« Mh… Pathétique. »
La guerre n’était pas que physique. Surtout psychologique. Et s’en prendre au moral des hommes, c’était tellement bas.
La première bombe avait été trouvée près des barils de poudre. Prévisible et astucieux. Nous ne savions pas vraiment à quoi nous attendre en entamant notre fouille, mais j’étais contente de n’avoir à faire qu’à des bombes. Certes, nous pouvions tomber sur d’autres surprises, mais avec ce que j’avais sous les yeux, je ne m’inquiétai plus vraiment de la suite des évènements. En tout cas, si je n’avais pas eu le reflex de demander une fouille de notre bateau, nous aurions été dans de beaux-draps. Heureusement que Gabriel avait été assez habile pour récupérer cette dague, il faudra penser à le remercier, en temps et en heure. Un sourire perça mon visage, tandis que je m’attelai à explorer et comprendre la fabrication de cette bombe artisanale, bien faite, mais trop scolaire pour des hommes qualifiés.
« Ce petit malin a sûrement pioché dans les stocks de poudre du Léviathan. De toute évidence, il n’est pas ingénieur… Certes, bien renseigné, mais pas assez futé pour faire quelque chose de réellement dangereux : Un singe avec une pince arriverait à les désamorcer. »
Je sentais derrière mon dos le regard lourd et attentifs de mes trois collègues, qui affirmaient, pour certain, sans savoir de quoi il en retournait. J’étais ravie, par contre, de savoir que le Commandant Jones comprenait tout ce que je disais et connaissait les manœuvres à effectuer pour rendre cette bombe aussi dangereuse qu’un pot de confiture. Combien avait-il pu en construire ? Un nombre conséquent. Tout dépendant du temps qu’il avait passé sur le Léviathan. Une fois mon travail fait, minutieux et efficace, je me relevai en retirant mes gants et en séparant les objets qu’il avait utilisés pour créer cet engin de mort. Tapant mes mains l’une contre l’autre en essuyant mon front, je me tournai vers mes collègues pour affirmer la bonne issue de la manœuvre. Pouce en l’air, sourire aux lèvres, nous avions un long moment à passer, mais plus vite ça serait fait, mieux ça serait.
Et de préférence, avant la tombée de la nuit. Salem m’avait laissée carte blanche pour accomplir cette tâche, je n’avais pas l’intention de me ménager, encore moins de laisser du répit à ce cher Cross. Et Stark sur mes talons, qui s’était porté garant pour me protéger, en plus d’Enzo qui gardait toujours un œil sur moi, je n’étais absolument pas en danger de quoique ce soit tant que je me trouvais sur le Léviathan. Retournant sur le pont, accompagnée de mes acolytes, grimpant sur une caisse, attirant l’attention des matelots qui attendaient les ordres, je lâchai d’une voix forte pour capter les mires de tous, affichant l’objet inoffensif dans mes mains :
« Ecoutez-moi tous ! Nous allons effectuer une fouille complète du Léviathan. Vous ratisserez chaque endroit, en commençant par les étages inférieurs du navire et en remontant progressivement. Regardez attentivement vers ce qui touche à la coque du bateau ! Mais aussi autour des barils de poudre ou de tout ce qui pourrait servir d’accélérant, ou de conducteur ! Fouillez également les réserves, les chambres, tout doit être passé au peigne fin. Lorsque vous trouverez une bombe, veuillez contacter vos gradés, le Commandant Jones et moi-même sommes à votre disposition ! Ne tentez pas, s’il vous plait, de la désamorcer vous-même : un faux pas, et c’est la catastrophe ! »
La menace se posa doucement, mais je n’étais pas non plus là pour les affoler, mais mieux valait prévenir que guérir. Nous avions plus de la journée, jusqu’au retour de Salem, ce qui devait nous laisser assez de temps pour tout faire, surtout si tout le monde s’y mettait.
« Compris ?!
- OUI, CAPORALE !
- ALORS AU BOULOT ! »
Immédiatement, les hommes se séparèrent en petits groupes pour se perdre dans l’immense navire. J’avais pris la précaution de les munir de marqueur, pour qu’ils puissent dire ou est-ce qu’ils étaient passés et ce qu’ils avaient déjà fouillé, histoire de ne pas se perdre en fouille faite. Descendant de la caisse, je m’avançai vers mon collègue d’aventure, celui avec qui j’avais navigué le plus longtemps :
« Enzo ? »
Je l’appelai doucement. Il s’avança vers moi, s’écartant de deux autres zigotos, qu’étaient déjà pleine concentrés sur ce qu’il fallait faire.
« J’aurais besoin d’un Den den, qu’on ne puisse pas entendre ou capter notre conversation. Tu as ça à disposition ? »
Les Den den Mushi… Ces petites bestioles, j’avais beaucoup de mal avec. Peu, ou pas confiance du tout en ces machins-là. Comment pouvait-on dire autant de trucs importants à des gens importants en passant par des maudits escargots capables de se faire pirater pour rien et crever bêtement à cause d’un morceau de fromage… Rah, et cette histoire de Den Den... Grrr... Bon ! Non, décidément, cette technologie était trop faillible, encore plus que l’Homme en général, et je ne l’utilisai que si je n’en avais vraiment pas le choix :
« J’ai un ami à joindre. Un ami qui pourrait nous aider. »
Pas besoin d’en dire plus, juste, j’avais envie qu’il se dépêche de répondre à ma requête : chaque minutes comptait pour s’organiser.
Je pars ici
Dernière édition par Lilou B. Jacob le Jeu 17 Jan 2013 - 19:50, édité 1 fois