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Belle et rebelle(s) [PV:Lilou]

Yoru cessa de ramer dès que la flèche vint se ficher dans le bois de sa barque. Calmement, il tira la barre à lui jusqu'à ce que l'embarcation se place au travers du courant et s'immobilise puis observa la côte. Deux types aux vêtements miteux se tenaient debout sur un escarpement de rochers, l'un un arc en main, l'autre un sabre. C'est ce dernier qui prit la parole, gueulant pour couvrir la distance :

" C'est notre territoire ici ! Si t'accostes, tu payes !
- D'accord, répondit Yoru sur le même ton.
- Si tu refuses on te... quoi ? "

Ayant la flemme de répéter, le samouraï se contenta de se remettre à ramer. Il atteint rapidement les rochers où les bandits, méfiants, le regardèrent accoster puis descendre de la barque.

" Bon, vous voulez quoi ?
- Ton argent.
- Tes sabres.
- Je garde mes sabres et je n'ai que quelques berrys. Je vous laisse ma barque. "

Les bandits hésitèrent un instant puis abaissèrent leurs armes en signe d'acceptation. L'inconnu devant eux ne semblait effectivement pas très riche avec ses habits en bon état mais tout simples, chemise en tissu blanc de qualité médiocre, pantalon noir de la même matière et tong en cuir. Seuls ses sabres semblaient avoir un peu de valeur mais s'il savait s'en servir, l'attaquer présentait des risques. La vie pouvait se perdre facilement, à Grey Terminal...

" Dites-moi, vous savez où je peux trouver un certain... frack gilles ?
- Frack ? C'est un des types du 7ème quartier, non ?
- Lequel de 7ème ? Le nouveau ?
- Ouais... grimpe ces rochers mon gars, puis continue tout droit jusqu'à la tête de tigre, un gros tas de poubelles qui fait comme.. bah une tête de tigre. Tourne à droite en direction des murailles de la ville. Quand tu verras les premières cabanes, t'y seras. Frack traîne souvent dans la taverne.
- Et fait gaffe. Dès que tu sortiras de notre territoire, tu tomberas sur celui des autres.
- Pertinent, ça...
- Ta gueule ! "
 
Laissant les deux acolytes se chamailler, le samouraï se remit en route. Tout juste sortit du BAN, il accomplissait sa première mission en tant que marine d'élite.

" Grey Terminal est une zone sans foi ni loi, lui avait-on expliqué. Goa a beau avoir une armée assez forte, la marine surveille le coin pour prévenir tout débordement. Officieusement, bien sûr. Régulièrement, on envoie quelqu'un tâter un peu l’ambiance générale et éventuellement calmer quelques têtes brulées. Une bonne mission pour débuter dans l'élite. Trouve un de nos indics, Frack Gilles. Si tout est calme reviens, sinon, agis. "

C'est donc en tachant de s'habituer à l'odeur de décharge légèrement nuancée de relents de pourriture et de sang que le jeune homme s'engageait à présent dans cette immense déchetterie de Grey Terminal pour accomplir sa mission. Au bout de quelques dizaines de minutes de marche et de deux nouvelles attaques, il finit par arriver aux cabanes décrites par ses premiers agresseurs. S'apparentant plus à des taudis, les habitations semblaient avoir poussées partout où les déchets laissaient suffisamment d'espace. Hommes et femmes circulaient en jetant des regards méfiants autour d'eux, souvent par bandes de trois ou quatre personnes. Tous étaient armés. Même les quelques enfants qui se courraient après dans la poussière et la boue gardaient toujours en main de quoi se défendre, du bâton taillé en pointe aux vieux couteaux rouillés surement péchés dans une poubelle.
Le visage indéchiffrable, le marine entra dans un bâtiment un peu plus large que les autres ou pendait un écriteau indiquant une taverne.

A l'intérieur, il se dirigea directement vers le comptoir, commanda une pinte de bière au gout ignoble pour amadouer le tavernier et posa de nouveau sa question.

" Frack ? Répondit le barman. C'est le type assis à la table du fond, las-bas. "

Partant s'installer à la table indiquée, le marine y retrouva bien l'homme qu'on lui avait décrit. Petit et maigre, le haut du crâne dégarni avec de rares touffes de poils au-dessus des oreilles, l'indic observait le samouraï d'un air méfiant.

" La mouette vient récupérer son grain. "

Un code tout pourri mais qui délia la langue de Frack.

" Tout est calme, murmura-t-il précipitamment. Du moins aussi calme que ça peut l'être ici. Les bandes se battent entre eux, comme d'hab, rien de plus. "

Le petit homme s'était mis à suer à grosse goutte et jetait des regards affolés tout autour de lui, levant parfois rapidement les yeux sur le samouraï pour les rabaisser aussi sec. Pas bien maître de lui, l'indic. Craignait-il que quelqu'un le découvre avec un marine ? Sauf que personne n'était censé être au courant ni de la venue de Yoru, ni de son travail. Au moins que l'indic n'ait parlé ?

" Aucun problème du coup.
- Aucun.
- Je vais rester encore un peu quand même.
- Mais... pourquoi ?
- Comme ça... de toute façon, je me suis fait piquer ma barque. Merci pour les infos."

Se levant sur un vague au revoir, Frack quitta vivement la taverne sans demander son reste. Dès que la porte se fut fermée, le samouraï se leva, lança une pièce au tavernier et quitta à son tour l'établissement. A l'extérieur, il aperçut l'indic se faufiler dans la population. Veillant à ne pas se faire remarquer, il entreprit de le suivre.


Dernière édition par Sengoku Yoru le Mar 17 Sep 2013 - 19:02, édité 1 fois
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    « … Pour la cause… Pour la liberté ! »

    Une voix ferme. Une voix d’homme qui s’élève dans la pièce exiguë ou nous nous trouvons. Tous, là. Autour de lui. En rond. Et moi, en retrait, adossée contre un mur de terre qui s’effrite, dans l’ombre de mon coin, à regarder avec la mine soucieuse. A me demander dans quelle galère je suis encore tombée… Encore.

    « Pour la liberté ! »

    Les hommes répondent à l’unisson, comme s’il n’y en avait qu’un seul dans cette pièce. Presque fraternel. L’image peut sembler belle… A moi, elle ne me donne que des frissons d’horreurs. L’odeur qui règne, elle, me donne mal à la tête. Une odeur de chair, de transpiration, de sang, dans un concentré d’Hommes en soif de liberté et de pouvoir. En soif de richesse. Grey Terminal aura ma peau, sans nuls doutes. Mais ils auront celle du royaume avant.

    D’un coup, un frisson me transcende. Je me sens mal à l’aise. Je sens sur moi une paire d’œil qui me fixe. Intensément. Je le sens, sans discerner parmi ces visages à moitié éclairées celui qui me regarde. Sous les capuchons de certain, seulement des sourires, des cicatrices, parfois des rictus méprisants. Rien de bien concret. Je ne saurais les décrire. Je ne saurais dire qui est qui. Qui fait quoi. Tous prennent bien la peine  de se cacher. D’être discret. De n’être que des ombres. Je n’en connais qu’un, parmi tous : Sid, qui se tient à mes côtés. Vague connaissance de mon père adoptif. Vague, lointaine, mais qui a accepté après réflexion, de me prendre comme apprentie. Et puis, plus loin, l’Homme chien. Juste un surnom dans tout ça, un surnom qui ne dit rien, et quelques légendes.
    Le tumulte de la rue nous parvient à peine. A peine, c’est déjà beaucoup. Car nous sommes sous terre, dans des galeries, sous une petite bâtisse de fortune. Sous la maison de Sid, qu’il s’est construit lui-même à son arrivé à Grey Terminal. Une porte claque, un courant d’air lèche ma nuque, et alors que l’Homme chien prend la parole, de lourds pas déboulent vers notre abri.

    « Mes frères, nous pouvons…
    - Attendez ! »

    Furtif, je distingue pourtant son visage, à la lumière d’une bougie : Les traits tirés et inquiets de Frack.

    « Un Marine est ici ! Il est ici ! Il a essayé de me suivre, mais je l’ai semé et j’ai foncé vous voir ! J’ai peur qu’il sache pour… Pour…
    - Calme-toi, d’abord. Et explique-moi, doucement. »

    Frack prend une grande inspiration. Et alors, tout y passe : Les mots de l’homme, sa description, la petite traque au sein de la « ville ». Jusqu’à son arrivée. Un râle sort de sous la capuche du chien.

    « Un Marine comme lui se fera vite repérer au sein de Grey Terminal. Frack… ressors d’ici, retrouve le, et fais en sorte qu’il te suive. Va le perdre au pied du Mont Corbo. Là-bas, des gens seront très contents de s’occuper de lui. »

    Je déglutis péniblement, regardant derrière-moi pour voir si je peux m’éclipser. J’aimerais. J’aimerais encore plus être partout ailleurs qu’ici. Mais la lourde main de Sid se pose sur mon épaule, me ramène sur terre, à la dure réalité de mon existence. Je n’aurais pas dut frapper à sa porte. Je n’aurais pas dut le chercher. Je ne suis pas certaine que le Savoir coute si cher. Et pourtant, je paye. Ma réputation paye, et chaque fois un peu plus. Les prix me semblent exubérant, à chaque rencontre un peu plus. Je sais que je vais m’y perdre, ou que ça me perdra, au choix. Je le sais, et pourtant je m’obstine à continuer.

    « Retrouvons-nous demain soir ici-même. Pour l’organisation. »

    Tous se lèvent, juste après le départ de Frack. Le bruit de la rue, encore. Nous remontons à l’étage et Sid finit par s’asseoir sur son canapé de bric et de broc. Il s’allume un cigare et grille le temps. Bee me regarde, sur son coussin, il attend patiemment que je lui ordonne quelque chose. Je ne sais pas quoi lui dire. Je ne sais pas si je dois lui ordonner quoique ce soit. Je ne sais pas s’il y a quelque chose à faire. Contre quoi, surtout ? Je n’aime pas cet endroit, j’ai envie d'en partir. Pourtant, j’ai l’impression d’avoir sur mes épaules une lourde charge. Comme… Une responsabilité. Ou alors, de la culpabilité.

    « Ou tu vas ? »

    Sans attendre et soudainement, j’ai attrapé mon sac et enfilée la longue cape de l’ingénieur. Me tournant vers Sid, je lui fais un grand sourire, et d’un sifflement sonore, je demande à Bee de me suivre :

    « Edge Town… Chercher à manger, pour ce soir. »

    Sid me lance un regard peu convaincu, mais finit par hausser les épaules comme toute réponse. Nous sortons, tous les deux avec Bee, et commençons à nous mêler à la foule de malfrats et de criminels. L’endroit est sordide, lugubre à souhait. Nous contrastons par nos couleurs vivantes qui transcendent avec l’atmosphère morbide… Mais depuis le temps où nous sommes ici, la population s’est habituée à nous, à notre présence. Nous marchons quelques instants, d’un pas rapide et pressé, allant et venant en prenant la direction du Mont Corbo. Puis, lorsqu’en vue apparait une silhouette haute et semblant trop noble pour l’endroit, je me stoppe et me tourne vers mon compère qui semble surpris. J’accroche au cou de Bee un petit sac contenant quelques berries. Puis, je m’adresse discrètement à lui :

    « Rends toi à Edge Town, prend ce que tu veux pour ce soir. Retrouvons nous dans deux heures au pied du Mont Corbo. Sois discret, d’accord ?
    - Kwak ! »

    Il me fait un signe de l’aile, comme le font les hommes lorsqu’ils disent avoir compris. Puis, il se tourne vers la foule, prend de l’élan et bouscule les passants qui l’empêchent de décoller. Je le suis du regard un temps, puis relève la capuche de mon vêtements pour tourner les talons et disparaitre dans la masse. Je vois la silhouette de l’autre homme s’éclipser au coin d’une ruelle malfamée. Frack ne doit pas être très loin, surtout s’il doit attirer l’attention de l’idiot qui s’est dit que rester à Grey Terminal est évidemment une bonne idée lorsqu’on a une mouette tatouée sur le front…
    Me frayant un chemin parmi les criminels, les rebus et les pauvres, je ralentis le pas lorsqu’est en vue l’intrus du pire coin de Goa. A quelques mètres seulement, je distingue son dos et les vagues regards qu’il jette à droite à gauche… La discrétion n’a jamais été mon fort, mais sans cette crinière rousse aussi voyante qu’un amiral sur un bateau pirate, j’ai plus d’aisance à me fondre dans la foule.

    En avançant toujours, je vois les regards des autres se tourner vers lui, se poser sur lui. Loin d’arborer le masque de la discrétion, l’évidence de ce qui va arriver ne fait aucun doute. Les murmures s’élèvent sur son chemin, se taisent à mon passage devant ma démarche et mon accoutrement lugubre, et reprennent de plus belles juste après.

    C’est toujours ainsi que fonctionne Grey Terminal.

    Cité victime de la loi du plus fort…


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 30 Juin 2013 - 20:19, édité 1 fois
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La silhouette de Frack disparut au coin d'une rue, obligeant le samouraï à forcer l'allure pour le rejoindre. La foule était dense dans ce coin de Grey Terminal et l'indic s'était déjà évaporé une fois pendant quelques minutes avant que Yoru ne le retrouve et reprenne sa filature. Voulant éviter que cette situation ne se reproduise, il s'engagea à son tour rapidement dans la rue prise par sa cible. Là, il scruta la foule un moment avant de se rendre à l'évidence : malgré ses efforts, Frack l'avait de nouveau semé. Yoru poussa un soupir : voilà qu'il était perdu dans un endroit qu'il ne connaissait pas, entouré de brigands et de malfrats qui, a y regarder de plus près, le lorgnait avec de plus en plus d'insistance. Et tous n'affichaient pas un air amical...

"Ça commence à sentir mauvais...
- Oh pardon! répondit un type en se reniflant une aisselle. J'ai peut-être oublié de me laver cette semaine...
- Pas toi l'ami. C'est la situation qui commence à puer."

Le brave gars regarda autour de lui, aperçu les visages menaçants et disparut aussitôt sans demander son reste. Sans se démonter en voyant la foule l'encercler, le marine sortit un livre format poche de sa chemise : " Le BAN, ce que vous devez en retenir ", se rendit à la page " Que faire lorsque vous retrouvez dans une situation désavantageuse ? " et commença à lire avec attention.
"Conseil 1 : Un marine d'élite ne se met jamais dans une situation désavantageuse." Hum... proposition suivante, donc.
"Conseil 2 : Si vous êtes attaqué, rappelez à vos assaillants que vous faîtes partie de l'une des organisations militaires les plus puissantes du monde. Cela peut parfois suffire à retourner la situation à votre avantage".
Le jeune homme observa les gens autour de lui, songea un instant à l'aversion que ces derniers devaient éprouver à l'égard du gouvernement mondial, passa à la recommandation suivante.
" Conseil 3 : Parfois, vous pouvez vous trouver dans un merdier quasiment insoluble. Imaginons, par exemple, que vous ayez été suffisamment crétin pour vous perdre près du mont Corbo sur l'ile de Dawn, que vous vous soyez fait repéré et qu'un grand nombre d'ennemis vous entourent. Dans ce cas, rendez vous page 1. "
Tout en saluant mentalement la précision et le professionnalisme légendaire du BAN, Yoru trouva la page indiquée.

" Démerdez-vous. "

Autant pour le professionnalisme. Le jeune homme rangea son bouquin, évalua ses possibilités. Tandis que fleurissaient épées et gourdins dans les mains des types qui l'entouraient, il prit la parole :

" Bonjour à tous. Je vous sens un peu tendus. Un problème ? J'ai un bout de salade dans les dents ?
- On va te les faire bouffer tes dents !
- Ah ouais, carrément... Et pourquoi ça ?
- On aime pas la Marine ici ! "

La marine, hein... Frack l'avait donc bel et bien balancé. Un type se jeta sur Yoru, gourdin levé. Le samouraï se décala, l'envoya s'étaler au sol d'un croche patte, dégaina son sabre dans le même mouvement pour le lui poser juste à côté de la gorge. L'homme se crispa et ne bougea plus.

" Donc, vous n'aimez pas la Marine.. très bien, très bien... Je ne nierai pas que j'en fais parti. Mais est-ce vraiment une raison suffisante pour m'attaquer ?
- C'est une raison plus que suffisante !
"

Fendant la foule, Frack apparut devant Yoru, l'air très sûr de lui.

" Tiens... Mon indic préféré...
- Tu n'aurais pas dû venir fourrer ton nez dans nos affaires, marine...
- Quelles affaires ? Tu ne m'as pas dit que tout était calme ici ?
- Je vais t'apprendre à faire le malin ! Tuez-le !
"

Bondissant en avant, Yoru se rua sur Frack, lui attrapa un bras qu'il tordit en lui repliant dans le dos avant de lui glisser la lame de son sabre sous la gorge.

" Être entouré de gros bras ne te rend pas plus fort, Frack... Je te conseille de dire à tes potes de nous laisser partir tranquille si tu veux rester en vie... "

L'indic déglutit en réalisant la situation dans laquelle il se trouvait. D'une voix rauque, il intima à ses acolytes de s'écarter. Toujours sur ses gardes, surveillant aussi bien son otage que le reste des bandits, Yoru espérait que la vie de Frack avait suffisamment de valeur, ici, pour que personne ne se décide à attaquer malgré tout.
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    BLING !

    C’est le bruit que fait mon tuyau de fortune en rencontrant le coin de son crâne. Un bruit qui résonne, qui se répercute, qui fait vibrer le métal et qui finit simplement par se taire. Je n’y suis pas allée de main morte, et j’ai particulièrement bien visé pour l’occasion. Je vois déjà, sur le coin de sa caboche, une bosse énorme prendre forme. L’homme est assez sonné pour lâcher Frack qui en profite pour se libérer. Et à moi de lui coller le bout de mon tuyau usé dans son genou pour le forcer à se plier, et à épouser la terre. Je me jette en avant et le maintiens à terre, mais je constate rapidement qu’il est inconscient. Tant mieux : moins il lutte, mieux je me porte.
    Frack, à côté, couvert de crasse, se retourne vers moi, les yeux exorbités. Il ne voit pas mon visage, et je devine à peine le sien sous ma capuche. Il n’a pas l’air de me reconnaitre, et c’est tant mieux. Il bégaie un temps dans sa barbe naissante, se passant une main sur son crâne qui commence à se dégarnir. Sa main crasseuse passe sur sa joue et laisse une marque de boue…

    « Tu… Tu… Mais…
    - Laisse-moi m’occuper de ça. »

    Je coupe court, je l’empêche de se poser des questions. Les autres autours interrogent le petit homme du regard, ne comprenant pas. On leur avait promis un type à abattre, ils se font tous devancer par une petite chose. Une petite chose qui a sacrément bien entamé le gus à ses pieds, au vu de la petite flaque de sang qui commence déjà à se former, près de sa tête.

    « Mais t’es qui ?! Qu’est-ce que tu fous ?
    - Ta gueule, Frack. Je fais ton boulot, j’ai eu raison de ne pas te faire confiance... T’es pas foutu de te démerder tout seul…
    - Mais !
    - La ferme, j’ai dit. Tire-toi d’ici avant que je t’en colle une à toi aussi. »

    Frack recule tandis que je frappe avec le tuyau dans ma main. Il file se cacher, comme un rat, derrière le dos d’un des grands bonhommes à ses côtés. Frack n’a jamais été du genre particulièrement courageux ; c’est à mon avantage. Il ne lui faut que quelques secondes pour prendre les jambes à son cou et allait rapporter ça à qui veut l’entendre. Certains le suivent, grommelant dans leurs barbes, d’autres restent impassibles, armes en main et me fixant toujours. Je ne suis pas menaçante pour un sou. Dans leurs têtes, c’est même tout l’inverse. Et mon outil contendant n’y fait pas grand-chose, même s’il a mis hors d’état de nuire le marin de passage.
    Ils finissent par tourner les talons, pour la bonne et simple raison que frapper sur un homme inconscient ou déjà mort, ce n’est pas aussi plaisant. On ne l’entend pas crier. On ne l’entend pas souffrir, ni pleurer. Et pour des psychopathes dans leur genre qui se plaisent à faire du mal, mais en le faisant bien, ça n’a rien de grisant.  

    Une fois plus ou moins seule, je prends le temps de l’emballer dans un drap et de bien l’attacher, puis, je m’assois sur lui et attends patiemment. Au bout d’une bonne demi-heure, Bee me retrouve enfin, courses autour du cou. Il se pose, me regarde, m’interroge, et finit par m’aider à hisser le corps du bonhomme sur son dos. On finit par se mettre en route pour Edge Town pour trouver de l’aide et pour rendre le colis à l’expéditeur.

    *

    Lorsqu’il se réveille, le samouraï est déjà dans de meilleures dispositions. Ce n’est peut-être pas tout confort, mais on a eu la chance de trouver un médecin acceptant de s’occuper de lui. Ce lit n’est pas le plus confortable, cette chambre la plus propre qu’il soit, mais le minimum y est. Moi, j’attends, adossé à un meuble, pour voir s’il va se réveiller. Et c’est au bout d’une bonne heure qu’il sort de son rêve, avec un probable mal de crâne carabiné. Je ne m’en excuserai pas, il ne doit même pas savoir que c’est moi qui l’aie matraqué.

    « Dites voir, le Gouvernement les embauche plus con que d’habitude ? »

    La question est claire, mais il semble avoir du mal. Encore plus à me voir. Normal, je n’ai pas pris la peine d’enlever ma capuche, et je ne parle peut-être pas assez fort pour qu’il puisse sérieusement distinguer si je suis un homme ou une femme. N’étant pas généreusement fournie, mon corps ne me trahira pas non plus.
    Je m’approche, je le relève en l’attrapant par le col de sa tenue, et le regarde droit dans les yeux, toujours dans l’ombre de mon vêtement. Et là, j’y vais plus clairement.

    « Vous foutez quoi, ici ? »

    Je n’ai jamais menacé un représentant de la loi directement. D’ailleurs, je ne l’aurais jamais fait en d’autres circonstances. Là, je profite simplement de sa faiblesse, de son réveil difficile. Peut-être qu’il me dira quelque chose, peut-être pas, et dans ce cas, il sera toujours temps de fuir.

    Fuir, à Grey Terminal, on sait faire. Mieux que personne, d’ailleurs.


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 30 Juin 2013 - 20:19, édité 1 fois
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Un mal de crâne assez violent frappa le samouraï lorsqu'il émergea des brumes de l'inconscience. Son premier réflexe fut de saisir l'un de ses sabres mais empaqueté comme il l'était dans une sorte de drap, il ne put même pas bouger les bras. Il tenta de remettre ses idées en ordre, grimaça lorsque cet effort cérébral lui lancina la tête, finit par se rappeler de sa mission, de Frack et de sa troupe de gros bras qui l'entouraient et du choc au sommet de son crâne. Malgré sa méfiance, quelqu'un avait réussi à l'atteindre et à le frapper suffisamment fort pour le faire tomber dans les pommes.
Ses yeux s'ouvrirent et observèrent les environs. Il se trouvait dans une petite chambre pauvrement meublée, allongé sur un lit. Il sentait les pansements qui lui enserraient la tête : quelqu'un l'avait donc soigné. Il tenta de se redresser lorsqu'un petit morceau d'homme s'en chargea pour lui, l'attrapant vivement par le col et lui aboyant des questions au visage.

" Plus con que d'habitude ? Répéta le samouraï, ses pensées encore floues. Je ne sais pas... je demanderai aux recruteurs la prochaine fois que je les verrai. "

Tachant d'ignorer sa migraine, Yoru essaya de percer les ténèbres de la capuche de son interlocuteur mais n'y parvint pas. Un coup d’œil au reste de la pièce lui apprit qu'il étaient seuls, lui et le bout d'homme qui, visiblement, devait être son geôlier.

" Ce que je fais ici ... ? "

Yoru ne répondit pas tout de suite. Son mal de crâne rendait difficile sa réflexion mais la situation lui paraissait malgré tout incohérente. Déjà, pourquoi était-il encore vivant ? Frack avait clairement annoncé son intention de le tuer, non pas de le faire captif. Frack n'avait cependant pas la carrure d'un chef. Peut-être qu'un de ses supérieurs lui avait ordonné de le garder en vie pour l'interroger sur les intentions de la Marine. Mais auraient-ils pris la peine de le soigner dans ce cas ? Et si supérieur il y avait, de quelle organisation ?

Les questions s’amoncelaient dans la tête du samouraï et l'une d'elle, en particulier, se faisait plus insistante que les autres : et si quelqu'un l'avait en fait sauvé des griffes de Frack et de ses compères ? L'instant où le marine avait perdu connaissance aurait dû être celui de sa mort et il se trouvait pourtant encore de ce monde, bon pied bon œil malgré la jolie bosse sur le sommet de son crane.

Yoru observa le bout d'homme devant lui, songeant qu'il ne ressemblait décidément pas à un tortionnaire chargé de le faire parler. Poussé par son instinct, le samouraï décida de lui faire confiance.

" J'ai été envoyé par la Marine, expliqua-t-il tranquillement, pour vérifier que rien de spécial ne se tramait à Grey Terminal. Frack est... était mon indic. Il m'a paru tellement nerveux durant notre entretien que je l'ai suivi. Au vu de ce qui s'est passé ensuite, il semblerait que la Marine ait eu raison de s'inquiéter... "

La capuche en face de lui ne frémit même pas, écoutant visiblement avec attention.

" Samouraï Jump ! "

Contractant ses muscles, Yoru bondit soudain sur le bout d'homme. Usant d'une incroyable dextérité, il se dégagea du lit tel un saumon surgissant hors de l'eau, saisit le bord de la capuche de son ravisseur entre ses dents, lui retira d'un mouvement brusque de la tête tout en le reversant par terre avant de se ramasser lui-même au sol, toujours empaqueté dans son drap.

" Samouraï wave ! "

De deux ondulements pleins de grâce sur le sol, Yoru se porta jusqu'à un mur où il s'adossa en tourbillonnant sur lui-même. De la, il toisa le visage enfin révélé du bout d'homme qui, renversé sur ses fesses et le fusillant d'un regard perçant sous une cascade de cheveux de feu, devait se remettre de cette attaque surprise.

" Salut... gamine. Content d'enfin voir ton visage. Alors dis-moi... Que me veux-tu exactement ? "

Il se dandina pour s'assoir plus confortablement contre son mur.

" Si l'envie t'en prend, n'hésite pas à me détacher. Je m'appelle Yoru, et toi ? "
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    « Aaaaaieuh ! »

    Je me tiens l’arrière du crâne, qu’a rencontré le sol un peu trop brutalement. La douleur me lance le long du coup, jusqu’aux joues. Je presse fort pour calmer la souffrance, je tâte de mes doigts en espérant que rien ne soit cassé. Ici, c’est bien le pire endroit pour se fendre le crâne, j’ai encore l’impression de sentir les mal façons du sol contre ma peau... En me relevant, je fusille du regard ce type, me tenant toujours fermement la tête. C’est un taré. Un taré déguisé en samouraï. Il n’y aucun doute là-dessus. M’accrochant au lit pour me remettre sur mes pieds, je sens néanmoins mes forces me quitter. J’ai le tournis et je suis en colère.

    « Non mais t’es malade ou quoi ! Ton crédo de samouraï ne t’a jamais appris à ne pas t’en prendre aux filles ?! Enflure ! Putain de merde ! »

    Le pire, c’est qu’il me demande gentiment de le détacher, en plus de se présenter. Et de me demander mon nom, comme si j’allais sérieusement le lui donner… Déjà qu’il a vu mon visage... Y’en a qui ont peur de rien, faut croire. Quand j’attends un homme d’expérience et de terrain capable de faire taire une révolte de sa simple présence, le seigneur (s’il existe) m’envoie un type avec un chignon s’attirant tous les ennuis à trois kilomètres à la ronde...

    Décidément, Grey Terminal aura ma peau.

    « Tu es attaché, je suis blessée : on est quitte. Tu resteras comme ça jusqu’à nouvel ordre. »

    Soupirant un bon coup, je sais qu’il est temps d’en venir directement au fait. Mais je sens toujours la douleur parcourir mon cou, et je m’en inquiète un peu. La main sur la nuque, essayant de détendre mes muscles sans que ça n’y change grand-chose, je me tourne vers le samouraï qui n’a pas bougé d’un pouce (et qui ne peut pas vraiment attaché comme il est). Un vague sourire plus tard, qui essaye de se faire rassurant sans vraiment y réussir, je prends la parole :

    « Bref… Qu’est-ce que je te veux ? Je ne sais pas… »

    Je fais mine de réfléchir en croisant les bras sur ma poitrine, une moue sur les lèvres qui en dit long sur mon humeur du moment :

    « Je croise un type qu’a marqué « marine » sur son front, en train de se promener dans le Grey Terminal, je m’attends à ce qu’il ait des pistes ou des soupçons sérieux dans sa manche pour se mettre en danger comme ça…. Mais non, il s’avère que t’es là absolument par hasard, pour un contrôle de routine, un peu comme un touriste quoi !… Je ne sais pas ce qu’il t’est passé par la tête lorsque tu t’es dit qu’habillé comme tu l’étais, tu avais une chance de t’en sortir vivant dans le coin… Absurde ! Et figure toi que ça me fait drôlement chier de m’être mis en danger pour ta pomme, alors écoute bien mon grand… »

    Je m’approche de lui, l’attrape par son tissu et le fixe fermement. Au moins, comme ça, pour sûr qu’il m’écoutera :

    « Quand t’auras réussi à te sortir de tes liens –parce que rêve pas, je ne vais certainement pas te libérer-, t’iras voir les autorités de l’île de Dawn pour leurs dire que l’Homme Chien est fermement décidé à leur péter la gueule, et d’embarquer dans son coup quelques nobles et autres bourgeois, voire même des pauvres types qu’ont rien demandé à personne... Lorsqu’ils te diront que l’Homme Chien est probablement mort, tu insisteras en disant que tu l’as vu. -Ce type est un grand psychopathe qui sait parler aux gens et les brosser dans le sens du poil… ça me ferait drôlement suer qu’il arrive à faire ce qu’il veut- Quand ils te demanderont ou, quand ou comment tu sais ça, t’inventeras une connerie, mais jamais tu ne me mentionnes dans ton discours, tu ne sous-entends même pas qu’on t’a craché l’info. Tu diras ensuite qu’il faut se préparer, ou alors, faire une descente à l’adresse que je vais te laisser sur un bout de papier, le plus tôt possible... Compris ? »

    M’écartant de lui, je remets ma capuche sur ma tête et tourne les talons.

    « A la prochaine, Yoru. »

    Hrp : Désolée du retard ! J'espère que ça te va...


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 30 Juin 2013 - 20:17, édité 1 fois
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" Attends... maintenant que j'ai vu ton visage, je me dis que tu n'es pas une gamine, en fait... c'est fou ce que c'est trompeur, la cape ! Autant pour moi, je ne t’appellerai plus "gamine" ! Hé, tu m'écoutes ? Ah non, elle s'en fout de ce que je raconte... Attends ! Non, elle se casse... "

Se redressant brusquement sur ses pieds, Yoru poursuivit la jeune femme en sautant à pieds joints, parvint à la dépasser et à s'interposer entre elle et la porte. Il tenta de lever les bras en signe d'apaisement mais, toujours piégé dans son drap, ne réussit qu'à se déséquilibrer et à s'étaler au sol. Il se releva vivement en se contorsionnant avant que la belle rousse n'ait le temps de lui marcher dessus pour continuer sa route.

" Je sais que je t'ais pris la tête tout à l'heure -ok, ok, pardon, mauvais choix de mots, je recommence- Je sais... que sommes parti du mauvais pied tous les deux, j'en suis désolé. Tu m'es venu en aide et même si je ne me souviens plus de ce qui s'est passé, je t'en remercie. Mais j'ai encore besoin de toi. Tu sembles extrêmement bien renseignée sur les rebelles. A la place d'un nom et d'une adresse, je préfèrerais que tu prennes le temps de me dire tout ce que tu sais vraiment sur eux. Plus j'en saurais, plus j'éviterais de me mettre dans de beaux draps -il baissa les yeux sur ses liens, ajouta après une seconde de réflexion-... encore. "

Sous la capuche, Yoru devinait les yeux furibonds qui le toisaient. Il se dépêcha d'enchainer :

" Si Goa apprend que des habitants de Grey Terminal trament une révolte et envisagent de s'en prendre à des nobles, les autorités voudront donner l'exemple. Les troupes de la cité haute viendront effectivement réprimer le mouvement mais ils ne se contenteront certainement pas d'arrêter ton homme-chien. Ils risquent plus probablement de se livrer à un liquidage en règle des rebelles et même des innocents qui traineront dans le coin. Les seuls gagnants dans cette histoire seront les marchands d'esclaves qui pourront en profiter pour récolter de la marchandise parmi les survivants. J'ai une autre solution. Il y a une base de la Marine à Fuschia, je devrais y trouver d'autres membres de l'élite -bah ça va, fais pas cette tête. Je sais que c'est pas évident, mais je fais vraiment parti de l'élite...- Avec un petit groupe de 4 ou 5 marines bien entrainé et habitués à patrouiller dans Grey Terminal sans se faire remarquer, je pourrai agir discrètement et capturer la tête du complot. Les sous-fifres comme Frack n'oseront rien faire sans des chefs pour les guider. "

Le Samouraï reprit son souffle après cette tirade, espérant que ses mots sonneraient suffisamment justes aux oreilles de la jeune femme.

" J'ai bien conscience que l'aide que tu m'apportes te met en danger alors voilà ce que je te propose. Venez avec moi à Fuschia, toi et ta famille. Vous y serez en sécurité le temps que je capture les rebelles. Et après l'opération, si la vie à Fuschia ne vous convient pas, je vous accompagnerai moi-même sur une autre île. "

Après un instant de silence, le marine s'écarta d'un petit bond, laissant le chemin libre à la jeune femme. Elle avait le choix. Lui venir en aide ou quitter la pièce en le plantant là.
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    « J’ai à faire… Retrouvons nous là-bas, plutôt. Je te dirais tout ce que je sais. »

    Je tourne pour de bon les talons, notant le point de rendez-vous pour moi. Fushia ? Ce n’est pas très loin pour qui connait un peu le coin. J’y serai en quelques heures si je me dépêche de récupérer les quelques affaires dont j’ai besoin pour partir de Grey Terminal. Principalement, les quelques plans d’armes et enseignements que Sid m’a apporté. Je pousse la porte du médecin, file dans la rue en compagnie de Bee. Capuche rabattue sur ma tête, je me fonds dans cette foule de monde pour me diriger vers le Grey T., avec la ferme intention de ne plus jamais y retourner…

    *

    « YORU ! »

    Ma voix tonne à travers les barreaux de la cellule dans laquelle je me trouve. Seule. Telle une furie en cage, je tourne et tourne, et m’agrippe à l’acier pour continuer à passer ma colère. Nous nous sommes quittés quelques heures plus tôt -cinq, tout au plus- et Yoru me retrouve deux fois plus irrité qu’à mon départ. Je prononce son prénom comme un juge applique une punition : je suis terriblement en colère. Et elle est perceptible pour celui qui rentre dans la caserne marine de la petite ville de Fushia.

    « TES IDIOTS DE COPAIN M’ONT ENFERME ICI ! FAIS-MOI SORTIR !!!
    - SILENCE !
    - TU ME REDIS DE ME TAIRE ENCORE UNE FOIS ET JE T’ARRACHE LES MAINS, COMPRIS ?!
    - Ah ! Oui madame. Pardon madame. »

    Le marine chargé de me garder recule d’un bon pas, tandis que son supérieur se tourne vers le samouraï pour enfin prêter attention à lui.

    « Monsieur… Elle est avec vous ?
    - BIEN SUR QUE JE SUIS AVEC LUI ! JE VOUS L’AI DEJA DIT ! »

    Sans même prêter attention à mes vociférations, l’homme continue à s’adresser au gradé en face de lui, un petit sourire bienveillant aux lèvres en tentant d’expliquer calmement le pourquoi du comment tout le monde en est arrivé à m’enfermer dans une prison :

    « Nous avons eu quelques problèmes avec votre amie, en fait. De comportement surtout. Elle est arrivée dans nos locaux en prétextant vouloir vous voir alors que nous ne savions pas que vous étiez dans le coin. Nous avons pensé à un piège… Comprenez, avec le Royaume de Goa juste à côté, nous ne savons jamais sur quoi nous pouvons tomber. Puis, elle s’est énervée en hurlant qu’il y avait de gros problèmes et que nous devions absolument vous retrouver. Nous avons pensé ensuite qu’elle était saoule et nous l’avons mise en cellule de dégrisement. Elle nous a cognés pour se libérer mais nous avons réussi à la maitriser… Nous étions douze. Huit d’entre eux ont fini à l’infirmerie. Vous êtes tombés sur une sacrée furie.
    - AAAAARGH ! ELLE M’A MORDU ! ELLE M’A MORDU ! »

    Le marine détale comme un lapin en se tenant le bras. Moi, je pousse un long soupir, recrechant le morceau de tissus que j’ai entre les dents en tentant encore de sortir de la cage ou je me trouve, m’agitant contre les barreaux en les secouant. J’appelle encore. J’appelle le samouraï pour qu’il me retrouve, pour qu’il sache tout ce qu’il a manqué. J’aurais mieux fait de ne pas repasser par la case Grey T. Oh ça. Grand mal m’en a pris. D’ailleurs, lorsqu’il s’approche pour m’écouter enfin, il ne peut qu’observer l’absence du canard qui m’accompagne partout. Absence mystérieuse, surtout lorsque l’on sait que Bee ne me quitte jamais d’une semelle en temps normal :

    « Je me suis trompée ! Frack n’est pas aussi idiot que je ne le pensais ! Il m’a balancé ! Il m’a reconnu ! J’ai voulu repasser récupérer mes affaires, mais ils m’attendaient, ils ont voulu me tendre un piège pour m’empêcher de m’enfuir et de parler… J’ai réussi à m’échapper, mais ils ont eu Bee ! Il faut aller le sauver, tu m’entends ?! Si jamais… Si jamais ils trifouillent dans ses circuits, ils pourraient le dérégler ! Je ne veux pas que mon canard se mette à faire des choses qu’il ne ferait jamais en temps normal ! Tu dois le sauver ! »

    S’il écoute bien, il pourra entendre du désespoir dans ma voix. Ce n’est pas qu’une question de réglage. C’est également une question d’amitié. Je ne peux pas supporter l’idée que mon plus grand ami soit loin de moi sans mon consentement. Encore moins qu’il soit aux mains d’un fou dangereux ayant des désirs mégalomaniaques. Tendant la main et attrapant le samouraï par son kimono, je le colle vivement contre les barreaux pour le regarder droit dans les yeux, l’air agressif et déterminé à le bouffer s’il ne m’obéit pas :

    « ET SORS MOI D’ICI ! »


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Dim 30 Juin 2013 - 20:16, édité 1 fois
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" Bah Lilou... qu'est ce que tu fous derrière des barreaux ? "

La mine perplexe, le samouraï observait la jeune fille aux cheveux roux hurler à l'erreur judiciaire. Il se grattouilla un instant le menton puis, voyant l'ardeur mis par la demoiselle à secouer les barreaux, se pencha vers le gradé près de lui :

" Heu... murmura-t-il à son oreille, vous êtes sur que les barreaux sont solides ?
- Oui, répondit le marine avec un petit sourire, ça ne risque rien. Normalement....
- D'accord. T'inquiète Lilou, lança le samouraï en se redressant, je m'occupe de tout. Ah, et pour ta gouverne, si je suis en retard et que tu es maintenant dans cette situation c'est que j'ai galéré pendant plus d'une heure à me libérer de tes foutus draps. C'est fou ce que tu fais bien les nœuds... Quant à toi l'ami, ajouta-t-il à l'adresse du soldat du rang qui se chamaillait avec Lilou, ne t'approche pas trop d'elle si tu veux rester entier. Crois-moi sur parole, elle n'est pas bien épaisse mais elle a de la ressource..."

D'un signe au gradé, Yoru incita ce dernier à lui expliquer comment tout ceci était arrivé. Ensuite, il écouta avec attention les terribles nouvelles que lui apportait la rousse.

" Il faut agir vite, conclut-il une fois que la jeune femme eut fini. Caporal, j'ai besoin de parler au chef de la base. "

Mater cette rébellion allait être plus difficile que prévu. Tandis que le caporal quittait les prisons, Yoru le suivit avec le drôle de sentiment d'oublier quelque chose, un détail qui lui échappait... C'est alors que la main de Lilou surgit d'entre les barreaux pour le saisir au col.

« ET SORS MOI D’ICI !
- Hum... ah oui. Soldat, ouvrez la porte, elle est bien avec moi. De quoi ? Elle vous a mordu ? Je vous avais dit de la laisser tranquille... Maintenant, libérez là ou je pense qu'elle vous bouffera tout entier. Ou elle me bouffera moi, corrigea-t-il après un coup d’œil à la mine de Lilou. Et entre nous, je n'aimerai pas vraiment ça... »

~~ ~~

Quelques minutes plus tard, Lilou et Yoru étaient réunis dans le bureau de Tommy Sauveur, le charismatique chef du QG, et lui exposaient la situation. L'officier accepta aussitôt de les aider.

" En revanche, expliqua-t-il, mon aide sera assez limitée. Nous avons l'interdiction de nous mêler des affaires de Goa. Je ne peux que vous fournir un guide ainsi que des informations provenant d'indics dignes de confiance.
- Je m'en accommoderai. Je vous demanderais aussi d'assurer la protection de Lilou.
- Évidement, acquiesça le Sauveur tout en se demandant comment protéger une telle furie. "

Le samouraï posa alors une main sur l'épaule de la jeune femme :

" Je m'occupe de récupérer Bee, essaya-t-il de la rassurer, ne t'en fais pas. "

~~ ~~

Quelques heures plus tard, alors que la nuit tombait sur Grey Terminal, une silhouette se faufila jusqu'à une ruelle déserte. Là, après s'être assurée que personne ne l'espionnait, elle dégaina un sabre et découpa un rectangle dans le mur d'une maison en torchis aussi facilement que si la paroi avait été en papier. La silhouette rengaina, rattrapa le rectangle avant qu'il ne tombe, le posa délicatement au sol et se faufila dans l'ouverture. Elle déboucha ainsi dans une petite pièce sombre modestement meublée d'une table et de quelques chaises. Prudente, elle attendit quelques instants pour vérifier qu'elle était seule puis se remit furtivement en mouvement.

D'après les informations des indics, les rebelles continuaient à rechercher Lilou et le marine qu'elle avait aidé dans Grey Terminal. Trop occupés par cette traque, ils n'envisageaient pas d'accélérer leur plan d'attaque contre Goa. Yoru avait donc décidé de se concentrer sur le sauvetage de Bee pour le moment.

Le canard, toujours d'après les indics, avait été récupéré par un homme nommé Sid. Lilou avait immédiatement réagi en attendant ce nom et avait fourni beaucoup d'informations à propos de cet homme. Selon elle, il y avait de fortes chances pour que Bee soit gardé dans un des souterrains courant sous la maison de Sid.

La lumière de la lune tombant de l'une des fenêtres éclaira un instant la silhouette, révélant le visage de Yoru sous la capuche d'une cape grise rapiécée avant que le samouraï ne disparaisse de nouveau dans les ténèbres d'un escalier menant au sous-sol de la maison de Sid. Attentif à ne pas faire le moindre bruit, il était fermement décidé à retrouver le canard de Lilou.



Dernière édition par Sengoku Yoru le Dim 8 Sep 2013 - 17:43, édité 1 fois
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    HAYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

    Poing fermé et en avant, je le sens s’enfoncer dans les côtes apparentes de ce bon vieux samouraï qui ne me voit pas surgir de l’ombre. Mais emporté dans mon élan, nous dévalons les escaliers menant vers la cave de ce bon vieux Sid dans un fracas sans nom. Lorsque nous nous arrêtons enfin, moi, bien amortis par Yoru, je me relève, toute pimpante, et le pointe du doigt avec une fougue et une volonté palpable :

    T’as cru que tu pouvais te débarrasser de moi comme ça, hein ?! Il aurait mieux valu me mettre du plomb au pied et me couler !

    Un sourire triomphant s’affiche sur mon visage, je le saisis par le col de son kimono et lui parle, les yeux dans les yeux, avec un air furieux :

    Pas la peine de jouer les héros avec moi, c’est très gentil de ta part, mais c’est mon rôle de le protéger aussi ! C’est mon ami, je te suis forcément ! Et…
    Bon, c’est pas bientôt fini ?

    Nous nous stoppons. Je le lâche et relève les yeux vers le possesseur de cette voix. Devant nous, la joyeuse troupe de grands psychopathes nous regardent, un peu déconcertés. Au milieu d’eux, une silhouette voutée se passe la main sur le visage, capuche rabattue sur la tête. Il soupire, mais quelque peu amusé, il reprend avec une voix que je ne lui connais pas, moins froide et sèche que d’ordinaire :

    Si vous voulez infiltrer un lieu, il faut apprendre à être discret avant ça.
    Ah merde… Désolée Yoru. J’ai crié trop fort c’est ça ?
    Entre autre.

    Je me relève et époussète mes vêtements en tentant de garder toute ma prestance. J’en profite pour remettre sur ses jambes le samouraï qui a l’air toujours un peu dans les vapes à cause de notre descente en roulé-boulé. Certes, j’aurais pu y aller doucement, mais droguée à la théine comme je le suis, j’ai du mal à contrôler mes propres mouvements. Ma traversée du petit village jusqu’à Grey Terminal a été un véritable parcours du combattant, sans parler de mon évasion de la base ou l’on me retenait prisonnière/on me protégeait, selon les ordres de Yoru.

    Bon, maintenant qu’on est là, vous me rendez Bee ?
    Tu ne perds pas le nord, la rouquine…
    On s’est pas emmerdé à le capturer pour vous le rendre...
    D’ailleurs, on va plutôt vous capturer aussi.

    Sur ces mots, une dizaine de bras nous saisissent par les épaules et nous balancent dans une petite cage étroite, dans laquelle nous rentrons, bon gré mal gré, à coups de pieds dans les fesses. Sous mes cris de fureur, et ceux, plus virils, du samouraï qui tente quand même de s’échapper, en vain.

    Bon, ok. Nous sommes vos prisonniers, mais qu’est-ce que vous avez fait de Bee ?!

    Je m’accroche aux barreaux. Sur mes mots, la plupart des membres présent éclate de rire, d’autres pouffent seulement. En tout cas, j’ai l’air d’avoir beaucoup d’humour. Je jette un regard au samouraï en l’interrogeant, mais il hausse simplement les épaules comme toute réponse. Et au milieu de la foule, l’homme chien perce jusqu’à nous et relève sa capuche pour nous laisser l’occasion d’admirer son regard. Il nous parle avec un sourire satisfait, les yeux brillant d’une malice qu’on aurait su dire bonne ou mauvaise…

    Nous savions que vous reviendrez pour venir le chercher.
    Oui, j’ai cru comprendre. Je me disais bien que cette cage n’était pas là avant. J’ai comme l’impression qu’elle n’attendait que nous.
    Exactement.
    Bee, alors !?
    Bee ? Ce cher robot canard est un présent pour la haute noblesse de Goa. Ils seront ravis de l’avoir. Ça sera une surprise explosive…
    Vous l’avez vendu ?
    Non. Donné.
    Donné ? Hé ! Vous êtes gonflés ! On ne donne pas les amis des autres, c’est dégueulasse !
    Et piégé.
    Piégé ?!
    Oui. Avec une bombe.
    Vous avez piégé mon ami ?!
    Comme je disais, une surprise explosive.
    VOUS L’AVEZ PIEGE ?!! JE VAIS VOUS DEFONCER ! VOUS ENFONCER LES YEUX DANS LES ORBITES ! VOUS CASSEZ LES DENTS, ESPECE DE à$£^?@ !
    Maintenant, permettez… Nous allons regarder le feu d’artifice d’un endroit plus approprié…

    Yoru m’intime de me taire d’un regard sévère. Je le fais, serrant les dents de colère en tentant de mieux m’installer dans cette cage étroite. Les hommes encapuchonnés sortent de la cave tour à tour, remontant vers l’escalier que nous avions emprunté sur les fesses, Yoru et moi. Une fois la salle vidée et les bruits des pas éloignés, je choppe le marine à mes côtés par le col de son kimono et le secoue dans tous les sens en hurlant :

    YORU ! SORS-NOUS D’ICI !!! T’ES UN SAMOURAI, NON ?! JE NE SAIS PAS ! FAIS UN MIRACLE !!!

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" Lilou... Lilou... Lilou ! "

Le samouraï tenta d'attraper la jeune femme, parvint à la saisir par les épaules et à la maintenir tant bien que mal le temps qu'elle se calme. Vous vouliez du miracle ? Et d'un !
Restait le plus important, se sortir de cette situation désastreuse. Collés l'un à l'autre, Yoru et Lilou avaient bien du mal à se déplacer dans la cage où les avaient jeté les rebelles. Vraiment petite, cette dernière était constituée de deux plaques de métal, formant le sol et le toit, reliées entre elles par des barreaux assez espacés.

" Je ne peux rien faire si tu remues comme ça. Bon, je vais bouger, essaye de te coller contre mon dos. Aie ! Mon œil ! Voilà.. parfait ! Ne bouge plus ! "

De deux trois coups d'épaule, le samouraï parvint à faire basculer leur prison de façon à ce que les barreaux se retrouvent contre le sol. Ignorant les grognements de Lilou, il posa alors ses pieds par terre, de part et d'autre d'un barreau, attrapa ce même barreau des deux mains et prit une grande inspiration. Puis, faisant la preuve de la grande force physique des samouraïs, il souleva la cage jusqu'à ce que le barreau arrive presque au niveau de son entrejambe. Pas hyperpratique, surtout avec Lilou bloquée entre son dos et l'autre côté de leur prison, mais il pouvait maintenant se déplacer en portant la cage.
Ce qu'il fit immédiatement, tentant quelques pas un peu hésitants avant de se mettre à trottiner avec plus de vitesse, inclinant un peu sa charge pour que Lilou ait une meilleur visibilité.

" Lilou, voici le plan. On leur fonce dessus et je les marave pendant que tu les fouilles pour trouver la clé. Par contre je vois rien, alors il faut que tu me guides. C'est parti !"

S'engageant dans l'escalier, le samouraï gravit les marches aussi vite que possible avant de déboucher dans la pièce du dessus, la colonne des rebelles juste devant lui.

" Samouraï Tortue Lilou Shoot ! "

Donnant toute la puissance de ses jambes, Yoru prit encore plus de vitesse pour percuter ses cibles. Il y eut plusieurs grognements et cris de douleur, notamment pour le dernier de la colonne qui encaissa directement la cage et le premier qui, emporté par les autres, se prit de plein fouet le mur d'en face.
S'en suivit un sacré bordel durant lequel Yoru distribua autant de coups de pied qu'il put sans se vautrer pendant que Lilou, tendant les bras à travers les barreaux, distribuait des patates et tachait de repérer celui qui avait la clé. Elle le localisa soudain et le signala au samouraï qui le prit en chasse, lui courant après dans la pièce en suivant les instructions de sa collègue. Ils réussirent finalement à le bloquer contre un mur et la jeune femme put se saisir de la clé.

Avant que les rebelles n'aient repris leurs esprits, Yoru reposa la cage au sol, ouvrit la porte, bondit à l'extérieur et se rua vers le fou qui lui avait subtilisé ses sabres. Il l'assomma d'un coup dans la tempe, récupéra ses armes et les pointa vers le reste de la troupe qui se relevait péniblement.

" Bon, les gars, tout à l'heure la délicate demoiselle vous a promis un certain nombre de désagréments. Alors vous allez bien rapidement nous dire où se trouve Bee ou je la laisse s’exécuter. En lui filant un coup de main, au passage. "


Dernière édition par Sengoku Yoru le Dim 8 Sep 2013 - 17:44, édité 2 fois
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    Euh, Yoru…

    Je tire sur la manche du samouraï avec un petit sourire crispé. Regardant tour à tour nos adversaires, et la risette satisfaite de l’homme chien au milieu d’eux, je commence doucement à réaliser la situation. Doucement, oui. Mon audace de tantôt a disparu, laissant place à une certaine angoisse. Moins à l’aise, même cachée derrière la stature imposante de Yoru. Quand tout ça sera réglé, et seulement si on s’en sort en un seul morceau, je ne remettrai plus les pieds sur l’île de Dawn, excepté avec une armée pour me protéger…

    C’est-à-dire que… Enfin, tu sais, frapper sur deux trois types à l’occasion en étant super énervé, c’est plutôt simple, tu vois. Là, j’ai… Disons… Disons que je ne suis pas encore assez énervée pour m’en faire toute une bande armée jusqu’aux dents et… Enfin… J’ai une meilleure idée, donc, si tu veux bien arrêter de menacer ces messieurs…

    J’appuie sur son bras avec toujours ce même sourire, et avant qu’il ne puisse me demander les tenant et les aboutissant de mon plan, je le pousse violemment contre la taule de la bâtisse. L’on entend un craquement sinistre, avant que la paroi ne cède purement et simplement sous la force de l’impact, embarquant une partie du toit de fortune qui tombe sur quelques sbires et le bélier-samouraï. Je n’entends qu’à peine les cris et les « aie » de Yoru, qui, à peine couché, tente déjà de se relever sous la taule... Avec une mine piteuse, je m’excuse de le malmener autant depuis le tout début de notre rencontre. Je finirais peut-être par lui dire que je l’aime bien. Par le remercier même… Mais pour l’instant…

    Désolée Yoru ! VRAIMENT DESOLEE…

    Le sable, la boue et la poussière se soulèvent et s’épaississent dans l’air déjà crasseux…

    ON DECAMPE !

    Les hommes se couvrent le nez, mais l’homme chien crie dans la pièce. Il ordonne d’agir, de ne pas nous laisser nous enfuir, de ne pas nous laisser compromettre son plan… Mais je prends déjà les jambes à mon cou, et alors que Yoru tente de se relever, je l’attrape par le col de son kimono et le traine de toutes mes forces pour courir comme une proie traquée par le roi de la savane. N’écoutant que mon instinct de survie, je ne me stoppe que deux secondes pour laisser le samouraï se remettre sur ses jambes, avant de le tirer par le bras et le pousser à courir comme un dératé.
    Les ruelles sombres du Grey Terminal voient passé nombre d’énergumènes. Mais jamais des comme nous, poursuivies par des bandits qui crient et jettent vers nous tout ce qu’ils peuvent avoir sous la main. Les quelques personnes encore éveillées s’écartent, les autres se font renverser. Le chemin est semé d’embuches mais notre destination est claire, tandis que se dessine au loin la muraille séparant le Grey Terminal du reste du royaume…

    Je sais que capturer l’homme chien était une priorité pour toi, Yoru, mais il y a plus urgent encore que ce type. Disons, un canard de quatre mètres avec une bombe se rendant chez le Roi de Goa… Mais maintenant, j’ai une question pour toi…

    Me baissant pour éviter une brique qui aurait pu m’ouvrir le crane et répandre ma cervelle sur la boue, je reprends là où j’ai laissé Yoru quelques secondes plus tôt :

    Comment est-ce qu’on passe de Grey Terminal au Royaume de Goa sans voler et poursuivi par une bande de criminelle ?

    Poursuivi par une vingtaine de bonhommes, armés, énervés, traquant deux zouaves qui tentent une traversée vers la haute ville… Il me semble impossible que les gardes nous laissent simplement passer. J'entends déjà le glas du massacre à venir, même si j’espère encore ne pas mourir aussi bêtement…

    Tu as deux minutes pour me répondre !
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Yoru coupa sa course dans un long dérapage, attrapa le col de Lilou.

" LILOU AIR FOR... "

Il se stoppa, observa les murailles, immense mur en pierre éclairé au sommet par les feux jalonnant le chemin de ronde, puis jeta un coup d’œil à la jeune femme à côté de lui avant de se raviser. Pas sûr que Lilou apprécie l'atterrissage s'il s'avisait de la balancer dans la ville haute.
Les gus derrière eux se rapprochant dangereusement, les deux compères reprirent leur course pendant que le samouraï réfléchissait activement à une meilleure solution. La Marine n'ayant aucun pouvoir à Goa, les gardes de la porte allaient certainement leur interdire le passage.

Yoru attrapa soudain la main de Lilou, bifurqua brusquement dans une ruelle si petite qu'ils ne pouvaient y circuler côte à côte. D'abord, semer leurs poursuivants. Tout en faisant signe à la jeune femme de poursuivre, le samouraï se retourna et dégaina l'un de ses sabres d'un geste fluide. En quelques tailles rapides, il trancha la tôle alentour, des grincements de plus en plus nombreux au fur et à mesure de sa découpe indiquant que les maisons n’appréciaient pas le traitement. Il continua son travail tout en reculant vivement. Les rebelles surgirent tout à coup à l'entrée de la ruelle, se précipitant pour lui tomber sur le lard mais obligés de se placer à la queue leu leu. Yoru se stoppa, attendit qu'ils ne soient plus qu'à quelques mètres avant de parachever son œuvre d'un dernier mouvement élégant de sabre qui faucha un pilier de bois soutenant un balcon.
Les murs encadrant la ruelle se mirent brusquement à onduler, stoppant la cohorte de bandits qui levèrent les bras pour se protéger en comprenant ce qu'il se passait.

Puis tout se figea et les rebelles se redressèrent prudemment.

" C'est tout ?
- Non... Vous auriez dû tout vous prendre sur la tronche normalement, expliqua le samouraï en se grattant la tête d'un air perplexe. Lilou a bien réussi, elle...
- T'as foiré ta dernière stratégie, samouraï ! On va te buter !
- Peut-être que si je coupe ce pilier là... "

Le second essai fut le bon et les murs s'écroulèrent dans un certain tintamarre sur les bandits qui se retrouvèrent écrasés sous les décombres. Avec un peu de chance, des gardes allaient venir voir ce qu'il se passait avant que les rebelles n'aient le temps de se dégager de là et de déblayer la rue. Ramassant le fusil de l'un des ensevelis, Yoru reprit sa course, retrouva Lilou qui l'attendait un peu plus loin et laissa cette dernière le conduire jusqu'à la muraille, à bonne distance de toute porte et surtout des bandits.

Une fois au pied du mur, il jeta un œil vers le sommet tout en retirant son haut de kimono.

" Lilou, je ne vois qu'un seul moyen pour atteindre Goa. Je ne pourrai pas me défendre pendant ce temps alors je te laisse le fusil au cas où on nous repaire. Évite de buter les gardes de Goa, ça nous faciliterait la tâche une fois de l'autre côté. Ah, au fait, il va falloir que tu t'accroches parce que je vais aller assez vite. Vas-y, monte sur mon dos. "

Sans être tout à fait sûr que la jeune femme ait compris son plan, le samouraï l'arrima du mieux qu'il put contre lui en l'attachant avec d'épaisses lanières coupées dans le haut de son kimono. Puis, saisissant une de ses armes dans chaque main de la même façon que des bâtons de marche, lame vers le bas, il visa la roche de la muraille et y enfonçant prestement un sabre.

" Un épéiste suffisamment entrainé peut trancher la roche... "

D'une impulsion, il s'éleva alors pour planter son deuxième sabre un peu plus haut. Puis, dégageant le premier du mur, il recommença la manœuvre, s'aidant de ses pieds pour se stabiliser.
Par bonds successifs et en se servant de ses armes comme prises, il grimpa, prenant de plus en plus de vitesse au fur et à mesure qu'il s'habituait au mouvement.

Le haut du mur était encore loin, mais il l'atteindrait assez rapidement s'il pouvait maintenir la cadence.

" Dis, Lilou, lança-il à sa passagère cramponnée à lui, comment retrouve-t-on un canard de quatre mètres avec une bombe dans le corps dans une ville de plusieurs millions d'habitants ? Tu as jusqu'au somment pour me répondre ! "


Dernière édition par Sengoku Yoru le Dim 8 Sep 2013 - 17:46, édité 1 fois
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    Tu n’écoutes pas ?

    Pan !

    Touché !

    J’arme mon fusil d’un mouvement de main habile, tentant comme je peux de me maintenir à Yoru, d’éviter d’être balloter dans tous les sens, pendant son ascension. On peut admettre une chose : Yoru est malin, plein de ressources. Comme disait la vieille cuisinière du village : « toujours avoir un samouraï a porté de main, c’est toujours utile »… A moins qu’elle parlait simplement d’ail. Mais bref, passons. Je vise et je tire en m’imprégnant des mouvements qu’effectuent mon corps. Les balles n’atteignent que des jambes ou des épaules pour l’instant, ne blessant que légèrement pour retarder la suite et éviter tous assauts.

    Chez le Roi. On fonce chez le Roi de Goa. Avec un peu de chance, il n’est pas encore arrivé et on le court-circuite. Et si jamais il est déjà à l’intérieur, on rentre en force : on tabasse tout le monde et on récupère le canard !

    Yoru me lance un regard septique, plantant à nouveau son sabre dans la roche. A quelques mètres du sommet, j’ai au moins donné notre destination. Néanmoins, nous constatons tout deux que nous n’avons pas fait le plus dur pour l’instant.

    Bon, ok, on ne tabasse pas tout le monde. Mais faut trouver un moyen d’entrée, et aucun de nous deux à la tête d’un quelqu’un pouvant se faire inviter par Messire le Roi de Goa, voyez…

    Nous sommes en haut. Yoru me hisse en évitant les projectiles qui lui sont envoyés à la figure. Le raffut fait en bas attire les gardes qui tentent de calmer l’émeute se formant aux portes de Goa. Le Grey semble se soulever avec tout le bruit fait, pourtant, ce n’est qu’une poignée d’hommes cherchant à en finir avec un Samouraï et une rouquine. Je me remets sur mes jambes et suis Yoru qui s’est déjà remis en mouvement. Il défonce une porte d’un coup de pied pendant que je le suis de près :

    Il y a une rumeur…

    Il me demande de lui en dire plus pendant que nous entrons dans une tourelle pour nous mettre à dévaler les escaliers quatre à quatre. Sans prêter attention à quelques gardes qui tentent de nous arrêter en nous demandant ce que nous faisons là et qui nous sommes, nous poursuivons notre conversation en poussant des épaules et des coudes ceux qui veulent s’interposer. Nous n’avons pas le temps, et j’entrecoupe ma déclaration de « nous allons sauver le roi ! » plein d’entrain qui ont vite fait de décontenancer nos vis-à-vis. Nous n’avons de toute façon pas l’air de criminels vraiment recherchés : malgré sa tunique déchirée, le Samouraï reste noble. Et moi, je suis une petite fille frêle équipée comme une ingénieure qualifiée. Qui nous se soucierait de nous, vraiment ?

    Sous la ville de Goa, il y a des sous terrains. Des anciens accès d’esclaves, laissés à l’abandon mais toujours en fonction. Ils mènent aux grandes maisons de la haute ville… Probablement jusqu’à celle du Roi, j’imagine…

    Si la rumeur dit vraie, alors c’est une aubaine pour nous. Si elle dit faux, nous nous perdrons dans des dédales de tunnels semblables, le monde au-dessus de nous s’effondrera et nous mourrons de faim au bout de quelques heures… Oui, oui.

    Viens par-là.

    Je tire l’homme par le bras et l’amène vers une bouche d’égout que je soulève en faisant levier avec un tournevis et avec son aide. Penchés tous deux dessus cette gueule noire et peu rassurante, de laquelle s’élève une odeur nauséabonde, nous ne savons pas quoi en penser. Yoru semble incrédule devant cette rumeur.

    On tente ?

    Il hausse les épaules, comme pour acquiescer. Mais quand j’y pense, c’est soit ça, soit rentré en force dans le château. Et vu que cette proposition a déjà été refusée tantôt :

    Après toi !

    Tapant dans le dos du Samouraï, je le pousse dans le trou sans ménagement. J’entends son cri sur quelques mètres avant qu’il se réceptionne dans les sous terrains. J’ai droit à un commentaire sur l’odeur apparemment dérangeante même pour un homme comme Yoru, mais n’écoutant que mon courage, je saute et atterris quelques mètres plus bas sur l’homme d’arme qui amorti ma chute. Il s’écrase dans de la boue avec moi sur son dos. Je me remets sur mes jambes et l’aide à faire de même.

    Merci Yoru.

    Avec un sourire et sans prendre la peine d’enlever la boue de mes chaussures et de mes vêtements, qui reviendra après quelques mètres dans ces passages, je regarde à gauche puis à droite. J’essaye de rester logique : aller vers là où se situe le château. Je ne connais que peu Goa, mais les bâtiments du roi doivent être dans la haute ville, la noble ville, doit être le plus gros château comme le plus beau, également le plus évident sur une carte. Déjà prendre la bonne direction, c’est-à-dire la plus éloignée d’où nous sommes désormais, Edge Town.

    Disons… par-là ?
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Petite pensée pour Serena et la base G-4 de la part de Yoru qui jetait un regard blasé à la boue collée à ses vêtements tandis qu'une question existentielle lui taraudait l'esprit : allait-il terminer dans des égouts à chacun de ses passages de grade ?
Comme ce n'était pas vraiment le moment de philosopher, il laissa cette interrogation de côté et se remit en route, suivant dans le boyau tortueux une Lilou qui traçait son chemin avec une confiance étonnante au vue de la situation.

Si quelques fissures dans le plafond laissaient filtrer un peu de la lumière de la lune, la pénombre des égouts était tout de même particulièrement épaisse ce qui retardait leur progression. Le samouraï admira la détermination et le courage de la jeune fille qui continuait inlassablement sa route malgré le risque de se perdre et de ne jamais retrouver son chemin.

A l'intersection suivante, ils se trompèrent d'ailleurs de route et débouchèrent dans un cul de sac : une grande salle vide au sol marécageux et pleine de détritus. Vide de toute présence humaine, en tout cas, mais pas des rats qui pullulaient parmi les immondices éparpillés un peu partout.
Les animaux, dérangés dans leur festin, levèrent la tête pour évaluer le danger tout en reculant prudemment.

C'est alors que le samouraï eut une idée. Avec des gestes lents pour ne pas effrayer les rongeurs, il attrapa un objet attaché à l'un de ses fourreaux : un sabre de la taille d'un grand crayon. Il le fit tourner entre ses doigts, dégaina doucement la lame tout en captant un rayon de lumière pour qu'elle soit bien visible, en particulier le pommeau au forme de tête de rat blanc.

Les rongeurs eurent alors une réaction très certainement étrange aux yeux de Lilou : il s'approchèrent lentement et s'inclinèrent devant Yoru. Le  visage ébahi de la jeune femme fit sourire le samouraï.

" C'est une longue histoire, éluda-t-il. "

Puis il se pencha et se mit à graver dans le mur de la salle, à hauteur de regard pour les rats, un certain nombre de dessins : un château, un bonhomme avec une couronne, un canard. Il désigna ensuite Lilou, lui même et les conduits alentours et tourna en rond plusieurs fois en haussant les mains en signe d'impuissance.

Aussi incroyable que cela puisse paraître, les rats semblèrent comprendre. Quelques uns hochèrent la tête et s'engagèrent dans un conduit proche, adressant aux humains des signes de pattes pour qu'ils les suivent. L'un d'entre eux apporta même une torche que le samouraï alluma avec reconnaissance avant de suivre le mouvement avec Lilou.
Les deux comparses venaient de se trouver des guides.

Le groupe de rats trottina devant eux dans les conduits sombres et puants des égouts de Goa, se retournant de temps en temps pour vérifier qu'ils étaient bien suivis. Au bout d'un moment, ils quittèrent les tunnels odorants pour d'autres plus sommaires et tapissés de terre. Surement les chemins d’esclaves de la rumeur de Lilou.

Il arrivèrent finalement dans un cul de sac. Une échelle au mur permettait d’accéder à une trappe assez loin au-dessus de leurs têtes. Yoru remercia les rats qui disparurent dans un dernier salut et commença l'escalade de l'échelle, suivi de près par Lilou. La trappe s'ouvrit en grinçant légèrement et ils sortirent à l'air libre, le samouraï prudemment accroupi hissant la jeune femme au milieu de ce qui semblait être un tas de buissons. La fraicheur de la nuit était agréable après la puanteur des égouts.

Rampant lentement hors de leur cachette, Yoru détailla les environs : ils se trouvaient au beau milieu d'immenses jardins de fleurs et d'arbres artistiquement taillés. Un peu plus loin devant eux, masquant une bonne partie du ciel, s'élevait un grand bâtiment de marbre, d'or et de pierreries. Surement le palais du roi de Goa. La plupart des fenêtres étaient illuminées et de la musique et des rires perçaient la nuit. Sur leur droite, de bonnes odeurs de cuisine sortaient d'un grand pavillon où un bataillon de serviteurs préparait et emmenait des plats tous plus appétissants les uns que les autres. Le ventre de Yoru gargouilla lorsque les délicieuses flagrances de ce festin arrivèrent à ses narines.

" On dirait que le roi donne une fête, murmura-t-il. Il faut qu'on trouve un moyen d'entrer. Bee ne doit plus être très loin !"


Dernière édition par Sengoku Yoru le Lun 19 Aoû 2013 - 18:23, édité 1 fois
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Et bien, j’ai une très bonne idée.

Ce genre de déclaration doit maintenant faire froid dans le dos au Samourai. A raison, puisque depuis le début, chacune de mes idées n’a fait que nous embarquer un peu plus profondément dans un bourbier infâme, au sens propre comme au figuré. Surtout au sens propre maintenant que nous sommes couverts de boue. Me tournant vers Yoru, je lui fais un grand sourire avant de me relever. Oui, pour sûr, mon idée est excellente, infaillible, il verra…


AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! PARDON YORU !

Voilà.

JE PENSAIS VRAIMENT QUE CE TABLEAU DONNAIT SUR UN PASSAGE SECRET, PAS QU’IL ALLAIT DECLENCHER UNE ALARME QUI ATTIRERAIT TOUT LE QUARTIER ET TOUS LES GARDES ! PARDOOOOON !

Lancée dans les longs couloirs du palais avec aux trousses des dizaines de gardes qui nous balancent à la tête des dizaines d’objets contendants : Mon idée était extraordinaire, je l’avais dit. C’était tout à fait mon plan, pour le plus grand malheur de Yoru. Nous zigzaguons dans les couloirs interminables, cherchant à chaque porte la trogne du Roi de Goa, introuvable dans la salle de réception. D’une conversation surprise, nous savions que l’homme avait reçu un présent qu’il devait absolument aller voir. Bee, en l’occurrence. Je sens mon cœur se serrer sous l’urgence de notre situation : d’une seconde à l’autre, je peux perdre mon meilleur ami dans une explosion terrible, qui pourrait embarquer avec lui le Roi d’un royaume qui ne m’a presque rien fait...
Les œuvres d’arts sur notre chemin pâtissent de cette urgence… En esquivant un vase qui m’aurait couté un an de salaire, je bouscule le samouraï qui roule boule et m’embarque avec lui. Nous enfonçons une porte qui donne droit sur un petit salon fort bien décoré. Je fais court sur la description, parce que la seule chose qui nous frappe tous dans notre arrivée pour le moins impromptu, c’est l’immense robot au milieu de celui-ci, devant un Roi plus que satisfait dans sa tenue de soirée. Toutes les conversations se stoppent à notre arrivée, et les trois personnes présentes dans la pièce (Bee, le roi et un de ses valets) nous fixent avec l’air blessé que ces nobles sont trop capables de faire pour qu’on se sente coupable.

La bouche pendante, le Roi s’apprête à lâcher dès l’arrivée de ses sujets un « qu’est-ce que c’est que ce bordel putain de merde » (ou un truc approximativement de ce genre-là), mais je l’interromps en me relevant promptement :

C’EST UNE BOMBE !
Hein ?!
TOUT LE MONDE A TERRE !

Telle une gazelle furieuse, je saute au cou du roi et le plaque sur son tapis fait en soie de papillon de lumière, sous les yeux outrés des gens autour, qui aux mots « Bombe » et « Terre », n’hésitent pas également à se jeter au sol en se protégeant la nuque. Des cris sont poussés dans l’immense pièce où nous sommes, sous les yeux d’un robot jaune bien décoré de ruban rouge qui soupire bruyamment en se passant une main sur le visage.

Dans un silence de plomb, nous n'entendons que le cliquetic d'une sorte d'aiguille qui parcourt un cadran... Le bruit résonne dans le thorax métallique de Bee... Mais pas d'explosion...

L’hybride robot/canard a à peine le temps d’appuyer sur son buste qu’une trappe s’ouvre pour laisser entrevoir un cadran. Un cadran avec une horloge qui tourne et une lumière qui clignote. Dans dix minutes, la bombe sautera... Et autour, des dizaines et des dizaines de fils de toutes les couleurs, enroulés, croisés, coincés dans un Bee complètement pris au dépourvu qui me regarde d’un air affolé. Là-dessus, le Roi de Goa ne doute plus de ma bonne foi. D’ailleurs, il se reprend presque immédiatement, faisant preuve d’un self control parfait :

Vous ! Faites évacuer le palais immédiatement ! Vous ! Préparez mon bunker personnel en cas de Buster Call ! Mettez y mes œuvres d’arts encore en vie, et si jamais il reste de la place, escortez y ma femme ! Vous ! Le samouraï, arrêtez tout de suite cette bombe à l’aide de votre haki, ou de votre mojo, ou de vos chakras, je m’en fous ! Mais je veux que cette bombe soit arrêtée avant que j'aie eu le temps de dire patatra ! Sinon, je vous pends haut et court ! Et vous !...
Oui ?
Lâchez-moi immédiatement ! Vous puez, c’est dégoutant !
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" Hum... "

Yoru observa le roi, Lilou, Bee, les serviteurs et les soldats tout autour de lui dans la pièce. Tout ce beau monde l'observait avec intérêt, plaçant leur foi dans la réputation de puissance absolue des samouraïs. Il ne pouvait pas les décevoir.
Il toisa un instant le grand robot, lui posa une main sur l'épaule pour essayer de le rassurer.

" Salut Bee, moi c'est Yoru. Je vais faire de mon mieux pour te sauver les plumes. D'ailleurs, repasse en mode animal, s'il te plait. Merci. Prêt ? "

Le canard déglutit et acquiesça. Dans la salle, un silence de plomb régnait, lourd de tension. Lentement, Yoru se mit en position, se campant fermement sur ses jambes à moins d'un mètre de l'animal bombe. La salle retint son souffle.
D'un geste vif, Yoru planta deux doigts dans la gorge de Bee.

"CRACHE ! ALLEZ, CRACHE LA BOMBE BEE ! CRACHE ! "

Le samouraï tritura un instant le bec du canard pour tenter de le faire vomir. Il en profita pour répondre à une question existentielle : savoir si les canards avaient une glotte.
Après s'être débattu un moment, le volatil parvint à se dégager en hoquetant mais sans rien recracher le moins du monde. Il jeta un regard dépité à Yoru qui dégaina un sabre.

" Bon. Plan B. Comme Bee. Ou comme Boum, je ne sais pas encore. Bee, tu repasses en mode robot, je tranche tous les fils qui te relient à cette bombe, puis je la balance de toute mes forces par la fenêtre en espérant qu'elle n'explose pas avant d'être assez loin. Prêt ? "

Bee secoua fermement la tête en reculant. Yoru hésita un instant devant cette réaction, revint sur sa décision, rengaina, se  gratta un instant la tête avant de hausser les épaules.

" J'ai fait tout ce que je pouvais, conclut-il.
- Pendez-le !! aboya le roi. "

Le samouraï repoussa négligemment un garde qui tentait de le saisir, posa ses mains sur les épaules de Lilou.

" Cette jeune femme, en revanche, s'y connait pas mal en bricolage. Je suis sûr qu'elle va pouvoir faire bien mieux que moi. "

Yoru céda la place à Lilou qui s'installa devant un Bee à l'air plutôt soulagé.

" Comme elle travaille sur une bombe, qui peut par définition exploser à tout moment, je conseillerais à chacun d'entre vous de quitter la pièce et même le palais pour rejoindre ceux qui évacuent. Dans le calme, si possible, histoire de ne pas perturber notre ingénieuse. "

Certainement à cause du ton tranquille employé par le samouraï, ces paroles mirent un certain temps à imprégner les esprits. Mais quand les visages devinrent encore plus blêmes, indiquant ainsi que les instructions étaient passées, chacun se hâta vers la sortie, roi, courtisans, soldats et serviteurs contournant largement le canard si dangereux.

Comme il ne pouvait rien faire pour désarmer l'engin explosif, le samouraï revint à son champs de compétence. Proche de Lilou, il surveillait le couloir, les fenêtres et le reste de la pièce au cas où il y aient des portes dérobées. Si les rebelles avaient des hommes infiltrés dans le palais, il se tenait prêt à empêcher toute tentative visant à attaquer le canard et sa maitresse.

" Alors, Lilou... tu peux nous sauver ou il va nous falloir un plan B ? "


Dernière édition par Sengoku Yoru le Dim 8 Sep 2013 - 17:42, édité 1 fois
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Mhhhh… Si je coupe ce fil qu’est-ce que ça fait ?

Sans répondre à Yoru qui regarde par-dessus mon épaule avec l’air concentré, j’avance un vulgaire coupe papier en or massif que j’ai trouvé sur un bureau vers un fil bleu. J’en change rapidement pour passer au rouge, puis revenir au bleu. D’un mouvement lasse de l’épaule, je tranche le rouge avec fermeté, trifouillant un peu plus loin pour couper un autre entrelacement de fils blanchâtres… Presque immédiatement après, un bip strident retentit dans la pièce, n’annonçant rien de bon. Me tournant vers le samouraï, je lui lance un regard affolé avant de me saisir de la bombe à pleine main et de la tirer pour la sortir de son antre :

Oh mon dieu ! Oh mon dieu ! Plan B ! Ça va exploser ! Tiens, attrape ça !

Je lui balance le dispositif entre les mimines avant de tourner sur moi-même pour trouver de quoi faire l’affaire. Le bip strident sonne toujours entre les mains de Yoru qui tourne l’engin dans tous les sens  tenter de la désamorcer. Finalement, j’abats sur la bombe une statuette en argent représentant un chevalier en jupette dorée. Le chevalier perd son casque et le réveil de la bombe se brise purement et simplement en deux, sous le regard terrifié du Samouraï qui retient un cri strident. Le verre arrose le sol, s’ajoutant des petits ressors et des éclats de métal… Et rien. Pas d’explosion.

Non je déconne, j’avais déjà coupé la charge.

Un petit rire m’échappe tandis que je balance par-dessus mon épaule la statuette en argent abimée. Bee se retransforme en canard et soupire de soulagement. Puis, nous prenons tous deux le pas vers l’extérieur, refaisant dans l’autre sens ce que nous avons fait pour arriver, regagnant le jardin ou s’est amassée la foule d’invités trop bien habillée. M’approchant à grand pas du Roi, je me plante devant lui toute fière de mon œuvre :

Nous venons de désamorcer la bombe, il n’y a plus rien à craindre…
Ahun… Et… Pouvez-vous par hasard m’expliquer ce que mon homme de main vient de me dire ?
Je ne sais paaas… ?
A propos d’une révolte aux portes du Grey Terminal impliquant les hommes de l’homme chien que nous essayons de mettre sous les verrous depuis des mois ?
Ah, ça ! Euh, non, nous ne pouvons pas vous l’expliquer.
Mademoiselle… Votre compagnie m’est peu à peu insupportable. Vous savez à qui vous parler ? Je suis le Roi du Royaume de Goa, je suis le souverain de ces lieux, et vous me mentez effrontément. Vous avez de la chance de nous avoir sauvé la vie, ici, sinon quoi je vous aurais fait pendre par les pieds et torturer pendant des jours avant de vous tuer. Je sais me montrer reconnaissant, voyez, alors je vais vous sommer, tous les deux, de quitter mon île immédiatement et de ne JAMAIS. Je dis bien JAMAIS. Y remettre les pieds.

Le Roi appuie son regard. Il se tient droit, les mains dans le dos avec un air de psychopathe bouffeur de bébé. En fait, rien qui ne me donne confiance et qui m’oblige à faire profil bas. Un « merci » m’aurait suffi mais je ne jouerais pas à la plus maligne en sa compagnie ce soir…

Me suis-je bien fait comprendre ?
Plutôt, oui…
Vous avez une heure pour déguerpir en vitesse ou je vous fais abattre comme des chiens !

L’homme se tourne vers un autre à ses côtés :

Commandant, utilisez tous les moyens possibles pour abattre cette révolte, qu’elle ne franchisse pas le Grey Terminal. Avant ça, sommez mes convives de retourner festoyer, ma femme a acheté une fontaine de chocolat extraordinaire. Par moment, la fontaine envoie des paillettes d’or sur les convives, n’est-ce pas fantastique ?

Ils s’éloignent tous deux, me laissant seule avec mon canard et un samouraï un peu perplexe :

Désolée Yoru pour tous ces problèmes… Tu sais quoi ? Je n’aime pas du tout ce type, il est méchant.
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Le samouraï, le visage impénétrable, observait les gens de la haute se disperser. Le roi et ses courtisans s'éloignaient vers le palais, les serviteurs vers les cuisines et le Lord Commandant vers le fond des jardins, certainement en direction du bunker du roi ou de la zone où les convives avaient été évacués.

" Lilou ? Je crois que personne ne s'est avisé de nous montrer la sortie de cet immense parc. Je te laisse chercher avec Bee ? Je vais aller me renseigner de mon côté. "

Et avant que le jeune femme ne fasse remarquer que se séparer était débile puisqu'il suffisait certainement de demander aux serviteurs, il la planta là, s'éloignant à grand pas à la poursuite du Commandant.

Le chef de la garde royale marchait assez vite et Yoru mit plusieurs minutes à le rattraper. Tous deux se retrouvèrent alors assez éloignés du palais et on apercevait tout juste les hautes grilles qui délimitaient le parc au bout du chemin bordé de haut arbres qu'ils parcouraient. Autant dire qu'ils étaient seuls au milieu de nul part. Le domaine royal était décidément vraiment vaste.

Lorsque Yoru ne fut plus qu'à quelques pas du lord commandant, ce dernier se retourna brusquement, arme dégainée. Le samouraï esquiva une première attaque en bondissant vivement en arrière, bloqua la seconde avec l'un de ses propres sabres.

" Vous êtes plutôt agile, remarqua le commandant. Qui êtes-vous et pourquoi me suivez-vous ? "

Mais Yoru n'eut pas à répondre, car le soldat de Goa le reconnut l'instant suivant.

" Ah, vous êtes le samouraï qui a empêché l'explosion. Que faîtes-vous ici ?
- Je voulais vous parler de la révolte.
- Pourquoi ça ? Vous avez des informations à me transmettre ?
- Exactement. Je peux vous apprendre l'emplacement d'une des bases de vos cibles et vous décrire certains de leurs chefs.
- Et comment êtes-vous au courant de tout ça ?
- Disons que j'ai eu des problèmes avec ces types. C'est comme ça que j'ai su pour la bombe.
- Très bien... alors je vous écoute.
"

Yoru se mit à détailler tout ce dont il se souvenait à propos des rebelles. Il occulta évidement tout lien entre ces brigands et Lilou dans son discours.

" Je ne pense pas que je trouverai quoique ce soit au lieu que vous m'avez indiqué mais j'ai maintenant de quoi établir le portrait robot d'un certain nombre des lieutenants de l'homme-chien, constata le commandant qui avait rangé son arme pour sortir crayon et papier et prendre des notes. Vous êtes décidément plutôt utile, samouraï...
- Avec ça, vous allez pouvoir faire votre travail sans vous en prendre au Grey Terminal. "

Le commandant leva un regard surpris sur Yoru et éclata de rire.

" Vous êtes donc du genre compatissant ? J'aurais dû m'en douter... J'ai effectivement un bon point de départ mais, si je ne trouve rien, je serai bien obligé... d'aviser. Vous avez entendu mon cher père, notre bon roi, tout à l'heure : il attend des résultats.Vous ne devriez pas être si inquiet pour des moins que rien. Le Grey Terminal est une poubelle qu'il faut de temps en temps nettoyer. "

Le main du samouraï se raffermit imperceptiblement sur la poignée de son sabre qu'il avait lui aussi rangé, histoire de faciliter le dialogue. Lorsqu'il reprit la parole, son ton n'avait cependant pas changé le moins du monde.

" Vous êtes donc l'un des princes de Goa ?
- Vous l'ignoriez ? Je ne consens à vous adresser la parole, depuis tout à l'heure, qu'à cause de l'histoire de la bombe. Vous vous adressez au futur roi.
- Vous vous apprêtez donc, futur roi, à vous mettre à dos une grande partie de votre populace. Pas les nobles que vous chérissez tant, bien sûr, mais une bonne partie d'un peuple qui pourrait représenter un jour un appui solide quand vous deviendrez roi. "

Le commandant se tut, ses yeux soudain calculateurs. Visiblement, le samouraï touchait un point sensible.

" De plus, continua Yoru, vous avez maintenant une description des coupables de l'émeute, les hauts placés au sein de l'organisation de l'homme-chien. Si j'en crois les paroles de votre père, certainement la meilleure piste que vous ayez depuis longtemps. Rien qu'en publiant des avis de recherche, vous les forcerez à se terrer dans leurs trous ou même à quitter l'île. Vous arrêterez les troubles sans même user de la force, le bas peuple vous sera reconnaissant de votre magnanimité, les nobles loueront votre efficacité et le roi sera satisfait de voir le Grey Terminal redevenir calme. Vous serez celui qui est enfin parvenu à bloquer les actions de l'homme chien, vous gagnerez sur tous les tableaux. Vous serez un héros respecté de tous. "

Le silence qui suivit la tirade était tranquillement troublé par le chant des grillons et les bruits de la fête, au loin. Au bout d'une ou deux minutes, le soldat de Goa reprit lentement la parole.

" Vous... avez peut-être raison sur ce point, samouraï. De toute façon, je ne vois pas l’intérêt de mobiliser trop de mon temps pour de vulgaires bandits trainant dans la boue. Puisque cela vous tient à cœur, j'éviterai de m'en prendre au Grey Terminal outre mesure.
- Ais-je votre parole ?
- Ne poussez pas ma patience, samouraï.
- Vous avez raison. Les nobles ne le sont pas que de nom, n'est ce pas ? Leurs actes sont en accord avec leur rang, je suppose donc que vous tenez toujours votre parole ? "

Le commandant eu un drôle de rictus.

" Je ne sais pas vraiment si vous m'agacez ou m'amusez, samouraï... Très bien. Je ne toucherai pas au Grey Terminal, vous avez ma parole. Ma parole de noble ! "

Ce fut au tour de Yoru de garder le silence un certain temps. Puis le jeune homme se détourna pour s'éloigner. Il fit quelques pas mais se ravisa soudain et s'arrêta pour jeter un dernier coup d’œil au commandant.

" Encore une chose... j'avoue avoir envie de vous croire. Je ne vous connais pas assez pour savoir si je peux vous faire confiance mais votre promesse me semble sincère. A cas où, cependant, ce ne serait pas le cas... "

La voix du jeune homme resta calme mais, si elle était assez neutre jusqu'à présent, elle devint soudain menaçante, glaciale.

"... je mettrai un point d'honneur à revenir un jour à Goa. Pas pour le Royaume, pas pour Grey T, simplement pour vous. Et ce jour là, j'espère que vous serez aussi robuste et sûr de vous qu'aujourd'hui car, si parjure il y a, je vous ferai payer le prix de vos actions. Et ceci est une promesse de samouraï. Libre à vous de m'attaquer maintenant si vous vous sentez offensé. "

Même les grillons décidèrent de se taire à cet instant et le silence devint lourd de tension. Les deux hommes se toisèrent, l'un des visages passant par une multitude d'émotions, surprise, colère, mépris, dégout, l'autre restant de marbre.
Finalement, le commandant relâcha la poignée de son épée et foudroya son adversaire du regard. Mais il n'attaqua pas.

Yoru s'éloignait déjà sur le chemin.


~~ ~~

" Hum... Lilou ? "

La main amicale que le samouraï posa sur l'épaule de la jeune femme n'apaisa pas la frustration qui se lisait sur le visage de cette dernière. Visiblement, elle n'avait vraiment pas appréciée d'être laissée seule. Bee haussa les ailes à l'intention de Yoru, semblant préciser "j'ai tout fait pour essayer de la calmer".

" Pardon Lilou, je me suis un peu perdu dans ce grand parc. On y va ? Non, pas par la porte, ce sera plus salissant mais plus pratique par les égouts. On arrivera directement à la première muraille et peut-être même à la sortie de Grey T si les rats connaissent un chemin. Après toi, je te suis. "

Et, tout en hochant docilement la tête en réponse aux imprécations de la jeune fille, Yoru la poussa doucement mais fermement vers les buissons cachant l'entrée des souterrains secrets. Son autre main près de son sabre, il vérifiait que personne ne les suivait ou faisait mine de vouloir les attaquer.
Si le samouraï estimait que le commandant respecterait sa promesse quant au Grey T, lui même n'était pas forcément à l’abri d'un changement d'avis de la part du chef des forces de Goa...


Dernière édition par Sengoku Yoru le Dim 8 Sep 2013 - 17:43, édité 1 fois
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Plongée dans la pénombre des égouts, je jette un coup d’œil au-dessus de moi lorsque le Samourai me rejoint enfin. Nous avançons de quelques mètres. Nos pas trouvent un écho dans cette mélasse immonde, mais je prends quand même de dessiner à l’aide d’une pierre un château rustique et une flèche qui tend vers la direction du palais. Le prochain qui passera dans le coin saura par ou aller... Au loin, nous entendons le grouillement des rats dans les autres couloirs étroits…

Nous allons mettre plusieurs jours à rejoindre Fushia, et ce n’est pas du tout une bonne idée de retourner dans le Grey Terminal pour l’instant. Tu as entendu ce que le roi a dit, non ? Nous devons quitter l’île dans l’heure…

Je grommelle pour moi-même quand je vois les rats se rassembler un peu plus à nos pieds et frôler nos chevilles. Je frissonne d’horreur rien qu’à cette sensation mais décide d’y faire abstraction en parlant de tout, de rien, mais surtout de ça :

Et puis, cette île est pourrie. Il y a trop en jeu, partout, tout le temps. Un rien peut déclencher une guerre civile, je n’ai aucune envie de trainer ici…

Peut-être parce que le temps de ces quelques jours, Bee et moi avons été une amorce trop simple. Les hommes sautent sur n’importe quoi, juste pour être sûrs de pouvoir sortir la tête de l’eau. Ils ne font peu cas de la vie des autres comme de leur propre vie. Mais oui, il y a un réel problème ici, et pour avoir fréquenté les bas-fonds de la misère et frôler les sommets en même pas quelques heures, je peux m’en rendre compte et le dire sans ciller. Le dire, oui. Mais qui pour écouter et possiblement faire bouger les choses ? Je me suis sans doute frotter au mauvais type : les intentions de l’homme chien sont loin d’être louable. Et avec un surnom comme le sien, je ne suis pas sûre que le Roi des Ordures soit bien différent…

En plus, le Roi est malpoli. Ni merci, ni merde alors qu’on vient quand même de lui sauver la vie au péril de la nôtre… Non, mais j’te jure… ça vient au monde avec une cuillère en argent dans la bouche et ça se sent plus péter…

Bee lâche un petit rire digne d’un canard en se dandinant dans la boue à nos pieds. Des rats montent sur son dos parce que ça a l’air confortable, et lui n’a pas réellement l’envie ni la force de les faire descendre. Pas dur de comprendre qu’il n’avait pas apprécié plus que ça le Roi de ce Royaume. Etre considéré comme une pièce de collection destinée à finir dans sa galerie de pièce de collection, ça n’enchante personne…

Tu peux leurs demander de regagner un port, ou une sortie vers une jetée à l’écart du Royaume ? Il doit bien y avoir ça, non ? Dis voir… T’as une barque ? On pourrait partir ensemble, ça nous ferait sans doute mieux passer le temps, non ? Promis, je ne te jetterai pas par-dessus bord à la première occasion !
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