Rappel du premier message :
que...
hein
que...
hein
Dernière édition par Tahar Tahgel le Ven 5 Juil 2013 - 10:06, édité 1 fois
NON !
Peu importe mon cri, déjà, les murs se referment sur moi. Me laissant seule, là, dans ce nouvel enfer. Pourquoi ?! Bordel ! Je pouvais enfin être de nouveau utile ! J’aurai pu aider tout le monde ! Merde ! Fait chier !
Je ne veux pas être de nouveau seule ! Pas encore !
Je REFUSE !
Alors, dans un élan désespéré, je gratte cette pierre chaude. Si chaude, comme le sol, comme l’air. Les efforts dans cet endroit m’épuisent, mais je continue. Je suis guidée par cette peur de la solitude, cette rage d’être inutile, une fois de plus.
Je ne veux pas !
JE NE VEUX PAS !
Alors j’accroche mes ongles à la jointure d’une pierre, et je tire. De toute mes pauvres forces. Si pauvres… Pourquoi ne suis-je pas plus fortes ? Je suis un dragon, oui ou merde ?! Alors pourquoi ?! Pourquoi, mon corps, tu ne te retransformes pas !? Tu peux le faire ! Je le sais ! J’ignore juste comment… Mais toi, tu le sais hein ?! Alors fais-le ! Transforme-toi !
TRANSFORME-TOI !
Et soudain, je bascule en arrière. Ma prise a cédé sous ma force. Mais je ne tombe pas. Non, quelque chose dans mon dos m’a permis de rester sur mes pieds. Quelque chose de long et écailleux, partant du bas de ma colonne vertébrale. Intriguée, je regarde. D’abord mes mains, qui sont devant moi : des écailles rouges les recouvrent et des griffes terminent mes doigts. Mes pieds ont plus changé, eux aussi, mes orteils se sont allongés, mon corps ne repose que sur eux. Et dans mon dos, il y a cette queue, très longue, qui me maintien en équilibre pour le moment. Finalement, je me suis transformée, même si ce n’est que partiel, c’est suffisant. Avec ces griffes, je vais pouvoir creuser cette pierre... Avec ces griffes…
Grrrrr
Hm ?
…
Oh merde.
Dans mon dos, une demi-douzaine de chimères viennent de débarquer, la bave aux lèvres et prêtes à charger. Et chargeant. J’ai juste le temps de sauter, de rouler sur ce sol aussi flamboyant que mes cheveux et mes écailles. Mais bien vite, ces abjectes créatures réitèrent leur action. Je ne peux fuir éternellement, si je veux vivre, je dois me battre. Et ce nouveau corps me le permet. Ces griffes sont aussi affutée qu’une lame. Ces pattes sont musclées et agiles. Alors oui, je dois attaquer. Pour ma survie. Pour prouver au monde que j’ai encore la force d’avancer. Pour me prouver que je peux continuer.
Oui, prouve-le.
Je charge mes assaillants. Sautant sur le dos du premier, je le lacère et dans son hurlement de douleur je me propulse vers un second, attrapant le cou de lynx d’une main pour ouvrir sa gorge de l’autre. Celui-ci ne crie pas, il n’en a pas le temps. Et alors que je m’apprête à aller sur un troisième, il m’esquive et s’éloigne de moi. Et bien vite, je remarque que je suis encerclée : devant moi, trois des chimères sont intactes, derrières il y a celle que j’ai lacéré et une autre qui l’a rejointe. Et sur les côtés, ces murs infranchissables.
Le temps a l’air stoppé. Rien ne se passe. Et soudain, un grognement, puis un autre. Les chimères se causent entre elles… S’organisent. C’est bizarre. Elles ont toutes l’air de protester. Et soudain, je vois celles qui me font face tourner leurs têtes de loup, de gnou et de varan vers une petite boule de plumes et de poils blanche, posée sur le dos du varan/… truc, je sais pas trop…Bizarrement, et je ne comprends vraiment pas pourquoi, mais ça a l’air d’être lui le chef de meute. Alors que je le regarde, je le vois qui, d’un coup, incline une oreille et c’est à ce moment là que les bêtes dans mon dos se ruent sur moi.
- Spoiler:
Je me suis laissée distraire par ce chouette lapin et me voici maintenant entre les pattes des trois autres molosses. D’instinct, j’enfonce mes griffes dans le ventre de l’une d’elles et me propulse plus loin. Mais malgré la rapidité de ce geste, la longueur de mon nouveau corps me fait défaut et ma queue se retrouve entre des mâchoires de loup qui me tirent en arrière. Mais je m’accroche, je refuse de me rendre, j’essaye d’avancer. Et pendant ce temps d’immobilité, mes assaillants reviennent. Plus affamés et énervés que jamais. Ils me griffent, me mordent, m’écrasent.
J’ai mal, si mal.
Tellement…
Laissez-moi…Je ne veux pas…
Laissez-moi…LAISSEZ-MOI VIVRE !
Ma détermination reprend le dessus. Mes mains bougent et fendent l’air, et fendent les créatures. Celles-ci s’écartent. Je me relève. Et je saute. Et je tue. Une par une, je les atteints grâce à cette frénésie qui m’anime. Grâce à ce désir de vivre que je croyais perdue. Oui, je veux vivre. Je veux voir ce monde et continuer mon voyage. Et ce désir fait tomber mes ennemis jusqu'au dernier. Même le lapin volant y est passé. Il a voulu s’envolé, moi j’ai grimpé sur le mur, enfonçant mes griffes dans la pierre et j’ai sauté.
Me revoilà seule dans ce couloir que j’ai à peine entamé. Ce que je dois faire ? Avancer. Bien sur, je pourrais creuser. Mais déjà, j’entends mes futurs adversaires qui arrivent. Ils ne me laisseront pas tranquille… Non. Alors j’avance, prête à en découdre.
Je ne flancherai plus.
Un pas.
Je n’ai pas besoin d’en faire plus avant qu’un nouvel imprévu arrive.
Un pas, juste un pauvre petit pas, et déjà le sol tremble. Il tremble si que je suis déséquilibrée. Il tremble si fort qu’il se brise. Sous moi ? Non, juste à coté. Juste dans le couloir voisin. Et ce, jusqu’au mur, qui s’effrite et se brise, un peu.
Je n’ai fait qu’un pas et voilà qu’il y a un trou dans le sol et le mur. Et de ce trou s’échappe de l’air si froid qu’un frisson me parcours même dans cet enfer. Si froid…
L’enfer gelé.
Mais ce trou m’intrigue. Et malgré le froid je regarde. Et je vois. Je vois cette bête de feu qui commence à s’éteindre. Et je le vois, lui. Toujours lui.
Bordel Tahar, mais qu’est ce que tu fous en bas ! La sortie est là haut ! Même moi je le sais !
Ce que je dois faire ? Avancer. Non, ça n’a pas changé. Mais par contre, je veux l’aider. Trop de gens sont déjà mort par ma faute. Trop de personne que j’aimais ou que j’appréciais. Alors non, je ne le laisserai pas en bas. Non, j’agirai, je le sortirai de la comme il m’en a sorti à l’instant. Je vais lui prouver qu’il ne m’a pas sauvée en vain.
Mais… Comment ?
Près de ce trou, je regarde autour de moi. De la où je viens, il y a ces cadavres et ce mur bloquant le passage. Et devant, ce couloir, qui à l’air de tourner non loin.
GROOOOAA
Ah, et il y a eux aussi. Les futurs cadavres.
Un vent glacial plus puissant qu’avant ce lève et me motive à bouger de là où je suis. Je ne t’abandonne pas Tahar, je vais juste voir plus loin. Alors, s’il te plait, ne meurt pas avant que je ne revienne.
*Scouik*
*Scouik*
Je l’ai dit non ? Que je ne me ferai plus avoir par ces bestioles. Alors j’avance dans ce couloir, jusqu’à ce tournant. Et la, devant moi, une véritable forêt de chaînes en fusions cascade depuis le plafond.
Des chaînes…
Tant de chaînes…
Elles pourraient ne faire qu’une… ?
Oui, elles pourraient.
J’en attrape une et tire dessus. C’est chaud, tellement chaud… Je sens de la sueur perler anormalement vite à la surface de ma main. Et malgré tout mes efforts pour déloger cette chaine de son emplacement, elle ne bouge pas. Alors je lâche prise et je réfléchis.
Mes griffes. Elles sont tellement tranchantes… Et si… Si j’arrivais à envoyer une lame d’air avec ? Peut être. Peut être… Je dois essayer.
Face à ma cible, je me concentre. Face à ma cible, je visualise. La voie des lames, je connais. Mais des griffes, c’est nouveau pour moi. Mais j’y crois. Je dois y croire, ça doit marcher. Il le faut !
Je la ressens, cette énergie au bout de mes griffes. Je la ressens alors que mon bras fait cet arc de cercle vers le haut de ces chaînes. Oui. Cet air, aussi chaud soit-il, je le tranche et je l’envoie dans les hauteurs. Et les chaines tombent. Pas toutes, certes. Mais suffisamment. Suffisamment pour être utile. Suffisamment pour l’aider. Pour le sauver.
Au loin, j’entends des bruits peu rassurants. Les chimères qui auraient du m’attaquer couinent de douleur. Serait-ce un membre de notre groupe ? Layr peut être ? Non, il y aurait surement eux des coups de feu. Peut être la blonde ? Ou Kan ? Kan… Je n’arrive toujours pas à croire qu’il ait voulu abandonner Mizu. Si c’est bien lui, il me dira surement d’abandonner Tahar. Non, je ne le ferai pas. Je ne suis pas comme toi Kan… Pff.
Je ramasse mon fardeau et retourne vers ce trou dans le sol. J’ai de longs morceaux de chaînes chauffées à blanc. Il ne reste plus qu’à les assembler. Un jeu d’enfant, pour une forgeronne ! Il me suffit de couper un bout de ce maillon, de faire passer celui-ci dedans, et de ressouder. Le métal étant rouge vif, ce ne devrait pas être trop dur. Et en effet, les deux premières étapes sont simples. Pour la troisième…
*BANG*
En l’absence de marteau, je fais avec mes mains. Et heureusement qu’elles sont écailleuses… Heureusement…
Putain, ça fait un mal de chien !
*BANG*
BORDEL DE MERDE !
*BANG*
…
*BANG*
Les larmes perlant inconsciemment à mes yeux, je m’arrête là. D’un geste de la patte arrière je la pousse, et elle tombe dans cet enfer de froid. De quoi bien la durcir hein. Je fais aussi pendouiller l’autre extrémité dans le froid quelques secondes, histoire que ce soit moins chaud. Puis je l’attache autour de ma taille, et je me positionne.
Mon regard se pose vers la sortie de cet enfer. De la fumée. Une épaisse fumée blanche se dirige vers moi. Nous devons nous dépêcher…
Il doit se dépêcher.TAHAR !