[Comme cette histoire date d'il y a 5ans, je considère que Clotho n'a que dans les 100 dorikis, puisqu'en 1625 il en a 510.]
Année 1620
Troop Erdu
Troop Erdu
Cela fait un an … Un an, que je cours, que je vole, que je mendie, que je demande du travail. Aujourd'hui, je suis âgé de 17 ans. Je suis assez fort pour faire des travaux physiques tels qu'abattre des arbres, travailler dans les champs … Je ne rechigne pas à la tâche, car j'ai besoin d'argent pour vivre. Malheureusement, personne ne m'engage. Dans mon village, appelé 'le Bled', tout le monde pensait que je ne vivrais pas dès ma naissance. Mais je suis toujours là. Et malgré cela, ils continuent à croire que je vais mourir à chaque instant du fait de ma faible corpulence. Certes, je ne suis pas taillé comme un des amiraux de la marine, ou comme un des empereurs des mers, mais je suis assez costaud pour survivre à un travail … Mais non, personne ne veut de moi.
Peu importe le type en fait, tout ce que je veux, c'est un job. Je veux pouvoir manger à ma faim, boire à ma soif, dormir dans un lit plutôt que sur le sol … Je veux juste vivre. Je viens de quitter un petit village où personne n'a voulu de moi, une fois de plus. Je dois traverser une petite forêt avant d'atteindre le village suivant. Je décide de m'entraîner un peu, puisque j'ai le ventre à moitié plein. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir, alors autant en profiter. Je m'installe à l'ombre, au milieu de la forêt. Ainsi, je ne serai pas gêné par le soleil. Je m'approche d'un arbre, et tends mon poing droit. Oui, je suis droitier, mais pour la plupart des choses. En effet, il m'arrive d'utiliser mon bras gauche du temps en temps, sans être ambidextre pour autant.
Je ramène mon poing vers moi, et me concentre. Si je veux qu'on me confie des tâches physiques, je dois avoir de la puissance. Et pour avoir de la puissance, il faut des muscles. Or, les muscles s’acquièrent après des entraînements. Donc, je dois m'entraîner afin de pouvoir trouver une travail adapté à ma situation. Me voici donc en train d'essayer de m'entraîner, car sinon jamais je ne sortirai de ce cercle vicieux. D'un seul coup, je lance mon poing en avant afin de frapper l'arbre. La rencontre entre les deux est inévitable, car tel est mon but. Le choc se fait sentir en même temps qu'une douleur apparaît dans mon poing. Malgré tout, je ne dis rien, et recommence l'opération. Je sais qu'il y a, de part le monde, des hommes capables de briser des continents d'un seul coup, d'éradiquer une forêt sans le moindre soucis. Je vais y aller par étape. Commencer par réussir à abîmer un arbre, puis finir par le déraciner. Après, j'enchaînerai avec la phase 2 : détruire un arbre.
Je réitère donc ma frappe autant de fois que possible. Cinq fois, dix fois, vingt fois, cinquante fois, cent fois. L'arbre ne semble pas avoir de dégâts hormis son écorce légèrement abîmée là où je le frappe, étant donné que je tape toujours au même endroit, avec mes deux poings. Au bout de la centième fois, voyant que l'arbre n'a aucune séquelle, je me dis que la puissance me manque peut-être, mais surtout que je n'y mets aucune émotion. Je dois donc mettre des sentiments dans mes coups. Mais quels sentiments au juste ? La réponse semble évidente …
Si je met de l'amour dans mes attaques, je ne pense pas que cela puisse changer les choses. Il me faut un sentiment fort, capable exacerber ma force. Colère ? Rage ? Fureur ? Oui, il y a des chances pour que cela fonctionne ... Je dois donc trouver un souvenir assez chargé émotionnellement pour me mettre en colère, ce qui augmenterai ma puissance, me permettant ainsi d'abîmer cet arbre. Et quel souvenir serait plus puissant que celui de la mort de mes parents ? Je plonge donc dans mon passé afin de revivre cette expérience fort déplaisante. [/i]
Peu importe le type en fait, tout ce que je veux, c'est un job. Je veux pouvoir manger à ma faim, boire à ma soif, dormir dans un lit plutôt que sur le sol … Je veux juste vivre. Je viens de quitter un petit village où personne n'a voulu de moi, une fois de plus. Je dois traverser une petite forêt avant d'atteindre le village suivant. Je décide de m'entraîner un peu, puisque j'ai le ventre à moitié plein. Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir, alors autant en profiter. Je m'installe à l'ombre, au milieu de la forêt. Ainsi, je ne serai pas gêné par le soleil. Je m'approche d'un arbre, et tends mon poing droit. Oui, je suis droitier, mais pour la plupart des choses. En effet, il m'arrive d'utiliser mon bras gauche du temps en temps, sans être ambidextre pour autant.
Je ramène mon poing vers moi, et me concentre. Si je veux qu'on me confie des tâches physiques, je dois avoir de la puissance. Et pour avoir de la puissance, il faut des muscles. Or, les muscles s’acquièrent après des entraînements. Donc, je dois m'entraîner afin de pouvoir trouver une travail adapté à ma situation. Me voici donc en train d'essayer de m'entraîner, car sinon jamais je ne sortirai de ce cercle vicieux. D'un seul coup, je lance mon poing en avant afin de frapper l'arbre. La rencontre entre les deux est inévitable, car tel est mon but. Le choc se fait sentir en même temps qu'une douleur apparaît dans mon poing. Malgré tout, je ne dis rien, et recommence l'opération. Je sais qu'il y a, de part le monde, des hommes capables de briser des continents d'un seul coup, d'éradiquer une forêt sans le moindre soucis. Je vais y aller par étape. Commencer par réussir à abîmer un arbre, puis finir par le déraciner. Après, j'enchaînerai avec la phase 2 : détruire un arbre.
Je réitère donc ma frappe autant de fois que possible. Cinq fois, dix fois, vingt fois, cinquante fois, cent fois. L'arbre ne semble pas avoir de dégâts hormis son écorce légèrement abîmée là où je le frappe, étant donné que je tape toujours au même endroit, avec mes deux poings. Au bout de la centième fois, voyant que l'arbre n'a aucune séquelle, je me dis que la puissance me manque peut-être, mais surtout que je n'y mets aucune émotion. Je dois donc mettre des sentiments dans mes coups. Mais quels sentiments au juste ? La réponse semble évidente …
Si je met de l'amour dans mes attaques, je ne pense pas que cela puisse changer les choses. Il me faut un sentiment fort, capable exacerber ma force. Colère ? Rage ? Fureur ? Oui, il y a des chances pour que cela fonctionne ... Je dois donc trouver un souvenir assez chargé émotionnellement pour me mettre en colère, ce qui augmenterai ma puissance, me permettant ainsi d'abîmer cet arbre. Et quel souvenir serait plus puissant que celui de la mort de mes parents ? Je plonge donc dans mon passé afin de revivre cette expérience fort déplaisante. [/i]
- Spoiler:
- Flashback [cf Présentation]
De la poussière envahit rapidement la maison. Et avant que je n'aie le temps de me relever, le toit s'écroule, les murs s'effondrent, mes parents disparaissent. Cette maison bâtie par les soins de mon père s'effondre. Un nuage de poussière apparaît, m'empêchant de voir la scène. Quand il disparaît, la maison s'est affaissée sur elle même. Il ne reste rien debout, absolument rien. Le tout semble former une masse de gravas impressionnante. Je me relève en un éclair et me mets aussitôt à essayer de bouger les décombres afin de retrouver mes parents. En l'espace de deux secondes, mon destin a basculé, ma vie s'en retrouve changé à tout jamais. J'essaye de bouger les débris, mais des morceaux de maison aussi gros que moi me bloquent l'accès. Je les pousse, les tire, les frappe, mais ils ne bougent pas pour autant. J'ai enlevé les plus petits, ceux étant à ma portée. Mais le reste est inamovible en l'état actuel. Comprenant que je n'ai aucune chance, après plusieurs minutes, je cours au village chercher de l'aide.
Je crois que je n'ai jamais couru aussi vite de toute ma vie ... J'enjambe la petite clôture, qui elle était presque intacte et arrive sur la route principale de l'île. Je me mets à crier 'Au secours ! Ma maison s'est écroulée, mes parents sont encore dedans' , espérant une réponse et forcément un engouement des villageois. Même s'ils ne nous ont jamais aimé ou apprécié, lorsqu'un catastrophe naturelle se produit et que des vies sont menacées, il est logique de laisser tomber toutes ses puériles disputes. Pourtant, aucun son ne se fait entendre, tandis que je coure à travers le village pour trouver des âmes volontaires. Mais je ne reçois aucun son. Le village a lui aussi été en proie au tremblement de terre, mais visiblement, dans un ordre beaucoup moins puissant. Certaines maisons ont perdu un mur, les boites aux lettres sont renversées, les barrières séparant les maisons sur le sol sont par terre allongées. Les habitants sont sorti de chez eux et regardent les dégâts tout en discutant entre eux. Aucun ne me prête attention. Ils finissent quand même par m'entendre crier, et le petit groupe se tourne vers moi, parlant à voix basse. Oui, ils murmurent. Mais personne ne bouge. Personne ne fait le moindre geste envers moi pour venir en aide à mes parents, à la seule chose qui a vraiment de l'importance à mes yeux.
Quand il y a un enfant, vers les 10ans, qui fait deux pas vers moi, sa mère le gifle violemment avant de l'attraper par le bras pour le forcer à revenir vers les autres. Personne ne veut m'aider. Personne ne va bouger le moindre petit doigt. Leur regard ne font preuve d'aucune pitié. Leur méchanceté apparaît enfin au grand jour. Ils vont laisser deux personnes mourir parce qu'une autre a décrété, il y a seize années, que j'étais maudit. A cause de quelques mots, ma famille a vécu dans la pauvreté, nous n'avons jamais goûté au luxe, à l'amitié, à l'entre aide. Et aujourd'hui, ils vont mourir à cause de ses mots. Des larmes coulent sur mon visage quand je comprends cela. Les villageois commencent à parler à voix normale. Mais ce qu'ils disent n'est pas la réponse que j'attends.
"Ils sont morts à cause de toi. Tu apportes le mal partout où tu passes. Même la forêt se meure depuis que tu y vas. Rien de bon ne survit en ta présence. Tu les as tué. C'est à cause de toi qu'il y a eut ce tremblement de terre. A cause de toi que les récoltes sont mauvaises depuis seize ans."
Leur voix se font plus puissantes. Les insultes pleuvent. Leur ton méchant me blesse encore plus que je ne le suis. Certains ramassent des débris de maison, des pierres ou tout ce qui passe à portée de leur bras, et me les lancent. Comprenant à quel point leur cruauté envers ma famille est élevée, et que je n'obtiendrai aucune aide, je retourne vers ma maison en courant aussi vite que possible, comme si Slpeinir me portait. Une fois arrivé sur place, il n'y a plus de bruit dans la petite clairière où nous avons élu domicile. Je tente de bouger les rochers. Je frappe avec toute la rage qui est mienne. Je parviens quand même à briser les gros rochers, puis à dégager leur débris. Après plus d'une demi-heure, je parviens à trouver une main. Je me mets à crier de toute mon âme des encouragements. Une fois les gravas dégagés, le corps de ma mère est devenu visible, tenant celui de mon père par la main. Quand je les prends dans mes bras, quand je les serre contre moi, quand j'essaye de les faire bouger, ils ne font rien. Aucun geste. Aucun signe. Aucune réponse. Ils sont plus froids que d'habitude, ont des traces abondantes de sang partout sur eux. Je comprends alors. Ils sont morts.
Un cri provenant du cœur se fait entendre dans la prairie. Un cri de désespoir. Je viens de perdre ma maison, l'endroit où j'ai grandit, l'endroit où j'ai vécu pendant seize années. Mais j'ai surtout perdu mes parents, mes repères dans le monde. Mes cris et mes pleurs résonnent pour mieux se perdre dans le ciel. Personne n'est venu à ma rescousse ce jour là, ni aucun autre d'ailleurs. Je me suis senti faible en ce instant, très faible. Frêle, fragile, inutile, impuissant. Je n'ai rien pu faire pour sauver mes parents de la mort. Ils m'ont protégé jusqu'au dernier instant, en me lançant hors de la maison. Ils se sont sacrifiés pour me sauver. Les larmes coulent sur mon visage et semblent former un torrent de tristesse.
Plus jamais ... PLUS JAMAIS !!!
Être abattu, être faible, se laisser submerger ... Plus jamais ... Je ne veux plus jamais ressentir ça de nouveau. Sentir que la vie est éphémère, qu'elle peut nous échapper à chaque instant ... Plus jamais ! Je vais devenir fort, bien plus fort. Je me trouverai des personnes à aimer, qui me donneront la force de les protéger. Je serais capable de protéger les personnes que j'aime et de les aider. Plus jamais je ne serais faible à nouveau. Je vais ... Je vais m'entraîner. Je vais redoubler d'efforts. Je ferais ce qu'il faut pour rester en vie. Et un jour, je leur montrerai ... Oui, je leur montrerai que je ne suis pas maudit, que je suis le digne héritier de mon père. Je deviendrais un puissant membre de la marine. Non, je serais le plus puissant. Je deviendrais amiral en chef de la marine. Et je jure de ne plus jamais ressentir ce sentiment d'impuissance quelle que soient les circonstances. Je jure devenir plus fort afin d'être capables de sauver des gens, afin d'éviter de telles tragédies à d'autres personnes. Je ferais de mon corps un bouclier pour la justice, de mon esprit un rempart contre les menace, de mon nom une arme de dissuasion. Je protégerai tout le monde, et je montrerai à ces habitants à quels points ils ont eut tord de nous abandonner. Oui, je leur ferai regretter leur choix.
Dernière édition par Clotho le Ven 29 Nov 2013 - 6:45, édité 3 fois