Maîtresse ?
Assise.
Oui maîtresse.
La majuscule ! Tu l’as oubliée !
Pardon Maîtresse. Oui Maîtresse.
Son visage éclairé d’une lune qui se lève. Dans les jardins luxuriants du domaine Pah, les cheveux blonds de Maîtresse luisent comme une étoile. Le maquillage fait sur ses ordres ce matin la change en oiseau de nuit magnifique, après une journée passée dans le nuage de sa pâleur de statue. La voir sans son casque de verre est un régal pour les yeux. Petite joie d’un soir sans fin sur les hauteurs de la capitale. Privilège infinie de la servir sans une plainte depuis tant et tant de ces siècles que durent les années à ses côtés. Rester dans l’ombre, devenir son ombre.
Derrière, loin derrière le palais, résonne le silence humble des plaines infinies de Red Line qui protègent du Monde Neuf. Devant, loin devant les bois et pelouses, le vacarme des humains et des autres races du petit monde s’éteint sur la falaise pour ne pas assourdir les oreilles des saints.
La capitale se prépare pour une nuit de pauvres ébats, quand ici l’instant est à la magie du paradis.
Ses iris violets du crépuscule, qui traversent les êtres, s’attardent un peu sur la cicatrice. Poursuivent leur exploration du vide autour. Vide, le monde que Maîtresse bénit de sa seule existence peut-il ne pas l’être à son regard, elle pour qui les mots impossible, intangible et inatteignable n’existent pas ?
Ah, ses doigts si fins se délassent et s’entrouvrent ! Vite ! A-t-elle soif ? Vite, le verre de cristal qui vaut quinze vies… Non ? A-t-elle faim alors ? Vite, la coupe aux quinze délices les plus exquis du globe !
Oui, voilà. La prune aux couleurs d’or et de lumière. Ses lèvres sur la peau fine de l’agrume.
Mais ? Pourquoi ce front plissé et ces yeux de rage, Maîtresse ? Le fruit est-il gâté ? Oh, non !
John Doe. Quelles nouvelles ?
Joe ? … John Doe. Il a été vu sur un navire à Reverse Mountain. Maîtresse.
Sa main blanche sur l’accoudoir. Crispée, si crispée. Le passé qui jamais n’abandonne. Et dans le noir une silhouette diffuse qui s’en extrait. Un souvenir, une poupée plus fascinante que d’autres.
Assise.
Oui maîtresse.
La majuscule ! Tu l’as oubliée !
Pardon Maîtresse. Oui Maîtresse.
Son visage éclairé d’une lune qui se lève. Dans les jardins luxuriants du domaine Pah, les cheveux blonds de Maîtresse luisent comme une étoile. Le maquillage fait sur ses ordres ce matin la change en oiseau de nuit magnifique, après une journée passée dans le nuage de sa pâleur de statue. La voir sans son casque de verre est un régal pour les yeux. Petite joie d’un soir sans fin sur les hauteurs de la capitale. Privilège infinie de la servir sans une plainte depuis tant et tant de ces siècles que durent les années à ses côtés. Rester dans l’ombre, devenir son ombre.
Derrière, loin derrière le palais, résonne le silence humble des plaines infinies de Red Line qui protègent du Monde Neuf. Devant, loin devant les bois et pelouses, le vacarme des humains et des autres races du petit monde s’éteint sur la falaise pour ne pas assourdir les oreilles des saints.
La capitale se prépare pour une nuit de pauvres ébats, quand ici l’instant est à la magie du paradis.
Ses iris violets du crépuscule, qui traversent les êtres, s’attardent un peu sur la cicatrice. Poursuivent leur exploration du vide autour. Vide, le monde que Maîtresse bénit de sa seule existence peut-il ne pas l’être à son regard, elle pour qui les mots impossible, intangible et inatteignable n’existent pas ?
Ah, ses doigts si fins se délassent et s’entrouvrent ! Vite ! A-t-elle soif ? Vite, le verre de cristal qui vaut quinze vies… Non ? A-t-elle faim alors ? Vite, la coupe aux quinze délices les plus exquis du globe !
Oui, voilà. La prune aux couleurs d’or et de lumière. Ses lèvres sur la peau fine de l’agrume.
Mais ? Pourquoi ce front plissé et ces yeux de rage, Maîtresse ? Le fruit est-il gâté ? Oh, non !
John Doe. Quelles nouvelles ?
Joe ? … John Doe. Il a été vu sur un navire à Reverse Mountain. Maîtresse.
Sa main blanche sur l’accoudoir. Crispée, si crispée. Le passé qui jamais n’abandonne. Et dans le noir une silhouette diffuse qui s’en extrait. Un souvenir, une poupée plus fascinante que d’autres.