La particularité du soleil, c’qu’on voit le même ou qu’on soit alors qu’le monde, les gens, ‘sont pas les mêmes partout. Y a des brutes lopettes, et des maigrichons fonce dans l’tas. Et quand t’es face à eux, tu t’demandes qui taper en premier.
Ça fait v’la deux ans qu’on m’a expulsé dans cette île de bouseux d’Grand Line, j’baille, j’m’ennuie. J’ai affronté tout’ la racaille d’la ville en si peu d’temps. Toutes ? Mon pote Jamie Cent m’a dit qu’c’est faux : qu’j’me suis pas coltiné toutes les mauvaises herbes du jardin mais qu’y’en avait d’autres… Des orties, des grandes. Des trucs qui t’font regretter tout’a vie d’avoir voulu les toucher un jour. Pff, Jamie sait très bien qu’ce genre de choses m’font pas reculer d’un pouce.
Et c’est qui ces bougres ?
Des dingues pour la plupart qu’il m’dit. Ce s’rait trois gangs qui s’font la guerre pour l’acquisition d’Dead End. L’a raison l’sieur Cent, qui sauf un fou voudrait l’contrôle d’ce ramassis d’merde ? Hé ? Moi j’m’en fous et j’me barre, ça peut être n’importe quelles herbes ou fleurs du jardin qu’j’march’rais d’ssus. J’s’rais pas celui qui les arroserait.
J’siffle en m’promenant, la main dans la poche, l’autre à l’air parce qu’j’ai pas envie d’me couper comme m’est arrivé souvent d’le faire ‘cause de Lana. Il est d’jà 4h et faut qu’j’me dégourdisse les jambes sinon j’risque d’prendre des racines. Jamie reste à me regarder au milieu d’l’allée, j’l’aperçois encore au loin. L’est vraiment étrange ce type… Va falloir qu’il s’achète deux ou trois cases à l’occasion.
Vers l’chantier, ça pue l’homme comme d’habitude, y a plus d’cent matons sur un nouveau projet y parait, un trois mâts qui contiendrait plus de soixante canons. Ça m’a foutu un peu les j’tons d’entendre ça, j’serais prêt à jurer qu’z’avaient pas les moyens… Enfin, ils font pas de trois mâts de toute façon. N’empêche que j’ai la certitude d’avoir entendu qu’leurs fournisseurs atteignent rarement l’île au vu les turbulences d’Grand Line et ‘cause d’leurs frégates moisis.
En tout cas, ça grouille. Les patrons en viennent à appeler n’import’qui pour d’la main d’œuvre, promettant des salaires net après la fin d’la construction du navire. J’prend et vais m’renseigner.
Boulot ?
Absolument, boulot ! On engage n’importe qui, va dans l’feu d’l’action et d’mande à n’importe quel ouvrier. Tiens mets ton nom là.
Kiril Jeliev. C’t’écrit. J’mets ma veste autour d’ma taille pour pas être gêné. La coque d’un trois-mâts est toujours si impressionnante et les mecs ont l’air surpris. Perso, ‘vec la Marine, j’en avais d’jà vu des frégates d’ce genre. L’truc qu’j’ai jamais vu par contre, c’t’un bateau noir et là z’avait sous demande, j’ai entendu, utilisé du bois d’ébène. C’truc là on en trouvait pas à tirelarigot ici, j’suis convaincu qu’ce navire était pas pour n’importe qui. Z’ont complètement abandonné les autres en cours pour s’consacrer sur c’lui là.
Parait que c’t’engin, c’est pour Sir Mongoberry.
Ah ! Lui ? Bizarrement ça m’étonne pas. Qu’est-ce que l’Underground et les femmes du Feu en pensent ?
Sais pas, on s’en fout, les patrons s’ront pleins aux as et ça profite à nos salaires !
Mouais… L’underground s’rait capable d’venir d’tuer l’intégralité des ouvriers…
P’tain c’est quoi ces noms d’tocards… Mangobéni, Underground et Feu ? J’suis prêt à parier Rosita qu’ce sont les orties dont Jamie m’parlait. Sinon j’vois pas l’intérêt d’foutre de l’argent dans un bateau si les trois gangs sont DANS l’île… Sir Mango a l’air d’être débile. Sauf s’il souhaite fuir. J’suis rassuré n’empêche. Ça m’intéresse pas du tout c’t’histoire de contrôle de Dead End par contre l’salaire à la fin d’la construction du navire, lui, m’plait beaucoup.
La coque s’modélise d’plus en plus grâce au monde attiré par la thune. Putain, avec tout ça j’me dis que c’est surement du vent, z’auront jamais l’argent d’payer tout ça. Faut qu’je boive une goutte sinon j’vais commencer à divaguer. Beau paradoxe, d’ailleurs… Rosita s’fait petite dans ma poche d’futal c’est p’tèt que j’la sens pas parce qu’elle est à peine remplit. Kiril… Arrête de boire mec, tu ferais du bien à tout le monde. Mais trop tard, j’ai d’jà le liquide qui s’échappe du goulot à l’intérieur du corps et j’repose Rosi là où elle était initialement.
Plus rien d’dans. J’pense m’accorder une pause pour aller la remplir. C’que j’fais, personne me retient. Bizarrement y avait plusieurs mecs debout devant l’entrée du chantier.
He, tu vas où le crade ?
Sans réfléchir j’lui ai d’jà allongé un steak dans la gueule pis j’repris ma marche mais bien sûr ses copains m’ont pas laissé m’en sortir. La force du nombre, hein. Un me prend par l’épaule, m’retourne et m’fout un coup d’tête sur le front. J’perds d’mon équilibre et inconsciemment m’dirige vers l’arrière ou un mec m’escaffe et m’fait défiler d’vant. Ils jouent à faire la passe ces tocards. Pendant que j’me prends des coups, j’analyse leurs nombres et leur force. Sont cinq et sur une échelle de un à dix j’leur donnerais quatre, sans mentir.
J’me retourne soudainement et distribue une frottée au mec devant moi, j’attrape ma redingue que j’avais mit autour d’ma taille et place Lana sur ma main gauche.J’te présente Lana.
Ca ce c’est que j’appelle une gauche piquante en plein dans les yeux. L’mec n’a nul autre choix que d’se ramasser le sol, puis les piques dans les yeux… J’crois qu’ça rend aveugle. L’en reste maintenant trois debout. Z’ont remarqué la forme un peu chelou d’Lana. Vrai qu’c’est le seul poing américain avec des lames qu’j’ai croisé donc j’l’ai volé.
Même si j’l’adore contre trois tocards qui t’entourent c’est difficile de l’utiliser. On est resté longtemps comme ça, à s’observer. Jusqu’à ce qu’un ose me foutre un coup de coude par derrière. J’me penche un peu, le coup est pas puissant mais l’effet de surprise gagne. Un autre profite pour m’donner un coup de genoux dans les côtes. Par réflexe, j’attrape sa jambe et insère une lame dans sa cuisse.’tention ça coupe.
J’tourne et r’tourne la lame à l’intérieur d’son membre pour finir par la faire avancer furieusement jusqu’au genou qui me bloque la route. J’suis vite fait arrêté par un autre de ses compères qui m’fout un coup d’targette en plein dans le crane. J’fais un roulé boulé tout en otant Lana du corps du futur amputé.
J’me remets debout. Deux, le nombre est acceptable. J’me sens à l’aise là, on va pouvoir discuter.
Pour une fois j’suis pas en tort, vous avez commencé à m’attaquer, c’est quoi le délire ?
L’était clair qu’ils avaient pas prévus d’tomber sur moi ces tocards. J’sens le regret dans leurs yeux. Le regret et la faiblesse. Même plus que moi, ils doutent d’eux.
Cette information doit être tenue secrète le crade.
Qu’est-ce qu’il me saoulait à m’appeler le crade ces morveux, par contre l’était sûr qu’ils faisaient pas parti d’la bande à Mangotchéni, donc c’était un de ses adversaires qu’étaient l’responsable. Et influencé par la discussion des gamins, j’pense fortement à l’Underground.
Assez d’chercher contre qui j’me bats. Faut juste que j’les foute à l’ombre pour pas en réentende parler.
J’me jette donc sur le mec qu’a osé m’insulter étant prêt à lui offrir une d’mes plus belles droites mais il la bloque sans soucis et retorque le même poing, j’me le prend d’plein fouet suivit d’un coup d’trottinet d’son ami qui s’est fait bien discret d’puis le début des combats, j’ai remarqué. C’est lui qu’j’vais m’faire en dernier. J’essaie d’me relever et m’prend l’même coup par l’autre. L’action s’répète deux fois de plus. J’me lève plus. Des connards ces mecs. Ils m’jambonnent à deux, ‘sont surement prêts à me détruire les côtes. J’en ai marre, j’bloque le pied du discret et enfonce brutalement Lana dedans de façon à pouvoir l’immobiliser le temps qu’j’m’amuse avec l’autre. J’me relève cette fois-ci sans soucis et tend le poing pour l’menacer. Après coup j’le bouchonne et fini par un beau coup d’genou dans le pif.
Celui que j’pense avoir immobilisé a Lana dans les mains maintenant, mais il arrive pas à marcher correctement sûrement à cause du gros trou dans sa grôle. Héhé. J’tourne autour de lui puis je me mets à courir mais bam, j’me prends le sol à cause d’un pied qu’m’a foutu un croche patte. C’tait le mec qui m’avait foutu un coup d’boule t’a l’heure. Il s’est finalement relevé et m’a rendu la monnaie d’ma pièce. Sympa, j’apprécie le geste. J’dépoussière mon futal assis sur le pavé. Il fonce sur moi, j’roule pour qu’il m’rate et j’bondis par derrière pour lui poser un tas dans le cou. Action faite, j’effectue un étranglement en mettant ma partie supérieur du bras sur sa pomme d’Adam. J’m’approche du mec en possession d’ma Lana et jette le type sur lui. Ils tombent tous les deux à terre. J’donne un coup d’targette dans la tête d’l’étranglé et repose mon pied sur le torse du vivant.
Eh, j’te plains mon gars. Z’auriez pu tombé sur des gens qu’avaient aucun moyen de se défendre et les niquer à sept, mais z’êtes tombé sur Kiril. Kiril fait pas d’cadeau. Même pas à l’Underground mon pote
Comment…comment tu sais ?
J’savais pas. Mais merci d’m’avoir confirmé
J’lui allonge une dernière patate pour l’achever, ma droite. Puis non en fait, encore une autre au cas où. Parfait, j’me barre en chantant.« Beigne dans ta gueule et tu baignes dans ton sang
Kiril t’arrache brutalement les dents
Le gnon passe partout mais surtout dans ton front
Quand Kiril est de sortie cachez vos enfants.
Beigne dans ta gueule et tu baignes dans ton sang
Kiril est d’mauvaise humeur attention
Il te dévisage mais ne lâche aucun son
Tu vas bientôt t’prendre une balle de coton.
Beigne dans ta gueule et tu baignes dans ton sang
Kiril sans l’vouloir t’a foutu à l’ombre
Donc pour s’excuser il creuse ta robe de chambre,
Va se faire ta femme et élever tes péchons. »
Hahaha.
Dernière édition par Kiril Jeliev le Dim 10 Fév 2013 - 18:16, édité 1 fois