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L'Ardente Chasse IV ; Noir, blanc et gris.


Ils sont là, à l'ombre d'un entrepôt. Non loin, suite à une rue déserte passant devant l'entrepôt, Le Delta du fleuve d'Alabasta, eau azurée détonnant de façon si surprenante sur l'ocre d'Erumalu et du désert endormi, à l'extérieur des murailles. Dans la même direction que le fleuve, le soleil se lève timidement, annonçant une nouvelle journée torride et harassante pour le commun de la plèbe alabastienne. Sur le fleuve calme, de nombreux navires, cargos et barques voguent paresseusement au gré d'un vent doux. Certains quittent le continent pour l'impétueuse Première Voie, d'autres s'enfoncent plus loin dans l'île, d'autres viennent accoster sur la multitude de docks et de quais qui parsèment le port d'Erumalu.

Et eux, sont là. Dix silhouettes encapuchonnés, profitant des dernières fraîcheurs du matin sous les gouttières de ce vieil entrepôt. Certaines se cuisent une dernière clope avant L'Échange, d'autres se murent dans un silence tourmenteur en attendant le fatidique instant. Le fatidique instant où ils verront tous deux navires accoster de l'autre côté de l'avenue. Deux navires venus pour un but précis.

Et ce but précis, il se trouve dans le bâtiment à côté deux, dans cet entrepôt qu'ils couvent de leur présence depuis un moment déjà. Tous sont méconnaissables, tous n'inspirent rien de bon, tous sont des hommes de main de Charles Badwin.
Le temps passe, puis, soudain, le port se met à trembler. Faiblement au commencement, puis de plus en plus fort, toujours sur ce même rythme qu'indique la démarche chaloupée d'un énorme personnage. Et cet énorme personnage, on l'aperçoit enfin au coin de l'avenue. Une quinzaine de mètres de muscles et de chair, une barbe fournie, des poils drus, de nombreuses rides, un air à la fois sage et enjoué, le tout recouvert d'un complet titanesque.

Karl "Marx" Houdenlovth dans toute sa personne.


L'Ardente Chasse IV ; Noir, blanc et gris.   194296c9a8cbe473e583df983f39d9ee12a3f5_imagesia-com_8kq2_large

Il est peut-être seul, mais sa seul présence implique l'arrivée imminente des deux bateaux dont on leur avait parlé. Ces deux simples esquifs qui deviendront bientôt des convois à l'importance capitale pour le camp du géant. Pour la Révolution.

Marx s'assoit, toujours silencieux, lorsque son postérieur touche le sol, le sol en tremble à un tel point que certains des hommes en sont momentanément déséquilibrés. C'est toujours en silence qu'il fouille dans la poche de son veston pour en tirer une pipe aux proportions de batterie d'artillerie. Une fois un plant complet de tabac enfoncé dans cette dernière et le feu pris aux feuilles séchées, la pipe se transforme en véritable cheminée alors que Marx tire quelques bouffées tranquilles.

Et toujours, personne ne parle ou ne bouge. Pas même le géant, pas même un seul des hommes encapuchonnés. Personne n'ose le faire, personne ne cherche en entamer la conversation avec l'autre. L'un comme les autres n'apprécient pas la présence de l'autre. L'un ayant foi en une utopie que jamais ces cancres ne pourront favoriser, les autres craignant visiblement une confrontation ouverte avec le géant dont ils soupçonnent le caractère bouillant.

Les minutes s'écoulent donc sans que personne ne dise mot. Juste le temps que le tabac dans la pipe se consume, juste le temps que chaque homme stressé et tendu se mette à sentir des crampes dans leur jambes.

Puis, enfin, deux rapides esquifs s'amarrent silencieusement sur les docks déserts et abandonnés. Et dans un sourire amer, Marx dévoile des dents bien blanches tout en fouillant à nouveau dans son veston. Il en tire deux valises qu'il tient entre ses gros doigts boudinés.


-Et bien, messieurs. Là est la somme qu'il vous faut. Dit posément Marx de sa grasse voix de basse.

Il tend le bras et dépose les deux contenants bien au centre de la distance le séparant des hommes de main de Badwin. Et un des drapés de s'avancer et de répondre à la question non-posée de Houdenlovth.

-L'armement que vous avez commandé est dans cet entrepôt. Dites à vos hommes de l'embarquer dans vos navires.

Malgré la cape et le capuchon grisâtres qui couvrent la majorité de son corps, on peut bien voir que l'homme qui s'avance et se saisit des deux valises à une barbe mal rasée. Une cicatrice barre sa joue et sa mine est loin d'être joyeuse.

Tout le monde est tendu. Qui ne le serait pas devant un monstre surpuissant comme Marx? Geste rapide de la main de ce dernier vers ses navires. Des gris quittent les bateaux et se dirigent vers l'entrepôt. À l'intérieur? Des dizaines et des dizaines de caisses, des caisses pleines à craquer de munitions et d'armes de tir. Des boîtes remplies de pailles et de fusils, de canons, de plombs et de boulets en tout genre. Un formidable exploit de contrebande que de détourner illégalement autant de matériel militaire sans que ça ne passe sous le nez d'une quelconque autorité.

Décidément, les hommes de Gargarismov ne sont pas n'importe qui. Et ça Karl le comprend bien lorsqu'il regarde avec contentement dans une caisse qu'on lui ouvre pour la trouver pleine de mousquets.

Non, ils ne sont pas n'importe qui, et ça, il le réalise amèrement lorsque…


BAM!

Un coup de feu solitaire tue le silence installé durement sur les docks abandonnés. Tout le monde se dresse. Partout sur les deux navires ça charge des armes et laisse les caisses en plan pour braquer le groupe d'encapuchonnés. Et même dans le groupe d'encapuchonnés, ça tire des sabres de sous les capes, ça sort des pistolets, ça recule ou ça se positionne défensivement.

Un instant à peine après la détonation, un cercle s'est formé chez les hommes de Badwin. Au centre, l'homme aux valises qui en avait à peine entrouvert une… et un autre qui démontre d'une mine déterminée tandis que de la fumée émane du fusil accroché à son poignet.

Un fusil que personne n'aurait soupçonné chargé. Un fusil dont on n'aurait pu bloquer le tir. Qui croirait qu'on flingue son acolyte lorsque le tueur en question ne fait que lever son bras? Dans un son mât, l'homme aux valises s'écrase au sol après avoir fixé, interloqué, le trou ensanglanté au niveau de son estomac.

Aussitôt, Marx est sur ses pieds, près à frapper…

Tandis que huit fusils pointent tous l'homme qui vient de tuer son coéquipier.

L'homme? Non. Ce n'est pas un homme, ça devient une certitude inévitable lorsque ce dernier abaisse sa capuche d'une main qu'on découvre complètement noire. Dans la clique des hommes de Badwin, un seul souffle d'un air horrifié:

-M…Mais… tu n'es pas Éric…

Et Double Face qui affiche un sourire carnassier de répondre:
-Disons qu'Éric s'est perdu en chemin.

C'est là que l'on trouve le problème des capuches, on ne peut même plus être certain de l'identité de ses compatriotes, un plus pour le monstre bigarré qui laisse s'écouler le glacial pouvoir de son fruit le long de ses avant-bras.

Courroucé, Marx ronge son frein à la vue de cet homme qui ne devrait pas être ici. Il sait ce que sa présence signifie; Lénine est tombé face à plus fort que lui. Pratiquement hors de lui, il hèle ses hommes et leur ordonne de charger les navires le plus rapidement possible.

Au même instant, Double Face bouge… et reviens à son point de départ au centre du cercle alors que huit fusils s'abaissent. Huit fusils s'abaissent comme huit hommes encapuchonnés s'affalent au sol, lacérés par les bras-lames du lieutenant-colonel qui sourit, une lueur mauvaise dans le regard.


-…Double Face… Tu ne perds rien pour attendre… grogne Marx face au monstre qui avance vers lui en retirant l'ample cape dont il est couvert.

-Ça a été difficile de te suivre Marx, d'autant plus que ça l'a été de trouver un des hommes qui devait faire l'échange et d'lui voler ses fringues… C'est plutôt toi qui ne perd rien pour attendre. Parce que j'ai fais une promesse à Hyoga "Staline" Hijiro et que je vais la tenir.

-C'est bien ce qu'on verra, Double Face… lui renvoie Houdenlovth en affichant un air des plus frustré.

Et Double Face fonce.
Et Marx fait de même.

Sur un des docks abandonnés d'Erumalu, une onde de choc incroyable annonce le début de nouvelles hostilités.
Non, plus que de simples hostilités…

…Un destin qui s'accomplit.

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Midnight Blast!
Utopic Smash!

Mon poing minuscule s'écrase contre le sien, mon poing incandescent, nimbé de flammes, s'abat contre le sien qui reluit du noir de son haki. Trois secondes.

Trois simples secondes qui semblent être une éternité. Trois secondes durant lesquelles une onde de choc impressionnante renverse les hommes aux alentours et fait s'élever d'importantes quantités de poussière.

Trois instants minuscules mis à profits par Marx pour me jauger et pour me permettre de le fixer à mon tour. Des yeux gris acier, surmontés d'épais sourcils. Deux iris métalliques perdus dans l'immensité du visage gigantesque. Deux pupilles sombres égarées dans les méandres de ce regard brillant. Non, plus que brillant. Brûlant. Enflammé par quelque chose que je ne comprend pas. Quelque chose qui à l'instant me semble effrayant.

Plus que de la confiance, plus que de la certitude. Une cécité complète du danger ou de l'avenir.

-RRAAAAH!

Sa frappe se poursuit, ses muscles se bandent. De prédateur je deviens simple mouche happée par la puissance d'un ennemi gargantuesque. Comme un obus, je suis envoyé directement au sol où je ricoche et ricoche encore avant de m'enfoncer durement dans le mur de taules de l'entrepôt qui se vide aussi vite que les hommes de Marx peuvent le faire.
Difficilement, je m'arrache du mur fumant qui a prit la forme de ma silhouette sous les yeux des matons en gris qui cessent momentanément leur travail pour me fixer avec des yeux ronds comme des billes. C'est bien la première fois qu'ils voient quelqu'un survivre à l'assaut de leur chef.

Mais ça n'importe pas, ce détail insignifiant, j'ai déjà subit pire de la part d'un géant. Mon front couvert de sang et mes muscles complètement endoloris ne sont pas des choses qui peuvent m'arrêter contre un tel adversaire.
Non, c'est plutôt ce regard qui me fait douter. Cette expression de pur désintéressement qui a remplacé la colère du géant, un peu plus tôt. Comme s'il était plus déterminé que moi, plus confiant que moi, plus…

-Au nom de la Révolution, je ne te laisserai plus ternir le nom de mes frères et plus jamais tu ne vaincras un géant! tonne Marx alors qu'il tend une main à l'horizontale, la paume vers le haut.

Chemical Juggling, Bursting Sculpture.

Et de sa main nait un orbe verdâtre, une sphère fluorescente de très mauvais augure que j'ai déjà vu Stark créer. Et je sais très bien a quel point l'explosion d'une telle chose peut être violente.

"Et qui plus est…. celle là est plutôt format géant."

-…Tu l'as dit…

Et sous mes yeux ébahis, l'orbe vert s'allonge, s'affine et se découpe de façon étrange. Une poignée prend forme près de la paume du géant alors que l'orbe qui n'en est plus un termine de concrétiser l'immense tête de marteau qui prône au sommet de la poignée. Une monstrueuse arme explosive à la portée effarante. Une arme qu'il me semble vain d'éviter lorsque je vois Marx s'approche de moi en opérant des moulinets délétères.

"Et de toute façon, Double Face n'esquive pas."

-Bien vu, Dark.

Double Face n'esquive pas, il fonce. D'une poussée spectaculaire, je m'élance vers le haut, courant littéralement sur le mur vertical de l'entrepôt que les hommes vêtus de manteaux gris ont recommencé à vider. Arrivé à mis hauteur du mur, je m'en dégage d'une forte propulsion. En moins d'un instant, j'ai traversé la distance me séparant de Houdenlovth. Et toujours sur la même période de temps, pratiquement invisible de par ma vitesse, je me réceptionne sur le géant en lui enfonçant mon pied directement dans le ventre. Plié en deux et se vidant de son air, Marx ne peut rien faire lorsque je m'agrippe à sa barbe pour me lancer vers le haut.

Aussitôt en l'air, surplombant le géant et les bâtiments, j'arme mon poing qui se recouvre de haki dans un bourdonnement imperceptible.

-J'vais pourtant vaincre un géant à l'instant, Marx!

Midnight Cru…

Et avant même que je ne puisse entamer ma descente vers la nuque à découvert du colosse, ce dernier a fait volte-face et je suis cueilli par son marteau qui a prit un élan considérable lors du tournoiement de son propriétaire.

BOUM!

Dans un fracas terrible, toute la tête luminescente et verdâtre de l'arme explose dans une véritable déflagration à tout casser. Une déflagration tellement virulente que j'en suis projeté dans le bâtiment le plus proche à une allure époustouflante. La structure ocre faite en pierre de sable sur quatre étages s'écroule dans un tonnerre de fin du monde alors que j'entame sa voisine de même gabarit puis l'habitation suivante.

Lorsque le silence retombe sur le dock abandonné, lorsque la poussière cesse de s'amonceler interminablement sur les restent des trois bâtiments rasés, lorsque les bateaux sont presque complètement remplis de leur cargaison. Là, enfin, j'ouvre les yeux. La peau rougie, brûlée par endroit, couvert de poussière, de suie, de sang et de sueur, partiellement enseveli sous les gravas, je ne fais pas beau à voir.

Pas trop loin, Marx est toujours debout, regardant d'un air neutre le triste spectacle que j'offre. Une vingtaine de ses homes toujours sur les quais font de même, s'attendant probablement à ce que je me remette debout.

Mais se relever ne semble pas possible. Pas pour aujourd'hui. D'un œil hagard, j'avise une poutre de bois qui me traverse le flan, créant une large flaque carmin sur ma tunique bigarrée et déchirée. D'un bras mou mais toujours d'aplomb malgré mes blessures, je tente vainement de relever un pan de mur qui bloque mes jambes.

Je dois trouver la force de bouger, de me relever et de retourner affronter Marx. De retourner pour définitivement le mettre à terre. Je le cherche des yeux, mais ils sont trop embués, brouillés par le sang et le sable. Même détecter son pas lourd m'est impossible, j'ai trop mal à la tête, l'esprit matraqué par l'explosion. Les sons ne me parviennent même plus, je n'ai qu'une migraine inconcevable et l'esprit complètement enfoui dans un nuage de feu.

Mais malgré cela, je le sais tout près. Car même si je ne vois pas, même si je n'entend plus et que mon odorat ne respire plus que le sang et la destruction, le regard d'acier du géant reste imprimé en moi.

Ce regard qui n'exprime qu'une chose que je semble comprendre bien trop tard. Quelque chose qui l'empêche de perdre. Un élément qu'il m'était impossible de prendre en compte dès le début. Ce que son regard cri et hurle au monde, je n'ai pu le comprendre qu'en me dégustant trois tours d'affilée. Ce concentré de conviction et de certitude intense à un point que j'en ai peur. C'est ça qui me désarçonne à ce point chez le géant.

Il a un objectif inébranlable. Quelque chose pour lequel il se bat qui lui tient à cœur, plus que sa propre vie. Et comprendre ça me fait encore plus mal que l'explosion d'il y a un moment.

Décidément…
"Double Face a trouvé plus fort que lui…"

Le noir.
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Qu'est-ce qu'il a de plus que moi?
Qu'est-ce que j'ai de moins que lui?

J'ai pourtant des objectifs, des motivations, non? Tout comme lui, je suis près à donner ma vie pour mes amis.
Frisson. Doute.

Le suis-je? Suis-je près à tout donner pour des amis? …Peut-être qu'en fait, je ne suis pas vraiment le gentil dans toute cette histoire. Peut-être que je n'ai pas si évolué que ça en fin de compte. Les traces du monstre guidé par la violence et le mal sont probablement toujours trop présentes en moi. Peut-être qu'au fond, je n'ai jamais vraiment quitter cet asile. J'ai fais de mon mieux pour devenir quelqu'un de meilleur, un héros, un justicier, mais au fond, peut-être que ce n'était pas assez, que ce ne l'est toujours pas.

Et c'est comme ça que je l'apprend? C'est en me bouffant une mandale pantagruélique que je réalise cruellement que mes propres objectifs ne valent pas les convictions d'un révolutionnaire borné?!

"Peut-être pas si borné que ça, s'il t'a vaincu…"

Pourtant, autant que lui, je cherche à accomplir quelque chose. Non? Autant que lui je veux le bien de gens. Autant que lui je défend ces convictions avec force. Non?

Non. Il me manque quelque chose, il a un truc de plus, un facteur supplémentaire.
Cet éclat dans ses yeux, l'éclat de quelqu'un qui croit en plus qu'une cause. Qui a confiance en autre chose que sa propre force. Comme si Marx savait pertinemment… comme s'il savait pertinemment…

"…Que peu importe s'il perdait ou gagnait, la Révolution continuerait de croître, de gagner du terrain, d'évoluer et d'accomplir ses objectifs. Que peu importe s'il ne pouvait venger ses frères ou non, quelqu'un d'autre prendrait la relève."



C'est ça. Voilà, c'est la chose qui me manque.
Parce que je ne le possède pas? Ce savoir?

"Non, tu ne le possèdes pas, parce que tu te bernes dans des objectifs stupides."

Protéger mes amis? Défendre les Storms? Devenir un héros? Stupides?

"Oui, stupide, parce qu'il est égoïste. Égoïste mais protecteur. Un égoïsme à but altruiste, une idiotie forgée de toute part par ton cerveau stupide et dépendant affectif. Toute ta vie tu as souffert du manque d'amour, à l'asile tu t'es langui dans une solitude terrible, et une fois sortit, la seule chose que tu as trouvé à faire a été de palier à ce monstrueux manque dans ton existence. Ce manque qui a fait de toi le vrai Double Face.

Si tu es faible et que tu ne peux rien contre Marx, c'est parce que lui, il est persuadé d'œuvrer dans un objectif du bien collectif. Lui sait très bien que s'il perd, quelqu'un d'autre pourra accomplir son rêve.

Est-ce que quelqu'un pourra prendre l'amour dont tu as tant besoin à ta place, Oswald?"




"Tu as déjà entendu l'ébauche de ce discours ailleurs, non?"



"Oh, oui, tu l'as déjà entendu, laisse moi te rafraîchir la mémoire. C'était il y a peut-être une -deux?- semaines, dans les cachots du Léviathan. Lorsque tu as torturé Rafaelo Di Auditore… Tu te rappelles?"

Silence! C'est faux!

"Tu sais, cette journée où tu es redevenu un monstre sanguinaire? Cette journée où tu m'as si délibérément laissé éviscérer le pauvre révolutionnaire?"

SILENCE!

"Tu sais très bien que tu ne peux pas me faire taire. Même avec l'aide de ta précieuse dulcinée tu n'as pas pu me contenir! Même lorsque cette idiote rousse pour qui tu as le béguin a tenté de t'aider, tu as tout foutu en l'air!"

Non TU as tout foutu en l'air!

"T'en es sûr? Certain? Qui a pété un câble lorsqu'elle t'a engueulé? Qui a laissé Wallace se faire capturer pour combattre Phoenix? Qui est incapable de vaincre un géant parce qu'il devient un faiblard affectueux?! PROBABLEMENT PAS MOI!"

J…Je… Je veux juste être… être normal.

"Non, tu veux simplement qu'on te dise des mots doux et qu'on te susurre des "je t'aime" à l'oreille! La vue n'est pas un film Oswald! Ce monde n'est pas créé sur les principes d'un roman à l'eau de rose où le héros termine avec la jolie rouquine et tous ses amis à la fin! Le monde est dur et cruel! C'est ce monde qui t'a cloîtré dans un asile pendant six longues années! C'est ce même monde qui vient de t'empaler sur une poutre et de te faire bouffer la moitié des bâtiments d'un vieux port d'Alabasta!

Ce monde est fait pour les gens normaux, Os', et ça fait un putain de bail que le Destin a décidé que tu ne ferais pas partie de ceux là. Les hommes ont toujours besoin de se déléguer un martyr, un type à ostraciser pour le mieux des autres. C'est comme ça! Ce n'est pas pour rien que les monstres existent! Les monstres existent pour donner l'illusion à tout ce beau monde qu'ils sont normaux, gentils et irréprochables!

Toi, tu es celui qu'on pointera toujours du doigt! Tu es celui qui est condamné à être seul avec moi. Celui qui devra assumer qu'il n'est rien d'autre qu'un monstre sans scrupules."


Non! Je peux changer les choses! On peut changer les choses! En commençant par les Rhinos, puis par la Marine, puis le monde. Non?

"T'es crédule et rêveur, c'en est pathétique."

Et si ce monde N'est pas fait pour m'accueillir, je fais quoi?! Je continue ma vie comme si de rien n'était?! Je continue d'être faible et de chercher éternellement cet amour futile qu'on va me refuser?! C'est ça?!

"Et bien pour le moment, tu es sur le seuil de la mort mon cher."



"Mais on peut se sortir d'une mauvaise passe. On l'a toujours fait. Il te faut simplement repenser à toute ces idioties, concentre ton égoïsme sentimental vers autre chose. Vers une nouvelle façon d'obtenir ce que tu veux. "

J…Je veux… Je veux…

"Tu veux être fort. Comme les monstres, les vrais."

Tentation, pouvoir.

"Tu veux continuer d'être Double Face, le vrai, celui qui ne cesse de déjouer le Destin et le Monde."

Murmures alléchants, futur étincelant.

"Tu veux être comme les monstres, les vrais. Ceux qui tuent et répandent la mort et la peur pour leur propres objectifs."

Silence. Doute.

Qu'est-ce que ça va changer? En quoi ma certitude sera-t-elle affirmée ?

"Parce qu'enfin tu vas cesser d'être faible. Enfin tu vas cesser de rechercher un amour idéal et enfantin. Tu vas redevenir le vrai Double Face. Et ce qui est intéressant chez l'humain, c'est que quand ce dernier cherche à faire le mal, c'est toujours là que son égoïsme et sa capacité à accomplir des choses deviennent les plus impressionnants. C'est pour ça que tu ne peux pas perdre contre Marx si tu crois en toi, en nous. Parce que ce n'est pas en respectant une promesse faite à une rouquine ou à un géant révolutionnaire que Double Face sortira vainqueur d'ici. C'est en forgeant sa propre confiance dans le fer de sa volonté qu'il peut triompher."

Mais pourtant, contrairement à Marx, si j'échoue, personne ne sera là pour continuer à porter mon flambeau, mon objectif. Double Face est solitaire et détesté non?

"Non, Oswald, il y aura toujours quelqu'un pour faire de Double Face le monstre qui peut se sortir de toutes les situations. Parce que, comme toujours et à jamais, Double Face…"

-…Est éternel.

Éveil.  
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Au loin, les navires continuent leur chemin sur le fleuve d'Alabasta, sous l'œil bienveillant de Marx, resté sur la berge. Dans un soupire, il regarde d'un œil las l'étendue des dégâts. Au milieu des gravas git le corps de Double Face, simple macchabé empalé par une poutre de bois.

Du moins, gisait…

La poutre de bois s'écrase en plein visage du géant qui en perd l'équilibre. Avant même qu'il ne trouve d'où vient l'assaut, une cuisante douleur à la jambe le fait s'écrouler au sol, faisant s'élever un gigantesque amas de sable et de poussière dans l'air. Lorsque le révolutionnaire tente de se relever, la douleur à son mollet se fait encore plus virulente. D'une main, il tâte l'endroit de sa blessure et y découvre une plaie béante.


-Rrrraaahh… Double Face!

Et comme réponse à son cri de colère, une silhouette marche à travers le nuage de poussière. Directement vers le visage barbu du géant. Double Face, le visage et le ventre ensanglanté, la tunique déchirée, avance toujours avec ce même air déterminé.

-J'ai un objectif, moi aussi, Marx! J'ai trouvé un vrai chemin à nourrir de toute ma force pour te vaincre! Pour tenir ma promesse envers Staline, envers Lilou! JE SUIS UN MONSTRE! UN MONSTRE ASSEZ PUISSANT POUR TE TUER!

Dark' Rage

Sous les yeux ébahis d'un Karl Houdenlovth se relevant péniblement, le corps du lieutenant-colonel courroucé se nimbe d'un noir d'encre. Un noir qui n'augure rien de bon, si l'on se fit au rictus colérique du monstre relâché. Et alors même que le corps obscur de Double Face bouillonne d'une rage et d'une volonté sans équivalent, un véritable maelstrom de puissance et de folie brute pulse à travers l'entièreté de son être. Comme un seul spasme annonciateur d'un véritable cataclysme libéré par un simple humanoïde.  

-AAAAAAHAHAHAHAHAHA!!

Un rire d'outre-tombe ponctué par une véritable tempête écrasante émanant de Double Face. L'air grésille sous la force s'échappant de l'homme, à un tel point que le nuage de poussière en est chassé dans une violente et insoutenable bourrasque.

Et l'instant d'après, il n'est plus là. Non, il n'est plus là, il est plutôt bien en hauteur au dessus de la tête de Marx qui n'a rien vu. Et il ne voit toujours rien lorsque le prédateur noir lui tombe dessus à la vitesse d'un météore, le martelant de véhéments coups de poing sans s'arrêter un instant.

Mais si Double Face est beaucoup plus rapide et violent qu'il y a de cela quelques temps, il n'en reste pas moins qu'un guerrier d'Erbaff ne se laisse pas impunément frapper. Et avant même que le monstre ne puisse enchaîner sur une nouvelle terrible panoplie de frappes meurtrières, ce dernier est happer à pleine puissance par la paume vengeresse du géant qui n'en a pas terminé.

Double Face creuse un sillon dans le pavé du vieux dock en y roule-boulant douloureusement, et ce, sur plusieurs mètres. Les dalles s'envolent et ricochent contre le monstre couvert de bleus et de blessures.

Et avant même qu'il ne réagisse ou pense à se relever, Marx, le visage couvert de sueur et de carmin, est debout et braque ses deux mains dans les airs.


Chemical Juggling, Bursting Sculpture.

Dans les mains du révolutionnaire naissent séparément un colossal marteau et une serpe de même calibre. Deux armes spécialement fétiches au révolutionnaire qui a laissé son côté jovial et confiant pour une mine colérique, la même que lorsqu'il a apprit la défaite de son collègue et ami Lénine.

Et dans un chant de guerre bien spécial aux guerriers d'Erbaff, Marx se jette sur Double Face en brandissant ses deux armes explosives. Mais Double Face a déjà bougé, il s'est propulsé vers l'arrière d'un prodigieux bond alors que les deux symboles corrosifs éclatent dans une déflagration lumineuse terrible.

Mais Houdenlovth n'en a pas fini. Avant même que le monstre nimbé de noir n'ai pris pied, le géant fait déferler sur lui une pluie d'orbes chimiques. Des salves et des salves de sphères explosives qui réduisent en cendre le quartier aux alentours des docks abandonnés… sans jamais toucher le Double Face qui court et feinte avec des réflexes incroyables.

Car il n'a pas terminé ce combat, il n'a pas dit son dernier mot et est près à tout pour vaincre. Près à vendre son âme au Diable, même, si cela peut lui permettre de gagner.

Car il a décidé de son objectif, de cette ligne directrice qu'il veut suivre à l'avenir.
À l'avenir, il sera un monstre. Un monstre comme on le verra, comme on voudra le voir. Mais un monstre fort, implacable.
Mais un monstre qui, toujours, mettra ses capacités aux profits de ceux qui l'aiment.

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Dans un tonnerre d'explosions incroyables, un éclair sombre fend l'air à une vitesse strictement inhumaine. Un éclair qui louvoie si rapidement entre les déflagrations fluorescentes des orbes chimiques que l'on ne distingue les contours de sa silhouette que de façon floue et effacée. Un éclair qui hurle et s'égosille en feintant à maintes reprises au centre de la pluie de chaos et de mort qui s'abat sur lui.

Juste devant Double Face, alors qu'il fonce à toute allure, un nouvel orbe explosif tombe et creuse un monstrueux cratère dans une tonitruante démonstration de feu et de lumière. Mais le monstre couleur nuit n'en a que faire et fonce tout droit, laissant croître autour de lui un indéfectible bouclier de volonté. Une véritable coquille psychique qui le protège totalement des affres de l'explosion qu'il traverse sans broncher.

Et enfin, il arrive aux devants de son adversaire qui, concentré à cibler le monstre grâce à ses orbes chimiques, ne peut se défendre lorsque ce dernier saute à la hauteur de son visage pour li écraser le nez d'un coup de poing spectaculaire. Assez spectaculaire pour que le géant se retrouve projeté directement sur l'entrepôt de taules désormais vide.


-AAAAAAAAAAAAAAAAAAH!!!

Soudain, dans le regard de Marx nait une nouvelle expression. Le doute. Un doute qui s'intensifie lorsqu'il comprend peu à peu la terrible puissance du monstre déchaîné qui cours vers lui en vociférant et en hurlant.

Et ce désagréable doute se transforme petit à petit en une colère guerrière digne des plus puissants géants de son île natale. Une colère obscurcissant complètement toute logique dans l'esprit du philosophe désormais près à tout pour écraser l'impertinent lui faisant face. Impertinent qui saute à nouveau droit dans les airs pour retomber comme un météore sur le géant affalé contre l'entrepôt écrasé sous son poids.


-Rrraaah…. TU VAS VOIR SI JE ME LAISSE ÉCRASER PAR UN SI FAIBLE MOUSTIQUE!

Utopic Quake!


Dans un élan prodigieux, Marx dresse son poing droit dans les airs, puis l'abat avec une violence sans pareil contre le sol ainsi que l'entrepôt. Une colossale trombe de sable, de matière concassée, de poussière et de morceaux de métal en charpie s'élève comme une terrible tempête dans les airs, emportant Double Face dans la puissance du choc.
C'est un séisme miniature qui ébranle le port et termine d'éparpiller les restes de bâtiments toujours debout tandis que la trombe de matière en tout genre retombe dans une pluie de déchets délétères.

Et nulle part dans ce nuage déchu on n'aperçoit le monstre aux yeux glauques.
Intrigué, le géant se relève, toujours sur ses gardes. Il saigne abondamment du visage ses muscles le font souffrir, il a probablement des os écrabouillés. Son joli complet n'est plus que l'ombre de ce qu'il était, tout comme sa barbe ensanglantée et ébouriffée. Aveuglé par sa colère latente, il hume l’air torride et saturé par la fumée des explosions, toujours à la recherche du monstre disparu dans la tempête. Mais tout en tentant d’apercevoir vainement son ennemi, il n’entend pas le mot poussé dans un souffle, une vingtaine de mètres au dessus de sa tête.

Eclipse.

Mais l’incroyable sifflement qui annonce la descente imminente d’une masse foudroyante bardée de métal coupant, de haki et de feu, ça, il l’entend. Et Marx le sent aussi très bien lorsque les cinq jointures de Double Face s’écrasent sur son front. Lorsqu’une cuisante et affligeante douleur lui traverse le crâne comme les os acérés et incandescents du monstre noir qui hurle à nouveau en poursuivant sa frappe vengeresse.

-AAAAHHAAAAAAAAH!!! CRÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈÈVEE!!

Dans un fracas monumental, Marx percute définitivement le sol, soulevant des montagnes de débris et provoquant une terrible onde de choc qui ravage les environs en creusant un immense cratère. La rue du dock et le quartier avoisinant son complètement détruit sous la puissance de l’impact, le quai réduit en morceaux et l’entrepôt complètement pulvérisé.
Encastré dans le sol, Marx ne bouge plus, passé de titan de guerre à géant déchu, il ne semble même plus représenter une menace. En fait, il ne ressemble plus à rien, son visage atomisé par le dernier coup de Double Face le rend méconnaissable. Les ruines fumantes et les bruits de combat ont fait sensation, au loin on entend les échos des voix étonnés d’habitants des faubourgs d’Erumalu qui se dirigent vers les lieux de destruction.  
Et entre deux volutes de vapeur qui s’élèvent du cratère où Marx git, une silhouette enveloppée de nappes de fumée est assise péniblement à côté du révolutionnaire vaincu.

Un homme bigarré, ensanglanté, éreinté et brisé par l’effort.
Mais un homme qui a tenu ses promesses.
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-Dis, Marx?
-…
-Comment tu me décrirais?
-…
-Comme un monstre, c’est ça?
-…
-Ils pensent tous la même chose, ce serait normal que tu fasses pareil. Non?
-…Si…si je pouvais te décrire… je dirais…que tu es probablement une des engeances les plus dangereuses que le monde a vu naître.

Frisson glacé, amertume.

-Ah bon? Et pourquoi pas comme un simple monstre?
-Parce…que….tu…tu es plus qu’un simple monstre. Tu es une véritable erreur, quelque chose qui n’a pas sa place dans ce système. Un destructeur né, une créature corrompue créée pour tuer ce monde.
-…Tu y vas pas un peu fort là?
-Non, je le pense très sincèrement.
-Et qu’est-ce qui te fais dire ça?
-…
-Pfff… philosophes stupide qui parle pour rien di…
-Qu’est-ce que tu comptes faire… maintenant?
-Je vais retrouver tes hommes et l’endroit où ils se terrent.
-Et tous ces hommes, ces jeunes qui se battent pour un monde meilleur, qui ont des familles? Qu’est-ce que tu leur réserves?
-…
-Tu vois? Tu n’es qu’une brute meurtrière, peu importe l’objectif pour lequel tu combattras, peu importe la cause que tu défendras, toujours tu tueras. Il y a de ces hommes qui tuent sans raisons valables, de ces hommes qui ont un problème et le règle de la manière la plus brutale et primitive connue. Et il y a toi, toi qui, contrairement à eux, a le potentiel de mettre le monde à feu et à sang. Le potentiel d’être, non pas seulement l’ennemi du gouvernement, mais l’ennemi de l’humanité au grand complet. Si je suis ici, moi, Double Face, c’était parce que des ordres de mon compère Ivan Sosnovitch m’y ont poussé, aussi parce que je devais surveiller Lénine qui voulait à tout prix venger son frère, mais surtout parce qu’en te tuant, je remettais les chances du côté de l’humanité. Parce qu’enfin je damais le pion au chaos, ce chaos qui utilise des immondices comme toi pour réduire à rien ce monde. Tu es incontrôlable Double Face, tu es protégé par la plus grande organisation mondiale et tu n’es utilisé qu’à ton juste titre de meurtrier, d’horreur monstrueuse!

Silence outré. Déception.

- Écoute-moi bien Oswald. Si j’étais toi, je tuerais ce sale Karl « Marx » dès maintenant. Parce que si je vis, si je continue de respirer, je te jure qu’en ce jour je trouverai un moyen de te retrouver et de te tuer pour le bien de l’humanité, pour le bien de ces populations que je veux égales et unies!

Il crache un filet de sang, tousse dans un borborygme pénible.

-Et de toute façon, la roue éternelle de ton malheur ne peut pas être stoppée, tu ne peux plus retourner en arrière, essayer d’être quelqu’un de normal et de gentil. Tu es le Mal, Double Face, tu es de la même espèce que ces autres tueurs qui écument les mers. Du même moule que les Shoma, les Tahgel, les Teach et les Tetsuda de cette terre. Alors continue de tuer, continue de meurtrir le monde et d’infecter la plaie béante que les criminels y ont creusé pour qu’un jour quelqu’un réalise qu’il est impératif de t’arrêter. Parce qu’il n’y a rien de plus dangereux qu’un monstre incontrôlable qui se bat pour quelque chose qui lui tient à cœur.
-…
-…
-…Connard…

Sanglot. Décidément, moi qui croyais qu’on avait déjà été méchant avec moi, je n’avais rien vu.
Chuintement glacial. Frimas envahissant mon bras droit. Muscles acérés. Chair aiguisée.


-…Non…. Non… je n’te tuerai pas.
-…
-T’es hommes, ils sont à Nanohana?
-…
-Répond, ça pue la poudre à canon, je pourrais les retracer à l’odeur de toute façon.
-Oui.

Nouveau chuintement. Silence. Calme. Puis, tandis que la rumeur d’une foule interloquée pointe au loin, des pas irréguliers s’éloignent, tranquillement.

Seul au centre de son cratère, Marx ferme les yeux…
…et pleur de rage.
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Ils ont mis pied à terre. Enfin.

Suite au cataclysme qui a opposé leur chef au Monstre. Suite à la traversée tendue et fébrile du fleuve. Enfin, ils peuvent respirer.

En fait, il leur reste toujours à déjouer les autorités du port. Il va sans dire que passer inaperçu de ceux qui surveillent les débarquements de marchandises lorsque l’on transporte des caisses pleines de munitions, ce n’est pas un jeu d’enfant. Mais ils ont la volonté et la confiance en l’accomplissement de leur mission avec eux. Ils ne sont peut-être pas spécialement formés, mais ils savent se jouer des gardiens de ce royaume comme tant de contrebandiers le font.

Tout d’abord, il fallait que chacun d’eux n’aient plus l’air suspect. Au placard les costumes gris, au placard les emblèmes et les armes. Désormais, l’un n’est qu’un simple marin, surnommé « Blondinet », les pommettes hautes, les yeux bleus. L’autre n’est alors qu’un vieux loup de mer barbu, les rides, le crâne dégarni, les lunettes perchées sur le bout du nez, tandis qu’une dernière se revendique jeune fille au tempérament contenu, tâches de rousseur, boucles rousses et compagnie.

Tous redeviennent de simples gens insensibles à La Cause, tous se fondent aisément sur le quai bondé par les vendeurs de pêcheries, les badauds, les marcheurs, les voyageurs, les marins et les soldats. Au départ d’une rue bordant le port, puis s’immisçant dans les rues congestionnées de Nanohana, trois carrioles vides attendent les révolutionnaires qui font un signe de main aux conducteurs. Tous sont de mèche avec la quarantaine de Gris sous couverture qui s’attèlent à vider les bateaux et en charger le contenu sur les transports.

Les esquifs qui transportent toute cette marchandise? Ils sont des produits de charpenterie détournés par la Révolution et offerts à Lénine et Marx par leurs supérieurs pour l’établissement d’une cellule sur Alabasta. À la base, les deux géants étaient venus seuls avec quelques fidèles dont Le Veilleur, le nombre d’adhérents à la Cause n’avait fait qu’enfler et une véritable organisation s’était établie à Nanohana et Erumalu depuis.

Si eux, avaient été choisis pour la mission, c’était parce qu’ils étaient des vétérans. Du moins, croyaient l’être. À la vue du combat de leur leader face au Monstre ils s’étaient tous remis en question sur leur utilité pour La Cause,, pour leur avenir au sein de la Révolution.

Mais il n’y a pas la place pour le doute, sur le moment, ils doivent d’abord retourner en sureté auprès des leurs, dans leurs locaux cachés aux confins de la ville.

Rapidement, efficacement, ils retroussent leurs manches respectives et déchargent les navires. Progresser les bras  pleins n’est pas aisé, surtout au milieu de toute cette foule qui ne perd jamais en taille. Pour ajouter à la difficulté, un navire passeur faisant le gué entre Erumalu et Nanohana accoste tout près des leurs et vomit une quantité effroyable de passagers qui nuisent encore plus au bon déroulement de l’opération.

L’air torride, chargé d’épices, d’air marin et de sueur oppressent les révolutionnaires qui jouent difficilement des coudes pour passer avec leur marchandise, tandis que le doux soleil matinal de plutôt se change en véritable prédateur incandescent qui brûle cruellement peaux et rétines.

Le seul avantage de cette foule inextricable, c’est que l’attention des gardes du royaume qui patrouillent le long ne sera pas dirigée vers eux. Un avantage indiscutable malgré le temps que prennent les Gris pour accomplir le travail.

Et enfin lorsque les carrioles sont pleines, les chauffeurs claquent des rênes et les bœufs s’engouffrent dans les rues de Nanohana d’une démarche paresseuse. Ni vus, ni connus, les révolutionnaires disparaissent sans laisser de traces entre les échoppes, les tours, les minarets et les grandes habitations empilées multicolores.

Mais, plus tôt éjecté du navire passeur venant d’Erumalu, un homme drapé d’une cape grise, déchirée et poussiéreuse se joint à la foule qui inonde les rues pour suivre d’un pas irrégulier le convoi. Car, de toute la cité, il est le seul à savoir pertinemment que les caisses qu’on a recouvertes de tapis exubérants sont pleines à craquer d’armement en tout genre…

Le plus gros est déjà derrière, mais pourtant, la traque ne fait que commencer.

Il esquive un pousse-pousse pressé en marchant de profil, puis se penche vers l’avant pour éviter de justesse qu’une planche sur l’épaule d’un charpentier ne le frappe à la tête. En un instant, il capte le pouls de la population, vit et marche au même rythme que cette dernière. En un instant, lui aussi disparaît comme les carrioles révolutionnaires. Blessé, mais vivant. Homme, mais monstre. Il se faufile entre les étalages aux bannières effervescentes et aux étalages garnis tout en gardant en vue le chauffeur aux aguets qui mène son véhicule difficilement dans l’avenue.

Car il n’est peut-être pas à même de faire partie de ce peuple, d’être accepté par ce dernier, mais il est un prédateur.

Et un prédateur ne fait qu’un avec son environnement.  

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Ombre du jour,
Destin sans détour.
Traqueur du désert,
Tueur aux mains de fer.
Homme esseulé,
Monstre déterminé.
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Deux esquifs quittent le port. Trois carrioles s’enfoncent dans la ville. Un homme se fond dans la masse. Un monstre veille.

-Oswald Jenkins n'abandonne jamais, préparez-vous.
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