De l’Ingénieur en chef Bennett Jacob, au Conseil des Cinq Etoiles.
Le 5 Janvier 1625, à Drum.
Rapport numéro 3445399A.
Messieurs,
Veuillez trouver ci-joint le rapport détaillé concernant les évènements survenus sur Drum durant la fin d’année 1624 et les agissements des hommes du gouvernement présents sur l’île durant ces dits évènements.
Nous sommes arrivés sur Drum le 30 décembre 1624 après l’appel du Commodore Ayame, mis en difficulté par la présence de révolutionnaires sur l’île. La situation était encore plus alarmante que nous l’envisagions. En réalité, nombre d’hommes étaient tombés durant une bataille sanglante et déséquilibrée, face à une force révolutionnaire excessivement puissante. Le Vice-Amiral Alleyn, menant les troupes jusqu’au pilier pour aider le Roi Marcel à reprendre le commandement de Drum, se retrouva pris au piège et mis en déroute en quelques secondes selon les dires des survivants. D’un instant à l’autre, le valeureux amiral était à terre, pour qu’ensuite, les troupes se fassent purement et simplement décimées.
Le Contre-Amiral Fenyang repris le flambeau avec un handicap certain. Sous-armés, des hommes avec le moral au plus bas, aveugles et presque sourds, nous n’avions pas grand-chose pour remporter la victoire. Même la taupe présente dans les rangs adverses devint étrangement muette, nous laissant sous-informés. Nous avons pris la décision de survoler l’île avec l’aide de mon coéquipier, Bee, pour déterminer les positions des révolutionnaires, possiblement leurs équipements, avec comme optique de voir si la situation méritait le sacrifice d’autres vies ou si nous ne ferions pas mieux de simplement nous retirer. Nous avons pu en conséquence trouver les positions de chacune des troupes révolutionnaires, ainsi que remarquer la présence sur Drum du futur Corsaire Krabb, de l’équipage des Truands, mais aussi, plus tard, de la présence au large du Corsaire Envy.
Au-devant de ces informations, nous avons monté un plan visant à gagner du terrain dans un premier temps, puis d’exploiter les particularités de l’île à notre avantage. Nous avons fait en sorte de frapper là où les civils n’étaient pas, mais aussi d’aller à la rencontre des populations locales : les montagnards de Drum ont pris part au combat, nous donnant des informations sur les risques et dangers d’une telle île et d’un tel temps, en plus de nous servir de guides avisés.
Notre plan était simple, mais nous semblait efficace : Aveugler dans un premier temps les ennemis proches de notre campement, pour ne pas qu’ils puissent voir nos manœuvres. Dans un second temps, tromper l’adversaire en lui faisant croire à une seconde offensive similaire à celle d’Alleyn. Dans un dernier temps, ensevelir l’ennemi sous une avalanche. Au cas où tout ne se passerait pas comme prévu, nous avions pris soin de munir nos meneurs d’homme de fusées de détresse, nous laissant le temps de prendre nos dispositions et d’évacuer l’île, ou alors de changer nos plans.
En parallèle, certains de nos collaborateurs civils que nous avions à bord furent envoyés pour parlementer avec le second de Krabb, tandis que le Contre-Amiral mena des négociations avec le futur corsaire lui-même. Mais les exigences du corsaire rendirent les négociations compliquées, et Alheiri Fenyang dut quitter les lieux.
De notre côté, la première partie de notre plan ne s’effectua pas comme prévu : Le caporal Hisachi, le lieutenant Jones et le lieutenant-colonel Jenkins envoyés pour nettoyer les trois piliers les plus proches de notre campement, ne revinrent pas tous. Les conditions climatiques de Drum eurnt raison de l’un d’entre eux, et perdirent le lieutenant-colonel. Pris au dépourvu dans la tempête, lui et ses hommes trouvèrent momentanément refuge au point culminant de toute l’affaire : le pilier central, près du château. Pris sur le fait, menant quand même le combat, ce fut proche de la mort qu’il réussit tout de même à nous avertir de sa défaite.
Devant ces faits, nous avons choisi de mener une offensive plus directe mais discrète. Nous partîmes, Stark Lazar et moi-même, vers des villages environnants pour déloger les révolutionnaires et semer la confusion. Ensuite, notre but était de nous rendre vers le pilier central pour évacuer les civils, sauver Oswald Jenkins et malmener les pontes révolutionnaires présents, en attendant l’attaque du contre-amiral au même moment.
Nous pensions qu’en occupant l’ennemi sur plusieurs fronts, nous aurions plus de chance de nous en sortir. Nous avions raison sur ce point, mais pas comme nous l’avions prévu.
Alors que l’évacuation était en cours, nous avons dû affronter des adversaires que nous n’imaginions pas. Rafaelo Di Auditore, entre autre, qui tenta une offensive vaine contre le navire de l’Amiral en Chef. Hyoga « Staline », surtout. Damien Reyes. Et là où nous attendions le Contre-Amiral, nous avons rencontré Krabb et ses suivants, ainsi qu’une armée de Révolutionnaires prêt à en découdre avec le premier passant.
Durant cette bataille qui nous a coûté énormément, autant humainement que moralement, nous avons tous eu du mal à savoir qui était avec nous ou contre nous. Au milieu de ce chaos ou les hommes tombaient les uns après les autres, il s’est avéré que nous n’avions pas seulement pour ennemis les révolutionnaires mais aussi les pirates de feu le futur corsaire Krabb. Mis en déroute par ces assauts, nous avons tout de même réussi à rééquilibrer le combat, et l’arrivée du Contre-Amiral rallongea notre espérance de vie à tous sur ce pilier.
Pris entre deux feux, l’affrontement entre Krabb, Jenkins et Auditore est l’exemple même de ce que je cherche à vous faire comprendre : Tout n’était que ravages et confusions, nos repères troublés. Nos priorités n’étaient plus les mêmes qu’avant : Survivre ? Vaincre ? Quelle importance au milieu de ce chaos ?
Jusqu’à l’arrivée de deux personnages illustres. Envy et le Seigneur Ombre.
Comment étions-nous censé savoir ? Comment faire devant un homme de l’envergure du Seigneur Ombre, rencontré si prématurément sur Grand Line ? Nous n’étions pas prêt, ni avertis du relief que prenaient les évènements. Et c’est à ce moment que l’escargophone étrangement silencieux du Cipher Pol se mit à sonner, pour nous avertir d’une catastrophe plus grande encore.
Le pilier entier était un piège. Un piège ou était censé tomber tous les grands hommes présents dans le coin. Les révolutionnaires coupèrent les téléphériques, évacuèrent le pilier en quelques instants. Le Seigneur Ombre blessa gravement Envy, puis s’attaqua au Contre-Amiral Fenyang. Auditore tua Krabb.
Devant l’urgence de la situation, nous avons constitué un plan d’évacuation, sommant tous les gens présents sur le pilier de nous retrouver près du géant, Staline, vaincu par vos serviteurs. Nous nous sommes servis du corps de ce dernier pour contenir le plus de personnes possibles et le convertir en luge. Nous avons également demandé à tous les médecins de l’académie, restés sur place pour soigner les blessés de n’importe quel bord, de prendre soin du Corsaire Envy, de maintenir les presque mourants en vie, de travailler, en somme…
Mais alors que la bombe explosa et que nous étions sur le point d’évacuer, Envy, remis à l’aide d’une sirène du nom de Daenerys et d’un médecin, se jeta de lui-même dans les flammes se déchainant. J’ai failli à le ramener, mais il avait sa volonté propre, souhaitant à tout prix continuer l’affrontement et embarquer le Seigneur Ombre dans sa chute.
Nous n’en savons pas plus sur la suite des choses. Les révolutionnaires, comme les pirates, repartir comme ils étaient venus.
Je me dois tout de même de vous souligner plusieurs points qui me semblent importants :
- Les révolutionnaires sont arrivés au pilier central sur des navires qui volaient, sans être des navires volants. J’ai eu l’occasion de constater qu’il n’y avait aucune machinerie capable de telles prouesses sur la coque, ni nulle part ailleurs.
- Durant la bataille, nous avons stoppés et enfermés nombres d’ennemis dont certain pirates sous le commandement de Krabb. Ce dernier n’étant pas Corsaire avant sa mort mais proche d’être Corsaire, nous ne savons quoi faire de ses hommes. Et nous ne savons pas si cette lettre que vous lui avez confiée lui apporte l’immunité. Dans tous les cas, son offensive sur le pilier contre les marines présents met en relief bien des choses, dont vous tirerez les conclusions par vous-même.
- L’agent du Cipher Pol infiltré semble être toujours en vie, et sa couverture n’est pas compromise. Je tairais son identité au cas où cette lettre ne vous parviendrait pas.
- Le Seigneur Ombre étant sur les lieux, je doute à présent que ce soit Staline qui ait mis fin aux jours d’Alleyn. Le géant n’en avait ni la puissance, ni l’habilité presque chirurgicale qui a achevé le Contre-Amiral. Si ça peut atténuer votre colère, il n’avait aucune chance de s’en tirer.
- Il s’avère qu’un autre homme a fait son apparition sur l’île : Ludwig, le second de Ravrak. Il coupa dans la bataille le bras de l’un de nos hommes avant de prendre la fuite. Il serait bon de s'interroger sur la présence de cet homme ici même.
- Nous avons récupéré la sirène accompagnant Envy. Elle nous certifie qu’il est toujours en vie. Et il l’est. Quant aux restes, il faudra prendre contact avec lui.
- La lettre du corsaire Krabb a été récupérée par Ange del Flo. Tant qu’elle attirera les autres pirates qui se battront entre eux pour l’avoir, votre plan fonctionnera.
- Le Commodore Ayame et ses troupes restent sur place et aident à la reconstruction du pilier central. Elle implantera une base marine progressivement.
La mort du Vice-Amiral Alleyn nous apparait aujourd’hui comme un dommage collatéral à cette bataille. Mais également, elle met en évidence la volonté de la Révolution : nous n’étions que des pions attendus au tournant, là où les vraies cibles s’avéraient être Krabb et Envy. Un message à faire passer. A vous faire passer. Mais ce bras de fer se termine sur une égalité, un match nul : Krabb est mort, mais la lettre court toujours. Les révolutionnaires sont partis, d’autres sont tombés. Il en va de même pour certains des nôtres. Il y avait là des risques que nous n’avions pas pu prévoir devant notre désinformation flagrante. Nous concluons aujourd’hui que la communication est la clé d’une victoire évidente, ce dont nous avons cruellement manqué durant cette étape. Loin de rejeter la faute, nous l’assumons. Nous avons failli en plusieurs endroits parce que nous étions tenus presque volontairement dans le noir. Mais cette fin laisse un gout amer après la perte de nos alliés, amis et repères. Nous espérons pourtant que de votre côté, vous réagirez en conséquence.Avec le respect de tout l'équipage des Rhinos.
Signé, Lilou Bennett Jacob.