immense navire. J’avais pris la précaution de les munir de marqueur, pour qu’ils puissent dire ou est-ce qu’ils étaient passés et ce qu’ils avaient déjà fouillé, histoire de ne pas se perdre en fouille faite. Descendant de la caisse, je m’avançai vers mon collègue d’aventure, celui avec qui j’avais navigué le plus longtemps :

« Enzo ? »

Je l’appelai doucement. Il s’avança vers moi, s’écartant de deux autres zigotos, qu’étaient déjà pleine concentrés sur ce qu’il fallait faire.

« J’aurais besoin d’un Den den, qu’on ne puisse pas entendre ou capter notre conversation. Tu as ça à disposition ? »

Les Den den Mushi… Ces petites bestioles, j’avais beaucoup de mal avec. Peu, ou pas confiance du tout en ces machins-là. Comment pouvait-on dire autant de trucs importants à des gens importants en passant par des maudits escargots capables de se faire pirater pour rien et crever bêtement à cause d’un morceau de fromage… Rah, et cette histoire de Den Den... Grrr... Bon ! Non, décidément, cette technologie était trop faillible, encore plus que l’Homme en général, et je ne l’utilisai que si je n’en avais vraiment pas le choix :

« J’ai un ami à joindre. Un ami qui pourrait nous aider. »

Pas besoin d’en dire plus, juste, j’avais envie qu’il se dépêche de répondre à ma requête : chaque minutes comptait pour s’organiser.

Je pars ici


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Jeu 17 Jan 2013 - 19:50, édité 1 fois
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Quand je pense qu'à l'origine j'étais la pour garder un oeil sur Lilou et m'assurer qu'elle effectue bien les réparations nécessaires sur le Léviathan sans essayer de le saboter.... Je faisais.... confiance, c'est assez surprenant, mais oui, je faisais confiance à la rouquine à propos du second point, mais un autre petit malin avais décidé de faire ce qu'elle ne comptait pas faire. Voila pourquoi j'inspectais en compagnie de la mécanicienne, de Stark "J'ai l'air méchant et je le suis" Lazar et du cyborg Cross, à la recherche de bombes. Et pour l'instant, la cueillette se déroulait plutôt bien. EN temps que chimiste, je voyais bien que l'auteur de ces forfaits n'était pas spécialisé dans l'explosif. Mais peut être que j'aurais la possibilité de récupérer tous ces explosifs amateurs afin de les bidouiller un peu... Kéhéhéhé.

Mais cette situation restait inquiétante et je ne devais pas l'oublier. De un parce que ça confirmait une fois encore la présence d'un ou de plusieurs traîtres à bord, de deux parce qu'on devait se dépêcher de trouver les autres bombes, on ne sait jamais, et de trois parce que les explosifs planqués un peu partout sur le bateau n'étaient peut être pas les seuls types de "sabotage" effectué par les révolutionnaires. Qui sait, peut être même qu'il s'agissait en réalité de leur pour détourner l'attention pendant qu'ils.....


Non en fait je devrais éviter de trop me plonger dans cette théorie, ça risquerais de me faire imaginer des trucs bizarres et de déboucher sur un pétage de plomb. Hors, s'il y a bien un endroit où j'ai besoin de rester maître de moi même, c'est ici. C'est pas la première guerre à laquelle je participe, et même si l'ancienne était d'une moins grande envergure, elle a durée beaucoup plus longtemps et était beaucoup plus éprouvante. De quelle guerre je parle? De celle pour la survie bien sur. Parce qu'en enfer, c'était la guerre tous les jours.... M'enfin, qu'importe, ce n'était pas le moment de s'adonner à une séquence nostalgie. J'avais des bombes à trouver moi.

Les recherches avançaient plutôt bien, Lilou ayant un certain en temps que leader. Rihihi, c'était une bonne chose, vu ses objectifs. Moi, je n'étais pas particulièrement doué pour diriger, mais plus pour "utiliser". Et on va dire qu'ici c'est quelque chose qui risque d'être vu d'un mauvais oeil. Alors, je me contentais de chercher dans mon coin, aidé par Anko qui traversait les conduits et les espaces étroits à la recherche de la moindre anomalie. Malgré tout, je ne m'éloigne pas de la rouquine. Non pas que je n'ais pas confiance en..... Okay, je n'ais pas confiance en Stark, ni en Cross, ni en aucun des marines présent sur ce navire, et la présence d'une taupe à bord n'arrange en rien les choses. Et dans le lot, celui qui m'inquiète le plus c'est Lazar, parce que les rumeurs qui traînent sur lui en font le suspect idéal, et les évidences ne sont pas forcément fausses. La haine qu'il prétend porter aux révolutionnaires et le fait qu'il ait insisté pour accompagner Lilou dans son inspection ne font que me rendre plus méfiant à son égard.

Ah, Anko a trouvée quelque chose au fond d'un tuyau. Appelant plusieurs matelots pour venir retirer la bombe fait maison (la retirer moi même? Et prendre le risque que ça m'explose à la tronche? Ça va pas nan?!), je réalisai que Lilou réclamait ma présence. Je me rendis donc auprès de la mécanicienne pour savoir ce qu'elle désirait.


-J’aurais besoin d’un Den den, qu’on ne puisse pas entendre ou capter notre conversation. Tu as ça à disposition ? J’ai un ami à joindre. Un ami qui pourrait nous aider.

-Un potentiel coup de main, hein? Attend, laisse moi voir si je peux faire quelque chose pour toi...


Je commençai à faire semblant de fouiller dans mes poches pour en réalité faire de discrets signes à la mécanicienne, essayant de lui faire comprendre que je voulais que l'on se retrouve seul tous les deux. Et heureusement, elle comprit assez rapidement le message.

-Oh.... Commandant Cross? Pouvez vous aller examiner cette zone, près des moteurs? Il doit forcément y avoir des explosifs cachés dans le coin. Sous-Lieutenant Stark? Accompagnez le s'il vous plait, il vaut mieux éviter de se retrouver seul vu la situation, on ne sait jamais. Ne vous inquiétez pas pour moi, je reste avec le caporal Hisachi, on devrait s'en sortir sans problème.

Une fois les deux gêneurs partis, je tirai Lilou par le bras pour l’entraîner derrière un mur, à l'abri de tout regard, avant de siffler Anko, et de lui demander d'ouvrir grand la gueule. Elle s’exécuta et se tenu droit comme un baton, ayant déjà compris où je voulais en venir. Mettant ma main entre ses mâchoires, je fis descendre mon long et fin bras à travers l'estomac du serpent, pour en sortir un sac de toile allongé et bosselé. Ignorant le regard dégoûté de Lilou, je m'essuyai le bras avant d'ouvrir le sac et d'en tirer deux escargophones, dont un à la coquille blanche.

-Tiens, ils viennent de ma réserve personnelle. Je ne fais pas trop confiance au matériel qui traîne ici, on ne sait jamais, il a peut être été saboté..... Hé mais ça serait un truc à vérifier ça, si personne n'a touché aux communications! Si quelqu'un à bord veut nous entraîner à notre perte, alors il aura surement commencé par nous isoler du reste du monde.... Enfin, bref, pour le moment, finissons avec ton problème. Ceci est un escargophone blanc, si tu le.... Un soucis Lilou?

-..... Ce que tu viens de faire, c'était juste immonde..... Je.... Je crois que je vais vomir....

-. . .

Je disais donc: si tu le branche à un autre escargophone, il protégera la ligne contre le piratage. Et voici un de mes escargophone perso.... enfin, perso, je les ai empruntés, donc, évite de les abîmer.

Tu pense que l'aide de ton ami pourra nous être très utile?
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    ♪ Dites à mes amis que je suis fou, je n'ai jamais souhaité vivre en paix ♪ Égorger les révos et torturer des pirates, c'est tout ce qui compte dans ma vie ♪ Dites à mes amis que je suis fou, que j'aime chacun des coups bas que je fais ♪ Le sang est mon guide et moi je m'en vais, je ne peux m'empêcher de sourire ♪ Car il n'y a rien de mieux, que de faire souffrir, peu importe la personne torturée ♪


Oh dieu que c'est bon que de retrouver le bon vieux Lazar ! Celui qui ne pense qu'à torturer et tuer, qu'à élaborer des stratégies pour monter en grade et en puissance. Je me suis légèrement perdu sur Little Garden, mais tout est fini désormais. Le fou est retourné à l'intérieur de ce corps, merci la révolution ! C'est bien grâce à eux ! Ils m'ont sévèrement contrarié les petits rats avec toutes ces conneries, ils ont réveillé la bête qui va venir les traquer. Quitte à devoir tout faire tout seul. L'air de Drum est bon pour mon esprit déjanté ! Bon, du coup j'ai aussi envie de faire la peau à mes collègues, mais ce n'est pas grand-chose, je peux contrôler cela. Je peux tranquillement choisir quelle personne se videra de son sang, quelle personne sera prise dans une explosion et quelle personne disparaîtra mystérieusement. Mon cerveau tourne à plein régime, c'est tellement bon ! J'me sens revivre ! Je ne peux m'empêcher de sourire ! J'en ai même improvisé une toute nouvelle chanson, elle devrait faire un malheur chez les déséquilibrés dans mon genre !

Évidemment, je n'ai pas chanté en compagnie des trois autres avec qui j'dois superviser la fouille du Léviathan. J'étais seul, dans ma cabine. Juste avant de les rejoindre et de commencer la mission. J'ai réussi à obtenir une place aux côtés de la rousse pour cette opération, j'en suis content. Prétextant à Fenyang vouloir surveiller ses arrières. La protéger, quelle bonne blague... J'en explose de rire, incontrôlable. Un fou rire, tout seul, comme un grand. Au milieu de tous, oui. Je n'ai pas réussi à le retenir celui-ci. Il faut reconnaître qu'il y a de quoi en rire ! Moi, vouloir sauver la vie de quelqu'un, trop bon ! Qu'ils remarquent ou pas mon comportement étrange n'a pas d'importance en cet instant, j'veux juste me marrer un bon coup. Dieu sait comme mon rire de psychopathe peut faire peur à plus d'un, ce qui est doublement plus drôle ! Commandant Cross Jones, Caporal Hisachi, me font tout de même un peu chier ces deux-là. Mon plan n'incluait pas la présence de deux nuisibles nous tournant autour. Comment vais-je bien pouvoir l'approcher avec eux à nos côtés, hein ?

Foutu Fenyang ! J'me concentre sur mon rôle pour le moment, faisant mine de rechercher ces fameuses bombes dont je me foutais royalement. Une belle explosion ne me dérangerait pas ! J'inspecte les lieux, gardant un œil sur la rouquine qui reste mon principal objectif. Je me demande si une fois saignée, s'écoulera un liquide carmin, ou à l'image de sa chevelure maudite, son sang le serait tout autant. Du jus de carotte. Le fou rire me menace, mais j'me retiens. J'rigole intérieurement. J'ai hâte d'en faire l'expérience. Il suffit seulement de me retrouver quelques minutes dans une même pièce qu’elle et... adieux. Elle est une entrave à mes plans, autant m'en débarrasser rapidement. En la tuant, j'affaiblis de plus Fenyang. Ouh que j'aime être traversé par des idées aussi époustouflantes. Être enragé me va vraiment à merveille ! Merci la révolution ! J'me rapproche de ma protégée, l'ami géant des serpents est toujours là, malheureusement. J'lui accorde un regard, j'hésite à le tuer lui aussi pour me faciliter le travail.

Moment choisi par notre chère Caporale rouquine pour m'éloigner d'eux, une zone à aller vérifier. Garce ! J'ai une tête à obéir à tes ordres hein ? Si mon visage te donne l'impression que j'accepte avec le sourire, au fond de moi tu viens seulement d'augmenter mon désir de t'égorger. Et si l'occasion ne se présente pas sur le Léviathan, alors ton sang sera répandu dans la neige au pied d'une montagne. Je m'éloigne à contrecœur, accompagnant l'autre incapable tas de ferrailles près des moteurs. Suivi par une dizaine d'hommes, nous examinons alors la salle. Rien au départ, cela devient plus intéressant au bout de quelques minutes. Un petit chanceux a mis la main sur l'une d'elles.

    - Commandant Jones ! Sous-Lieutenant Stark ! Venez voir ici !


Je m'y suis avancé, histoire de pouvoir tenir entre mes mains cette fameuse bombe. Un sacré petit bijoux, à n'en pas douter. Mais en regardant de plus près, l'idée de lui mettre la main dessus me paraît bien mauvaise... Vraiment mauvaise. Comme si le moindre contact maladroit ferait tout... oh mais attends, ce serait pas si mauvais de tout faire péter ! Qu'est-ce qu'elle disait déjà l'autre ? Pas réellement dangereux, même un singe avec une pince pourrait la désamorcer. Bien, j'suis un humain qui hait les singes, alors si un foutu primate le peut, moi aussi. J'tends une main au soldat à ma droite, qui ne semble pas vraiment confiant dans ce geste, comme s'il devinait mes intentions...

    - Une pince, tout de suite.
    - Vous n'y pensez pas Sous-Lieutenant... je...
    - Apporte-moi une pince et ne discute pas !
    - B...Bien !


Il s'exécute, bien que pas rassuré, il préfère prendre le risque de perdre sa place. Une trentaine de secondes plus tard, me voilà avec une belle pince en main et le cerveau tournant à plein régime. Si j'étais du genre à saboter les bombes, on le saurait. Voilà pourquoi tous ne sont pas rassurés, mais c'est justement cette peur sur leur visage qui me fait jubiler ! J'observe le petit bijoux devant moi. C'est un truc assez simple en soit, avec le décompte et les deux fameux fils, rouge et noir. L'objectif étant de couper le bon et éviter ainsi que le tout explose. Les professionnels parviennent souvent à éviter le pire, je ne suis néanmoins pas un professionnel. La tension qui vient de s'installer tout autour de moi est palpable, je détiens la vie d'une dizaine de gars au bout de cette innocente petite pince. Et le jeu peut démarrer. Jeu pour moi, torture mentale pour eux. Une erreur de ma part et BOUM ! J'commence par jouer le gars qui hésite... allant d'un fil à l'autre, sans vraiment être certain de mon choix.

Agrémentant le tout de quelques petites réflexions personnelles à voix haute...

    - Quand j'étais gosse, mon père me disait souvent qu'il faut éviter le noir à tout prix... Cette couleur représente les ténèbres, rien de bon n'en sortira jamais... Si je coupe le noir... tout... va... Et le rouge alors ?


J'en entends plusieurs pousser des soupirs de soulagement, ils n'auraient pas choisi le noir eux. Je glisse lentement jusqu'au fil rouge, arrêtant les dents de la pince à un millimètre du fil, un mouvement et il serait coupé. Un lourd silence indétrônable depuis le début de l'opération régnait dans la pièce, tous n'attendaient qu'une chose, que j'opte pour le bon.

    - Le rouge m'a toujours attiré... Belle couleur que le rouge, n'est-il pas ? Beaucoup en ont peur, du fait qu'ils rapportent cela au sang, ils ont tort ! Et les belles roses poussant dans le jardin de vos mères ? N'est-ce pas magnifique ? Le rouge me semble bon !


D'un geste précis, je coupais le fil noir. Quelques-uns se jetèrent immédiatement à terre, apeurés. D'autres, trop abasourdi par mon changement brutal de choix, restèrent immobiles, tentant de comprendre ce qu'il venait d'arriver. Les plus rapides remarquèrent que la bombe venait d'être désamorcée avec succès... Observant leurs tronches, je ne pus m'empêcher d'exploser de rire, balançant la pince dans les mains du premier venu, avant de partir vers la prochaine salle. J'me suis bien marré !

    - Mon père me répétait sans cesse une chose : Quand tu es face à un choix pouvant s'avérer décisif pour ta survie, alors ne suis jamais ce que t’indique ton instinct, il t'induira irréfutablement en erreur. L'instinct de survie n'est pas si malin qu'il disait, ce serait même bien tout le contraire... Bwahahah !
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La situation était assez particulière sur le Léviathan, car des bombes avaient été posées sur le bâtiment de la Marine. Chose que j'avais du mal à concevoir, mais quand l'équipe fut formée pour justement fouiller le navire, je pus me rendre compte que la menace était bien présente. L'ingénieur en chef du Léviathan, Lilou dirigeait les opérations, j'étais accompagné de Stark Lazar, un sacré numéro celui-là et d'Enzo, qui était pour moi un parfait inconnu. Enfin bref, nous examinions les pièces les unes après les autres, et nous vîmes plusieurs bombes. L'ingénieuse s'en occupa avec succès, je l'assistais quand elle en avait besoin étant donné que j'avais des bases solides dans le déminage. Et oui après ce drame qui a coûté la vie de ma femme ainsi que soixante-dix pourcent de mon corps, je me suis fait une formation dans le déminage, car je ne voulais plus me retrouver impuissant devant des engins de mort. Une fois la bombe désamorcée, nous regagnâmes le pont du navire, car notre chef d'équipe avait une annonce à faire.

À la fin de son speech, la rouquine me demanda à moi et à mon collègue Stark de fouiller la salle des machines. Sans dire le moindre mot, je m'exécutais partant avec le clown et plusieurs hommes qui allaient nous accompagner dans les méandres du Léviathan. Une fois que nous arrivâmes à la salle, nous nous mimes à chercher des engins explosifs. Pour ma part, je n'en trouvais aucun, mais un matelot plus chanceux trouva une bombe. Ce fut Stark qui alla en premier sur les lieux. Il voulait une pince, et on lui en donna une. L'homme voulait ce la jouer démineur, alors qu'il le fasse. De toute façon, j'avais déjà survécu à une explosion d'une bien plus grande ampleur, alors cette bombe jumelée à mon corps de fer, c'était de la rigolade. Néanmoins, je gardais un oeil sur la pince de l'homme, car je ne voulais pas qu'il commette d'erreur. Le clown parlait beaucoup du fil rouge, ce qui révélait qu'il allait couper le fil noir qui était le bon. J'avais fait la traversée de Grand Line avec lui, je commençais à le connaître un peu. Au final, il coupa le fil noir et rien ne se produisit. L'homme était tombé sur une bombe facile, si la prochaine était plus complexe, je ne lui laisserais pas l'opportunité de faire sauter une partie du navire, et puis il ne fallait pas oublier que j'étais son supérieur, donc il me devait obéissance. Mais pour le moment, je laissais cet électron libre s'amuser un peu, tant qu'il ne faisait pas de dégâts.

Mais en me trouvant ici, je pensais à ma salle spéciale où je rangeais ma poudre personnelle qui se trouvait non loin de ma position. En tant que canonnier de l'équipage, j'étais l'un des rares à avoir accès à cette pièce, mais il n'était pas impossible que les nuisibles ait pu y avoir accès étant donné qu'ils avaient déjà réussi à s'infiltrer ici aux yeux de tous. Et le fait d'y penser, me donnait quelques sueurs. Je décidais donc d'y aller. Je m'adressais donc aux hommes qui étaient présents dans la salle des machines. « Je vais jeter un oeil dans la pièce où je stock ma poudre, j'y vais seul, car vous n'avez pas l'accréditation pour y aller. Néanmoins, je vous laisse poursuivre l'expertise de ce niveau, vous serez sous le commandement de Lazar, donc faites tout ce qu'il vous dit ! Messieurs. » Je retournais sur mes pas pour justement me rendre dans la pièce la plus explosive de toutes quitte à laisser Stark seul.

Je montais les escaliers qui devaient m'amener dans un couloir sombre où il n'y avait qu'une seule pièce, ma salle de poudre et autres explosifs. Je me trouvais devant la porte, et je me lançais dans une expertise minutieuse de cette dernière pour voir si elle avait été forcée. Il ne m'aura pas fallu une minute pour me rendre compte que la serrure avait été crochetée. Je m'en doutais, car je savais qu'elle n'était pas parfaite, et je n'avais pas eu le temps de poser celle que je désirais. Je n'avais pas d'autre choix, il fallait que je rentre dans la pièce. J'ouvrais délicatement la porte pour voir si elle n'était pas piégée, mais ce n'était pas le cas. Je pénétrais dans la salle, et je refermais derrière moi à double-tour. Je regardais mes barils de poudre et je vis plusieurs minuteurs reliés les uns aux autres. J'affichais une mine sévère, car le décompte avait déjà commencé, et il ne restait plus que seize minutes avant que tout n'explose. « Fais chier. » Disais-je d'un ton amer. Je poussais un long et profond soupir, car je devais m'occuper de cette besogne sans pour autant faire exploser une partie du vaisseau, car la poudre que je stockais n'était pas la même que celle où Lilou avait trouvé la bombe, elle était différente. L'engin de mort était beaucoup plus sophistiqué que les autres, car il était jumelé avec deux minuteurs externes. Donc si je coupais le minuteur, un autre prendrait le relais. Je n'avais pas le choix, je devais la jouer fine.
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Oui ! C'est cela ! T'as tout compris le tas de ferraille, tire-toi donc ! Va te faire sauter la gueule là où tu entreposes ta poudre mon grand ! Laisse ces braves gens de la Marine sous mon commandement, quelque chose me dit qu'ils en sont tous horriblement réjouis ! Ce qu'ils peuvent être tous stupides, ces officiers. Et dire que je suis le moins gradé de cette bande d'ignorants... Il faudra remédier à cela durant cette bataille, m'assurer une promotion quitte à risquer ma vie pour une île aussi merdique que Drum. La rousse et l'autre géant étrange ne sont plus dans le coin non plus, je me retrouve seul avec des milliers d'idées suicidaires en tête. J'ai toujours rêvé de tester mes orbes chimique explosives contre une bombe artisanale. Qui sait si je ne gagnerai pas, hein ? J'affiche un sourire mauvais en observant mes troupes. Dix hommes, peut-être un poil plus, tous des sous-officiers inutiles. Sauf les mecs spécialisés dans le sabotage et désamorçage, eux peuvent s'avérer utile aujourd'hui. Ils m’appellent, ils en ont trouvé une autre. Je m'y rends rapidement pour observer le spectacle.

Me laisser transporter par la beauté du geste lorsque l'on désactive une bombe. Tout le sang-froid et la concentration, allié à une connaissance sans limite dans ce que l'on fait. Ouai, si toutefois ils daignaient commencer...

    - Qu'attendez-vous pour faire taire ce truc et l'emmener loin d'ici ? Si vous souhaitez voir par vous-même la puissance d'un objet pareil, cela peut s'arranger, mais je n'y tiens pas personnellement.
    - Bah c'est que... on pensait que vous souhaiteriez le faire vous-même, comme pour la précédente.
    - Ooooh... c'est donc ça ? Vous avez raison, laissez-moi me pencher sur cette bombe pour l'observer plus en profondeur, je ne voudrais pas commettre d'erreur et tous nous tuer.


Je m'étais agenouillé tout en m'adressant au soldat à ma droite, lui-même déjà dans cette position, les yeux rivés sur cet objet de destruction. Me laisser faire, hein ? Pauvre imbécile, j'vais te montrer comment Lazar règle la situation. Silencieux, mon corps ne bougeait pas, du moins c'était l'impression qu'avait le boulet de la Marine. Lentement, sans qu'il s'en aperçoive, mon bras droit se déplaçait derrière son dos, prenant de la hauteur jusqu'à ce que ma main arrive au niveau de son crâne. La suite ? Tous en arrière commencèrent à se l'imaginer, aucun n'osa ouvrir la bouche pour m'interrompre. Est-ce que j'ai une gueule à être interrompu ? Certainement pas ! Clang. Le faciès du Marine a soudainement percuté le sol à ses pieds, fortement amené à le faire par une main gantée. Les dents en avant comme on dit ! Le nez, les dents, que sais-je encore ce qui a pu se fracasser lors du contact avec la surface du sol ! Ce que je vois en revanche, c'est que l'impact a été violent et que le malheureux en saigne. Cela lui apprendra à dire des conneries pareilles ! Comme si j'allais réellement tenter de désamorcer cette bombe...

    - Pensiez-vous réellement, soldat, que j'allais prendre le risque énorme de me faire péter la tronche en faisant mumuse avec un engin aussi mortel ? C'est votre putain de job ça et non le mien ! LE VOTRE ! Bwahahahahahah !


C'est que je me trouve réellement marrant ! Puis vous devriez voir la gueule du type ! Il s'y attendait tellement pas, c'est trop bon ! Une main sur son nez qui pisse le sang, l'autre sur son front entaillé, les dents de devant certainement instables, il mettra cette journée comme l'une des plus mauvaises passées en ma compagnie. D'autant que je vais aller encore plus loin ! Le moment est venu de l'achever ! Je reprends mon sérieux aussi soudainement que j'ai éclaté de rire, m'adressant à ma victime d'un air amusé par la situation. Intérieurement, je jubile d'avance de ce que je vais faire.

    - Votre nom soldat ?
    - Soldat Glayan, Sous-Lieutenant.
    - Glayan, bien. Ta vie en tant que Marine est à partir d'aujourd'hui, ruinée ! Tu étais... Sergent c'est bien cela ? Bien ! La chute est douloureuse, mais c'est ainsi ! Tu as foiré le test ! Tu redescends de trois cases ! BAM ! Seconde classe ! Tu peux retourner sur le pont le nettoyer, les balais et les sceaux sont dans la remise, au niveau supérieur. BWAHAHAHAHAH !
    - S...Sous-Lieutenant Stark ! Vous ne pouvez pas...
    - JE NE PEUX PAS ?! JE ne peux pas ?!


L'expression de mon visage change du tout au tout. Si je paraissais me fendre la poire en martyrisant ce pauvre Glayan, l'intervention d'un autre venait de faire monter une colère noire. Je me suis jeté sur le malheureux ayant ouvert la bouche, contestant ma prise de décision quant à l'avenir de l'autre paumé. Le plaquant sans retenue contre la paroi du couloir, mes deux mains l'agrippant au niveau du col, un regard fou le foudroya. Le genre à vous paralyser par la peur qu'il instaure, vous ôter toute envie de défendre votre camarade, votre frère d'arme. Cet homme n'en fait pas exception. Il le sait. Il le sent. S'il ouvre encore une fois, je lui fais bouffer sa langue. Inutile de lui dire, seul le regard meurtrier suffit. La scène dure de longues secondes, plusieurs dizaines de secondes pendant lesquels pas un bruit n'est émis. Le silence est lourd, mais personne n'a idée de comment réagir face à un tel comportement. Parmi les troupes, l'on savait le Sous-lieutenant Stark quelque peu dérangé psychologiquement, jamais l'on avait imaginé que ce soit grave... Le pire étant qu'ils ne peuvent rien contre moi...

    - Rappel-moi une chose dont j'ai du mal à me souvenir en cet instant. Qui est votre supérieur ? QUI ?!
    - C'est vous, Sous-Lieutenant Stark.
    - Bien ! Alors pourquoi... POURQUOI ?! As-tu eu la foutue idée de me contredire ? Aimerais-tu me contrarier ? Réponds ! T'aimes me foutre en rogne ! HEIN ?!
    - Pas du tout... je...
    - TAIS-TOI !


Joindre le geste à la parole m'assure qu'il la ferme vraiment. Coup de boule dans le nez. Personne ne bouge ou semble vouloir m'arrêter avec les mots, bien. Ils ont finalement compris qui je suis. Sans le ménager, je traîne le sous officier entre mes mains vers l'autre encore à terre. Ce dernier a du mal à se remettre de s'être fait frapper puis rétrograder comme un vulgaire troufion. Le voir ainsi brisé m'arrache un sourire satisfait, le travail bien fait est une bonne chose. Observant un instant Glayan, je finis par murmurer à l'oreille de l'autre héros ayant pris sa défense quelques mots afin de lui ouvrir les yeux sur son métier.

    - Observe ce misérable, n'est-il pas pitoyable ainsi ? Qu'ai-je fais réellement ? Un coup physique et un autre psychologique, guère plus. Trop faible, il était trop faible. Crois-tu qu'il aurait servi à grand-chose face à la terrible bataille qui nous attend dehors ? Le froid glacial l'aurait brisé, si le fait de devoir faire couler le sang ne l'aurait pas anéanti avant. Si tu n'es pas prêt à tout endurer, que ce soit la pire crasse ou une terrible blessure physique, jusqu'à la plus efficace des tortures mentales, alors ne joue pas aux héros. Tu ne vaux pas plus qu'un déchet. Je ne supporte pas les déchets. Pigé ?


Je n'attends pas de réponse à cette question, le poussant de la main pour qu'il dégage. J'ordonne sèchement aux autres de se remettre au travail, depuis le temps passé à fouille ce navire à la con, on ne devrait plus en avoir pour longtemps. Glayan est toujours à terre, incapable de surmonter cette épreuve. J'sais pas s'il pleure et je m'en fous, il me dégoûte. J'vais même jusqu'à lui cracher dessus tiens, avant de m'éloigner d'ici.
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    - Dites les gars, vous en avez encore pour longtemps ? Ce n'est pas que je ne tiens pas à ce que le travail soit bien fait, mais je commence à sentir un soupçon d'ennui là. Des heures qu'on ratisse le Léviathan, on n'a pas encore fini ?
    - Nous inspectons les dernières pièces, Sous-Lieutenant, c'est l'affaire d'une vingtaine de minutes tout au plus.
    - Bien, très bien même ! Des nouvelles du Caporale Jacob ? Ou du Caporal Hisachi ?
    - Aucune monsieur, nous ne savons pas où ils sont.
    - Le Commandant Cross ? Toujours dans sa pièce explosive ?
    - Il semblerait que oui.


Une grimace déforme les traits de mon visage, j'ai comme l'impression que ces trois petites têtes m'ont bien eu. Feinter une disparition pour ne pas avoir à se les geler en fouillant le bas du navire, c'est ingénieux. Bien que je doute qu'en haut, la température soit meilleure. Nous sommes à Drum après tout, le froid est une partie intégrante de cette île misérable. Je ne le ressentais pas pendant que je m'amusais avec mes hommes, seulement désormais, assis par terre à attendre que les choses avancent, je n'étais plus insensible. Parcouru de frissons, la désagréable sensation de ne plus sentir le bout de mes doigts et mon nez, je ne pouvais que prendre mon mal en patience. Et cela m'agaçait. Me frotter les mains était inutile, mes fringues ne me portaient pas si chaud que je l'aurais imaginé, l'idée de me vêtir d'un bon gros manteau en fourrure germait dans mon esprit. Pour ce faire, il me fallait regagner ma cabine, cette fouille merdique m'en empêchait. N'avais-je pas dis que j'accompagnais pour garder un œil sur la rousse ? J'me suis fait enfler...

Les démineurs se déplacent jusqu'à l'étage supérieur, ici ils en ont terminé. Enfin, le dernier niveau ! J'regagne un peu d'espoir, mourir en un bloc de glace ne sera pas pour aujourd'hui. D'ennui en revanche... Ce que l'on peut trouver le temps long en restant inactif... Des tas de conneries inutiles m'envahissent l'esprit, j'repense à ma vie paisible sur South Blue. Là-bas au moins, j'me faisais pas chier. Et c'était moins dangereux, personne n'avait l'idée farfelue de piéger un navire de cette taille avec un tas d'explosifs ! Plan ingénieux, mais totalement inutile. Me demande bien quel est l'abruti qui a mis en place un tel plan. Aurait-il oublié que des bombes ne valent rien si elles n'explosent pas ? Or, je n'ai pas eu vent d'une quelconque déflagration... vraiment sans intérêt. Une façon comme une autre de nous tenir occupé ? Pourquoi ? Quelles étaient les intentions de l'ennemi en agissant de la sorte ? J'commence sérieusement à y penser tandis que les soldats continuent le déminage.

Réfléchissons deux minutes... si rien n'a pété aujourd'hui, c'est que personne ne souhaitait réellement créer un feu d'artifice. Ou alors c'est un incapable, ce dont je doute. Pour être parvenu à poser toutes ces bombes sans être repéré, ce n'est pas un débutant. Alors quoi ? Une farce ? Je n'y crois pas tellement. Monopoliser notre attention sur la sécurité de nos hommes ? Si l'on observe le nombre de défenseurs de la justice mobilisé pour l'opération, il faut croire que le coup a bien fonctionné. Une après-midi qu'on est coincé ici, la nuit commence à prendre place, l'obscurité s’installant lentement dans les environs. Et pendant qu'on sauve nos peaux, les révolutionnaires eux, se préparent ou déplacent leurs pions. On ne sert à rien ici, si ce n'est perdre notre temps ! En y réfléchissant sérieusement, c'est finement joué tout de même. Le Caporal Hisachi et le Commandant Cross devraient ne devraient plus tarder à partir en mission de nettoyage. Avec cette fouille stupide, ont-ils réellement eut le temps de préparer une stratégie d'attaque ?

Je pense bien que non. Cela va mal finir cette histoire, simple impression. Du sang va couler durant les prochaines heures et pas forcément celui des révolutionnaires.

    - Sous-Lieutenant Stark ! La fouille est enfin terminée ! Nos hommes ont examiné avec attention toutes les pièces de ce navire et ont désamorcés les bombes posées. Le tout est stocké dans une caisse bien pleine, mais nous hésitons quant à l'endroit où nous devrions entreposer cette caisse.
    - Eh bien... la salle d'armement me paraît tout désignée non ? Ce sont des armes après tout, stockons-les avec le reste de notre armement !
    - C'est que... si une explosion devait avoir lieu, cela aurait des répercutions désastreuses.
    - Ce n'est pas mon travail d'entreposer le matériel, vous discuterez de cela avec un concerné quand il pointera le bout de son nez.
    - Bien !


Le jeune soldat s'en va, tandis qu'un sourire malsain s'installe sur mes lèvres. Évidemment que c'est complètement suicidaire de mettre autant d'explosif dans la salle d'armement, c'est cela qui est amusant ! Quand un concerné pointera le bout de son nez, le Commandant Cross par exemple, j'imagine d'ici la gueule qu'il va afficher en apprenant la nouvelle ! Bwahahah ! Moi de mon côté, je me retire dans mes appartements. Il paraîtrait que du courrier m'y attend. Du courrier du Quartier Général, n'est-ce pas excitant ? Que ce soit une bonne ou une mauvaise nouvelle, j'en salive d'avance ! Il est bon d'être un dégénéré !
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J’avais fini par obtenir ce que je voulais : des informations sur les membres du gouvernement infiltrés chez la révolution de Drum, je pouvais donc retourner à la mission que m’avait confié Lilou (et accessoirement le contre amiral Fenyang, mais lui , j’m’en moquais un peu) : fouiller le Léviathan à la recherche d’éventuelle tentative de sabotage. Mais avant tout ça, je devais faire quelque chose de très important : récupérer Anko, qui m’attendait toujours dans les conduits d’aération près de la salle de réunion du navire. Evidemment, je n’allais pas la faire descendre en plein milieu d’un couloir emprunter par tous les gradés du coin, alors je lui avais demandé de continuer a avancer dans les conduits en ligne droite, puis d’aller à gauche. Selon les plans que j’avais du bateau, cela menait à une petite pièce servant à ranger le matériel d’entretient, le genre d’endroit où personne ne se rend jamais, surtout pas en période de crise, comme en ce moment. Une fois arrivé au point de rendez vous, je pénétrer dans la pièce, qui ressemblait plus à un grand placard qu’à une vraie salle, j’appelai Anko afin qu’elle sorte de sa cachette. Mais elle n’en fit rien, bien au contraire. Le reptile commença à taper sur la grille du conduit afin d’attirer mon attention. Arrachant cette dernière afin de passer ma tête dans l’entrée ainsi crée, histoire de voir ce qui pouvait bien embêter mon ange à écaille, je la vis avancer dans le couloir de métal, me faisant signe avec sa queue de la suivre. Bien qu’ayant un corps très fin et une souplesse hors du commun, j’étais malheureusement incapable d’accéder à sa requête. Réfléchissant un moment à une méthode pour pouvoir la suivre sans pénétrer dans les conduits, je finis par avoir une idée.

Je donnai à An une brosse prise dans le placard à entretient avant de sortir de ce dernier et d’avancer dans le couloir tout en tendant l’oreille. Très vite, un petit « Bonk » retentit au dessus de moi, puis un mètre devant moi. Anko avait bien compris ce que je lui demandais, la brave petite. En se servant de la brosse pour cogner les murs du conduit, l’anaconda provoquait un bruit sourd pouvant s’entendre facilement depuis l’intérieur du navire et permettant de repérer sa position. Du coup, je pouvais la suivre sans être obligé de jouer les contorsionnistes. Après avoir marché un certain temps, je finis par arriver sous une autre grille de ventilation (se trouvant non loin d’une zone assez fréquenté du navire) qu’Anko m’incita à retirer, ce que je fis sur le champ. Passant ma tête à l’intérieur (dieu merci, ces conduits étaient assez larges pour que mes cornes ne me gênent pas), et devinez sur quoi je tombe ? Une bombe, à quelques mètres de moi. Sifflant Anko pour qu’elle aille me la chercher, je sortis mes mains de l’ouverture avec le magnifique générateur de sons, lumières et macchabées. Comme je le pensais, c’était une bombe à retardement, et dieu merci, le compte à rebours était loin d’être terminé. Tous les marins autour de moi reculèrent, apeuré par le dangereux objet. Je demandai à ce qu’on m’apporte une pince avant d’ordonner à tout le monde de s’en aller. Autant éviter les pertes inutiles, la mort à beau être quelque chose de normal, quand elle n’apporte rien d’utile ou d’intéressant, autant s’en passer. Me remémorant mes cours sur les explosifs prit au QG du Cipher Pol, aux livres sur le sujet que j’avais lu, et aux mouvements effectués par Lilou et Cross lorsqu’ils jouaient aux démineurs, j’analysai rapidement le paquet d’explosif sous mes yeux, cherchant à comprendre son mécanisme. Au bout de quelques minutes, je finis par repérer le fil à couper afin de stopper le minuteur. J’ouvris la pince, près à le couper, et……


Et rien. D’un coup, je me stoppai. Et si je m’étais trompé ? Et si ce n’était pas le bon fil ? Et si le poseur de bombe l’avait mit la en temps que leurre, afin de nous piéger ? Ca paraissait absurde, mais….. mais….. mais cette possibilité existait. Je ne pouvais pas ne pas la prendre en compte. Hors de question que je j’essais de désamorcer cette bombe dans ces conditions, quitte à ce que ça pète à la gueule de quelqu’un, autant que ça ne soit pas la mienne. Réfléchissant à un moyen de refiler le bébé à quelqu’un d’autre, je réalisai que les yeux de tous les marines du coin, planqué à 30 bons mètres chacun, étaient pointés sur moi. Un petit sourire malsain se dessina sur mon visage. Les explosifs toujours en main, je m’approchai d’une groupe de marine, un air solennel sur le visage, avant de lui tendre la pince et la TNT fait maison. Tous ses camarades firent un bon en arrière, et lui, eu l’air terrifié. En prenant une voix tout aussi solennelle que ma démarche, je dis à l’homme :


-J’ai été affecté à ce navire depuis hier seulement, et je ne sais pas combien de temps je vais y rester. Mais vous, vous êtes la depuis bien plus longtemps que moi. Si quelqu’un doit avoir le rôle du héros sauvant le Léviathan d’une explosion certaine, autant que ça soit un membre de son équipage. Un VRAI membre de son équipage ! Allez y, n’ayez pas peur, coupez juste ce fil, et prenez tous les honneurs. Non, non, ne tremblez pas, soyez calme, et surtout précis dans ce que vous faite. A mon signal, servez vous de la pince, faite moi confiance.


Le « brave » marine sur lequel j’avais jeté mon dévolu ne semblait pas savoir quoi trop penser. Toujours un peu effrayé par la bombe, mon discours l’avait malgré tout touché, comme il avait touché plusieurs de ses camarades derrière quoi nous regardait avec des yeux admiratifs. Kéhéhéhéhéhé, bande d’abrutis, si facile à baratiner, c’en est triste. Je suppose qu’ils pensent que dès qu’un gradé leur assure qu’une situation est sans danger, ils se mettent à le croire sans essayer de réfléchir par eux même. Sacrés militaires, c’est vraiment des marrants. Et tandis que mon préposé au coupage de câble essaie de se camer histoire de ne pas rater son coup, moi, je me mets à reculer discrètement, sans changer de position, avant de me glisser dans une pièce se trouvant non loin, sans que personne ne me remarque, tous les autres étant trop occupés à regarder le désamorçage de la bombe. Après quelques secondes, des cris de joies se mirent à retentir. Visiblement, le travail avait été fait, et je ne m’étais pas trompé sur le câble à couper. Ouf. Revenant rapidement devant les marins, toujours trop occupés à féliciter leur camarade pour son courage, je me contentai de lui sortir deux trois faux compliments sur sa bravoure exemplaire, avant de demander à tous les soldats présent n’ayant aucune tache à accomplir de me suivre. Parce que si j’avais trouvé une bombe dans l’un des conduits d’aération, alors il y avait fort à parier que ce n’était pas la seule…. Il fallait donc inspecter tout le système d’aération, et bien qu’Anko seulement pourrait suffire, la présence de quelque [s]boucliers humains[/s] braves matelots ne serait pas de trop.


Après une bonne heure de fouille, nous avions finis par trouver 3 bombes, chacune placées à des endroits dur d’accès et proche de zone très fréquentées par l’équipage. Mais une chose me tracassait : la personne qui avait posé tous ces explosifs devait être très petite ou très souple pour réussir à les placer dans des endroits aussi exigus….. Ou alors, peut être qu’elle possédait un pouvoir spécial ? Un fruit du démon ? Comme le zoan du chimpanzé ou un truc du genre ? Je n’aimais pas ça, je n’aimais vraiment pas ça…. Il fallait que j’en informe les autres gradés, et Lilou à son retour. Demandant aux soldats m’ayant accompagné de remettre les bombes désamorcées au commandant Jones, je me dirigeai vers les salles de communication du navire afin de vérifier une chose qui traînait dans ma tête depuis un moment. Une fois sur place, je demandai de m’apporter tous les Den Den présent, et, comme je m’y attendais, on m’annonça que quelques un étaient morts dans la journée, et l’on en découvrait encore d’autre ayant décédé. Heureusement, seule une petite partie des gastéropodes avait rendue l’âme, mais tout ça n’avait rien de naturel. Reniflant et léchant l’un des escargophone mort sous le regard dégoûté des membres de l’équipage présent, je finis par sentir un très léger gout de fromage. Empoisonnées. Ces bestioles avaient été empoisonnées. Encore un coup du saboteur….. Kerps, pour avoir réussi à faire tout ça dans notre dos, ce type devait être un véritable maestro de la discrétion…


Mais le temps passait, et j’avais des choses à faire, ma mission de cette nuit à préparer, un certain coup de fil à passer…. Je décidai donc d’aller rapidement faire mon rapport aux autres avant de partir m’occuper de mes affaires…. En tout cas, une chose était sur : cette histoire réservait encore beaucoup de mauvaises surprises….

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