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Le tourisme ? Peut être plus tard. [Pv. Patchett et Dyrian]

Nous étions en plein milieu d’un désert aride, sans végétation, où seul le sable était animé, se mouvant au gré des bourrasques de vent. Un homme se tenait là, immobile, ses deux sabres dégainés et pointés vers le sol. Silence de mort, le sifflement même du vent se faisait discret. Au loin on apercevait un épais nuage de poussière se soulever, grossir et approcher. Ceci ne présageait rien de bon. Des hurlements bestiaux surgissaient de la boule de fumée mobile, incompréhensibles, et nous pûmes bientôt voir les premières silhouettes se dessiner. Une armée de centaine, de millier, que dis-je de millions d’hommes foncèrent droit sur l’inconnu. Celui-ci portait un large chapeau conique en paille masquant totalement son visage. Son haori et son kimono flottaient de temps à autres au passage d’un courant d’air, ses tongs en bois bien ancrées dans le sable pointant l’horizon.
Les cris se faisaient entendre de plus en plus fort, les soldats ennemis étaient à présent bien visible et devenus innombrables. Mais le ronin ne bougeait pas, il patientait, trente mètres… vingt mètres… dix… cinq… Son bras droit se dressa brutalement, fauchant la misérable vie du premier fou à se lancer dans la mêlée, l’entaillant du flan gauche à la gorge. Le bras gauche dessina un arc de cercle ravageur, tranchant la carotide des quatre hommes suivant. Le ton était donné. Bientôt le samurai disparut sous une vague déferlante de soldats enragés tous prêts à en découdre.


« Technique du Changevent n°1 : Œil du Cyclone ! »

La foule humaine implosant brusquement, se faisant éjecter de tous les côtés par cette soudaine bourrasque, aussi violente qu’une tempête, qui repoussait tout ce qui se trouvait dans un rayon de vingt mètres autour du guerrier au sabre. Des milliers de corps gisaient sur le sol, s’étant soit blessés eux même avec leur arme durant la chute ou tout simplement qui n’avaient pas survécu à cette dernière, soit fait étriper par les katanas du mystérieux bretteur. Ceux les plus proches de lui avaient donc le plus souffert. Il leva la tête et laissa son chapeau s’envoler, emporté par un nouveau souffle du vent, et sourit.
Là bas, où le soleil se couchait, une autres masses noires c’était déjà formée et fusait en sa direction. Cette fois-ci le samurai n’avait plus la patience d’attendre son adversaire, l’adrénaline parcourait tout son corps et se sentait poussé d’une énergie inépuisable ! Les bras tendus vers l’arrière, les sabres épousant l’alignement de ceux-ci, le dos un peu courbé vers l’avant, le bretteur chargeait maintenant l’armée adverse. Il tailladait à gauche, tranchait à droite, égorgeait devant et décapitait à l’arrière. Du sang volait dans tout les sens, le guerrier en était recouvert, son visage dégoulinait du liquide vital de ses ennemis.


« Un démon… c’est un démon ! »

Des milliers et encore des milliers d’autres hommes tombèrent avant la disparition du soleil dans ce ciel rougit par la mort. Certain revenait sur leur décision et tentait de battre en retraite, en vain.

« Craignez-moi ! Je suis le tout puissant ! Je suis … »

//BAM//

Minute de silence.


« Putain merde je suis que d’al ! »

Remarqua Zegaï en se frappant les cuisses de ses deux mains, le cul à terre après être tombé de son lit. Le jeune homme frustré d’avoir quitté son rêve précocement ronchonnait dans sa barbe pendant que la délicate fée Melody se moquait ouvertement de lui.

*On va devoir remettre des barreaux à ton lit. Le petit enfant bouge trop pendant son sommeil.*

« Oh ta gueule. En plus j’faisais un rêve génial ! J’tapais sur des millions de types tout seul sans t’avoir dans mes bask’. »

*Enfoiré !*


Les deux camarades se chamaillèrent encore quelques minutes puis finirent par se diriger vers la salle commune de l’auberge dans laquelle ils avaient élus domiciles pour la nuit. La pièce était spacieuse avec de nombreuses tables et places, elle avait un peu l’allure d’un saloon d’un vieux western avec son pianiste et ses danseuses, le barman – un mec aux airs bourrins et grincheux – essuyait ces chopes de bières fraichement rincées et bientôt de nouveau prêtes à l’emploi. Les deux chasseurs prirent place à une table et commandèrent leur déjeuner, et oui, il était déjà midi.
Après avoir payé leur repas, le duo loufoque décida d’aller faire un tour en ville, voir le marché, les attractions, un peu de tourisme quoi. Si on ôtait la présence quasi constante de la mafia ici à Manshon, on pourrait lui offrir la palme de la cité la plus accueillante de North Blue ! Ces rues étaient toutes pavées de pierre blanche qui réfléchissait un peu la lumière du soleil, donnant un côté plus… lumineux à cette ville. Nos protagonistes arpentait l’une des principales avenues quand ils remarquèrent certains regards – trop ? – curieux et pesant sur la petite créature. Il est vrai qu’ici, une bestiole aussi rare que Melody pourrait éveiller quelques intérêts financiers. Le ronin soupira, la fée lui fit remarquer que si cela se compliquait, il pouvait toujours réaliser son rêve, l’homme l’envoya boulé. Ils allaient devoir être attentif si ils ne veulent pas avoir de mauvaises surprises.

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Manshon faisait partie des destinations favorites de l'Agent Patchett. Pensez donc, une ville où la Mafia était du côté de la loi, une ville où il pouvait faire des affaires en toute impunité. Quel endroit idéal c'était pour un agent corrompu du Cipher Pol comme lui ? Et oui, l’irascible Agent Patchett du CP5 était loin d'être un ange, il avait déjà à plusieurs reprises posé un gros orteil sur la ligne de démarcation entre ce qui était légal et ce qui ne l'était, voir s'était carrément aventuré de l'autre côté. Mais que voulez vous, l'attrait de l'argent et du risque étaient trop fort pour lui.

Cela dit, c'est bien parce que Crack Joe était un pourri de première, qu'il se trouvait à Manshon. Oh rien de bien original dans sa démarche, il causait juste business avec quelques représentants locaux. Ça causait protection légale et autres casses. La Mafia de Manshon entendait que ceux s'étant dressé contre elle paye et Joseph était là pour apporter la facture. Contrairement à ce que l'on pouvait penser, il existait toujours des crétins pour s'en prendre à ces braves et respectables citoyens qu'étaient les notables de Manshon. Sots qu'il étaient.

Bref, Joseph taillait le bout de gras, récupérait des noms de types à retrouver ou tuer et surtout, il profitait de l'amabilité de ses hôtes en abusant de la bonne chère qu'on lui proposait. Il aurait pu rester comme ça pendant des heures, si un des truands locaux (tous très classes avec leurs costumes d'ailleurs, un vrai plus aux yeux de Joseph) n'avait déboulé dans le restaurant où il se trouvait. Le mafieux, les joues rougies par l'effort, était tout essoufflé mais il se dépêcha d'aller effectuer son rapport à l'oreille de Don Tortellini, le contact de Joseph sur place. Celui-ci faillit s'étouffer en avalant ses spaghettis et se retourna en fixant son subordonné d'un air incrédule.

"Une fée ? Ici, à Manshon ? Mais... Je croyais que ces créatures n'existaient que dans les comptes et légendes..."
"Je vous jure Don, elle est vraiment là. J'ai pas rêvé et j'ai même pas bu. La fée est accompagnée par un Ronin, ils font le tour des marchés là. Pour sûr dès que je les ai vu, j'me suis dit que je devais vous prévenir."
"Et tu as bien fait. Don Tortellini, une fée est une créature de légende. Son prix aux enchères de Shabondy dépasserait largement celui d'une sirène. C'est là une occasion en or pour nous de nous faire de l'argent. C'est le Destin qui nous offre cette opportunité."

Ce fut d'une voix douce et charmeuse que Joseph se mêla à la conversation. Ah le fieffé salo. "Nous" faire de l'argent ? Quel truand il faisait quand même. Mais visiblement il avait convaincu Don Tortellini qui hocha la tête en signe d'assentiment.

"Bien Monsieur Cipher Pol... Comment comptez vous procéder ?"
"Mais de la façon la plus simple qui soit. La lui prendre de force. J'aurais juste besoin d'une demi douzaine de vos hommes. S'ils savent encaisser les coups c'est encore mieux."

Le Don fronça les sourcils mais ne fit aucun commentaire. L'affaire était entendue. Joseph prit donc congé de son hôte et suivit le malfrat ayant repéré la fée. A l'extérieur du restaurant, d'autres truands les rejoignirent. Le plan de Joseph était l'enfance de l'art. Les mafieux allaient attaquer le Ronin pendant que l'un d'entre eux s'emparait de Melody. Si tout se passait bien, fin de l'histoire. Si le Ronin se montrait dangereux, Joseph viendrait à son aide en grand sauveur et mettrait K.O. les malfrats restant. Il pourrait même stopper celui des six qui s'enfuirait avec la fée. S'il manoeuvrait bien, il gagnerait la confiance de l'autre et pourrait ainsi s'emparer de la fée aussi facilement que s'il s'agissait d'une sucette à dérober à un bébé. Héhé, qu'il était malin quand même.

"C'est lui là ! L'type au Katana et à la drôle de tronche. Pis là, c'est la fée !"

Un instant les yeux de Joseph se changèrent en deux berrys quand la fée apparut dans son champ de vision. Il se voyait maitre de son propre établissement de jeux, empereur du monde souterrain. Il pouvait le devenir, tout ce qu'il lui fallait c'était un capital de départ. Comme celui que cette créature lui permettrait d'obtenir. Le gouvernemental hocha la tête à l'adresse de ses complices et se cacha dans les ombres tandis que ceux-ci s'avançaient d'un air hostile vers le ronin, l'encerclant rapidement. Les six hommes étaient à tout le moins musculeux et leurs cicatrices dénotaient leur expérience. En plus ici, ils étaient la Loi. Qui oserait s'opposer à eux ?

"Hey mon gars. T'sais pas que le port des sabres est interdit à Manshon ? On va d'voir te confisquer ton arme."
"Et ta fée !"
"Ouais et ta fée aussi héhé. Si tu tiens à la vie, tu t'laisses faire."
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Manshon, Manshon. Une sympathique petite île de North Blue, qui restera un des endroits où notre borgne adorée passa ses meilleurs moments. Une cité contrôlée par la pègre, qui vivait et se nourrissait quotidiennement des crimes de ses habitants, un monstre d'illégalité. Une île dirigée par le crime et pour le crime. Pouvait il exister meilleur endroit pour une petite raclure de son espèce. Lui et l'île avait bien des points communs, il ne vivait que pour aider des criminels plus riches que lui à atteindre leur but, et en échange ces types lui filaient du pognon. L'économie de l'île et ses revenues était semblable. Quel pied c'était de vivre dans ce patelin, il y avait toujours un bon bougre pour vous filer des berrys en échange de services amicaux, allant de la visite chez un ami à lui pour lui rappeler ses dettes, aux transports de cadeaux surprises à l'organisation d'accident plus ou moins malencontreux du voisin. Tout ça bien et d'autre choses, de l'argent et de la violence, tout ce dont pourquoi il avait été mis au monde. En plus cette île était un vrai paradis non seulement pour le Galowyr raclure des bas fonds, mais aussi pour le Galowyr fou de la bouteille. Combien de petits troquets, de misérables bouibouis, de tavernes aux hydromels de toutes les mers ? Il aurait sans doute était capable de vous répondre. Un vrai guide du routard pour alcoolique peu fortunée sur patte. Argent et bibine, sa recette du bonheur. Quoi que parfois, à trop forcé sur la bouteille on fini par se mettre dans des situations quelque peu embarrassantes.

Ce jour là, il avait encore bien bu (comprenez un peu trop). Il avait en effet eu le bon goût de prendre un verre de chacun des hydromels d'une fameuse taverne au nom bien choisis de les deux cents bouteilles. Ces deux cents bouteilles n'étaient heureusement pour le foie déjà bien amoché du borgne toute de l'hydromel, toutes des bouteilles d'hydromel. Mais leur nombre fut suffisamment important pour lui taper un peu sur la tête (comprenez beaucoup sur la tête). Une liasse de billets salis et froissés posés sur le comptoir, on lui fit comprendre que le patron ne souhaitait pas le voir fumer dans son établissement de peur de voir son superbe mobilier en acajou massif être soit brûlé soit recouvert de vilaine cendre. Fallait bien être dans un endroit où le pouvoir appartiens qu'à des criminels et des assassins pour qu'on puisse interdire aux gens de fumer dans les bars … Non mais c'est vraiment n'importe quoi là, c'était quoi la prochaine étape ? On allait plus avoir le droit de naviguer bourré ? Ou même de picoler avant un certain âge ? Et ce gouvernement de merde qui fait rien pour changer tout ça. Un scandale oui, un vrai scandale.

Pendant qu'il ruminait sur l'injustice de certaine règle, il déambulait dans les avenues de Manshon cigarette au bec et son vieux sabre à la ceinture. Il serrait toujours les dents de colère. N'importe quoi ça. Des bars non fumeur et pourquoi pas des vitesses limitées pour les navires en mer …

"Hey mon gars. T'sais pas que le port des sabres est interdit à Manshon ? On va d'voir te confisquer ton arme."

La phrase ne lui était pas destiné et il n'avait absolument pas entendu la suite, mais ça allait lui expliquer. Non même pas la peine de lui dire que le type ayant lâché la phrase lui tourne le dos, il ne voudrait pas comprendre. C'est une sacré tête de mule le lascar, encore plus avec un coup dans le nez.

Non mais ... d’où que tu ... me juge toi ? Lâcha-t-il sur ce ton si caractéristique de l'état d'ébriété.

Il tira son sabre. Le bruit fit se tourner les vilains bonhommes qui portaient l'uniforme caractéristique des petites mains de la pègre local. De l'homme de main peu coûteux mais de qualité monsieur. Mais allait expliquer qu'il faut pas emmerder les types de la pègre à un type avec un coup dans le nez. Le borgne ne le laissa même pas placer un mot et repartie de plus belle dans une superbe diatribe.

Hein pourquoi je pourrais pas porter une arme ? Toutes les nations civilisées le font, il y a qu'une dictature de merde pour interdire aux gens de porter une épée. C'est dégueulasse !

On a pourtant un gouvernement complètement ripou dirigé par cinq vieux croulants, qui laisse sa marine armée détruire des îles et liquider des peuples entiers, qui protège des nobles pratiquants l'esclavage et qui encouragent un climat de tension et de ségrégation entre homme poissons et humains. Prenez donc un peu exemple sur eux, c'est quoi cette île de merde, où on peut plus fumer où on veut et se promener avec des armes. Vous valez pas mieux que les révolutionnaires, bandes d'ordure.


Sa longue tirade eut presque put être convaincante ,si le ton adopté et la démarche chancelante de celui qui l'avait lancé, ne l'avait pas immédiatement relégué à un vulgaire ramassis d'ineptie éthylique. Mais faute d'être convainquant par la parole, il fit ce que tout homme privé de don oratoire fait pour se faire entendre. Il expédia un magnifique revers de crochet à son principale interlocuteur. Déterminé à défendre ses droits fondamentaux contre ces ordures, terme générique qui comprenait le pauvre Zegaï  qui n'avait rien demandé à personne.


Dernière édition par Galowyr Dyrian le Mar 7 Mai 2013 - 15:16, édité 2 fois
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Qui sont ces hommes osant demander à un matérialiste comme Zegaï de leur donner ses armes ? Mais surtout, qui est ce type torché comme un chiffon ? Le ronin n’eu pas le temps d’en placer une que l’éponge à vin frappait déjà dans le tas. Le jeune homme à la chevelure d’un sombre indigo observait la scène sans éprouver la moindre émotion, la balade sous un soleil de plombs lui ôtant l’attrait pour toute chose. Il tourna la tête en direction de la fée voletant à sa gauche et d’un geste flasque de la main, comme s’il tapotait l’air amicalement, le chasseur questionna tout aussi mollement sa consœur.

« Hey, hey Mélo ! Ils te veulent aussi ? »

Cette dernière confirma d’un petit hochement de tête. Elle flottait au niveau de l’épaule de son camarade, assise en tailleur, et celui-ci soupira sans raison apparente.

« Restes le plus haut que tu peux, ils ont surement des renforts. »

*Oui chef. *


Sortant son bras gauche de son kimono noir et se grattant la tête de la main droite, Zegaï avança tranquillement vers le groupe d’homme avant que le dernier venu ne se les fasse à lui tout seul.

« Bah, j’ai besoin d’un peu de sport, vous tombez bien. J’m’incruste. »

Ses sabres déjà empoignés, ayant laissé le fourreau dessus, le samouraï écrasa l’un d’eux sur le crane d’un gland lui tournant le dos. Deux autres lui foncèrent dessus, furieux de la mise hors jeux de leur collègue, mais le ronin se glissa entre eux et, avant que ces assaillants ne le remarque, donna un coup sec à l’arrière d’un genou de chacun d’eux. Les laissant mettre genou à terre, Makiavel se retourna et empoigna la tête de ses ennemis avant des les entrechoquer.

« Je sais pas pour qui vous bossez les gars mais vous pouvez rentrer lui dire où il peut se la mettre la fée ! »

Affichant une toute autre attitude, comme revitalisé par ces quelques passes, Zeg’ interpelait le borgne ivre en face de lui.

« Hey, j’ai rien contre toi. J’suis d’ton côté ! Ces connards en veulent à ma liberté de vivre !! J’ai été sensible à ton discours et tout et tout. »

Alors que les négociations venaient de s’ouvrir, Melo était perchée sur la girouette d’un toit observant les alentours, à l’affut d’autres ennuis. Les ennuis, Zegaï adorait s’en attirer.
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L'agent Joseph Patchett du CP5, présentement en mission pour son propre compte, était très désappointé. Son plan lui semblait pourtant parfait... Alors pourquoi la seule présence d'un alcoolique avait tout remis en cause ? Comment cet espèce de révolutionnaire à la manque, Crack Joe ne voyait que ça pour expliquer le discours anti-gouvernement de l'ivrogne, avait-il pu faire échouer son plan ? Il serait ridicule pour lui désormais de sortir de l'ombre, tous les agresseurs étaient K.O. Un changement de plan s'imposait pour l'agent Patchett.

L'ivrogne, le ronin, la fée sur son toit. Les yeux de Joseph allaient de l'un à l'autre tandis que son front barrait d'une ride créée par l'effort de la réflexion. Et soudain, la lumière fut. Le visage de l'agent Patchett s'illumina alors qu'il sortait son escargophone de sa poche.

Après avoir murmuré quelques mots dans le combiné, Crack Joe s'en fut escalader tant bien que mal la maison au sommet de laquelle la fée était désormais perchée. Si tu ne viens pas Joseph, c'est lui qui ira à toi !

A l'instant où Crack Joe parvenait à se hisser sur le toit, d'autres mafieux arrivaient en courant dans la ruelle, alertés par le bruit ou par un coup de fil providentiel. Ceux-ci, contrairement à leurs collègues désormais dans les vapes, avaient eu l'intelligence de venir équipés d'armes à feu.

"Oy ! Qu'est ce que c'est que ce bordel heiiiiin ? Vous savez dans quelle ville vous êtes heeiiiiiin ? Vous t'nez à finir dans l'port avec des chaussures en ciment c'est ça heiiiiiin ? Vous avez manqué de respect à Don Tortellini en attaquant ses hommes et ici à Manshon, la peine prévue pour ceux qui enfreignent la loi du Gouvernement est simple... la mort !"

L'homme qui venait de parler semblait être le chef de la petite troupe d'une dizaine de gangsters. Une cicatrice lui barrait la moitié du visage, des bras recouverts de tatouages dépassaient de son kimono, bref pas le genre de gars dont on s'amuserait à se moquer. Et pourtant, l'un des hommes de son groupe ne pouvait s'empêcher de pouffer de rire. Un petit con comme il y en a dans tous les groupes, le genre qu'on accepte car il est prêt à tout pour porter les couleurs du gang, même à faire l'esclave.

"Pufufu c'est trop drôle c'que vous dites là. Enfreindre la loi du Gouvernement Mondial c'est un peu not' gagne pain non ? Hahaha. Manshon c'est trop l'éclate ! La Marine est à nos ordres et ceux qui s'en prennent à nous finissent pourchassés par des chasseurs de primes. Bwhahahaha. !"

Derrière lui ses collègues riaient grassement. Il faut dire que les truands locaux adoraient en faire baver aux étrangers peu au fait des spécificités locales. Bieeeeen, tout se passait du mieux possible. Si les mafieux pouvaient distraire les deux trouble fête suffisamment longtemps pour que Joseph accomplisse son triste office, cela serait parfait. Désormais sur le toit, le boxer s'approchait de sa cible avec une lenteur toute animale qui n'aurait pas fait rougir les assassins de l'Umbra Corporation. Ne pas éveiller l'attention de la proie, bien au chaud sur sa girouette, se rapprocher lentement d'elle et au dernier instant fondre sur la fée sans lui laisser la moindre chance de réagir. Les ennuis approchaient d'elle mais la fée ne pouvait rien y faire. Héhé qu'il était malin.

Bon ça, évidemment, c'était la théorie et comme toujours, il fallait que quelque chose dérape. Ou plutôt dans le cas présent, glisse. Et oui, les toits en tuile de Manshon devraient être mieux entretenus. Alors qu'il n'était plus qu'à un pas de son tas d'argent sur pattes, Joseph sentit soudain le sol se dérober sous lui. Une tuile qui s'enfuit égale une chute de tuiles dans la ruelle en contrebas, un Joseph qui s'étale de tout son long sur le toit ainsi qu'une fée désormais avertie qui le regardait moitié "je me fous de ta gueule", moitié "je devrais pas m'enfuir ?".

"Ouais c'est ça... Fous toi de ma gueule... Marre toi tant que tu veux, l'dernier qui rira quand je t'aurai vendu... Ce sera moi !"

Un gars retors ce Crack Joe, un peu stupide mais il compensait avec d'avantage de méchanceté. Il s'était relevé lentement, en se tenant les côtes comme s'il s'était blessé et s'était imperceptiblement avancé jusqu'à être à portée. A portée de quoi me direz vous ? Mais à portée de poing bien sûr ! La preuve, une gauche plus rapide que l'éclair faucha la mythique créature comme un fétu de paille. Faut dire que quand on fait 30cm de haut, on est en général pas bien résistant. Et hop, une fée capturée pour le Joseph, une ! A lui les millions ! Mais avant... un peu d'esbrouffe. Il était comme ça Crack Joe, pas du genre à laisser passer une occasion de se mettre en avant.

Du haut de son perchoir sur le toit Joseph contemplait la ruelle et les différents protagonistes. La fée assommée tenue par la peau du cou, le gouvernemental adressa son sourire le plus sardonique au ronin et à l'ivrogne.

"Messieurs, en tant que représentant officiel du Gouvernement Mondial, j'ai le plaisir de vous annoncer que cette créature vient d'être mise en quarantaine pour étude scientifique. Elle ne pourra vous être restituée. Oh et pour avoir violemment agressé les braves représentants de la Loi de Manshon, le Gouvernement Mondial vous condamne à mort. Passez une bonne fin de journée."

La fin de la tirade de l'agent fut accueillie par les clics très familiers d'une dizaine de fusils qu'on armait. Dans la ruelle les mafieux étaient prêts à venger les leurs, sur son toit Joseph s'imaginait déjà nageant la brasse dans les millions. Cette fée allait le rendre riche !
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Il y en avait du monde, plein de monde, trop de monde. Puis c’était quoi ce petit truc ailé ? Le borgne peinait de plus en plus pour comprendre tous les événements qui se déroulaient sous ses yeux. L’alcool et l’incompréhension semblait d’ailleurs bien décidé à lui coller une vilaine migraine. Le type qui tapa un discours sur le toit n’eut pas plus de chance que les deux autres lascars qui avaient pris la parole. Ses paroles ne parvinrent pas à trouver un écho dans l’esprit de Galowyr. Les seuls choses qui vinrent à l’esprit du manchot pendant que l’agent du gouvernement tapait la causette, c’était d’une qu’il avait une voix suffisamment arrogante et insupportable pour qu’on ait légitiment envie de lui enfoncer son poing dans la tronche, mais surtout qu’il lui rappelait affreusement quelqu’un. Il tenta de se souvenir pendant une dizaine de seconde, avant de se résigner. Trop compliqué. Il s’apprêtait à l’insulter copieusement, d’oppresseur et d’ordure, mais une remonté de gaz de son estomac prit la place d’une nouveau superbe discours prônant la liberté des peuples.

D’ailleurs autant la partie discours des bonhommes en costards, était totalement passé par-dessus sa petite tête autant la partie menaçante avec armes à feux  avait le mérite d’être suffisamment imagée pour que même un déchet alcoolisé puisse la comprendre. L’alcool inhibant bien des choses, mais heureusement pas l’instinct de préservation et l’envie de vivre (tout du moins en général), le borgne vit dans la bande de mafioso armés de fusils, une menace à son intégrité physique. Plus d’ailleurs que l’inconnu qu’il connaissait. Ce qui d’ailleurs faisait que le mot inconnu n’était pas des plus approprié. Voir même pas du tout approprié. La menace des fusils mit fin prématurément à ce énième conflit de vocabulaire interne. Les hommes de mains, et autres trouffions de base qui sont légions sur ces mers,  ont la réputation, méritée à bien des égards, de ne pas savoir viser. Combien de braves héros, ou d’horribles méchants ont-ils été épargné par l’illustre maladresse de ses anonymes ? Bah le borgne qui ne faisait décidément pas comme tout le monde ce jour-là, n’eut même pas besoin de ça pour s’en sortir. Les pensées d’un homme soul sont plutôt simples, ni ce n’est totalement simplistes. Face à cette menace, il n’avait que deux alternatives, fuir ou foncer. Choisissant bien entendu la moins intelligente des deux … Se tournant vers son camarade d’infortune, il lui dit :

J’occupe d’eux, toi tu te charges du sale petit con arrogant sur le toit.

Et il fonça. Héroïquement. Une charge digne des héros solitaires, luttant pour la justice et la liberté. Ceux prêts à mourir pour qu’un jour meilleur vienne, pour que la tyrannie et l’oppression cesse. A la différence près que les héros solitaires et libérateurs des légendes ne se prennent que très rarement les pieds dans les pavés. Course, alcool et déséquilibre ne pouvant mené qu’à la chute, il tomba lourdement sur le sol, esquivant par la même et de façon, on en conviendra, miraculeusement la salve qui lui était destinée. Si bien que mis à part sa fierté et son menton, le reste s’en sortit plutôt bien. Cadeau bonus, les lascars voyant leur cible au sol, crurent à tort qu’ils avaient fait mouche et relâchèrent leur attention. Le borgne lui resta la gueule sur le sol. La douleur résonnait dans sa tête. Un écho douloureux que l’alcool n’aidait pas à atténuer. Trois hommes se rapprochèrent cependant de lui, histoire de vérifier qu’ils avaient bien fait le boulot.

Il n’était pas bien malin de nous foncer dessus comme ça.

Il avait surtout trop bu, puis rien ne dit qu’il est mort.

Bah personne ne pourrait survivre à dix balles dans la tronche non ?

Personne hein ? Mais c’était qui ce con pour avoir des certitudes pareilles ? Pff, il allait l’étouffer avec ces certitudes ce vendu à la tyrannie. Le borgne se redressa alors, le visage marqué par le pavé, mais on eut dit un mort qui revenait des limbes.

Oh si on peut monsieur ! La soif de liberté est à l’épreuve des balles !

Enfin ça c’est ce qu’il aurait voulu dire, mais le seul son qui s’échappait de sa bouche était un balbutiement d’alcoolique incompréhensible à toute personne sobre. Soul, le borgne n’en restait pas moins un combattant redoutable, qui était encore plus imprévisible que sa version non alcoolisé. Sans alcool, la fête est plus folle. Tout le monde connait l’adage. Bah en matière de baston rien de moins vrai. L’altercation qui suivit, fut un joyeux bordel. Le borgne sautait dans tous les coins baragouinant des phrases incompréhensibles. Il finit tout de même par se défaire de ses adversaires, par diverses attaques acrobatiques bien trouvées. Restait plus qu’à s’occuper de l’odieux type sur les toits. Le borgne tenta d’escalader la première baraque venue en s’accrochant à une gouttière. Mais aller faire de l’escalade à une main avec un coup dans le nez. Le borgne lâcha prise, et chuta en arrière. Boum ! Puis plus rien, le noir.


Dernière édition par Galowyr Dyrian le Ven 9 Aoû 2013 - 23:21, édité 1 fois
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L'enfoiré ! Voir Melody, inconsciente, dans les mains de cette enfoiré me rendait furieux. Mais genre super furieux... mais pas le p'tit super hein, le vrai, le frankysuper furax !!! Ouai, c'est carrément ça ! J'suis sûr que j'fume par tout les pores d'ma putain de peau. L'borgne dit qui m'couvre, ça, j'l'entend bien. Direct j'analyse l'environnement. Le type de rue où cohabitent caisses de bois, charrettes et quelques arbres ayant survécu à l'urbanisation. J'cours, j'grimpe sur une carriole et de là j'saute sur trois caisses empilées l'une sur l'autre, d'ici j'bondis sur la branche d'un arbre. Une dernière envolé et me voilà au niveau des toits, fusant sur le gouvernemental.

" Enfoiré ! Tu peux être le président de l'univers, touches la et j'te démonte ! YAAAAAAH "

J'arme mes katanas vers l'arrière, j'les garde dans le fourreau par sécurité, j'voudrais pas découper ma nounou. Arrivant avec vitesse sur ce connard, j'frappe tel un ciseau avec mes sabres, visant d'avantage ses jambes et le bassin que le haut de son corps. Mais en fait, une meilleure idée me vient à ce moment là, je repense au voleur qui glisse sur une tuile. Alors j'dévie l'coup sur les tuiles à ses pieds. Dans l'mille. L'bordel pète, les tuiles glissent pour tenter de combler le vide, trop de tuiles... elles emportent le gouvernemental dans leur chute. Merde... C'est pas là que l'borgne est tombé dans les pommes ? J'espère qu'il est pas en dessous... J'm'approche du bord du toit. J'reluque la rue d'en haut. Mon camarade d'infortune est en dessous. Recouvert de tuiles avec le voleur, ce dernier tenait toujours Melo, son poing sortait de l'amas de débris d'argile. J'saute et m'approche de lui. J'essaye de la récupérer mais sa poigne et ferme, il est conscient. J'bondis en arrière mais trop tard, j'me prend les tuiles qu'il me jette dans son élan. L'une d'elle me coupe à l'arcade. J'ai été trop confiant mais lui aussi.


Quel enfoiré ce mec ! Oser poser ses pattes toutes sales sur moi ! Une fée, un être légendaire ! Il osait salir ma beauté de ses mains de bouseux ! Le goût qu'elles auront m'inquiète mais pas grave, j'devais agir comme Zegaï cette fois. On met de côté les p'tits détails qui fâchent et on mord ! On mord jusqu'au sang, on mord jusqu'à ce que cet endimanché lâche prise, jusqu'à ce qu'il hurle et qu'il pose un pied à terre, suppliant cette déesse que je suis de l'épargner ! Enfin bon... pour ça, il avait pas l'air motivé l'hérisson. J'me défais de son emprise et je m'envole en haut d'un arbre.
Tu vois du gland, on s'en prend pas à la famille Makiavel bwahahah ! Mais qu'est-ce qu'il fait ce con ! Mon Z qui était déjà en train de foncer à nouveau sur son ennemi du jour, ce dernier esquive, mon ronin coupe net l'arbre en deux, le faisant tomber au milieu de la rue, la cime percuta un bâtiment et éventra son mur. Pff une taverne d'ivrogne, on s'en moque !


" Comme je pouvais m'y attendre d'un homme du gouvernement, de la tchatche... Mais c'est tout. "

J'étais aveuglé par la rage, on ne posait pas les mains sur Mélody ! C'est l'une des raisons qui m'a poussé à devenir chasseur, exterminer ces marines et gouvernementaux pourris jusqu'à la moelle. Ces mecs qui pensent qu'ils ont des droits sur tout, que tout leur appartient... Moi j'vais te leur montrer qu'y a rien pour eux, à part des claques. Révos, marines, pirates, tous vous connaitrez un véritable jugement !

" Il est temps de faire le ménage ! Oeil du Cyclone ! "

Et tout s'envola au tour de moi, les tuiles, les branches cassées, des échardes, tout débris se trouvant dans le périmètre, tous fusaient dans les directions opposées à la mienne. Place net était faite ! J'vois l'borgne qui se relève, n'étant plus recouvert de tuilerie.


Bon, moi, j'vais me poser ici, sur le clocher de ce bâtiment. J'vois bien la scène et j'suis assez loin du blondinet pour pas qu'il m'emmerde. J'me demande ce qui va s'passer maintenant. Les trois bonshommes se retrouvent face à face, dont au moins deux d'entre eux voulaient la même chose, trois si on me compte dedans : Démolir la tête blonde.
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On ne pouvait décidément plus compter sur personne. Don Tortellini avait beau avoir envoyé des hommes, ceux-ci s'étaient fait laminer. Comment expliquer autrement la présence du Borgne et de l'autre empaffé de chasseur en un seul morceau ? Ça commençait à sentir mauvais pour l'agent du CP5. Le Don n'apprécierait pas du tout que ses hommes se soient fait battre comme plâtre. Il voudra avoir un responsable, une tête devra tomber suite à ces dégâts... Et cette tête ce ne serait sûrement pas celle de Joseph ! Il avait de l'ambition, des plans et un bon punch (très important ça), impossible que tout s'arrête ici. Cette fée... Ces millions... Ils seraient à lui !

Bon... S'auto motiver c'était très bien mais les deux autres n'étaient pas n'importe qui. Le Borgne avait survécu à dix gangsters armés de fusils quand à l'enfoiré de sabreur, il venait de trancher un arbre en deux comme si c'était une feuille de papier. Fais chier... Pourquoi devait il tomber sur des brutes même en dehors des missions officielles ? Et à deux contre un en plus... Karma de merde...

"Allons bon... Vous refusez d'obéir aux ordres d'un représentant officiel du Gouvernement Mondial ? Sigh... Pourquoi les gens refusent ils toujours de mourir sans faire d'histoire ? Qu'est ce que vous avez, vous révolutionnaires, qui vous pousse à faire les cons jusqu'au bout ? Pathétique... Vous êtes tellement stupides que c'en devient presque drôle. Vous pensiez vraiment que je n'allais pas reconnaître les techniques du Changevent ? Tsssk. Je sais qui vous êtes. Moi, l'Agent Mainate, on ne se moque pas, vais devoir vous éliminer."

Mainate... Franchement, c'était quoi ce nom de code officiel ? Séparou l'avait fait exprès... Quand on pense qu'il y en avait qui s’appelaient Corbeau.. Enfin, au moins il les avait menacé. Un peu de provocation et de bluff ne pouvait pas nuire. Crack Joe voyait bien que le bretteur était à deux doigts du nervous breakdown, alors autant l'encourager dans cette voie. Un homme aveuglé par la fureur n'était que plus facile à tuer. Les poings fermés et levés en garde, l'agent du CP5 attendait la charge, sans doute furieuse, du bretteur. Avec le sable serré dans son poing gauche qu'il lui enverrait, cette charge serait la dernière.

"Oh putain ! Mais c'est quoi ce délire ? Depuis quand t'as un arbre dans ta taverne Mike ?"
"Un arbre mais qu'est ce que... Whaaaaat ?!?! Oh j'vais m'le faire !!! Qui est le connard qui a éventré mon établissement ?! Il a deux secondes pour se dénoncer avant que j'vous explose la tête à tous les trois !"

De l'intérieur du bâtiment éventré provenait des cris de rage et à travers la fissure, la figure ronde et rouge d'un homme en colère apparaissait clairement. Le Bazooka qu'il tenait à la même était tout aussi clairement visiblement. Le What ?! Depuis quand ils avaient des Bazookas à Manshon ?! Oh merde, c'est qu'il allait tirer ce con, ils ont le sang chaud à Manshon faut croire...

"Euuuuh, Monsieur ? Je suis avec le Don et...."
"Ta gueule ! C'est toi qu'a fait un trou dans mon établissement ?!"
"Euuuh, si vous pouviez tourner ce Bazooka ailleurs ça m'arrangerait... Oh, si vous pouviez remarquer que l'arbre qui a démoli votre mur a été proprement coupé par un sabre et qu'il n'y a ici qu'un seul bretteur... Vous me rendriez très heureux."
"..."
"Pourquoi est ce que..."

"Ça fait plus d'deux secondes !"


BOOM !
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C’était assez difficile de se souvenir comment il avait finalement fait pour se retrouver sur ce putain de toit. Faut dire quelle idée de merde de construire des bâtiments aussi hauts. Il y avait des gens dans cette putain de ville qu’avaient des trucs à compenser. Les pieds enfin sur les tuiles, une belle bosse sur le crâne, il avait du se coltiner le discours de l’autre enfoiré. Discours qu’il n’avait absolument pas écouté d’ailleurs. Ce type lui rappelait quelqu’un, affreusement même. Mais tout ce dont son esprit embrumé arrivait à se souvenir c’est le prix de la pinte au bar le plus proche. Puis non impossible qu’il connaisse un casse couille pareille.

Tiens en parlant de casse couille voilà le tenancier du bar du coin qui sort. Mike de son prénom, Miky pour les intimes, connard pour sa femme et « une bière ! » pour la plupart des clients. Tiens c’est marrant ça … Un arbre au milieu d’un bistrot, il avait jamais vu ça. Quelle bonne idée, ça donne un petit côté champêtre des plus sympathique. Fallait l’avouer, il était plutôt étonné que ce gros barbu ait la main verte mais bon tout le monde a une part délicate et raffiné. Attends mais qu’est ce qu’il sort là Mike ? Puis le barman, montra son côté délicat d’une manière beaucoup raffiné. Boum !

Bon alors qu’on soit tous fixé à ce point-ci de l’histoire. Se faire tirer dessus au bazooka c’est une sensation assez étrange.Très étrange même. Imaginer donc ça avec un coup dans le nez … Bonjour le trip. Déjà c’est chaud, ça vous projette, vous fait tourner la tête de tout les côtés, on fait des tonneaux encore des tonneaux, de la chute libre, le tout accompagné d’une petite monté d’adrénaline tout ce qu’il y a de mieux dosée.  Le monde lui apparut bien plus étrange, tout était encore plus flou et un silence de mort régnait. Comme si son cerveau c’était soudain arrêté de fonctionner. Puis d’un coup vlan, tout le monde s’écrase sur le sol dans un fracas. Ça valait le coup de se faire chier à grimper sur le toit dis donc. C’était sa femme qu’avait raison, Mike était un beau connard.

L’estomac totalement retourné par sa chute acrobatique, le borgne ne se sentait pas bien mais pas bien du tout. Mais désireux de ne pas avoir dépenser pour rien les berrys investis dans son panini de midi, il fit en sorte de laisser la bouffe là où était sa place … dans son estomac. On inspire et on expire, on inspire et … Il se remit sur ses deux guibolles péniblement, avant de se gratter la tête. Qu’est ce qu’il fabriquait là déjà ?
Tiens il y a un blondinet et un type avec un sabre qui se regardent méchamment. Et pourquoi il y a des débris partout ? Puis le blondinet, il l’a déjà vu quelque part … Ah oui sur un toit quand il avait trop bu. Il se souvenait tiens, fallait taper le blond pour le peuple, la fraternité, la défense des libertés publiques, le tabagisme et le port d’arme. Ah mais du coup, le sabreur c’était le gentil copain de tout à l’heure. Bon bah il était temps de casser du blond !

Il mit la main à sa ceinture. Bah où cette maudite épée avait bien pu passer. Peut être sous ses vêtements … Hop le tee-shirt, le pantalon et ses godasses d’enlevés ! Bah non toujours pas de traces de son arme. Même pas dans ses godiauds. Non, il avait pas oser l’autre enfoiré. Faire le gars sympa pour lui chourer son épée. Le félon, le traître, le parjure, le … Ok je ferme le dico des synonymes. Pendant que les deux autres se tapaient toujours dessus, le borgne tira de la poche de son pantalon, son paquet de cigarette. Une fois celle-ci allumée, il chargea sur les combattants.

Toujours en caleçon.

Banzaï !

Il expédia le sabreur à gauche d’un coup de crochet et le blond à droit d’un beau revers de la main. Pour le coup on était fixé. Ça dégénérait vraiment ce coup ci. Se frappant le torse comme l’aurait fait un gorille avant de lever les deux bras en l’air en continuant de baragouiner de manière totalement incompréhensible. Un seul mot fut compréhensible pour les gens qui étaient présents :

Céleri.

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