On vient d'ici, quant à ce qu'il s'est passé pendant la journée .... mystère
Jour 4 - début de soirée
« C’est quoi ce bordel ? » entama le Roi des ordures, pointant du doigt des relevés attestant de la situation actuelle du Royaume.
« Le début de la Révolution. » répondit l’assassin sans se laisser démonter.
Des images représentant Anthony et sa sœur trônaient sur la table, à l’aune d’une rubrique mortuaire. Le Royaume était en deuil et l’assassin était recherché. Apparemment, la dague n’avait pas suffi à faire accuser Anthony, et Rafael était activement recherché. Ou Eirikr avait parlé, ce qui signifiait qu’il était entre des mains expertes, hors de sa portée. Cela ne changeait pas grand-chose au plan, mais le rendait un peu plus épineux. Bô soupira, secouant la tête. Il était furibond.
« Je ne sais pas à quoi tu joues, Auditore, mais ta tête et ça – il pointa du doigt l’avis de recherche – ça me dit que ça a merdé quelque part. » continua le Roi, fronçant les sourcils.
« Waf waf waf … ça fait une belle somme ! » ricana l’homme-chien, ce qui tira un claquement de langue de la part de Vengeance.
« J’ai fait une rencontre inopinée, voilà tout. » expliqua Rafael, haussant les épaules.
Cette réponse ne satisfaisait visiblement le Roi des ordures, pas plus que les secrets que Rafael, son allié, lui cachait visiblement.
« Uther Dol. Un ennemi et traître de la Confrérie visiblement engagé par le Prince. » fit Vendetta, toujours à l’abri sous sa capuche.
Le nom fit frémir Céline. Tout comme il tira un regard courroucé à Rafael. Il n’aimait pas laver son linge sale en famille, et encore moins en présence de bandits comme l’homme-chien. Un ennemi supplémentaire et de calibre, ce ne serait pas pour les rassurer. D’autant plus qu’il avait visiblement préféré passer un accord avec Rafael plutôt que d’aider son client, ce qui mettait le danger de la présence de cet homme toujours en suspens …
« Et on a des assassins en face, en plus ?! En ce cas, mieux vaut s’arrêter tout de suite, avant que Grey ne soit brûlé une énième fois. » s’exclama le Roi.
« C’est trop tard, maintenant. Eirikr a du avouer, c’est évident. » le coupa Rafael, adressant un regard noir à Vengeance.
« Eirikr ? Le Prince ? C’était ça ton plan, Auditore ? » répliqua Bô, tapant sur la table.
L’assassin soupira, se rassit plus confortablement dans sa chaise. Il faisait pâle figure, il fallait l’avouer. Sa cicatrice barrant son œil, son visage tuméfié. Ajoutant à cela la fatigue qui se peignait malgré tout sur son visage … L’heure n’était plus aux secrets, il fallait gagner leur fidélité et leur soutien inconditionnel.
« L’idée était de créer une dissension au sein de la noblesse et d’ouvrir une lutte interne afin de faciliter l’anonymat de nos activités. Cependant, notre allié n’était pas d’un poids suffisant et les parties adverses ont été plus retorses que prévu. La princesse morte – l’homme chien grogna – et Anthony disparu après cela aurait du suffire à créer ce climat. Au lieu de cela, Eirikr a été confondu, certainement qu’il est allé moufter auprès de son paternel. » expliqua Rafael, indiquant d’un geste fatigué les rapports.
« Ajoutons à cela que les souterrains sont condamnés et que la cité est à ma recherche, cela nous fait un beau tableau. En effet. » poursuivit-il, hochant de la tête.
Quelques chuchotements se firent entendre, coupés par le doigt de l’assassin qui tapa la table à plusieurs reprises.
« Cependant, personne n’a idée de ce qu’il se trame. J’attends des informations sur ce qu’il est advenu du Prince, il pourra nous être toujours utile pour laisser l’EMM hors de nos affaires. Mis à part cela, même Eirikr n’avait pas la moindre idée de ce qui allait se passer : nous étions censés l’aider à prendre le trône, il ne pensait pas que sa tête sauterait aussi. » les rassura-t-il.
« Et si des doutes subsistent, je vous rappelle que cette réunion a pour but de décider quand nous passerons à l’action. La bourgeoisie nous affiche un soutient mitigé : les privilèges de la noblesse leur font envie, nous userons de cela. Les nobles luttent pour le pouvoir et la succession : ils sont recentrés vers le roi et ses actions, leurs alliances sont plus fragiles que jamais. Cela nous laisse encore une marge. Courte mais existante. » poursuivit Rafael, les regardant tour à tour.
L’homme chien bougea sur sa chaise, la position assise devait lui être odieusement inconfortable vis-à-vis des sévices qu’Anthony lui avait infligés. Il se pourlécha les babines et étira un sourire carnassier.
« Auditore, Auditore. Tu disais qu’Anthony avait disparu ? Et la princesse morte ? » grogna-t-il, comme s’il était prêt à mordre pour avoir son os.
« Je t’ai dit que tu aurais ‘peut-être’ les femmes. Il t’en reste une sur deux. Concernant Anthony … » fit Rafael, adressant un regard à Vengeance.
Ce dernier se leva aussi tôt et passa la tenture qui fermait la pièce. Il revint quelques secondes plus tard, traînant un homme enchaîné de toute part, avec une capuche sur le crâne. Ses vêtements salis trahissaient à peine sa condition. Ni bottes, ni armes. Les fers avaient entamé sa peau et il boitait affreusement. Nul doute qu’il avait été longuement interrogé par les assassins. À ce sujet, Rafael tira une sorte de plan de la ville de l’intérieur de sa tunique. Il se leva et commença à l’étendre sur la table. Pendant ce temps, Vengeance poussa le prince déchu contre la table, tandis que l’homme-chien se léchait frénétiquement les babines. À tel point qu’il en perdit toute concentration et se leva pour aller attester de l’identité du prisonnier.
« J’aime quand on tient ses engagements, waf waf waf … La cage n’est pas encore prête, mais on va bien s’amuser ensemble, hein petit prince ? Waf waf waf ! » ricana l’homme-chien, ce qui tira une moue de dégoût de la plupart des personnes attablées là.
Ils savaient tous ce que ce triste individu lui destinait, nul doute que la mort aurait été plus douce.
« Voilà ce que j’ai pu dresser comme plan d’attaque, mes amis. J’ai pris la liberté de vous proposer ceci pour gagner du temps. Grâce aux informations du Prince – il fit signe à Vengeance de l’éloigner pour le confier aux soins des hommes du bandit – et aux services de Vengeance, nous avons pu estimer les forces en présence autour du palais. » fit-il, montrant du doigt le plan sommaire du palais.
« Ceci sera mon affaire, l’affaire des assassins : vous ouvrir les portes. » conclut-il, dévoilant une autre carte, montrant plusieurs mouvements de troupes.
« Ce que je vous demande, c’est cela. » fit l’assassin, montrant le contenu de la carte.
Les schémas parlaient d’eux-mêmes : trois forces de frappe, la localisation approximative des esclaves et travailleurs forcés sympathisants et ralliés par les efforts du Roi des ordures ainsi que des assassins à travers la ville. Ne restait que l’incertitude de la bourgeoisie, qu’il faudrait mettre au pied du mur.
« C’est dangereux, Auditore. Trop. Avec ce qu’il se passe là-bas – il montra les hauts quartiers – et les forces qui y sont en place, c’est folie. » répondit Bô, se passant la main sur le front.
« Folie serait de ne rien faire. Le plan … » répliqua Rafael.
« Ton plan. » le coupa le Roi des ordures.
« Mon plan repose sur l’effet de surprise. Briser les portes à l’heure où les hommes rentrent dans la ville bordure : le temps qu’ils les referment, nos hommes à l’intérieur de la ville seront sur eux et les maintiendront ouvertes. Une fois cela fait, il suffira de déborder et de rallier Town Center pour trouver les portes ouvertes puis déborder dans les quartiers nobles : la plupart des soldats baisseront les armes face à nous. Tu le sais, Bô : ils ne seront pas courageux face à une foule en colère. Sans compter que nous rallierons bien plus de personnes au fur et à mesure que nous gagnerons les rues de la cité. Raison pour laquelle il est important de ratisser Town Center. » expliqua Rafael, ce qui sembla calmer légèrement son interlocuteur.
« Et toi ? Si jamais tu échoues ? Le Roi aura renforcé ses actions pour te retrouver, tu feras le leurre ? » répliqua Vengeance, revenu parmi eux.
« Justement, je vous demanderais d’accueillir une connaissance dans vos rangs, et de lui prêter le nom d’As de la Révolution. » répondit Rafael.
L’annonce de cet énième plan tira un regard interrogateur de la plupart des membres de la conspiration.
« Si il est fait l’annonce d’un As dans la ville, menant la révolution, les gens se tourneront vers lui. S’il est fait annonce d’un As pour lequel je travaille, les regards se tourneront encore plus vers cet homme. Car si je travaille pour lui, sa force se devra d’être plus grande que la mienne … » commença à expliquer l’assassin.
« … un leurre ? Tu veux dresser un leurre au milieu de la Révolution ? Tout ça pour avoir les mains libres ? C’est pour ça que tu as impliqué cet autre gars ? » grogna Vengeance, hochant de la tête.
« Exactement. Il suffira juste de faire passer la rumeur que je travaille pour l’As de la Révolution. » poursuivit Rafael.
« Tu présumes un peu trop de ta propre importance, Auditore … » répliqua Bô, pour qui cela sentait de plus en plus mauvais.
« Si ça marche, tant mieux. Un plan B en somme. Et il sera mon contact direct pour vous tenir au courant de la situation. Vengeance, tu te chargeras des portes avec ce qu’il nous reste d’hommes. » poursuivit Rafael, recentrant la discussion.
« Je m’occupe du palais, d’en ouvrir ses portes. C’est assurément la mission la plus ardue, vous comprendrez donc pourquoi il est important que le moins de regards devront se porter sur moi. Elle ne pourra pas s’effectuer en nombre, et devra être parfaitement chronométrée : si le Roi tombe, le Royaume tombera. » termina l’assassin, plantant sa dague au milieu de la carte, sur le château.
Tous se regardèrent gravement, ne sachant vraiment que dire après cela. Seul Bô semblait encore perplexe quant au plan. Tout reposait sur des à priori et des incertitudes. Si l’une des composantes échouait, les choses ne se compliqueraient que de trop. Si les assassins ne réussissaient pas à ouvrir les portes, la révolution se briserait sur les murs. Si Auditore n’arrivait pas à temps, ils seraient pris au piège. Sans compter la flotte royale qui restait comme une épée de Damoclès au dessus d’eux.
« Et quel sera le signal de départ ? » demanda le Roi des ordures, soupirant de lassitude.
« Lorsque le navire du commandant de la flotte impériale explosera. » répondit Rafael, le regardant droit dans les yeux.
« Quand ? » poursuivit le révolutionnaire.
« Dans 3 jours. Au petit matin.» fit Rafael.
Bô sembla se livrer à une réflexion intérieure, et le silence suivit la déclaration de l’assassin, interrompu cependant par les gloussements de l’homme-chien.
« T’es rapiat Auditore ! Trois jours pour secouer toutes les puces de Grey Terminal ? Waf waf waf ! Tu ne manques pas d’humour. » ricana le bandit.
« Mais la vitesse est primordiale. Je sais que vous pouvez y arriver : après cela, la Révolution aura débuté. » répliqua Rafael, avec un sourire amusé.
« Soit. » répondit Bô, visiblement arrivé à la conclusion qu’il n’y avait pas d’autre choix : cela avait déjà commencé.
Rafael se leva, tira son épée. Il la leva vers le centre de la table, pointe vers l’avant. Les assassins firent de même, ainsi que Bô. L’homme-chien haussa des épaules puis plaça sa main sur la table : les chiens n’avaient pas de lames après tout. C’était là un accord tacite qui se réglait entre eux, ferme et inviolable. Après cette soirée, plus rien ne pourrait arrêter la révolution serait en marche.
« Pour Goa. » fit Rafael.
« Pour Goa. » répondirent les autres, sur un ton cérémonieux.
Seul l’homme-chien lâcha un ‘wafwafwaf’ de circonstance puis ils s’en retournèrent à leurs missions respectives. La réunion était terminée, le peuple serait bientôt libéré. Quant à l’après … il fallait déjà l’emporter.
Jour 4 - début de soirée
- Musique:
« C’est quoi ce bordel ? » entama le Roi des ordures, pointant du doigt des relevés attestant de la situation actuelle du Royaume.
« Le début de la Révolution. » répondit l’assassin sans se laisser démonter.
Des images représentant Anthony et sa sœur trônaient sur la table, à l’aune d’une rubrique mortuaire. Le Royaume était en deuil et l’assassin était recherché. Apparemment, la dague n’avait pas suffi à faire accuser Anthony, et Rafael était activement recherché. Ou Eirikr avait parlé, ce qui signifiait qu’il était entre des mains expertes, hors de sa portée. Cela ne changeait pas grand-chose au plan, mais le rendait un peu plus épineux. Bô soupira, secouant la tête. Il était furibond.
« Je ne sais pas à quoi tu joues, Auditore, mais ta tête et ça – il pointa du doigt l’avis de recherche – ça me dit que ça a merdé quelque part. » continua le Roi, fronçant les sourcils.
« Waf waf waf … ça fait une belle somme ! » ricana l’homme-chien, ce qui tira un claquement de langue de la part de Vengeance.
« J’ai fait une rencontre inopinée, voilà tout. » expliqua Rafael, haussant les épaules.
Cette réponse ne satisfaisait visiblement le Roi des ordures, pas plus que les secrets que Rafael, son allié, lui cachait visiblement.
« Uther Dol. Un ennemi et traître de la Confrérie visiblement engagé par le Prince. » fit Vendetta, toujours à l’abri sous sa capuche.
Le nom fit frémir Céline. Tout comme il tira un regard courroucé à Rafael. Il n’aimait pas laver son linge sale en famille, et encore moins en présence de bandits comme l’homme-chien. Un ennemi supplémentaire et de calibre, ce ne serait pas pour les rassurer. D’autant plus qu’il avait visiblement préféré passer un accord avec Rafael plutôt que d’aider son client, ce qui mettait le danger de la présence de cet homme toujours en suspens …
« Et on a des assassins en face, en plus ?! En ce cas, mieux vaut s’arrêter tout de suite, avant que Grey ne soit brûlé une énième fois. » s’exclama le Roi.
« C’est trop tard, maintenant. Eirikr a du avouer, c’est évident. » le coupa Rafael, adressant un regard noir à Vengeance.
« Eirikr ? Le Prince ? C’était ça ton plan, Auditore ? » répliqua Bô, tapant sur la table.
L’assassin soupira, se rassit plus confortablement dans sa chaise. Il faisait pâle figure, il fallait l’avouer. Sa cicatrice barrant son œil, son visage tuméfié. Ajoutant à cela la fatigue qui se peignait malgré tout sur son visage … L’heure n’était plus aux secrets, il fallait gagner leur fidélité et leur soutien inconditionnel.
« L’idée était de créer une dissension au sein de la noblesse et d’ouvrir une lutte interne afin de faciliter l’anonymat de nos activités. Cependant, notre allié n’était pas d’un poids suffisant et les parties adverses ont été plus retorses que prévu. La princesse morte – l’homme chien grogna – et Anthony disparu après cela aurait du suffire à créer ce climat. Au lieu de cela, Eirikr a été confondu, certainement qu’il est allé moufter auprès de son paternel. » expliqua Rafael, indiquant d’un geste fatigué les rapports.
« Ajoutons à cela que les souterrains sont condamnés et que la cité est à ma recherche, cela nous fait un beau tableau. En effet. » poursuivit-il, hochant de la tête.
Quelques chuchotements se firent entendre, coupés par le doigt de l’assassin qui tapa la table à plusieurs reprises.
« Cependant, personne n’a idée de ce qu’il se trame. J’attends des informations sur ce qu’il est advenu du Prince, il pourra nous être toujours utile pour laisser l’EMM hors de nos affaires. Mis à part cela, même Eirikr n’avait pas la moindre idée de ce qui allait se passer : nous étions censés l’aider à prendre le trône, il ne pensait pas que sa tête sauterait aussi. » les rassura-t-il.
« Et si des doutes subsistent, je vous rappelle que cette réunion a pour but de décider quand nous passerons à l’action. La bourgeoisie nous affiche un soutient mitigé : les privilèges de la noblesse leur font envie, nous userons de cela. Les nobles luttent pour le pouvoir et la succession : ils sont recentrés vers le roi et ses actions, leurs alliances sont plus fragiles que jamais. Cela nous laisse encore une marge. Courte mais existante. » poursuivit Rafael, les regardant tour à tour.
L’homme chien bougea sur sa chaise, la position assise devait lui être odieusement inconfortable vis-à-vis des sévices qu’Anthony lui avait infligés. Il se pourlécha les babines et étira un sourire carnassier.
« Auditore, Auditore. Tu disais qu’Anthony avait disparu ? Et la princesse morte ? » grogna-t-il, comme s’il était prêt à mordre pour avoir son os.
« Je t’ai dit que tu aurais ‘peut-être’ les femmes. Il t’en reste une sur deux. Concernant Anthony … » fit Rafael, adressant un regard à Vengeance.
Ce dernier se leva aussi tôt et passa la tenture qui fermait la pièce. Il revint quelques secondes plus tard, traînant un homme enchaîné de toute part, avec une capuche sur le crâne. Ses vêtements salis trahissaient à peine sa condition. Ni bottes, ni armes. Les fers avaient entamé sa peau et il boitait affreusement. Nul doute qu’il avait été longuement interrogé par les assassins. À ce sujet, Rafael tira une sorte de plan de la ville de l’intérieur de sa tunique. Il se leva et commença à l’étendre sur la table. Pendant ce temps, Vengeance poussa le prince déchu contre la table, tandis que l’homme-chien se léchait frénétiquement les babines. À tel point qu’il en perdit toute concentration et se leva pour aller attester de l’identité du prisonnier.
« J’aime quand on tient ses engagements, waf waf waf … La cage n’est pas encore prête, mais on va bien s’amuser ensemble, hein petit prince ? Waf waf waf ! » ricana l’homme-chien, ce qui tira une moue de dégoût de la plupart des personnes attablées là.
Ils savaient tous ce que ce triste individu lui destinait, nul doute que la mort aurait été plus douce.
« Voilà ce que j’ai pu dresser comme plan d’attaque, mes amis. J’ai pris la liberté de vous proposer ceci pour gagner du temps. Grâce aux informations du Prince – il fit signe à Vengeance de l’éloigner pour le confier aux soins des hommes du bandit – et aux services de Vengeance, nous avons pu estimer les forces en présence autour du palais. » fit-il, montrant du doigt le plan sommaire du palais.
« Ceci sera mon affaire, l’affaire des assassins : vous ouvrir les portes. » conclut-il, dévoilant une autre carte, montrant plusieurs mouvements de troupes.
« Ce que je vous demande, c’est cela. » fit l’assassin, montrant le contenu de la carte.
- Plan de bataille:
Les schémas parlaient d’eux-mêmes : trois forces de frappe, la localisation approximative des esclaves et travailleurs forcés sympathisants et ralliés par les efforts du Roi des ordures ainsi que des assassins à travers la ville. Ne restait que l’incertitude de la bourgeoisie, qu’il faudrait mettre au pied du mur.
« C’est dangereux, Auditore. Trop. Avec ce qu’il se passe là-bas – il montra les hauts quartiers – et les forces qui y sont en place, c’est folie. » répondit Bô, se passant la main sur le front.
« Folie serait de ne rien faire. Le plan … » répliqua Rafael.
« Ton plan. » le coupa le Roi des ordures.
« Mon plan repose sur l’effet de surprise. Briser les portes à l’heure où les hommes rentrent dans la ville bordure : le temps qu’ils les referment, nos hommes à l’intérieur de la ville seront sur eux et les maintiendront ouvertes. Une fois cela fait, il suffira de déborder et de rallier Town Center pour trouver les portes ouvertes puis déborder dans les quartiers nobles : la plupart des soldats baisseront les armes face à nous. Tu le sais, Bô : ils ne seront pas courageux face à une foule en colère. Sans compter que nous rallierons bien plus de personnes au fur et à mesure que nous gagnerons les rues de la cité. Raison pour laquelle il est important de ratisser Town Center. » expliqua Rafael, ce qui sembla calmer légèrement son interlocuteur.
« Et toi ? Si jamais tu échoues ? Le Roi aura renforcé ses actions pour te retrouver, tu feras le leurre ? » répliqua Vengeance, revenu parmi eux.
« Justement, je vous demanderais d’accueillir une connaissance dans vos rangs, et de lui prêter le nom d’As de la Révolution. » répondit Rafael.
L’annonce de cet énième plan tira un regard interrogateur de la plupart des membres de la conspiration.
« Si il est fait l’annonce d’un As dans la ville, menant la révolution, les gens se tourneront vers lui. S’il est fait annonce d’un As pour lequel je travaille, les regards se tourneront encore plus vers cet homme. Car si je travaille pour lui, sa force se devra d’être plus grande que la mienne … » commença à expliquer l’assassin.
« … un leurre ? Tu veux dresser un leurre au milieu de la Révolution ? Tout ça pour avoir les mains libres ? C’est pour ça que tu as impliqué cet autre gars ? » grogna Vengeance, hochant de la tête.
« Exactement. Il suffira juste de faire passer la rumeur que je travaille pour l’As de la Révolution. » poursuivit Rafael.
« Tu présumes un peu trop de ta propre importance, Auditore … » répliqua Bô, pour qui cela sentait de plus en plus mauvais.
« Si ça marche, tant mieux. Un plan B en somme. Et il sera mon contact direct pour vous tenir au courant de la situation. Vengeance, tu te chargeras des portes avec ce qu’il nous reste d’hommes. » poursuivit Rafael, recentrant la discussion.
« Je m’occupe du palais, d’en ouvrir ses portes. C’est assurément la mission la plus ardue, vous comprendrez donc pourquoi il est important que le moins de regards devront se porter sur moi. Elle ne pourra pas s’effectuer en nombre, et devra être parfaitement chronométrée : si le Roi tombe, le Royaume tombera. » termina l’assassin, plantant sa dague au milieu de la carte, sur le château.
Tous se regardèrent gravement, ne sachant vraiment que dire après cela. Seul Bô semblait encore perplexe quant au plan. Tout reposait sur des à priori et des incertitudes. Si l’une des composantes échouait, les choses ne se compliqueraient que de trop. Si les assassins ne réussissaient pas à ouvrir les portes, la révolution se briserait sur les murs. Si Auditore n’arrivait pas à temps, ils seraient pris au piège. Sans compter la flotte royale qui restait comme une épée de Damoclès au dessus d’eux.
« Et quel sera le signal de départ ? » demanda le Roi des ordures, soupirant de lassitude.
« Lorsque le navire du commandant de la flotte impériale explosera. » répondit Rafael, le regardant droit dans les yeux.
« Quand ? » poursuivit le révolutionnaire.
« Dans 3 jours. Au petit matin.» fit Rafael.
Bô sembla se livrer à une réflexion intérieure, et le silence suivit la déclaration de l’assassin, interrompu cependant par les gloussements de l’homme-chien.
« T’es rapiat Auditore ! Trois jours pour secouer toutes les puces de Grey Terminal ? Waf waf waf ! Tu ne manques pas d’humour. » ricana le bandit.
« Mais la vitesse est primordiale. Je sais que vous pouvez y arriver : après cela, la Révolution aura débuté. » répliqua Rafael, avec un sourire amusé.
« Soit. » répondit Bô, visiblement arrivé à la conclusion qu’il n’y avait pas d’autre choix : cela avait déjà commencé.
Rafael se leva, tira son épée. Il la leva vers le centre de la table, pointe vers l’avant. Les assassins firent de même, ainsi que Bô. L’homme-chien haussa des épaules puis plaça sa main sur la table : les chiens n’avaient pas de lames après tout. C’était là un accord tacite qui se réglait entre eux, ferme et inviolable. Après cette soirée, plus rien ne pourrait arrêter la révolution serait en marche.
« Pour Goa. » fit Rafael.
« Pour Goa. » répondirent les autres, sur un ton cérémonieux.
Seul l’homme-chien lâcha un ‘wafwafwaf’ de circonstance puis ils s’en retournèrent à leurs missions respectives. La réunion était terminée, le peuple serait bientôt libéré. Quant à l’après … il fallait déjà l’emporter.