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La Reine de l'hiver


    Le niveau 5 d'Impel Down

    L'enfer glacé...

    Glace à perte de vue, froide, coupante, hostile... Tellement gelée qu'elle semble brulante au contact, tellement coupante qu'elle est par endroit rougie du sang de ceux qui l'ont touché. Il fait si froid ici que le moindre contact avec un objet métallique vous soude instantanément à lui, obligeant le malheureux qui a fait un geste trop brusque à s'arracher la peau pour se libérer. Si froid que la maigre bouffée de chaleur qui s'échappe de la bouche des prisonniers finit gelée avant même d'avoir pu réchauffer les mains des malheureux enfermés ici. Si froid qu'on ne peut dormir ou s’arrêter de bouger bien longtemps sous peine de se transformer en une statue de givre, aussi morte et fragile que toutes celles qui ornent les cellules les plus anciennes et que le moindre effleurement peut briser comme du verre. Si froid qu'on a les membres si engourdis qu'on a l'impression qu'ils n'existent plus, que les mains et les pieds ne sont plus que des blocs insensibles qui pourrait tout aussi bien appartenir à quelqu'un d'autre... Si froid que les larmes de désespoir que versent les détenus qui arrivent gèlent à l'instant même ou elles quittent le regard...

    L'enfer glacé...


    Pas de matons ici... Rien d'humains, rien de familier... Les seuls mouvements dehors sont ceux que provoquent ce vent lancinant qui rabat la neige par paquet dans les cellules, changeant sans cesse de direction pour continuer à tourmenter les rares ayant trouvé une parcelle de chaleur à protéger...

    Le vent... Le vent et les loups...


    Les loups ne bougent pas pendant la journée... Mais on les entend... Sans cesses leurs hurlements résonnent dans la plaine, donnant l'impression qu'ils sont toujours la, tout proches, prêts à happer le moindre morceau de chair égaré hors de sa cellule... Ils vous broient les tripes, serrent le cœur des plus courageux dans une main glacée, et sapent la résistance des plus coriaces de la même façon que la mer érode inlassablement les plus hautes falaises...

    Et la nuit, quand les hurlements cessent. C'est encore pire. Car alors ils sont la. Trottinements de pattes furtives qui grattent la glace, yeux rouges et affamés surgissant du noir... Et parfois un cri de terreur et de douleur mêlé qui s’éteint aussi vite qu'il surgit... Car les loups ne sont pas des gardiens, ce sont des fauves. Et malheur au prisonnier imprudent qui s'endort ou laisse trainer un membre trop prés des barreaux...

    Celui la aura de la chance s'il meurt rapidement... D'autres ne feront que perdre un membre et gèleront lentement sur place...

    Glace...

    Souffrance...

    Peur...

    Mort...

    Rien d'autre n'existe ici...


    Et pourtant...


    Au milieu de la nuit marche une forme. Il n'est pas dit comment elle est arrivé ici, elle est juste la. A l'endroit ou un instant auparavant il n'y avait rien. Et elle marche librement dans la neige... Malgré les fourrures qui la recouvrent ce n'est pas un loup, mais bien une silhouette humaine qui traverse la plaine en direction des cellules posées au milieu du niveau.

    Elle avance et les loups la sentent immédiatement. Ce niveau est le leur et aucune présence ne saurait leur échapper, traqueurs infatigables, tueurs efficaces, mangeurs d'hommes... Les loups s’arrêtent, hument l'air, et se dispersent... Laissant la silhouette libre de continuer sa route sans encombre...

    Jusqu'aux cellules ou les rares qui n'essayent pas de dormir perçoivent soudain cette vision sans précédents...

    Dehors, quelqu'un marche...


    Oh, jingle bells, jingle bells, jingle all the way!
    Oh, what fun it is to ride in a one-horse open sleigh.


    Et chante ?
      Je crie, je crie, et je crie encore. Peut-être que cela me donne une certaine force ? Celle de garder les yeux ouverts, encore un moment ? Je crie contre le destin qui s'est trompé de personne, car ma mission n'était pas de finir là. Je crie mais personne m'entends. Ou m'ignorent-ils ? Possible, car ils ne se seraient pas gênés pour venir me punir comme il se doit. Quoique, avec ce froid, je comprends que ça les rebute. Donc, nous nous devons supporter ça, mais eux restaient bien à l'abri, derrière leur écran, filmant le niveau paisiblement. Ou, bien, je ne crie pas vraiment ? Le son de ma voix gèle instantanément ? Je l'ignorais, mais ici, rien n'échappait au froid, mis à part ces loups, ces corbeaux qui attendent la moindre faiblesse. Ou encore, mes cordes vocales étaient congelées et je ne faisais qu'ouvrir la bouche dans une scène des plus pathétiques ? Je ne sais pas, je ne sais rien. Si, je sais qu'il fait froid, avec cette glace qui recouvre tout. Je sais que j'ai mal, avec ces lambeaux de peau arrachés. Je sais que j'ai faim, avec cet estomac vide depuis des lustres. Je sais que je suis faible, avec ces menottes en granite marin qui pendant à mes mains…

      La nuit était tombée, j'avais arrêté de crier pour entendre les loups. Du moins, était-ce par choix ou par fatigue ? Je ne saurais le dire, car j'ai constamment l'impression d'être au bord de l'épuisement. Mais je tiens bon, pour le moment. Qui sait pendant combien de temps encore ? Qui sait le nombre de personnes qui avaient dû endurer ça ? Ce traitement inhumain, et ils se disaient justiciers. Les loups, quelle allait être leurs cibles ? J'étais bien loin des barreaux, pratiquement contre la paroi glaciale qui servait de mur. J'essayais de me changer les idées, de penser à autre chose qu'à ces hurlements. Passer le temps était simple, j'avais inscrit tout un journal sur la glace de ma cellule, elle était à présent remplie de mots, de mon séjour ici. Seulement, le froid vient parfois effacer certains passages en ajoutant une énième couche de glace. Je profitais de ces moments pour mes rares moments d'activités physiques : réécrire ce qui avait été écrit. Depuis combien de temps étais-je là ? Il n'y avait aucun moyen pour se repérer dans le temps ici, aucun soleil qui se lève et se couche. Peut-être que l'idée d'être le gardien de ce journal me faisait sentir utile ? M'empêchait d'abandonner ? Aucune idée…

      Malgré le fait que j'essayais de soustraire mon attention à ce qui se passait à l'extérieur, l'arrêt subit de tout son provenant des loups interloquait tout le monde. Et là-bas, plus loin, qui sort de la forêt, y avait un loup qui marchait sur ses pattes arrières. Le froid pouvait donc les attraper aussi ? D'ailleurs, ce loup fou se mit à chanter également… Chanter ? Les loups ça hurle pas d'habitude ? Mais si c'est pas un loup, c'est quoi ? Un gardien ? Ils viennent jamais, ou très rarement. Puis, je commençais à distinguer la silhouette, et je voyais pas l'uniforme de l'établissement. Je voyais plutôt des peaux de loups, leurs fourrures. Mais c'était qui ? Pas un prisonnier non plus, nous on ressemble à des zèbres qui tremblent de froid avec toutes ces rayures sur le bagne.

      La curiosité l'emportant, je fis abstraction de tout le reste, me rapprochant des barreaux, posant même mes mains dessus, chose que je regretterais très vite, et pris la parole.

      " Hey toi là-bas. Qui ? Comment ? Où ? Quoi ? "

      Les questions fusaient toutes dans le cerveau. Qui était-ce ? Comment était-elle dehors ? D'où venait-elle ? Qu'est-ce qu'elle faisait là ? Mais la bouche n'était pas assez rapide pour suivre l'enchaînement d'idée, probablement à cause du froid qui ralentissait nos mouvements.
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      La silhouette s'approche et s’arrête à quelques mètres de la grille, c'est une femme. Une femme dont le visage emmitouflé dans des fourrures est défiguré par une vilaine cicatrice de brulure et qui te regarde comme on regarderait un animal inconnu découvert dans un zoo..

      La Reine de l'hiver Annakaurismki

      -Qui ? Comment ? Où ? Quoi ?

      Elle te singe et ricane... Bruit complétement saugrenu dans cet environnement d'éternelle douleur...

      -Questions questions questions...Inutiles, vaines, stériles...

      Qui ? Moi...

      Comment ? En marchant...

      D'ou ? De la bas, jusqu'ici...

      Pourquoi ? Parce que je le peux...


      Elle ricane encore en penchant la tête, te regardant toujours fixement. Un ricanement bizarre, celui de quelqu'un qui ne rit plus aux mêmes plaisanteries que les autres. Puis elle s'assied dans la neige juste en face de toi...

      -Est ce que tu es plus avancé maintenant que je t'ai répondu ? Non... Mais est ce parce que je ne donne pas les bonnes réponses ou parce que tu ne poses pas les bonnes question hein ?

      Est que je suis une folle qui fait semblant d’être saine d'esprit, ou une personne saine d'esprit qui fait semblant d’être folle ?

      A toi de juger docteur... A toi de juger...


      Subitement elle semble se rappeler quelque chose. Et plongeant la main dans sa vaste cape de fourrure elle en sort un cadeau. Un cadeau soigneusement emballé et enrubanné dans du papier doré...

      -Veux tu un cadeau ? Ici... C'est tout les jours Noél...
        Une femme, c'était une femme. Elle avait pu s'évader alors que l'homme que j'étais restait enfermé ? La réalité se contredisait, c'était donc un rêve. Bizarre tout de même, j'ignorais que mon subconscient aimait les femmes défigurées par une vilaine brûlure. D'ailleurs, c'était encore plus ironique, car ici on ne risquait pas d'être brûlé, enfin par le froid si, mais aucune flamme ne peut exister ici. Serait-ce mon désir, mon envie de chaleur qui mit ce détail sur son faciès ? Les rêves étaient rares ici. Pas qu'on ne gisait pas la moitié de la journée, agonisant et à moitié inconscient, mais les rêves étaient rares. La plupart du temps, il n'y avait que le vide, le noir complet. Alors, quand un rêve se présente, autant en profiter, et s'amuser du peu qu'il nous offre.

        Bon, là il semblerait plutôt que ce soit le rêve qui s'amuse. Se moquer ainsi… Représentait-elle les gardiens, qui lors de leurs rares passages pour apporter de quoi se sustenter profitent du moindre détail pour se railler de nous ? Un rêve n'était-il pas fait pour s'évader de la réalité, au lieu de nous le rappeler ? Le rappel ne devant se faire qu'au moment du réveil. Cela voulait-il dire que j'allais bientôt me réveiller ? Non, laissez-moi encore un peu avec elle ! Vite, profitons des derniers instants !

        A priori, je n'avais pas posé les bonnes questions. La récompense n'allait donc pas venir. Pourtant, le rêve était des plus réalistes, mes mouvements restaient ralentis grâce au froid, m'empêchant de parler convenablement.

        " Sortir… Pour… Réchauffer contre toi… "

        Me faire sortir pour me réchauffer contre elle. Héhé, c'était un rêve, j'avais bien droit de vouloir en profiter, non ? Qu'elle soit folle ou saine d'esprit, son corps restait féminin. Bon, cela dépendait aussi de mes hormones… Mais comme je ne suis pas intéressé par les hommes je ne risquais pas de changer ça. Puis de toute façon, ce rêve se voulant réaliste, j'avais encore ces menottes m'incapacitant aux bras. La demoiselle sortit un cadeau de sa poche.

        " Clé ! "

        Forcément, sinon le rêve n'aurait aucun sens. Ce devait être les clés ! Dans mon empressement, j'ôtais mes mains des barreaux pour essayer de prendre le présent. Mais ma seule réaction fut un cri de douleur s'échappant d'entre mes lèvres. En effet, en enlevant mes mains, la première couche d'épiderme resta figée contre ma cage, tandis que je regardais mes mains meurtries. La douleur, elle était bien là. Des gouttes de sang perlaient sur ma peau, tombant sur le sol, se transformant en cristal avant même de s'écraser contre la glace. Ce… Ce n'était pas un rêve. Dans ce cas, cette femme avait vraiment réussi à sortir ? Pouvait-elle en faire de même avec moi ? J'oubliais totalement le cadeau.

        " Fais-moi sortir ! "

        Un cri sur le même ton que celui de la douleur. Au moins, mes mots sortaient correctement cette fois. Etait-ce la souffrance, ou la flamme d'un nouvel espoir ? En tout cas, j'espérais simplement que mon hurlement n'allait pas attirer les escarméras dans cette direction… D'ailleurs, comment faisait-elle pour se déplacer sans se faire voir ? Sans que les gardes n'interviennent ?

        Cette fois, je me tenais un peu à l'écart des barreaux, je n'allais pas me faire ravoir de si tôt. Mes yeux continuaient de fixer la demoiselle, tandis que ma respiration ne se calmait pas, mon cœur continuait de battre rapidement. Elle était peut-être ma seule chance de sortir d'ici un jour. Mon seul espoir de survie. La seule voie possible pour ne pas devenir une statue de glace. Il fallait qu'elle me sorte de là, je devais m'en sortir, j'avais encore une mission à accomplir ! Cette flamme continuait de grandir, elle remplissait lentement mes veines, circulait dans tout mon corps, jusqu'à atteindre mes cordes vocales et ma bouche où elle s'exprima une nouvelle fois, mais avec une énergie nouvelle.

        " Libère moi… "

        J'avais le visage presque entre les barreaux quand je disais ça. Le ton restait le même, mais le volume était normal à présent. Cependant, en même temps que mes mots qui quittaient mes lèvres, une sorte de vague se produisit. Enfin, rien de visible ne se produit, mis à part un léger air troublé de la demoiselle. Je n'avais pas conscience que j'avais fait quelque chose de spécial, pour moi je n'avais fait que demander ma libération. Je ne voulais pas continuer à moisir ici, je ne voulais plus de ce froid, plus de cette cage où notre peau nous abandonne à chaque mouvement. Je voulais sortir !


        [HRP : ce n'est pas très explicite, car mon personnage n'y connait rien et que j'écris à la première personne. Mais il s'agit d'une utilisation très minime du haki des rois, j'en suis à la découverte uniquement, donc au tout début (je trouvais le moment approprié, mais si tu as quelque chose à redire n'hésite pas). Par conséquent, un petit voir aucun effet sur Anna, mis à part peut-être qu'elle remarque ce qui s'est produit, elle ^^ Oh, et dit moi qu'il y a les clés dans le cadeau, ça me ferait plaisir =)]
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        Elle te regarde, ses pupilles soudains dilatées comme si tu venais de la surprendre ou de la frapper. Elle cligne deux fois des yeux. Puis s'effondre en arrière dans la neige...

        Et ne bouge plus...


        Laissant la l'intruse tu ouvres fébrilement ton cadeau, déchirant le papier avec avidité pour trouver la clé qui est surement à l'intérieur. Surement. Mais il n'y a pas de clé. Juste une pomme d'amour superbement caramélisé plantée sur un bâton...

        Dehors l'intruse se remet à bouger. Étendant lentement bras et jambe dans la neige elle remue la couche de poudreuse, y traçant le plus vieux dessin de neige du monde. Un ange de neige...

        Tellement incongru dans cet enfer que pendant un instant, ta pomme d'amour à la main, tu as l'impression d’être ailleurs...

        Puis elle se relève. Essuie un mince filet de sang qui lui coule du nez. Et secoue la tête. Elle ne ricane plus, plus du tout, elle à l'air... Mécontente...

        -Te libérer ? Pourquoi ? Ceux qui t’ont mis ici avaient surement une bonne raison tu ne crois pas ?

        Et j'ai l'impression que je ne t'aime pas... Que je ne t'aime pas du tout...

          Je m’attendais à ce qu’elle prenne la parole. Je m’attendais à un oui dans le meilleur des cas, non dans le pire. Par contre, je n’avais pas envisagé la possibilité qu’elle s’effondre tout à coup en arrière. En fait, cette issue était rangée avec la même probabilité qu’une météorite qui vienne s’écraser contre la porte de ma prison. Dans le doute, je fais un pas en arrière, sait-on jamais.

          Un soupir quitta ma bouche. Je n’allais donc pas sortir tout de suite ? Mais qu’avait-elle cette demoiselle ? Etait-elle malade ? Remarque, dans cette prison, personne ne pouvait être en bonne santé, nous étions tous sujets à ce risque. Pourtant, ce devait être elle ? Dame la Mort aurait pu attendre encore un peu, juste qu’elle ouvre cette porte…

          Ah, le cadeau ! Il est là, à ma portée ! Je sautai dessus, enthousiasmé par l’idée de pouvoir enfin sortir d’ici. L’espoir me donnait des ailes, me faisant totalement ignorer la douleur au niveau de mes mains. Je déchirai l’emballage avec avidité. Clé ! Trousseau ! Pomme d’amour ! Pomme d’amour ? Elle est où l’arnaque ? Bon, pas grave, pas moi qui choisis le design des clés d’Impel Down. Allé, je mets le bâtonnet dans la serrure et la tourne. Et… Roulement de tambour… Devinez quoi…

          Ca s’ouvre pas ! Mais qui croyait que ça pouvait marcher ? Comme si les clés de la plus célèbre des prisons ressemblaient à ça ! De qui je me foutais ? Au moins, on pourra dire que j’ai essayé… Roh, tais-toi brise glacial, pas besoin d’en rajouter une couche. De glace et de couche tout court. Arrête de souffler, juste un moment. De toute façon je connais mon texte, pas besoin de ça. Tout comme toi, blanche neige, ou neige blanche, va refroidir tes sept nains au lieu de mes dix doigts. Et toi aussi, inconnue qui dessine un ange dans la neige… Qui dessine un ange dans la neige ? Et mais, t’es vivante ? T’as pas l’air contente, mais t’es vivante ! D’ailleurs, elle semblait pas encline à me faire sortir. Pourtant, j’avais rien fait !

          " Hop hop hop, j’y suis pour rien pour ton coup de froid… "

          Faut quand même pas me rendre coupable de ce que j’ai pas fait ! Par contre, j’avais oublié un petit détail : c’est elle qui avait mon destin en main. Valait donc mieux qu’elle m’aime, qu’elle m’aime du tout au tout. Pas le choix, va falloir négocier.

          " Mais, en mettant tout ça de côté, je peux peut-être t’être utile, à l’extérieur. Tu as certainement besoin de quelque chose. Un relooking ? Tu aurais préféré être un homme ? Ce que je comprendrais, il n’y a pas à avoir honte. "

          Restait plus qu’à savoir si ça allait marcher ou pas. Elle devait bien avoir besoin de quelque chose, tout le monde a besoin de quelque chose. Après, il fallait juste savoir quoi. Tout espoir n’était pas perdu. La preuve à mon rythme de dialogue. Bien sûr, j’avais toujours froid, mais l’adrénaline faisait effet. Il ne restait plus qu’à espérer que ce soit dans la mesure de mes moyens. Parce que cette pomme d’amour, maintenant qu’elle était gelée, ne servait plus que comme une mini massue.
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          -Devenir un homme ?

          Pendant une minute qui te parait interminable elle semble réfléchir soigneusement à ta proposition... Puis son regard perdu dans le vague s'éclaire et revient vers toi. Comme si elle venait de trouver la clé de décryptage de cette situation saugrenue.

          -Mais, si tu peux me faire changer de sexe. C'est que tu es... Emporio Ivankov !

          Elle semble à nouveau perdu dans ses pensées, elle regarde le sol en hochant la tête, murmurant des mots que le vent emporte avant que tu ais pu les saisir...

          -Emporio Ivankov ! La meneuse de l'armée révolutionnaire de Dragon. La reine Okama du niveau secret d'Impel Down...

          Et pour la premiére fois depuis le début de cette conversation elle te sourit vraiment, comme si elle te voyait et te reconnaissait enfin.

          -Alors tu peux m'aider ! Tu diriges ce niveau ! Je suis une révolutionnaire aussi, fais moi sortir et je pourrais t’être utile !
            Oh, il semblerait que ma proposition l’intéresse. A moins que ce silence fût là le temps qu’elle trouve un juron approprié à la situation ? Il n’y avait aucune honte à vouloir être un homme. Moi-même, pour pouvoir sauter d’un sexe à l’autre, je peux vous dire que l’original, le mâle reste le meilleur. Non pas parce qu’il a plus de force, qu’il est plus rapide, que le niveau intellectuel ne change pas (en même temps, je reste moi dans les deux cas),… Non, c’est simplement parce que l’homme est meilleur que la femme. La preuve, ont-elle le droit de vote ? Y a-t-il une seule femme dans le conseil des 5 ? Au moins, au conseil des 4 il y en avait une, l’égalité se voyait plus chez les Pokémons. Regardez, elles n’ont même pas le droit de vote. Hum ? Il n’y a pas de vote à cette époque non plus ? Alors c’est un mauvais exemple, mais vous avez compris ce que je voulais dire. L’homme n’a jamais eu à se battre pour ses droits, c’est une chose qu’il a acquis naturellement, comme si son sexe le méritait. Quant aux femmes, elles ont dû combattre pour en arriver là, preuve qu’il ne s’agit pas d’une notion naturelle, normale, qui s’inscrit de manière autonome dans nos mœurs. Allé, fais pas ta timide, tu verras qu’un troisième bras est aussi bien, voir mieux que deux dunes et une crevasse. La preuve à l’existence du mot bifle. Tu connais la seinfle toi ? Moi non.

            La demoiselle prit enfin la parole, mais c’était pour m’appeler Emporio Ivankov… Quoi ? C’est qui celui-là ? Je regarde derrière moi, au cas où elle parlait à quelqu’un d’autre. Mais non, j’étais seul dans ma cellule. Attend, ce nom me dit quelque chose en plus… Oui, un vieil homme qui commentait mes pouvoirs l’avait mentionné. Il s’agissait de l’utilisateur le plus célèbre du fruit des hormones. Ma réputation était donc si mauvaise pour que l’on puisse encore me confondre avec un mort ? Enfin, étant donné que je possède ce fruit, je suppose qu’il n’est plus de ce monde. Attends, faut que j’aille détruire quelques bases de la marine, je reviens et tu connaîtras alors mon nom. Bing. J’avais oublié qu’il y avait des barreaux qui m’en empêchaient. Rah, ce froid limitait notre pensée à la première réflexion, on ne pouvait aller plus loin, ni remarquer que ça ne marchait pas. En tout cas, malgré la fourrure, il semblerait que le gel avait aussi eu raison de ces neurones. Sauf que cette fois, elle me souriait. Cette réflexion qui n’allait pas plus loin que le bout de son nez m’était donc favorable ? Mettons alors notre orgueil de côté, nous allons nous appeler Ivankov durant quelques temps, si ça peut lui faire plaisir.

            Donc, entrons dans notre rôle, celui qu’elle nous a attribué. Je dirige ce niveau, elle est aussi une révolutionnaire, donc je le suis également, elle peut m’être utile si je la fais sortir d’ici. Bon bah, il ne me restait plus qu’à la faire sortir de là, et le tour était joué ! Allé, suis-moi. Bing… A force, j’allais avoir une bosse au niveau du front. Mais cette fois, c’était à cause de ses conneries à elle ! Que je la fasse sortir de la prison ? J’étais moi-même dans cette prison, et dans une cage de surcroit ! Ne voyait-elle pas que les rôles devraient être inversés ? Malgré tout, et malgré cette douleur au crâne dont elle est la source, je tentais de lui sourire, même si une grimace me plairait davantage. D’ailleurs avec ce froid gelant ma mandibule, peut-être que mon sourire ressemblait plus à un rictus qu’à autre chose ?

            " Disons plutôt que si tu me fais sortir, je pourrais alors t’être utile. Il suffit d’ouvrir cette porte, et ces menottes. Comme tu es dehors, et que je ne vois pas tes liens, tu y es déjà parvenue une fois. Sortir ensuite ne sera qu’une simple formalité, j’ai des contacts… "

            En parlant de contacts, j’espérais sur un sauvetage de la part des Saigneurs. J’en faisais tout de même parti depuis suffisamment de temps pour compter sur un signe de leur part, non ? Le capitaine, Tahar, était même allé jusqu’à m’empaler la main pour me sauver la vie… Non, en faite ils ne viendront pas. Une corde ou une bouée aurait aussi pu marcher, mais il préférait me trouer la peau. Un sadique pareil ne viendra pas dans cet endroit, car c’est sa peau qui se fera troué. Quoique, vu son fruit… Mais il y a du granit marin partout ici. Le seul moyen est qu’il soit déjà ici, qu’il ait été amené ici en même temps que moi. Mais vu sa carrure et son pouvoir, jamais il ne sera capturé…
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            -Des contacts ? Quels contacts ? Tu vois quelqu'un ici qui puisse t'aider ?

            Elle se lève et va taper sur les barreaux de la cellule voisine, sans provoquer aucune réaction évidemment, le type est mort la veille...

            -C'est lui ton contact ? M'étonnerait qu'il vienne t'aider à sortir de ton trou...

            Elle se tourne vers l'étendue gelée et se met à hurler à la mort en agitant les bras, imitant à merveille les cris glaçants des loups qui ne viennent pas...

            -Ou alors ce sont les loups qui vont t'aider ? T'aider à réaliser cette simple formalité qu'est l'évasion de la plus grande et de la mieux gardé des prisons du monde ?

            Elle reste debout quelques minutes dans le vent. Visage levé vers la voute, bras tendue, tournant en suivant les rafales de vent chargé de neige... Puis elle hausse les épaules et revient s'asseoir devant toi.

            -Pas de contacts... Il n'y a que toi, et moi. Alors, si je te libère, et sachant que je suis tout à fait sur que comme moi tu n'as aucune chance de sortir d'ici. Qu'est ce que j'y gagne ?
              Schizophrène ? Alzheimer ? Débile ? Givrée ? Lunatique ? Je ne sais quoi ?

              Ne vous inquiétez pas, je ne sortais pas des mots comme ça pour rien, je réfléchissais sur ce que la demoiselle en face de moi pouvait bien avoir. Mais comme avec ce froid, ma réflexion n’allait pas très loin, le développement se résumait à chaque fois à un mot. Mais regardez la cohérence de son esprit dérangé, d’abord elle affirme que je peux l’aider, et qu’elle pouvait m’être utile si je l’aidais à sortir. Ensuite, elle affirme que je n’ai aucune chance de sortir d’ici. Il fallait peut-être se décider pour l’un ou l’autre non ? Une fois elle se moque, l’autre fois elle me regarde avec des grands yeux comme si j’étais une star. Impel Down, la prison la plus grande et la mieux gardée du monde ? On pouvait dire que je me trouvais dans la gueule du loup. Mais si tel était le cas, des loups entiers pouvaient aider, non ?

              Ah, le froid me rendait aussi gnangnan que l’alcool. Gnangnan ? Y avait pas un autre mot plutôt, un vrai ? Arrêtez cette neige, que je puisse un peu réfléchir ! Mes neurones, qui habituellement courent le marathon lors de mes improvisations de plan, avançaient à présent comme des escargots. Non, pire encore, j’étais derrière le lièvre et la tortue, et sans passer par la case sieste en plus. J’étais sur la ligne de départ, mais comme je réfléchis pas plus loin que le bout de mon nez, ce qui n’est pas très loin sauf pour Pinocchio, mon neurone pensait être sur la ligne d’arrivée. En même temps, c’était les mêmes lignes, mais il oubliait qu’il fallait parcourir le circuit d’abord.

              Pas de contact ? Jusque là, mon seul contact était mon journal gravé sur les murs de ma cellule. Mon regard passa sur l’arrière de ma main gauche, où restait encore une cicatrice, celle laissée par l’harpon qu’avait envoyé Tahar pour me sauver des eaux. Pas de contact… Il ne viendra donc pas ? D’ailleurs, cette cicatrice était à peine visible sur cette main meurtrie par le gel, car des lambeaux de chairs arrachés plus récemment attirés davantage le regard. Je n’étais donc qu’un misérable, qu’un pauvre chien dans sa cage dont le maître a décidé de ne plus nourrir ? Destiné à attendre là mon heure ? Non, je ne pouvais m’y résigné, j’avais encore des choses à faire, j’étais un Saigneur, pas un rien, ni un moins que rien. Si personne ne viendra, c’est moi qui irais ! Le meilleur coup de pouce que je peux avoir reste encore le mien ! Quoiqu’il est plutôt douloureux là, mon pouce… Pareil pour le coup de main… Et pour le coup de n’importe quelle partie de mon corps. Mais je ne perdais pas espoir, je ressentais encore cette énergie de toute à l’heure, cette flamme royale, cette lueur dans mon regard, dernière chose que j’avais en ce lieu et qui me réchauffait un peu.

              " Comment oses-tu te moquer ainsi de moi ? Emporio Ivankov ! Sans ces menottes, tout miracle est possible ! Tu l’as dit toi-même, je peux t’aider ! Enlève mes chaines, dégivre mon corps, et mon soutien tu auras ! "

              Allez, ça devait marcher ! Au moins les menottes, que je puisse activer un peu mon organisme à l’aide de quelques injections ! Et la porte, car le granit marin reste et restera toujours un problème pour moi. Emporio, je t’emprunte ton nom quelques instants, et s’il fonctionne, je voudrais bien déposer quelques fleurs sur ta tombe. Sinon, je viendrais pisser sur ton cadavre. Comment ? Bonne question… Mais je trouverais un moyen, juste pour ça ! Je le mettrais en tant que dernière volonté ! Même si je commençais à douter que nous en avions droit, à cette dernière volonté.

              " De toute façon, tu as besoin de moi, sinon tu ne resterais pas là assise devant moi. Et pour l’évasion, on ne peut en être sûr avant d’avoir essayé. Qu’as-tu à perdre ? Ta vie ? Rester ici n’en est pas une ! Donne-moi ma chance ! Qu’importe le temps que ça prendra, je trouverais un moyen ! Si j’y arrive, tu n’auras qu’à en profiter pour t’évader également. Sinon, ma tentative t’aura au moins distraite quelques temps… Tu as dit que je pouvais t’aider, alors ne me demandes pas ce que tu y gagnes tout en ayant déjà la réponse à cette question ! Libère moi, et donne cette condition à laquelle tu penses depuis avant ! "
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              De nouveau ce blocage bizarre et ce changement d'expression, comme si elle avait un commutateur quelque part et qu'on l'avait éteinte et rallumée... La pauvre est peut être sortie de sa cellule, mais elle doit être complétement mure dans sa tête. Ou alors elle y est pas seule...

              C'est sur, mieux vaudrait mourir que finir comme elle...

              -Mais je ne comprends vraiment pas pourquoi tu veux que je te sorte de la, tu es Ivankov, normalement tu es déjà dehors...

              Elle hausse les épaules et se lève pour se rapprocher de ta grille. Observe un instant la serrure avec attention...

              -Regarde, je vais te faire un tour de magie...

              Elle se penche et souffle sur la serrure... Et la, miracle... Un déclic, et paf, la porte de ta cellule vient de s'ouvrir...

              -Mais ça ne marche pas sur les menottes...
                J'étais normalement déjà dehors ? Héhé, mes talents de comédiens avaient bien entendu leurs limites. Là, personne ne pourrait jouer l'Ivankov dehors alors qu'il est derrière les barreaux et possède des menottes en granit. Quoique, cette demoiselle semblait avoir réussi. Du moins, cette demoiselle, je devrais plutôt dire ces demoiselles ? Un cocktail de folie dans un seul corps. Pourtant, je ne pouvais la critiquer, car elle était parvenue à sortir. Elle parla ensuite d'un tour de magie, se penchant vers la serrure. Probablement un autre coup de folie, ou une moquerie de sa part. Moi aussi j'avais passé des jours à fixer cette porte, mais mes yeux ne parvinrent jamais à l'ouvrir. Ni mes mains, ni n'importe quelle partie de mon corps. Elle souffla dessus. Se prenait-elle pour une fée ou je ne sais quoi ? C'est pas comme si on allait entendre le mécanisme faire un déclic… Ah si. Mais c'est pas comme si la porte allait se mettre à bouger… Ah si. Mais c'est pas comme si je pouvais enfin sortir de ma cage… Ah si ! Enfin ! Mais. Mais. Comment t'as fait ça ? Souffler sur la serrure pour qu'elle s'ouvre ? C'est un mécanisme thermostatique ? Il y a une éolienne là dedans ?

                " Co… Comment tu as fait ça ? "

                Je n'en revenais pas. Cette porte était enfin ouverte ? Pour la première fois, je pouvais voir un paysage non rayé par des barreaux en granit. Je n'osais le croire, j'avais l'impression que c'était un rêve, mais mes mains étaient encore douloureuses. C'était donc vrai ? J'avançais d'un pas lent, timide, j'avais peur d'y croire. Ce n'était qu'une fois le pas de la porte passé que je commençais à réaliser tout ça. Je dis commencer, parce que je n'arrivais toujours pas à y croire. J'ai passé des jours, non, des semaines dans cette prison, dans cette cage, et subitement une femme arrive, souffle, et la porte s'ouvre ? Cela tient plus d'un conte de fée que de la réalité. Pourtant, il semblerait que tout ça se soit bel et bien produit. Cependant, elle ne pouvait rien faire pour mes menottes. Ce froid m'affaiblissait déjà assez, mais en plus je restais misérablement attaché à ces liens m'ôtant tout pouvoir. En gros, à la moindre gaffe, le moindre garde rencontré, je risquais de retourner dans ma cage de gel. Seul, et dans cet état, je ne risquais pas de faire grand-chose.

                " Est-ce que… d'autres personnes sont arrivés en même temps que moi ? Lorsque tout cela arriva, je me trouvais avec… Tahar je crois, le capitaine des Saigneurs. "

                S'il était là, il saurait probablement comment s'y prendre. Il a toujours su comment s'y prendre. Bon, peut-être un peu moins face à Pride. Mais chacun a ses hauts et ses bas, non ? Par contre, il serait peut-être pas mal de bouger, car on entendait le son reconnaissable d'un bol jeté sur le sol glacé. Les gardes faisaient la tournée, c'était l'heure du repas. Je peux retourner dans ma cage, manger, et tu repasses après ? Non ? Alors vaudrait peut-être mieux ne pas rester ici…
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                -C'est de la magie je t'ai dit, ça ne s'explique pas...

                Elle hausse les épaules et tourne les talons pour s'éloigner des cellules comme elle est venue et tu titubes derriére elle. Puis tu te mets à chercher tes copains et elle se fige et se retourne si vite que tu lui rentres dedans...

                -Ta gueule ?

                Sa main se referme autour de ton cou et elle soulève et te plaque contre la grille avec une force plus que surprenante. Ou alors c'est toi qui est encore plus faible que ce que tu pensais. A moins que ce ne soit ce maudit granit marin qui te sapes tes forces comme un régiment de sangsue te viderait de ton sang.

                -Tahar Tahgel ? Il est ici ? Tu le connais ? Tu étais dans son équipage ?

                Dans son regard fou braqué dans le tien, il y a maintenant quelque chose de plus, de la haine, de la colère, et comme de minuscules étincelles... Qu'est ce qu'il lui prend? Elle connait le capitaine ?
                  Semblerait que la demoiselle ne voulait pas dévoiler ses secrets. Bah, un magicien ne révèle jamais ses tours, c'est bien connu. Du moment que je ne me trouvais plus derrière ces barreaux, c'était le plus important. Elle repart par là où elle était venue, et je la suivais. Je ne connaissais pas ce niveau, et encore moins cette prison. Mis à part ma cellule, évidemment. Elle, je pouvais vous en décrire chaque parcelle, chaque imprécision de la paroi glaciale, le nombre de flocon qui tombe dans chaque zone par jour, le nombre de barreaux, l'endroit exact que percute le bol alimentaire hebdomadaire. La dessus, j'étais incollable. Mais le reste, aucune idée. Pour cette raison, j'avais besoin d'un guide, d'une personne qui s'y connaissait, et pour cela je suivais cette révolutionnaire. Elle marchait d'un pas assuré, comme quelqu'un en bonne santé, malgré le climat local. Je suivais en boitant, car mes vêtements ne me permettaient pas d'ignorer la température ambiante.

                  Du moins, je la suivais jusqu'à ce que je la percute suite à son arrêt brusque. Je n'eus pas le temps de réaliser, ou de me plaindre, que mes pieds s'élèvent du sol, que je sens une pression autour de mon cou, que mon dos claque contre une grille. Ce bruit, mes os s'étaient-ils brisés ? Mais la poigne autour de ma gorge m'empêcha d'exprimer cette douleur. Avais-je dit quelque chose de mal ? Semblerait qu'elle n'ait pas aimé entendre le nom de mon capitaine. Qu'est-ce qu'il avait encore fait ? Non, pourquoi c'était moi qui récoltais les pots cassés ? Et surtout, depuis quand étais-je devenu si faible ? C'est le séjour passé dans cette cage ? C'est ces maudites menottes ? Ou c'est elle qui est forte ? Si elle est à ce niveau, et que j'y suis aussi, c'est forcément qu'elle est dotée d'une certaine puissance. Je ne pouvais dire le contraire, sinon ce serait dire que je suis faible également. Quoique cela semblait être le cas pour le moment. Un bon steak de Hope, un bon feu, et les clés de mes liens, et peut-être pourrais-je alors retrouver ma forme d'antan. Avec l'état de mes mains, j'avais beau les poser sur la poigne de la demoiselle, cela me faisait plus de mal qu'autre chose. Si je ne pouvais m'en sortir physiquement, il fallait passer par les mots.

                  " Ivankov… N'est pas un pirate… Donc non… c'est plutôt un ennemi… qui m'a empalé la main une fois… "

                  Elle m'avait comparé à un révolutionnaire, alors comment pouvais-je faire parti de l'équipage d'un pirate ? Cependant, cela ne me répondait pas à ma question, s'il était ici ou non. J'avais beau essayé de me remémorer, je n'arrivais pas à savoir s'il fut emmené ici avec moi. Avais-je pris un coup sur la tête à ce moment ? D'ailleurs, je n'ai aucun souvenir de Dead End à ici. La dernière chose dont je me souviens, c'est un trou dans le corps du capitaine. S'en était-il échappé ? Avait-il été capturé ? Je ne le savais pas, et à l'évidence, je n'ai pas trouvé la bonne personne pour parler de lui. Au vu de sa réaction, elle ne semblait pas le porter dans son cœur, et il valait donc mieux cacher certaines réalités. M'enfin, tout n'était pas faux dans ce que je disais.

                  " Mais… Et si c'était le cas ? "

                  Erf, ma curiosité était plus rapide que ma pensée. J'aurais au moins pu attendre qu'elle desserre ma gorge avant de demander ça, je n'ai pas envie d'une démonstration en directe ! Tahar, si jamais je te revois un jour, faudra qu'on parle des relations que tu entretiens avec les autres…
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                  -Je te ferais la peau. Lentement... Tu sais qu'avec le froid qui règne ici même les pires blessures ne provoquent pas hémorragies ? ça donne plus de temps...

                  Sa main se resserre encore autour de ta gorge, tu as l'impression qu'on t'a coincé dans un étau...

                  -Tu vois cette cicatrice ? C'est lui qui me l'a faite. Et c'est aussi lui qui m'a envoyé croupir ici tout ce temps...

                  L'étau se desserre et elle te laisse reprendre contact avec le sol pendant que son regard se perd dans le vague une fois de plus...

                  -Les premiers mois, je lui étais presque reconnaissante de m'avoir laissé en vie tu sais... Le jugement tout ça, c'était rien, j'attendais le moment de m'enfuir, j'étais confiante. Et puis je suis arrivé ici... Il m'a fallu un an pour comprendre que je ne sortirais jamais. Un an pour comprendre qu'il ne m'avait pas sauvé la vie mais qu'il avait juste prolongé indéfiniment mon agonie... Alors je me suis mis à le haïr de plus en plus, et je n'ai jamais arrêté...

                  C'était y'a douze ans...

                  Mais le haïr ne servait à rien, jusqu'a ce qu'un gardien me redonne espoir sans faire attention... Tahar était devenu un pirate, et soudain, j'avais de nouveau un but dans la vie.

                  Et quand je me suis évadé de ma cellule, ce n'était pas pour sortir. Personne ne peut. Non, c'était pour l'attendre. Parce que la seule chose qui m’empêchait de me suicider sans attendre, c'était cette petite pensée qu'un jour il tomberait lui aussi sur plus fort que lui et atterrirait ici. Et qu'a ce moment la, moi je serais libre, libre de lui faire payer chaque minute de mes douze ans d'emprisonnement...


                  Bizarre, elle parle elle parle et tu n'entends plus le bruit du repas du jour. Comme si les gardes étaient repartis sans desservir votre coin de cellules...

                  -Alors maintenant tu vas tout me dire sur tes liens avec Tahar et sur ce qui t'a amené la. Et tu vas faire très attention à ce que tu dis, parce que si tu me mens, je t'ouvrirais en deux pour te faire manger tes propres entrailles...
                    Alors, écoutons un peu ce qu’elle a à dire, s’il vaut mieux être l’ami ou l’ennemi de Tahgel. Pourquoi ? Parce que comme le dit son nom, vaut mieux Sahgel que Mahgel. Héhé. Mais la situation n’était pas à la rigolade. Elle avait le conduit des rires en otage. Donc… Me faire la peau ? Si c’était ça, le rôle que je devais prendre était tout choisi. Bah bien sûr. Même toi, lecteur, choisirait probablement comme moi. Evidemment, après de telles paroles, je devais absolument me faire passer pour… un ami du capitaine ! Tu as vu l’état de mes mains ? De mon corps ? De ma chaire ? Si elle voulait me faire la peau, aucun souci, elle pouvait même me la refaire autant de fois qu’elle veut. Comment elle fait d’ailleurs ? Un fruit du démon de la couture ? Le fruit bouche trou ? Le fruit manque de pot ? Ou plutôt peau. Héhé, encore de l’humour. Mais toujours pas de rire, elle garde cet argument en main, et semble bien y tenir. Pourtant, cette peau là allait plutôt bien, elle devrait s’occuper de mes mains à la place… Tout à coup, elle serra tant que ma respiration fut coupée. D’ailleurs, c’était à cause du manque d’oxygène au niveau de mon cerveau que mon raisonnement divaguait autant ? Ou un manque de neurone ? L’oxygène sûrement.

                    Mais mes fesses rencontrèrent brutalement le sol glacé, mes conduits aérifères s’ouvrirent machinalement, une grande inspiration me rendit vie et un semblant d’intelligence. Quoique, plutôt réelle intelligence. C’était pas comme l’intelligence artificielle, inventée par la teinture brune sur blonde. La demoiselle parla de sa cicatrice, souvenir de Tahar bien plus grand que celui sur ma main, aujourd’hui peu visible à cause de mes autres blessures. Elle conta son histoire, et je restais là, assis, reprenant peu à peu ma respiration et ma lucidité. Le capitaine l’avait épargnée, et jetée ici. Oui, voilà deux notions quelques peu contradictoire, surtout lorsqu’on a pu passer quelques temps ici… Il y a douze ans ? Elle est ici depuis tout ce temps ? Mais… Mais… Mais c’est un vieux croûton ! Euh, je voulais dire une pauvre fille ! J’ai pas encore eu ma dose d’oxygène. En tout cas, pas étonnant qu’elle ne porte pas le capitaine dans son cœur. Moi non plus je l’aimerais pas dans ces cas là. D’ailleurs, qui a dit que je l’aimais ? Après ce qu’il a fait avec le corsaire, il vaudrait mieux ne pas mentionner ce genre de mot et rester à l’écart de lui. Bon, elle avait fini son récit, et me demanda mes liens avec Tahar. Evidemment, j’allais devoir subtilement choisir mes mots. Cette fois, le rôle était tout désigné : le capitaine n’est pas mon capitaine, l’ami est l’ennemi, le saigneur est la sangsue.

                    " Comme dit, je l’ai déjà rencontré, et il m’a laissé une belle marque à la main, mais elle ne se voit pas trop à cause des barreaux gelés… Cependant, à peu près au moment où la marine me coffra, le journal témoignait d’une rencontre entre deux grands. Selon l’article ayant pour titre : une rencontre corsée, Pride et Tahar s’affrontèrent. Mais je ne sus le fin mot de l’histoire… Peut-être se trouve-t-il ici ? Dans l’une des cages ? Impel Down contenant 5 niveaux, il est peut-être quelque part dans les parages ? "

                    Alors, ça passe ? Le meilleur de l’histoire est qu’il n’y a aucun mensonge dans mes propos ! Dans les environs de mon coffrage, il y a sans doute eu un journal témoignant de l’affrontement auquel j’ai pu assister. Et en effet, je ne connais pas le dénouement. Je me souvenais d’un trou béant dans le corps du capitaine, mais pas de la suite, un trou noir. A ma connaissance, nous étions au dernier niveau de cette prison. Il devrait aussi y être, s’il n’avait pas réussi à s’enfuir, non ? Une information qui devrait plaire à la demoiselle. Donc, ma gorge sera plus en sûreté. Et si je retrouve Tahgel, Maghel se portera encore mieux.
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                    -J'aime pas ta façon de parler. Tu me prends vraiment pour une conne si tu crois que je n'ai pas remarqué que tu n'a pas répondu une seule fois à ma question... Alors je crois que je vais choisir l'option la plus évidente et considérer que si tu connais Tahar et que tu es en taule ici, c'est que tu faisais parti de son équipage...

                    Elle passe une main dans son dos et en ressort une de ces matraques que les gardiens adorent. Celles qui contiennent une de ces anguilles qui génèrent assez de courant pour foudroyer un type sur place. Bizarre qu'elle ait ce matos...

                    -Et je crois qu'avant de descendre lui faire la peau, je vais te massacrer... Qu'est ce que t'en dis sale petit menteur de pirate ?

                    Sa matraque effleure les barreaux derriére toi et un frisson désagréable te parcourt la colonne vertébrale... Mais elle n'a pas balancé de jus... Et puis elle change encore d'expression, comme si on avait subitement baissé l'interrupteur colère dans sa tête. Elle reste une seconde les bras ballants, a regarder dans le vide comme si elle n'avait soudain plus la moindre idée du pourquoi elle est la, puis elle se reprend.

                    -Allez viens. J'ai mieux qu'une cellule...
                      Le raisonnement de la demoiselle était stupide, mais elle était intelligente. En effet, on ne peut pas dire le contraire lorsqu’on tombe sur la bonne réponse. Mais son argument… Si je connais Tahar, et que je suis en taule, je fais parti de son équipage. Bon, c’est vrai, mais à ce titre je fais aussi parti de l’équipage de Satoshi Noryaki. Si je demande à un gardien s’il connait Tahar, il me répondra probablement oui, avec les nombreux articles dans le journal. Pourtant, cela veut-il pour autant dire qu’il l’a confronté ? Ouais, elle était bête mais intelligente. Je manquai de peau, elle avait du pot… Et comment devrais-je réagir à présent ? Une personne ne se trouvant pas dans son équipage la contredirait. Mais, vu la situation, une personne se trouvant dans son équipage ferait de même… Et comme elle n’a pas de cerveau tout en en ayant un, c’était mal barré pour moi. Franchement, elle devrait jouer au loto, ou passer à je ne sais quel jeu de connaissance qui passe sur marine TV 1 et que regardent les gardiens le soir. Tout le monde se moquera de son raisonnement, et sera surpris qu’elle trouve tout de même la bonne réponse.

                      Cependant, je ne comprenais pas tout ce qu’elle disait. Avant de descendre lui faire la peau… Avant de descendre… De descendre… Descendre… On est pas au dernier niveau ? Du moins, à moins qu’elle veuille descendre en haut, c’est qu’il y a un plus bas qu’ici bas. Pourtant, Impel Down n’a bien que 5 niveaux, non ? Mais très vite, ma réflexion se porta sur autre chose : ma vie en l’occurrence. Notamment avec la suite de sa phrase, et la matraque reconnaissable entre toute qu’elle sortit de derrière son dos. Tout prisonnier connait cette arme, et peut-être même mieux que les utilisateurs. On la connaît si bien, qu’on connaît le cri qu’elle fait pousser. Un son différent suivant la victime. Aussi, on peut définir à l’écoute combien de cellules il manque avant que le gardien n’arrive à la notre, histoire qu’on se prépare psychologiquement sans doute. Mais là, j’étais pas prêt. Non pas que je mettais des heures pour serrer mes dents, mais c’était pas vraiment prévu. Et elle qui me traita de menteur… Elle était pas mieux, elle m’avait appelé Ivankov ! Mais je ne dis rien, c’était pas vraiment le moment. Qu’allait-elle faire ? Me frapper ? Me punir ? Me tuer ? Juste après m’avoir fait sortir de cage ?

                      Le son grisant et frissonnant du contact entre la matraque et les barreaux me fit fermer les yeux. A force, comme c’était toujours ainsi que je réagissais face à ça, j’avais pris l’habitude. Mais là, allais-je pouvoir les rouvrir ? Je devrais peut-être essayer de me défendre. Mais avec ces menottes, avec mes blessures, je ne risquais pas de faire grand-chose, surtout en face d’une personne ayant parvenu à quitter sa cellule. Mais le coup ne parvint pas, je ne sentis rien, pas de douleur nouvelle. Rouvrant les yeux, je vis la demoiselle figée, comme si elle était partie sur une autre planète, avant de reprendre la parole, me demandant de la suivre. Avais-je le choix ? En tout cas, je me rendais de plus en plus compte qu’elle était folle. Probablement ces années passées ici. Jusqu’à preuve du contraire, elle me proposait plus un cercueil qu’une cellule. Remarque, cela revenait à peu de choses près au même.

                      Lentement, je me relevais, de la neige quittant mes fesses pour retourner sur le sol. Je ne savais pas ce que je devais faire. Attendre qu’elle me tourne le dos pour essayer une attaque surprise ? Mais d’abord, où m’emmenait-elle ? Non, plutôt, que comptait-elle faire de moi ? Oui, c’était plutôt en fonction de ça que je devais adopter une conduite appropriée.

                      " Où m’amènes-tu ? "

                      Non, je ne suis pas fou, je sais ce que j’ai dit juste avant. Mais vu le lieu où nous sommes, il y a un lien très étroit entre l’endroit et l’action qui s’y produit. En connaissant l’endroit, je saurais aussi ce qui se passera. En connaissant l’acte prochain, le lieu ne me sera pas forcément donné. Comme quoi, j’avais récupéré un peu d’oxygène, et l’activité de mes neurones revenait peu à peu. Mais bon, avec cette folle, je ne savais pas du tout ce qui allait se passer. Aurais-je mieux fait de rester derrière les barreaux ? Je me le demande…
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                      Pendant ce temps la, ailleurs, dans une pièce chauffée et équipée de grands écrans branchés sur des visio den den.

                      -Alors alors ? On lui dit ?
                      -Non pas encore, on peut le faire promener un peu...
                      -Ouais mais faut faire vite, faut qu'on finisse avant la prochaine relève, tu sais qu'on n'a pas le droit de l'utiliser pour ça...
                      -Stresse pas mec, reste zen, je contrôle je te dis, et on a le temps...
                      -Ouais mais quand même...
                      -On fait un petit tour et on lui dit. J'adore trop leurs têtes quand on les ramène au point de départ...

                      [...]


                      -Dans ma planque évidemment...

                      Et la voila qui se détourne et qui pars vers le mur qui barre l'horizon. Et comme de toute façon tu n'as rien prévu de particulier dans ton agenda, tu la suis.

                      Tu la suis pendant une bonne heure, une heure de marche dans la neige, ou certes vous ne rencontrez pas de loups mais ou l'effort et le froid sont si agressifs que tu en viens presque a regretter le confort passé de ta cellule. Pas longtemps évidemment, mais disons, par instants...

                      Une heure ou tu te paumes un peu dans cet environnement tout blanc, que tu sais artificiel et qui pourtant ne cesse de t'impressionner par sa taille. Vous traversez même une foret ! Pourquoi une forêt ? Est ce que pour les loups c'est comme les cailloux colorés pour les aquariums ?

                      Vous sortez de la forêt et marchez encore un peu. Jusqu’à un ensemble de bâtiments qui te parait étrangement familier... Étrangement familier ? Putain de froid glacial qui te gèle les neurones et t’empêche de réfléchir... Familier ! Mais oui bien sur ! Cette conne t'as fait faire le tour de l'étage et vient de te ramener aux cellules !



                    Dernière édition par PNJ Requiem le Mer 10 Avr 2013 - 11:36, édité 2 fois
                        Il est vrai qu'à la base, je n'avais pas véritablement le choix pour la suivre. Seulement, avec la description de la destination, j'aurais dit oui. Non pas pour les grands écrans, je m'étais passé de films depuis bien longtemps. Puis, la seule utilité serait de voir Prison Cassée, pour savoir comment il s'en est sorti. Seul souci : j'ai pas les plans tatoués dans le dos. Donc, au final, cela ne servirait à rien. Cependant, l'adjectif le plus intéressant fut chauffé. Une pièce chauffée… Un frisson parcourra mon corps à l'idée de pouvoir enfin ressentir cette sensation perdue, oubliée, balayée par le froid éternel de ces lieux. La chaleur. Des flammes rougeoyantes nous caressant de milles lueurs réconfortantes. Les bras d'un ami, d'un parent, d'une mère nous prenant en son sein. Le soleil brûlant haut dans le ciel, symbole de liberté. Ces images me revinrent en tête. Ou ces fantasmes, concernant la mère par exemple. Lorsque je voyais les autres enfants se faire dorloter par leur mère, je me demandais ce que l'on pouvait bien ressentir dans ces moments. Etait-ce ce soulagement que je ressentais là ? Alors que nous ne sommes même pas encore à l'endroit dont elle parlait ? Peut-être.

                        Je la suis donc. Puis, que faire d'autre ? J'avais le choix entre ma cellule givrée et une pièce chauffée. Le choix était vite fait. Donc on marche, elle devant, moi derrière. Malgré ma vulnérabilité due à ce lieu, j'avançais correctement, la tête haute, comme si j'allais bien. L'idée de pouvoir enfin sentir ce chaud me donnait des ailes, me faisait revivre. Seulement, au fil du temps qu'on passait à marcher, cette énergie se dissipa peu à peu. Il n'y avait là aucune trace de chaleur. Que la neige, la glace, des arbres, une forêt. Une forêt ? Je croyais qu'il ne s'agissait que de quelques arbres, histoire d'avoir un peu de décoration. Mais tout ça ? De quelle taille est cet étage ? Ce bâtiment ? Au moins, nous ne croisions pas de loup. Mais ma posture fit de moins en moins preuve de grandeur, pour laisser place à un bossu qui peinait doucement à avancer. L'effort et le froid sont si agressifs que j'en viens presque à regretter le confort passé de ma cellule. Pas longtemps évidemment, mais disons, par instants…

                        J'ignore depuis combien de temps l'on marche. Des heures ? Des jours ? Des semaines ? Dans cette pièce, l'on ne peut avoir aucune notion de temps. Et dans mon état, chaque seconde semble être une vie entière de lutte. Et tout ça pour quoi ? Pour arriver jusqu'à un ensemble de bâtiments qui me paraît étrangement familier… Etrangement familier ? Putain de froid glacial qui me gèle les neurones et m'empêche de réfléchir… Familier ! Mais oui bien sûr ! Cette bip m'a fait faire le tour de l'étage et vient de me ramener aux cellules !

                        Pas la moindre trace de feu ici, pas le moindre signe de chaleur. L'énergie du soulagement finit de s'envoler, dissipant mes forces. J'avais marché contre ce froid, j'avais lutté durant tout ce temps, pour rien ? Mon regard se tourna vers la demoiselle, des yeux encore plus froids que la température ambiante. Un mélange de tristesse, de douleur, de déception, mais surtout de rancœur. Surtout, je ne voyais pas la raison de tout ce stratagème. Etait-ce juste pour s'amuser ? Pour passer le temps ?

                        Bien que douloureuses, je plaçais mes mains de chaque côté du col de la demoiselle, me jetant presque sur elle. Je la regardai droit dans les yeux, la fusillant du regard, le regard d'un homme fou, rongé par le froid et la glace. Qu'importe qu'elle ait une matraque, qu'importe qu'elle soit plus forte. Rien de tout ça ne figurait dans ma tête à cet instant. La seule forme de chaleur qu'il y avait ici fut mon cri.

                        " Pourquoi ? Il est où le feu ? Le chaud ? La chaleur ? Pourquoi ? "
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