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Prendre ses marques.

La particularité du soleil, c’qu’on voit le même ou qu’on soit alors qu’le monde, les gens, ‘sont pas les mêmes partout. Y a des brutes lopettes, et des maigrichons fonce dans l’tas. Et quand t’es face à eux, tu t’demandes qui taper en premier.

Ça fait v’la deux ans qu’on m’a expulsé dans cette île de bouseux d’Grand Line, j’baille, j’m’ennuie. J’ai affronté tout’ la racaille d’la ville en si peu d’temps. Toutes ? Mon pote Jamie Cent m’a dit qu’c’est faux : qu’j’me suis pas coltiné toutes les mauvaises herbes du jardin mais qu’y’en avait d’autres… Des orties, des grandes. Des trucs qui t’font regretter tout’a vie d’avoir voulu les toucher un jour. Pff, Jamie sait très bien qu’ce genre de choses m’font pas reculer d’un pouce.

Et c’est qui ces bougres ?

Des dingues pour la plupart qu’il m’dit. Ce s’rait trois gangs qui s’font la guerre pour l’acquisition d’Dead End. L’a raison l’sieur Cent, qui sauf un fou voudrait l’contrôle d’ce ramassis d’merde ? Hé ? Moi j’m’en fous et j’me barre, ça peut être n’importe quelles herbes ou fleurs du jardin qu’j’march’rais d’ssus. J’s’rais pas celui qui les arroserait.

J’siffle en m’promenant, la main dans la poche, l’autre à l’air parce qu’j’ai pas envie d’me couper comme m’est arrivé souvent d’le faire ‘cause de Lana. Il est d’jà 4h et faut qu’j’me dégourdisse les jambes sinon j’risque d’prendre des racines. Jamie reste à me regarder au milieu d’l’allée, j’l’aperçois encore au loin. L’est vraiment étrange ce type… Va falloir qu’il s’achète deux ou trois cases à l’occasion.

Vers l’chantier, ça pue l’homme comme d’habitude, y a plus d’cent matons sur un nouveau projet y parait, un trois mâts qui contiendrait plus de soixante canons. Ça m’a foutu un peu les j’tons d’entendre ça, j’serais prêt à jurer qu’z’avaient pas les moyens… Enfin, ils font pas de trois mâts de toute façon. N’empêche que j’ai la certitude d’avoir entendu qu’leurs fournisseurs atteignent rarement l’île au vu les turbulences d’Grand Line et ‘cause d’leurs frégates moisis.

En tout cas, ça grouille. Les patrons en viennent à appeler n’import’qui pour d’la main d’œuvre, promettant des salaires net après la fin d’la construction du navire. J’prend et vais m’renseigner.

Boulot ?

Absolument, boulot ! On engage n’importe qui, va dans l’feu d’l’action et d’mande à n’importe quel ouvrier. Tiens mets ton nom là.

Kiril Jeliev. C’t’écrit. J’mets ma veste autour d’ma taille pour pas être gêné. La coque d’un trois-mâts est toujours si impressionnante et les mecs ont l’air surpris. Perso, ‘vec la Marine, j’en avais d’jà vu des frégates d’ce genre. L’truc qu’j’ai jamais vu par contre, c’t’un bateau noir et là z’avait sous demande, j’ai entendu, utilisé du bois d’ébène. C’truc là on en trouvait pas à tirelarigot ici, j’suis convaincu qu’ce navire était pas pour n’importe qui. Z’ont complètement abandonné les autres en cours pour s’consacrer sur c’lui là.

Parait que c’t’engin, c’est pour Sir Mongoberry.

Ah ! Lui ? Bizarrement ça m’étonne pas. Qu’est-ce que l’Underground et les femmes du Feu en pensent ?

Sais pas, on s’en fout, les patrons s’ront pleins aux as et ça profite à nos salaires !

Mouais… L’underground s’rait capable d’venir d’tuer l’intégralité des ouvriers…

P’tain c’est quoi ces noms d’tocards… Mangobéni, Underground et Feu ? J’suis prêt à parier Rosita qu’ce sont les orties dont Jamie m’parlait. Sinon j’vois pas l’intérêt d’foutre de l’argent dans un bateau si les trois gangs sont DANS l’île… Sir Mango a l’air d’être débile. Sauf s’il souhaite fuir. J’suis rassuré n’empêche. Ça m’intéresse pas du tout c’t’histoire de contrôle de Dead End par contre l’salaire à la fin d’la construction du navire, lui, m’plait beaucoup.

La coque s’modélise d’plus en plus grâce au monde attiré par la thune. Putain, avec tout ça j’me dis que c’est surement du vent, z’auront jamais l’argent d’payer tout ça. Faut qu’je boive une goutte sinon j’vais commencer à divaguer. Beau paradoxe, d’ailleurs… Rosita s’fait petite dans ma poche d’futal c’est p’tèt que j’la sens pas parce qu’elle est à peine remplit. Kiril… Arrête de boire mec, tu ferais du bien à tout le monde. Mais trop tard, j’ai d’jà le liquide qui s’échappe du goulot à l’intérieur du corps et j’repose Rosi là où elle était initialement.

Plus rien d’dans. J’pense m’accorder une pause pour aller la remplir. C’que j’fais, personne me retient. Bizarrement y avait plusieurs mecs debout devant l’entrée du chantier.

He, tu vas où le crade ?

Sans réfléchir j’lui ai d’jà allongé un steak dans la gueule pis j’repris ma marche mais bien sûr ses copains m’ont pas laissé m’en sortir. La force du nombre, hein. Un me prend par l’épaule, m’retourne et m’fout un coup d’tête sur le front. J’perds d’mon équilibre et inconsciemment m’dirige vers l’arrière ou un mec m’escaffe et m’fait défiler d’vant. Ils jouent à faire la passe ces tocards. Pendant que j’me prends des coups, j’analyse leurs nombres et leur force. Sont cinq et sur une échelle de un à dix j’leur donnerais quatre, sans mentir.

J’me retourne soudainement et distribue une frottée au mec devant moi, j’attrape ma redingue que j’avais mit autour d’ma taille et place Lana sur ma main gauche.

J’te présente Lana.

Ca ce c’est que j’appelle une gauche piquante en plein dans les yeux. L’mec n’a nul autre choix que d’se ramasser le sol, puis les piques dans les yeux… J’crois qu’ça rend aveugle. L’en reste maintenant trois debout. Z’ont remarqué la forme un peu chelou d’Lana. Vrai qu’c’est le seul poing américain avec des lames qu’j’ai croisé donc j’l’ai volé.

Même si j’l’adore contre trois tocards qui t’entourent c’est difficile de l’utiliser. On est resté longtemps comme ça, à s’observer. Jusqu’à ce qu’un ose me foutre un coup de coude par derrière. J’me penche un peu, le coup est pas puissant mais l’effet de surprise gagne. Un autre profite pour m’donner un coup de genoux dans les côtes. Par réflexe, j’attrape sa jambe et insère une lame dans sa cuisse.

’tention ça coupe.

J’tourne et r’tourne la lame à l’intérieur d’son membre pour finir par la faire avancer furieusement jusqu’au genou qui me bloque la route. J’suis vite fait arrêté par un autre de ses compères qui m’fout un coup d’targette en plein dans le crane. J’fais un roulé boulé tout en otant Lana du corps du futur amputé.

J’me remets debout. Deux, le nombre est acceptable. J’me sens à l’aise là, on va pouvoir discuter.

Pour une fois j’suis pas en tort, vous avez commencé à m’attaquer, c’est quoi le délire ?

L’était clair qu’ils avaient pas prévus d’tomber sur moi ces tocards. J’sens le regret dans leurs yeux. Le regret et la faiblesse. Même plus que moi, ils doutent d’eux.

Cette information doit être tenue secrète le crade.

Qu’est-ce qu’il me saoulait à m’appeler le crade ces morveux, par contre l’était sûr qu’ils faisaient pas parti d’la bande à Mangotchéni, donc c’était un de ses adversaires qu’étaient l’responsable. Et influencé par la discussion des gamins, j’pense fortement à l’Underground.

Assez d’chercher contre qui j’me bats. Faut juste que j’les foute à l’ombre pour pas en réentende parler.
J’me jette donc sur le mec qu’a osé m’insulter étant prêt à lui offrir une d’mes plus belles droites mais il la bloque sans soucis et retorque le même poing, j’me le prend d’plein fouet suivit d’un coup d’trottinet d’son ami qui s’est fait bien discret d’puis le début des combats, j’ai remarqué. C’est lui qu’j’vais m’faire en dernier. J’essaie d’me relever et m’prend l’même coup par l’autre. L’action s’répète deux fois de plus. J’me lève plus. Des connards ces mecs. Ils m’jambonnent à deux, ‘sont surement prêts à me détruire les côtes. J’en ai marre, j’bloque le pied du discret et enfonce brutalement Lana dedans de façon à pouvoir l’immobiliser le temps qu’j’m’amuse avec l’autre. J’me relève cette fois-ci sans soucis et tend le poing pour l’menacer. Après coup j’le bouchonne et fini par un beau coup d’genou dans le pif.

Celui que j’pense avoir immobilisé a Lana dans les mains maintenant, mais il arrive pas à marcher correctement sûrement à cause du gros trou dans sa grôle. Héhé. J’tourne autour de lui puis je me mets à courir mais bam, j’me prends le sol à cause d’un pied qu’m’a foutu un croche patte. C’tait le mec qui m’avait foutu un coup d’boule t’a l’heure. Il s’est finalement relevé et m’a rendu la monnaie d’ma pièce. Sympa, j’apprécie le geste. J’dépoussière mon futal assis sur le pavé. Il fonce sur moi, j’roule pour qu’il m’rate et j’bondis par derrière pour lui poser un tas dans le cou. Action faite, j’effectue un étranglement en mettant ma partie supérieur du bras sur sa pomme d’Adam. J’m’approche du mec en possession d’ma Lana et jette le type sur lui. Ils tombent tous les deux à terre. J’donne un coup d’targette dans la tête d’l’étranglé et repose mon pied sur le torse du vivant.

Eh, j’te plains mon gars. Z’auriez pu tombé sur des gens qu’avaient aucun moyen de se défendre et les niquer à sept, mais z’êtes tombé sur Kiril. Kiril fait pas d’cadeau. Même pas à l’Underground mon pote

Comment…comment tu sais ?

J’savais pas. Mais merci d’m’avoir confirmé

J’lui allonge une dernière patate pour l’achever, ma droite. Puis non en fait, encore une autre au cas où. Parfait, j’me barre en chantant.

« Beigne dans ta gueule et tu baignes dans ton sang
Kiril t’arrache brutalement les dents
Le gnon passe partout mais surtout dans ton front
Quand Kiril est de sortie cachez vos enfants.

Beigne dans ta gueule et tu baignes dans ton sang
Kiril est d’mauvaise humeur attention
Il te dévisage mais ne lâche aucun son
Tu vas bientôt t’prendre une balle de coton.

Beigne dans ta gueule et tu baignes dans ton sang
Kiril sans l’vouloir t’a foutu à l’ombre
Donc pour s’excuser il creuse ta robe de chambre,
Va se faire ta femme et élever tes péchons.
»

Hahaha.


Dernière édition par Kiril Jeliev le Dim 10 Fév 2013 - 18:16, édité 1 fois
    HA HA HA
    JE
    ME
    GAUSSE
    !


    Non mais sérieux, on me file une bande de clampins parce que j'dois soit-disant faire ce qu'on essaie de me demander. Bref, surveiller un chantier et essayer de trouver ce qui s'passe dedans... Pendant un moment, j'me suis dit qu'entrer et demander bien gentiment aurait fait l'affaire. Quitte à y mettre des pieds dans la tronche du contremaitre... Pourquoi j'voulais pas déjà ? Ah ouais, trop d'effort pour la bande de sagouins...
    Mais bon, j'me gaussais, mais pourquoi déjà ? Ah ouais, les clampins qui croisent la brute mal coiffée et qui ont finis plantés. MAHAHA la journée va être bonne.
    N'empêche que, le gus, il a une tronche qui me r'vient. À peu près la première depuis qu'j'suis sur ce caillou. Autant dire qu'c'est un occasion qui s'rate pas. J'saute d'mon siège en forme de tonneau et j'm'approche. En s'faisant, j'tape dans les mains, en mode applaudissements du gus qui a bien apprécié le spectacle.
    J'crois qu'i m'a vu.

    "Beau boulot mon gars, vraiment bien tourné et tout... J'aime bien c'que t'as fait là, avec ton machin..."

    J'crois qu'i est pas convaincu...
    Mais bref, c'est pas comme si j'allais faire attention à s'genre de détails. Il a saigné mes gars, j'crois qu'j'ai l'droit d'faire un brin d'causette. Tiens, en parlant d'gars, z'avaient pas une très belle tronche... Celle qu'est au bout d'ma botte là aurait mérité d'être enfoncée dans un arbre...

    "T'sais qu'z'étaient censés m'accompagner ces clampins ?"

    'Fin moi, j'dis ça, j'dis rien...
    Mais lui a l'air de percuter un truc. Y'a un machin, un changement de posture, un truc qui dit que ouais, j'sais pas... Qui dit que j'suis prêt à m'prendre une patate.

    "J'vois qu't'es pas du genre à aimer t'faire emmerder hein..."

    Là c'est moi change un machin. J'm'arrête à trois pas d'lui. Y'a un truc qui pue dans l'air et ça vient pas d'moi. J'me suis déjà senti dans c'te situation, sauf qu'les rôles étaient inversés. J'sais plus quand c'était, mais y'a un gus qu'avait eu mal, et s'tait pas moi...

    ...

    Allez, j'vais détendre l'atmosphère, tiens... Elles sont belles mes dents quand j'souri t'trouves pas ?

    "Ben moi non plus..."
      Qui qu’a dit qu’la violence résout rien ? Hein ? L’mec qu’a osé penser ça mérite une bonne torgnole dans la gueule. C’est c’que j’me dis en chantonnant à la sortie du chantier quittant ces pauv’ dépravés par terre. Restait quand même pas mal d’énigmes à résoudre, et ça encore avec la force des rampons dans les margoulettes d’autres crados.

      J’réfléchis, j’réfléchis puis merde y a un mec qui s’bauche depuis t’à l’heure et j’arrive pas à foutre les choses en ordre dans mon ciboulot. Et ben, faut qu’ce même débile s’pointe devant moi en claquant les pognes. Et blabla qu’j’ai foutu les mecs par terre d’une joli façon. M’saoule déjà. Les tocards qu’j’ai foutu dans l’noir valaient pas plus qu’une radasse au combat, et encore. C’est pas une victoire.

      Pendant qu’l’est apparemment prit d’une envie d’parler tout seul, moi comme à mon habitude j’observe l’gaillard avec mes châsses. Plus grand qu’moi mais plus jeune j’pense. J’peux rien dire si j’vois pas la bobine d’quelqu’un dans sa totalité et lui , l’a un cache-œil. J’en conclu qu’l’a pas dû lui arriver d’bonnes choses. Tant mieux moi c’est pareil, mecton.

      T'sais qu'z'étaient censés m'accompagner ces clampins ?

      J’me décide quand même à ouvrir les oreilles, pis il m’fait comprendre qui fait parti d’la bande aux débiles par terre. C’est pas qu’ça m’saoule de m’battre, mais j’ai putain d’soif. Et pas d’eau. Bon, en m’armant d’Lana, j’espère plier l’combat vite fait histoire d’aller m’en couler une. Pas question d’voir passer l’soleil.

      Il m’provoque avec ses dents bousillés, ben vas-y présente les moi mec et j’t’aligne un kilo d’bidoche. Bam, il s’la prend d’plein fouet. J’double du droit, ‘core une fois, il l’a pas évité. Tranquille, même pas besoin d’Lana à ma gauche, j’y vais au radar.

      Mais voilà pas qu’il s’rééquilibre façon et m’fout un gnon. Et pas du même genre que les lopettes d’t’à l’heure. J’apprécie. Lui aussi sûrement parce qu’il m'fout un emplâtre dans l’coin d’l’œil qui m’envoie deux mètres en arrière. J’reviens en force en courant dans l’but de donner plus de puissance à ma droite de la vieille école qui vient lui effleurer le visage. Lui réplique avec un tampon d’salopard qui m’propulse une nouvelle fois en arrière.

      On s’est pignoché pendant longtemps comme ça jusqu’à plus savoir pourquoi on s’bat. La différence était là, ‘videmment. Mais j’suis un putain d’têtu qui résiste pas mal aux coups et j’avais d’jà numéroté mes os. Alors, l’grand cabot ? On en arrête là ou tu veux continuer ? j’suis toute ouïe. J’sens bien qu’mes coups s’font moins ressentir. Rien à carrer, j’veux taper dans la bête jusqu’à plus avoir d’phalange. Voilà c’lui qu’je suis. Kiril est un putain d’Dieu d’la Guerre, mon pote.

      Dieu d’la Guerre, j’dis ? Ben l’autre devant moi, c’est un opposant qu’à l’air de sortir tout droit des Enfers. Donc j’me fais pas d’illusion concernant l’combat, j’emborne et j’emborne. Mais l’truc c’est qu’sans alcool dans l’sang, ben j’veux pas faire l’rabat-joie mais j’suis pas avantagé, hein.


      Dernière édition par Kiril Jeliev le Lun 18 Fév 2013 - 23:31, édité 1 fois
        J'pense savoir qu'y'a des gens qui pensent que pour savoir ce qu'un type pense, faut s'fouttre sur la gueule avec lui. Perso, j'crois pas qu'ce soit toujours l'cas, mais avec lui, c'est plutôt fendard j'dois dire. Il a une bonne puissance, mais est un peu lent. Ou l'contraire...
        Bref, c't'un bon type.

        J'vais l'emmener boire un coup tiens, ça d'vrait lui faire plèz'. Il a l'air d'en avoir besoin j'dois dire. Y'a son menton qui pointe vers le bas. Mais ses yeux... Eux ils tiennent bon. C't'un bon gars. J'm'rapproche, s'redresse et tente de m'coller la pêche du désespoir. Celle qui rate à chaque fois ouais. J'lui écarte le poing d'un revers de droite et lui met ma gauche sous les côtes. L'est tordu l'bonhomme, tordu juste comme i faut pour que j'le couche du coude.

        J'crois qu'il a versé. 'Lui faudra r'prendre du poil de la bête, ça s'sent qu'il est pas un manchot, mais qu'ça fait un bout d'temps qu'c'est pas maravé comme ça. J'lui empoigne le col et l'tire sur mon épaule. J'l'emmène boire un coup quoi.

        ***

        V'là, j'l'entend qui bouge dans l'sable à côté d'moi.

        "Tu commençais à m'faire soucis t'sais..."

        J'lui lance ça, avec une bouteille de goutte. Un truc du coin qui déchire bien, j'sais pas exactement quoi... J'prend la mienne au goulot et prend une bonne lampée. J'mire la mer, la Santa qui s'repose sur un coin d'plage, En tournant la tête, j'vois les tombes qui nous entourent et l'soleil qui s'couche derrière Dead End.

        "T'sais quoi l'ami ? J'crois qu't'es un bon gars... T'sais taper, ça s'sent, mais t'as oublié comment..."

        P'tain fait chier, j'pars dans un trip psychologisitque... Arrêtes ça Walty, s'pas bon pour les dents...

        "Au fait, j'suis Walters Scott. Et j'sais pas pourquoi, mais j'crois qu't'es un bon gars..."

        P'tain fait chier, j'me répète... C'que c'est chiant les mots...

        "...Et qu'tu pourrais être classe avec le sang des gens qui m'cassent les nouilles sur les mains. Dis moi, ça t'parle ?"

        V'là, c't'à toi t'parler étranger. Moi, j'tire sur ma gnôle et j'matte la mer. C'tait t'une bonne copine la mer... J'aime pas s'caillou, et pas les gens qu'y'a d'ssus aussi. J'me d'mande: j'la r'prendrai un jour, la mer ?
          Foutre Dieu que j’me sens mal ! Ça j’aime. Oh non non, j’suis pas maso, j’en ai juste marre d’me tirer la bourre avec des types qui savent pas c’qu’est la gauche et la droite.
          Lui, il sait ! Même qu’il m’a foutu deux coups biens alignés et qu’ça m’a suffit pour déposer mon doux visage sur l’estrade. Doux l’visage hein, mais l’choc lui l'a été violent. Dites-donc ! Voilà pas que l’bougre m’porte d’une main ! Vrai qu’j’étais plutôt une planche à bouteilles mais faux qu’c’était facile d’porter un mec d’170centimètre comme ça. Boarf, après tout, ‘doit avoir l’habitude et moi, j’suis vidé. J’ai fait trop d’effort et me suis prit trop d’coups aujourd’hui. Capoute.

          J’ouvre les yeux, fait orange. J’ai bien cassé la canne et en plus, sur l’sable ! J’ai jamais dormi sur l’sable, les grains rentraient dans mes trous ‘vec le vent, surement pour ça qu’j’me suis réveillé. L’type était toujours là, m’dit qu’j’l’ai un peu emmerdé. Héhé, j’suis fier de moi tiens. J’suis content, aussi. C’bizarre, ça arrive pas souvent, mais j’suis content. Alors, quand il m’a envoyé une bouteille d’eau-de-vie j’ai senti mes châsses s’illuminer d’joie. Psst, fais quand même attention Kiril, on pourrait croire qu’t’es un peu poivrot. Mais non mon bon monsieur, j’me rassure, c’est l’plaisir d’la forte dans l’gosier !

          L’gars qu’j’pensais être un sale gosse m’a montré qu’faut s’méfier des apparences, l’est fort et sympa. Puis il boit d’la bonne, et un gars qui boit d’la bonne, c’est forcément un aminche.

          T'sais quoi l'ami ? J'crois qu't'es un bon gars... T'sais taper, ça s'sent, mais t'as oublié comment...

          Bons mots. Mouais. J’sais pas vraiment si j’suis un bon gars, mais pour c’qui est d’la bagarre, longtemps qu’j’ai pas pratiqué. J’bois encore une goutte, tiens.

          Au fait, j'suis Walters Scott. Et j'sais pas pourquoi, mais j'crois qu't'es un bon gars et qu'tu pourrais être classe avec le sang des gens qui m'cassent les nouilles sur les mains. Dis-moi, ça t'parle ?

          J’recrache la gnôle en écarquillant les clignots. Qu’est-ce qu’il m’propose là ? D’manger du pain rouge, eh ? Ça m’est d’jà arrivé ça tiens, y a pas si longtemps mais ç’aura pas duré. J’peux bien répondre, mais faut pas qu’j’me trompe alors j’me concentre sur l’aura du type. J’essaie d’me souvenir d’que’que chose qui pourrait m’faire dire oui ou l’inverse. Et là j’la vois. Cette emplâtre qu’il m’a foutu en esquivant la mienne, elle était belle. Me d’mandez pas pourquoi, mais ça suffit amplement pour qu’j’me décide.

          Kiril Jeliev. C’mon nom et j’l’aime bien, tiens. Rev’nons aux choses intéressantes : foutre des beignes ? J’aime bien aussi, surtout à ceux qui l’méritent puis comme t’l’a dit, 'fait longtemps qu’j’ai pas réellement pratiqué. Mets-moi au parfum sur ces gars et j’te dirais.
            Hé hé tiens, tu le r'connais ce sourire ? J'te l'ai servi avant qu'on sorte nos poings d'nos poches. C'est c'lui qui t'dit qu'j'tai à la bonne.

            "J'texplique en deux-trois mots. J'viens d'débarquer sur s't'île et j'ai commencé direct par piver des champions d'l'Underground. Du coup, il étaient en rade de deux pairs de bras, et vu qu'les miens sont pas mauvais, ils les ont pris. Mais il leur manque toujours un gus, t'suis ?"


            J'attends un signe qu'oui et j'en profite pour réorganiser ma caboche. On m'a proposé d'chercher des gars qui f'raient d'bons "confrères". J'm'en suis battu les brêles à l'époque, mais maintenant, j'me dis qu'si j'veux r'voir mes gamins avant qu'ils aient trouvé un moyen d'crever tous leurs gardes, faut que j'm'les bouge...

            "J'les aurais envoyés bouler si z'avaient pas pris mes gosses pour me faire chanter."

            ...Faut que j'm'les bouge, et avoir un pote de plus à côté ça peut pas faire d'mal.

            "Bref, c'que j'veux, c'est qu'on t'file une place d'champion. J'suis casé sous surveillance perso. Pas toujours mais dès qu'j'met les pieds dans un d'leur quartier, j'sens qu'suis miré d'tous les côtés. Toi, par contre, si on s'démerde, tu pourras bouger comme tu voudras."

            J'lui laisse un nouveau temps d'intégration d'infos. Et y'a un truc qui m'sonne dedans la caboche. Faut qu'il entre, mais ça doit pas être mon pote pour eux. Faut qu'on combine ça d'manière à c'que Kiril ait la paix...

            "C'soir, y'a une séance de combats pour trouver des champions potentiels. En gros, y'aura des tas de bras cassés qui s'ront lancés dans des duels pour avoir la place qui reste. Y'aura aussi moyen pour moi d'descendre dans l'arène pour me fritter contre un autre champion et prendre du galon."

            ...Mais s'il se r'trouve contre plus gros ? Il est bon, mais c'est pas dit qu'y ait pas meilleur non plus...

            "Quand j'me lèv'rai, j'd'mand'rai à fait un combat contre les deux clampins au d'ssus d'moi. C'est deux gonz' et j'pense pouvoir me les faire solo. Mais on va pas m'laisser faire comme ça, du coup, j'f'rai appel à un volontaire. Ce s'ra toi qui t'propos'ras et j'te fais confiance pour t'imposer si y'en a un qui veut prendre la place."

            J'me lève et j'le fixe. Là, j'lui tends la main du nouveau copain. Celle-là même qui fait rêver les metteurs en scène, avec l'coucher d'soleil à l'horizon et les violons qui chialent. Sauf que c'est une main qui veut pas aider ou sauver, mais dézinguer les dents des particuliers qu'ont fait chier au type qui s'tient à l'aut' bout.

            "Alors, Kiril, tu m'suis ?"
              Manifestement l'Underground aura rythmé mon aprem, rumeurs, baston, rebaston, proposition. Y en a pour tous les goûts, manque plus que j'réarrange toutes ces infos pour pouvoir apprécier leur saveur.
              Bon. Y a d'jà Jamie qui m'dit qu'c'est un des clans qu'ont pour but d'posséder l'île, un p'tit groupe de pigeons leur appartenant qui viennent s'taper et s'font niquer par son excellence moi-même. C'mec plutôt bon qu'a été contraint d'rejoindre leur meute après avoir défoncé deux d'leur gars. Compris.
              Puis enfin, c't'histoire de baston qui m'plait bien ce soir, des gosses enlevés... une histoire de baston ? moi avec eux... et une PUTAIN d'histoire de baston ! Ça, c't'entré et ça risque pas d'sortir.

              'fait longtemps que j'ai pas vu l'horizon comme ça, mes poings fièrement levé sur le ciel orangé et les nuages en mousse. J'châsse l'camarade à mes côtés, m'rappelle un pote que c'en est plus un maintenant. Ma tête touche légèrement mes genoux, j'respire doucement. 'fin avant j'respirais normalement mais comme j'me suis rendu compte d'ma respiration forcément j'me force à respirer. Rah.

              Ressaisis-toi Kiril... J'sais que les combats sérieux au corps à corps, ça r'monte à l'époque de la marine. Aujourd'hui j'en suis réduis à m'battre contre des racailles qui valent pas un clou d'plus que moi. C'mec, Scott, il a l'air réglo et j'fais toujours confiance à mon radar, c'est mon pote de galère. C'est l'occasion d'reprendre mes marques, de m'faire un nom dans c't'île misérable... J'prends.

              Aminche Walters, y a pas d'doute, j's'rais d'la partie et t'as pas à t'en faire pour c'qui est d'mon aide. J'combats toujours mieux quand j'suis pivé. Alors ça marche, et j'suis prêt pour ce soir... Enfin, pas tout à fait.

              D'un coup j'finis l'nectar qu'humidifie mes poumons et m'nique la gorge. J'plisse les yeux et expire l'air remplit de c'qui rend forte l'alcool. Même si j'suis habitué, j'suis toujours un peu sonné après un cul-sec. M'enfin, c'était pour la bonne cause. J'tape la main d'mon futur compère et j'réfléchis à comment l'appeler par la suite. L'Scott, ça m'parait bien. Ça m'fait penser au Scotch que j'aime bien.

              Là, j'suis prêt.

              J'me lève en étirant mes membres contractés 'cause d'ma trop longue position assise. Si j'ai bien compris c'est ce soir cette séance de combats. Au vu du placement du soleil, c'est pour bientôt. J'regarde Lana en souriant. Qui qui serait pas intrigué par ma belle ? J'vais enfin pouvoir l'utiliser dans toute sa splendeur contre des radasses de championnes. Putes. J'aime bien les femmes qui s'battent parce qu'on t'regarde pas mal quand tu les frappes. Le Scott est tombé sur la bonne personne, j'suis autodestructeur parfois mais jamais suicidaire. J'veux vieillir, même si on retiendra que de moi qu'j'ai été un fouteur de beignes. La vieillesse pour moi c'est être arrivé au bout d'une course sans tomber, même si on arrive dernier.

                ***

                Montrer où s'présenter au Kiril: Check.
                Retrouver son chemin dans le dédale de l'Underground: Check.
                S'faire montrer sa place et poser ses fesses de champions: Check.
                Ignorer les salutations et autres politesses du reste du monde en faisant semblant de pioncer: Check.

                Ouais, des fois, c'est comme ça qu'j'm'assure qu'j'oublie queud. Des listes de check c'est assez utile... J'me demande s'ils font pas pareil dans la marine, avant qu'leur navires gonflent leur voiles...
                Enfin, là, ça fait un moment qu'on voit des manches passer sous nos yeux. J'pensais devoir me forcer pour avoir l'air d'me faire chier, mais en fait ça va, c'est pas des masses intéressant d'mater des brêles s'fouttre sur la tronche. Entre les artistes de coupe-jarrets et les armoires qui servent de vide-souillasses aux bars du coin, y'a pas grand chose...
                J'passe en revue le tas qui reste alors qu'un autre pic'not s'casse encore en brancard. J'crois qu'j'vois l'gars Kiril. J'espère qu'il est là, parce que j'me les saoule beaucoup trop là. Et j'crois qu'ça s'voit.

                "Dites, y'a pas un moyen pour en finir plus vite ?"

                "Pourquoi ça ? M'sieur papa doit aller border ses gamins ?"

                Elle, c'est la salope à côté d'moi. Un fille pas trop mauvaise qui s'la pête p't'êt' un peu trop avec sa dégaine de piratesse à frange. Enfin, j'aime bien, et elle a d'la répartie en plus. Bon, pour la pièce, j'croche à sa provoc', pac'que c'est une bonne occaz' d'aller foutre le dawa dans l'orga' qu'on nous a mis sur pied.

                "M'parait qu'c'est des gus du boss qui s'en chargent, mais j'pourrai m'occuper d'ton cul s'soir s't'as envie. À moins qu'tu sois d'corvée d'bordage ?"

                Tiens, dans tes dents. J'ai vite cerné la gamine j'dois dire. Elle a l'feu dans l'sang et n'va pas s'laisser faire comme ça... J'ai aussi entendu qu'elle était du genre bien fourbasse à passer vos côtes au couteau dans la nuit. Enfin, à condition qu'on veuille poser ses fesses à la place des siennes i parait... Mais tiens, j'vais l'prendre ton coussin toi, tu vas rien y voir...

                "Fais gaffe, c'est avec s'genre de chose qu'on s'attire des problèmes l'nouveau..."

                "Mouais... C'est vrai qu'on doit pas sortir de ton pieu sans une saloperie ou deux..."

                Voilà, c'est bon elle est crochée sévère. Elle s'lève en tapant du poing. Moi j'me vautre dans mon siège en attendant qu'ça passe, sans même la r'garder...

                Mais il aurait quand même pu garder un oeil sur elle. Cela lui aurait permi d'éviter la...

                J'sais toujours pas c'que c'est s'te voix, mais j'ai compris qu'elle racontait pas que des conneries. J'lève la main et arrête la dague qui fonce contre ma gorge. Y'avait déjà pas mal d'yeux qui étaient fixés sur nous, mais là c'est bon, is sont tous scotchés. Même le vieux qui était pas là l'autre soir, qu'avait l'air de pioncer dans sa barbe depuis tout à l'heure.

                "Ahaaa... J'vois qu'on veut qu'on s'fritte... Très bien, j'accèpte le challenge..."

                "Malheureusement, vous ne pouvez pas faire ça Monsieur Scott... Heum. Il vous faut d'abbord prendre la place de heum, Miss Polav avant de pouvoir croiser le fer avec Miss Witheley."

                Voilà, c'est maintenant qu'les choses sérieuses commencent. Les deux gars qui allaient s'mettre sur la gueule dans la fosse doivent se d'mander qu'est-ce qu'ils doivent faire maintenant. J'les imagine qui s'jettent des r'gard de j'capte pas en haussant les épaules.

                "Ma fois, si c'est qu'une formalité, j'veux bien les prendre les deux en même temps t'sais..."

                Crâne de piaf se penche sur le boss, ça discute, j'les coupe dans l'élan.

                "Et pour abréger la séance, j'veux même bien qu'on m'file un sidekick, histoire d'équilibrer la balance. Et s'il tient debout à la fin, l'aura qu'à v'nir ent'nous."

                Et là, c'est l'silence des gars qui veulent savoir c'que l'patron va dire. J'fais genre que j'pense à lui, ça doit pas êt' top d'rester posé comme ça pendant des heures à son âge. Allez, dis oui Billy...

                "Pourquoi qu'un seul partenaire ? Pourquoi pas faire une grosse mêlée et qu'les quatre derniers debouts prennent la place de champions ?"

                Putain la garce, c'est c'te Pête-Tasse qui rouvre sa tronche. J'commence à m'dire que j'suis l'piégeur piégés Si ça s'trouve, qu'la belle voulait mettre son copain à elle dans l'cercle select qu'sont les champions. Ch'tain j'l'avais pas vu v'nir celle là...

                "C'est vrai que cela pourrait raccourcir cette séance d'une étonnante manière. Si les deux autres champions sont d'accords, nous pourront procéder au combat."

                L'grand chef a parlé. Y'a encore une vingtaine de gars en bas, et s'pas les plus balèzes qui sont passés en premiers. J'les mire, j'vois l'Kiril, j'entends la Posh qui lâche un petit oui. J'sens déjà qu'elle va faire profil bas dans la baston, s'fouttre dans un coin et s'assurer d'pas êt' trop proche de la salope. Je m'tourne vers le boss, j'fais signe d'la tête.

                "C'est bon, on y va."

                T'as surement quat-cinq copains là-n'dans gamine. Moi j'en ai qu'un, mais j'mise sur la qualité. Au final, on contra le score aux dents qui nous restent. Ce s'ra celui qui tape le plus longtemps qui va gagner.

                Mais bon, à s'qui parait...


                Dernière édition par Walters Scott le Sam 23 Fév 2013 - 10:53, édité 1 fois
                  Qu’est-ce que je me suis mis… J’vois flou d’partout. Mais j’crois qu’j’me trouve là où l’Scott m’a dit qu’fallait qu’j’sois. Avant d’venir, j’ai bu comme un trou, j’crois. J’me souviens plus bien, j’sais pas pourquoi dans ma tête j’vois des oiseaux, hé ? C’est moi qu’tu regardes comme ça ? C’est à moi qu’tu dis coin ? Moi aussi j’peux dire coin, tiens regarde : coin coin. Deux fois coin même ! J’cogne dans l’impoli oiseau d’mes deux. Il réplique avec un coup d’bec bien tanné. Quoi ? Depuis quand ces foutus zozios savent foutre des mandales ! Avec leur bec en plus. Putain c’est l’monde à l’envers, j’y crois pas.

                  Rah. Ma conscience m’dit d’ouvrir les yeux et qu’est-ce j’vois, un grand costaud devant moi. Ah, c’t’est lui l’poussin ? J’me disais bien aussi qu’les becs ça foutaient pas d’gifles… Attend voir, c’connard m’a foutu une gifle ? Héhé, j’suis Kiril moi, pas une bretzel ! J’vais m’le faire. Comme j’suis à même hauteur que lui, j’lui envoie mon front dans la figure. J’ai toujours aimé foutre des coups d’boule, dommage qu’ça arrive si peu souvent. Puis ya une p’tite voix qui m’dit qu’j’suis quand même en tort vu qu’j’l’ai attaqué en premier. Roh, t’sais quoi, ferme ta gueule, j’lui montre mon majeur. A qui ? A la p’tite voix. Ben je sais pas où elle est, mais j’lui montre mon majeur quand même, t’sais ! Sinon j’reviens sur un l’gars d’vant moi, l’pauvre il a rien fait. Mais pas grave, j’le dauble sans m’arrêter parce que j’ai besoin de me défouleeeer. Oh putain j’ai la tête qui tourne, pauvre gars. J’le finis à coups d’castagnes puis j’lui crache dessus. Faut pas m’faire chier quand j’suis pivé. Oh non, faut certainement pas.

                  D’un coup j’vois qu’y a un grand rassemblement vers là où s’tape les mecs. Et j’châsse même l’Scott, j’en déduis qu’le plan a changé et j’m’y rends. Avec l’bruit qu’les gens font, j’entends qu’l’ordre est à s’foutre sur la gueule…à à peu près une vingtaine. Mêlée générale, hein. J’apprécie, tiens. C’est l’heure de montrer ma suprématie à ces canards !! Euh, ces connards, j’veux dire. Enfin non, j’veux rien dire. Connard c’est vulgaire aussi.

                  J’m’arrange pour avoir un champ d’vision sur tous les bastonneurs donc, m’éloigner un peu du groupe. Et j’ai bien fait parce que sans même qu’y’est eu d’signal, ils ont commencés à s’entredéchirer la gueule. Et ben. Y a même tellement d’monde qu’j’châsse l’Scott. Pas grave, moi aussi j’ai envie d’m’amuser, j’fonce sur un type là comme ça par surprise, comme un enfoiré. Avec l’élan qu’j’ai pris, j’lui fout un coup d’coude derrière la tête. Il est un peu déséquilibré et penche son corps en avant alors, j’prends mon genou et l’enfonce dans son visage. Là, son corps par en arrière alors pour l’finir j’prends encore mon coude mais cette fois-ci l’frappe du haut vers l’bas.

                  J’sens alors un truc qui s’écrase sur ma tête. Shpramf. J’la tourne et j’vois un taré avec une batte. J’m’empresse de lui transmette tous mes bons sentiments en lui foutant ma droite en pleine bobine, et puisque l’bougre a une batte j’me dis, ben pourquoi pas sortir Lana. Donc j’m’arme d’ma bien aimée et enfonce ses piques dans l’estomac d’mon opposant. Mais j’m’arrête pas là. J’la fais pivoter à l’intérieur même du corps du mec d’manière à c’qu’elle soit verticalement du côté des lames. Et j’assène. Bam. RIP. Terminé. T’as été un bon gars. J’la ressors et il s’effondre sur l’sol.

                  Par là-bas y a deux mecs sur un seul, tiens. Des alliances ? Moi j’ai jamais aimé ça, la lâcheté et c’est c’qu’ils étaient entrain d’faire. J’châsse bien l’premier type. J’vais m’le faire, et d’façon peu banal. J’ai toujours été bon aux fléchettes, pas vrai Lana ? J’m’avance un peu, ferme un œil et vise la pomme d’Adam d’l’autre. J’lance violemmennnnnt eeeeeet meeerde ! Ça a touché l’cœur. Rah, j’ferais mieux une prochaine fois, allez, j’vais sur l’suivant maintenant seul contre celui qu’ils avaient prit pour victime. J’vais pour l’daubler mais il a un couteau. Ah lui il veut pas se daubler apparemment, il affiche un regard qui se veut faire peur, celui d’un lion enragé qui veut mordre sa proie.

                  Or moi, j’en ai rien à foutre des lions, c’est des lopettes. Moi j’suis un putain d’tigre alors de mes crocs, je lui fous un coup dans le cou avec le plat d’mon avant-bras, puis poursuit avec mes griffes en donnant un coup d’poing dans sa main tenant l’couteau afin d’le désarmer. J’poursuis avec un coup d’pied d’très près pour l’faire virevolter à des mètres. J’crache. J’regarde dans ma veste, y a ma topette qu’j’ai remplit y a d’ça 1h. J’en bois l’tiers et j’vais chercher Lana.

                  Bien entendu elle pouvait pas finir autre part que dans un cœur, là dedans, j’vois un message et j’souris. Faudra que j’la lave.

                  Ohoh. Celui qu’avait été prit pour cible par les deux qu’j’viens de buter est venu m’remercier. J’avais oublié c’détail. Une lame de mon os de mouton finit en plein dans son ventre. Rotation, rotation, rotation à 360° et j’crois lui avoir fait un joli p’tit trou. Ah ouais Kiril devient pas pote avec le premier venu. Faut pas s’foutre de la gueule du piollier mec.
                  J’lève la tête, j’suis sur l’point d’sortir ma topette d’vant tous ces corps mais j’suis brutalement stoppé par l’vol d’un projectile…humain. Boum, il m’entraine dans sa chute. Qu’est-ce c’est ces conneries encore ? J’l’enlève de d’ssus moi et regarde par là où il est arrivé, comme ya beaucoup d’K.O ou d’morts, j’peux très clairement châsser d’l’œil l’Scott qu’est entré d’s’exercer au lancé d’javelots.

                  J’repense à c’qu’un mec disait : « Il y a forcément un Diable dans votre entourage… ». J’crois qu’j’l’ai trouvé l’mien. J’me remets sur mes grôles et fonce en sa direction…tout en essayant d’éviter les gars qui volent d’un peu partout. Puis, hey, j'regarde l'cimetière qu'j'ai laissé derrière moi, y a pas à dire, j'combats toujours mieux quand j'suis pivé. Encore une p'tite goutte.






                  Dernière édition par Kiril Jeliev le Sam 23 Fév 2013 - 15:59, édité 3 fois
                    Y'a d'ça quat' cinq ans à peine, mon passe-temps habituel, c'était de faucher les blés des champs. Fallait pas mettre masse de force, ça suffisait d'passer à travers les céréales pour qu'elles tombent. Souvent, j'm'imaginais êt' l'grand tas d'os dans sa cape à ramasser les âmes humaines. J'me dis maint'nant qu'elle doit pas êt' très loin, la mort, droit là. Parc'qu'aujourd'hui aussi, j'fauche comme un malade. Mais c'est des jambes et des crânes que j'traverse. Et l'outil, s't'une masse.

                    Mais j'suis pas là pour rien. Faut qu'j'tabasse deux gonz' avant qu'on en ait terminé. J'traverse la masse et shootant c'qui s'trouve sur ma route et j'visite les coins. Et comme j'pensais, y'a la noirasse qui s'panque dans un. J'pête les dents d'un clampin avec le manche de mon arme, il vole bien j'dois dire... Et j'avance. Elle me voit, nuque un type et ramasse son arme. Une sale dague qui en a déjà saigné quequ'z'un. Mais ça n'va pas suffire. Faudra q'elle m'vienne chercher l'lard si elle en veut une tranche. Et ça, ç'va pas êt' simple.
                    J'vais la t'nir à distance. C't'une bonne idée ça non ? Histoire d'la fatiguer avant d'la finir en un coup. Mais s'pas facile j'dois dire... Elle bouge comme une poussière qu'on essaie d'choper en l'air. À chaque fois qu'on croit l'avoir, elle s'échappe dans l'courant d'air d'la main qui s'ferme. Mais bon, j'avais ma technique pour les choper ces machins. Fallait juste mettre la main dessous et attendre qu'is tombent.
                    Du coup, j'la laisse venir. Et une fois qu'elle est assez proche pour m'fendre en tandant l'bras, j'fais passer ma masse au niveau d'sa tête, elle s'baisse, plonge en avant et...

                    ...Et ben elle s'ramasse ma rotule sous l'menton, yeah !

                    La v'là qui vole et s'crash sur l'sol. J'm'approche, la ramasse par la gorge et la soulève. J'commence à serrer, mais j'vois ses lèvres qui bougent. Elle veut m'parler... Et alors ?

                    Tes... enfants...

                    Et alors mes gosses ? J' desserre. J'sens qu'y'a d'l'air qui passe dans sa gorge, sous ma paume. C'cool non ? D'respirer j'veux dire.

                    "J'sais où is sont..."

                    Spiritus Tactus - Poena Periurum


                    V'là, j'savais pas quoi faire, du coup j'me suis arrangé pour qu'elle bouge plus. Elle se fige, s'paralyse, ses yeux s'équarquillent pas'qu'elle capte pas, normal quoi. Puis j'la lâche. Elle s'écroule et reste au sol sans bouger, on dirait vraiment qu'elle s'est évanouie... J'y suis p'tet allé un peu fort... Chier tant pis. Elle va bien se r'lever.

                    Et qui voilà donc quand j'me r'tourne ? L'mec Kiril qui s'occupait à poinçonner dans l'dos les gus qui s'approchaient trop. Bien, bon. J'l'attrape par l'épaule, puis m'souvient des gus qui nous r'gardent. Ma main passe près d'son oreille en une simili-baffe qui l'approche assez d'ma bouche pour qu'il entende c'que j'ai à lui dire.

                    "Qu'elle crève pas."

                    Après ça, j'le pousse vers la donz' et j'retourne dans la mêlée. Elle est d'jà bien réduite. S'devrait êt' simple d'trouver l'autre Pête-tasses. Si c'est pas elle qui m'trouve avant. Et y'a un truc qui m'dit qu'ce s'ra ptet' bien l'cas... Et c'est ptet' bien qu'la pointe d'son sabre m'fait coucou par le nombril...

                    "Surprise, connard."

                    J'tourne la tête et puis sourit. M'penche en avantet frappe du talon en arrière. L'est obligée d'se casser et d'laisser son cout'la. Bon, ok, ça picote un peu, mais s'pas l'pire qu'j'ai connu.
                    Allez, on va danser...
                      A peine j’arrive devant l’Scott qu’il m’file déjà du boulot en m’confiant une nana qui d’après lui, doit pas mourir. Encore elle s’rait charmante, j’l’aurai protégé avec dynamisme mais là… J’ai l’impression d’avoir une pauvre bourge dans les bras. Pauvre bourge bien amochée d’ailleurs, totalement figée comme si elle était morte ou paralysée. J’suis arrivé trop tard pour savoir c’qui lui est arrivé. Et j’regrette pas.

                      L’Scott lui, il est pas mal occupé. J’l’ai laissé en bonne compagnie on dirait, devant une femme munit d’une dague qui compte bien la lui planter dans l’corps j'suppose. Mais seulement l’problème est pas là, j’m’en fais pas pour lui parce qu'Walters, c'est l'genre de monstre que l'faire chier, c'est creuser sa tombe sans même s'en apercevoir. J’remarque qu’il reste cinq bougres qui bougent et s’attaquent pas autour des deux. J’flaire l’arnaque et j’émets plusieurs hypothèses :

                      - celle qu’ce sont des lâches qu’attendent qu’les deux qu’ont l’air pas mal puissants finissent.
                      Bip. Refusé, si c’était ça, ils se seraient quand même combattus les uns contre les autres.

                      - celle qu’ils sont forcément liés à un des deux.
                      Comme l’cache-œil m’a jamais parlé d’ça, j’fais directement l’lien avec son opposante.


                      Mes doutes sont rapidement devenus des certitudes quand j’ai vu un des mecs s’élancer dans la direction d’Walters. Instinctivement, j’ai lâché ma charge pour aller m’occuper du type. En m’approchant j’ai pu constater qu’il fait parti de ceux qui ont une arme. Un grand couteau de cuisine à manche noir, v’savez ? Mais est-ce qu’ça peut arrêter Lana ? On va voir puisqu’il essaie d’l’utiliser contre moi. Mais mec…

                      Combats plutôt avec tes poings.



                      Avec c’qui ya entre les grands piques de Lana, j’arrive à bloquer son coup et à répliquer par ma naturelle dans ses côtes. J’m’arrête pas là. J’lui fous aussi un coup d’genoux au même endroit et j’insiste ensuite avec mon pied, très près d’lui pour qu’ça l’envoie à quelques mètres. D’autres amateurs ? Rah et puis j’suis trop gentil d’attendre qu’on vienne à moi, non, pour la peine cette fois-ci, je me dévoue. J’me dirige vers celui à l’épée, ouais, parce qu’il a carrément une épée.

                      Et bien soit, Lana contre longue lame, round 1 !

                      Il doit s’penser plus fort qu’son copain l’cuisinier parce qu’il affiche un regard vindicatif et sûr de lui. Or pourquoi vouloir se venger quand on est condamné…à la défiler…La parade ? Il se jette sur moi comme l’aurait fait un vieux marmiton et m’assène un coup d’sabre pas très convaincant puisqu’j’arrive à l’arrêter avec l’espace entre les mini-pieux d’Lana. Il force en espérant m’la casser. Roh. Pas sympa ça mon vieux. Cette fois-ci j’me limite pas à un combo mais j’prend son arme avec ma main droite et donc récupère l’utilité des lames que Lana même possède en en plantant une dans l’corps de mon adversaire. C’était pas nécessaire vu que j’aurai pu le finir avec une beigne, mais plus amusant et diversifié.

                      Un autre était horrifié. Par quoi à votre avis ? Ce que j’ai fait comme joli trou à son ami ? Ou peut-être par ce qu’il l’attend ? Moi la liste est bien trop longue de ce qui m’écœure depuis l’horreur banale du moindre fait divers. Il n’y a plus assez de place dans mon cœur pour loger la révolte, le dégoût et la colère. Je prends l’épée que le défunt m’a gentiment laissée dans ma gauche. Puisque l’occasion s’présente pourquoi pas essayer d’manier ces longs trucs ? Bon j’crois qu’il faut la brandir comme ça, voilà, avec la force du bras. J’choisis un mec, celui qu’a l’air d’avoir peur. Ah bah j’comprends ! C’est le seul qu’a pas d’armes… Bon ok j’suis cool, il représente pas un danger pour l’Scott entrain d’se battre là derrière, d’ailleurs il gère plutôt bien l’combat. J’réoriente mes châsses sur un grand et large asseyant. J’cours comme un dingue en sa direction avec l’arme dans les mains mais au dernier moment, en face de lui sans faire exprès –je crois– je la lâche qui fait qu’elle s’loge direct dans l’estomac du gus. J’ai même pas vu son visage qu’il s’effondre sur la terre battue. Les épées, c’est nul en tout cas.

                      Mon r’gard se r’pose sur la lopette de t’à l’heure qu’a soudainement disparu. Gauche, droite. Personne. Derrière ? Personne. Ah mais si ! J’le vois avec la fille que j’devais éviter qu’elle crève. Et l’dernier l’est où ?

                      BAM.

                      J’ai la tête dure moi monsieur. J’me suis pris tellement d’casserole au crane qu’j’ressens quasi plus la douleur. Fin faut qu’j’fasse vite d’terminer. J’sens plus d’alcool dans mon sang. J’me retourne donc étonné d’voir une femme. L’ai pas remarqué celle là, en plus, elle est bien roulée dites-donc mattez moi ce cul et ces…BAM. Putain, encore ? Si tu penses que c’est parce que t’es une ‘tite dame avec un cul comme ça qu’tu mérites pas une torgnole, tu t’gourres poupée.

                      J’lui envoie une tarte d’au moins trente kilos, elle s’allonge sur l’sol. Ca c’était pour l’premier coup. Maintenant, j’termine par un coup d’pied dans ses côtes comme on shooterait un ballon. Pourquoi t’es étonné, dis ? Egalité des sexes.

                      Ah l’en restait qu’un. Bon. Les lopettes, elles font toujours ça. Qui qui prend les otages ? Ceux qui savent pas s’battre. Ceux qui s’pissent dessus. Et moi, qu’est-ce que j’peux détester les pleurnichardes. J’avance d’un pas lent mais certain vers ma responsabilité, pas vers lui. Lui, il est transparent. Elle était donc avec l’invisible appuyée sur un mur. L’invisible a les gouttes qui lui sortent des tempes.

                      « N’approchez pas ! » qu’il m’dit en pointant l’couteau sur l’cou d’la femme. J’souris, une idée en tête. Puis j’commence à rire aux larmes.

                      Mais tu vois bien qu’elle est morte tocard.

                      A l’instant où il a tourné sa tête pour vérifier je-ne-sais-quoi, j’lui ai allongé un coup d’pinceau qu’a écrasé son visage contre le mur. Encore un, histoire de l’emplâtrer. Et l’troisième, c’est juste parce que c’est amusant.

                      Saleté de tocards manchots. M’faire perdre mon temps.

                      J’reprends la femme un peu dans les vappes mais moins figée qu’t’à l’heure. Et là, j’regarde l’Scott. Woah.



                        Et là, j'me rend plus ou moins compte que j'tiens ma masse, dont l'bout c'est transformé en charogne prétentieuse. J'me pose d'abord des question, puis pose les suppositions qui devraient y répondre. La première: on a dansé. Et plutôt bien j'imagine vu l'résultat...

                        Donc, après l'coup du poignard dans l'dos, j'ai pris un ptit bout d'temps pour sortir le cout'la d'où il était planté. Pendant c'temps, la charogne de Brigitte s'en est trouvé un autre et m'a foncé d'ssus. J'avais planté ma masse pour avoir mes deux mains, et j'me suis r'trouvé à devoir jouer à la feuille de papier pour éviter les coups. C't'ait drôle.
                        Drôle jusqu'à ce qu'elle récup' sa première lame. D'pi c'moment là, c'est devenu un peu plus tengent à pas s'faire couper en morceau. Surtout qu'elle c'est bien arrangée pour m'éloigner d'mon arme à moi.

                        Et j'en ai conclu ce qui avait à en conclure, j'suis allé récup' ma masse, puis j'l'ai démonté.

                        Mais quand même, pour que j'la coupe presque en deux, j'ai pas du y'aller d'main morte... J'imagine qu'une ch'tit technique ou que'qu'chose du genre...

                        En se fouillant le crâne, Walters Scott fini par se souvenir. La rage, la colère et la folie qui avait pris possession de son esprit...

                        Putain...

                        Merde...

                        Encore ?

                        Si c'est c'que j'crois, c'est c'truc zarb qui m'arrive des fois... Faut que j'check un truc... Lever la main vers l'oeil droit... Ouais, c'est ça, plus d'cache-oeil... Ok, j'ai du faire un massacre...
                        Et puis j'entend. J'entend que d'pi qu'j'ai r'pris mes esprit, y'a plus un bruit. J'entend un silence si fort qu'i pourrait t'rendre sourd...
                        J'me r'tourne, et j'vois Kiril, qu'l'est encore d'bout. Bien le vieux, bien joué. J'vois la donz' qu'a du sang sur elle, mais qu'c'est pas l'sien. J'vois qu'on est plus qu'les deux d'bout. J'le r'garde, i m'regarde, on nous r'garde...

                        "Messieurs, je crois que que nous en avons... Heum... Terminé pour aujourd'hui..."

                        J'mire l'Tête de piaf en haut d'son fauteuil, puis l'patron qui s'lève...

                        "Je vois que nous avons un nouveau champion qui nous a rejoint... Mais que nous en avons perdu deux dans l'opération..."

                        J'repose les yeux sur la donz' noiraude qu'est au sol. Rien à cirer d'la Pête-Tasse qu'fais tomber d'ma masse. J'la vois qui s'remet à bouger. Mauvais. J'm'rapproche d'elle en ignorant c'que l'vieux veut m'dire. J'la ramasse et la charge sur l'épaule. Puis j'fais pareil pour l'autre enflure que j'prend sur l'autre.

                        "Heum... Monsieur Scott ? Prenez vous... Heum... Congé ?"

                        "Non connard, j'prend mes cadavres et j'vais les enterrer. C'est mon boulot après tout, j'vais pas les laisser là où ils sont."

                        Et je m'casse comme ça. J'entend c'que j'crois êt' le vieux d'la bande d'champs qui gueule j'sais pas quoi. Un truc sur sa fille. Si c't'une des deux qu'j'ai sur les épaules, l'aura qu'à r'viendre la chercher. En attendant, j'dois causer avec la noiraude. Kiril, il a qu'à entendre s'qu'is ont à baver et s'démerder. L'est pas un gamin non plus.