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Sept meurtres pour un pèlerinage.

Avant propos.

J’suis assis sur une chaise en bois posée à l’entrée de la forge. J’fume une sèche et j’souffle en plissant les châsses. Y a le soleil qui m’tape dans les pupilles et ses rayons qui m’tape sur mon crane bien visible. Y a personne qu’a la même coupe que moi parce qu’y a personne qu’est comme moi, ici. Dans l’Underground non plus, les champions sont des tarlouzes, sauf l’Scott. Puis y a aussi les charpentiers. J’sens bien qu’j’suis l’meilleur sur le terrain. Un véritable chef. J’pense même que l’patron, après la construction du bateau et ma performance du feu d’la gnôle, va bien vouloir m’augmenter un chouïa. Quoi que. Le truc avec ça, c’est qu’depuis il reçoit des lettres et des appels menaçants. Tous les jours y a un des gars du chantier qui crève. J’ai envie d’me barrer un brin puis, j’suis pas fait pour cette vie là.

Ah puis, j’suis assis d’vant la forge parce qu’hier j’ai trouvé des armes os de moutons sympas alors j’ai d’mandé au mec d’me les rendre plus efficace encore en échange de petits billets. J’ai d’jà eu l’occase de travailler avec lui. Un mec comme les autres, j’dirais. L’a juste une tête de charognard avec sa p’tite moustache qui r’couvre sa lèvre supérieur et son bock en bois. J’me sens différent d’puis qu’je me suis fait tout ces mecs à l’arène. Y en a même qui m’reconnaisse, on m’fait signe de la main mais j’réponds pas.

J’crache sur mes deux mains puis réajuste mon iroquois. J’aime bien, ça fait deux ans qu’j’l’ai puis j’me trouve plus beau sans la moitié des cheveux. J’entends un sifflement, tiens. C’est le forgeron qui m’appelle. J’me lève, m’dépoussière les bas puis rentre. La forge, c’t’endroit est mystique. J’aime bien l’bruit qu’fait son machin sur l’fer. On sent qu’il taf vraiment c’monsieur. M’explique un truc que j’comprends pas, puis j’hoche d’la tête. J’crois qu’il a comprit qu’j’me fous de sa gueule et qu’j’en ai rien à cartonner de c’qu’il dit. J’réfléchis. Qu’est-ce qui pourrait m’pousser à tuer cet homme ? Question existentielle, qu’est-ce qui pourrait m’pousser à tuer. Puis c’est pas la première fois qu’j’le pense. J’prends l’temps quand même. Mah. Sa pilosité p’t’être ? L’a un bock en tôle. Pas qu’j’aime pas ça, mais ça rend laid et puis dans un sens supérieur. Pourquoi ? Parce que la barbe pousse en fonction du temps. Si t’en a beaucoup, forcément qu’t’as bien vécu. Dans ma tête de tordu j’me dis qu’lui veut certainement s’afficher puis j’le reluque bizarre. Donc lui aussi il m’reluque bizarre. L’angoisse. Mais j’suis l’plus fort, j’suis Kiril Jeliev. Enlève moi la vie je garderais mon nom. Puis non. Je pars, le remerciant, tout sourire.

J’bats l’estrade sans savoir où j’vais. Forcément, j’me dirige vers les docks bien qu’y’est danger là bas mais j’me fais arrêter par un tocard de cloche. Qu’est-ce qui veut ? D’la thune ? J’ai mais j’donnerais pas. Il m’reluque, on dirait un ancien sage. J’parlais d’bock t’à l’heure ? La sienne est très longue et blanche, tout comme ses cheveux et ses sourcils. Il tient un parchemin aussi. Avec une sorte de truc en argent. Comment qu’ça s’fait qu’personne lui a encore volé ?

Spoiler:

Ta vie jusque là mon garçon, n’a pas été de tout repos et loin de moi l’idée de t’effrayer, ça ne risque pas de changer pour le moment. Il faut que tu te rendes compte de toi-même… De ton existence. Il faut que tu te poses les bonnes questions.

J’écarquille les châsses, un sourcil plus haut qu’l’autre. Encore un vieux délirant prétendant prêcher la bonne parole ou un diseur d’aventure complètement desséché. J’sors ma topette et lui tend alors. Il refuse sans avoir même posé les yeux dessus, sa tête penché en avant comme s’il fixait le sol.

Dans les profondeurs qu’est l’Enfer de Dead End, dans la ville des flibustiers, tu trouveras Scar Edas et Amah Monné. Tu comprendras qui sont ces hommes en t’y rendant. Et tu feras ce que tu sais faire. Tu reviendras ici, cependant.

Intriguant. Intrigué. Scar Edas, j’en ai déjà entendu parler. Un bon nombre de personne colporte qu’il est à l’origine des incessantes victoires de certains monsieurs dans la salle des défis de la ville des flibustiers. Ce bon nombre de personne réside au cimetière à l’heure où je parle, donc, j’évite d’en parler. Jamie Cent, un pote, m’a dit qu’il serait en fait de la mafia. Mafia sur une île pirate ? J’y crois pas trop. Fin, ça m’étonnerait pas vu les kilos de débilités d’la plupart des hommes d’Dead End. Mais est-ce que la mafia s’y risquerait ? Quel intérêt ? Peut-être profiter de la stupidité des joueurs et se faire de l’argent ? Hm. Bon et puis Amarmoné, par contre, jamais entendu parler. La question maintenant, c’est de comprendre pourquoi ce vieux me demande d’aller à la mort ?

Pose-toi cette question… Qu’est-ce qui pourrait te pousser à mettre fin à leurs jours ? Vois ça comme un pèlerinage que ton propre esprit t’impose. Je ne suis que messager.

Ah. La parole divine. Le saint père ! Il est même capable de lire dans les pensées des autres. Il m’est arrivé tellement de choses bizarres que je prends ça maintenant pour la normalité que ce monde m’offre. Ce qui serait étrange pour moi, maintenant, tout de suite, c’est de voir unf mec qui marche les mains dans les poches pour aller chercher du pain, par exemple. Mais un vieux savant qui te demande d’aller tuer une famille de mafioso en te donnant l’excuse que c’est une quête divine soumit par toi-même, quoi de plus normal ! Hé ? Hm. Bien sûr, je ne vais pas y aller. En fait, je ne suis pas disposé à mourir aujourd’hui, je préfère aller en mettre à l’ombre et me plaindre de ma vie avec des types tout aussi pathétiques que moi. Ça, c’est la vraie vie.

Mais l’espèce de truc en métal, que j’appellerai sceptre s’illumine alors me mettant face à ma vie d’avant. Kiril Jeliev en tenu de lieutenant, Lana étendant le linge, Harry faisant des trous dans le journal avec son cigare… Ma phobie du passé vient alors me hanter l’esprit en me demandant qui je suis. Je ne sais lui répondre et elle m’harcèle avec cette question. En boucle, sans cesse, dans ma tête. Qui je suis… Qui je suis… Je fais alors le rapport avec ce que le sage m’a dit. « Un pèlerinage que mon esprit m’impose. » et la question s’efface. Je suppose que je n’ai pas le choix.

Nul ne sait où se cache Scar Edas, la seule façon que j’ai de le voir, c’est de battre ses hommes à la salle des défis. J’ai dans ma manche sept dés truqués, le même genre qu’ils utilisent. J’y accède sans grand soucis, à cette salle. En effet elle se cache dans un des bars les moins connus de la ville. Une petite porte nous donne l’accès, par ailleurs, il faut donner une petite bourse au piollier en guise de remerciement. Et surtout pour qu’il ne vous demande pas où vous avez eu vent de la cachette.

Mon entrée n’dérange personne, apparemment. Ouf. J’expire. J’observe donc les différentes activités : les dés, les paris bestiaux, les paris humains. J’ai ramené 500 000berrys et j’me suis installé à la table aux dés. J’observe la partie, ils jouent en double, vu la difficulté, les gains sont à hauteur, pour ça. Pour de petit paris simples, on va en dé simple. Le gros lot, c’est 1000berrys donc pas beaucoup. Alors que là, on monte à 200 000, déjà mieux. J’observe et j’vois la triche, direct. Les dés sont fournis, oui, mais ce ne sont pas les mêmes. La table est surement aimanté et deux côtés des dés l’sont pour éviter tout soupçon. Bien. Comme je suis le prochain je demande des dés, je les agite, tout en faisant c’mouvement j’insère par force des petits bouts des pics que j'ai arraché à Lana dans un côté du dé, ce qui maximise ma chance de gagner. La face touchée du premier dé est celle à un trou, opposant celle à six trous. L’autre est le cinq qui s’oppose donc avec le trois. Je paris donc.

6 – 3

3 – 5

Oh ! Quelle surprise, ce sont les mêmes. Que fait-on ? Il m’regarde l’air bizarre, j’souris. Y a pas qu’toi qui triche, hé. Puis là il regarde le type qui donne les dés avec un regard furieux, v’savez, la ride du lion même. J’souris et réagite. On décide, comme y a égalité d’grossir le gain à 500 000B. J’paie la partie, 100 000, l’autre aussi.

4 – 6

5 – 3

Cadeau, on relance d’1 000 000 de berrys. Puis là j’regarde l’adversaire, et j’double encore étant sûr que j’allais faire un double six. J’gesticule et m’échauffe. J’prends les deux, les agite puis j’les lance en même temps dans ma manche pour prendre ceux d’t’à l’heure. Si j’fais un double six et lui moins, il perd. Et il est bloqué parce que j’ai remarqué qu’les nombres qu’apparaissent l’plus dans ses dés sont l’3 et l’5. J’lance.

6 – 6

5 – 5

Héhé. J’rigole bien fort, empochant 2 000 000 - 200 000 berrys pour le coût des parties. C’qui m’fait alors remporté 1 800 000 de berrys. Tiens, le prix d’la tête d’un p’tit pirate péteux de North Blue. Lot d’Barils j’crois. Bon nom. Une fois les gains dans les poches, j’me dirige vers les paris humains, les bêtes m’intéressant pas plus que ça. C’tait des combats illégaux presque à mort et c’tait le marché l’plus chéro. Là, j’le vois. Scar Edas en personne qu’a parié sur un mec qu’a l’air sur de lui. Pas moins d’trois millions. Pas moins. J’regarde l’combat. L’type se bat aux poings et aux couteaux, il défonce littéralement les cranes des sept types sur lui. Normal, Scar s’permettrait pas de parier sur de la merde. Bon. A la fin, le mec s’la crâne un peu, les bras en l’air en hurlant « Vous pouvez pas m’test », j’aime moyen. Hm. Alors, j’m’avance le pas sûr en r’gardant l’arbitre.

N’a le droit aux armes, donc ?

L’hoche la tête en gloussant. Gouttes aux tempes. C’est moi qui devrait avoir peur, pas lui. J’fixe Scar qui remise sur son poulain. Personne sur moi. Tant mieux.

Bon. J’mise sur moi-même mon tapis, j’ai 1 800 000B alors allons-y pour ça.

J’prends des risques mais j’suis assuré. Scar pose mon tapis, c’qui fait 3 600 000. J’m’échauffe pas tant qu’ça j’gratte juste l’arrière d’ma tête en m’mettant en position avec Lana dans la main gauche. Ken sur l’collier et en cas d’besoin Harakiri dans la bottine. Mes nouvelles armes. Bien trouvé les noms, hein ? Héhé. Le mec fait preuve de plus de confiance que moi, presque. Il chauffe les spectateurs qui font tous pression sur moi en l’acclamant lui. J’fais l’vide, j’écoute les chants des sirènes en bougeant ma tête d’avant en arrière rapidement mais ça reste léger. Y a une prime de 500 000 si l’type crève, tentons là. Il semble pas avoir d’gosses, l’a l’air juste d’être un putain d’tocard.

L’arbitre siffle enfin le début. L’mec se jette direct sur moi avec son couteau, sans attendre. L’est rapide, comme ses gestes, il slash il slash, mais il slash le vide. J’suis pas trop technique mais j’arrive à lire ses mouvements. J’vois une ouverture à ma droite, bam, j’lui tacle la joue et qu’ça l’fait reculer trois centimètres en arrière. Faut dire qu’c’était un p’tit jab, pas du tout meurtrier. Mais l’bougre s’enflamme un peu vite, puis j’constate qu’il a toujours une position courbé quand il combat, ses coups m’atteignent pas. Puis quand il s’redresse, là j’suis surpris d’m’en prendre un en plein dans la bobine. Cool, m’fallait ça pour m’mettre dans l’feu d’l’action. Deux emplans d’ma droite parce que Lana qu’est sur la gauche, j’la réserve pour plus tard. J’tâte le terrain. Les deux vont successivement sur la mâchoire, courbés, format crochet. Là, j’balance l’mollet, oui l’mollet, dans ses côtes pour pouvoir dans sa chute le shooter comme si c’était un ballon. Il vole un peu. J’m’arrête, j’recule de deux pas puis j’sors ma topette pour boire l’contenu. Ah, sec. L’monde devient silencieux. L’arbitre d’mande si j’ai fini. J’dis qu’non d’la tête puis j’m’élance et lui fout un coup de savate dans la margoulette. J’m’accroupis sur lui et commence la giboulée d’coup toujours de la droite. Son visage s’remplit de sang p’tit à p’tit et là, dans sa joue droite j’fous les piques de Lana. Un guilgin très sec remplit que d’violence. J’me relève et j’regarde le public puis Scar montrant un visage toujours sans émotion. J’me retourne vers mon adversaire qui s’est relevé je n’sais par quel force. Visage tellement abimé que j’me demande s’il peut m’voir. Bien, j’attaque ses jambes avec un jus d’botte puis comme ça le déséquilibre, j’le rattrape par le col pour lui foutre mon genou dans la gueule. Et là j’le laisse tomber. J’écrase d’ma bottine son thorax. J’écrase. J’écrase encore puis j’la remets par terre. Il est résistant parce qu’il essaie d’attraper son couteau dès le début tomber par terre. Et bien soit, je lui donne. Mais en fait, non. J’le plante dans son mollet. J’me retourne une nouvelle fois, et j’regarde le public qui l’acclamait ya peu. V’voyez comme les gens changent de camp ? Voilà pourquoi j’aime pas les moutons. J’prends Harakiri cette fois et l’positionne verticalement entre mes deux pieds. J’relève le type puis l’laisse tomber sur lui. Bam. Ça le transperce. Puis, comme j’me sens comme un Dieu aujourd’hui, j’enlève la chaine qui supporte Ken autour d’mon cou puis d’un geste brusque, lui tranche la tête.

Tadam. J’reprends mes armes et réclame le pactole. Avec la prime de meurtre, ça m’fait 4 100 000 de berrys. Gagner contre Scar ? Chose improbable. Humilier Scar en tuant son poulain d’vant lui ? Chose à pas faire. Au moment où j’veux sortir, un mec m’arrête et m’demande d’le suivre. J’allais dire non mais il pointait une arme sur mon ventre. Et ça m’aurait pas étonné qu’elle soit chargée. J’le suis donc et on arrive dans un bureau luxueux ou bien sûr, Scar est. Smoking, p’tite fleur. Il parle pas, c’est un autre mec qui parle pour lui. Moi, j’le regarde avec des yeux désintéressés parce qu’au final, j’savais qu’ça allait s’passer comme ça.

Spoiler:

Monsieur Edas a été ébloui par votre prestation monsieur… ?

Veilej.

Et bien il tenait, monsieur Veilej, a vous remercié pour son exécution public. De toute façon, après qu’il ait été mis à terre, nous avions l’intention de le tuer. Maintenant, Monsieur Edas va vous faire une offre que vous ne pouvez pas refuser.

Ah ?

Oui c'est-à-dire que c’est votre cervelle ou votre signature qui paraphera dans le contrat.

Ah. Bon. J’ai compris, l’offre que je ne peux pas refuser. J’ai compris aussi qu’ce pèlerinage qu’mon esprit m’imposait, c’tait surtout un parcours d’la mort. L’offre : Six mecs font chier le Scar, ils doivent mourir. J’m’approche d’eux, j’les défonce, j’reviens voir le Scar, j’ai une récompense. Pas qu’ça m’intéresse des masses. Juste que j’suis obligé en fait. Le type qui m’a accompagné a toujours son arme pointée sur moi. Alors, j’signe. D’ma signature. Un K et J, allez hop. J’ai appris plus tard qu’sieur l’larbin d’Edas, c’t’ait c’fameux Amarmonné dans l’sage me parlait. Enfin sage. Putain d’fou, ouais.


Dernière édition par Kiril Jeliev le Dim 17 Mar 2013 - 19:32, édité 1 fois
    Colère.


    Et ainsi s’achève la vie d’un dépressif. La Colère dans ma vie, je l’ai ressenti à ce que je considère comme la grande trahison d’ma marine. On constate sa présence avec le regard de la personne touchée. Remplit de haine, de colère. Sentiment récurent, c’est ce qu’on ressent le plus dans les sept pêchés. Haine envers le peuple, haine envers nous. Les choses, les bestioles, l’humanité, tout. Nous passons tous par ce stade mais nous ne le sommes jamais constamment. Enfin. Dans la vie d’une personne qui n’pense que par la colère, qui n’voit que par ça, la violence est omniprésente. Beigne au p’tit déj’, mandale au déjeuner et taquet au diner. Le mot d’ordre… Il n’y en a pas. C’est une des caractéristiques du Diable. Enfin, pas dit qu’il soit toujours de mauvais poil mais on sait qu’il est pire qu’excommunié. Comme lui.

    Basil Krebber. Un type d’une trentaine d’années que mon nouveau patron… J’en ai combien déjà d’trucs comme ça ? Bon, un type qui tape sur les nerfs de Scar. Beaucoup d’hommes présents sur le caillou, sa puissance, c’est la quantité, seulement. Il n’a pas de neurones, il n’est intelligent en rien, il frappe avant de savoir qui est son adversaire. Basil aurait développé des tics de nervosité aussi. Le sourcil qui remonte, le craquement des doigts, le besoin de taper sur tout ce qui l’énerve. Un bon nombre de fois il est allé lui-même à la rencontre des hommes de Scar pour les frapper et emplâtrer leur tête devant sa porte.

    Ma mission : le tuer et pour ça, j’irais au cœur de l’action. Vers le chantier et derrière le bar où les gars de l’Underground aime bien trainer, son groupe organise des combats de rues. Je dois évidemment le fracasser lui pas son groupe mais si je le tue et qu’on me voit, les quelques trois cents hommes qu’il possède sur l’île viendrait toquer à ma porte pour me tuer. Dead End est p’tite, tout l’monde s’connait, hé. Bon. Avant toute chose, je repasse près du mendiant qui m’a envoyé au centre de cette histoire. Il est toujours là. La tête penché vers le bas, comme s’il priait. Je l’observe quelques minutes et je remarque qu’il n’a pas changé de position. Toujours la même. Je touche son espèce de toque en pinçant l’tissu. J’m’amuse jusqu’à c’qu’il fasse signe de vie.

    A une certaine époque, tu aurais été châtié pour ce que tu viens de faire. Passons… Tu reviens les mains vides.

    Qu’il est drôle, tu voulais sa tête ? Eh, tu m’as foutu dans la merde le vieux. Maintenant je dois aller me taper contre un certain Basil parce que ce type casse les burnes de sieur Edas. J’ai la bobine d’un larbin d’ce pauvre arcasin crado ?

    Basil… Krebber je suppose. Et bien, en fait, c’est une bonne chose que d’aller le voir. Il représente la Colère, un pêché à éradiquer de Dead End.

    Ce mec agit pour ses intérêts en se servant d’moi en fait. Ma parole. Dieu où je ne sais pas quoi lui a dit d’faire la liste de tous les pêchés d’la capitale ou quoi ? Bon. J’décide d’me barrer avant d’tuer un vieux pour la deuxième fois. En plus lui j’veux pas, l’a pas une tête qui m’revient mais du répondant. Enfin. Du répondant dans son intérêt comme j’dis. Un espèce de sage tellement dans ses croyances qu’il en d’vient fou, quoi. Déjà vu.

    J’me r’tire vers le bar dont j’parlais là t’à l’heure pour m’fendre un peu avant d’aller au combat. J’demande des infos au piollier faisant mine d’être déjà complètement pivé pour faire normal. J’apprends qu’le meilleur des combattants d’rues peut s’taper contre le patron. Tu perds mais tu gagnes d’la notoriété. Intérêt ? Rentrer dans son p’tit groupe, s’faire les poches. Et si on gagne ? C’est jamais arrivé. Comment qu’il t’accepte ? Il voit ton niveau au combat.

    Bon j’y vais alors. Sont là. Une quinzaine d’homme qui en regarde deux entrain d’se taper. Leur champion, d’après les cris s’appelle Rony. J’me fous dans la foule et mate la distribution de châtaignes. L’Rony, c’est le mec qui bouge pas mais qui nique la gueule de l’autre. Genre, un bras qu’il lève, c’est une projection d’son adversaire. Les gens s’écartent, v’là l’boss. Basil.

    Il prend place, normal pendant qu’l’autre Rony met sa garde. Moi, j’regarde tout ça en buvant. Tel un chien fou l’boss va pour lui péter les dents avec une bonne mandale qu’a pour effet d’décaler sa tête d’un demi-mètre. ‘touche sa bobine avec sa pogne comme pour s’débarbouiller. Basil, lui, prend pas d’pause et lui fout son pied dans les côtes. A terre. Mais la Colère a pas fini, ‘le prend par les jambes pour l’soulever et j’sais pas comment l’a fait, mais l’a envoyé à perpet’. C’tait ça le champion ? M’faite pas croire qu’ce mec qui s’faisait acclamer par la foule t’à l’heure ‘tait un si piètre combattant. Mah. J’remets ma topette dans ma poche intérieure et pour la deuxième fois en deux jours, j’vais au centre des malfrats.

    Grattage de tête puis d’couilles. Tout l’tralala. J’plonge mon index dans une d’mes narines puis dans l’trou des oreilles et là j’m’impose. J’dis que j’peux m’taper mieux qu’Rony face au boss, j’le jure même puis j’crache. Lui, il m’châsse très mal, un sourcil plus haut qu’l’autre mais j’m’en fous et j’recrache. Ça l’dérange les crachats sur son territoire, on dirait bien. Ses cheveux sont blancs chelou dressés en pique sur sa tête avec deux trois mèches qui pendent et l’a la peau pas net, très pâle. L’est sapé stylé, un costard noir, la cravate rouge foncé qui va avec. A en jugé par la chemise serré, il a du muscle. Puis il a ce regard… Un regard sûr et haineux. Des p’tits anneaux sur les deux oreilles et les muscles des mains bien contractés.

    Spoiler:

    Il m’dit bonjour poliment puis s’jette sur moi. Prévu. J’esquive mais apparemment l’a prévu aussi et il m’fout un coup d’pied retourné qu’j’prends de plein fouet. Pas fini, il revient comme une bête sauvage en m’mordant d’un crochet droit puis d’un gauche puis d’un droit. Pas l’temps d’me r’mettre dans l’bain qu’il m’fout son pied sur la tête like that et j’frôle l’évanouissement. Mon corps cependant va quand même embrasser l’estrade. C’t’à peine si j’ai faillit perdre une dent tellement le choc est violent. Bof, j’ai la tête dure. Au moment où tout l’monde pense que c’est fini, pour bien tomber dans le cliché, j’me relève. J’dois dire que j’le trouve remarquable, son pied. Maintenant moi j’vais lui montrer mon moule de gant.

    J’me lance. Sur lui, tiens. J’lui distribue une giboulée d’bidoches dans la bobine, j’le vois qui fonce les sourcils et réplique, agacé, par un coup dans une de mes joues. L’effet est de suite ressentie, j’m’incline encore mais cette fois-ci j’lui laisse pas l’temps de n’plus s’arrêter, j’lève le bassin et lui présente mes semelles au moment où il s’jette vers le bas. Bim, dans la mâchoire et là, ça l’fait s’pencher en arrière. Moi j’suis large pour m’relever, déconne, j’lui envoie ma naturelle dans la figure. Et ma naturelle, vu qu’elle l’est, elle fait mal. Il détourne pas son regard du mien tout en encaissant, moi j’cumule les beignes, j’m’arrête pas. Quand on a fini d’s’amocher la gueule, y fait nuit noire et plus personne est là. Essoufflé, j’tombe sur l’sol comme un poivrot.

    Pèlerinage hein, pour savoir qui j’suis. J’sens bien qu’cette histoire de pêchés capitaux décrit toujours une étape dans ma vie. Un cap. Là, c’est la descente aux enfers, l’asile que j’me suis créé en m’faisant fou. J’’étais fou de rage, surtout. Dans une tirade sans fin, j’ai eu l’impression d'être enfermé dans l’chenil qu’était mon enfance. Forcé d’y retourner, d’fermer l’encarade puis d’me faire fagot.

    J’ouvre les yeux encore dans un bureau du même type que celui d’mon employeur temporaire sauf qu’j’vois Basil. Tout propre en smoking, l’a eu l’temps d’se débarbouiller d’la sueur qu’a provoqué notre combat et d’me laisser à l’état ouvrier. Connard, va. Toujours pas dans son assiette, l’a les cheveux plus dressés qu’t’à l’heure. Les doigts sur leur opposé puis la jambe pliée sur l’autre. L’est aussi sur un fauteuil qui vaut certainement ma paye et porte une montre qui vaut certainement l’quintuple de ma paye. Oui, j'l'ai dis deux fois parce que ça m'énerve.

    Spoiler:

    M’regarde. Véner. Puis commence à s’baucher ben j’me bauche aussi pourquoi pas, puis l’arrête subitement et m’reregarde véner. Donc j’me tais. Ben, faut savoir c’que tu veux mon pote. Il s’craque le cou. Quoi ? Veut encore goûter à mon gnon ou quoi ? Et puis il lâche que dalle un mot. Ses sourcils sont toujours froncés on dirait qu’il pense à que’que chose et enfin, il fait un geste plutôt brusque d’ailleurs : tape avec ses deux poings sur la table de devant en s’levant.

    J’vais te faire une offre que tu pourras pas refuser.

    Oh non. Pas encore. J’regarde derrière, gauche puis droite pour voir si y a pas un gars près à m'tuer. Non. Là j’me lève et j’tente de lui foutre une poignée d’salsifis. Surpris, il s’la prend mais de peu , pas comme ça qu’j’l’imaginais dans sa face puis m’la renvoie l’compère, gratos c’est sympa. On s’tape dans l’bureau son fauteuil aux millions d’berrys s’colle au parquet quand j’lui fous mon pinceau sur les côtés. On est moins en forme que t’à l’heure mais on s’défend. Et puis merde, tout l’combat d’dehors j’ai voulu garder ma fierté en évitant d’sortir mes os de moutons mais là, ya pas le choix. En feintant une esquive j’prends Ken d’la chaine et lui fout violemment dans la gueule. L’sang s’projette jusqu’à ma face. Pas l’temps pour l’choc, j’réattaque, cette fois en visant l’cou et puis en répétant à mon tour : « J’vais te faire une offre qu’tu pourras pas refuser : la mort. » et shbam, un autre jet d’rouge sur bibi.

    Qu’est-ce j’pourrais récupérer qui prouve qu’j’l’ai bien tué… Sa tête ? Nop, trop voyant. Ah j’sais ! J’cherche un sac dans la salle mais j’vois qu’des mallettes, j’en prends une et découpe l’intégralité d’ses cheveux avec la mini-hache. Faut dire qu’sont tellement zarbi qu’tout Dead End doit savoir à qui ils appartiennent. Allez, j’m’improvise coiffeur puis pas qu’j’les aime pas mon cher m’sieur Krebber…

    C’est pas personnel, c’est uniqu’ment les affaires.

    °°°

    Voilà, j’rapporte la mallette à Scar, il chuchote deux mots au gars qui parle puis l’autre m’dit qu’c’est bon, qu’il me croit. Moi, j’ai pas fait tout c’chemin ni m’suis battu pour des broutilles. Et puis j’veux du concret m’certifiant qu’ils ont pas l’intention d’me buter après. Scar fait oui d’la tête et donne d’son index une direction à son larbin. Il comprend tout d’suite et m’apporte deux millions. Ah, ben. J’pensais pas qu’j’allais être si convaincant, fin bon, tant mieux. Puis Scar, pour la première fois z parler. Y a pas qu’moi qu’est sur le choc, c’la salle entière remplit d’hommes (qu’ont leur armes pointées sur moi, toujours, encore, à jamais.) qu’ont la gueule ouverte. Ça doit pas arriver des masses.

    Le corps de Krebber… L’avez-vous laissé sur place ? Enterrez-le, il ne faut pas que sa mère le voit dans cet état.


    Dernière édition par Kiril Jeliev le Dim 17 Mar 2013 - 19:47, édité 1 fois
      Envie.

      L’Envie ou l’pêché qui fusionne la jalousie et la nervosité, tout ça caché d’l’hypocrisie. Il te donne son plus beau sourire, il te le donne pendant 10 ans, il t’aide, il te conseille puis quand tu lui fais totalement confiance, il te plante un couteau dans le dos. La période de ma vie où j’ai connu l’Envie, c’est sûrement le jour où Harry et son complice m’ont planté un couteau dans le dos. Envieux de ma réussite. Envieux de mes actions. Ils en voulaient plus pour eux et seulement pour eux. Lieutenant Jeliev n’était qu’un mur qu’ils se devaient de briser. L’Envie est destructeur alors le pire c’est de s’en rendre compte que nous cachons ce pêché en nous. Tous.

      Aton Levy. Un jeune d’à peine les vingt ans qui doit tout à Scar, sa réussite dans le milieu des jeux avec triches. Moi j’m’y connais dans ces trucs, comme au tiercé, on t’donne dix chevaux nuls au départ puis on t’laisse parier et à la dernière seconde un étalon portant l’numéro 11 apparait et tu t’fais doubler ! Con l’tiercé. N’empêche qu’j’ai gagné pas mal au début d’l’année, hein. Bon. Apparemment l’a voulu faire pareil qu’notre Scar en ouvrant sa propre salle des défis vers l’chantier. Ah ? J’suis pas au courant pourtant j’taf là. Bon, en fait c’est pas du tout dans la ville des flibustiers, il a voulu faire ça discretos pour s’faire du bif sans qu’Scar l’sache mais y a très peu d’choses qu’le sieur sait pas. Pour pas dire qu’y a que dalle. Pour m’rassurer, moi. P’tèt. Bon. Marmonné m’a fait son discours comme d’hab puis l’patron a encore parlé. Là, j’ai pensé à l’Underground et j’me suis dit qu’j’suis mal, en fait. Tête de piaf m’a donné une mission et j’suis entrain d’causer avec la mafia. D’ailleurs les armes d’ces hommes sont toujours pointées sur moi et cherchez pas j’le dirais à chaque post tellement ils m’font chier. J’leur fais un p’tit coucou avec mon sourire l'plus forcé d’l’année, j’crois. Et j’me retourne vers Scar.

      S’il est une chose certaine sur terre, s’il est une chose que l’histoire nous a apprise, c’est qu’on peut tuer n’importe qui. Levy est un jeune homme que j’apprécie beaucoup car c’est désormais un ennemi. Sois proche de tes amis, et encore plus proche de tes ennemis. Ne les détestez jamais, cela affecte votre jugement.

      Ce mec parle uniquement pour nous faire sa prophétie. On dirait l’autre barge de moine, mais bon. J’entends. Amarmonné l’larbin en chef qu’j’l’appelle m’dit qu’Aton est pas vraiment branché coup d’poing et qu’lui, il a toujours un calibre dans l’froc. Puis il dit aussi qu’l’a jamais trop apprécié qu’ce soit lui qui serve Edas. Héhé, moi j’entends qu’c’est juste une rivalité, genre, qui s’ra le meilleur larbin du monde pour l’papa ? Bon. M’prévient aussi qu’il est assez chelou, stressé et tout l’tralala. P’t’être qu’il sait qu’il va crever. L’est con aussi d’jouer aux même choses qu’un mafieux dans une si p’tite île. Impatient d’finir la mission, héhé.

      Or faut qu’on aille enterrer Basil, comme l’a dit l’patron. Bon. Il m’envoie avec des hommes plutôt baraqué avec des pelles et des fusils. On r’tourne au lieu du meurtre. Il a pas bougé. D’ailleurs, j’ai oublié d’prendre sa montre. Elle est bien lourde, tiens. Ça fait cool sur mon bras. J’demande à un type de le transporter et qu’on l’ramène dans une terre battue. On creuse assez profond pour son gros corps puis on déguerpit, vite. Fin, moi j’ai encore ma mission sous l’coude.

      Avant d’retourner dans mon lieu d’travail qu’j’évite d’puis qu’on a fini la San Caya, mon radar m’pousse à aller voir l’vieux fou. Toujours posé à la même place, toujours aucune pièce pour c’pauvre. Enfin, j’le traitre de mendiant mais ça s’peut qu’l’ai bien entrain d’se foutre de ma gueule hein. Avec son sceptre en argent massif. C’te fois-ci, j’m’attaque à ses joues en les tirant, dès lors j’sens une décharge projeter mon corps à cinq mètres plus loin.

      Oh putain.

      Ton sceptre !

      Silence impromptu. Qu’est-il arrivé à Basil Krebber ?

      Mort chauve, et là, faut qu’j’passe voir Antolevy.

      Aton Levy… Très bien. Monsieur l’Orgueil ne fait que s’attaquer à d’autre pêché. Aton représente l’Envie. Je pense d’ailleurs que toute sa jalousie est basée sur la réussite et la puissante de Scar. Il serait dangereux de le garder. Va.

      Ouais. J’comprends rien comme d’hab mais comme Amaroné, j’m’exécute. T’façon, c’est soit ça soit j’crève, on comprend qu’j’préfère ça. J’quitte la ville des flibustiers donc pour m’rendre pas très loin vers l’chantier. J’y passe d’ailleurs, j’vois mon vrai patron et mes potes d’la charpent, pas loin, j’distingue la belle San Caya qu’ils ont surement sortie pour faire le radoub. J’demande si y en a qui connaisse la salle des défis près d’ici, la nouvelle et c’est l’patron lui-même qui m’répond qu’oui. Y a quelques semaines, un mec devenu fou à cause d’l’investissement d’ces habitués du chantier est venu l’agresser, d’ailleurs c’est bibi qui l’a sauvé. L’était en dépression, il touchait plus aucune thune. Ben c’est dans son rade qu’est cachée la nouvelle salle. Rah. Pour ça qu’il est plus venu nous faire chier, l’a trouvé d’autres thunes à s’faire. Bon. J’pense pas qu’il soit content d’me voir normalement. Mais faut qu’j’fasse vite de buter l’envie avant qu’tête de piaf de l’underground m’demande si j’ai pas oublié son boulot. Putain qu’j’suis devenu un homme occupé à cause d’cette histoire d’thune.

      J’marche jusqu’à son rade puis j’regarde de derrière la porte, y en a des clients, dis. Moi, j’risque de pas passer inaperçu… Pas grave, j’entre, il tourne la tête, j’cours vers lui et l’allonge avec mon poing en pique. Lana dans ta face bébé. J’regarde les autres, ils m’regardent, j’dis chut et puis j’hausse les épaules en déclarant qu’ce sera gratis au moins. J’fais l’unanimité et d’mande où est l’entrée d’la salle des défis. Un type m’montre une porte derrière l’comptoir où j’me tiens, il m’dit qu’c’est par là qu’le piollier entre mais sinon que c’est derrière les tables tout au fond. Bon, ben, comme j’suis là, autant passer par l’plus court. Et j’m’y jette.

      A peine qu’je franchis la porte qu’j’suis dans un couloir blanc bizarre qui r’ssemble pas du tout à l'genre de l’île, comme si j’étais dans un autre monde. Y a une porte au bout, j’entre avec le pied, pour faire plus classe puis j’châsse une pièce qu’on peut comparer à une cave-à-gnôle tellement y a d’bouteilles différentes, bon y a aussi un mec, long cheveux noir, café à sa table, les gouttes aux tempes et une main sur une d’entres elles. J’pense que j’suis tombé sur l’bon direct. Il est encore assis sur un fauteuil qu’on peut comparer à celui d’défunt Basil. Ça m’saoule de voir ces tocards qu’ont leur cul posé sur un truc qui vaut plus cher qu’mes fringues. Salope de vie.

      Spoiler:

      Quand il remarque enfin ma présence, l’était temps, il pointe son flingue sur moi en m’demandant qui j’suis. Comme j’réponds pas dans la minute, il s’apprête à tirer, moi prévoyant l’coup, j’me roule sur l’côté. Mec ! Il plaisante pas, il a même pas hésité. J’lui dis d’attendre vite fait avant d’me tuer parce que j’voulais faire une dernière bonne action. D’la salle on pouvait voir des combats d’boxe. J’lui ai demandé d’me faire entrer dans l’ring puis d’parier quatre millions sur moi. C’qui s’est fait. T’façon, il a rien à perdre, si j’gagne pas, il m’descend. Ah, si… Il a quatre millions à perdre, mais j’ai prévu l’coup. J’ai d’jà quatre millions dans ma poche. Après qu’il m’descende pourra les récupérer. Voilà, avec ce plan je suis sûr qu’il voudra me tuer dans les tous les cas. Si je gagne ça lui fait huit millions, si je perds ça lui fait rien du tout. Pourquoi est-ce que j’ai fait ça ? Pour le temps.

      J’entre sur l’ring. Le mec me débarrasse d’mes armes. J’suis torse nu en jean sans gants. C’t’un combat sans gants et ce sera sanglant, tant qu’à faire. L’gars devant moi à l’air idiot mais puissant, d’jà il fait vingt centimètres de plus et il est carrément plus baraqué. Combien d’fois j’me suis sorti d’une galère ? T’inquiète pas, on va gérer. A qui j’parle ? A ma droite, ma seule amie quand Lana est pas là. Avant d’y aller, j’prends un verre de gnôle cul sec. J’combats toujours mieux quand j’suis pivé. Allez, c’est parti.

      Round 1 :
      Le mec est tout frais, c’est le round où va falloir que j’joue intelligent en utilisant l’endurance pas la force, j’vais l’fatiguer en esquivant ou des trucs comme ça puis dans l’round suivant j’le mettrais k.o. Juré et j’parjure pas.
      Il s’pointe enfin sur moi après qu’on ait passé les premières secondes à s’châsser comme des pédérastes puis il tente d’me foutre un p’tit gnon en jab qu’j’évite facilement. J’recule toujours en agitant ma tête dans tous les sens. Une fois j’suis allé voir un combat puis ils f’saient comme ça. Donc j’fais comme ça. Là. Maintenant, il mise beaucoup plus sur son avantage : la taille et essaie d’me foutre des beignes dans l’dos en forme d’uppercut renversé, quoi. Moi, comme un dragon, j’contourne et l’public me hait d’pas l’attaquer. J’ose pas regarder l’regard furieux d’celui qu’a parié pour moi. Donc j’feinte un peu, il recule presque en basculant mais revient tout de suite à la charge avec une première dariole que j’peux pas éviter et l’autre, que j’me permets. J’en profite un peu, parce qu’j’vais pas passer c’tour à faire ma fillette, pour lui envoyer deux trois coups dans l’estomac puis r’prendre mon travail d’fatigue. Lui, il commence à être véner donc il gaspille beaucoup d’force pour des coups qui m’atteignent pas. J’sens la fatigue et donc, vers les dernières 20 secondes d’ce tour, j’me réveille. Le tigre qui va attaquer l’soi-disant roi d’la jungle. Mon cul. J’mords donc ma proie avec des mandales qu’il est pas prêt d’oublier, suivit d’une frottée avec la gauche et des combos naturels avec la droite. J’enchaine : chtare dans la mâchoire, taquet dans la joue, casse-gueule en plein visage et balle de coton dans l’mou du ventre.

      Et l’gong sonne la fin du round. J’repars dans mon angle avec un sourire démoniaque et un putain d’avantage. Pas d’fatigue, qu’des coups qui font mal. J’regarde vite fait vers le haut, la cabine où s’trouve Aton et j’le vois moins stressé qu’t’à l’heure, c’est bon, il sait qu’j’compte gagner, enfin.

      Round 2 :
      Sans m’vanter, j’reprends mes repères en terme d’combat d’puis qu’j’me suis tapé dans l’arène des clans au côté du Scott. Maintenant, on peut m’qualifier d’survivant et qu’c’est vrai que j’rigole pas.
      J’fonce donc sur lui, comme l’plan l’a prévu, il est essoufflé et lui fout un gros bourre-pif dans l’nez. Celui saigne presque instantanément. J’me concentre donc sur ses côtes et m’arrête pas d’les frapper. Dommage qu’sa masse me permet pas d’aller jusqu’à les briser. J’suis quand même déçu, on dirait qu’j’suis un peu seul au combat, ses attaques s’font de plus en plus rare. Donc j’décide d’en finir. J’étire mon poing droit jusqu’en arrière, j’prends longtemps, pour qu’il puisse essayer d’me foutre une beigne en même temps. Quand il pense qu’il a champ libre, j’le décoche tout en esquivant son coup en remplaçant ma tête par ma pogne, sauf qu’la mienne touche son visage. Choc immédiat. Il tombe par terre.

      Décompte, 10…5…à la deuxième seconde il a donné signe de vie n’empêche. Mais il s’est tout d’suite bien gentiment r’posé par terre.

      K.O. Et p’tite comptine en prime.

      Beigne dans ta gueule et tu baignes dans ton sang,
      Monsieur Kiril est trop fort en c’moment,
      Ta bobine pas cassée, j’ai pensé à ta maman
      Sinon elle t’aurait pas r’connu en rentrant.


      J’pars sur les éloges et r’monte myself en haut. Avant d’passer la porte, j’dis à Aton qu’s’il mise plus souvent sur moi, il peut s’créer une mine d’or et il ouvre lui-même, tout sourire, m’disant qu’l’a jamais vu une telle maitrise du combat, et blabla. A ce moment là, j’le poignarde à coup d’couteau, Harakiri. Puis j’me casse, viteuf avec son corps sur l’dos. J’repasse par le bar et constate qu’z’ont vidé les lieux. Oh les salopards, même pas qu’ils me laisseraient une goutte d’eau d’vie. L’piollier est toujours assoupit, elle devait être plaisante ma beigne puis l’autre mort sur moi… Rah.

      °°°


      J’pose le corps sur l’sol d’la moquette d’notre ami Edas puis m’vautre sur l’siège sans d’mander l’autorisation, trop essoufflé, d’ailleurs l’Amarmoné m’fait une réflexion sur ça mais Scar l’stop. L’a pas intérêt à m’faire chier, j’suis fatigué, j’en ai marre de faire des boulots d’merdes. L’patron pointe son doigt, ça j’le reconnais, ça veut dire qui va m’passer deux millions et…qu’est-ce que j’disais. Putain, pour avoir c’tas d’thune, l’en faut du boulot, enfin tu parles. L’Aton j’l’ai tué facilement parce qu’il a été con d’faire confiance au premier v’nu. Mais ça j’me l’garde bien de le dire. Scar donne l’ordre d’aller l’enterrer aussi. Ah, très peu pour moi. J’attends la mission suivante.


      Dernière édition par Kiril Jeliev le Dim 17 Mar 2013 - 20:07, édité 1 fois
        Luxure.

        Le plaisir sans fin, comme une chanson uniquement composé d’un refrain. Une fois dans la tête, elle ronge votre corps puis s’attaque à votre âme pour une extrême jouissance, un ultime cri. Vous êtes alors emprisonné dans votre propre prison à n’faire que ça. Regarder des nibars à gauche à droite. J’associerai ce pêché à mes années « radasses » quand j’suis rentré chez moi à 27 ans, j’étais devenu totalement vide et j’ai eu deux faux remèdes, la gnôle et les balustrades. J’arrêtais pas d’me faire les radasses qui s’posaient près du rade. J’avais même un classement. Mais à trop goûter, on finit par manger totalement l’fruit puis on d’vient idiot. Cherche pas un mec qui s’fait des femmes à longueur de journée, non rassurez-vous mais un type qu’en profitent. Un mac donc.

        Sky Kavin. L’pire des cons d’Dead End à c’qu’on dit. J’en ai entendu parler, son marché d’femmes est lui vaut beaucoup d’thunes. Les pirates, ça a pas l’temps d’trouver une donzelle donc, on paie puis on passe du bon temps. Et c’est vrai qu’à première vue, y a carrément moins d’meufs ici. Sky, c’est l’ami des mecs en manque puis l’ennemi d’un puissant clan aussi… Les saintes du Feu, j’crois. Ouais. Moi elles m’intéressent pas ces meufs, j’ai ouï dire qu’elles étaient tous dans un monastère à faire des orgies tous les jours. Des lesbiennes, donc. Et Sky comme tant d’autres dont moi, aime pas les lesbiennes, alors sujet clos et on en reparle plus.

        C’que Scar en pense, c’est qu’c’est un gêne pour l’équilibre de Dead End, puis comme il veut sûrement être le maitre absolu, ça l’dérange beaucoup que ce débile gagne plus d’argent qu’lui, quoi. Donc l’en veut plus. Rah, enfin une mission qui s’ra pas déplaisante. J’suis sûr qu’y’aura plein de nénés à ses côtés et qu’elles apprécieraient voir mon poing dans sa figure. Ben quoi ? Ce sera pas une grande perte. ‘tention Scar va parler.

        C’est une très bonne affaire qu’il a commencé là, à Dead End, les femmes sont plus dangereuses que les coups de fusils.

        Sur ce avant qu’j’parte, l’larbin d’service vient m’donner des précisions comme d’hab en m’disant qu’ça risque d’être facile, que c’mec c’est l’plus con d’l’histoire des affaires. Un grand blond d’22 ans. L’a carrément rien à voir avec Scar, pas comme Aton. Il s’est fait tout seul y a 4 ans et son business marche bien. J’quitte la salle, les mecs m’suivent avec leurs fusils dans mon dos. Elle est dure à surmonter l’impression qu’on peut mourir à tout moment mais après 4 posts, j’m’y fais bien. J’glousse un peu. Y a pas longtemps, comme j’m’imaginais mourir à cause de Scar, j’ai planqué ma thune. J’suis sûr qu’ce mec fait des recherches sur moi. Vu qu’j’lui ai donné un faux nom, ça va être encore pire quand s’en apercevra. Bon.

        Les radasses d’monsieur Kavin s’trouvent dans la ville des flibustiers. Moi j’me demande pourquoi l’envoie pas ses hommes risquer leur cul au lieu d’un inconnu sérieux. En plus sont juste à côté ces tocards. J’aperçois l’vieux, comme d’hab, j’viens près d’lui mais cette fois ci j’le fais pas chier et j’lui signale juste ma présence. Là.

        Aurais-tu appris les bonnes manières entre temps ?

        Ahah. Z’êtes super drôle vieux. Bon, Aton est capout maintenant, v’me dites si vous connaissez un certain Sky ?

        Ah… Il était temps que Scar en vienne à lui. La Luxure est un pêché des plus honteux. Allez-y, il n’y a aucun problème. C’est dans votre pèlerinage.

        J’me suis d’mandé ya pas longtemps pourquoi mon esprit voulait éradiquer les pêchés capitaux. J’pense que c’est pour l’renouveau maintenant, quand j’réfléchis bien, ils sont tous liés à une période d’ma vie qu’j’veux oublier. Et puis, la luxure…quand l’a dit honteux : j’l’ai compris. Pour moi à l’époque des radasses que j’sautais, j’m’étais pas vraiment séparé d’Lana et donc, c’est comme si j’l’avais trompé. M’suis ? Hé. Donc j’me trouve un peu con sur c’coup là. Et j’ai bien envie d’aller défoncer c’débile.

        Là, y a des meufs qui s’baladent presque à poils, moi j’feinte et j’demande à un peu tout l’monde de m’dire où est l’patron mythonnant qu’j’ai une fille à lui présenter, elle aime faire tout c’que les autres aiment pas. Une fille qu’a l’envie, c’est pas sympa ça ? On m’dit donc qu’j’le trouverais aux chiottes. J’y vais. A l’entrée y a une fille plutôt mignonne en costard. Elle m’fouille d’façon sexy et trouve toutes mes armes. J’les cachais pas, tant mieux. Là, elle m’fait entrer et mec… J’ai cru faire un arrêt cardiaque tant l’odeur est forte. J’entends dans une cabine des gémissements et des « Sors de là » un peu étouffé. Le type reprend son souffle tellement l’a forcé sur la bête puis il pousse encore. Comme s’il accouche. Putain. J’essaie d’lui faire remarquer qu’j’suis là en toquant à la porte et là il crie.

        PAS MAINTENANT JE N'AI PAS FINI IL FAUT QUE J’ACCOMPLISSE MON DEVOIR BORDEL !!

        J’recule, effrayé par c’dingo. J’évite de toucher les trucs qui composent ces chiottes maléfiques et puis… d’respirer tout simplement. J’sens bien qu’j’deviens rouge puis tout suant et là, il tire la chasse et j’entends « pch, pch ». Un mec sort d’la cabine en s’allumant une cigarette, l’a une gueule de singe, un tshirt avec une vieille marque, un pantalon large et des tongs. Je crois rêver. C’est lui l’patron ? Il s’accroupit les jambes écartées et s’gratte les mollets avec ses doigts.

        Spoiler:

        Puis là, il daigne enfin m’donner un peu d’importance en levant la tête. L’a vraiment un visage de merde. On dirait un chimpanzé, deux gros creux dans les joues, des cernes bien marquées comme l’menton. Des lèvres larges affreuses et une coupe putain d’vieille.

        T’es qui toi, connard ? On t’a pas dit qu’j’kiffais pas des masses les humains dotés d’un service trois pièces ? En plus t’oses v’nir m’écouter entrain d’chier ? T’aimes ça ou quoi ? Putain qu’t’es dégueulasse, c’est dégueulasse. Mec, tu mérites d’être enfermé pour ça. Tu sais c’que j’pense ? T’es un putain d’fou mec. Un putain de malade mental. En fait j’sais qui t’es, un jour on m’a raconté une histoire, la légende du mec qu’apprécie vous écoutez chier. C’était ton père ! Et toi tu reprends les affaires familiales. Non sérieux c’est cool de ta part d’être passé maintenant dégage, j’ai terminé la grosse commission. Va écouter quelqu’un d’autre.

        Mais ferme ta gueule putain d’débile… Bon. J’vais pas m’énerver, faut qu’j’aille jusqu’au bout d’mon mensonge. Allez Kiril, joue les hommes d’affaires. Les hommes d’affaires !

        Ahah, monsieur j’apprécie votre humour fabuleusement amusant mais je suis venu vous présentez une fille qui aimerait faire partie d’votre « meute » si j’puis m’permettre. Elle est souriante, a la vingtaine puis elle apprécie faire l’trois-en-un.

        D’un coup l’mec retourne dans la cabine, genre il en à rien à foutre de ce que j’dis, une envie pressante ou bien ? J’entends un zip puis il ressort tout pimpant en costard avec un cigare et des lunettes, cette fois-ci il s’tient bien et il s’est même parfumé. Mais c’est quoi ce type… Il est totalement taré. Et c’est quoi cette putain d’cabine magique ? Comment peut stocker des vêtements dans une cabine de toilette ?

        Spoiler:

        MONSIEUR ! A CE COMPTE LA ! AUTANT ME PRESENTER ! Je suis Sky Kavin, j’ai 22 ans et je suis célibataire. Présentez-moi cette fille rapidement.

        Je lui propose de quitter les lieux pour aller la rejoindre. Une fois dehors, je pris la fille qui fait office de…garde du corps de bien m’rendre mes affaires mais non. En fait, elle va nous suivre. Sky m'dit que c’n’est pas gênant, qu’elle a un regard objectif = elle est lesbienne. Moi c’qui m’dérange c’est qu’elle a un regard objectif sur mes affaires, ouais. Bon. J’ai pas prévu ça. Parce que du coup j’sais pas où emmener le type pour qu’la meuf nous lâche. Tiens, j’ai une idée, risqué mais une quand même.

        On s’dirige vers l’auberge du Perroquet Bourré puis j’leur dis d’attendre vite fait l’temps qu’j’prévienne la fille du gérant. Et ouais… C’est sale. Hein. J’y vais vite et lui raconte tout un tas d’conneries sur Sky : c’t’un client qu’aimerait réserver la meilleur chambre, veut qu’on lui fasse faire une visite spécial et j’ai pensé à vous vu qu’vous êtes vraiment une très jolie fille, il serait en bonne compagnie !
        Elle accepte, niaise qu’elle est et m’offre le plus beau de ses sourires. J’retourne dehors en racontant encore pire : elle veut vous montrer c’qu’elle sait faire dans la plus belle chambre de l’hôtel qu’appartient à son père et comme elle aime le danger... elle aimerait qu’ça s’fasse ici.
        Il acquiesce en m’montrant ses plus belles dents d'pervers satisfait. Enfin, j’espère que c’est les plus belles. Il entre donc, elle est là. Il s’retourne vers moi et m’fait un clin d’œil dégueulasse signifiant certainement qu’elle est à son goût. Elle lui propose donc de monter. J’lui ai dit qu’elle ferait la comédie en présence des clients, il est donc prévenu. Faut maintenant qu’j’me fasse son garde du corps, resté insensible à cette histoire. On est resté au rez-de-chaussée à attendre, j’lui pose des questions, elle m’répond par oui, par non ou hm. Bon. Elle m’fait terriblement chier et j’suis pas partisan du « oh c’est une femme, pas taper ». J’lui décoche une d’ces mandales devant l’monde puis suivit, et j’ai pas honte de le dire, d’un coup d’pied à la gueule qui la projette dans les étoiles. J’récupère le sac et m’arme comme d’hab. A c’même moment, j’entends la jeune fille crier. Signe qu’il a commencé à déballer sa kekette ?

        J’monte par trois marches, ouvre la porte furieusement et l’envoie valser avec deuxième coup d’pied. L’était entrain d’la désapper. J’ris intérieurement tant mon plan était dingue. Héhé. Puis j’aperçois ses nibards donc ça fait plaisir. J’prends la tête d’ce con entre mes bras et l’frappe à coup d’gourmade. P’t’être qu’son cerveau a été déplacé, j’essaie d’le refoutre en place. Mais non. Tant qu’j’l’ai sous l’bras, j’en profite pour lui donner mon genou dans la bobine, puis j’continue, puis j’continue. Et discrètement j’prends Lana et lui enfonce une lame au niveau du cœur. J’chuchote à la fille qu’il doit être k.o, qu’j’savais pas qu’il avait ses intentions là et j’m’excuse. Voilà, elle devrait tout gober.

        J’sors d’la pièce en cachant bien sûr sa blessure, la meuf a disparu entre temps. Bon. Encore un corps à foutre sur l’dos. J’lui en fouterai bien moi des légendes de mecs qu’écoutent d’autres chier. Putain d’tocard.
        °°°

        Encore une fois, un corps git sur la moquette d’oncle Scar. Les gens commencent à trouver bizarre qu’j’en transporte tant, j’crois. C’te fois, j’attends qu’on m’dise d’m’asseoir et j’sors ma topette remplit d’rhum et en boit une gorgée d’un coup. Ah, putain d’bon nectar. Amar confirme qu’c’est bien c’déchet humain et attend pas les ordres du patron pour m’donner ma monnaie. Scar sourit toujours pas. J’aime pas ces putains d’gestes de la main qui nous donnent des ordres. Là, ça veut dire qu’on doit aller l’enterrer, moi j’refuse poliment. L’est tard, j’veux pioncer. M’arrête subitement, ouais j’me demandais c’qu’allait être sa phrase d’l’aprem.

        Sur cette île, il faut d’abord faire le fric, et quand tu as le pognon tu as le pouvoir, et quand tu as le pouvoir tu as toutes les bonnes femmes. Lui, il a tout fait dans le désordre.


        Dernière édition par Kiril Jeliev le Dim 17 Mar 2013 - 20:35, édité 1 fois
          Gourmandise.

          La gourmandise est alimentée par la soif de quelque chose qui est digne d’intérêt. Le pouvoir, l’argent, les femmes, le chocolat aussi… Le gourmand a mais en veut toujours plus. Son esprit est obèse, son âme aussi. Il a des petits yeux perçants qui dégotent tout ce qu’il n’a pas. C’est la vigie des enfers. La vigie qui est condamné à rester sur son perchoir car son corps prend toute la place et ça l’empêche de se mouvoir alors pour combler sa vie remplie d’ennuie, il observe chaque actions, actes, mouvements et il en redemande, il en veut plus. Gourmand dans ma vie… ? Hm. Ouais, j’ai voulu collectionner les médailles, gravir la colline des grades dans la Marine et pour ça j’’ai entraîné des mecs comme des surhommes, pas d’répit, rien. Impitoyable lieutenant Jeliev, hein. Voilà comment on m’appelait. Ce sentiment a rythmé la vie d’un sage homme riche. Sage ?

          Sai Hapo. Octogénaire le plus rapide de Grand Line, leader d’une bande de voleurs de sous-vêtements, il est l’éternel rival du défunt Sky Kavin. Sa présence ne gêne en rien l’ascension du pouvoir de Scar mais il le trouve juste…détestable et veut à tout prit l’éliminer. Soucis, c’est que personne ne sait jamais où il se trouve. Son atout, la vitesse. Il fait des sauts de cinq mètres de hauteur malgré sa petite taille. Mais on suppose qu’il se balade dans les quartiers où Sky était maître.

          Amar m’prévient, sa capture va pas être évidente, l’a d’jà essayé dans l’temps et c’type en plus d’être taré, il a une belle patate. Tous les jours, il a un nouveau déguisement pour approcher ces demoiselles, alors, il m’conseille et tout. Moi j’le regarde chelou tellement ça m’fait bizarre qu’il m’dise ça puis j’en ai carrément rien à gnôler d’c’qu’il raconte. C’que j’désire, ce serait presque d’retrouver ma vie…qu’elle soit normale ou non, elle était bien moins dangereuse que celle que j’vis à cause de c’connard de mendiant au sceptre magique.

          D’ailleurs j’tourne le dos au larbin et j’vais pour le voir, sûrement qu’le vieux Sai représente une connerie d’pêché et qu’j’me sens toujours d’voir c’qu’il devient. Il est là, posé, les yeux ouverts et c’t’une première. Sa tête est tourné vers la mienne, et c’est un peu bizarre parce qu’on dirait un robot, ses gestes sont programmés, on dirait. J’évite de le regarder et j’lui donne le nom : Sai Happo.

          Cet énergumène vit encore… Il était déjà là il y a un siècle… Ils t’ont dit quatre vingt ans ? Non, c’est faux. Il doit bien toucher la centaine d’années ce vieux pervers…

          Il parle de vieillesse le mec qu’a les sourcils qui cachent ses yeux ? Hé ?

          C’est la Gourmandise mais pas que… C’est un profond sot qui m’insupporte. Va.

          Maintenant j’pense être fixé, cet enfoiré de sage de merde pense qu’à sa poire, il en a rien à foutre de mon soi-disant pèlerinage et puis qu’est-ce que j’suis con. J’me r’trouve a y croire à cette satanée connerie d’parcours de l’âme. Me séparer d’mon passé, hein. J’aimerais bien l’faire c’est pour ça qu’j’suis crédule. Dis Conscience, tu penses que j’ai plus de chance d’oublier en tuant ou en buvant, toi ?

          Joker.

          Sale pute. J’savais bien qu’t’allais dire ça, va. Tu m’sers à rien depuis l'temps qu’j’crois même plus en toi, fin en moi quoi. En nous. Alors j’me concentre sur l’cas des autres et ouais, m’investir dans quelque chose qui m’occupe, ça m’fait du bien même quand il s’agit d’buter des gens. Puis en plus, c’est pas comme si c’était des mecs qu’avaient sauvé la veuve et l’orphelin, hein. Z’ont plutôt tué l’mari et l’père moi j’dis.

          J’vais au quartier à radasses et cherche. J’demande à gauche à droite pour Sai Happo, les meufs m’regardent chelou ou m’montre leur majeur. D’ailleurs, à celles-là, j’leur ai donné une belle mandale. C’est pas parce qu’elles ont pas d’couilles qu’j’vais pas les frapper. Si une femme t’fait chier, perds les pas tes boules et fous lui une grosse patate. Elle t’fera plus chier. Juré. J’crache.
          J’m’arrête sur un mini-zoo tiens, c’sympa comme activité ça. L’est géré par une femme aux belles formes. Dans la cage, y a des p’tits bestiaux. C’rigolo à voir.

          J’sens un truc qui m’gratte la jambe et là, j’vois un cochon d’inde qui m’agrippe le pant’, j’signale gentiment à la meuf qu’son animal s’est échappé et elle l’reprend. J’lui souris et elle aussi puis j’regarde la bête dévorer les seins d’la dame. Héhé. Z’ont vachement d’chances ces bêtes là.

          Hé ? Attend, dévorer ses seins ?

          D’un coup l’cochon noir, j’sais pas comment l’a fait, a dans sa patte le soutif d’la meuf. J’le poursuis, j’sais pas pourquoi, dans tout Dead End. J’ai du contrer des bandes de pirates bouseux, éviter d’faire tomber les planches des menuisiers qui passaient, m’battre contre ces cons d’gosses qui pensaient qu’jouait avec eux pour arriver au point l’plus haut d’l’île. J’vois la bête rebondir par terre et rire à tout va.

          Spoiler:

          Oh non. Pas ça. M’dites pas que c’est lui Sai Happo !? Après le macaque, le cochon ! Ils veulent faire un élevage ou quoi ? Putain. Non. J’y crois pas. Comment à cent ans on peut en arriver au point d’se déguiser pour voler des sous-vêtements ? Il marmonne et ricane d’façon extrêmement désagréable en plus. Après avoir reniflé et regardé d’la pire façon possible c’qu’il vient d’voler, il s’retourne vers moi avec un regard de tueur, et repart aussitôt en sautant dans les rues d’l’île. Putain l’enfoiré ! J’me mets à sa poursuite en courant tout en regardant l’ciel où on dirait qu’il flotte, j’fais plus du tout attention aux gens d’vant moi, z’ont qu’à se pousser. Le vieux, merde, même un gosse hyperactif arriverait pas à l’suivre dans les airs, mais bon j’ai l’œil.

          Puis j’tente un truc, tout bête, tout con. Sans m’arrêter, j’cris « Gros nibards à bâbord ». Sai s’stop net et r’garde de tous les côtés, j’en profite pour attraper sa tête de vieux pervers et l’aplatir contre mon torse. J’tente de l’étouffer mais j’me prends un poing qui m’fait l’lâcher. Mais c’est quoi c’bordel ? Sa droite fait mon p’tit doigt ! Comment qu’c’est possible qu’elle m’propulse autant vers l’arrière. Quand j’me relève, il est plus là. Rah, enfoiré d’vieux sénile.

          J’reprends quand même mon souffle parce que j’ai couru des masses à cause de lui, mains dans les poches, j’bats l’estrade doucement en restant attentif à l’environnement. Son déguisement était pas mal, quand même… J’ai réfléchit à comment on pouvait en arriver là jusqu’au soir, comment qu'on peut avoir une vie si minable... J'sens l'vent m'taper la tête comme pour dire qu'j'suis pas l'mieux placé pour dire ça. Héhé, enfoiré d'vent. N’empêche qu’j’suis jaloux d’son dynamisme, l’en a plus que moi qui touche les trente printemps alors qu’il en a vécu cent, lui.

          Les rues d’Dead End la nuit, hein. Y a pas beaucoup d’femmes qui s’y risquent, d’ailleurs j’pense qu’même les radasses sont rentrés ou sinon, elles s’font sauter. J’mate le ciel, y a des oiseaux noirs et des chauves-souris dont une qui parle. Ha, on voit d’tout à Dead End, en c’moment.




          Spoiler:

          Une chauve-souris qui parle ? Putain c’est encore lui avec un déguisement des plus misérables ! Mais bordel, comment qu’on peut être si pitoyable et pourquoi alors qu’ça fait bientôt deux ans qu’j’vis ici personne m’en a jamais parlé ?

          Le pire, c’est qu’vous partagez les mêmes passions…
          Toi ferme ta gueule ! Rah, cette fois-ci j’le lâcherai pas malgré la nuit, j’vois qu’ce mec vole pas mais rebondit puis il est plus gros qu’les chauves-souris normales. Putain, j’ai l’impression de devenir aussi con que ce qu’j’dois buter. J’retente la technique « gros lolo » un peu désespérément bien qu’j’pense qu’il a comprit que j’me fous d’sa gueule… Mais non ! Il mord une seconde fois et remet les pieds sur les pavés pour mater où i’sont. Ayez pitié d’ce pauvre débile, Dieu Gnôle.

          J’le shoot avec ma targette puis suit l’trajet qu'il fait pour l’piétiner en espérant enfoncer sa pauvre tête dans l’sol mais l’type, il a une force herculéenne et il soulève mon pied sans trop grand mal. D’un coup, il enlève son déguisement et j’peux apercevoir sa vraie tête, ben c’est la même en fait, il a une énorme calvitie et ses cheveux sont juste au dessus ses oreilles. Il doit faire, hum, 40-50 centimètres. Gros yeux de sénile, petites moustaches et bouche de grenouille. J’m’arrêterais là pour la description. Il sort une boule et un énorme sac de nulle part, il me la lance et s’en va en courant. Le temps que je m’aperçoive que c’est une bombe et que je la lance, elle avait déjà explosé et m’a propulsé vers d’autres terres, une fois de plus.

          J’ai atterri dans l’île creuse, environ 70 mètres plus loin. Je me suis posé et ait réfléchit à un moyen que cet énergumène ne bouge pas. Un tonneau est alors tombé du ciel, je l’ai attrapé et Euréka. Voici ta fin Sai Happo !

          La ville des flibustiers, encore plus tard. C’est la dernière fois je jure que je vois ce type virevolter dans tous les sens ! Craché. Cette fois ci, je l’aperçois très facilement à cause de son sac avec, je vois, des sous-vêtements qui dépasse et il en a en très grand nombre. Il est là, assis, à les compter et les mettre sur sa tête. Je m’approche lentement, très lentement brandissant le tonneau et BAM.
          °°°

          Plus jamais de type comme ça, je n’ai même pas eu le courage de le tuer, je l’ai juste apporté à Scar pour qu’il constate. Il gigote dans tous les sens même dans le tonneau, nous traite de semi-tanches et de retardé mental.

          Spoiler:

          Pauvre p’tit vieux, enfin non, ce mec m’a vraiment fait chier. Mais bon, c’est sa fin. Moi, j’réclame mon fric et on me l’apporte. On m’donne aussi les nouvelles consignes, m’reste que deux gars, enfin j’vois l’bout du chemin. Enfin j’vais pouvoir être libéré d’ce monde de taré. J’sors de la pièce toujours accompagné du fusil d’mon ami garde du corps numéro 59 et puis dès qu’la porte se ferme on entend une détonation suivit du bruit d’un pot qui s’casse. Repose en pièces, Sai.


          Dernière édition par Kiril Jeliev le Dim 24 Mar 2013 - 20:30, édité 2 fois
            Paresse.

            Profond ennuie de la vie, activité sombre la nuit, banalisation de la mort. Voilà ma paresse, le paresseux se moque éperdument de tout car il sait que tout est voué à l’échec. Il est à l’arrivée pour aller au départ le dos courbé pendant que les autres se battent pour la première place, il observe et se moque. Toujours en haut de la colline sans avoir à rien faire. Ou très bas sans avoir l’envie de monter. Ma paresse ? C’est l’alcool. Renvoyé en catimini dans la piaule de mon enfance, j’ai cédé à toute sorte de dépendance dont elle, la gnôle. Sainte, divine et cinglée ! Comme moi. Mais je m’y perdais dans ce liquide fort et je ne faisais rien d’autre. Vautré sur une chaise à boire d’vant un connard de piollier. Y en a pour qui, c’est pas pareil.

            Bod Layr. Ancien comptable et gestionnaire de Scar, il lui a fait un coup d’pute, en fait. C’est un journaliste qui voulait simplement écrire un artiste sur l’mec, révélant les noms de tous ses employés, les chiffres d’ses comptes un peu partout, tout c’qu’il possède et c’qu’il fait. Ben, j’ai lu cette article y a à peu près trois mois et c’comme ça qu’la population entière a su. Actuellement, Scar dément et Bod, lui, il est porté disparu, donc on a tous pensé qu'le padre l'avait foutu à l'ombre. Mais comme on m'demande de le buter, il est sur l’île. Des mecs d’Edas veille jour et nuit aux entrées et sorties pour voir qui qu’est d’dans, et jamais z’ont vu sa sale face de traître. I’m demande donc à moi d’le chercher et d’lui ramener sa tête.

            J’demande à Amah larbin où qu’il pense qu’j’peux l’trouver. L’centre de Dead End évidemment, c’mec est un couche tard lève tôt et les gens du centre, ils sont tous comme ça. Scar a l’air soucieux, regard noir et ses poings sont fermés. Il va dire quelque chose, tout l’monde sait, tout l’monde s’prépare.

            Ne laissez jamais entrer un traître.

            Puis il penche sa tête en arrière tout en passant ses deux mains sur ses cheveux argentés. A cette phrase, j’vois la pomme d’Adam d’Amah remonté. Hm. Un détail qu’j’oublierais pas. Les autres ont baissé leurs armes, pour la première fois. Puis quand j’me lève ils les ressortent et r’prennent un comportement normal. Allez, go pour Bod Layr.

            J’en ai marre d’passer voir le vieux prophète et j’voulais pas d’ailleurs, mais c’est dans cette grande rue où il s’poste qu’on atteint l’cœur de l’ile creuse. Alors j’passe vite mais par j’sais-pas-quel-magie j’me retrouve devant lui, sûrement le sceptre. Il a quelque chose d’bizarre ce sceptre. J’le regarde, blasé et froid. J’ai rien à lui dire.

            Ben ?

            Quoi ben ? Un sage dit ben maintenant ? J’en connais pas beaucoup qui disent ben. Eh, d’ailleurs j’en connais aucun sauf lui sur Dead End, hey, on est quand même sur Dead End, l'île où les plus sages sont ceux qui vendent des armes.

            Sai ?

            Mais c’est pas toi l’prophète de l’univers galaxiale ? Tu d’vrais l’savoir si l’est mort ou pas ton copain moi j’en ai marre de faire les suce-boules parce que tu veux exercer la vengeance de ton Dieu zarbi, mecton ! Ouais bon, j’vais pas lui dire ça mais j’le pense très fortement.

            Capout. Dites ? Oui. Z’avez pas des infos sur Bod Layr ?

            L’hoche la tête même si on dirait pas. Ouais, c’est sans doute un putain de robot ce type. Il est trop pas net. Bon. Il prend du temps à articuler un mot, il doit certainement chercher dans sa base de données. Héhé.

            Journaliste… Puis, il représente la Paresse. A éliminer alors.

            J’suis parti quand j’ai entendu Paresse, là j’réfléchis. M’reste pas grand-chose et j’sais qu’Scar est l’orgueil. J’serais mené à le tuer un jour ou l’autre. L’est sympa l’sieur Edas. Bon, faut pas l’faire chier quoi, mais l’est sympa. Et encore… Quand t’es dans son camp. MAIS… Ouais non. C’est une véritable ordure ce mec. Si j’l’élimine pas, c’est moi qui m’ferait buter. Putain, faut qu’j’parte de cette foutue île, j’ai d’jà des problèmes avec les Faypher, si j’en ai en plus avec la Mafia… J’suis dans une sacrée merde, hé. Sacrée.

            Bon où est-ce qu’il peut s’trouver c’Bod Layr, en tout cas, son nom pue l’faux. Puis j’comprend pourquoi l’aurait pas donné son vrai nom à Scar, c’que j’ai fait. « Veilej » j’suis pas très inventif, hein. Sur l’chemin, j’attrape un colporteur par l’col et lui d’mande s’il ç’aurait pas où est Bod. Quand j’prononce le prénom, le visage du gars se crispe, il glousse et m’dit non d’la tête. J’lui fous une bonne mandale, histoire qu’il m’prenne pas pour un rigolo. J’craque mes doigts et r’froidit mon visage.

            Me raconte pas que tu sais que dalle parce que c’est une insulte à mon intelligence et ça m’rend de mauvaise humeur.

            J’sers encore plus son coleton jusqu’à ce que ses grôles touchent plus l’sol et comme l’a pas l’air décidé à parler, j’lui fous une rouste. J’manque même de lui cracher à la gueule.

            Hier, j’ai creusé un trou. Tu préfères que ce soit toi ou Bod dedans ? Réfléchis, j’connais rien de toi, tu pourrais t’faire oublier si j’te laisse partir, satisfait. Par contre si j’le suis pas, le troutrou t’attend.

            Mon…monsieur Bobby Dlayr est employé dans la salle des défis !

            Oh merde. J’le lâche et il galope plus vite qu’un étalon. Qu’est-ce qu’ils sont cons ces mafieux…L’endroit où on s’y attend l’moins, hein. Si j’dis ça à Scar, les têtes des gardes risquent de sauter. Tiens, j’vais lui dire. Ça fait bien longtemps qu’ces tocards m’font chier.

            Les têtes surprises à mon arrivée, vrai qu’j’suis parti y a vingt minutes, j’crache l’info direct en oubliant pas d’préciser qu’la surveillance aurait pu être plus efficace et en glissant un sourire aux mecs derrières qui savent qu’il va falloir qu’ils rattrapent vite fait leurs fautes s’ils veulent pas crever dans la minute. Avant ça l’patron les envoie buter l’mec, dont Amah. S’avère qu’c’est le mec qui donne les dés. J’suis donc seul avec Scar, qui m’regarde droit dans les yeux. Y a quelque chose de bizarre, avant d’articuler un mot, il allume son cigare.

            On s’étouffe dans le brouillard que forme la fumée, puis l’fout dans l’cendrier, s’cale bien au fond d’son siège et m’regarde quelques minutes. J’ose pas parler. On entend des coups d’feu, il s’lève et va m’chercher ma bourse, en même temps il chuchote quelques mots.

            Il va falloir éliminer l’ami Amah. Il n'est à mes côtés que par intérêt. Il cherche à me tuer.

            Hé ?

            Pensez-vous que je ne savais pas que je logeais un traître en mes lieux ? C’est mal me connaitre, monsieur Jeliev.

            Je le savais. Ce type est pas con, normal qu’il connaisse mon nom. J’le vois qui sourit puis qui met son doigt sur sa tempe. J’sens ma salive r’monter puis j’ai envie d’cracher mais j’ravale. L’a posé un revolver sous la table et son autre main, on la voit jamais. Donc j’sais où elle est, et j’sais qu’ce fin bois d’bureau il s’transperce vite. J’transpire d’partout, reste plus qu’une menace pour qu’ce soit des yeux puis d’la teub. Bon. Cependant, il montre ses deux mains après un temps.

            Et les gars rentrent.
            °°°
            Réunion de masse, Amah et Scar sont là, quelques gens semi-influents, moi, j’écoute. C’est bizarre la mafia. Un mec qu’tu sais qu’il va mourir s’tient à tes côtés et tu t’en bas les couilles. Contrario, tu lui donnes des ordres et lui souris. « Vous allez mourir demain », connaissez pas ? C’est ça, l’syndrome de la paresse, le vous allez mourir demain. C’est la paresse, le paresseux c’est c’lui qui s’doute le plus qu’il va crever.

            Le fils du patron est mort. Les gens font semblant d’être désolé et moi aussi, mais en vrai, que c’soit un garçon bien ou l’contraire, on en a rien à foutre. Mais l’patron, l’est pas simplement triste, il nous fait un d’ces vrais discours. Il pense qu’quelqu’un d’sa famille va s’faire foutre à l’ombre prochainement. Son neveu ou son p'tit fils.

            Je suis un homme superstitieux et si un malheureux accident devait lui arriver, s’il devait être descendu un jour par un flic, si on racontait qu’on l’a retrouvé pendu dans sa cellule, ou brusquement frappé par la foudre... Alors je penserais que le vrai coupable est autour de cette table... et là je serais impitoyable...

            Il s’passe clairement quelque chose autour d’cette table. J’regarde les yeux des mecs et z’ont absolument tous un regard de coupable. Ils l’étaient tous. J’crois.


            Dernière édition par Kiril Jeliev le Lun 18 Mar 2013 - 20:55, édité 1 fois
              Avarice

              Trahir. L’argent te fait devenir traitre de tout pêché, tu es prêt à trahir tout ce beau monde pour plus de belles montres. Il est partout, le plus hypocrite du monde et quand tu as le dos tourné te jette froidement un couteau dans le dos et te dérobe tout ce que tu as. Il n’a pas de cœur, pas d’âme ni d’esprit. Il les a vendus au diable pour quelques berrys. J’ai toujours patogé les pieds dans la misère alors je n’ai pas souvenir de l’avoir côtoyé, l’avarice. Elle ressemble à la protection… peut-être l’ai-je été avec Lana ? Pour moi, elle valait bien plus que les diamants ou l’or, elle. Alors je voulais la garder près de moi, voir à l’intérieur, dans mon cœur. Je voulais la garder pour moi. Jalousie, protection… ça y ressemble, ouais. Notre homme lui aurait vendu n’importe quoi pour le pouvoir, les bijoux, les femmes. C’était ça, sa monnaie. C’était ça, ce qu’il respirait, ce qu’il sentait. Traître.

              Amah Moné, les informations ont me les a chuchoté hier. Ça vous étonne ? Scar en personne m’a demandé de tuer son fidèle bras droit. Vingt ans qu’il le sert. Vingt ans qu’il sait qu’il n’en a que pour son fric mais il le garde. Il sentait sa fin venir m’a-t-il dit. Amah a gagné beaucoup de confiance en lui avec tous ces morts ces derniers temps, Scar est à deux doigts de s’élever à la même hauteur que les clans avec les obstacles hors compétition. Les clans, ce qui les avantage, c’est la force de leurs hommes, lui il cherche ce genre de personne et il m’a trouvé. S’il savait qu’j’appartenais à l’Underground… Pour ça qu’il faut qu’ils disparaissent au plus vite.

              Perdu. Presque instinctivement j’sais où aller et vous l’savez aussi. Le vieux. Fou, taré. Mais le vieux quand même. J’fonce les mains au fond d’mes poches, il sera là, le dos courbé avec son sceptre et son parchemin, personne lui aura rien volé mais personne lui aura jeté quelques pièces. Dans la misère j’me d’mande comme l’est possible pour lui de survivre, hé. Vaincre le froid, les rats et les p’tits tueurs qui viennent te déranger. J’mate le trottoir, le petit coin où il s’pose est maintenant bien visible.

              Personne.

              J’y ai réfléchit à ça, va. Y a-t-il vraiment d’jà eu quelqu’un ? Ou qu’c’est qu’moi qui l’ai imaginé ? Ou c’fameux esprit ? Ces histoires de péchés moi j’trouve pas ça louche, pourquoi j’y allais au juste ? Bazil t’ai forcément la colère vu l’profil. Aton évidemment l’envie vu l’parcours et l’ptit âge. Sky, la luxure ‘videmment vu les activités, Sai la gourmandise vu sa collection d’sous vêtements puis Bod la paresse vu qu’la pas bougé d’un centimètre pour exercer son métier. Les deux autres, Amah et Scar, c’tait eux qu’j’visais puis y a eu des complications. Mais au final, j’en reviens au point d’départ. Mais pourquoi est-ce qu’j’voulais les tuer si c’t’homme a jamais existé ? Qu’est-ce vous en pensez, vous ? Il était là à tous les posts, j’ai bien été propulsé par un sceptre. Ou p’têt pas. Depuis quand on peut affirmer qu’quelque chose est vrai ? Ça ne change rien, de toute manière. Toutes ces réflexions mènent à la constatation d’il y a à peine une minute.

              Personne.

              L’bureau d’Amah, l’en a un, lui ? Hé. Il est sous c’lui d’Scar. Va falloir qu’j’improvise pour l’approcher mais j’y vais l’pas décidé à en finir avec ces deux mecs. Les deux, aujourd’hui c’est le jour de l’arrivée. Ils m’ont bien aidé financièrement mais j’n’en peux plus. Le pèlerinage aura duré longtemps et j’ai compris quelque chose : je suis tout ces défauts, je suis quelqu’un de détestable. Assurément, mais les choix qu’j’ai fait dans la vie plus un certains nombres de trucs font qu’j’en ai carrément rien à foutre. Qui qu’j’suis, qui qu’j’fous à l’ombre. J’resterais dans l’obscurité. A quoi bon faire l’bien alors ? Ça sert à rien.

              J’toque, ça ouvre. Et j’découvre notre Moné, un revolver sur l’bureau et un regard qui trancherait n’importe qui sauf moi parce qu’le mien aussi c’est une lame. Et là, nos regards font une bataille. Et j’lui laisse la victoire parce que ça l’ferait chier d’perdre et il pourrait appuyer sur la gâchette pour gagner la guerre. Et puis qu’ce serait fini et qu’j’me serais fait tout ces salops pour rien. Et qu’ça, ça m’ferait chier.
              En attendant, j’me penche un peu plus sur son visage, j’ai jamais remarqué la cicatrice qu’il avait sur l’œil gauche, p’t’être un coup d’canif. J’serais dire. Mais les détails comme ça jouent dans les batailles d’regard. Puis son visage est tellement bien marqué qu’j’pourrais dire précisément son âge. 46 ans. Des sourcils fourchus, pas entretenus. Pas d’barbe, il essaie d’raser sa moustache quand elle apparait. Habillé en smoking blanc avec un p’tit truc rouge comme Scar, son bras gauche ressort d’sa chemise cependant, j’sais pas pourquoi. Il a toujours pas lâché un mot, il s’contente de m’regarder comme si c’était ma fin.

              Spoiler:

              Puis d’un coup, il rit sans pour autant s’désarmer.

              J’vais te faire une proposition que tu pourras pas r’fuser. T’as été malin pendant près d’une semaine, t’as fait avancer les choses là où on aurait prit dix ans sans s’mouiller. T’es fort. J’ai dit « on » ? Ouais voilà, c’est ça l’problème. J’veux transformer là chose en « je » parce que j’veux contrôler ce business et j’t’offre une place en tant qu’bras droit. Tu dois coopérer. Scar est vieux, l’est temps qu’il aille jouer au cowboy avec ces p’tits enfants.

              Son p’tit fils est mort.

              Jus-te-ment. Tu penses que c’est qui qu’a fait ça ? Bibi ! Pour qu’il aille le rejoindre ! On a pas besoin qu’un vieux qui va rende l’âme bientôt soit encore présent. Tout c’qu’on a fait, mec. J’me suis farcit l’rôle du chien qui va chercher la balle pendant plus d’vingt ans. Tu veux m’dire qu’tout reviendra à sa famille ? J’accepterai pas, j’m’occupe d’eux et toi, tu l’forces à aller là-haut un peu plus tôt qu’prévu. Capiche ?

              J’quitte la salle sur des rires d’Amah. Puis j’ricane aussi. Ces deux débiles veulent s’tuer en même temps. Reste à savoir qui j’sers en preum’s. Scar – Amah. Plouf, plouf ce sera toi au bout de trois un deux trois. Z’êtes tombé sur Scar aussi, dites ? Allons-y pour écouter Scar et buter cet enfoiré d’larbin. Vingt ans pour du fric… Faut être complètement barge. Héhé. Me manque quand même un truc. J’ferme les yeux et imagine la tête du vieux. Après mainte réflexion j’pense qu’il s’agit de mon bon sens tourmenté que j’ai essayé de retranscrire à partir d’image qu’j’ai déjà vu.

              Je pensais que tu n’aurais plus besoin de moi, Kiril. Je vais te donner une dernière indication. L’étape final dans toutes compétitions à toujours été la plus dure et la plus douloureuse car tu sais que tu arrives à la fin et tu voudrais que ça s’arrête. Il faut simplement que tu te dises…que tu en es capable. Tous ces pêchés te représentent que tu le veuilles ou non. Tu dois les oublier pour le nouveau Kiril. Tu deviendras qui tu veux après, un pirate, un révolutionnaire, tu resteras civil ou tu te réengageras dans la Marine. Point par point, tu dois oublier ces souvenirs qui t’empêchent d’avancer. A la revoyure.

              J’ai compris vieux. Je dois oublier la Colère contre la Marine quand elle m’a trahit. Je dois oublier l’Envie d’Harry, son coup bas, ses faux sourires, sa fausse amitié. Je dois oublier les radasses devant l’bar et la Luxure. Je dois oublier ma Gourmandise d’enchainer les galons, mon égoïsme. Oublier la Paresse qui m’a rendu fou et fou amoureux de la gnôle. Me souvenir que Lana n’est plus ma femme… Ne plus ressentir aucune jalousie alors, ne plus tenter l’Avarice.

              Je ne dois pas oublier que l’Orgueil est le péché qui rend le plus triste. Merci le vieux, oui, à la revoyure.

              Et ce mec va crever d’une façon mortelle, j’vois déjà ça. Je remonte, déterminé, d’un pas sûr dans l’bureau de Scar, surprise.

              Tiens, vous aussi z’aimez pointer votre arme sur les gens qui vous veulent pas d’mal ? Z’avez un truc qui pèse lourd ?

              Hm ?

              Un truc qui est LOURD en POIDS ?

              Il m’montre le placard puis j’découvre une boule de bowling en or massif… J’la fais rouler jusqu’à son bureau puis lui d’mande d’me passer un flingue. Il prend pas l’sien, évidemment, qu’il préfère laisser viser ma tête au lieu d’ça, j’ai le droit à un très beau fusil que j’laisse sur l’bureau. J’me concentre, mes veines ressortent, j’essaie de soulever la boule et quand j’suis au maximum, j’la laisse tomber. Premier boum. Faut qu’j’fasse vite, Amah doit penser qu’j’suis entrain d’buter Scar mais les gardes eux, ils savent pas. J’réitère donc l’action et deuxième boum. Encore une fois et ce sera fini. Comme le vieux l’a dit, l’étape finale est la plus douloureuse mais…j’en suis capable. Boum. La boule traverse le plancher, le bureau d’Amah étant sous celui de Scar. J’prend vite fait l’flingue et l’met dans l’trou fait pendant qu’Amah r’garde au plafond.

              Say hello to my little friend.

              Un mort sans même être dans la même pièce. Deux balles dans la tête et on en reparle plus ? Mais non, j’me pousse vite fait d’là en lâchant l’riffle. Il méritait une mort par balle parce que les flingues, c’est pour les faibles alors les faibles meurt à cause de flingue. J’crache dans l’trou.

              °°°


              Quand les bons à riens arrivent, j’suis caler parfaitement dans l’fauteuil entrain d’discuter d’mon embauche avec Scar alors il les renvoie à la sortie poliment et on reprend. Il est vieux, vrai. Entre le moment où j’ai déposé par terre et où j’ai craché, j’ai pris son revolver. J’attends qu’il s’en rende compte pour lui dire, El padre es el final, contento ? Mais en attendant, j’discute. Ça fait sacrément connard d’faire ça. J’lui raconte qu’j’suis allé dans son bureau avant de le tuer et qu’j’ai choisi mon camp et tout l’tralala.

              M’a avoué qu’il a tué votre p’tit-fils, en fait.

              Il hoche la tête. Il a toujours été très calme, c’vieux. Mais l’heure est venue, marre de m’amuser à lui raconter la fausse vérité.

              Dites, j’ai fait la plouf pour savoir qui j’aiderai. L’autre passerai seulement en deuxième.

              A ces mots, j’le vois qui cherche son revolver que j’sors de mon veston en affichant un p’tit sourire narquois. Héhéhé. Le fusil est évidemment par terre mais faut l’charger, hé. L’avantage de c’flingue, c’est qu’il l’est d’jà, chargé. J'ai qu'à tirer et il meurt. Puis s’il veut prendre le fusil, j’m’en aperçois. J'ai qu'à tirer et il meurt.

              J’vais vous faire une offre qu’vous allez refuser mais vous allez quand même signer l’contrat. Avec votre cervelle.


              Dernière édition par Kiril Jeliev le Lun 18 Mar 2013 - 21:09, édité 1 fois
                Orgueil.

                Essayer de sauver son âme déchue, déjà, en la faisant tomber encore plus bas. Dans les limbes de ma dite existence. Dans les fin fonds de ma vanité dégueulasse. Entre les phalanges des Enfers. Dans les synapses du Diable. Essayer. Tenter. Ne pas flancher. Mélanger ses yeux nourrit par le dégout que la vie apporte avec le sourire figé, une pression de mâchoire brève. Ajouter des cernes glacées et glaçante se fixant sous ces mêmes yeux comme s’il était normal de les voir quotidiennement. Un décalage se crée entre l’homme et l’Homme : le sentiment d’écart, le loup blanc dans la meute, le sentiment de ne pas être à sa place et de là naissent le mépris et la supériorité. Quant ils forniquent, on appelle ça l’orgueil.

                Si l’sang ça coute cher, j’ai des mains en or. Comment on peut en arriver à tuer sur commande ? J’me fais un peu peur. J’ai volé l’voleur en foutant Amah à l’ombre. Il voulait s’faire Scar pour être le roi. Moi j’vais m’le faire pour être libre. Il peut rien faire, un seul geste et il crève. J’suis impitoyable et ça croyez moi bien qu’il la remarqué durant cette semaine.

                Que se passe-t-il dans l’cerveau d’un orgueilleux ? J’l’observe. Vous vous souvenez du fameux syndrome d’vous allez mourir demain ? Si vous vous souvenez pas, aller voir la Paresse. Lui, son esprit l’tourmentée l’harcèle et je l’sais. J’suis posté d’vant lui et j’lis dans ses yeux. L’orgueil est pas un défaut du mal, c’est un défaut de la mort lente. Quelqu’un d’orgueilleux n’l’est pas seulement, il est paranoïaque, vide, triste, harcelé par lui-même et puis, dans la merde. A pas vouloir vieillir, on meurt avant les autres. R’garde c’qui a dans son esprit ? Tu l’vois entrain d’le chasser ? Mais y a pas d’issue. Si, y en a une et une seule : l’arrêt. Mais l’est bien trop fier. On lui dit :

                Bonjour Edas, je vous attendais. Prenez la chaise qui est là et installez-vous confortablement. Il reste une bière, et une seule, dans mon réfrigérateur. Vous pouvez la prendre. Je n'en veux plus. Je n'aime plus la bière. La bière me dégoûte. Je hais la bière. Je méprise la bière. Je chie sur sa descendance. Je la retourne contre un mur, je la viole, je la découpe en morceaux, je la jette dans le fleuve. Vous pouvez la boire. Allez-y, faites comme chez-vous. D'ailleurs vous-êtes un peu ici chez-vous. Vous ne le savez pas, mais vous connaissez cet endroit. Vous y avez vécu. Vous ne vous en souvenez pas. Faites comme chez-vous. Vous n'avez pas soif ? Bien. La soif n'est rien qu'une idée fausse de notre cerveau. Ne buvez pas cette bière. Si vous ne la buvez pas, c'est que l'heure n'était pas encore venue que vous la buviez. C'est comme ça. C'est le destin. On ne peut rien contre le destin. Le destin est un monstre qui dévore l'espoir à chaque instant. Asseyez-vous. Prenez donc cette chaise. Cette chaise n'a pas changé de place depuis très longtemps. Personne ne s'est jamais assis dessus. Elle n'attendait que vous. Vous étiez destiné à vous asseoir sur cette chaise. Elle était destinée à recevoir votre fessier musclé. Allez-y. Vous ne pouvez pas affronter le destin. Asseyez-vous. C'est tout. Asseyez-vous. Ce que j'ai à vous dire ne peut s'entendre que le cul posé sur une chaise. Asseyez-vous. Vous êtes assis. Bien. Vous êtes bien assis ? Bien. Vous êtes assis confortablement ? Pas grave. Maintenant, abandonnez-vous à ma voix. Fermez vos yeux. Ce que je vais vous dire va peut-être vous surprendre. Peut-être vous effrayer. Peut-être vous faire rire. Peut-être vous faire pleurer. Écoutez. N'ayez pas peur. Vous allez mourir demain.

                Ouais, mais ya jamais de lendemain pour lui alors, il a peur pour rien l’sieur Edas. Fin p’tet pas là parce qu’c’est vrai. J’vais l’tuer. C’est pas personnel, hein, c’est uniquement les affaires et puis mon confort. J’risque de mourir s’il est pas six pieds sous terre. Tellement d’personne sont mortes. Tellement. J’en ai rien foutre mais faut quand même qu’j’me barre d’cette île… Puis la mission du piaf, merde.

                Il transpire mais j’sens que Scar a fait son temps et il le sait aussi, lui aussi. C’est la fin alors pour lui. On est là, les deux. Amah est mort, hein mon vieux. Sai, Bazil, Sky, Bod et Aton aussi. T’as eu c’que tu voulais mon vieux, tout ça pour mourir comme un con. Vous allez vous rejoindre en Enfer. Vous battre, engager des autres mecs comme moi pour les buter. Mais ils resteront debout parce qu’ils sont déjà mort. Mais j’ai l’impression qu’tu l’savais qu’ça s’terminerait comme ça. Que c’tait moi qu’allait t’servir ton coup.

                J’me lève d’ce siège où j’ai passé mon temps ces derniers jours. C’te fois, aucune arme est braqué sur moi. Scar discute toujours avec soi-même. L’est temps d’descendre, p’tit vieux. La dernière chose que j’peux t’dire, c’est qu’t’iras pas au paradis. J’hésite à déposer l’riffle, puis si j’tire, ça rameuterait toute la population. Alors, non. J’le pose sur son bureau. J’souffle, j’élance mon poing droit en arrière et puis l’frappe au visage. C’que j’voulais faire y a bien longtemps. Dès qu’j’suis rentré dans cette fichue sale des défis, dès qu’j’ai vu leurs deux sales gueules miser sur l’perdant. Le coup final arrive, ma droite, ma naturelle. La p’tite comptine qui l’accompagne aussi, tiens. Je lui balance sur la tempe puis elle dérive jusqu’à l’œil opposé. Son siège tombe en même temps qu’lui, la tête en avant contre le sol et par hasard, elle atterrit au trou qu’j’ai fait pour tuer Amah. Capout Padre.

                Beigne dans ta gueule et tu baignes dans ton sang…

                Les sept ont fini par tomber. Moi ayant une part de leur plus gros défaut, je suis debout. Et ils appellent ça la Justice… Ne donnez pas de nom au mal. Ça le rendrait banal et affectueux. Bon. Sinon, moi. J’vais me replonger dans ma gnôle puis compter mes billets, y a, la tête de Bazil, 2M, Aton, 2M, Sky, 2M, Sai, 2M et Bod, 2M. Tout ça, ça fait 10M. Et bon j’les ai aussi piné au début et qu’j’ai gagné 4M1 – 700 000, ben ça fait 3M4. En tout, 13M4 et beaucoup moins d’problèmes. J’pourrais écrire une chanson tellement j’suis ému d’m’en être enfin débarrasser. J’sors d’la salle et voit 5 gros bras. J’passe en f’sant sourire puis en les conseillant d’pas rentrer. Il est vraiment très énervé d’la traitrise d’Amah et qu’ce sont même pas aperçus. En attendant, j’me barre. Plus jamais j’reviendrais ici, tiens. Plus jamais.

                Je crois aussi que le soir même, ils m'ont cherché dans toute la ville. Des hordes de mecs en smoking. J'suis dans la merde, j'suis dans la merde, j'suis dans la merde. Faut qu'j'me pète d'ici... Eh, j'ai une idée lecteur. T'as vu qu'j'ai construits un bateau ? Ouais ? Ben, si j'le volais ! J'ai juste à acheter un log pose pour l'île d'à côté et on est bon. Rah, parait qu'des mecs à la même coupe que moi se sont fait abattre. J'dois couper ou laisser pousser à votre avis ?