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Complications [P.V. : Césare Di Auditore]

Quelle gloire ? Tous ces morts, ce charnier … C’est abject. Comment lutter contre cette hérésie qui condamne chaque être à une mort certaine ? Ce n’est pas une question à laquelle on peut répondre. Pour pouvoir ne serait-ce qu’envisager trouver son compte dans les ténèbres, encore faut-il en être revenu. Il faut être tombé assez bas pour que le Soleil n’éclaire même plus le fond du gouffre au fond duquel vous gisez, avalé par les ombres. Il faut être remonté, à la sueur de son sang. Avoir connu chaque aspect de cette futile existence et en avoir été tant abîmé que votre seul repos est synonyme de mort. Se bercer d’illusions n’est pas la solution, pas plus que se battre pour déchirer le voile d’inepties qu’un monde sans âme a tissé pour vous, pareil à un linceul. Non. Les royaumes ne sont qu’un vaste échiquier, où les échanges de coups sont invisibles pour les simples humains que nous sommes. Amoindris par notre simple condition, le simple fait de ne pas être nés quand il le fallait … là où il le fallait. Et qu’avons-nous à nous reprocher, alors ? Vivre, respirer ? Non. En vérité, je vous le dit, ce qui devraient avoir honte, ceux qui ne méritent pas notre pardon ce sont les oppresseurs. Ceux qui se disent à notre tête, ceux qui par le simple privilège de leur rang ou de leurs acquis sociaux se donnent le droit de dominer toute chose. C’est un fait : nous ne sommes pas tous égaux. Est-ce pour cela qu’il faut se battre, encore et encore ? Peut être, mais ce n’est pas une raison suffisante. Grand, petit. Blond, brun. Noir, blanc. Nous sommes tous différents, comment lutter contre cette simple image ? Un homme seul peut être vaincu, mais son symbole demeure. Voilà qui est plus fort que ma dague, voilà qui survit à la mort. La vrai immortalité, l’idéologie. Les valeurs humaines sont immortelles, immuables. Oppressez, torturez. Et voyez ce qui en sort : nous, eux … moi. Je suis le glaive d’ombre qui vous percera les entrailles. Ne me comparez pas à un vulgaire assassin, je suis bien plus que cela. Non, à vrai dire, nous sommes bien plus que cela. À nouvelle époque, nouvelle arme. Cependant, les années passent et les tactiques restent les même. Impitoyables, certes, mais surtout, implacables. Et plus fort qu’une simple conviction, c’est une vengeance qui nous anime. Une âme scindée en deux corps, deux volonté de flammes, de ténèbres n’aspirant qu’à brûler et à engloutir chaque goutte du sang de nos ennemis. La mort n’est pas une limite en soi, ce n’est qu’un autre chemin qu’il vous faudra affronter pour trouver le repos. Rien n’est vrai tout est permis. Puisses-tu reposer en paix, et ne pas faire honte à notre crédo.

Resquiescat in Pace.

De noir vêtu, le meurtrier ferma les yeux de sa victime, et essuya d’un revers de manche le sang qui maculait sa barbe. Il n’avait pas été difficile de localiser sa cible et de l’éliminer. Les gardes devaient encore être en train de poursuivre les chimères inventées par son frère. Mais qu’importait, il avait délivré le message. Les paroles des Auditore. Attrapant un rouleau de parchemin à sa ceinture, l’assassin la glissa entre les doigts encore chauds du Chef Politique du Gouvernement. Cet homme avait été trop confiant, et ça l’avait perdu. Depuis des jours, les deux frères avaient étudié son emploi du temps et avaient dressé cinq scénarios différents en cas d’imprévu, mais comme toujours, grâce à Césare, le premier avait fonctionné à merveille. Simulant une simple échauffourée, il avait réussi en un tour de main à vider la majorité des postes occupés par des gardes de la ville. Bien entendu, tandis qu’il se trouvait à cent lieues de tout ça. Ce détail du plan ne préoccupait pas tellement Rafaelo. Il avait du profiter de la panique générale pour se faufiler dans l’enceinte du manoir de cet homme et grimper jusqu’à son bureau, où il l’avait surpris. La suite n’était pas compliquée à comprendre.

Tirant le cadavre, l’assassin le souleva. Le bedonnant personnage était emmitouflé dans une robe de soie violette et puait l’eau de Cologne à trois cents mètres. Il l’assit sur sa chaise et lui souleva la tête, de façon à ce qu’elle pende en arrière. Le bureau était parsemé de documents plus ou moins importants. Quelques rapports d’activité, des avis de réquisition et autres. Vérifiant que son parchemin était toujours entre les doigts du mort, Rafaelo tira un tiroir et en fit une fouille rapide avant de tomber sur ce qui l’intéressait. Une petite clef d’argent, à laquelle était accrochée un étiquette, présentant une suite incohérente de chiffres et de lettres. Voilà qui intéresserait Césare, il avait toujours eu un faible pour ce genre de preuves. Souriant, l’assassin enfoui l’objet dans sa besace, puis il ouvrit un autre tiroir. Il en tira un coffre en acier de bonne facture. Attrapant une simple tige métallique dans une de ses multiples bourses, il crocheta la serrure en quelques secondes et en tira une chevalière en or, portant certainement un sceau revêtant une quelconque importance. Peu importe, il n’avait pas vraiment le temps d’étudier ces armoiries. Un petit rouleau de parchemin trônait aussi dans le coffret. Rafaelo, s’en empara et remit le tout en place. De la même manière, il inspecta la table de chevet du vieil homme puis revint finalement à son bureau où il subtilisa quelques papiers, attestant de pots-de-vin. Il l’avait surpris en flagrant délit, alors qu’il adressait quelque missive à l’un de ses prestataires.

D’un rapide coup d’œil, l’assassin survola la pièce, afin de vérifier qu’il n’avait rien oublié. Il n’avait pas laissé une goutte de sang sur le sol, un travail impeccable. Sortant à pas de loup de l’endroit, il s’empara d’une large cape noire pendant au portemanteau de sa victime et s’en revêtit avant de passer le pas de la porte. Il était resté dix minutes dans la pièce, environ. De ce fait, le prochain tour de garde approchait. Il passa alors par un couloir, situé à gauche de la chambre du Chef Politique puis s’engouffra dans un large escalier, censé le mener en haut du bâtiment. Une fois sorti, il pourrait trouver une solution pour descendre tranquillement. Il ne pouvait prendre le même chemin qu’à l’arrivée, car une fois la diversion terminée, il serait parfaitement visible pour les soldats revenant vers leurs quartiers. De ce fait, il devait s’enfuir par les airs. Une muraille entourait la zone, mais dos au manoir, une écurie rassemblait les montures favorites de l’homme. De ce fait, il n’aurait qu’à se servir de ces locaux pour passer par-dessus la muraille. Nul ne pensait à empêcher les gens de sortir, lorsqu’ils érigeaient une défense de cette ampleur : l’objectif n’était-il pas d’éviter que les gens ne rentrent ? Quant à la cape, et bien … elle était plutôt large, très large même. Elle pourrait aisément cacher l’assassin, et tout ce qu’il trimballait. De plus, elle était on ne peut plus commune, et d’une piètre qualité. Ce n’était assurément pas le vêtement favori de sa victime, donc impossible de se faire remarquer avec celle-ci.

Il arriva ainsi sans mal jusqu’au toit, ou plutôt la terrasse située sur le toit du bâtiment. Il ouvrit et referma la porte sans un seul bruit puis s’approcha en toute discrétion de la sentinelle, dont le regard était rivé vers l’entrée de la muraille, où Césare avait du mener sa diversion. À pas de loup, Rafaelo se glissa derrière le pauvre bleu et, tout en lui enfermant la bouche de sa main droite, il lui enfonça une lame fatale dans la colonne vertébrale. Une mort sans douleur, instantanée. Il laissa glisser le malheureux à ses pieds puis le dévêtit et pris son armure. Ceci fini, il l’enroula dans le grand vêtement noir puis le dissimula dans un coin de la terrasse. Ainsi camouflé, il serait difficile de le trouver, du moins dans le temps nécessaire à l’assassin pour mettre son plan en œuvre. Il fixa les quelques pièces d’armure sur son corps puis enfila la veste de marine. Le fait que sa propre armure soit légère lui offrit la chance de ne pas paraître trop ridicule. Fort heureusement, la jeune recrue possédait un large manteau destiné à la protéger du froid. Sans manches, mais avec une capuche : une chance pour l’assassin. Bien qu’il répugnât à revêtir les habits d’un Marine, il le mit sans discuter. La capuche était largement plus grande que celle de son habit coutumier, elle le masquait sans peine, et dissimulait à tous sa véritable identité, tout en laissant abusivement croire qu’il s’agissait d’un Marine. Ceci fait, il fit marche arrière et descendit cette fois jusqu’en bas du manoir. Qu’il eût supprimé un homme au hasard aurait été gênant, car on ne savait jamais sur qui on pouvait tomber, et surtout son rôle. Mais le garde chargé du toit … personne n’irait le chercher de si tôt, alors il aurait tout son temps. Deux trois personnes le saluèrent au passage, Rafaelo leur rendit cette politesse formelle avec autant de froideur que son rôle le lui permettait puis, après s’être fait réprimandé sur le fait de ne pas avoir son sabre à la ceinture, il sortit de la bâtisse sans encombres. Il était vrai que les Marine ne maniaient que rarement une rapière, alors il avait préféré la laisser cachée sous la large veste qu’il arborait à présent. Elle était invisible, mais la dégainer n’était pas trop complexe.

Les deux hommes chargés de la surveillance de la porte principale était absents. Anormal. Il regarda autour de lui, et ne vit personne aux alentours. Vingt minutes s’étaient écoulées. Tous aurait du rentrer dans l’ordre, ce n’était absolument pas normal. L’assassin porta instinctivement la main vers son épée, lorsqu’il entendit des bruits de pas se rapprocher de lui. Trois hommes, venant de la muraille, couraient à en perdre haleine. Il s’écarta d’un pas pour les laisser passer, lorsque l’un d’entre eux lui fit signe de se rallier à eux.

« Un assassin dans le manoir ! Suis-nous ! »
ordonna-t-il.

Jetant un œil à sa veste, Rafaelo comprit tout de suite qu’il avait affaire à un gradé. Il n’eut d’autre choix que d’exécuter un salut militaire et d’acquiescer.

« Oui, sir. À vos ordres. »
répondit-il, avant de se mettre en route.

Fort heureusement, le Lieutenant n’avait pas remarqué l’absence de son arme. Laissant échapper un sourire mesquin, l’assassin le suivit au pas de course. Un assassin dans le manoir, hein ? Comment pouvaient-ils le savoir ? Personne n’avait encore trouvé les cadavres …


« Pardonnez-moi, mais comment le savez-vous, Lieutenant ? »
questionna-t-il, tout en s’engouffrant de nouveau dans le manoir.

Le gradé se tourna vers lui, leva les yeux aux ciel puis s’engouffra dans une des ailes du manoir, tout en faisant signe aux deux autres soldats de partir d’en l’autre. D’un geste, il ordonna à Rafaelo de le suivre..

« Un indic’, mon grand. On savait que les Révolutionnaires préparaient quelque chose ! Alors on a tout simplement … Que ... Qu’est-ce que tu fais ? » fit-il, se retournant vers l’assassin.

Au moment même où le Lieutenant posait sa question, Rafaelo lui enfonça sa dague secrète dans le cœur. Tirant le corps dans un placard, il lui murmura une courte extrême onction,
lui ferma les yeux puis ferma la porte. Une taupe ? Et merde ! Comment c’était possible ? Il devait absolument trouver Césare, il était peut être en danger en ce moment même !

Tandis que l’Auditore franchissait une énième fois le pas de la porte, une gigantesque explosion retentit non loin, à l’orée de la muraille. Il tressaillit. Etait-ce possible que … ?
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    ride bene
    Chi ride ultimo.


    Cela commence toujours calmement. Une musique douce, qui accélère, qui s'enrichit, un battement de cœur qui s'amplifie, sous le coup d'une émotion qui submerge l'esprit. C'est un vent doux, qui se lève, qui n'a aucune origine précise... C'est un murmure dans la ville, dont tout le monde se doute, que chacun ressent, mais dont aucun n'a encore réelle conscience. Un premier jet, un écrivain qui essaie, sans jamais parvenir à quoi que ce soit... Ce sont les chutes de papier, laissées à l'abandon, dont personne ne prends conscience... Quelque chose de puissant, comme une vague, une lame de fond, un courant invisible, mais pourtant bien présent. C'est une assemblée d'homme et de femme qui est en désaccords. C'est le commencement, mais c'est aussi la fin. Un millier de cœurs battant sur le même rythme, tout en étant en dissonance. Une musique qui ressemble à d'autre, mais qui pourtant, vous coupe le souffle. C'est une tornade, puissance destructrice, instrument de la colère divine que tous craignent, mais dont l'œil, épargné, n'en voit pas le danger. C'est un millier d'homme et de femme qui ne veulent plus de ce monde, qui ne veulent plus de ces idéaux, qui ne veulent plus de cette « Justice ». Ce sont des héros, qui, malgré le prix à payer, agissent.
    C'est la révolution.

    Ce monde ne tourne pas rond. Pour quelques sous, on tue. Pour quelques gloires, on massacre. Pour quelques faveurs, on dénonce. Climat d'insécurité causé par notre seul cupidité, par notre arrogance, notre ego. Incapable de reconnaître nos tords, on se complait dans notre propre bourbier, tandis que lentement, mais surement, on fonce droit vers la mort, l'asphyxie. On détruit, on dévaste, on ravage, nous sommes un cancer, un virus malfaisant qui se répands bien plus vite que la plus virulente des infections. Du haut de la chaine alimentaire, nous regardons les autres, de toutes notre suffisance. Et pourtant, combien sont mort ? Combien ont disparu ? Tout cela pour nos désirs égoïste... Ainsi, c'est cela l'être humain ? C'est cela d'être humain ? Si c'est bien le cas, je rejette en bloque tout humanité. Si c'est cela, je me soulèverais. Car je n'accepte pas leurs monde, je n'accepte pas leurs vérités, qu'ils disent absolue, ni leur justice aveugle.
    C'est ça, ma Révolution.

    Son frère avait la magnificence, et le brio de sa famille. De leurs famille. C'était écrit, on le savait. Mais lui ? Qu'avait-il, si ce n'est une froide et sourde cruauté, une maladie mentale qui le faisait sombrer dans une spirale de violence sans borne, ni limite. Les Auditore... Une famille maudite, proscrite, que l'on a bafoué pour la tranquillité. Qu'était sa vie, si ce n'est un champ de ruine. Qu'était sa vie, si ce n'est une mascarade... Il n'avait même pas d'existence réelle, il n'était qu'un fantôme que l'on essaye de chasser du pas de sa porte, une souillure pour un monde en proie au flamme. Ainsi, on le rejetait, lui et son frère ? Ainsi, on vouait le faire disparaître. Et bien, il ferait de ce monde un champ de ruine, et puisque les vainqueurs façonne l'histoire, il recréait un monde pour tous. Malgré tout, il œuvrait dans une certaines logiques, de prospérité et de paix.

    L'Empereur. Un homme poussé par un désir de perfection, qui ne voulait d'un monde inégale... Qui n'aspirait qu'a corriger, puis disparaître. Il laisserait à son frère le bon soins de profiter de son œuvre, une fois celle-ci terminé, sa vie le serait aussi.


    Une boite de fer blanc. En apparence fragile, elle était comme sa faction, dévastatrice. Comme l'humain, c'était l'intérieur qui importait. L'homme à toujours eut un savoir faire étonnant tant qu'à l'explosion et la destruction, et Césare se demandait toujours comment cette ingéniosité avait pu apparaître du néant. Était-ce un don des dieux ? Il en doutait. Peut-être une sorte de talent naturel, quelque chose de profondément enfouie, qui n'attendait qu'à être éveillé. Enfin, il devait se dépêcher, car son frère allait manquer de temps, et lui, rater le premier tour de garde. Déposant avec grand soins la boite près du poste de commandement, il avança vers la porte, le visage masqué de son chapeau, et toqua, comme un visiteur se présentant au manoir.

     « Cet accès n'est pas autorisé aux Civils sans autorisation, veuillez partir ! »
    Voix inquiétante, sourde, alors qu'il murmurerait presque.

     « Ho, mais je ne suis pas un civil... »

    Devant ce costume, le garde se posa des questions, et appela ses collègues.

     « Z'etes qui alors ? »

    Césare pouffa de rire, comme si son identité était une évidence, et que l'idiotie du garde était d'une tel ampleur, qu'elle en était cocasse pour être supérieur comme lui.

     «La Révolution. »

    Commença-t-il, avant de s'enfuir,et que la déflagration ne grille sur place l'homme qui se demandait encore de quel asile pouvait s'échapper ce fou là. Peu importait aux marines à présent, cette explosion avait tout de même le caractère menaçant d'un acte terroriste, et l'étendue d'un véritable essai, pas seulement d'une blague grotesque. Quand à Césare, lui, se disait qu'il devrait revoir ses mélanges. La diversion était une réussite totale, je dirais même, une réussite plus que totale, puisqu'à présent, c'était à lui de s'inquiéter pour sa vie, et non pas son frère de sang. Le sens de la famille, ou le désir de réussite ? Sans doute un peu de ces deux choses là, deux sentiments qui l'avaient poussé à réussir avec brio... Bifurquant à droite, le jeune homme observa les quinze officiers le suivre à la trace, tel des chiens de chasse, ce qu'ils étaient... Dans ce cas, était-ce lui la proie ? Ou bien alors tous se fourvoyaient, et la cible était ailleurs... Bien étendu, ce n'était jamais si simple lorsque cela touchait à Césare, lui qui avait goût prononcé pour l'alambiqué et le compliqué. Sautant par dessus un muret, le jeune homme se prit les pied dans une motte de terre, s'étalant de tout son long.

    C'était mauvais, très mauvais. Une quinzaine d'adversaire, même lui, n'en sortirait pas indemne. L'entourant tel une meute de loup près à déchiqueté un daim, ils avaient dans le regard cette même férocité, cette même folie qui pousse la meute à chasser... La faim. Même si celle-ci était d'une autre nature, et s'apparentait plutôt à la soif qu'au désire de nourriture, la vengeance. Pour leur frère surement mort, pour l'offense que venait de commettre l'être étrange en face d'eux, paré de son costume assez orthodoxe.

    Gilgamesh avait trente deux ans, la première fois qu'il vit Césare Di Auditore. Carriériste dans l'âme, il avait monté les échelons très rapidement, pour se hisser à cette place confortable que de chef de la garde dans le manoir de Tequila Wolf. Confiant en ses qualités de meneur d'homme et de bretteur, l'homme n'avait pas hésité lorsqu'il fallut se jeter à la poursuite d'un criminel assez fou pour s'aventurer sur son territoire, le perturber et s'enfuir. Première erreur. Toujours aussi confiant, il avait presque rit lorsque celui-ci était tombé à terre, et avait rit, lorsqu'il l'avait fait encerclé. Seconde erreur. Puis ce fut sans une once de peur qu'il héla l'inconnue, lui intimant l'ordre de se rendre, sans résistance. Troisième erreur. Une lame vint transpercée le tissus de son uniforme, le symbole de sa fierté et de son appartenance. Sous les regards effarées de ses subordonnés. Gilgamesh avait trente deux ans la dernière fois qu'il vit Césare Di Auditore... Gilgamesh avait trente deux ans, lorsque la mort vint le toucher de son étreinte glaciale.

     « cattedra a cannone »

    Profitant de la stupeur générale, L'empereur s'enfuit encore, encore et toujours, poursuivit, se perdant presque dans le dédale de rue, montant sur les toits, accélérant, puis reprenant le chemin en sens inverse. C'est vrai qu'il avait un talent presque inné pour la fuite, mais il commençait à fatiguer. Espérant que son jumeau eut terminé sa besogne, rassembler toutes les preuves, et quitter le manoir, il reprit le chemin de la haute bâtisse dominant l'île. Si ses calculs étaient exactes, plus personne n'était en mesure de l'arrêter là bas, et le révolutionnaire allait pouvoir exécuter son plan d'extraction. En effet son frère aurait dû l'attendre de l'autre coté de l'île, sur leur embarcation. Lui n'aurait plus qu'a sauter en mer, et se débrouiller pour rejoindre la barque. Les calculs de Césare étaient toujours exacte. Sauf cette fois-ci. Soudainement, comme sortit de nulle part, un autre contingent de marine lui barra la route. Bifurquant une nouvelle fois fans une rue adjacente, El Carnefice commença à paniquer, c'était impossible ! Personne n'aurait du être là ! Tout simplement parce que l'effectif n'était pas suffisant ! C'était improbable, et pourtant, il devrait faire avec. Si le jeune homme avait bien une qualité, c'était son adaptabilité. Savoir composer avec tout éléments perturbateur, composer des plans aussi rapidement que d'autre les défont. Cherchant une porte ouverte, il ne tomba que sur des murs, avant de trouver enfin ce qu'il cherchait, un bâtiment abandonné. Ancien fleuron de l'industrie de cette île, spécialisée dans le textile, l'entreprise qui avait possédé ces locaux avait bien vite fait faillite. Entrant à l'intérieur et se barricadant, L'empereur cogita, en faisant les cents pas.

     « Raaa, Stupido ! Plus vite ! »


    Attrapant sa besace, il en sortit son équipement, et tout ses produit chimiques, qu'il empila sur le sol. Choisissant avec soins ses ingrédient, il les mélangea dans un cube métallique trouvé sur le sol, qu'il ouvrit d'un coup de couteau. Ses mains tremblaient de peur, et son front commençait à suer. N'ayant ni le temps de l'essuyer, ni celui de doser correctement son mélange, il déposa la boite près des anciennes machines, faisant courir un peu de dynamite sur le sol, jusqu'à la bombe artisanale. Ne demandant pas son reste, il jeta une allumette sur la poudre noire, s'échappant à toute allure vers la sortie de secours. Tout ne se passa pas comme prévu. La dynamite trop rapidement consumée ou sa trop réduite ? Peu importait. L'onde de choc le frappa dans le dos, alors qu'il roulait à l'extérieur de l'usine désaffectée.

     « Une ombre là ! Il est là, attrapez le ! »

    Une balle siffla au dessus de sa tête, alors que la fumée obstruait autant son champ de vision que ses bronches. Ses poumons commençaient a mal supporter ce traitement, et ses yeux le piquait. Pourtant, plutôt que de sombrer dans une dépression, dans une sorte de complainte futile, qui ne le mènerait qu'a sa perte, Césare opta pour le combat.

    J'ai toujours détesté l'idée de me battre sans être sur de gagner. Alors se battre en étant sur de perdre.... Pourtant... Aujourd'hui, je ferais exception.

    Profitant de la fumée et de sa rapidité, Césare fonça. Un coup de couteau dans l'aine, un autre dans le talon d'Achille... Un autre le suivit, dans la partie tendre de la fesse d'un pauvre gars. Plié en deux, le jeune homme tâchait de se faire discret, tout en essayant de traversé l'obstacle. Il taillait dans le vif, tout ce qui passait près de lui finissait en sang, et malgré son désir de s'en sortir, il ne pu s'empêcher de ressentir de la haine, ainsi que de la satisfaction, à l'idée de taillader du marine.

[hrp : C'est franchement bidon ! Je me suis fais chier en l'écrivant, alors j'imagine en le lisant ! Mais bon, tu voulais une réponse hein...]
    [hrp : chut]

    Il n’existe de mesure que dans la démesure. Une sombre fumée s’échappait de derrière la muraille, quelque chose d’anormal. Il le sentait. Ce lien charnel qu’il partageait avec son frère, cet étrange don que les jumeaux possèdent, une communion parfaite. Oui, Rafaelo avait peur. Non pas une peur face au danger. Un étrange goût qui lui ôtait toute envie de se battre, quelque chose qui vous sciait les os, frayait dans leur moelle pour vous enserrer de sa glaciale étreinte. Une peur à laquelle il n’avait jamais goûté. D’un pas pressé, il se dirigea vers la muraille, où deux simples pions lui barrèrent le passage. D’un bond, l’assassin les amena au sol, enserrant leur gorge de sa puissante poigne. Un déclic, et le sang jaillit de leur trachée. Fermant leurs yeux en retirant ses lames secrètes, l’Auditore poursuivit sa route, les manches maculées du sang des gardes. Il se releva et commença à courir. Un des trois hommes qui gardaient la grille, par devant, se retourna. Il vit le Marine aux mains de sang, et aurait voulu hurler, si une dague n’avait sifflé sous sa mâchoire, achevant ses revendications dans un geyser de sang. Son corps vacilla un instant avant qu’il ne s’affaisse en arrière. Les deux autres n’eurent d’autre choix que de le suivre, tant l’incompréhension était totale. L’assassin ne souciait plus de l’art, ni de la manière : son frère était en danger. Il rengaina ses lames secrètes, à nouveau maculées. Il ne prit pas même la peine de récupérer sa dague, il emprunta simplement l’un des sabres gisant à terre et trancha la corde maintenant la grille. Celle-ci se referma, à quelques centimètres de lui, l’isolant des Marines retranchés à l’intérieur de ces murailles. Voilà qui empêcherait les renforts d’affluer de ce côté. Toujours ce sentiment désagréable.

    La fumée s’exhalait de l’ouest. Ne demandant pas son reste, l’assassin laissa là ses victimes et se rua vers les quartiers ravagés. L’odeur des cendres ne lui disait rien de bon ! D’un geste agacé, il se débarrassa du manteau de la Marine puis des protections. Nul besoin de tout cet attirail grotesque. Des bruits de bataille le guidèrent jusqu’à sa cible. Plus vite ! Son cœur battait la chamade, le sang lui martelait les tempes ! Quelque chose de grave allait arriver, il le savait ! Non, Césare ne pouvait perdre, c’était une évidence. Mais pourquoi cette panique alors ? L’assassin se servit d’un tonneau pour prendre de la hauteur et grimper sur un toit. Sautant par-dessus une ruelle, il se rattrapa grâce à une ruelle et suivit la fumée par les toits. Ce quartier était un réel labyrinthe mais avec de l’altitude, il était plus facile de s’y repérer. Basculant par-dessus un balcon, il atterrit dans la ruelle, d’où les bruits de combats se faisaient de plus en plus entendre. La fumée émanait d’un peu plus loin, il y était ! Courant à en perdre haleine, il dégaina trois de ses dagues. Une dizaine de Marines harcelaient son frère ! Il le voyait danser entre ces mécréants, mais même un artiste tel que lui ne pouvait lutter face à une marée humaine, à en juger par le nombre de cadavres déjà présents. Dans l’effet de surprise, Rafaelo ôta la vie à trois hommes d’un seul jet. Les trois dagues allèrent se loger entre leur vertèbres ou autre point vital. L’un d’eux n’eut cependant pas la chance de mourir tout de suite. Dans ses yeux écarquillés, on put voir le reflet d’un homme bondissant au dessus du cadavre de ses frères, les deux coudes relevés, les mains grandes ouvertes, et deux dagues sanglantes sous elles. En se renversant, il sentit le poids de cet homme sur sa jambe, l’os se disloquant sous l’impact … et le corps de ses victimes s’affaler sur lui. Et dans un dernier soupir, son œil se vida de toute trace de vie, le sang emportant ses rêves dans l’oubli.

    L’assassin se releva, tranchant un homme de bas en haut tout en dégainant son épée. Il avait occis six hommes grâce à l’effet de surprise à présent. Les quatre restant commençaient à hésiter. Imaginez donc … Un homme sorti de nulle part, emportant vos amis dans la mort en à peine un battement de cœur. D’un coup, un mort. Un homme dont la seule pensée conduit à une sentence inexorable. Un assassin. Né pour, entraîné pour et vivant pour. Une seule destiné, un seul choix ne pouvait s’offrir à ses victimes : l’acceptation. Honte à eux d’avoir choisi le mauvais camp face à ce meurtrier, mais jamais ils n’auraient du se confronter aux frères Auditore. C’était là synonyme de bien des souffrances. Qui fût assez sot pour oser y survivre ?

    Rafaelo se releva, après avoir enfoncé sa rapière dans le cœur d’un homme à terre. Il était maculé de sang, mais il en avait cure. Il éclata d’un rire tonitruant puis attrapa le bras de son frère, salut rituel entre eux.

    « Finché la vittoria mon frère ! » fit-il, radieux.

    Il le bouscula un peu, affectueusement, mais surtout soulagé d’être arrivé à temps. Pour la première fois depuis longtemps, Césare avait été en difficulté. Ce serait synonyme de nombreuses heures assez … lourdes. Il le connaissait, il ferait tout pour comprendre la variable qui avait joué en sa défaveur. Mais pour une fois, c’était l’assassin qui était maître de ce jeu, ainsi il ne tarda pas une seconde avant de répondre à la question muette de son frère. Il n’était pas réellement utile qu’il la fournisse à haute voix.

    « Une taupe, voilà comment. Quelqu’un nous a dupé. Mais j’ai ma petite idée pour trouver de quoi nous aider. » lâcha-t-il, avec un sourire en coin.

    Rafaelo se retourna puis inspecta rapidement le champ de bataille réduit, puis il repéra ce qu’il cherchait. Il lâcha un soupir satisfait puis attrapa un Marine par le col, pour le trainer jusqu’à son frère. L’humain laissa échapper un cri de douleur lorsque l’assassin le mit sur ses genoux. On pouvait en effet observer une longue trainée de sang qui s’écoulait de ceux-ci. L’Auditore lui avait sectionné les ligaments pour s’assurer de le maintenir au sol. Il le força à rester droit devant son frère en le tenant fermement par sa chemise et d’un geste, il l’obligea à relever la tête.

    « Allons, Césare, je suis sûr que tu meurs d’envie de savoir qui est le figlio di putana qui nous as vendu ? » le taquina-t-il, en secouant légèrement le Marine qui émit un grognement de douleur.
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      En tout, on peut dénombrer cinq grands principes qui font tourner le monde. L'homme, tout d'abords, qui est son vecteur le plus puissant, mais aussi le plus instable. C'est lui qui imprime le mouvement, qui est l'instrument de la volonté commune... Être irréfléchis, insensé, ayant tendance à espérer un peu trop, même lorsque le cynisme est son seul mécanisme de défense. L'amour... Sentiment complexe, indescriptible pour ceux qui ne l'ont jamais ressentit... Entremêlât de tendresse, de passion, de fougue, mais aussi de sens du sacrifice... Savoir tout donner pour l'être chérie, pour l'être qui prend alors la place du centre de l'univers. Pareille au soleil, son regard, ses paroles, ses sentiments, sont autant de rayons que ceux de notre astre séculaire, venant réchauffer celui qui meurt de froid, et d'attente. On ferait tout pour quelqu'un que l'on aime. Et surtout n'importe quoi. La haine, puissance destructrice, Némésis du cupidon, elle est la favorite du genre humain, car la plus facile à ressentir, la plus simple à utiliser... Qui n'a jamais éprouvé son frisson, ce désagréable picotement, ce tic tac incessant. Épée de Damoclès, elle se mue en faux qui balaye le champ de nos cœur, pour raser jusqu'à sa base, la moindre gentillesse, la moindre trace de bien. La haine n'est pas tellement puissante, mais inscrit dans nos gène, tout comme la violence, c'est une spirale dont on ne peut s'échapper, une réalité de laquelle on ne peut se détourner. L'argent, et quiconque affirmera qu'il ne fait pas le bonheur aura raison, car c'est sous son étendard, et par sa faute, que des milliers d'âmes en peine sont descendu en enfer, pour se présenter à son gardien, et son passeur... Ainsi, c'est pour lui que l'on fait la guerre, c'est pour lui que l'on fait la paix. On créer des alliances aussi vite qu'on les défaits, on bafoue les valeurs que l'on pensait indéfectible, que l'on avait élevé au rang de dogme, de quotidien. L'argent est sale, l'argent est traître. Maudit soit celui qui eut l'idée de bannir le troc à son profit, puisse-t-il se repentir de son idée pourtant si anodine au départ, mais qui prit une ampleur incommensurable à présent. La famille. Base de l'empire que l'on se construit, première dalle de la vie que l'on mène. Sans elle, point de naissance, point de vécut, car les première expériences se font au sein de son cercle. Ce sont les parents qui vous nommes, qui vous caractérise, chérubin innocent, page blanche sur lesquels ceux ci écrivent, font un brouillon, de ce que sera vie future de cet enfant, ils inculquent valeurs morales, envies, objectifs. Que l'on suive ces indications ou non, c'est toujours eux qui influence, que vous le vouliez, ou que cela soit contraire à votre volonté.

      Sa famille lui avait été ravie. On avait bafoué l'ordre naturel, on avait oser détruire l'un des grands pilier d'une vie, causé des dégâts irréparables sur son conscient et subconscient. Le destin avait tenté d'être clément avec le fils Auditore, il avait souhaité le voir heureux, en lui donnant substitution... Mais le faux ne peut égaler ce que l'on aurait du avoir, et malgré sa jeunesse agréable, malgré la mère dont on lui avait fait don, le jeune homme ne pouvait s'empêcher de penser que sa vie aurait du être différente, qu'on lui avait subtiliser une part de son être. L'âme est quelque chose que certains définisse par la caractérisation de la volonté. Si son âme avait un avatar, se serait la haine, puis la revanche. Son imagination, terreau fertile pour ses délires enfantin, l'avait poussé à le rendre inexistant tant que son nom ne serait pas restauré. Ainsi transformé en fantôme de par sa propre volonté, il n'éprouvait pas les désirs matériel, n'avait pas les mêmes valeurs, ni les mêmes sentiments. Orthodoxe, décalé, différent, il n'y avait qu'un être tout aussi complexe que lui pour le comprendre. Car sa famille, à présent, c'était lui. Rafaelo, l'homme de l'ombre, le guerrier silencieux... Il Assassino. Rafaelo, l'avenir, tandis que lui était le passé. Différence essentiel des deux protagonistes, celle qui faisait de son frère celui qui offrirait la solution, tandis que lui n'aurait fait que la penser.


      Césare était né avec une constituions plutôt frêle. Surtout lorsqu'on prenait le temps de le comparer à son frère en détail. Un centimètre ici, des muscles moins prompt à un déchainement de puissance, moins endurant, plus faible. Pourtant, lorsqu'il s'agissait d'aller au contact, de prendre le taureau par les cornes et de foncer vers l'ennemi, droit dans la gueule du loup, c'était lui qui avait l'ascendance sur son jumeau. Étrange, paradoxale, L'Empereur. Malgré tout, il était réfléchi, pensant toujours plus qu'il n'agissait... Seulement, une fois le dos au mur, le jeune homme se laissait aller à une fureur sans nom, et c'est là que le monstre pouvait être entraperçu, du pas de la porte de son âme.

      E 'quando l'animale sia su terra
       che è più pericolosa


      Encerclé, l'animal qu'avait devant ses yeux le lieutenant Am' était beaucoup moins impressionnant que lors de sa percée dans leur manœuvre de capture. Pourtant, son regard luisant parmi la fumée l'avait terrorisé au départ... Tel un fauve, celui-ci avait foncé droit sur eux, toute lame dehors, tailladant ses hommes comme un boucher taillerait une pièce de bœuf. Pourtant, lorsqu'il s'attendait à une réédition rapide, il aperçut la lueur farouche... Lorsque son esprit ne voyait plus de solution, lorsqu'on lui barrait la route, la réaction était rapide. Rapide et violente. La haine, graine que L'Empereur avait enfermé au plus profond de son cœur, germait à nouveau, donnant naissance à un arbre robuste, de couleur sanguine, symbole du massacre.

      Un rire éclata, malsain. Les marines commencèrent à reculer... Pourquoi ?! Le lieutenant n'arrivait pas à comprendre. Et c'est là qu'il aperçut l'homme devant lui muer en une sorte de bête curieuse, serpent mué de crocs, de griffes, de puissance. Au dessus de cet homme qui pourtant avait un genou à terre, une aura menaçante planait. Comme un mal couvant depuis des années, qui ne demandait qu'une chose, sortir, être libre de commettre les pires atrocités. Et le rire se mua en ricanement.

       « Dites moi, avez vous peur de la mort... ? »

      L'atmosphère avait changé, les chasseurs devenu agneaux, l'agressé agresseur. Ce qui se passait là était exactement le symbole de la révolution. Le soulèvement des pauvres, des faibles, des opprimés... l'exécuté qui se métamorphose, qui change de peau, pour devenir le bourreau. Paniqué, le chef de l'unité fit ce que son entrainement lui avait appris, et donna l'ordre qui avait le plus de chance de faire mouche.

       « Feu à volonté, avec vos armes de poing ! »

      La fumée s'envolait, peu à peu remplacé par un air si respirable que cela en devenait étonnant. Un pied devant l'autre, comme si la gravité avait alors changer pour lui, Césare avança lentement, tel un automate... Joignant les mains, il abaissa sa garde, fléchissant les genoux, alors que sa bouche ne prononçait des mots maintes fois répétés avec son frère.

       « Quando cammino attraverso la valle dall'ombra del morte, Io non temeròalcun malvagio poiché tu sei con mi... Il Signore sia mia padrone, mi ha reso un ente che teme né il fuoco, né ildolore ... »

      Appuyant sur la gâchette, les balles sortirent et fusèrent de toute part vers l'homme qui venait de réciter une sorte de quantique... Aurait dû le toucher, aurait du le tuer... S'il avait toujours été là. Sa vitesse et son agilité avait toujours été une force. Sautant en l'air dans une vrille magistrale, il esquiva la plus part des balles de par sa hauteur, ainsi que grâce à l'astucieux mouvement imprimé à son corps. Le son que provoqua ses chaussures sur le sol lors de son atterrissage sonna comme un couperet, alors qu'avec une synchronisation presque inhumaine, sa voix n'avait claquer dans l'air.

       « Resquiescat in Pace. »

      Sa course en diagonale fut d'une telle vélocité que les hommes du lieutenant n'eurent le temps de réagir, de sortir leur sabre, et de défendre leurs vies. C'était un massacre, un carnage... A quoi cela rimait-il ? Pourquoi se suicide collectif … ? Les ordres, voilà tout, les ordres. Le premier coup défonça la trachée d'un ami, d'un frère, alors que le fugitif avait bondit sur lui comme un corbeau sur une carcasse encore fumante. Sortant deux couteaux papillons, et se déplaçant pareille à Hermès, Césare se retrouva entre deux marine apeurés, d'un large mouvement de ses deux épaules, il enclencha une sorte de mouvement circulaire... Le dieu de la mort, du temps, voilà ce que représentait le Révolutionnaire à présent. Le couteau trancha dans les chaires, alors que de deux flips parfaitement exécutés, il ne change le couteau de sens, pour effectuer un retour mortel... Implacable. Ils mourraient de suite d'hémorragies trop importantes.

      Bondissant vers le gradé, L'empereur eut la surprise de sentir une lame se loger sous sa peau, au niveau de son mollet. Pauvre fou. Etait ce de la témérité ou bien simplement de l'idiotie ? Nessun sostanza

      Alors que l'homme pensait avoir sauver son supérieur, Césare mit tout son poids vers son dos, provoquant un atterrissage douloureux sur sa jugulaire. Erreur de la part du Bourreau... A présent, l'unité s'était reformée, et il n'avait plus aucun moyen de leur jouer le même tours, ils étaient prêts, et nombreux.

      Lumière salvatrice parmi les ténèbres, son allié, le seul et unique, son frère. Arrivant à ce moment propice au désespoir. Utilisant des méthodes peu conventionnelles, il fit un massacre chirurgicale, dans sa haine si forte que le sang coula plus que de raison, plus que d'habitude. Redonnant brio à son jumeau, celui-ci renversa la situation, et Césare en profita pour tuer quatre marine stupéfait que l'homme surnommé « Il Assassino » ne soit pas qu'un être unique. Dans un rire persiflant, sifflant tel un serpent sur le point d'occire sa proie, L'Empereur emporta leurs derniers doutes et leurs ultimes regrets. Le premier fut touché aux côtes, tandis que la lame ne remonta jusqu'au sternum, d'un même mouvement, ample et fluide, le couteau virevoltant de sa main droite à sa main gauche, tranchant l'artère fémoral, dont Césare se servit d'appui pour un coup de pied au menton de la troisième victime... La quatrième, eut le droit à deux couteaux s'enfonçant dans sa jugulaire, alors que L'empereur ne lui tombait littéralement dessus.

       « Finché la vittoria mon frère ! »

      Son frère, toujours prompt à l'agacer au mauvais moment... Cependant, il avait le chic pour lui tirer un sourire instantanément après. Enregistrant l'information, le jeune homme regarda son assassin de jumeau attraper l'un des marine par les cheveux, et le tirer jusqu'à lui. Tremblant de peur, le Lieutenant voyait sa vie défiler devant ses yeux... Sa mère, son père, son enfance.... Lui qui n'avait jamais gouté la douceur d'une femme...

      Un violent coup de pied au menton le tira de sa douce rêverie.

       « J'ai besoins que tu reste bien concentré, Bastardo ! »

      ses yeux jaunes se plongèrent dans ceux de sa victime. Instant de terreur, que diable était capable un homme comme lui ? Était-il encore un homme ? Il vit avec effroi son tortionnaire se diriger vers ses subordonnés encore vivants, ceux dont le jeune révolutionnaire avait tranché les nerfs lui permettant de les immobiliser. Retenant son souffle, le lieutenant tourna la tête lorsque le talon de Césare défonça la pomme d'Adam d'une de ses nouvelles recrues. Frémit devant le bruit sec et tellement audible d'une nuque qui casse... Eut les larmes aux yeux lorsque son regard fugace et emplit de curiosité sordide aperçut le dernier se faire broyer le thorax. Puis lorsqu'il entendit les pas de son bourreau, il sût. Que sa vie ne valait pas grand chose. Un ricanement le rappela à l'ordre, alors qu'un coup sec ne le fasse gémir, un os qui cassait.

       « On appel ça l'Ischion... Il y a deux cent onze os dans le corps humains... »

      Un pas de coté, alors que Césare ne commença à tourner autours de lui, attrapant sa crinière, qu'il tira en arrière, Il Carnefice lui murmura à l'oreille.

       « Veux-tu en prendre conscience un par un, en crevant dans d'atroce souffrances ? ♥ »

      Le bourreau ponctua son discours par deux coups placés sur le nerf sciatique.

       « Ou veux-tu me dire quel est le cazzo qui nous a vendu ! »

      Sa voix se fit injonction. Au final, ils finissaient toujours par avouer et expier, toujours.
      Dans les ombres, l’assassin était roi. Juché sur un charnier, il voyait le sang couler à flot vers un horizon inconnu. Même si sa condition de meurtrier le laissait quelque fois songeur, et las de toute chose, son devoir le rattrapait bien vite. De nature plus frivole que son frère ainé, il avait trop coutume à s’abandonner aux plaisirs de la vie, ce qui par ailleurs l’en diminuait fortement quant à ses responsabilités. Il n’était qu’une facette du pouvoir de Césare, mais il ne demandait cependant pas à en être plus. De voir son frère se triturer l’esprit, de trouver à chaque chose sa solution, il le plaignait. Il ne pouvait cependant rien faire pour lui mis à part mettre son bras à son service. Sauvegarder son honneur ne le privait pourtant pas d’ambition : Rafaelo aspirait à une vie paisible, une vie où tous ses ennemis seraient morts et enterrés. Un endroit où il ferait bon vivre et où tous seraient apaisés. Ces temps-ci, il avait de plus en plus l’impression que seuls ceux qu’il envoyait ad patres recevaient ce présent, la misère progressait, inexorable et les injustices allaient de pair. Son action se résumait à ajouter un peu de sang dans l’océan. Une marée continue de morts pour la seule cause de la justice populaire. Non, sa justice à lui. Le peuple ne demandait rien, mais il essayait d’agir au mieux : il réparait les méfaits un par un, à commencer par ceux qui l’avaient forgé. La mort de ses parents avait instillé en lui une puissante volonté, à l’épreuve des balles. Jamais il ne flancherait, jamais il ne baisserait les bras et ce, même en la pire des situations.

      Faites saigner Dieu le père, et alors les requins viendront en masse. S’il touchait l’intouchable, s’il mettait à bas l’inébranlable, alors le monde serait remodelé, à son image. Pirates, Gouvernement, Marine. Tout cela serait révolu, une nouvelle ère mondiale, un nouveau combat. Une vie qui valait la peine d’être vécue : il ne souhaitait à personne de devoir grandir les mains tachées de sang. Que chacun puisse exister et poursuivre ses rêves. Mais lui, que deviendrait-il ? Un jour, il devrait disparaître, et il était certain que son frère aurait le même choix à surmonter. L’assassin ne rêvait que d’un monde qui n’avait plus besoin de lui. Mais il était aujourd’hui non pas ce que ce monde méritait, mais ce dont il avait besoin. Il se devait d’agir pour le bien commun et d’éradiquer les males actions exécutées par les puissants. Il était la main de fer qui tuait au nom de sa propre justice. Le meurtre n’était pas une option, mais une nécessité, et il savait qu’il pouvait s’avérer une puissante drogue. Le pouvoir de vie et de mort sur autrui était gratifiant, édifiant. Il en avait la preuve ce soir même. Tuer ces hommes avait été quelque chose de jouissif, une libération. Pourtant, il s’acharnait à ne pas tuer d’innocents, car c’était là la barrière qu’il ne voulait pas franchir : devenir un monstre. La vengeance a le don de tourner le meilleur des hommes en le pire des tortionnaires, et le goût du sang changeait peu à peu les deux frères. Mais que faire alors, lorsque l’adversité employait les plus vils moyens à l’encontre de ceux qui se battaient pour un monde meilleur ? La réponse était si simple … mais si lourde à accepter. L’assassin devait endosser la peau du monstre, se faire aussi impitoyable pour ses adversaires, qui ne cherchaient qu’à fragiliser la moindre de ses failles. C’était un jeu épuisant, harassant que Rafaelo menait depuis plus d’une décennie. Il avait cependant fini par y prendre goût et ce pouvoir conféré par son statut d’assassin ne lui montait cependant pas à la tête. Il se pensait détenteur d’un simple pardon, qu’il ne pouvait qu’accorder à ses victimes dans la mort. Quoi que l’on put croire, nombreux étaient ceux qui demandaient le pardon lorsque la faux s’emparait de leurs âmes.

      Aucun de ces Marine n’avait cependant aspiré à la mort, en ce timide soir d’automne. La Lune, un simple croissant se reposant sur les nuages noirs d’un orage prochain, n’éclairait que partiellement la scène. Deux hommes, seuls, se tenaient au milieu d’un nombre effrayant de corps. Une autre preuve de l’inégalité des hommes. La preuve que sans conviction, les armes ne valaient pas mieux que de du tissu. L’esprit humain était complexe, et pourtant, à chaque scénario, le même schéma se répétait : surprise, mort, stupeur, débandade, mort. S’il y avait bien une chose contre laquelle on ne pouvait lutter c’était la mort, de l’apoptose au génocide. Et Rafaelo flirtait avec elle avec une impudence telle qu’il s’en croyait quasiment protégé. Après tout, elle n’était que la vieille compagne. Toutes ces nuits fétides, passées en sa présence, emmitouflé dans son doux linceul. Il se sentait poussé par elle, et lui vouait l’admiration due à une première maîtresse. Elle était sa drogue, son obsession. Ce soir, l’euphorie était totale. L’assassin se sentait merveilleusement bien, contre coup d’une peur absolue, seule de perdre le seul être qui n’ait jamais réellement compté à ses yeux. Il avait châtié la menace pour cela, et survolé le champ de bataille avec sa faux étincelante. Dans son linceul, il avait apporté la paix, à ceux qui se battaient du mauvais côté. Il se sentait bon envers eux, il pensait leur avoir procuré une paix durable, les mettant à l’abri de ce monde corrompu, pourri. Qu’ils meurent dans l’ignorance du danger, qu’ils meurent pour leur audace. On ne peut lutter sans comprendre : la chute est dans ce cas fatale.

      Posant une main sur l’épaule de son frère, l’assassin lui sourit malicieusement avant d’attraper la chevalière enfouie dans sa sacoche. Il s’accroupit alors devant le pauvre soldat, et lui présenta l’objet. Celui-ci ouvrit grand la bouche, et se mit à trembler comme une feuille.

      « Comment … non ! C’est impossible ! Nous étions prêts à vous en empêcher, nous avons poursuivit l'assassin … » s’écria le prisonnier.

      Rafaelo ricana doucement. Le Marine semblait à présent totalement déboussolé. La cause pour laquelle ses compagnons venaient de sacrifier leur vie était à présent vaine : ils devaient protéger le Chef du Gouvernement, mais cela n’avait servi à rien, car ils étaient mal informés. Ils avaient foncé vers la première explosion, tous, afin de bloquer l’auteur de celle-ci, et avaient pu de ce fait prendre Césare en tenailles. Jamais, cependant, ils ne leur était venu à l’esprit que « Il Assassino » puisse être en réalité deux individus. L’Auditore offrit un regard amusé à son frère, lui faisant comprendre qu’il était certainement arrivé aux mêmes conclusions que lui. L’informateur devait avoir fait ça sciemment. Peu de personnes étaient au courant de la mission des deux frères, et dans ces personnes, toutes étaient au fait de la réelle identité de « Il Assassino ». En effet, ce mystère n’était pas révélé aux novices, et aux premiers venus de la Révolution. Certaines têtes en ignoraient même tout : l’histoire n’était pas même remontée à leurs oreilles. De ce fait, la liste de personnes ayant pu vendre les deux frères se réduisait d’avantage.

      « Inebetito. Tu t’es vendu, l’ami. » fit-il, en se relevant.

      Le prisonnier voulu se débattre un court instant, mais le simple regard des Auditore, côte à côte, lui en ôta toute envie. Il se mit à trembler violemment, puis une larme s’échappa de son œil droit, glissant entre le sang et la sueur. L’assassin avança d’un pas vers lui puis s’accroupit, l’homme voulu se reculer, mais son Ischion fracturé l’obligea et s’affaler dans un gémissement de douleur. Il le releva d’une main et le ramena à quelques centimètres de son visage.

      « Le nom de votre indic, ou je devrais trouver un autre de tes amis pour répondre à mes questions. » gonda-t-il d’une voix menaçante.

      Le Marine tressaillit, et finalement sa volonté chancela. Ce dernier argument avait eu raison de ses dernières réticences. Vendre un homme qui leur avait donné des informations incomplètes ne pouvait pas être un crime en soit, sachant qu’en agissant ainsi, il préservait la vie de certain de ses compagnons. Il devait certainement se persuader d’agir avec grandeur d’âme, en se sacrifiant pour les autres. Rafaelo le relâcha, afin qu’il puisse parler sans lui postillonner au visage. L’homme s’écrasa au sol avec un couinement pitoyable.

      « Argh … je … je ne sais pas ! Il disait s’appeler Olid Amara, mais je n’ai jamais vu son visage … je vous le jure, pitié … »
      gémit-il, à deux doigts d’exploser en larmes.

      La révélation fit hausser un sourcil à l’assassin. Il connaissait bien ce type, trop bien même. Un puissant Révolutionnaire, dont l’ambition n’avait d’égal que sa fourberie. Il était certain qu’il ne voyait pas d’un bon œil l’évolution de Césare parmi les Révolutionnaires. Celui-ci avait gravit les échelons à une vitesse extraordinaire, bien que Rafaelo ne soit pas réellement affilié à lui. Ainsi, par sa simple force, son frère jumeau s’était fait de nombreux ennemis dans ses propres rangs. Olid Amara, avait, à ce que l’on en disait, toute une partie de Révolutionnaires sous ses ordres. Des simples d’esprit qu’il avait ramené de son côté à force de pots de vin et de promesses insensées. Les deux Auditore s’étaient plusieurs fois retrouvé au milieu de son chemin, sans forcément le vouloir. Cet homme désirait destituer le gouvernement non pas pour l’avenir du peuple, mais pour son propre intérêt, raison pour laquelle il y avait souvent eu des heurts entre les deux parties. Plusieurs fois, les deux frères avaient refusé de lui obéir, et une fois même, Césare avait du empêcher Rafaelo d’en venir aux mains, et à tempérer le tempérament bouillant de son frère jumeau. Pourtant, jamais l’assassin n’aurait pu croire qu’il était allé jusqu’à trahir la Révolution pour son propre compte. Ils avaient en effet raflé la mission sous son nez, fait auquel le Révolutionnaire s’était fortement opposé. Rafaelo n’avait pas réellement compris pourquoi il s’était autant acharné à conserver la mission pour son propre compte. Mais les mécanismes de son esprit assemblaient peu à peu les diverses pièces de ce puzzle.

      Olid Amara savait pertinemment que des deux frères, l’assassinat pur et dur reviendrait à Rafaelo. Ainsi, en indiquant aux Marine que l’assassin allait frapper, il s’assurait pour qu’une seule simple ne soit prise. De même, il était évident que Césare allait créer la diversion lui-même, et donc allait être ciblé par la Marine aussitôt. Rafaelo était donc écarté de l’équation. Mais pourquoi donc ? Soit, pour éliminer le Chef du Gouvernement, et s’assurer que la mission soit un succès, mais cela ne collait pas vraiment. Non, il y avait quelque chose d’autre. Le traître voulait s’assurer de la mort de Césare, mais aussi à ce que Rafaelo accomplisse sa mission. L’assassin adressa un regard soucieux à son frère puis il se releva.

      « Ça ne te semble pas étrange à toi ? Tu le connais mieux que moi … il a fomenté ça dans un but précis, et donc aspirait à ce que j’accomplisse ma mission. Mais pourquoi me conserver en vie ? » demanda l’assassin.

      Se souvenant que le prisonnier était toujours là à écouter, il se pencha vers lui et le frappa dans la carotide d’un geste implacable. La cible s’effondra sous le choc, condamnée à rester dans les vapes quelques minutes.

      « Je veux dire, ce serait se mettre inutilement en danger … à moins que … » continua-t-il, avant de fouiller à nouveau dans sa sacoche.

      Il en sortit la petite clef en argent où l’étrange code était accroché. Il la confia à son frère, elle devait forcément correspondre à quelque chose. Rafaelo réprima un frisson de colère puis soupira longuement. Si Olid se dressait effectivement sur leur chemin, alors il ne serait pas aisé de s’occuper de lui. De plus, il devrait faire attention à ce que cette histoire ne leur retombe pas dessus. Il était évident que les deux frères devraient tuer cet homme, car il s’était avéré coupable de trahison, simplement. Cependant, il possédait une majorité de la Révolution de son côté, et n’aurait aucun mal à faire peser lourdement sa parole et à faire passer celle des frères pour futile, pour ensuite les supprimer discrètement. Ils devaient donc jouer sur l’effet de surprise, et faire en sorte que personne ne puisse penser à leur culpabilité. Et, de plus, pour ne rien gâcher, Olid Amara était connu pour être un puissant homme, capable de tenir tête à un Capitaine de la Marine sans soucis. C’était une partie difficile qui s’annonçait, mais le sourire mesquin que Rafaelo offrait à son frère en disait long. Peu lui importait la difficulté, il serait ravi d’arracher le cœur de ce sale type. Qu’il puisse croupir au fin fond des limbes, et s’absoudre de tous ses méfaits dans la douleur …
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      Quand je marche dans la vallé de l'ombre de la mort...

        Le linceul de son frère rejoignit le siens, alors que le voile de la mort ne venait se déposer sur le visage du pauvre fou qui avait eut l'audace de vouloir parjuré une nouvelle fois son nom. Toutes atteintes à la vie des jumeauc était proscrite, car ils ne pouvaient se permettre de disparaître tant qu'ils n'auraient pas redorer le blason des Auditore. La logique simpliste pourrait avoir du mal à être comprise, dans ce monde qui requiert une complexité feinte pour arriver à une justification complétement acceptée. C'est pourtant bien triste que devoir tout compliquer afin de faire légétimité, car le raisonement humain est pourtant d'une simplicité enfantine, surtout pour le jeune homme aux cheveux verdâtres. Prôner les valeurs sociétaires si correctes en apparence, tout en écrasant quiconque se mettait en travers de sa route... Voilà les rouages du monde dans lequel on lui avait laissé la charge de rétablir un simple nom. Un simple nom... Qui étaient-ils, pour se poser là, fats et nonchalents, tout en réclamant justice, alors que des milliers d'autres se faisaient exploiter, détruire, écraser ? Afin de réussir ce qu'il avait promit à son frère, cette raison qui le poussait à se transformer en monstre, il devait déjà rétablir l'équilibre. Pour lui l'être humain n'était qu'un pion, pour lui, l'humanité pouvait bien disparaître, car ce serait là atteindre l'équilibre parfait.

        Tirant une cigarette de son étrange étuit mettalique, il la porta à sa bouche, tandis qu'une flamme n'illumine son visage du dessous, jeux d'ombres et de lumière sur son fasciès, lui donnant un air inquiétant. Son regard, dur et froid, était pareil aux pupilles fendus des serpents. Beau, mais éffrayant, tout comme cette couleur prédatrice. Jaune, qui brille dans la nuit, sous la lune, le loup hurle, pour rappeler au monde son existence, et que sa venu était synonyme de mort parmis ses proies. Cris terrifiant qui faisait trembler les faibles créatures de Dieu. Laissant le pauvre homme aux mains de son frère, en qui il avait toutes confiance pour ce genre de procédés, il tira une nouvelle bouffé sur sa cigarette, son visage soucieux, ses yeux à moitiés fermés, son cerveau carburait à toute allure tandis que les gémissements offrait à ses reflexions un caractère glauque, morbide, comme le fumet de mort que dégageait la petite usine abandonée. Qui pouvait bien vouloir
        attenter à sa vie ? Qui pouvait bien en retirer avantage si ce n'est les marines, ou bien était-ce là la première action d'un ennemis inconnu, invisible et très dangereux ? Non, ce n'était pas possible, la mission était sous pli secret, et les cibles jamais désignées à l'avance, si fuite il y avait, elle venait de l'interieur, sans aucun doute. De plus, Rafaelo avait réussis sa mission avec un tel brio et une facilité déconcertante... C'était lui à qui on avait tendu un piège. Un ricanement naquit au fond de sa gorge, avant de s'échapper de ses lèvres fines... Ainsi, on le défiait, lui, Césare ? Inconscient, fou ou bien trop audacieux, celui qui avait commi cette erreur allait le payer cher, très cher. Il ne le déposséderait pas que de sa vie, Le bourreau allait lui faire payer au centuple chaque blessures que sa vil trahison avait engendrée.

        Mais pour le moment, il faudrait découvrir quel personnage pouvait bien avoir la malvéillance, les relations et la folie d'attenter à sa bie, si précieuse, car porteuse d'espoir pour tout un peuple, pour sa famille détruite. Césare connaissait beaucoup de monde dans la communauté qu'il formait, la Révolution, depuis sa promotion, des visages s'étaient découverts, des secrets lui avaient été dévoilés, et bien d'autres choses encore... Dans sa quête de puissance, le jeune homme avait commencé à formenté une toile qui s'agrandirait d'elle même, son nom se propageant parmis les foules révoltées, simplement par sa réputation passée, simplement par ses actions odieuses, mais dont on ne pouvait se passer. C'était bien beau que de se dire acteur d'une révolution, lorsqu'elle ne voyait pas le jour, seulement, c'est par leurs actions qu'ils enverraient le sysytème actuel par le fond, pas par de belles paroles. Il laissait soin aux beau parleurs les grands discours, le recrutement de nouveaux membres, et s'occuperait de mener à bien leurs projets. Cette question trotait encore dans sa tête, qui pouvait bien lui avoir jouer ce vilain tour, si ce n'est un homme dont l'assension avait été aussi fulgurante qu'étonnante...

        « Argh … je … je ne sais pas ! Il disait s’appeler Olid Amara, mais je n’ai jamais vu son visage … je vous le jure, pitié … »

        Un sourire se dessina sur son visage... Mauvais, annonciateur de sang et de morts. Le réseau du traître était grand, mais seulement motivé par quelque besoins financier... De bonnes intentions, son rival avait fait des cupides, qui n'avaient plus de Révolutionnaire que le nom. Le fils Auditore avait depuis longtemps voulu coupé court à ce mecene infâme, ce corrupteur, qui avait instillé la mauvaises graines dans les coeurs de ses confrères, cependeant l'occasion ne s'était jamais présentée. Jusqu'a présent, car avait cette tentative de le poignarder dans le dos, cette engeance de putain avait signé son arrête de mort.

        Siamo non sfidò imperatore.
        Supplicio.

        « Ça ne te semble pas étrange à toi ? Tu le connais mieux que moi … il a fomenté ça dans un but précis, et donc aspirait à ce que j’accomplisse ma mission. Mais pourquoi me conserver en vie ? » 

        Césare eut un rire amer. Il tourna le regard vers son frère, le poussant à continuer sa réflexion, car le jeune homme le savait capable de beaucoup plus de finesse que l'on puisse penser de prime abords. En même temps, ils partageaient un lien puissant, ce cela qui inquiétait surtout le puissant révolutionnaire, qui ne voyait pas d'un bon œil les deux frère, car menaçants pour son petit business. Ça, et les débordements de Rafaelo. Cependant, c'était ce dernier qui avait raison, il était temps, pour ce bâtard, de connaître les châtiments, de connaître la peine qu'infligeait le Bourreau fantomatique, de connaître la facette caché de Césare. De connaître sa confrérie, sa famille, sa vie, l'assassinat. Contrairement à son frère, il accomplirait ça dans la douleur, et dans les larmes.

        « Je veux dire, ce serait se mettre inutilement en danger … à moins que … »

        Sortant sa clef, le bras armé de leur entité lui demandait enfin à quoi celle-ci servait. Mais cette question viendrait plus tard, L'Empereur aimait garder quelques secrets dans sa manche, afin de posséder des atouts, de plus, son frère ne devait connaître toutes les détails du plan que comme un parchemin qui se déroulerait sous ses yeux, pas à l'avance, cela gâcherait la surprise, et en serait moins amusant pour Césare. De plus, cela permettrait à Rafaelo d'entrainer sa logique, et de tirer ses propres conclusions, bénéfice sans pareille pour les deux frères, car celui-ci apporterait alors sa contribution, ses idées, au duo et à leurs plans.

         « A moins qu'il ne veuille simplement me tuer et récupérer ce que nous sommes venu chercher... »

        Il est vrai que l'Exécuteur était quelqu'un de gênant pour un homme aussi peu intègre qu'Olid. Se retournant vers la victime de ses cruelles pulsions sadiques, L'Empereur commença à parler, d'une voix calme, douce, mais si malveillante...

         « Tu me connais Raf'... Je suis quelqu'un de si simple... »

        S'approchant à pas de loup du lieutenant, celui-ci vécut cela comme un géant venant droit sur lui, près à le dévorer, sans autre forme de procès. Un petit rire secoua la carcasse de Césare, ses yeux à demi fermé accentuant cette image de démon ophidien. Tout comme ce ricanement, sifflant.

         « Quand on m'attaque... » Commença-t-il.

        Son visage n'exprimait plus qu'une chose, la rage, d'avoir du courir partout par la faute d'un personnage stupide, haine envers les être comme celui-ci, qui le faisait haïr touts êtres vivants, rage de voir son sang s'étaler sur le sol, au rythme de ses pas.... La pointe de sa chaussure s'enfonça profondément dans la trachée du lieutenant, brisant sa pomme d'adam, déchirant chaires et corde vocales, et provoquant la mort dans d'atroces souffrances.

         « On le paye le prix fort. »

        Sentence. Sa veste claqua lorsqu'il se retourna et fit signe à Rafaelo de le suivre, car il était temps de quitter les lieux, les renforts et les gens ne tarderaient pas à venir s'attrouper ici.

         « Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi... »
        La souffrance n’était pas chose que Rafaelo aimait à voir, même lorsqu’elle était causée par son frère jumeau. Il appréciait la mort lorsqu’elle était propre, donnée avec grâce et sans superflu. Il n’était pas de ces hommes qui aiment le sang juste à cause de la violence ou des maux qu’il engendre. Aussi étonnant que cela puisse paraître, il était pacifiste dans l’âme, n’aspirant qu’à un monde meilleur. Certain y auraient vu là une faiblesse, mais c’était pour lui un moteur, et pour lequel il n’hésitait pas à se sacrifier. Bien entendu, il était conscient de la folie que l’ivresse des batailles déclenchait en lui, et ne l’acceptait que comme une juste rétribution à son chaos. Il n’était pas fondamentalement bon, mais pas mauvais pour autant. Il pouvait prendre un malin plaisir à se sustenter de la souffrance de ceux qui lui nuisaient, mais les pauvres âmes engrangées dans ce conflit, sans même en comprendre le but, étaient pour lui comme prises entre le marteau et l’enclume : inexorablement détruites. Le sacrifice nécessaire pour qu’une nation en perdition se redresse et puisse continuer sa route sur des béquilles, guettant le jour de sa rémission totale. Ce n’était pas là le moment de s’appesantir sur de tels problèmes, surtout qu’ils en devenaient futiles comparés à la situation. Les deux frères étaient en danger de mort, et peu importe l’avenir du monde s’ils n’étaient pas en mesure de reconstruire ce qui avait jadis été bafoué. Malgré ses désirs intrinsèques de paix, l’assassin avait une vengeance à mener, et il le ferait quoi qu’il advienne. Un meurtrier rêvant de paix, ironique.

        Afin d’apaiser la hargne qui s’était emparée du cœur de son jumeau, Rafaelo posa une main paisible sur son épaule. Non pas qu’il ne soit pas affecté par la situation, mais il savait à quel point cette situation agaçait son frère. Il n’aimait pas avoir joué le jeu de quelqu’un d’autre, même si cette personne avait au final échoué. Il savait que Césare était quasiment incapable de faire la moindre erreur sous le coup de la colère, mais il y avait déjà eu des exceptions. Bien qu’il ne soit pas un modèle de vertu et de sang-froid, Rafaelo savait garder la tête froide dans certaines situations qui échappaient partiellement à son frère. En ça, les jumeaux étaient complémentaires. Lui qui n’était que la lame dans les ténèbres ne pouvait pas réellement saisir l’enjeu de cette situation au sein des forces mouvantes et politiques de la Révolution. C’était comme vouloir saisir la Lune, et pourtant, il n’était pas dénué de pouvoir en ces lieux. Bien que Césare ne gravisse les échelons à une vitesse ahurissante, il le talonnait et restait bien dans son ombre, fermant le clapet aux plus impétueux. Or, en général, ceux-ci ne venaient pas du haut de l’échelle sociale des Révolutionnaires. Ce genre de comportement contestataire était plutôt l’apanage des jeunes imbus de leur puissance, et pensant pouvoir changer le monde de leur seule force ridicule. Il avait jadis été comme cela, lui aussi. Il n’en comprenait donc que trop bien l’importance de les remettre rapidement à leur place. Ainsi, beaucoup de personnes sous-estimaient Césare et ne prenaient Rafaelo que pour son faire valoir. C’était une terrible erreur. Des deux, c’était bien le premier le plus dangereux, tandis que le second, bien qu’amateur des coups de théâtre, n’était qu’un homme issu de l’ombre, à ne qui il ne fallait surtout pas tourner le dos. Ils étaient à la fois ce qu’ils paraissaient être et l’opposé. Pourtant, Olid avait vu clair dans ce petit jeu : il avait envoyé l’assassin vers son travail, et le stratège le sien. Il avait parfaitement su anticiper ce qu’il se passerait. Cela témoignait donc d’une étude approfondie de leur cas. Quelque part, cette attention flattait l’égo de l’assassin, mais l’agaçait tout autant : il n’était jamais agréable de se savoir observé ou suivi. Ce simple cheminement de pensée lui offrit une idée tout simplement amusante pour la suite des opérations.

        « Dis-moi, Césare. Et si j’allais tout simplement donner à Olid ce qu’il désire ? » lui murmura-t-il, enjôleur.

        Il se recula d’un pas et haussa les épaules avant de s’engouffrer dans une ruelle longeant la muraille. Son plan était simplissime, le Révolutionnaire devait déjà avoir préparé un guet-apens à l’assassin, sachant pertinemment que celui-ci viendrait le débusquer pour quérir vengeance. La seule bévue de sa part résidait dans l’incapacité de la Marine à neutraliser Césare. En effet, comment s’attendrait-il à ce que celui-ci ait survécu à son plan machiavélique ? Rafaelo retourna ses manches maculées de sang vers l’intérieur, pour les masquer, puis fit glisser sa demi-cape pour masquer le sang répandu le long de son bras droit. Il n’avait qu’à se diriger vers la planque en vigueur dans cette ville et il était certain qu’Olid l’y attendrait. Celui-ci ne devait pas avoir envie de devoir s’expliquer face à un nombre conséquent de Révolutionnaires : moins il y aurait de témoins, mieux ce serait. S’ajoutant à cela le fait que son ego surdimensionné, soit à peu près autant que les jumeaux réunis, lui ferait à coup sûr penser qu’il serait tout à fait apte à s’occuper de l’assassin par ses seuls moyens. De ce fait, il serait assurément seul. Attention, l’individu n’était pas à négliger, sa force était conséquente, mais il était certain qu’il tiendrait à faire un petit discours mélodramatique sur le fait qu’il ne fallait jamais chercher trop haut pour ses capacités et s’ensuivrait un bon long monologue que les frères se feraient une joie de lui enfoncer dans la gorge. Quelques mètres plus loin, l’assassin étala donc son plan à son frère.

        « Il m’attend, de toute manière. Tu n’auras qu’à me faire voir si tu as bien retenu toutes nos dernières leçons quant à l’effet de surprise, mon frère. Je suis sûr que ta lame saura trancher au vif dans ses diatribes ! »
        se moqua Rafaelo, taquinant son jumeau pour lui tirer un sourire.

        N’attendant pas même la réponse de Césare, l’assassin se rua à l’assaut d’un mur, qu’il franchit en quelques secondes. Il se hissa sans mal sur le toit puis offrit un clin d’œil à son frère avant de disparaître de sa vue. Il ne lui fallut pas longtemps pour se repérer sur les toits, mais il ne put résister à suivre quelques temps l’afflux de Marines qui se dirigeaient vers les lieux du massacre. Il fallait à tout prix qu’il ne le trouve avant que l’information ne remonte jusqu’à lui. Il se mit alors à courir de toits en toits, enchaînant entre sauts improbables et escalade dangereuse. Il parvint en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire au niveau d’un bâtiment, supposé abriter une taverne mal famée. En quelques bonds, il parvint sur son toit. Il se réceptionna en une roulade qui l’amena au centre de celui-ci. Il se releva, droit et dégaina deux dagues de lancer. Il ne pouvait être qu’ici. Faisant appel à la moindre fibre de rage qui coulait dans ses veines, l’assassin se tourna vers la porte qui faisait déboucher l’escalier sur cette terrasse. L’endroit était lugubre, et la maigre lumière offerte par la Lune suffisait à peine à l’éclairer.

        « Sors de ta cachette, sale traître. » ordonna l’assassin, d’une voix haineuse « Je vais te faire payer chacune de tes ignominies en te les enfonçant bien profondément dans le gorge. »

        Une ombre sembla lui répondre, un simple frisson dans les ténèbres, puis des bruits de pas firent échos à ses paroles.

        « Oh, félicitations, tu as fais vite, mon gars. » se moqua le scélérat « Désolé que ton frère n’ait pu participer aux réjouissances … »

        Rafaelo, lui lança en réponse les deux dagues qu’il avait préparé, mais dans ce simulacre de passion débordante de haine, le Révolutionnaire n’avait vu que du feu. Il se déplaça d’un pas sur le côté et évita les dagues comme si de rien n’était.

        « Ah ah ah !! Toujours aussi débordant, hein ? Je me disais bien que ce serait plus facile avec toi, gamin. Car tu vois, ton frère a toujours eu un malin plaisir à se balader entre mes pattes, à jouer sur mes plates bandes. »
        se moqua-t-il, cherchant à attiser la haine de Rafaelo.

        « Mais à présent, il doit bien le regretter, n’est ce pas ? Mais peu importe … Tu n’iras pas plus loin, jeunot … tu possèdes quelques chose qui est à moi … » continua-t-il, de plus en plus menaçant.

        L’assassin tira sa rapière en réponse, puis attrapa discrètement une bombe fumigène de sa sacoche.

        « Ce qui m’amène, c’est ta mort, figlio di putana. Voir tes tripes inonder ce toit et enfoncer tes derniers mots dans ta gorge à coup de dague … » répondit-il, jouant à la perfection son rôle, quoi que ce ne fut pas difficile, il suffisait de se remémorer ce qu’il avait ressenti en apercevant Césare prit au piège.

        Olid, amusé, tira lui aussi son arme. Ce n’était pas là une simple rapière, mais une large épée bâtarde, qui semblait pesait sa vingtaine de kilos. Il la fit jouer entre ses doigts comme une brindille puis, la posant sur son épaule, il invita l’assassin à porter le premier coup.

        « Allez, mon petit, vient donc trébucher sur ma belle Coupe-jarret, et me rendre cette petite clef en argent que tu tiens là … » ricana-t-il en s’avançant dans un maigre rayon de Lune.

        Olid était un homme qui approchait le mètre quatre-vingt-dix, mais caché sous un large manteau noir, on ne pouvait réellement estimer sa carrure. Ses cheveux gris, coupés courts, laissaient voir un visage épais, taillé au couteau et surtout deux petites billes froides et noires enfoncées dans ses orbites. Un nez aquilin venait donner à ce personnage une allure inquiétante, exacerbée par sa barbe taille en pointe, encore parsemée de poils noirs. Il souriait à pleines dents à l’assassin, et semblait bien trop sûr de lui. Soudain, une autre ombre bougea de l’autre côté du toit. Aucun doute sur l’identité de la personne ! Prenant cette apparition pour un signal, Rafaelo s’avança d’un bond puis, s’écartant d’un pas sur le côté, il envoya sa bombe fumigène exploser aux pieds de son adversaire. Il se décala encore un peu puis d’une main, il expédia deux nouvelles dagues dans la direction supposée de son adversaire, tout en rengainant son arme de son autre main.

        « Tu voulais donc cette clef, cazzo ? Désolé, ce n’est pas moi qui l’ai, mais mon frère ! » lâcha-t-il, sachant pertinemment que Césare choisirait là le bon moment pour surprendre le traître.

        Reculant d’un pas, il prit de la hauteur sur un muret qu’il avait remarqué quelques secondes auparavant. Il s’appuya sur celui-ci et amorça un saut qui le propulsa haut dessus de la zone de fumée, arrivant au dessus de son adversaire, les deux mains relevées, prêtes à amorcer les deux dagues secrètes. Un ombre se débattait dans la fumée, mais il était déjà trop tard pour elle : on ne pouvait se soustraire au jugement des Auditore.

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          Un homme un jour, se souleva. Leur justice monochrome, noir sur fond blanc, ne lui suffisait plus. Gris de par nature, son existence tenait de l'aliénation pour le gouvernement, on le traita en monstre, on le fit passer pour le diable, et sa vie lui fût arrachée, son existence, proscrite, que cela soit dans les mémoires, comme dans les histoires. Lui qui ne voulait que montrer au peuple sa détermination, donner un exemple de dignité et de courage, ne fût plus alors qu'un parangon pour la présidence de ce monde, car on lui enleva tout droit, à lui, ainsi qu'a sa famille. Tout cela pour avoir exprimer son idéal, celui d'un monde ou l'égalité serait la vertu principale, et non la richesse ? Cet homme instilla l'idée de Révolution dans l'esprit de ses proches, l'idée d'un monde ou les forts et riches auraient des devoirs, et non pas que droits et liberté, un monde ou ceux qui le pourraient, défendrait les opprimés. Roi parmi les pauvres, il consacra ce qui lui restait de temps à faire des terres lui appartenant un havre de paix... Époque prospère, age d'or, tout ceci ne dura que peu de temps, car on l'élimina, lui, sa famille, ses amis, son peuple... On détruisit chaque parcelles de ce qu'il avait mit tant de temps à bâtir, le gouvernement ne pouvant laisser un homme défier publiquement leurs autorité.
          Cet homme s'appelait Giovanni, Giovanni Di Auditore.

          On lui avait léguer ce fardeau, cette mission, et son père, même de l'au delà, avait réussit à imposer sa vision à son esprit. Rafaelo était le plus imprégné par cet état d'esprit. L'héritage lui avait été laissé à lui seul, Césare n'en serait pas suffisamment digne, et il le savait. Bien que déplorant ce constat, son esprit l'obligea à l'acceptation, sa logique sans faille,et ses facultés cognitives, le poussant à approuver ce choix d'un point de vue strictement stratégique. Lui, bien que de sa position de maître de l'échiquier à son échelle, n'était au finale, qu'un pion. Le roi qui donnait ses ordres, mais qui se faisait manipuler dans l'ombre... Comparé à son père, il était un bien piètre stratège, et comparé à son frère, un bien piètre pion. Sa hargne prenait origine dans ce constat, que lui n'avait pas vraiment sa place dans le monde en guerre, comme dans le monde en paix. Un paradoxe au seins de toutes situations, une sorte d'erreur, un brouillon, un essai. Sa rage avait pour point d'ancrage cet état d'esprit. Plutôt que de se laisser aller, plutôt que de partir, de vouloir trouver sa place au seins de la société, Césare s'imposait, déformait le moule dans lequel on avait voulu le forger, faisant de son existence un coup d'éclat.

          Solitudine di soglio del re

          Son frère exposa un plan, dont les rouages, simple en apparence, demandaient une certaine préparation. Ce que n'aimait pas le jeune homme, c'était de se reposer sur la capacité et les réactions des hommes, car celles-ci ne sont jamais sûr. Les conditions requises pour faire d'un homme un pion son bien particulières, et jamais L'Empereur ne pourrait en avoir un meilleur que son frère. Cependeant, Rafaelo semblait sur de lui, un peu trop même, bien qu'il ne vit pas sous cette certitude un égo surdimentionné ou bien une haine trop forte, non. Son idée semblait reposait sur une soudaine et intense réflexion du meilleur choix à faire, et pour Césare, cela faisait la difference. Se contentant de hocher la tête lorsque l'assassin disparu dans les ombres, le bourreau fit appel à toute sa concentration pour faire le vide... C'était bien peu souvent qu'il s'adonnait à l'art de l'assassinat, et pour cela, une condition était necessaire, s'appuyer sur des automatismes, et non d'obscurs pensée et critique. Il devait sublimer son art, surpasser les maître, et prier pour que sa main ne tremble pas. L'Empereur devait simplement être le meilleur.

          Disparaissant dans les ombres, il prit un élan considérable avant de s'appuyer sur une des dalles de la murailles, afin d'atteindre le mur opposé à la hauteur adéquate. Ainsi au niveau d'un promontoire dont disposait le bâtiment opposé, s'en servant d'appui pour atteindre le toit. A l'instar de son frère, son agilité était infernale, bien que son art pour escalader et faire sien tout les structures urbaines était moins bonne que ce dernier. Courant dans la nuit, le jeune homme admira le paysage de cette île endormie, peinant à sortir de sa léthargie malgré le boucan provoqué par les deux frères. Le soleil pointait à peine à l'horizon, le voile nocturne semblant se déchirer pour laisser place à l'astre séculaire, roi des cieux depus des temps immémoriaux. Les teintes rosés se mêlant au bleu pâle d'une nuit fort agitée, tirèrent un sourire nostalgique à Césare, qui se remémora ses premières leçons en parrallèle de son jumeaux, qui bénéficia ensuite de l'enseignement de la Volpe. Ce soudains retour en arrière lui fit prendre conscience du chemin qu'il avait parcouru, ainsi que de celui qui lui restait à parcourir, qui semblait prendre de plus en plus d'ampleur, comme si, à chaque pas que les deux fils Auditore faisaient, quelqu'un ou quelque chose les tiraient en arrière. Enfin, devant la complexité et la difficulté de la tâche, le jeune homme ne s'en étonnait pas, ou plus.

          Retournant à l'instant présent, sa haine envers Olid n'en fût que plus grande. A chaque pas qui le menait vers la cache des Révolutionnaire à Téquila Wolf, un terrible frisson le traversait de plus en plus, comme ses nerfs qui se portaient de plus en plus à vif. Un irrisitible tremblement le parcouru, et ses yeux semblaient cracher des éclairs, tellement son esprit détestait cette homme. La pression qui l'entourait se faisait gravité, tandis que son aura s'assombrissait encore. Tout espoir était donc perdu ? L'homme ne changerait jamais, il fallait toujours qu'il gâche, qu'il détruise tout ce que sa bêtise pouvait toucher. Une nouvelle fois, la décéption fut de mise. Et à chaque déception, c'était son estime pour le genre humain qui en prenait un coup. Il en devenait encore un peu plus un monstre, qui n'aspirait qu'à déchirer les chimères dont s'entourait l'humanité.

          Arrivant en vu de la batisse, il avala les dernier en sprintant, prenant assez de vitesse afin d'effectuer une rotation en vrille, qui le mena sur le balcon de l'échoppe déserte. Grâce à un saltot arrière parfaitement éxécuté, Césare pu atteindre le toit. Son pas de velour ne laissant pour son que celui du jour se levant, il s'approcha de la petite fenetre qu'il avait remarqué ouverte, et s'engouffra par celle-ci. Captant des bruits de voix, le jeune homme les suivit, pour arriver au dessus de celle-ci, dans un recoins de l'étage. Naviguant parmis les poutres, il entendit alors son frère lâcher, théatrale.

          « Tu voulais donc cette clef, cazzo ? Désolé, ce n’est pas moi qui l’ai, mais mon frère ! »

          La boule éclate, vomissant une fumée épaisse, que maîtrisait à la perfection les deux assassins.

          Même si je dévore les cinq continents
          et draine les trois océans...
          Je ne peux rien faire au ciel avec le corps dépourvu d'ailes, de bras et de jambes qu'est le miens.
          Je suis Jormungand,
          le grand serpent qui entoure la terre.

          Fonçant droit sur sa proie, le regard planter sur sa nuque, la vision divine l'aidant à reperer le scélerat parmis la fumée, Césare entama la manoeuvre qui ménérait Olid à une mort certaine. Son atterissage se fit presque en douceur, tandis que dos à son adversaire, le temps sembla s'arrêter pour les deux protagonistes, comme si ces deux là avait changé de plan. La bouche de L'Empereur s'ouvrit alors presque lentement, alors que le murmure qui aurait dû être inaudible fut comme un cris effroyable pour sa victime.

          ” scoppia e « Resquiescat in Pace. », Traditore “

          Alors que son buste n'entamait une rotation, tout en se baissant, alors que son corps ne bascula afin de laisser passer la lame juste au dessus de sa nuque, alors que sa lame ne s'enfonçait profondement dans ses chaires, au niveau de son foie, tandis que celle de son jumeau ne venait lui offrir un délicieux sourire sur sa jugulaire, Césare n'avait qu'une image, une scène en tête. Quelque chose qui remontait de bien avant sa naissance, comme une réminéscence des souvenirs de sa mère biologique... Une île en proie au flamme, un chateau brûlant, condamnant ses occupants à une mort lente et douloureuse.

          Se relevant et prenant son frère par le bras, il l'embrassa avec le sourire. Tout deux se baissèrent vers le cadavre, abaissant ses paupières. Sortant deux pièces de sa poche, Césare les disposa, afin que son ancien ennemi ne puisse payer Charon, le passeur.

          ”Puisse tu dormir d'un long sommeil, et brûler en enfer... Troia !”

          Personne ne se soustrait à la justice des Auditore, prenez garde, leurs lames assassines sont peut-être déjà tirées, prête à frapper. Le soleil se levait enfin, et sa lumière ne fût pas la seule à déchirer le ciel, car des flammes léchaient un ancien bâtiment en bois, tandis que deux obscures silouhettes disparaissaient. Dans les ruines fumantes, on ne retrouverait qu'un tas de cendre pour cadavre.