Le Deal du moment : -55%
Friteuse sans huile – PHILIPS – Airfryer ...
Voir le deal
49.99 €

Toi aussi mon fils ?

L'année 1623, refusant de se terminer, se trainait péniblement vers sa fin. Les jours s'écoulaient un à un, chacun encore plus morne et ennuyeux que le précédent. A moins que ce ne soit qu'une histoire de perception, après tout les quinze jours que l'Agent Patchett avait passé à bord du patrouilleur de la Marine étaient tous semblables. Manger, s'entraîner, jouer aux cartes et dormir. L'ordre de ces activités pouvait varier d'un jour sur l'autre si Joseph se sentait d'humeur à innover mais aucune nouveauté ne venait jamais égayer sa journée. Si au moins il avait été en bonne compagnie, cela se serait peut être mieux passé mais non, il n'avait pas eu cette chance. Les Marines du patrouilleur semblaient tenus au secret, le style "interdiction formelle d'ouvrir la bouche" vu qu'ils ne bavaient pas le moindre mot. C'en était désespérant. Les seules personnes avec lesquelles Joseph pouvait parler étaient ses camarades de misère, oh pardon, de mission. Mais ce n'était pas parce qu'ils étaient, comme lui, agent au CP5 qu'ils devaient forcément s'entendre. La preuve, non contents de n'avoir aucun sens de l'humour, ceux-ci étaient en plus des joueurs de Poker particulièrement pathétique.

Aujourd'hui, dans la coursive qui servait de point de ralliement aux agents du gouvernement, de l'argent était sur la table. Les espions s'affairaient à tâter le carton et on ne pouvait pas leur en vouloir, ils n'avaient rien d'autres à faire avant d'arriver sur les lieux de leur prochaine mission : Bulgemore. Déjà qu'aller sur une île hivernale n'était pas la joie, quand en plus on vous y envoyait sans vous dire pourquoi, ça frôlait le foutage de gueule. Nyanyanya, Séparou est au courant, blablabla, sécuriser les informations, blablabla, mission taupe secrète. Ils pouvaient bien se le garder leur secret tous autant qu'ils étaient, qu'il s'agisse de leur bien aimé chef Yakutsuki Rei ou de le l'agent en charge, ce cher Séparou. Joseph était trop occupé à plumer ses camarades pour se creuser les méninges, de toutes les manières cela ne lui aurait guère fait de bien de trop penser. Mieux valait se concentrer sur les cartes et rien qu'elles.

"Allez y Patchett, c'est à vous de distribuer."

Autour de la table de jeu improvisée, quatre hommes étaient assis : l'irascible agent Patchett, le placide agent Makino, l'intellectuel agent Vimes et le beau gosse de service, car il en fallait bien un, l'agent Sakata. La partie était endiablée. Comme à son habitude, Makino était déjà au bord de la banqueroute. Sakata, bien que loin d'être stupide, appréciait d'avantage la beauté de l'action que les gains potentiels, il était donc toujours à deux doigts de la sortie. Vimes menait la partie d'une main de maître mais Joseph jouait comme un bulldozer, c'était pas très joli à voir mais c'était efficace. Il comptait bien sur son style fétiche pour revenir dans la partie. Ces quatre là jouaient ensemble tous les jours, plusieurs heures par jour depuis maintenant deux semaines. Autant dire qu'ils commençaient à connaître par coeur les styles de jeu des uns et des autres. De plus, Makino et Sakata avaient eu le temps de perdre respectivement trois et deux mois de solde. Inutile de préciser que c'était Vimes qui avait raflé l'essentiel de la mise. Dommage pour lui que Joseph ait trouvé sa cachette, sous sa couchette quel amateur. Maintenant Joseph avait plus qu'assez d'argent pour continuer à jouer et Vimes ne s'en rendrait pas compte avant qu'il ne soit trop tard. Et tout ce qu'il trouverait, ce serait un bouton d'uniforme délicatement prélevé à un des marines de l'équipage. Héhé, qu'il était malin, avec ça aucune chance qu'on remonte jusqu'à lui. Avec une solde à 800.000 berrys par mois, Joseph s'était mis dans les fouilles un peu moins de 4 millions de berrys. Pas mal du tout pour une traversée de 15 jours. Et puis si la Chance lui souriait, il pourrait même rajouter encore deux ou trois millions à sa cagnotte. Il avait la main ultime, l'Amiral Akhbar qu'on l'appelait cette main. Il ne pouvait pas perdre ! A lui les millions !!!

"Vous devriez passer cette main agent Patchett..."

"Mais ça va pas la tête ? Passer un Amiral... Argh !"

Tout concentré qu'il était sur ses cartes, l'Agent Patchett n'avait pas senti son supérieur arriver dans son dos. Ses lâches de collègues s'étaient aussitôt redressés, façon de dire "nous on est plus sérieux que lui Chef". Ne restait plus que Séparou, penché sur Joseph Patchett, un immense sourire sur la figure. Le genre de sourire que Joseph avait appris à reconnaitre en près de dix ans aux côtés du bonhomme. Il allait prendre cher, très cher même.

BAAM !

Et une droite qui vole une ! Cet enfoiré de Séparou avait même utilisé le Tekkai Gô, Joseph en avait tellement tâté au fil des années qu'il savait désormais reconnaitre un Tekkai rien qu'en se prenant une mandale. Complètement inutile comme pouvoir non ? La preuve, ça ne l'a pas empêché de voler sur la table, éparpillant l'argent et les cartes. La droite de Séparou était toujours aussi puissante. Joseph sentait monter en lui, comme souvent ses derniers temps, une envie de meurtre incommensurable. Il voulait se venger, il voulait faire ravaler à Séparou ces dix années d'humiliation et de taquets qu'il avait pris. Crack Joe serra les poings et leva la tête en direction de Séparou, ses yeux flamboyaient de colère et son mentor s'en rendit aisément compte. L'Agent Séparou choisit d'y répondre de la même manière que d'habitude, par un rire sonore et puissant.

"Hahaha ! C'est ça mon petit Joseph. Garde ce genre de regard, ça t'sauvera p'tet la peau le jour où tu t'retrouveras face à un révolutionnaire sanguinaire qui en voudra à ta tignasse blonde. Un regard pareil ça ferait se pisser dessus El Assassino lui même je parie ! Gyahahaha."

Pour toute réponse Joseph cracha un glaviot sanglant au sol. Pas maintenant... Le moment n'était pas bon... Encore... Il pouvait encore se retenir un peu. Il attendait depuis si longtemps... Séparou lui avait tout appris. Désormais, il n'avait plus besoin de lui. Bon sauf peut être pour ce qui était du Rokushiki pour lequel Joseph se révélait d'une nullité crasse mais ça c'était pour les faibles. Les hommes, les vrais, n'avaient besoin que de leurs poings. Ouais c'est ça, Joseph n'avait pas besoin de leurs techniques à la noix. Tout ce qu'il lui fallait c'était de la volonté et le cran de faire ce que les autres n'oseraient pas faire.

"Il est temps pour moi de vous parler un peu plus en détail de notre mission. Vous le savez tous déjà, nous nous rendons à Bulgemore. Vous vous demandez pourquoi et vous avez bien raison. Il n'y a rien à Bulgemore à part un Labo supposé détruit et des animaux cyborgs. Je ne vous apprends rien messieurs. Ce que vous ignorez par contre, c'est que le laboratoire est loin d'être détruit. D'où vous croyez que viennent tous ces cyborgs hein ? Le Labo de Vegapunk c'est comme une fourmilière remplie de cyborgs et de pièges tordues. Le truc c'est qu'il n'y a pas qu'un seul grand laboratoire, c'est tout un paquet de complexes imbriqués les uns dans les autres qu'il y a sur place. Les trouffions de la division scientifique stationnés sur cette île ont trop peur pour s'y rendre, ils n'osent même pas approcher du Labo. C'est là que nous intervenons messieurs !"

*Un laboratoire supposément détruit, des monstres en guise de gardiens, une île hivernale. Le pied quoi...*

"Nous allons nous infiltrer dans le laboratoire et y éliminer toutes les bêtes que nous croiserons. Notre objectif est le centre de recherches 2-B. Yakutsuki Rei pense que ce centre de recherches contient les plans d'une arme de destruction massive inventée par Vegapunk lui même. Je ne sais pas d'où il tient cette information mais je le crois sur parole. Notre travail messieurs est de lui apporter ces plans. Nous ne pouvons laisser tomber une arme pareille entre les mains des révolutionnaires. Seul le Gouvernement Mondial saura en faire bon usage."

"Des questions ?"


Dernière édition par Joseph Patchett le Dim 24 Mar 2013 - 18:28, édité 1 fois
  • https://www.onepiece-requiem.net/t6586-crack-crack#80645
  • https://www.onepiece-requiem.net/t6519-joseph-patchett-en-attente-de-validation
Il n'y a rien qui ressemble plus à une île hivernale qu'une autre île hivernale. On retrouve partout les même caractéristiques : température en dessous de -10°C, neige à perte de vue, montagnes et un vent qui vous gelait jusqu'aux os. Rien que du très classique jusque là. Qu'on soit à Bulgemore, à Drum ou ailleurs, on retrouvait toujours ces éléments. Le fait que le Dr Vegapunk ait installé son laboratoire sur Bulgemore avait considérablement changé les choses et cela était encore visible même un siècle plus tard. Cette espèce de vis géante plantée dans la montagne, par exemple, c'était une spécificité locale. La "vis géante" faisait partie de ces trucs qu'on ne pouvait trouver qu'à Bulgemore, au même titre que la cité robotique ou les combinaisons chauffantes. Un gros point positif ça les combinaisons chauffantes, tant que vous restiez à l'intérieur le froid pouvait mordre tout son content, vous ne ressentiriez guère plus qu'une légère brise.

Sentomaru Kenpachi seul sait combien les agents du CP5 bénirent ces combinaisons durant leur séjour sur Bulgemore. L'arrivée sur l'île s'était bien passée. Le patrouilleur les avait déposé, ou largué selon le point de vue, à la base locale de la Marine avant de se dépêcher de prendre le large. C'en était à se demander si l'île ne sentait pas le souffre. Une fois sur place, l'Agent Séparou se chargea de récupérer tout ce qui serait nécessaire à l'accomplissement de leur mission : matériel de survie, vivres, combinaisons thermiques, etc... Si les agents Patchett, Makino, Vimes et Sakata avaient été gardé au secret, ce ne devait pas être le cas pour les gars de la Scientifique. La preuve, Séparou leur avait ramené de quoi tenir près d'un mois sur cette île en mois d'une heure. Ça sentait bon le manque de respect ça. On prévenait les scientos mais pas les agents de terrain qui allaient se taper tout le sale boulot ? Pas vraiment honnête comme façon de faire ça. Mais le Gouvernement Mondial n'était pas honnête avec ses serviteurs. Ceux-ci devaient obéir aux ordres sans poser de questions et gare aux récalcitrants ou curieux malavisés. Les ordres de missions étaient incontestable, même quand ils obligeaient les agents à avancer dans le blizzard guidés par un chef d'équipe foutu de confondre sa droite avec sa gauche. Ce n'était pas la première fois que la hiérarchie se distinguait par sa bêtise mais à un moment donné, trop c'était trop. Et là, la coupe était pleine, Crack Joe allait craqué une fois de plus. Certes grâce à leurs combinaisons ils ne risquaient pas de mourir de froid tout de suite mais ils ne voyaient guère qu'à quelques mètres et cela faisait maintenant plusieurs heures que les cinq agents avançaient au milieu de ce décor surréaliste blanc sur fond blanc.

"Non mais sérieusement, on va encore crapahuter comme ça longtemps ? Tu sais où tu vas au moins Jack ? J'en ai plein le dos de ce blizzard à la con."
"Joseph... Je t'ai déjà dit que pour toi c'était Agent Séparou. Et oui je sais où je vais. Un agent du Cipher Pol ne se perd jamais ! Bon il se peut qu'il soit momentanément égaré mais cela ne dure pas !"
"Bla, bla, bla... Vous en avez des bonnes M'sieu, d'après les gars de la scientifique on aurait du atteindre l'entrée du labo en à peine une heure de marche. Et là j'veux pas dire, mais ça fait facile trois heures qu'on tourne."
"Hum... Il me semble que nous avons déjà passé cet arbre. J'ai grand peur que nous soyons actuellement en train de tourner en rond."
"Génial..."
"Allons les gars, pas besoin de réagir comme ça. Vous savez bien qu'ici tout se ressemble, on va finir par la trouver cette entrée. On est le CP5 ! Puis on risque pas de mourir de froid donc il n'y a rien à craindre pas vrai ?"

Le silence se fit, seulement troublé par le bruit du vent. Les cinq hommes continuaient à progresser à la file indienne au milieu du désert blanc. Le moral de la petite troupe baissait à vue d'oeil, avancer sans savoir où on allait n'était pas terrible pour le moral. L'Agent Séparou avait un sens de l'orientation particulièrement douteux, par ce temps c'était encore pire. Aucun point de repère possible ou presque, de la neige à perte de vue. Que du bonheur quoi...

"On pourrait pas demander à ce type de nous indiquer la route ?"
"Un type ? Quel type ? T'as rêvé Makino, y'a personne ici à part nous. Quoique avec un peu d'bol on va p'tet tomber sur le Migou. Ça nous ferait une jolie prime ça tiens."
"Je suis désolé de vous contredire Patchett, mais nous avons statistiquement 95% plus de chance de croiser un cyborg et non le mythique Migou, dont l'existence reste à prouver. D'ailleurs il me semble que quelque chose vient vers nous."

Les yeux de l'Agent Vimes ne l'avaient pas trompé. A travers la neige, une ombre approchait d'eux et à chaque seconde qui passait, cette ombre grandissait d'avantage. Quelle était donc cette abomination ? La créature n'était encore qu'une ombre mais elle mesurait aisément quatre mètres de haut pour deux de large. On distinguait nettement une crinière flamboyante qui se détachait à travers le voile neigeux. Deux lumières rouges s'allumèrent au milieu de l'ombre. Tels des lasers, ces lumières semblèrent se fixer sur les agents du Cipher Pol. Le terme d'yeux était inapproprié pour décrire ces deux phares rouges qui brillaient au milieu de la neige. A première vue, le nouveau venu n'avait pas l'air très sympathique. Mais il ne fallait pas s'arrêter aux apparences, qui sait, peut être était il amical après tout.

GWAAAAAARRRRGGGGHH !!!

Sauf à ce qu'en langage local cela signifie "bonjour les copains", ce genre de cri bestial n'était pas particulièrement de bonne augure. Les fiers serviteurs du Gouvernement Mondial se regardèrent un instant en silence puis comme un seul homme, ils hochèrent tous la tête avant de tourner les talons et de partir en courant à toute vitesse. Ne jamais sous estimer la force de l'expérience. Ils n'avaient pas survécu à toutes ces missions en choisissant d'affronter tous les monstres qu'ils croisaient. Éliminer les cyborgs, il avait de l'humour le Séparou. Un machin pareil, c'était hors de question qu'ils s'y frottent.

"Revenez bande de lâches ! Pour la gloire du Gouvernement Mondial !"

"Pas moyen Jack ! J'tiens pas crever dans c'blizzard moi ! T'as qu'à te le coltiner tout seul si tu veux le monstre !"
"D'après mes calculs, nos chances face à un tel ennemi sont inférieures à 1%".
"Quelle poisse..."
"M'sieu Séparou ! Soyez pas stupide, on va s'faire hacher menue par ce machin. Attendez... C'est pas des flammes qu'il vient de cracher là ? Oh merde... Il va nous rôtir à la broche !"

En effet, comme l'Agent Sakata l'avait fort justement remarqué, la Bête qui venait d'apparaître avait décidé de se la jouer façon lance flammes. Vas y que je crache un bon coup histoire de laisser une belle trace dans la neige. La Bête s'y connaissait façon effets sons et lumières. Son petit coup de lance flammes avait eu le mérite de dissiper le voile neigeux qui l'entourait, permettant aux cinq agents de voir la créature plus précisément. La vision fut pour le moins horrible. Même Séparou, brave parmi les braves, prit la poudre d'escampette. Au moins il fut le seul de son équipe à ne pas hurler de peur tandis que les cinq hommes fuyaient comme des dératés à travers la neige pour tâcher d'échapper à la Bête.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t6586-crack-crack#80645
  • https://www.onepiece-requiem.net/t6519-joseph-patchett-en-attente-de-validation
Après avoir couru comme des dératés à travers la neige pendant ce qui leur avait semblé des heures, les valeureux agents du Cipher Pol avaient finalement réussi à semer la Bête. Mieux encore, ils avaient trouvé un abri pour se protéger tant de la Bête que du blizzard qui frappait au dehors. Coup de bol, c'était visiblement une des entrées cachées du laboratoire. Comment l’irascible agent Patchett parvenait il à cette conclusion ? C'était fort élémentaire. Il y avait des tuyaux qui pendouillaient de tous les côtés, des tas de bidules mécaniques et des grosses machines. Ça plus les animaux cyborgs qui grognaient en face de lui. Ces saletés venaient du laboratoire, il le savait, leur présence en nombre de ce couloir sombre et peu éclairé indiquait clairement que le Laboratoire était derrière eux. A vue de nez les bestioles mécaniques étaient une demi douzaine, facile pour cinq agents du Cipher Pol surentraînés. Crack Joe levait déjà ses poings, prêt à se frayer un passage dans la masse des animaux cyborgs quand une voix derrière lui le fit s'arrêter.

"Euuuuh Joseph ? T'sais pas où ils sont les autres ?"

L'Agent Patchett se retourna pour constater avec effarement que seul l'Agent Makino était derrière lui. Où étaient donc passés Séparou, Sakata et Vimes ? Non parce que autant cinq contre six c'était jouable mais à deux contre six, il ne fallait pas charrier ! Derrière Makino la sortie, la neige, le froid, l'inconnu. Face à Joseph les ténèbres et les monstres. Crack Joe soupira. Pour tout autre que lui ce serait un cruel dilemme. Pour lui, si irascible, ce serait une bonne occasion de se défouler. Il observait les cyborgs face à lui, semblant hésiter sur lequel attaquer en premier. Dommage pour lui, les bêtes n'étaient pas du genre à rester là à ne rien faire. Ses réflexions furent interrompues par la charge furieuse d'un gorille aux bras mécaniques et de son pote le chat aux yeux cyborgs. Il allait falloir se battre.

Kraaak sur la tronche du gorille de la part de Joseph, Magnum Kick dans la boule de poil pour Makino. Résultat: Uun gorille à terre et un chat encastré dans le mur. Deux à zéro pour le CP5. Ca commençait plutôt bien. Comme quoi ils n'avaient aucune raison de s'en faire. Ils étaient des agents du Gouvernement Mondial bon sang ! L'Elite de l'Elite ainsi que leur instructeur s'était fait un plaisir de leur répéter durant leurs classes.

"Allé Makino, on va s'les faire ces enfoirés ! On va tous s'les faire un par un jusqu'à ce que chacun d'ces tas de boulons soit démonté !"

Crack Joe se remit en garde, prêt à en découdre avec les bêtes qui se préparaient à un nouvel assaut. Ils ne pouvaient pas retourner dehors. Ils devaient passer !

"Très bon état d'esprit Joseph. Maintenant laisse faire le pro tu veux ?"

La voix de l'agent Séparou sembla sortir de nul part, tout comme lui même. En un instant il apparut au milieu des animaux cyborgs et d'une main experte il les mis tous hors d'état de nuire. Cela avait à peine duré une poignée de secondes et désormais l'agent Séparou se dressait fièrement au dessus des corps sans vie des bêtes. Si Makino regardait son supérieur avec des étoiles dans les yeux, éperdu d'admiration qu'il était, Joseph, lui, serrait sa mâchoire tellement fort qu'on entendait grincer ses dents.

"Bah qu'est ce qu'il y a Joseph ? Tu pensais quand même pas que j'allais vous laisser vous débrouiller tout seul pas vrai ? Hahaha !"

"C'est pas bientôt fini ses conneries ? Et où ils sont Sakata et Vimes hein ? Tu t'es encore paumé c'est ça hein ? T'es vraiment à chier comme leader Jack. Tu feras quoi s'ils se sont fait buté hein ? T'es vraiment qu'un..."

L'Agent Séparou ne laissa pas le temps au brave Joseph de finir sa phrase. Il l'avait violemment empoigné par la gorge et le plaquait fermement contre le mur. Manière de rappeler que c'était lui le pus fort sans doute.

"Un agent du Cipher Pol ne se perd jamais... Je te l'ai déjà dit. Et je t'ai aussi déjà dit de m'appeler Agent Séparou ! Quand à Vimes et Sakata, on va aller les chercher. T'inquiètes donc pas pour eux."

Son petit discours fini, l'Agent Séparou relâcha sa pression sur la gorge de Joseph qui put enfin respirer tout son saoul. Il savait que chaque mot qu'il prononçait risquait de lui valoir des droites chargées au Tekai mais il n'avait pas le choix. Il devait dire ce qu'il avait sur le coeur.

"Pas m'inquiéter ? Tu te fous de moi c'est ça ? Pourquoi est ce qu'on doit ramener nos miches dans ce putain de labo à la con ? C'est infesté de sales bêtes et c'est désaffecté depuis des lustres ! J'croyais que la Marine l'avait fermé y'a déjà cent ans ! Tous les papiers d'importance ont déjà été récupéré depuis belle lurette alors pourquoi on est là hein ? Pour récupérer le plan de la cafetière automatique de Vegapunk qu'un crétin aurait oublié sous une table ? Et pis même s'il y avait un truc ici ayant une quelconque valeur, pourquoi ce sont pas ces connards de la scientifique qui s'y collent hein ? C'est à ça qu'ils sont sensés servir non ?!"
J
Et baam. Une mandale dans la tronche de Joseph. Il faut dire qu'il ne l'avait pas volé celle là. Le poing de l'Agent Séparou avait frappé avant même que le malheureux Crack Joe n'ait pu réagir. Et le voilà qui se retrouvait de nouveau à terre mais pas longtemps car déjà Séparou le soulevait par le col.

"Joseph... Joseph... Tu vas vraiment devoir changer de langage tu sais... C'est indigne d'un agent du Cipher Pol de s'exprimer ainsi. Je veux bien être gentil et passer sur certaines de tes incartades mais il y a des limites à tout ! Quand à notre mission, je ne devrai même pas avoir à te le dire. Un agent ne conteste jamais les ordres du Leader, il exécute ! Yakutsuki Rei veut qu'on grille la priorité à la scientifique ? On le fera avec plaisir et efficacité ! Le CP5 peut faire tout ce que ces crétins avec leurs jouets savent faire. Et honnêtement, tu me désespères. Tu penses vraiment que tout a été vidé il y a 100 ans ? Un complexe aussi important ? Entièrement vidé ? Tu as tort ! Yakutsuki Rei a ses informations et il sait que le centre de recherches 2B n'a pas été inspecté à l'époque. La Marine était beaucoup trop pressé de fermer cet endroit pour mener une fouille efficace. Le cente de recherches 2B n'a sûrement même jamais été inspecté ! Alors maintenant tu arrêtes de te plaindre et de contester les ordres !"

"Oula... Dérangerait on ? Ce n'est pas du tout sexy comme attitude ce que vous nous faites là Messieurs. Pas classe du tout !"

"Je t'avais bien dit qu'il y avait plus de 70% de chance que les trois autres soient ensemble et que le taux de chance que l'Agent Séparou cogne sur l'Agent Patchett dépassait les 95%. Tu sais comme moi que celui-ci se prend en moyenne trois raclées par mission."

D'un des innombrables tunnels, les silhouettes des agents Sakata et Vimes émergèrent. La fine équipe du Cipher Pol était désormais de nouveau au complet. Visiblement satisfait, Séparou relâcha Joseph qui s'étala au sol sans aucune grâce. Le Boss sortit une carte d'une des poches de son veston et indiqua du doigt plusieurs points sur celle-ci. A défaut de savoir s'orienter, Séparou avait au moins pensé à prendre une carte. De plus, conscient de sa faiblesse, il confia la lecture de celle-ci à l'Agent Vimes qui lui, pour le coup, savait s'en servir. Prenant très au sérieux son nouveau rôle de chef de groupe, l'Agent Vimes entreprit de diriger la petite troupes dans les couloirs vers le fameux Centre de Recherches 2B.
  • https://www.onepiece-requiem.net/t6586-crack-crack#80645
  • https://www.onepiece-requiem.net/t6519-joseph-patchett-en-attente-de-validation
"Ah... Ah... Ah... On en a encore pour longtemps là ?"
"Ces animaux sont d'un disgracieux... Ils ne savent pas quand il convient de s'arrêter."
"D'autant plus que leurs chances de victoire face à l'Agent Séparou n'excédaient pas les 5%".
"Gyahahaha, je vous l'avais bien dit qu'il n'y avait rien à craindre tant que je serai là. T'as vu ça Joseph ? T'as vu comment un agent du CP5 doit agir hein ?"
"..."
"Joseph ?"


Les quatre agents du Cipher Pol se retournèrent de concert pour constater qu'il manquait le cinquième Larron, l'agent Joseph "Crack Joe" Patchett. Là où il aurait du se trouver, seul son chapeau trônait. Avait-il été enlevé par les mystérieux animaux cyborgs ? Les malheureux agents du gouvernement mondial se trouvaient fort dépourvus. Tous regardèrent en direction de l'Agent Séparou, attendant ses consignes. Le chef d'équipe parut hésiter. Après tout des quatre hommes, il était celui qui était le plus proche de Joseph. Devait il aller à sa rescousse ?

"Mmm... Partir à sa recherche serait compliqué. De plus, comme vous le savez tous, la mission est prioritaire. Joseph connaissait les risques. Mais je suis sûr qu'il se débrouillera. C'est un grand garçon et un agent du Cipher Pol accompli. Il s'en sortira. Agent Vimes ? Ouvrez la voie voulez vous, nous devons être presque arrivé."
"Agent Séparou ? Je crains fort que la carte ne nous ait été dérobé durant l'affrontement."
"Quoi ?! Mais c'est une catastrophe ! Nous allons nous perdre et mourir ici ?!"
"Heum non, j'ai eu le temps de la mémoriser à plus de 99%. Je suis donc tout à fait en mesure de nous amener jusqu'au Centre de Recherches 2B."

Les soupirs de soulagement des agents Séparou, Makino et Sakata vinrent saluer cette affirmation pompeuse de l'agent Vimes. Seule une personne, dans l'ombre, pestait. Joseph Patchett était bel et bien vivant, étonnant n'est il pas ? Il avait profité de l'attaque pour récupérer la carte et s'éclipser discrètement. Peu importe comment il regardait les choses, cette mission était du pain béni. Oh il avait bien espéré que les quatre autres se perdent et meurent dans les tunnels mais ç'aurait été trop beau. Il allait devoir mettre les mains dans le cambouis. Primo, arriver au centre de recherches 2B avant eux. Deuzio, trouver le coffre où ces fameux plans étaient stockés. Troizio, trouver une console de contrôle, une salle de commandes ou un autre truc du même genre. Vu tous les pièges et autres saletés qu'ils s'étaient pris sur la figure depuis qu'ils étaient entré, il y avait forcément un moyen d'orienter ça sur ces chers collègues.

Et oui il était comme ça Joseph. Pourri jusqu'à la moelle, prêt à tout pour s'enrichir encore un petit peu, surtout si c'était illégal, en cheville avec la moitié des criminels qu'il aurait dû arrêter et prêt à tout pour essayer de se débarrasser de son mentor et supérieur, l'agent Séparou. Une mission dans un coin aussi paumé que Bulgemore était une trop belle occasion pour qu'il puisse passer à côté. A lui la richesse et surtout la liberté ! Séparou allait payer.


***


Rage, désespoir, colère. Tels étaient les sentiments qui s'emparaient de l'agent Patchett. Pourtant tout avait bien commencé. Il était parvenu à atteindre le Centre de Recherches 2B avant ses camarades. Cette partie du laboratoire avait du servir aux tests d'armes expérimentales, des prototypes recouverts de poussières trainaient encore dans certains coins mais surtout, elle disposait de protections supplémentaires. Trouver et faire marcher une console de sécurité n'avait pas été bien compliqué. Tous les laboratoires étaient bâtis sur le même modèle après tout. Faire entrer le laboratoire en "mode forteresse" (comprendre fermer toutes les portes, activer tous les pièges et relâcher un maximum d'animaux zombies) n'avait pas été compliqué non plus. Le but était pourtant simple, faire crever ses trois camarades tout en gardant les mains propres et profiter de l'intervalle pour mettre la main sur les plans. S'il revenait seul et que sa mission était accomplie, il serait un héros du CP5 aussi fameux que Dharma ! Mais pourquoi ne voulaient ils pas mourir ? Pourquoi s'obstinaient ils à avancer ? Une porte après l'autre, Séparou les démolissaient et progressait vers le Centre de Recherches 2B et vers lui.

Il avait les plans en sa possession, démolir un coffre fort vieux de cent ans n'avait pas été très compliqué. Tout ce qu'il avait à faire était de rejoindre les autres, de faire comme si de rien n'était et il pourrait revendre les plans au marché noir une fois la mission terminée. Alors pourquoi est ce que la vision de Séparou sur les écrans de contrôle des escargocaméras l'énervait elle autant ? Pourquoi avait il temps envie de lui faire manger son chapeau ? La réponse était évidente. La motivation première de Joseph tenait en un chiffre: 4327. C'était le nombre de raclées que l'Agent Séparou lui avait infligé au cours de ses 10 ans passés au Cipher Pol. Bon d'accord, le nombre n'était peut être pas exact mais il devait être proche de la réalité. Des années à se faire cogner dessus et à se faire humilier. Il l'avait promis il y a 10 ans, un jour il se ferait cet enfoiré de Séparou. Oh il avait bien essayé à plusieurs reprises au fil des ans de lui faire manger son chapeau mais le résultat restait invariablement le même. Joseph se prenait une raclée. C'était tout juste s'il arrivait à le toucher.

Un agent se contentait d'éxécuter les ordres hein ? Marre de ta politique à la noix Séparou. Il était temps que tu payes. Joseph l'avait décidé. Et quand Crack Joe décidait quelque chose, il se donnait les moyens de ses ambitions. Il pianota quelques instructions sur la console de sécurité tout en suivant l'arrivée des hommes du CP5 sur les écrans. Il assista en direct à l'explosion à coups de poings de la dernière porte blindée. L'Agent Séparou pénétra dans le laboratoire, l'air triomphant et sûr de lui. Il faut dire qu'il y avait de quoi être fier, il avait rétamé plus d'une trentaine d'animaux cyborgs, déjoué de multiples pièges et explosé une demi douzaine de portes blindées. D'ailleurs il y avait l'air d'y avoir une justice en ce bas monde car sous ses yeux ébahis, et à seulement vingt mètres de la porte, trônait un coffre fort. Avant que les agents Vimes, Sakata et Makino n'aient pu réagir, une nouvelle paroi renforcée apparut dans leur dos tandis que le sol entre eux et l'Agent Séparou disparut. Oh le joli trou que voilà. Les quatre hommes étaient désormais séparés, il ne restait plus qu'au Méchant de l'histoire à faire son entrée en scène et sa voix, déformée par les grésillements de l'escargophone, retentit bientôt aux oreilles des gouvernementaux.

"Mouhahahaha. Je vous attendais Mister Séparou. Vous êtes tombé dans mon piège ! Mouhahahaha !"
  • https://www.onepiece-requiem.net/t6586-crack-crack#80645
  • https://www.onepiece-requiem.net/t6519-joseph-patchett-en-attente-de-validation
Dans tout bon film quand le héros entend une voix déformée sortir d'un haut parleur, celui-ci se fige de stupeur sinon de peur tout court. Surtout quand la dite voix émet un rire machiavélique à vous glacer le sang. Dommage pour Joseph, l'Agent Jack Séparou n'était pas issu du moule dans lequel on fabrique les héros de Shonen. Etre paralysé de peur ? Très peu pour lui. Séparou n'avait peut être pas le sens de l'orientation mais il avait un sacré instinct.

"C'est toi Joseph ? T'es toujours aussi marrant mon gars, maintenant si tu pouvais ramener tes fesses ici ça serait cool."

Pas effrayé pour deux sous qu'il était l'Agent Séparou. Ça faisait un peu contradictoire avec la réaction des agents Vimes, Sakata et Makino qui eux inspectaient fiévreusement chaque recoin de la salle du regard. Où pouvait bien se cacher ce mystérieux "Mouhahahaha" ? Était ce lui qui leur avait causé tout ces tourments ? Ces questions existentielles n'avaient pas l'air de concerner l'agent Séparou qui se dirigea tranquillement vers le coffre fort.

Derrière sa console, Joseph souriait comme un dément. Jack Séparou était tombé dans son piège comme prévu et il n'y avait aucun moyen pour qu'il en réchappe cette fois. Il allait enfin se débarrasser de lui. Depuis le temps qu'il en rêvait, enfin il allait pouvoir laisser libre court à ses pulsions. Certes il aurait préféré une méthode d'élimination plus directe mais il y avait une limite à la stupidité de Joseph. Même lui savait que se ruer bille en tête sur l'agent Séparou n'amènerait rien de bon. Dans ce cas, la mort par écrasement constituait une bonne alternative. Adieu Jack, tu auras été un bon mentor mais la vengeance est un plat qui se mange froid. Tu as trop souvent humilié Crack Joe pour qu'il te laisse survivre. Une simple pression du doigt sur un bouton et l'Agent Séparou serait réduit à l'état de bouillie rougeâtre.

"Non mais c'est quoi ce délire ? Le coffre est vide !"

Klang

"M'sieu Séparou ! Au dessus de vous ! R'gardez au dessus !"
"Hein ? Oh putain !"

Les ingénieurs qui avaient construit ce centre de recherches devait avoir un goût prononcé pour les cartoons. Du plafond, pile au dessus de la tête de l'agent Séparou, un bloc d'acier avec écrit 50T dessus. Alerté par l'avertissement de l'agent Sakata, Jack Séparou eut le temps de voir la mort lui foncer dessus. Enfin ça c'est la façon dont Joseph aurait voulu que les choses se passent. En vérité pour un utilisateur du Rokushiki comme l'agent Séparou, il suffisait d'une seule seconde pour pouvoir s'en sortir. Et cette seconde il l'avait.

"SORU !"

Et l'Agent Séparou disparut. Le bloc d'acier terminé sa chute et s'écrasa au sol dans un effroyable craquement métallique. Le coffre fort avait été proprement écrasé par la masse de l'objet. Mais pas l'agent du CP5. Où était il passé ? Joseph parcourait ses écrans fiévreusement, tentant de localiser son chef avant qu'il ne soit trop tard. Dommage pour lui, Jack Séparou avait un sacré bon instinct.

"Alalala... C'était très vilain tout ça Joseph. Très, très vilain même..."

Et la droite de Séparou frappa, faisant passer le malheureux Crack Joe à travers la pile de cartons derrière laquelle il était dissimulé. Pauvre Joseph, il allait prendre cher cette fois. On ne tentait pas impunément d’assassiner son supérieur. Jack Séparou s'approchait de lui lentement tout en craquant ses phalanges. Le malheureux Joseph restait au sol. Il tentait de fuir à reculons mais c'était peine perdue. Jack Séparou fut sur lui en moins de dix secondes. L'homme le saisit par le col et le souleva au dessus du sol. Sur le visage du vieil agent, la colère affrontait la tristesse.

"Joseph... Joseph... Je sais que t'es un caractériel et que la réflexion ça n’a jamais trop été ton truc, mais là t'as poussé le bouchon carrément trop loin. Tu ne peux pas saboter une mission et tenter de me tuer ainsi Joseph. C’est mal. Je pensais pourtant te l’avoir enseigné. La prochaine étape pour toi désormais c'est la prison et tu le sais. Tu m'as tellement déçu..."

Les mots de Séparou frappaient l'agent Patchett comme des lames. La voix grave de l'agent Séparou devenait celle de la Justice ou d'un Dieu colérique. Chaque phrase vidait le visage de Joseph d'un peu de sa couleur, le malheureux était terrifié. Voilà ce qui arrivait quand on se laissait aller à craquer, on payait le prix fort. Mais pourtant derrière la peur de Joseph, la colère apparaissait déjà. Joseph était colère, il était violence et là c’était le moment où il faisait sa crise d’adolescence. Après tout quel adolescent n’a jamais voulu tuer le père ? Et son échec nourrissait sa colère.

"Déçu ? Déçu ? Non mais tu te fous de ma gueule ? Tu t’attendais à quoi hein ? Comment est ce que je suis sensé me comporter envers un homme qui me flanque une raclée minimum 3 fois par jour hein ?! Comment je peux ne pas vouloir te faire bouffer ton putain de chapeau à chaque fois hein ?!"

"Réponse inexacte Patchett, votre moyenne en mission est de 4,21 raclées. Cela dit celle-ci risque d'être votre dernière..."

"La ferme Vimes. J'cause au morveux. T'as aucune gratitude Joseph, aucune reconnaissance non plus. Qui est ce qui t'a sorti du tas de merde que t'appelais ton royaume hein ? Qui t'a filé des fringues, de la bouffe et un but dans la vie ? Qui t'a appris à boxer alors que tu te contentais de faire mumuse avec tes poings ? Qui a fait tout ça hein ?! C'est moi qui ai fait tout ça pour toi Joseph ?! C'est moi !"

SHBAM !

L'Agent Séparou conclut sa tirade sur un revers de la main bien violent. Le genre de coup qui faisait mal et qui laissait des traces tant physiques que morales. Joseph venait de se faire corriger comme un sale gosse et le revers de l'Agent Séparou l'avait envoyé voler au loin. Mais il en fallait plus pour arrêter Crack Joe. La gueule en sang, le boxeur se releva pour faire face à son mentor une nouvelle fois. Tout son visage n'était que haine. Sa voix était déformée tant il criait, laissant libre court à sa rage.

"Mais je t'emmerde "papa" ! Je t'emmerde ! Qui t'a demandé de me sortir de cette merde hein ? J'étais le Roi du Grey T. avant que tu débarques ! J'ai tenté de me casser de ce putain de service je sais pas combien de fois mais non, il fallait que tu me ramènes à la maison. Je suis pas ton fils Jack, je suis pas ton bon dieu de fils ! J'en ai rien à cirer de tout ce que tu as fait pour moi. Tu veux savoir la meilleure ? C'est pas la première fois que je vous double sur une opération ni même la première chose illégale que je fais sous couvert de bosser pour le Cipher Pol. Le Gouvernement Mondial je l'emmerde !"

Suite à ce grossier discours, les quatre agents du Cipher Pol, Joseph pouvant déjà être considéré comme un renégat, frémirent. On n'insultait pas le Gouvernement Mondial de la sorte. Cela... ne se faisait tout simplement pas. Si Makino, Vimes et Sakata gardèrent le silence, Séparou,lui, fit parler ses poings. Il utilisa le Soru pour réapparaître devant Crack Joe, sa droite juste en face de la figure du blondinet. Ca allait faire mal.

Et ça fit très mal. Le coup projeta le désormais ex-agent Patchett dans le mur qui explosa sous l'impact. Était il K.O. ? Que nenni ! Joseph se relevait une fois encore. Il avait de la haine à revendre et il ne comptait pas se laisser humilier de la sorte une fois de plus. Il avait un dernier atout dans sa manche mais avant ça, il voulait mettre son poing dans la figure de Jack Séparou. Disons le clairement, Joseph est stupide mais il n'en a pas conscience. Il décida donc de charger son mentor bille en tête. Abrité derrière sa garde, il était prêt à encaisser n'importe quoi.

"Tekkai Go! Shotgun !"

Aussi solide que soit la garde de Joseph, elle n'avait aucune chance de tenir face au barrage de gauche que lui envoya Séparou. C'était sa spécialité maison, renforcer uniquement son poing pour augmenter sa puissance de frappe. Ses coups étaient plus puissant que des coups de marteaux et il ne fallut pas longtemps avant que le visage de Joseph ne se retrouve sans défense. La suite fut fort logique, un uppercut court du droit vint le cueillir alors qu'il arrivait enfin à distance de frappe. Le corps de Crack Joe s'éleva du sol sous l'impact alors que Jack Séparou amorçait déjà son coup final, un crochet du gauche de tueur.

Le coup envoya une nouvelle fois Joseph au sol. Ça faisait mal, très mal. Il avait beau être chargé à bloc, il n'arrivait pas à la cheville de Séparou que ce soit en terme de force ou de technique. Qu'à cela ne tienne. Il ne pouvait pas perdre, pas ici, pas maintenant. Tant pis pour la victoire honorable, tant que Séparou mourrait, il serait satisfait.

"Je t'aimais comme un fils Joseph... P'tet parce que quand je t'ai vu la première fois à Goa, tu me l'a rappelé. Ce regard que t'avais... On aurait dit un diamant brut qui demandait qu'à être poli. Je pensais que tu servirais la Justice mais j'avais tort... Certaines pommes pourries ne peuvent être sauvées. Maintenant tu vas rendre ses plans et me suivre. Prochaine étape pour toi, Enies Lobby."

"Tu te trompes "papa"... La prochaine étape pour nous tous ici présent, c'est la mort."

La gueule ensanglantée de Joseph se recouvrit d'un immense sourire alors que son doigt pressait la télécommande dans sa poche. Il avait bien fait de prendre le système d'autodestruction sur lui. Ça pouvait toujours servir ce genre de choses. Le nettoyage par le vide, ça c'était une bonne méthode pour se sortir des problèmes.

"Tu veux arrêter l'explosion ? Attrape !"

Avant que Séparou ait pu réagir, Joseph lança la télécommande en l'air. Les hommes du Cipher Pol restaient cloués, leurs yeux suivant la télécommande qui amorçait sa descente vers la main de l'agent Séparou. Celui-ci, le bras levé bien haut, n'accordait plus aucune attention à la larve nommée Joseph Patchett qui se traînait à ses pieds. Il aurait du. D'une de ses poches intérieures, Joseph sortit un revolver. Un bon vieux gun des familles, bien sale et bien impersonnel. Jack était juste devant lui, sans protection, distrait. Il n'en réchapperait pas.

BANG !

La télécommande retomba au sol. Le visage de l'Agent Séparou n'exprimait plus qu'une totale incompréhension tandis que ses mains palpaient son torse. Un trou, il y avait un trou dans sa poitrine. Joseph avait bien visé, une balle en plein coeur. Impossible d'y survivre. Les lèvres du mentor remuèrent une dernière fois avant qu'il ne bascule en avant au ralentit et s'effondre à côté de Joseph. Celui-ci, fier de son coup, se releva lentement et ramassa la télécommande sans se presser. Séparou était enfin mort. Dix ans de souffrance et d'humiliation venait de s'achever ici, à Bulgemore. Tout l'être de Joseph semblait prêt à s'embraser. Il était fiévreux, surexcité. Jack Séparou était mort ! Il décocha un coup de pied dans la caboche de son ex chef décédé. Façon de lui rendre la monnaie de sa pièce sans doute. Très content de lui, Joseph observait les trois agents restants qui étaient resté muets de stupeur de l'autre côté du gouffre. Le sourire de Crack Joe était démentiel et son visage maculé de sang. Son expression n'avait plus rien d'humain ou en tout cas plus rien de normal. Joseph avait totalement craqué, il était en pilotage automatique. Plus, il en voulait plus. Leur briser les os, leur casser leurs membres un par un. A moins de ça il ne serait pas satisfait. De son regard fiévreux il reluquait les trois hommes qui lui faisaient face. Tout ce qui les séparaient était un gouffre que n'importe quel agent du CP5 était à même de franchir. Mais oseraient ils le faire ? Oseraient ils faire face à celui qui venait de tuer leur chef si froidement ? Joseph serrait et desserrait ses poings de façon convulsive tandis qu'il luttait pour reprendre le contrôle de son esprit malade.

"Tic, tac, tic, tac... Le laboratoire va bientôt encore exploser. Tous aux abris ! Mouhahaha !"

Ce rire eut le mérite de réveiller les trois hommes du Cipher Pol qui ouvrirent aussitôt le feu sur Crack Joe mais celui-ci s'enfuyait déjà vers la sortie. Il avait un avantage sur eux, il savait dans combien de temps le centre de recherches allait exploser et il restait peu de temps. Autant dire que s'il ne voulait pas finir enseveli, il devait se dépêcher. Bah oui, il avait peut être pété les plombs mais il n'était pas stupide au point d'oublier l'autodestruction qu'il avait lui même enclenchée. Il ne restait qu'une minute et Joseph courrait comme un dératé dans les couloirs du Laboratoire. Il avait tué son mentor, ça y est. Jack Séparou était mort, le Cipher Pol appartenait désormais au passé. Il était libre ! Enfin libre de faire ce que bon lui chante ! L'heure était venue pour Joseph Patchett d'occuper de nouveau le devant de la scène, finit le travail dans l'ombre ! Ce jour était le plus beau jour de sa vie.

Mais dans ce cas, pourquoi ressentait il cette amertume en bouche ?
  • https://www.onepiece-requiem.net/t6586-crack-crack#80645
  • https://www.onepiece-requiem.net/t6519-joseph-patchett-en-attente-de-validation