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La Confiance du Zèbre

Un vent torride et sec balaie avec force l'étendue aride et chaude du désert d'Alabasta. Un soleil de plomb crée une ondulation lourde de chaleur à l'horizon, brouillant la silhouette calcinée par l'astre solaire de la ville de Nuhoana. La terre craquelée et asséchée reflète les durs rayons solaires qui font de l'endroit un four pratiquement inhumain. Des charognards séchés par la chaleur volent bas au dessus de nos têtes, en quête d'une quelconque pitance qu'il n'auront pas. Les pieds se posent les uns après les autres sur un chemin invisible que suit une Lilou concentrée sur une carte aux rebords déchirés et ébréchés. Nos bottes soulèvent à chaque pas d'épaisses couches de poussières trahissant la morne inactivité du désert d'Alabasta.

En sueur, je tâtonne le sac à dos dont je suis affublé pour y trouver un pan de mon manteau que j'ai résolument accroché à ce premier. Amenant le tissu à mon front, j'y essuie le ô combien poisseux liquide en plissant les yeux sous le soleil ardent. Pour un habitant de Luvneel tel que moi, accoutumé au froid et, qui plus, ayant passé de nombreux jours dans la neige, l'endroit est invivable. Mais ça ne peut que m'endurcir, oui, faire de moi quelqu'un de plus fort, de plus accompli. Il me le faut, devenir plus puissant, pour remplir mon nouvel objectif.

Protéger mes amis et ceux qui me sont chers.

Mon chandail bicolore s'est vu me servir de couvre-chef. Recouvrant mes cheveux gazonnés et une partie de mon visage , il joue un rôle qui me semble, vu la chaleur, plus que factice dans le blocage des rayons du soleil.  Lilou, elle, toujours dans ses pensées et menant la troupe, est déjà rouge comme un homard, victime des affres de l'astre solaire trop puissant sur cette terre. Au loin, l'image ondulante d'un amas de larges rochers cuivrés se découpent désormais. Mirage? Non, car Lilou relève la tête de son plan et, à la vue des monolithes, accélère le pas. Un point d'eau si trouve probablement, havre de vie solitaire perdu au milieu de cette plaine torride et mortelle.

Depuis quelques jours, RAS psychologique quant à la présence de Dark. C'est à peine si je le sens présent. Aculé au fond de mon esprit éclairé par la mécanicienne, il n'ose plus intervenir, se montrer. Je n'ai plus besoin du mal qu'il m'apporte, du doute qu'il sait si bien faire naître. Non, il semble aussi comprendre que je me sens plus puissant que lui désormais, que la peur n'est plus un facteur connu pour moi.

-On s'y arrête? demandé-je à Lilou dans un souffle, haletant malgré moi sous la chaleur insupportable.

La réplique sonne plus comme un besoin, une supplique, plutôt qu'une banale demande, et Lilou ose un sourire espiègle en tournant légèrement la tête vers moi.

-J'te croyais plus endurant, Oswald.

-Il me semble qu'on aurait pu penser à un moyen de transport non? Genre, Bee? Ou un dromadaire peut-être?

-C'est toi qui a décidé de te joindre à moi j'te rappelle, alors assume!

Je ne trouve rien à répondre et décide plutôt de prendre de l'avant en joggant d'un pas lourd jusqu'à l'amas de cailloux qui grossi à vu d'œil. L'endroit offre un bon couvert d'ombre, protégeant des vicieux rayons du soleil, au centre des rochers pointe une source d'eau claire et bleutée. Miroir de fraîcheur dans cet enfer de chaleur.

Je dépose mon sac à mes côtés et descend vers la source qui se trouve au centre de la cuve formée par les monolithes. Les mains en coupe, j'y prend une lampée d'eau qui vient humidifier ma gorge assoiffée. Lorsque Lilou arrive enfin, je l'attends, assis près de l'étang, couché et prenant un peu de repos. Je l'invite à faire de même et à s'abreuver. Et pendant qu'elle se débarrasse de son sac de voyage, je lui pose une question qui me joue dans l'esprit depuis un certain moment.

-Alors, tu peux m'expliquer de quoi il retourne maintenant?

-Non, pas tout de suite. dit elle après avoir bu un peu d'eau. Avant, on va parler haki un peu, tu veux?

-Hm, avec joie, tant que je n'ai pas à recevoir une beigne aussi douloureusement que la dernière fois. répondis-je en me frottant pensivement l'épaule endolorie.

Le Haki. Ce pouvoir que j'avais découvert sur Drum. Cette force étant seulement réservée au plus puissant, à ceux possédant une volonté de fer. Je m'imaginais difficilement être possesseur d'un tel pouvoir, autrefois. Mais il faut se rendre à l'évidence, je suis capable de l'utiliser contre ma volonté. J'ai même réussi quelques fois, sans vraiment parvenir à comprendre par quel miracle , à le maîtriser à mon avantage. Mais il me restait néanmoins à comprendre d'où découlait ce pouvoir, et seule Lilou pouvait me guider sur cette voie.

Que me réserve-t-elle pour maîtriser un tel pouvoir? Je n'en sais rien, mais je sais au néanmoins que pour elle, j'irais jusqu'au bout du monde. 
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    Je suis comme lui, exténuée et assoiffée.

    J’en ai assez de ce soleil de plomb qui pèse sur nos épaules. Mon turban ne me protège plus de la chaleur, qui tape sur ma tête comme un marteau sur un clou. Car c’est ce qu’il fait… Le soleil martèle sans ménagement sur nos cranes. Quand j’y songe, peut-être vaut-il mieux avancer de nuit. Avec notre passage sur Drum, je suis presque sûre que nous progresserons mieux avec un froid sec que sous ce soleil assassin. Je recrache l’eau que j’ai dans la bouche, préférant prendre le temps avant de m’hydrater. J’ai déjà la gorge moins sèche, ma peau perd de ses rougeurs. Je ne finirais pas comme une langouste, c’est déjà ça. J’humidifie le tissu pour continuer à me rafraichir et me pose à côté d’Oswald, fermant les yeux pour profiter de la petite brise qui passe sur notre oasis.

    Haki, hein…

    J’esquisse un sourire qui n’annonce rien de bon pour mon partenaire. Comment parler de haki avec Oswald ? Comment lui expliquer ce que c’est ? Je perds mon sourire en reposant mes yeux ambrés sur lui. J’ai beau me souvenir, tenter d’exprimer, j’ai eu un professeur qui n’a jamais posé de mot sur ce qu’était le haki. Je ne saurais le décrire simplement. Et de toute façon, je n’ai jamais su parler convenablement de ce que je ressens. Le haki, ça ne se parle pas. Ça se vit. C’est ce que j’ai compris de mon enseignement, et c’est ainsi que j’arrive à l’utiliser. C’est sans doute quand j’y pense le moins, quand j’ai résolument besoin de lui, qu’il apparait et me protège. Il est, depuis mon départ de Bulgemore, comme une seconde peau. Et c’est peut-être parce que je l’envisage comme naturel qu’il l’est.
    Je conserve mon sourire en me relevant précipitamment. Je fonce vers Oswald et lui colle un coup de poing au niveau de la pommette. Je ne me ménage pas. Je ne le ménage pas non plus. Le coup est assez fort pour le faire décoller de son siège et l’envoyer ricocher sur l’eau qui se trouble et atterrir de l’autre côté de notre Oasis. Alors qu’il se relève en titubant, ne sachant pas d’où s’est venu, ni pourquoi s’est venu, Double face se tourne vers moi avec l’air ahuri, se frottant la joue pour tenter de tasser la douleur.

    POURQUOI TU AS FAIT CA ?!

    Je ris et fais craquer ma nuque, en profitant pour étirer mes muscles du dos. Mon poing a frappé ou je voulais. Son haki est encore jeune, il n’a pas cherché à le protéger. Il n’a pas eu ce réflexe. Ni cette volonté. Et en voyant l’homme se remettre debout, sans être vraiment fâché plus que ça contre moi, je me dis qu’il faudra plus d’un coup pour le faire sortir de ses gonds.  

    Pourquoi hein…

    Je retire les vêtements de trop, les fais tomber près de nos sacs, pour n’être vêtu que d’un T-shirt et d’un short fait pour me mouvoir plus facilement. Tant pis pour le soleil, tant pis pour ma peau déjà fragile et sèche. Je sens à ma tempe le sang qui bouillonne, à mes tympans, c’est la voix de Yumen qui résonne, dans mes mots, c’est les siens qui s’ébruitent…

    Parce qu’on ne parle pas de Haki, Oswald.

    J’avance d’un pas, trempant mes bottes déjà usées dans l’eau claire qui finit par se troubler d’elle-même.

    On le vit.

    Un bond plus tard, c’est à son niveau que je suis propulsée, m’enfonçant dans l’air comme une lame dans la chair, le poing déjà armé pour lui coller une deuxième droite qu’il esquive et tombant en arrière. J’atterris, agressive au possible et suant par tous les pores de la peau cette volonté assumée de lui botter les miches pour lui apprendre ce que c’est que d’avoir mal, de vouloir faire mal.

    Et je vais te tabasser jusqu’à ce que tu le vives, ton haki. Et jusqu’à ce que l’éveiller ne soit qu’une affaire de volonté. Il faut que tu trouves la volonté qui te va le mieux, celle avec laquelle tu te battras dorénavant : pour exterminer, pour tuer ou briser, pour battre ou vaincre, pour vivre ou protéger,…

    Je lui laisse le temps de se remettre sur ses jambes, d’aviser, de réfléchir à ce que je lui dis. Mais comme Yumen m’a appris, ce n’est pas qu’une question de réflexion. On ne réfléchit pas à comment monter sa défense. On la monte. On la créé. On la forge dans le sang et la violence. On la vit comme une seconde peau derrière laquelle on se protège du monde. Oswald est de la même graine que moi : né dans le sang, dans la haine. De soi ou des autres, là n’est pas la question. Et qui saura trouver la voie vers la perfection.

    Il n’aura pas le choix. Parce que je mets volontairement sa vie en jeu.

    Et s’il faut que je te brise tous les os pour que tu trouves la volonté qui l’activera, je le ferais Oswald.

    Et sans lui laisser le temps d’assimiler la suite, mon pied rencontre déjà son buste. Et chargée au haki, j'ai la ferme intention de lui faire comprendre les choses comme je les ai comprise…

    Sans répit et dans la douleur.


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Mer 26 Juin 2013 - 20:00, édité 1 fois
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BROOM


Blade Mode 3

Je percute violemment un rocher qui craquelle sous l'impact. Mon corps s'y enfonce comme on enfonce de l'acier dans de la chair, ce dernier s'étant métallisé au dernier moment pour minimiser le choc. À peine recouvré-je mes esprits que Lilou est au dessus de moi, silhouette menue et violente recouverte d'un halo éblouissant provoqué par le soleil. Je me jette à plat ventre droit devant moi et évite ainsi d'être écrasé en mille morceaux comme le pauvre rocher qui se désagrège sous la force de frappe de la rouquine. Je recrache un nuage de poussière s'étant infiltré jusqu'à ma bouche, puis me propulse avec force vers les airs pour éviter une autre frappe violente de Lilou.

-M...Mais! C'est bien beau de le vivre le haki, mais je vais pas vivre longtemps si tu continues à ce rythme!!

Que je lui cri avant de la voir surgir à ma hauteur, un poing noir de violence armé derrière son épaule.

-Ah non, steuplait Lilou…

Sur l'instant je réfléchis à ses paroles. Vivre le haki. Le forger par moi-même. Je ressasse les dernières fois où j'en ai fait preuve, de ce pouvoir. Une armure, je dois visualiser une armure, un bouclier invisible bloquant le plus puissant des assauts. Oui, voilà. Tout ce qu'il me reste à faire, c'est y croire, le matérialiser, ce mur invisible pouvant bloquer le plus puissant des assauts…

Je ne sais pas ce qui est le plus douloureux, le coup de Lilou qui m'envoi creuser la roche d'un bon mètre et demi, ou le fait que le haki ne se soit aucunement éveillé malgré l'effort psychologique que j'ai mis à son activation. Peu importe, il me faut bouger, avant que la mécanicienne ne repasse à la charge. J'enchaîne de nombreux roulés-boulés sur le côté pour me réfugier derrière un caillou de bonne taille où je reprend ma respiration haletante.
Qu'est-ce qui peut bien faire naître en moi le haki? À aucun moment je n'ai réellement pris le temps d'analyser cette capacité. Mais il me faut l'adopter, l'assimiler à moi-même. Et j'ai bien peur que ça me soit difficile si je n'arrive pas à me relever. Dans un souffle formidable, le bloc de pierre vole en éclat et je suis projeté au loin dans la déflagration. Il me faut essayer quelque chose, trouver la goutte de volonté nécessaire pour faire de mes poings des engins plus puissants que des boulets de canon.

Accompagné de pluie de gravelle et de poussière, je me réceptionne lourdement avant de faire volte-face vers Lilou, près à combattre. Mon poing prend du recul lorsque je me projette d'avant, missile bigarré surgissant d'un nuage de poussière, rapide comme la foudre.

La rouquine m'apparaît, mes jointures enclenchent leur course porteuse de souffrance vers on doux visage. Mon avant-bras et le reste suivent, se dirigeant avec force vers les profonds yeux ambrés de Lilou. Vers ses belles pommettes relevées, ses lèvres pulpeuses aux contours ferme, sa chevelure flamboyante encadrant si parfaitement son minois déterminé et brillant…

Non. Je ne peux pas la frapper.

BAM!


…Elle, en revanche, s'en accorde parfaitement le droit. Cette fois, je survole l'entièreté de l'étang, propulsé par la force de frappe de Lilou. Un large monolithe accueille mon dos avec véhémence et craquelle sous la force de l'impact entre nos deux corps.
Complètement déboussolé, je retombe lourdement sur mes genoux au sol. Dans un grognement, j'appréhende mes muscles endoloris et courbaturés qui n'ont cesse de me hurler de mettre un terme à la torture physique qu'est le haki.

Comment se défendre contre quelqu'un que l'on ne peut pas frapper et qui a le pouvoir de briser toutes mes barrières physiques? Je me sens soudainement anormalement las, faible et seul. La maîtrise du haki m'apparaît comme une montagne trop haute pour être surmontée.

À travers les épais nuages de poussières qui recouvrent désormais l'oasis rocailleux, je distingue la silhouette de la rouquine qui s'avance d'un bon pas. Elle repasse à l'attaque, enclenche une course rectiligne vers moi. Cette fois, je dois me résoudre à la frapper, à contre-attaquer, sans quoi, je n'avancerai probablement jamais sur le chemin de la maîtrise du haki. J'ai besoin de ce pouvoir pour protéger des amis comme elle. C'est un mal nécessaire pour un bien. Je sers les points avec hargne, mes yeux se ferment un instant, pour me résoudre à mettre un coup à Lilou. Ma force physique et ma vitesse me le permettront, j'ai confiance en mes propres capacités.

Il me faut surmonter cette peur de blesser mes amis pour contrôler mon pouvoir, pour me contrôler complètement. Pour enfin être le seul et unique maître de mon corps, comme j'ai réussi à l'être pour mon avenir. Je suis Double Face. Et Double Face ne perd plus les combats.

Mes pupilles glauques se braquent sur la rousse qui avale la distance nous séparant. Un poing brandis loin derrière elle émane une tension violente qui brouille l'air l'entourant, elle va m'en mettre un autre. Je me concentre, analyse sa course, rapidement, ses mouvements me paraissent risibles, lisibles.

C'est parti.

La vitesse que je gagne fait s'éclater le sol sous mes pieds. En un instant, je ricoche déjà sur un roc se trouvant à plusieurs mètres de mon emplacement de base, y laissant la trace profondément enfoncée de la semelle de ma botte. L'air siffle autour de moi par ma vitesse acquise, Lilou m'est soudainement accessible, les endroits où frapper sont légions.

Mon poing remonte avec véhémence vers sa hanche généreuse qui suit la désirable forme de sablier de son corps. Sa peau rougeâtre et hâlée relui légèrement sous le chaud soleil sur ses épaules découvertes. La poussière de l'endroit se mêle quelques peu avec sa flamboyante chevelure, se dépose sur son buste à la fois robuste et fourni. Comme elle est belle.

Éclair bigarré surgissant aux côtés d'une rouquine prise de court. Instant mortel où rien ne vit.

Incapacité.

Mon poing blanc s'est arrêté à quelques centimètres du menton de Lilou. Mon corps est secoué de tremblements irrépressibles. Ses yeux sont grand ouverts et fixent mes jointures qui la frôlent pratiquement.

-Bah, vas-y, frappe!

-…Je…Non, je n'peux pas te frapper.
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    Tu ne peux pas ?

    Depuis le début, il n’a jamais été aussi prêt de me cueillir. Il n’a jamais été aussi prêt de m’avoir. J’ai senti, l’espace d’un instant, un éveil volontaire et assumé. Mais la déception tombe comme un parpaing sur mes épaules, et sa justification n’en est que plus risible. La droite part plus vite que mon ombre. Elle se colle dans les pommettes de Double Face, sans ménagement. Et avant qu’il ne s’écrase au sol, je le rattrape par le col de son vêtement déjà en lambeaux, le secoue vivement pour le remettre d’aplomb.

    TU NE PEUX PAS ?!

    Une chape de plomb tombe sur nos épaules. Si lui ne peut comprend pas d’où ça vient, moi je le sais. A chacune de mes humeurs, le Haki des Rois s’éveille, domine et écrase. Le. « Le » parce qu’il n’est pas moi. Il ne fait pas partie de moi. Ou pas encore. Il est cette étrange étrangeté à l’intérieur de mon corps, qui se veut violent, tyrannique et impérieux.  Qui veut juste briser, comme me briser. Je ne fais pas partie de lui. Ou pas encore. Il est, ironiquement, mon « passager noir ». Les mots de Rafaelo tournent dans ma tête à chaque fois qu’il se montre de lui-même, à la moindre offense, à la moindre colère, à la moindre tristesse. Comme s’il voulait à tout prix détruire ce qui pourrait me faire du mal.
    J’ai une tendance à renverser. Je dois le dresser, le dompter, comme un animal sauvage et féroce qui n’en ferait qu’à sa tête. Mais pour l’instant, c’est lui qui dresse et qui dompte en écrasant.

    Parce que je suis furieuse. Je suis furieuse qu’Oswald ne m’entende pas. Qu’il n’ait pas écouté ce que je lui disais. Je n’ai pas besoin de sa considération, ni de sa pitié. Je n’ai pas besoin de ses manières. J’ai besoin de sa force et de son efficacité, de son attention, de sa puissance. J’ai besoin qu’il se contrôle, qu’il comprenne ce que je mets en jeu. Si je me permets de faire tout ça pour lui, de faire un détour sur ma route pour prendre soin de ses maux, il faut qu’il mette de côté son absurde honneur et ses manières...

    Entre nous, il ne devrait pas y avoir de ça.  

    Pourquoi ? Parce que je suis une fille ? Parce que je suis faible ? Parce que Double Face s’est découvert une conscience ?! Oh allez ! Laisse-moi rigoler ! Tu es capable de faire ce que tu ne dois surtout pas faire, mais quand on te demande quelque chose, il n’y a plus personne, hein ! Si je t’ai amené Oswald, c’est parce que j’ai besoin d’un homme avec des convictions, qui a besoin et envie de progresser…

    Alors quoi, Jenkins ? Je vais pour te confier une partie de moi, et c’est comme ça que tu en prends soin ? Je te demande de te donner comme je me donne, et c’est ça que j’ai ? Je le lâche violemment, le repousse et m’écarte de lui avec la mine clairement fâchée. Je rebrousse chemin jusqu’à notre campement, ou ce qui y ressemble, et remballe les affaires de mon coéquipier avec un entrain marqué. Je les fourre toutes dans son sac à dos, et lui renvoie à la figure dès que c’est fini. Je prends la peine de remplir sa gourde et de la lui balancer avec nonchalance.

    Si tu t’arrêtes à l’entrainement, tu ferais mieux de rebrousser chemin. Et d’arrêter de me faire perdre mon temps.

    Je m’assois à mon point d’eau, sort de quoi manger, prends même la peine de m’attacher les cheveux en un chignon haut. Et sans même lui jeter un regard, je lui lance à la figure :

    Je n’ai pas besoin d’un perdant couplé d’un défaitiste avec moi.


Dernière édition par Lilou B. Jacob le Mer 26 Juin 2013 - 19:59, édité 1 fois
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-M…Mais…Lilou…

Bien sûr. Rien de mieux à dire, rien de mieux à répondre à la mécanicienne enflammée qui me lance par la tête toutes mes affaires. J'ai fauté cette fois. Comme quoi, même lorsqu'on cherche à ne faire que le bien, on peut causer du mal. Je l'ai blessé dans son orgueil, comme quoi, pour elle, mieux valait une baffe qu'une insulte. Mais d'insulte je n'ai jamais voulu faire preuve!

Je ne peux pas Lilou… Non pas parce que tu es une fille. Non pas parce que tu es faible! Et Dieu sait que tu es loin de l'être! Ni toute ces choses! Je ne peux simplement pas… parce que… parce que…

On ne m'a jamais appris à extérioriser mes sentiments, à parler de moi-même, à gérer mes émotions. Toute ces choses, je les ai peut-être connu il a fort longtemps. Mais mes années à l'asile ont entrepris de me déshumaniser jusqu'à la moelle. Il n'a longtemps été rien de ces choses que j'apprivoise aujourd'hui et que l'on appelle couramment "émotions". Comment comprendre ce qui m'arrive? Je ne peux pas, simplement pas. Frapper une amie, c'est impossible, idiot, ridicule. Les mots me manquent pour décrire cette action.

Pourquoi blesser quelqu'un que l'on cherche à chérir? À protéger? C'est illogique!
…Rebrousser chemin. Ne pas lui faire perdre de temps. Je tombe à genoux alors qu'elle me fait dos. Je ne sais pas trop quoi faire, comment me faire pardonner, comment essuyer un tel échec. Pourrais réellement me résoudre à la frapper? À commettre à nouveau le mal que je cherche désormais à éradiquer.

Un vent chaud souffle entre les rochers, fait frémir mes cheveux gazonnés et poussiéreux. Est-ce de la tristesse que je ressens? ou de l'impuissance?  Je n'en sais rien. Je sais seulement que ce n'est ni une question d'honneur ou de machisme. C'est autre chose, quelque chose de plus profond que je ne comprend pas. J'ai mal au ventre lorsque je la regarde piteusement faire comme si j'étais déjà loin. Je serre les jointures, tente presque de me lever et de l'approcher. Non. Jamais je ne pourrai lui faire de mal, c'est impensable.

Et jamais je ne pourrai maîtriser le haki si je dois obligatoirement passer par là. Juste à détailler la beauté de la rouquine, toute mes convictions, ma volonté et mon caractère fondent comme neige sous le chaud soleil d'Alabasta.

Désolé Lilou, jamais je ne pourrai te faire de mal. Tu auras beau me frapper, me traiter de tous les noms, jamais ô grand jamais je ne te ferai de mal. Et sans bruit, je me lève… et emporte mes affaires vers le désert…

***

Une ombre dans l'ombre. Un éclat d'obscurité dans les ténèbres, une lune écliptique en plein jour.

Au fond, non, aux tréfonds de ton esprit je me terre. Et terré bien profondément dans mon entre, de retour d'une vile guerre contre ta volonté, j'attend le nouveau moment où tu failliras. Le moment où à nouveau tu te remettras ultimement en question. Oh oui, tu te remettras un jour en question, mon cher ami. Car tu es instable, tu l'as toujours été, et toujours tu le seras. Car tu es ainsi, je suis là pour exploiter à jamais cette faille dans ta personnalité. Pour faire de toi le monstre que tu cherches à fuir.

Oh? Que vois-je?

Déjà? Non! Impossible!

Cette idiote de rouquine est visiblement capable de détruire ce qu'elle avait réussi à bâtir en toi. Ce mur indéfectible de volonté qu'elle t'a fait ériger, me bloquant l'accès à ton esprit. Mais il semble qu'elle le jette au sol par elle-même, qu'elle en ébranle les fondations au point de me permettre de nouveau de m'y infiltrer.

Je suis libre. Je suis fort.

Nous sommes fort.

Il ne nous faut plus que châtier, faire payer. Montrer à cette ordure de mécanicienne que le haki est à portée, que notre puissance est infinie. Plus jamais nous ne serons désunis, plus jamais je ne serai refluer par toi. Nous ne pouvons vivre l'un sans l'autre.

Nuée de ténèbres et de froid.
Conquête du mal sur la tristesse.
Double Face.


***

Lilou n'a pas le temps de terminer son repas qu'un bruit de pas se rapprochant la dérange. Oswald est revenue? Près à y mettre du sien?

Elle tourne la tête, toujours assise, son goûté en main. Elle ne peut que sursauter lorsqu'elle voit qui lui fait face. C'est noir, complètement, comme sur Drum. Torse nu, animé d'un souffle rauque et d'un regard vide de toute humanité. La haine et la puissance que la chose dégage sont tellement puissantes que l'air alentour en grésille. Ses doigts sont constamment en mouvement, comme s'ils tentaient inlassablement de broyer quelque chose d'imperceptible.

Double Face est là. Aberration concentrée de violence et de colère, il se dresse comme le monstre qu'il est.

Meurtrier sans jugement ni amour.

-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!!

Le cri inhumain fait écho dans le désert et balaie les landes mortes sans que personnes sauf Lilou ne puisse le capter. L'atmosphère tout à l'heure étouffante devient soudainement froide et effrayante. Un frisson semble même saisir les rocs inébranlables.
La seconde plus tard, un poing plus puissant que celui d'un géant s'abat sur le front de la rouquine.

Jamais elle n'aurait pu s'attendre à coup aussi puissant.

L'explosion aqueuse suivant son contact avec l'eau est colossale. Des gerbes d'eau et d'écumes se vident de l'étant tandis que des gouttelettes par million retombent partout autour dans une pluie annonciatrice du combat à venir.

Ce n'est plus Oswald qui est là, mais il semble certes, près à continuer l'entraînement.  
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    Gnh.

    Je contiens, j’amortis comme je le peux. Je limite les dégâts avec les moyens du bord. Mais vient un moment ou la puissance m’oblige à décoller du sol, et il ne me reste que mon corps pour me protéger. Le coup me propulse en arrière, je ricoche sur la surface avant de plonger totalement. L’eau pénètre violemment mes poumons et m’empêche de crier. Dans la précipitation, je me relève pour chercher de l’air, recrache le liquide qui m’irrite à vif. Le sang teinte les gouttes qui retombent. Je suis imbibée, de la tête au pied, prise au dépourvu par cette volonté mortifère. La soif de mort, de vengeance, de violence, émane par tous les pores de sa peau noircie. Ce n’est plus Oswald qui me fait face et qui est avide de mon sang. C’est l’autre lui. Son passager noir.

    Je me relève en titubant, de l’eau jusqu’aux genoux. Je me relève et manque de tomber à cause de la douleur. La chute a été mauvaise, comme les contorsions. Deux côtes se sont sans doute fêlées, au mieux. Brisées, au pire. Le reste est heureusement sauf. Un long soupir m’échappe tandis que je rabats une mèche de cheveux vers l’arrière. Ma vue se trouble malgré moi, et j’éponge mon visage avec mon T-shirt trempé. La chaleur étouffante a laissé place à une tension palpable qui me gèle sur place. Une odeur funeste traîne dans l’air, un frisson remonte mon échine, mais sans m’inquiéter plus, je refais face à ce monstre inhumain qui se tient devant moi avec la ferme intention de me tuer.

    Hin…

    Je n’ai pas de beau discours, je n’ai pas de belles paroles, encore moins de mauvaises reproches à lui envoyer à la figure. Aucun mot ne me vient, parce qu’il n’y a rien à dire. Nous outrepassons l’entrainement basique et sans envergure, et cette libération, cette prise de contrôle inexplicable donne un relief nouveau à cette rencontre. Mes précédentes paroles ont abattu un mur qu’Oswald avait érigé seul. Elles ont percé la défense, détruits les piliers, libérer le monstre à l’intérieur qui n’attend maintenant qu’après ma perte. Un sourire inquiétant perce mon visage. Cette confiance outrancière qui émane de moi vient de nulle part. Bee n’est pas là pour me protéger. Je n’ai pas d’armure ou me cacher, je n’ai pas d’arme à ma portée. Ma seule défense est mon corps à nu, déjà éreinté par la journée. Et je dois lui faire face, pas seulement parce que c’est le jeu, mais parce que l’enjeu est grand.

    On parle de vie, non ?

    La réponse ne tarde pas à m'arriver en pleine face, lorsqu’il se projette vers moi à une vitesse folle. J’évite en me jetant sur le côté, avec l’amère impression que les rôles s’inversent. Oswald… Ou Dark… mène la danse avec ses rythmes saccadés et ses éclats de rires venus des enfers. Ses coups sont d’une violence sans pareil, à en faire vaciller ma défense durement acquise. Mon haki se fend, se remet. Il part pour revenir de plus belle. Se concentre sur ces points d’impacts pour dissiper le plus gros. Les chocs parcourent mes bras, mes jambes, mes flans. Je soutiens quand même malgré cette colère palpable qui le ronge. J'attrape du sable et lui flanque dans les yeux pour me permettre une pause et de reprendre mon souffle. Pendant qu'il hurle en m'insultant de beaux noms d'oiseaux, j'appuie sur mes côtes pour vérifier qu'elles tiendront.

    Je ne sais pas ce que j’ai dit pour le mettre dans un état pareil. Les défenses d’Oswald étaient-elles si fragiles ? Je ne comprends pas. Pas tout. Comment peut-il vouloir reprendre le contrôle sur Dark s’il n’est pas fichu de l’isoler et de colmater les brèches ? Et puis, merde ! Qui a le haki ? Oswald ou Dark ?! M’abaissant pour éviter un énième coup, j’envoie mon poing épouser son genou et le dévier de son axe. L’os craque sans se briser, mais déstabilise Double Face le temps que je reprenne mes esprits.

    Je me redresse, furieuse, et le regarde se relever lentement en grognant toujours. Une ouverture se présente, je m’y immisce. Je renvoie les deux bras d’Oswald vers l’arrière manquant de lui faire perdre l’équilibre à nouveau, mon poing s’écrase en plein dans son diaphragme, lui coupant le souffle et le renvoyer épouser le sable, quelques mètres plus loin. Je ne peux pas lui laisser de répits. Ça serait comme signer ma propre mort. D’un bond, j’atterris au-dessus de lui et envoie un coup de poing chargé au haki qui l’enfonce dans le sol et créé un cratère autour de lui. Le sol asséché se fissure lentement, soulevant au passage des gerbes de poussière qui s’estompent progressivement. J’agrippe Dark par le col de son vêtement et lui assène un autre coup de poing en plein visage pour tâcher de l’assommer, ou tout du moins, le sonner.

    C’est bon ?! T’es calmé là ?!

    La peur me quitte brièvement. Je reprends confiance parce que je domine mieux la situation. Mais soudainement, un bruit sinistre attire mon attention, et sans comprendre pourquoi, ma jambe est aspirée dans le sol. D’abord comme si le sable me dévorait, ensuite en me retrouvant aspiré par un trou qui se forme progressivement juste à côté de nous. Je me rattrape à Oswald comme je peux en manquant de perdre l’équilibre. Le trou craquèle et s’agrandit, m’embarquant au passage. Toujours accrochée au corps d’Oswald (ou Dark ?) qui par chance a plus de prise que moi, je penche la tête pour ne voir qu’un noir saisissant qui ne me permet pas de deviner la profondeur de la grotte souterraine. Je respire du sable et manque de m’étouffer, j’en profite pour enfoncer mes ongles dans la peau noirâtre de mon coéquipier/ennemi lorsque je me sens glisser :

    Ne me lâche pas !

    Mh… Si c’est à Dark que j’ai à faire, ça lui donnera des idées…

    Et merde.
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Tuer, tuer, tuer. Elle est coriace, mais ce n'est pas un simple coup qui fera tomber Double Face, non. Il est près à se relever, à ne jamais laisser la victoire à son adversaire, à répandre la mort comme jamais. À se venger de la liberté dont on l'a, pourtant brièvement, privé.

Plus ou moins assommé, sonné par les frappes véhémentes de Lilou, Double Face titube mollement lorsque la mécanicienne lui fait subir une nouvelle douleur lancinante aux épaules. Un coup d'œil rapide de la bête lui permet d'aviser les ongles dans sa chair. Sa proie s'est elle-même entravée à son corps. Sa proie est sous son joug. Sa proie… sombre dans un gouffre soudainement apparu?  Son réflexe premier est de crocheter un rocher assez près pour y enfoncer ses doigts devenus lames sous les effets de son fruit. Son second réflexe est de croiser le regard surpris de la rouquine dont les pieds pendent dans le vide.

Ce serait si simple, si simple de lui enfoncer un bras-lame au travers du ventre. Si simple de faire s'écouler la vie par une profonde entaille. En fait, pourquoi ne le ferait-il pas? Pourquoi ne se débarrasserait-il pas de ce fardeau? De cette engeance nuisible ne lui permettant pas de vivre pleinement à travers Oswald? Son regard avide sonde la jeune femme alors qu'un froid caractéristique envahi un bras sombre gagnant en reflets métalliques. Un léger élan, rien de bien puissant, de bien violent, juste assez pour s'assurer que la lame morde la chair de la rouquine au point de créer une blessure mortelle. Juste sous la cage thoracique… oui… remonter jusqu'à sa poitrine et en éviscérer le cœur, d'un coup sec et vicieux…


-Ne me lâche pas!

Ne pas… la lâcher? L'aider à ne pas rejoindre le fond de cette abysse? Pourquoi devrait-il…? Il se paralyse. La voix ferme, mais douce et féminine sonne comme un clairon dans son esprit embué par la colère. La nuée ombrageuse violent la raison d'Oswald son dissipées momentanément par ce cri quémandant de l'aide. Un appui. Un ami.

-Aaargh…

Grognement. Les deux cercles glauques du monstre se plissent dans un effort à la fois physique et psychologique. Son bras ne veut plus bouger, ne peut plus pénétrer la chair de Lilou. Son esprit est tiraillé par une chamaillerie excessive. Il veut la tuer, mais il veut aussi la sauver. Le monde autour de lui n'est plus rien. Au diable l'oasis, au diable le désert, au diable la chaleur et le soleil de plomb. Plus rien n'existe, il est seul, seul face à lui-même. Enchevêtré dans un dilemme qu'il ne se sent plus capable de gérer.

Il doit la tuer.

Non.

Il faut la sauver.

Un sillon carmin se trace sur l'épiderme noir du monstre, elle commence à lâcher prise. Elle va bientôt perdre tout appui et sombrer dans le gouffre. C'est inacceptable! Non! C'est très bien! Qu'elle meurt!

S'il n'était pas à la fois accroché à un rocher et à la fois sur le point d'assassiner Lilou, Double Face se saisirait la tête à deux mains. Il… Il est déchiré, Oswald est là, quelque part, veillant sur la mécanicienne qui devrait être morte, à l'heure qu'il est. Le faisceau d'espoir envoyé par la requête de la rouquine a dispersé la volonté imposée de Dark. Il n'est plus maître de cet esprit torturé, Oswald a réussi à s'immiscer dans une lutte pour le contrôle de l'endroit. Ce n'est plus un simple entraînement au haki, c'est une guerre acharnée entre deux volontés acharnées.

 
-Aaarg…. L…Lilou…

À travers la voix caverneuse et rauque, on perçoit une teinte plus douce, moins démonique. Une seconde voix qui laisse entendre le timbre d'un appel de détresse. D'un besoin immédiat de secours.

Et soudain, brisant enfin la paralysie du long moment où Lilou est accrochée au corps de Double Face, celle-ci perd complètement prise et est projetée dans la sombre abysse… Mais est rattrapée un instant plus tard par Oswald qui la serre contre lui à deux bras.
Se fondant dans les ténèbres, les deux corps serrés l'un contre l'autre quittent la chaude lumière du désert pour un monde de froid et de noirceur…


***

-Je te déteste.

"Dit pas de telle chose! Tu peux pas m'détester!"

-Oui je l'peux! Tu as voulu tuer Lilou! Tu as voulu tuer… le… ma…

"Tu ne sais pas l'exprimer, hein. Tu ne sais pas comment l'apprivoiser, hein. Ce sentiment."

-Je…Je…

"Tu ne l'as jamais connu, ou du moins, tu l'as oublié. Tu ne peux pas simplement t'en croire détenteur parce qu'enfin on s'intéresse à toi. Laisse tomber cette idiote, elle ne fait que nous séparer, toi et moi."

-Je n'ai pas besoin de toi! Et peu importe ce que tu peux me faire croire, je tiens à Lilou!

"Tu ne tiens à elle que parce qu'elle a la capacité de me tenir à l'écart! Tu es un traître envers toi-même! Un hypocrite envers elle!"

-Non… et je te le prouverai.

"Ah bon? Et comment?"

-En la protégeant de toi, du monde, de son Il à elle.

"Héhé, et comment tu comptes t'y prendre?"

-En te maîtrisant, toi, et en utilisant mes pouvoirs…

"Hahahaha! J't'aime bien Os'. Alors vas y, utilise-les, ces pouvoirs!"

***

J'ouvre les yeux, difficilement. J'ai mal à la tête, ma bouche goûte le sang, mes articulations souffrent. Les coups de Lilou ont laissés une belle trace. Péniblement, je relève la tête et soupire en voyant que Lilou est toujours dans mes bras, rasséréné. Nous sommes au beau milieu d'un cratère fumant, creusé de façon circulaire par un impact que je reconnais.

Mon haki s'est éveillé lors de la chute, voilà pourquoi le choc a été moindre. Soudain, un mouvement sur mon torse, Lilou lève les yeux vers moi, mes capacités de vision dans le noir me permettent de le détecter clairement. Réalisant soudainement que je la tiens toujours contre moi, j'écarte les bras, gêné.

-Euh…désolé, je n'voulais pas.

S'excuser, c'est bien la seule chose à faire. Par réflexe, je fais mine de reculer et m'éloigne légèrement de Lilou, honteux. C'est bien moi, ça, tenter de tuer une amie sous une forme bestiale, monstrueuse. Je ne maîtrise pas totalement Dark, et même ma discussion sur le Léviathan avec la rouquine n'a pas sut complètement le calmer. En regardant les blessures de Lilou, je ne peux m'empêcher de fermer les yeux de douleur. Comment ai-je pu? Déboussolé par mes propres actions, je frappe le sol du poing, frustré par mon attitude stupide.

-J'suis un connard…

Néanmoins, il semble que mon haki se soit éveillé. Trop de mal pour peu de bien, voilà le prix de cette découverte. Malgré cela, je crois comprendre quelle volonté est nécessaire à l'activation de cette capacité en moi. Quel moteur me permet de l'utiliser.
Protéger ceux qui me sont chers.

Certes, c'est jusqu'à maintenant la façon avec laquelle j'ai cru utiliser ce pouvoir. Mais une zone d'ombre obscurcit toujours certains points de la maîtrise. Dark serait-il le vrai détenteur de ce pouvoir? Utiliserait-il la colère pour générer le haki? Trop de questions pour l'instant sans réponses me montant à la tête.

Avec anxiété, je regarde vers le haut pur voir le trou d'où émane la lumière du jour. Il est haut, difficile sera le moyen d'y monter. Me relevant j'esquive le regard de Lilou et hésite à lui adresser la parole, j'ai vraiment gaffé, faut dire.

-T…Tu… Ça va?
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    Si ça va…

    J’ai du mal à reprendre mon souffle et à me remettre sur mes jambes. Mais pire encore, mon épaule me lance à m’empêcher de me relever. Je pousse un long soupir et tente de bouger mon bras, mais la douleur me cloue sur place. Je canalise, ne faisant qu’une grimace significative en ramenant ma main à l’aide de mon autre main pour la placer contre mon buste. Le mouvement me tire une nouvelle grimace : mes côtes sont un peu plus fragilisées par la chute, néanmoins amortis par Oswald. J’en ai pour quelques semaines de grimaces, mais j’ai l’habitude…

    Je me suis démise l’épaule, tu m’as cassé deux côtes… J’ai l’impression d’avoir des aiguilles qui me grattent le cartilage…

    Le visage d’Oswald se décompose un peu plus au fur et à mesure que j’énumère mes blessures… Je fais un sourire et lui demande de se rapprocher de moi. Il s’éxecute. Je lui demande de placer ses mains de chaque côté de mon coude pour bien tenir mon bras, et m’accroche comme je peux en serrant les dents :

    Aide-moi à la remettre en place. A trois, tu tires un bon coup sur mon bras…
    Lilou, je…
    Ecoute Oswald, c’est soit ça, soit je me sers plus jamais de mon bras. Et entre les deux, c’est à moi de choisir. Alors tu vas me faire le plaisir de me remettre cette épaule dans son axe…
    Bon… Prête ?

    Je fais un petit signe de tête suivit d’un sourire confiant. Prête ? Jamais. Mais je n’ai pas le choix. Au milieu du désert, une blessure comme ça est un handicape monstrueux, je ne peux pas me permettre d’arriver en morceau à Rain Base. Il me faudra un médecin, mais pour l’instant, je dois profiter de la présence d’Oswald pour me remettre en état. Mes maigres connaissances avec toutes les fractures que j’ai pu accumuler sont suffisantes pour l’instant…

    Un…
    Deux…
    Troi- AAAAAAAAAAH !!!

    Mon cri résonne dans la grotte. Je retire précipitamment mon bras de sa prise et me roule par terre. J’oubliais à quel point ça faisait mal. Mais la douleur est momentanée, réduite tout du moins. Il vaut mieux une douleur vive d’un coup que des sensations insoutenables pendant des heures. J’essaye de trouver des avantages à ma situation : il fait moins chaud. La grotte où nous sommes abrite et conserve sa fraicheur. Une pause dans cet enfer de sable. Je prends une grande respiration, tente de m’apaiser un peu, de retrouver mon calme. Enfin, mon souffle reprend un rythme et calme mon palpitant. Oswald me fixe toujours, l’air inquiet. J’ouvre les yeux pour les poser sur lui, ravalant les larmes de douleur de tantôt qui disparaissent aussitôt.

    Ça va ?...
    A ton avis ?...

    Un peu sèche, je lui fais néanmoins un sourire qui se veut rassurant : ça pourrait être pire, non ? Au moins, nous sommes en vie, et je ne suis pas coincée avec un bras cassé en compagnie de sa double personnalité psychopathe.

    Oui. Ça va… Et toi ? Mh... Passe-moi ta chemise, je dois m’en faire une écharpe pour épargner mon bras.
    Mais je-
    Nt. Ne discute pas.

    Oswald ronchonne mais me passe les restes de son vêtement que je noue avec son aide autour de ma taille. Pendant qu’il l’attache dans mon dos, il ne peut s’empêcher de jeter un coup d’œil à l’endroit où nous sommes. Rongé par l’obscurité, nous devinons ce qui ressemble à des maisons à moitié effondrées. Le plafond est recouvert de roches, humides, elles s’égouttent sur le sable trempée et forme une petite flaque. L’écho des gouttes d’eau nous parvient comme quelque chose d’inquiétant, mais sous notre halo de lumière, nous sommes presque en confiance…

    Ou est-ce qu’on est ?

    Non, la vraie question, c’est « comment est-ce qu’on sort ? ». Prenant le temps de répondre à l’évidence, je remercie Oswald pour son aide et regarde un peu mieux l’endroit. Levant le nez, je me demande comment remonter. Puis, mes yeux parcourent l’endroit sans s’interrompre, cherchant une issue…

    Dans un ancien village du désert. Que le sable et le temps ont engloutis, pour en faire une sorte de grotte. Si c’est assez solide, ça veut dire qu’il y a une sortie quelque part… Et…

    Un bruit sinistre me parvient. Sinistre et gluant. Ou quelque chose comme ça, que je n’arrive pas à définir. Comme un petit son, d’un petit mouvement, s’immisçant entre nous. Je me tourne, sur le qui-vive, avisant Oswald pour qu’il se mette lui aussi en garde :

    Tu as entendu ça ?

    Oswald fronce les sourcils, me dit que non. Je pousse un long soupir et relève les yeux vers le plafond, par là ou nous sommes rentrés.

    Mh… Je préfère qu’on ne reste pas trop longtemps ici, le mieux serait de sortir par là pour récupérer nos affaires et…

    Et devant moi, une ombre immense s’élève, se dessine, grâce à la lumière du dehors. Une carapace reluit dans l’obscurité, en même temps que deux petits yeux brillants, braqués sur nous. Une lame, ou ce qui ressemble à quelque chose de tranchant, s’éclaire, porter au bout d’une queue en l’air. Je recule, bousculant Oswald et attirant son attention sur la chose qui me fait face en s’approchant toujours. Des claquements se font entendre, lugubres, comme des pinces prêtes à nous arracher tous les membres du corps. Je déglutis péniblement, et avec tout mon courage, me planque derrière mon compagnon en observant par-dessus son épaule. Un scorpion. Voilà ce que c’est. Un scorpion de quelques dix mètres qui nous menace de sa queue, de laquelle tombe un liquide verdâtre. A ne pas toucher. Sous aucun prétexte…

    Je déteste Alabasta.

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Allez hop!

-Laisse-moi faire Lilou, ne te blesse pas plus qu'il ne le faut.

-Nt, te mets pas à jouer les machos, ça te va très mal.

-Et au héros, j'ai l'droit?

J'n'attends pas la réponse, je m'élance plutôt directement vers le mastodonte à la course. Bien sûr, j'vais le poutrer, et on sortira d'ici en sécurité. C'est ça, jouer au héros, et je n'aurai aucun mal à le faire pour une Lilou m'ayant partiellement pardonné.

"Ah ouais, bastonner du scorpion géant, rien de mieux."

-Tu l'as dit, Dark.

Midnight….

En pleine course, je contourne une large stalagmite puis freine brusquement. Mes bottes cramponnées ne mordent que partiellement le sable mouillé et je glisse sur quelques mètres, le poing brandis derrière mon épaule. La tension dans les muscles de mon bras est difficilement supportable, la force que j'y accumule en quelques secondes promet d'être terrible. Puis c'est l'explosion, la décharge de force en mon seul poing. En un instant, je me propulse vers la silhouette caparaçonnée du monstre, à une telle vitesse et une telle vigueur que le sol sous mes pieds en explose dans un violent nuage de poussière.

Blast!

Je gagne les airs avec la rapidité d'un boulet de canon. Mes jointures, quant à elles, s'embrasent de par leur friction avec l'air alors que je frappe directement entre les deux globes oculaires du scorpion qui tente en vain de happer de ses pinces. Dans la pénombre, une vague de vives langues de feu enveloppant mon avant-bras s'écrase dans un claquement sonore sur la carapace de l'insecte gigantesque qui en est projeté vers l'arrière.

Mastodonte, peut-être. Mais broutille pour Double Face.

Un nuage de pierre brisée et de poussière s'envolant accueille le douloureux atterrissage du monstre qui cesse de donner signe de vie. Retombant au sol sur mes deux pieds, je secoue vivement ma main, comme pour en chasser la douleur.

-Raaah! Elle était dure, sa carapace! J'en ai encore mal!

-Joli, il ne nous reste qu'à remonter. me dit Lilou en se rapprochant.

-D'accord, je crois que cet entraînement a un peu trop duré.

-Euh, Oswald?

"Ouais ça va, Rouquine, on connait le cliché. Le gros-pas-beau-à-pinces est probablement d'retour direct derrière nous. Pas b'soin de jouer dans l'surfait."

Et comme de fait, je n'ai presque pas le temps de me retourner que déjà l'insecte à bout de nerfs frappe avec hargne de ses deux pinces dans le but de me réduire à l'état de bouillie.

Blade Mode 1

En aussi peu de temps qu'il ne m'en faut pour placer mes bras en croix et bloquer la première pince, mes bras s'effilent et s'aiguisent sous l'effet de mon fruit du démon. Le froid typique de l'activation de ce dernier vient figer mes muscles dans une dureté digne d'un acier forgé par un maître. Lorsque vient l'impact, j'ai l'impression que l'on laisse tomber sur moi plus d'une tonne de violence et de colère concentrée dans un exosquelette fait pour tuer. Lorsque le second appendice hérissé de piquants frappe, je m'enfonce dans le sable jusqu'aux chevilles sans pouvoir me retenir.

À peine ai-je le temps de me remettre de l'assaut qu'un énorme dard se met à planer au dessus de ma tête.

-Ah… merde. Osé-je répondre calmement au moment où je dévie in-extremis la puissante aiguille reliée à la queue de la créature.

Celle-ci se plante généreusement dans le sol, trop profondément pour être aisément ressortit. Entravé par sa propre bévue, le scorpion tente tant bien que mal d'extirper son appendice meurtrier du sable, sans succès, pour l'instant.

"Coupe lui la queue! Que ça saigne bien goulument! "

Et d'un élan de mon bras droit, je frappe de toute mes forces du tranchant de mon avant-bras qui… ricoche piteusement sur la lourde carapace du scorpion?

-Que…?

À peine ai-je le temps de m'interroger qu'une des pinces de la vermine format XXL me frappe de dos et m'envoi à toute vitesse détruire les fondations d'une antique maison abandonnée.

Blade Mode 3

Le pouvoir de mon fruit me permet d'absorber une partie du choc, mais néanmoins, je saigne tristement du front.

En fait, décidément, je déteste Alabasta. Mais c'est plutôt ma compagne rouquine qui doit détester de plus belle cette île. Car en fait, il semble s'avérer que "Le Scorpion" était depuis le début "La Scorpion…ne?" et qu'elle tentait de protéger sa pauvre couvée de petits monstres. Petits monstres? Proportionnellement à elle, oui. Car on ne peut point qualifier de "petits" des insectes grands comme deux humains. Et qui plus est, des monstres à la carapace plus dure que le roc.

Non, Lilou doit définitivement haïr d'une haine profonde cette île. En effet, car lorsque j'émerge enfin des débris de l'habitation en ruines, c'est pour ne plus voir que le haut de sa chevelure de flamme… encerclée par la couvée entière de la mère scorpion, assistant au massacre en retrait.

"Diantre, elle est bien c't'île, non?"

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    Immondes créatures gluantes, aux petits bruits visqueux.

    S’il y a bien une chose que je déteste par-dessus le melon même, c’est bien les insectes. Peut-être parce que c’est minuscule, perfide, rampant, gluant, volant, sournoisement moche, et qu’ils tirent toujours profit de leur taille pour s’insinuer et vous tuer en douce. L’incarnation de la psychopathie à l’état pure… Mh. J’exagère peut-être, mais je hais vraiment ces bestioles. A côté un monstre des mers me semblerait plus sympathique. Autant, lorsqu’ils font trois centimètres, les scorpions et insectes ne me gênent pas, voire peu, et même si je les exècre profondément, les ignorer m’est plutôt aisé. Mais lorsqu’ils font deux fois ma taille et ont la soudainement envie de me découper en pièce pour me manger ensuite, j’ai plus de mal à être indifférente.
    J’évite de justesse de me faire embrocher, me glissant sous les pattes de ces grosses bestioles qui tournent sur elle-même pour tenter de me trouver. Je cogne comme je peux et brise quelques carapaces à droite à gauche, mais la fatigue de la journée se fait sentir et mes mouvements sont plus lents et moins précis. Mon épaule me fait toujours souffrir et sans parler de mes côtes, je suis dans une sacrée galère. Evitant un coup de pince d’une roulade plutôt bien amenée, je m’extirpe partiellement de mon mauvais pas en m’accrochant sous le ventre d’un des scorpions.

    Dans la grotte, le claquement des pinces résonnent contre les parois, rythmant le combat endiablé entre la mère et mon coéquipier d’infortune. Alors que je reprends mon souffle, ma monture s’énerve en tournant sur elle-même, sentant ma présence sans la trouver. Ses claquements et bruissements attirent la curiosité de ses sœurs qui cherchent avec elles. Je me pense à l’abri, mais ce n’est que momentané, car lorsque je tourne les têtes pour comprendre ce qui m’arrive, les yeux ronds et globuleux d’une des bestioles me fixent. J’ai à peine le temps de lâcher prise qu’un dard puissant vient transpercer la carapace de ma monture, et un jet de poison se répand à travers elle, m’aspergeant la peau au passage. Je roule, me glissant entre les pattes des autres, tentant toujours de m’épargner des douleurs inutiles. Mais le venin sur mon bras commence doucement à me bruler la peau,  et les grains de sables dans la blessure qui prend doucement forme ne font rien pour me soulager…

    J’étouffe un cri en esquivant un coup de patte qui aurait pu me décapiter purement et simplement, rampant à terre en cherchant une solution. En tâtonnant à ma ceinture, rien ne me vient en tête, et quand bien même je me force, je n’arrive pas à me sortir de la tête cette maudite brulure qui accapare toute mon attention. Et puis, comment on vient à bout d’une horde de scorpion ? Comment ?! En les poussant à s’entretuer ? Oui, et alors ? Comment on fait ça, aussi ? Je suis épuisée, et je n’ai aucune envie de détruire leurs carapaces les uns après les autres. Déjà parce qu’ils ne viennent pas un à un mais tous en même temps pour me mettre sur la tronche et ensuite parce que seul leurs queues semblent assez habiles pour… pour…

    RECULE !

    Oswald, sans venir à bout de son adversaire, se rue dans ma direction et découpe deux trois pattes en fonçant dans le tas. Il s’en extirpe en quelques minutes, tandis que je m’attaque directement à l’un des scorpions, m’accrochant à sa queue et tirant dessus. Dans un acte de défense, l’animal rejette des quantités de venin à terre, avant de réussir à me balancer vers Oswald. Loin d’être doués d’une intelligence comme la mienne (sans me vanter, gngn), ils tentent une traversée vers nous, passant dans le venin sur le sable. Je me relève dans la précipitation et sors d’une de mes sacoches un chalumeau miniature que je sacrifie sans regret :

    INGENIEUR STYLE : FIRE TRAP !

    Le venin s’enflamme comme de l’essence et dégage une odeur sucrée. Les flammes, tirant sur le bleu, rongent les quelques bestioles prises aux pièges. Les autres se rétractent et s’affolent, consumées par la colère. Je choppe Oswald par le bras et tire un bon coup : tant pis pour les affaires, il nous faut une autre sortie !

    Ils préfèreront se suicider que de passer à travers les flammes ! Maintenant, COURS !

    *

    Hé Oswald, tu sais ce que je faisais avant d’entrée dans la marine ? Des sales coups. De très sales coups. Ça m’a donné un côté débrouillard, faut croire que rien n’est perdu. Et ici, à Alabasta, je laisse ma veste de marine au placard pour reprendre celle de civile intrépide.

    Je me pose dans le sable encore chaud alors que la nuit est tombée sur le désert. L’atmosphère refroidie me fait frissonner. Nous avons mis tellement de temps à trouver une sortie que les heures ont filés et nous avançons en tâtonnant, incertains, essayant de retrouver la route vers nos sacs et notre source d’eau. Mais la fatigue me gagne, et m’étendant sur les grains en tentant de me réchauffer, je m’adresse à mon coéquipier qui se permet une pause également...

    Si je te dis ça, c’est qu’à partir du moment où je te mets dans le secret, tu peux être compromis. C’est à toi de voir ce que tu veux. Et avant que tu ne dises « non », si tu comptes dire « non », je préfère ajouter que j’ai un gros poisson au bout de ma ligne, et que j’ai bien l’intention de le sortir de la marre du monde.

    Regardant le paysage étrangement calme, simplement éclairé par la lune pleine, j’ose un sourire vers Oswald :

    Charles Badwin, ça te dit quelque chose ?

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Un sourire. Une promesse silencieuse. Un regard passionné, dévoué. Une main se saisissant d'une autre.

Silence.

Voûte étoilée,
Doute étiolé,
Goutte de bonheur,
Nouvelle ferveur.


Partout, jusqu'au bout du monde je te suivrai, car en ta personne j'ai su découvrir une chose que jamais je n'aurais cru à nouveau comprendre. L'amour. Je te protégerai de tout. Du mal de ce monde. De la haine de ceux l'habitant. C'est à ça que servira cette force, cette volonté. C'est à ça que je dévouerai mon haki.

-…Qu'est-ce qu'on attend?...

Murmure, accolade retenue. Deux silhouette foulent à nouveau le désert d'Alabasta.
Vers un nouveau jour. Un nouvel horizon. Une nouvelle aventure.
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