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L'Ardente Chasse I ; Fief conquis.


Chaleur.

Le maître-mot de ce virulent après-midi. Singulier cercle de feu et de lumière prônant seul dans l’azur des cieux, l’astre solaire laisse sa caresse brûlante agir comme une torture sur la terre désertique de Nanohana. Les bâtiments en pierre aux couleurs ocre et sablonneuses grillent paisiblement sous l’oppressante lumière ne leur laissant pratiquement aucune ombre à projeter sur les rues de sable et de terre battue. À l’horizon, l’air grésille et ondule sous cette insoutenable chaleur, on y croirait apercevoir l’étendue d’une nappe aqueuse. Pure illusion provoquée par cette même chaleur maîtresse régissant l’atmosphère sèche et lourde du marché.

Des étalages, des comptoirs, des échoppes et des devantures s’entassent dans les rues bondées où fourmille une marée colorée d’hommes et de femmes vendant et achetant divers produits. L’atmosphère poussiéreuse laisse entrevoir d’innombrables gens enturbannés s’échangeant nourriture, tapis, mobiliers, poteries, bijouteries, alcools, herbes et une tout autre panoplie d’items et de ressources en tout genre. La nuée de commerçants et d’acheteurs progresse avec lenteur dans une même direction, comme une seule masse animée d’un même pouls.
Un seul pouls consumé par une atmosphère étouffante, au point que même les oiseaux perchés sur les toits des bâtiments environnants n’en volent plus, préférant rester sur place et souffrir du même mal que les hommes, en contrebas.  

La plupart des badauds et marchands cherchent désespérément l’ombre près des tours et minarets. Ombre bien factice qui ne peut à peine accueillir qu’une dizaine de personnes sous le haut soleil de début d’après-midi. Et malgré l’obscurité partiellement fournie par les hauts bâtiments, insoutenable reste la température pour qui cherche le confort.

Les hommes ont quitté leurs tuniques et manteaux aux teintes chatoyantes pour laisser respirer leurs torses alors frappés par le soleil. Les femmes, elles, laissent de côté leurs voiles et déboutonnent du mieux leurs longues robes en agitant éventails, papiers ou tissus pour se procurer un peu d’air plus ou moins frais. Seule une personne progresse dans la marée humaine complètement drapée dans un sombre tissu, un voile devant le visage.

Un homme marchant à contre-courant de la foule du marché. Un homme solitaire, avançant vers une destination contraire à celle de la majorité. Insensible aux altercations des vendeurs, des tenanciers et des badauds, insensible aux plaintes et bousculades proférées à son égard par les promeneurs qu’il écarte involontairement.
Sous son accoutrement sombre, l’homme sue à grosses gouttes. Il ne revêt pourtant qu’un simple chandail blanc, un chandail cependant bien spécial. Un vêtement arborant un unique cigle, celui d’une mouette bleutée.

Celui de la Marine.

Ses lourdes bottes foulent le sol poussiéreux en progressant tant bien que mal  à travers la foule. De sous son voile protégeant son visage, on ne peut qu’apercevoir deux points lumineux brillant d’une lueur glauque. Deux yeux également répartis sur un visage bigarré. Noir et blanc. Comme le reste de l’épiderme de l’encapuchonné.
Dans sa main gauche, il tient un paquet aux insignes PPK, un paquet qu’il vient tout juste de récupérer au bureau de poste dont il revient tout juste à grand peine. Une commande passée quelques semaines plus tôt à son retour des contrées nordiques de Drum. Contrées qu’il préférait décidément à cette chaleur horripilante.

Oui, décidément, Oswald Jenkins n’aime pas Alabasta.

***

Le soleil est peut-être seigneur des airs et des lieux, mais il existe néanmoins certains endroits où il ne peut trouver fief. Ruelles et dédales sont le nom de ces refuges rebelles. Refuges de l’obscurité, mais aussi des voleurs, des espions et des faiseurs de larcins. Pourtant, la silhouette armée se découpant dans l’une de ces ruelles ne semble pas être le membre d’une de ces castes.

Et il a une cible. Une cible encapuchonnée déambulant de manière flagrante et remarquée dans l’artère bondée.
Peut-être cette personne veut-elle passer inaperçue. Peut-être ne veut-elle pas révéler son vrai visage au peuple de cette île. Mais elle doit payer pour ses précédents accomplissements.

Et Double Face paiera.
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Il est suivit. Pris en chasse.

Il le sent, le vit, le respire. Chacun de ses pas est guidé par cette même impression, ce même pressentiment que son corps en entier lui hurle. Chaque parcelle de son organisme semble le prévenir du danger proche.

Et la chaleur étouffante de la foule dont il ne parvient pas à s’extraire n’aide en rien Oswald à garder son calme. Pas plus tard que tout à l’heure, il a aperçu une, puis deux, puis plusieurs silhouettes armées. Des silhouettes à la direction, au déplacement et à la position bien trop évidentes pour pouvoir cacher leurs intentions d’une quelconque façon. Des intentions qui se voulaient et se veulent très clairement belliqueuses. Des intentions auxquelles Oswald ne préfère pas répondre. Il est averti, les affaires d’Alabasta ne regardent pas la Marine, il ne peut appliquer sa loi sur ces terres sans réprimandes. Et les réprimandes, le lieutenant-colonel s’en passerait très bien après les évènements jouant en sa défaveur sur Drum.

Avoir à nouveau son nom en tête de rapport ne l’intéressait pas spécialement. Pour l’instant, son but est de rejoindre le Léviathan avec sa commande spéciale des industries Pulu Pulu Korp. Être pris en chasse doit être le cadet de ses soucis, son départ pour Rain Base en compagnie de Lilou se faisant le lendemain, des préparations semblent de mise avant l’expédition.

Un regard furtif vers l’arrière.

Ils ont compris. Son pas s’est accéléré sans qu’il ne le veuille et Oswald est maintenant ouvertement poursuivit par trois hommes. Alerté par son stress de plus en plus évident, les hommes ont cessé de se cacher sous le couvert des ruelles et s’engagent désormais pleinement dans le bain de foule qu’ils fendent en jouant hargneusement des coudes.
Ils portent des morceaux de tissus devant le visage, ne laissant que leurs yeux visibles. De courts turbans sertissent leurs têtes respectives alors que leurs torses ne sont recouverts que d’une mince veste sans manches qui flotte derrière eux au rythme de leur pas. Leur pantalons sont bouffants, parfaits pour rester confortable lors d’intense chaleur comme aujourd’hui. Colorés comme tous les autres habitants, Oswald les perd presque de vue lors d’un nouveau coup d’œil tellement ils se fondent aisément dans la marée humaine.

Mais ils ne sont pas seuls.

En effet, parallèlement à Double Face, d’autres ombres se faufilent entre les bâtiments, esquivant des passants bruyants, escamotant des parois pour le poursuivre depuis les toits des hauts bâtiments. C’est officiel, Oswald est encerclé, et ceux qui le traquent ne sont pas de simples coupe-gorges. La façon qu’ils ont de se mouvoir et l’efficacité avec laquelle certains esquivent des obstacles sont deux éléments confirmant les pensées d’Oswald.

Il n’est plus qu’un agneau traqué par une meute de loups. Une meute qui se joue de lui.

"Écoute bien, d’une façon ou d’une autre, on pourra pas s’tirer d’ici facilement. "

-Woah, t’as compris ça tout seul?

Réponse tendue. Un ennemi est beaucoup plus dangereux lorsqu’on ne le connait pas, que l’on ne le comprend pas. C’est bien ça qui effraie Oswald, qui lui fait perdre son calme.
Ça, mais aussi le besoin contenu de vaincre ces adversaires. Ce goût difficilement retenu de tuer ces hommes qui le traquent impunément.

"Prend la prochaine à gauche, on va leur faire face, on n’a plus le choix. "

Dark a raison, il faut agir, faire face à ces hommes sur lesquels il ne peut mettre ni nom, ni faction.

Il change rapidement de direction, file dans la ruelle à sa gauche. Un rapide regard derrière lui permet d’apercevoir momentanément les trois hommes courant pratiquement pour le rattraper. Un frisson tirant entre le plaisir et la tension lui traverse l’échine alors qu’il s’arrête au centre de la ruelle, déposant de sous sa cape le paquet qu’il transporte. Le besoin de tuer ne peut être endigué par de simples paroles, il faudra bien plus qu’une psychothérapie à Oswald pour qu’un jour il cesse d’éprouver ce dangereux sentiment qu’est le sadisme. Et le jour où il ne tuera plus par plaisir n’est pas arrivé.
Car aujourd’hui…

"…Double Face reste le prédateur qu’il est. Car jamais il ne sera une proie pour qui que ce soit. "

D’un geste ample, emplie de flegme, Oswald retire sa large cape à capuchon sombre et la laisse glisser au sol. Au même moment, les trois hommes pénètrent par l’embouchure donnant sur l’artère, l’autre côté n’étant qu’un vilain cul de sac. Un piège dans lequel Double Face est volontairement tombé.

Une analyse rapide de l’endroit permet à ce dernier de constater la hauteur impressionnante des murs l’entourant. Et de réaliser avec surprise qu’au sommet de ces mêmes murs l’observent une dizaines d’homme. Oui, définitivement, il est dans de beaux draps.

-Que voulez-vous? Le ton est sans appel, dur.
L’un des membres du trio s’avance alors, laissant apparaître dans une de ses mains un long pistolet de bonne facture.

-Nous voulons justice, Double Face. Nous voulons que tu meurs pour obtenir la vengeance qui nous est dût.

Vengeance? Justice? Ces mots sont ceux qu’Oswald a déjà entendus d’une même bouche. La bouche d’un homme qu’il est loin de tenir dans son cœur. La bouche d’un homme qui s’est fait l’avocat du diable en devenant…

-..Assassins…

-Nous? Non. Nous ne sommes que les frères de ceux que tu as vaincus. Des hommes que tu as privé d’amis, de rêves et d’objectifs.

Un flot d’amertume s’abat sur l’esprit d’Oswald lorsque les traits tirés et fatigués de Rafaelo lui reviennent en tête. Ces hommes sont donc des rêveurs de la même souche? De ceux qui se battent pour un avenir meilleur? Et pourtant, sont-ils réellement aussi dangereux que son précédent ennemi? Il en doute.

Néanmoins, Oswald ne peut retenir un sourire assuré. Il est Double Face, Drum l’a changé, sa nouvelle complicité avec Lilou aussi. Il n’est plus l’homme haineux et le monstre sans-cœur pour lequel il était dépeint.

Désormais, il se sait supérieur, puissant. Et aucun de ces hommes l’encerclant ne peut lui briser cette certitude.

-Alors… venez me tuer.

-Très bien! Crève donc! Double Face, monstre briseur d’idéal!

Et au lieu d’appuyer sur la gâchette de son arme, l’homme voilé tire plutôt d’une de ses poches un long tube surmonté d’un bouton dont la fonction se révèle de plus en plus probable.

Mais il est trop tard pour fuir. Trop tard pour faire autre chose que de fixer avec étonnement le sol de la ruelle se soulever dans un bulbe craquelé. Un bulbe craquelé duquel émane des rais de lumières éblouissants. Puis, le chaos.

Cependant, personne, pas même ces tueurs, ne pourrait briser cette certitude. Cette volonté.

BOUM!!!

La ruelle et toute l’artère adjacente est ensevelie sous un virulent nuage de poussière et de sable projeté haut dans les airs, accompagné d’une pluie de mottes de terre. Le bruit de l’explosion est tel qu’il perce le brouhaha incessant du marché en y faisant planer un lourd silence. Silence soudainement suivit par des cris de terreur poussés ça-et-là dans la foule.

Personne ne pourrait briser cette destinée.



Dernière édition par Oswald Jenkins le Mer 24 Juil 2013 - 0:46, édité 1 fois
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Dans un silence perturbé, la main tremblante de l’homme laisse tomber l’arme qu’il empoignait avec ferveur quelques secondes plus tôt.

Celle-ci s’écrase dans un cliquetis métallique dans le sable et la poussière de la ruelle. Dans l’ombre de cette dernière, treize paires d’yeux s’écarquillent.

La poussière termine d’évacuer la ruelle couverte de suie et de débris de l’explosion. Et à travers cet épais nuage, on voit poindre les contours d’une silhouette. Une silhouette toujours dressée avec assurance.

Double Face n’est pas mort, le plan a échoué.

Le voile recouvrant la bouche du tireur ondule plus rapidement lorsque ce dernier respire avec énervement. Ce n’était pas prévu, la raclée qu’il voit pointer à l’horizon non plus. Oswald ne devait avoir aucune chance, être pris au piège puis rapidement éliminé.

Du moins, c’était sans compter le haki.  

-Alors? C’est tout?

Mouvement de recul général de la part des hommes voilés. L’assurance dont fait preuve leur adversaire est telle qu’elle en est déstabilisante. Mais ce n’est pas une raison pour laisser tomber la confrontation, il semble seul, eux sont plus de dix.

Des armes brillent dans l’ombre de la ruelle. Des coutelas, des sabres, d’autres armes à feu. Les hommes sont biens équipés, le combat s’annonce rude. Mais leur moral est ébranlé, sans celui-ci, les hommes semblent déjà moins déterminés et dangereux. Mais ce n’est plus la peine de combattre, plus la peine de monter un semblant de résistance. Double Face est lancé.

À peine l’homme tenant plus tôt le fusil dégaine-t-il un sabre qu’une lourde botte de cuir percute son menton dans un craquement à la signification évidente. Le coup projette violemment l’homme au sol où il gît, inconscient. Les deux hommes aux côtés du premier n’ont pas le temps de brandir leurs propres armes que deux poings vengeurs s’abattent dans leurs ventres respectifs. Le choc les laisse étourdit un simple instant avant de les envoyer s’écraser contre les murs de la ruelle.

-À qui le tour?

Réplique poussée comme un feulement, ponctuée d’un sourire carnassier s’affichant sur le visage du Lieutenant-colonel qui se retourne lentement vers les autres hommes désormais piégés au fond de la ruelle.

Et jamais Double Face ne sera la proie.

***

-Nous avons échoué, Monsieur Marx.

-Hmmmm… C’est bien dommage…

-Je suis particulièrement désolé, Monsieur Marx.

-Hmmm… La mémoire de ce cher Staline ne pourra pas être tout de suite vengée…

-Avez-vous une idée pour intervenir à nouveau, Monsieur Marx?

-Hmmm…. Oui… Envoyez mon cher collègue…

-Très bien Monsieur Marx. Et où en particulier?

-Hmmm… Vers le Léviathan…
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