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Un médecin, des scouts et une trousse de secours...[Ryuuku Gakuen Et Sha]

Enfin j'avais le temps de me reposer. J'ai soigné beaucoup de patients ces temps-ci. Tous souffraient d'une intoxication alimentaire mais je leur avais dis de ne pas manger ce foutus poisson, malheureusement pour eux, ils ne m'ont pas écouté. Enfin bon, le principal est que personne ne prit le chemin des cieux. Quel soulagement pour moi. Peut-être que maintenant, ils m'écouteront un peu plus afin d'éviter ce genre d'erreurs qui peuvent leur coûter la vie. Les connaissant, je pense qu'ils seraient capables de recommencer. Heureusement pour eux, j'aime m'occuper de chaque personnes de ce village comme eux s'occupent de moi. C'est une sorte de famille sans vrai père ni mère. Enfin... Je n'ai jamais vraiment eu de père ni de mère donc je ne sais pas quel en est la sensation. Bref, je n'allais pas resté là alors que je peux profiter d'une petite pause voilà pourquoi je suis sortis prendre l'air.

Je ferma la porte à clé pour ensuite faire une petite balade sous le regard des quelques habitants profitant de l'extérieur. Mes pas foulaient la terre que des milliers d'hommes empruntèrent. Que ce soit de célèbres pirates ou des héros de la Marine, beaucoup naquirent à North Blue. Peut-être qu'un homme ou une femme de mon village deviendra aussi une célèbre personne ou peut-être... Moi. Arrivé au sommet d'une falaise suspendu au dessus de l'océan, je me dévêtis et pris mon envole tel un oiseau pour plonge tel un dauphin. Cette eau si fraiche et si douce, purifia en quelques sorte mon corps. J'ouvris les yeux pour regarder les merveilleux aquatiques que pouvaient nous offrir cette modeste mer. Mais qu'y a t-il au delà de ces mers. Des choses si extraordinaires qu'elles attirent tant d'hommes sur la mer ? Si seulement je pouvais, si seulement j'en avais la force, je naviguerais sur Grand Line pour voir ces merveilles mais ce serait abandonner mon village, et ça, c'est impossible pour moi.

Je sortis de l'eau en sentant ces petites gouttelettes de l'océan couler le long de mon corps pour s'associer au sable constituant la plage pour former une sorte de boue. Le sable peut être beau mais... Il est aussi très désagréable de le sentir se coulant à votre corps même si vous tentez de l'enlever. Alors que je me débattais avec ces minuscules grains de sable, j'aperçus un navire que j'avais déjà vu auparavant... Malheureusement, je ne me souvins pas en quel circonstance. Je posa donc mon postérieur sur le sable. Heureusement, j'avais garder un short pour ne pas rester nu face à tout le monde. C'est alors que, les cheveux rouges en bataille trempés jusqu'à la pointe, j'attendais la venue de ce navire.

      Déjà quelques jours. Quelques jours que un grand drame s'était révélé dans l'équipage sous les ordres de Ryuuku pour une petite banale mission. Ce drame touchait le second de Ryu' dans cette mission. Un gars au grand cœur, sachant rappeler à l'ordre quelques fois notre Lieutenant-Colonel quand il faisait une gourde. Et ça lui arrivait souvent. Et donc, ce sergent, venait d'attraper sur la dernière île visitée, une grande maladie. Des arborigènes les avaient attaqués pendant une nuit, et le poison contenu dans une sarbacane avait touché le sergent. Il n'avait rien demandé, mais il s'était pris un truc vachement méchant.

      Car maintenant cela faisait quelques jours qu'ils n'arrivaient pas à soigner le second. Ils étaient partis de l'île en quête d'un médecin. Ils étaient loin de tout, à part d'une petite île. Peu connue, mais on le sait, calme. Espérons qu'un grand médecin s'y trouve. Celui du bord semblait débutant, mais surtout, la maladie semblait ravageuse. Et rien ne l'arrêtait. Ils décidèrent donc de s'arrêter sur l'île proche. La voilà donc, cette petite île.

      Ryuuku lança tout de suite un regard sur la plage, aperçut une silhouette. Il semblait porter des vêtements très clairs, de couleur de la peau. Non, c'était sa peau. Que faisait-il tout nu ? Non, encore une fois, il portait quand même quelque chose. Parfait, notre chef décida qu'il lui demanderait où aller pour trouver le meilleur médecin de l'île. Ils s'approchèrent, peu à peu, ils accostèrent. Une rembarde tomba, le Lieutenant-Colonel aussi. A terre avant les autres, une de ses devises. Et souvent dans le combat.

      Notre penseur leva les yeux, et avança, comme il le fait souvent. Sans regarder devant lui, en réfléchissant. Le gars devant lui, semblait calme, paisible, vrai. Gentil aussi, il n'y aurait aucune problème avec lui. *Parfait.* Il lui parla.

      -Hey mon gars, je recherche le plus éminent des médecins de ton village, tu pourrais m'y amener ? Un de mes amis est malade, je te suis, si tu le connais.

      Ce gars semblait réfléchir, et même afficher un sourire en coin. Peu importe, car il fallait aller au plus vite, le second de Ryuuku venait de tomber dans les pommes, il n'allait vraiment pas bien. Pitié, qu'il y ait un bon médecin sur l'île...
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    Cet immense embarcation vint cacher le merveilleux soleil, roi des cieux de jour et détrôné la nuit. L'ombre de ce dernier créa une zone où la chaleur fut repoussée par les ténèbres. Une planche assez imposante tomba du monstre provoquant ainsi un nuage de sables. Un homme emprunta cette planche pour descendre de son navire. Je ne pouvais me tromper sur la profession de cet homme: un uniforme enfantin, le regard vide... Un scout ! Ou bien un soldat de la Marine... Ils se ressemblent tant... Bref, comment pouvait-on rester aussi pensif ? Et moi qui n'était pas vraiment habiller, quelle honte. Seul les femmes devraient me voir ainsi. Mais que voulait-il ? Ces vêtements n'étaient pas très gais. Trop sombre à mon goût.

    -Hey mon gars, je recherche le plus éminent des médecins de ton village, tu pourrais m'y amener ? Un de mes amis est malade, je te suis, si tu le connais.

    Un médecin ? Mais bien-sûr. Un petit sourire en coin parut sur mon visage de jeune homme. Fallait-il répondre, est-ce que j'allais les aider ? Je ne savais pas. J'avais envie de me distraire et je ne manquais pas d'imagination. Je pourrais les tuer... Ou sauver cet homme comme il le demande. Je ne savais pas trop. Un énorme quantité d'idée traversaient mes pensées. Mais où était passé mon humanité. Bien-sûr que j'allais l'aider, c'est mon métier. Je veux soigner toutes les maladies existantes dans ce monde !

    -Oui, il y a un médecin dans ce petit village... Je pense qu'il sera assez compétent pour prendre soins de ton ami. Je vais t'y conduire mais avant tout, prenons ce malade avec nos, ça évitera un voyage supplémentaire.

    Je montais donc dans le navire pour chercher ce fameux patient. J'empruntais cette rembarde pour monter dans cette immense embarcation de la Marine. Sous les yeux des quelques soldats, on m'indiqua le chemin pour arriver dans la chambre de cet homme. Dans un silence religieux, je marchais jusqu'à cette chambre cachée dans ce labyrinthe. Après quelques minutes je pus le trouver et retourner sur la plage avec cet homme malade. Ainsi je souriais au seul marine qui était descendu du navire.

    -Si tu veux bien me suivre, je vais te conduire jusqu'à chez ce médecin dont tu as besoin. Prends ton ami...

    Je repris mes vêtements pour ensuite emprunter le chemin menant à mon « cabinet ». Les habitants du village avaient l'air intrigué lors de notre passage, comme si il dévisageait le soldat de la marine. Peut-être une mauvaise expérience avec les forces de l'ordre avant mon arrivée ici. Ou peut-être que les habitants regardaient juste la façon dont j'étais présenté. Bref, je n'y prêtais plus attention. Je réfléchis déjà à la maladie que cet homme a contracté. Pour cela, il fallait que j'y regarde de plus près, donc attendre d'être à mon cabinet. Arrivé devant ce-dernier, j'entrais pour me rhabiller puis demander au soldat de poser son compagnon sur le lit réservé aux patients.

    - Bon... Je suis le médecin du village et je vais faire de mon mieux pour le sauver... Je suis Davy Jameson.
        Ce gars, semblait vraiment intéressant. Tout d'abord, il était entré dans le bateau et avait emmené le second de Ryuuku jusqu'à la plage, pour ensuite le laisser aux bras de Ryuuku. Il du ensuite le suivre. Aucune sûreté n'avait été émise, peut-être un traquenard, qui sait... En tout cas, notre Sergent - à ce moment là - n'avait pas envie d'amener des hommes avec lui, et décida d'y aller seul, peu importe, dans un village, notre Ryu' arriverait à convaincre au moins une personne de soigner son ami...

        Et les voilà donc en route, sur quelques chemins simples, et agréables. Ensuite, ils arrivèrent au village. Lui aussi, d'une simplicité forte. Les villageois avaient l'air intrigués par ces nouveaux, peu de personnes devaient passer sur cette île... Même pas les pirates... Un parfait endroit pour le soin de son compagnon. Une chose était sûre, Ryuuku était déjà en train de tout analyser, de tout regarder. Les gens n'étaient pas du genre à faire un traquenard.

        De la chance, c'était ce qui s'était passé.

        Ils entrèrent dans une petite maison, accueillante, et mon sergent fut posé sur le lit. Il semblait vraiment mal en point. Mais là, surgit en moi toute un réflexion, et même avant qu'il ne le dise, j'avais compris. C'était le médecin du village. Je n'entendis donc que ses dernières paroles, au sujet de son nom. Davy Jameson. Un joli nom. Pour ne pas paraître mal éduqué devant son interlocuteur, Ryuuku décide lui répondre.

        -Moi, c'est Ryuuku Gakuen, peux-tu voir ce qu'à mon ami ? Tu pourras recevoir une récompense ou des honneurs même de la marine s'il a la vie sauve, enfin si tu veux...

        Des mots simples, notre nouveau venu sur l'île n'avait vraiment pas la tête à ça, et avait donné toutes ses idées à haute vois sans réfléchir, peu importe, maintenant, il faudrait qu'il le soigne, une dernière phrase fut dite par Ryuuku.

        -Si vous voulez que je sorte, dites-le moi, et dites-moi combien de temps cela va durer pour que j'en informe mes supérieurs. Sinon, il a été piqué par un moustique, sur l'île au nord-ouest de la vôtre. Voilà voilà...

        Tout simple, vrai. Le seul sentiment que Ryuuku Gakuen ressentait en ce moment, ne pouvait se trouver que n'être que de l'injustice, devant un mal qui ronge la vie petit à petit de son compagnon, presque ami...
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      Un médecin, des scouts et une trousse de secours...[Ryuuku Gakuen Et Sha] Entterp1

        North Blue… C’était la première fois que je mettais les pieds dans cette partie du monde. Franchement, je m’en serais bien passé. Ce n’était pas que je n’aimais pas les voyages… mais pas dans ses conditions… En tant qu’agent Cipher Pol, nous n’avions aucun privilège, car nous devions passer « inaperçu ». A croire qu’aucun des recruteurs ne m’avait regardé. Déjà, mes cheveux et mes yeux… Rien que cela me démarquait. Mais aussi ma posture, mon allure. Ceci dit, qui aurait pu croire que derrière cette dame de la « haute », ou petite mijaurée, se cachait un espion du gouvernement ? Ce qui avait été ma réalité, mon moi profond et véritable, s’avérait être une parfaite couverture.

        Bref. J’arrivais dans cette île, débarquée en pleine nuit par un navire de la Marine qui n’avait rien à faire ici. Et je m’attaquais à ma mission, le plus rapidement et le plus efficacement possible. Hors de question de rester dans ce trou plus longtemps que nécessaire. Non seulement le voyage avait été ennuyeux et rude, mais voilà que je me retrouvais au fin fond du monde. Pas un grand magasin, pas une parfumerie, ou pire, de salon de beauté ! Paysans ! Barbares ! Ils s’habilleraient de peaux de bête mal tannées que cela me surprendrait à peine…

        Et puis, je m’insurgeais. Enfin, je m’insurgeais mentalement et surtout très silencieusement. Cela faisait maintenant trois ans que j’avais rejoint les rangs de Cipher Pol. J’avais passé les moments de bizutage où l’on me refilait les missions les plus pourris. J’avais déjà fait mes preuves ! Alors, pourquoi, pourquoi !! pourquoi de tous les agents, ce fut moi qui fus désignée pour cette mission ? J’étais un agent urbain, mondain même… M’envoyer dans la rase campagne, c’était aussi débile qu’envoyer … quelqu’un de la trempe de ce Colonel Smoker dont les archives vantaient son sens de l’action, dans une réunion diplomatique. Chacun sa tâche et les vaches sont bien gardées, je dis.

        Donc, voilà trois jours que j’enquêtais sur le terrain de cette île, qui avait subi depuis quelques temps trop de maladies pour que cela ne fut qu’une coïncidence. Enfin, ’est ce que pensaient les intelligences du CP… Tu parles… Quand on est con, on est con, et ça, ce n’est pas une coïncidence, mais une fatalité… Il s’agissait juste d’une succession de fièvres, intoxication alimentaire et autres petits bobos de bouseux. Tu parles ! Même un pirate ne voudrait de ce bout de terre… Quant aux révolutionnaires… Je fronçai le nez… Non, cette île n’avait absolument aucun avantage militaire, si ce n’était une vie paisible. A la rigueur pouvait-elle servir de retraite où se faire oublier… pour peu qu’on pût supporter ce mode de vie plan-plan poules-champs-pluie. Car il pleuvait souvent, sous ces latitudes.

        Lassée, sale et certaine d’avoir eu le fin mot de l’affaire, je me dirigeais vers la ville la plus proche, décidée à trouver un moyen de transport loin très loin d’ici. Au moins jusqu’à la prochaine grosse île, qui serait capable de me fournir tout ce dont j’avais besoin pour être présentable. Bon, je n’étais pas pouilleuse non plus. Je m’étais douchée dans une ferme à quelques heures de marche d’ici, où j’avais été accueilli avec sincérité et simplicité. Le couple de cultivateurs avait avalé mon histoire de jeune étudiante en botanique, ce qui expliquait ma tendance à crapahuter dans les bois. A la différence que je ne recherchais pas des insectes ou des plantes, mais des traces d’espion ou de machination…

        Le village était petit, reste coquet, si on aimait le goût campagnard. Je remontai la rue principale, à la recherche d’une indication. Je ne savais pas exactement ce que je voulais, si ce n’était un signe de civilisation avancée. Finalement, j’entendis parler d’un gros navire et d’un étranger au cabinet du médecin local. Je connaissais les lieux, cela avait été la première étape de mon enquête, que d’interroger le docteur du coin, qui m’avait prise pour une folle, avant de m’annoncer, avec un ton d’évidence frôlant l’insolence, qu’il s’agissait d’une intoxication alimentaire.
        Bah, je ne risquais rien à aller voir. Ajustant mon sac à dos, lissant mes habits civils qui me servaient de « incognito », je me dirigeai vers la petite maison. Personne en vue. Je poussai la porte et entrai, presque comme une fleur.

        - « Bonjour docteur! Je --- »

        Je n’eus pas le temps de finir ma phrase, alors que je me cognai dans un homme qui se tenait debout en plein milieu – ce qui n’était pas difficile, vu la petitesse de la pièce. Son uniforme de Marine me sauta aux yeux – facilement, j’avais le nez dessus – et ses galons de lieutenant-colonel encore plus. Bingo ! J’avais trouvé mon ticket de sortie ! je dédiais donc un chaleureux sourire à ce Marine, qui ne savait pas encore ce qui venait de lui tomber sur le nez…
        - « Bonjour, Lt-Colonel… Mais que fait la Marine dans ce coin perdu? »
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      Tranquillement, notre Lieutenant-Colonel se relevait, quand soudain, un choc lui fit presque tomber. Quelqu'un venait de lui rentrer dedans. Qui ? En se retournant, Gakuen put voir devant lui une femme, aux longs cheveux, et à l'apparence bizarre. Elle n'était pas de cette île, ça s'était sûr. Et pendant qu'elle lui parlait, il put voir sur son visage un sourire s'afficher. Mais lui, toujours, il l'analysait. Il regardait cette femme. Il en oublia presque son second... Ensuite, le marine sortit de la pièce et elle le suivit. Elle attendait une réponse, que Ryu n'allait pas tarder à lui fournir.

      -Pas de ça. Appelle moi Ryuuku. Mon second est dans un très mauvais état, je préfère que tu me dises toi aussi ton nom, plutôt que quelque chose d'autre.

      Elle réfléchissait, et Ryuuku l'analysait. Mais que faisait-elle ici ? Jamais la marine n'envoyait des hommes ici, une pirate ne se serait pas présentée au voyeur, tout comme une révolutionnaire. C'était pour ça cette question aussi, pour en savoir plus sur elle. Si elle mentait sur son prénom, le Lt-Colo le saurait, il avait une technique pour voir cela. On dit que les corps exprime aussi les sentiments. Et sans attendre la réponse de l'autre, le marine décida de poser une deuxième question, il devait s'occuper l'esprit tant que son ami n'était pas rétabli.

      -Et toi, que fais-tu ici ? J'ai envie de penser à autre chose. Normalement, je ne m'attache pas aux gens, mais je me rend compte que ce que nous pensons, n'est pas toujours vrai...

      Il fallait que Ryuuku se reprenne. Il avait fait ça un peu exprès, de montrer une faiblesse. Ce qu'il venait de dire, il ne le pensait pas, même s'il y avait réfléchis. Il baissa le regard. C'était de trop, il le savait. Il le releva, et regarda droit dans les yeux, en attendant les réponses de celle qui se trouvait devant lui. Il entendit les réponses, mais n'eut pas plus de temps pour y penser, car quelques secondes après, un cri se fit entendre dans la petite maison. Un cri de joie. Un son que Gakuen connaissait bien. La voix de son second. *Ouf, je n'aurais plus à m'inquiéter pour lui.* Ce fut la première pensée du voyeur. La tête avant le cœur, comme toujours...

      Il entra quand même en vitesse dans le bâtiment. Il était déjà debout. Personne ne savait par quel miracle, mais il allait parfaitement. Seul le médecin le savait. Il fut remercié, et ensuite Ryuuku sortit avec son second. Le médecin les suivait. Il ne semblait pas vouloir d'argent... Pourtant, quelques billets lui furent donnés. L'autre était toujours dehors. Avait-elle posé une question ? Notre Lt-Colonel y repensa, mais qu'avait-elle dit encore ?

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        Nous sortîmes. Il rentra…. Ils ressortirent… Je n’avait pas bougé, toujours sans avoir pu placer un mot. Des questions, il en avait, le lieutenant-colonel. Des réponses, pas encore. Pour une fois, ce n’était pas moi qu’on pouvait accuser de grossièreté. Je me contentai de lever un sourcil perplexe et moqueur, un seul et unique sourcil, geste que je savais me donner un air tout à fait supérieur.

        Le second semblait aller mieux, ce qui était en soi une bonne nouvelle. Je n’avais rien contre les hommes et les femmes de la Marine dans leur ensemble. Mes frères, par exemple, étaient des paragons de vertus (enfin, pas tout à fait, mais in fine, ils n’étaient pas méchants). Seuls une poignée d’individus abusaient de leur statut et corrompaient toute une organisation… Je ne voulais pas la mort de parfaits inconnus qui se berçaient encore d’illusion. Le médecin salua son patient et le supérieur récupéra son « petit ». Déjà que Ryuuku était plus grand moi… Ceci dit, ce n’était pas très difficile.

        Je les regardai partir… et tout naturellement, je leur emboîtai le pas. Un navire de la Marine, il ne devait pas en passer tous les trois jours. Donc, dus-je mentir, tuer, voler, séduire ou tout autre moyen qui implique plus qu’un « s’il vous plait », je monterai à bord de ce bâtiment. Bon, ils n’avaient pas trop le choix non plus, mais j’aimais bien se lancer des défis. Et puis, c’était l’occasion de tester la Marine… Combien de temps prendrait cet équipage, et le chef à particulier, à me repérer ? Il avait déjà commencé à se poser des questions, mais voilà… Le Cipher Pol avait une réputation à tenir, et moi encore plus…

        Je marchais donc quelques pas derrière eux, tranquillement, appréciant pour une fois le calme de l’endroit, maintenant que je savais que je m’en allais…
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        Et voilà, ils avançaient maintenant vers le bateau. Mais d'un coup, le Lieutenant-Colonel s'arrêta. Il revint en arrière. Quelque chose clochait dans sa mémoire. Quelques souvenirs... Des paquerettes sur le long du chemin ? Non... Un vendeur de poisson... Non. Mais ? Quelqu'un les suivait, lui et son second ! A oui ! Cette femme, que Ryuuku avait même oublié, dans une précipitation vitale. Ou pas... Mais il ne s'occupait déjà plus de ça. Quel était ce ciel ? Il avait changé. Il allait pleuvoir... Mais... Gakuen ne pensait pas bien, il ne raisonnait pas comme d'habitude. Pourquoi ? Quelque chose lui avait échappé, et ce n'est pas dans ses habitudes.

        Il reprit ses esprits, en plus de temps qu'il ne le faut pour le dire. Quelques secondes encore, des perles d'eaux tombaient. Le second parlait à son chef, mais lui n'écoutait que la pluie. Il prenait le temps de vivre, comme il sait le faire. Même si la vie est futile, elle vaut le jeu de la tester. Il se retourna, et regarda celle derrière lui. Il attendait toujours des réponses, et était bien décidé à les avoir. Il allait donc parfaitement redire la même chose... Non, le visage de cette femme ne semblait pas habituel. Elle était intelligente, et l'on verrait bien pour sa mémoire...

        -J'attends toujours une réponse, mais en fait, pourquoi me suis-tu encore ? Si tu voudras bien avoir l'amabilité de me répondre sur le bateau. Je verrais alors bien qui que tu es. Si tu es un ennemi de la marine, part, je n'ai pas de ça à faire aujourd'hui.

        C'était direct, et clair. Mais y'avait pas besoin de plus ni moins. Il n'attendit pas de réponse, et avança encore quelques mètres. Il pleuvait presque sympathiquement. On sentait les vêtements mouillés, et le plaisir de se sentir vivant. Le second et Gakuen arrivèrent enfin. Ryuuku se retourna quand il était enfin sur le bateau, et attendit peut-être une réponse, il ne voyait pas très loin, la buée faisait place maintenant, aussi (Owlapasjolieformulation).
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        Les premières gouttes d’eau s’écrasèrent autour de moi, petites auréoles foncées sur la poussière du chemin. Puis je reçus la première gouttelette, juste sur le coin de l’oreille. Je fronçai les sourcils. Franchement, je n’avais pas besoin de ça. Comment finir une journée pourrie en beauté ? En sentant le chien mouillé, le cheveu plat et les pieds gelés.
        Pourtant, j’étais enfant de la pluie. Je n’avais rien contre le soleil, mais jamais la pluie n’avait pu mieux me définir. Douce caresse de la rosée matinale, entrain rafraichissant de l’averse de printemps, violence colérique de l’orage d’été, mélancolie de la bruine vespérale. J’étais tout cela, selon mes humeurs. J’aimais l’ondulation que la petite ondée donnait à mes cheveux, l’éclat bleu émeraude attisé par les cieux lourds de nuages menaçants et l’adrénaline des tempêtes de foudre et d’éclair. Je ne pouvais donc pas blâmer ma nature profonde. Peut-être devais-je voir ça comme un signe ?

        Je me forçai donc à me décontracter et à faire contre mauvaise fortune, bonne cœur. Par exemple… La Marine ne pourrait pas me laisser à terre, pas si je suis toute pathétique, fatiguée et avec cette adorable petite moue que je me savais capable de faire. Aussi, je me surpris à esquisser un sourire satisfait, à rejeter la tête en arrière, à tenter de gober des gouttes avec ma langue, comme des gosses. Mais je dus revenir sur terre et trottiner derrière les hommes, pour les rattraper alors que la pluie forcissait. Les odeurs d’humus et d’algues, de marée maritime, de sel et d’herbes se mélangeaient. Ça collait à la peau, entêtant parfum, poisseux et lourd, encore plus que l’air actuel, qui se chargeait d’électrons libres. Encore un signe, peut-être. Je ne croyais pas au hasard, pas plus que je ne croyais au destin. Mais aux conséquences prévisibles des actions passées. Tempête sur les flots, tempête dans les cœurs. Je ne devais pas me montrer trop confiante en moi, bien que la situation se présentât à mon avantage.

        Les mots de Ryuuka me tirèrent un nouveau sourire, plus fin et suave, celui-ci. Moins gamin, plus calculateur, mais honnête. Pour le moment, il m’amusait, car il allait naturellement dans mon sens. Il faisait mon jeu. Cependant, j’avais du mal à le lire, et il me semblait insaisissable, comme le sable de la plage, le sable du temps. Constant dans le changement. Je méditai ses questions en remontant la courte passerelle montant jusqu’au pont, où je m’arrêtais, à la limite des planches.
        - « Permission de monter à bord, Colonel? » demandai-je d’une voix un peu trop mutine à mon goût. Autant pour mes résolutions de bien me tenir. Il me donnait juste envie de le titiller, pour voir ce qu’il y avait sous la surface. En lui montrant que je connaissais les bases du protocole de la Marine, je répondais à une partie de ses interrogations. J’étais encore là, donc je lui faisais comprendre que je n’étais pas ennemie. « Je désire quitter cette île, et votre bâtiment est la solution parfaite pour cela. » Je me retins d’ajouter le « cela satisfait-il votre curiosité ardente, Colonel ? » qui me brûlait les lèvres, mais je ne doutais pas que la lueur amusée dans mes yeux et la courbe frémissante des mes lèvres trahissaient quelque peu mon sentiment.
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      La pluie était devenue presque agréable pour notre marine. Qui, lui, aimait la pluie. Comme le vent, s'était un de ces éléments incontrôlables. On pouvait s'en protéger, mais non les maîtriser. Quiconque a déjà essayé de prendre de l'eau dans ses mains, celle-ci aura ruisselé. Le vent. Personne ne le maîtrise non plus, pas besoin d'exemple ni d'explications. Et tous ces éléments, qui parcourent la peau de Gakuen, lui font sentir qu'il est vivant. Qu'il est encore sur cette terre. Personne ne sait jamais s'il est vivant ou mort dans ce monde de fous. Et sentir le froid assaillir le corps, c'est comme sentir une piqure disant "tu es bien vivant, oui".

      Il n'en fallait pas plus pour que Ryuuku gagne en sûreté en lui. Il arriva sur l'autre bateau, et comme demandé, la femme dis ce qu'elle savait. Elle dit alors que le Voyeur était un Colonel, pour montrer qu'elle connaissait la marine. Elle voulait également monter sur le bateau... Notre Marine réfléchit quelques secondes. Il n'en avait pas besoin de plus. La situation était compliquée pour lui, même si elle aurait pu être simple pour n'importe qui. Il choisit finalement le silence.

      - Je suis Lieutenant-Colonel. Certes, on peut voir sur les côtés de cette tunique des lanières qui représentent le Colonel, mais je l'ai emprunté. On peut par contre voir à mes médailles que je suis juste en-dessous. Mais ça me fait plaisir que vous l'ayez remarqué.

      Il laissa un petit temps. Juste comme ça. C'était lui qui décidais, il pouvait bien prendre un peu plaisir de son pouvoir.

      - Pourquoi pas. Si vous ne faites pas trop de bruit. Je suis sûr que vous savez être discrète. Je ne serais pas plus curieux avec vous, vous êtes quand même une dame. L'équipage ne vous embêtera pas. Je sais que vous en ferez de même avec lui.

      Ryuuku préféra taire ce qu'il pensait vraiment. Il lança un regard vers celle qui savait mentir, mais qui semblait aussi comprendre le deuxième sens des mots. Elle était intelligente, elle n'essayerait de rien faire à aucune membre de l'équipage, et elle serait menée autre part. Notre Lt-Colonel ne savait rien sur cette fille, mais elle ne semblait pas méchante. D'autres idéaux ? Sûrement. Quoi qu'il en soit, elle n'entravait pas la route de notre marine, et il ne se faisait pas un devoir de l'arrêter. Elle n'avait rien fait de mal, et elle n'était dans aucun registre. Elle fut donc acceptée sur le navire, et le bateau prit la mer...
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