Huhuhu...
Bon sang c'Basara c'est un morceau. Pas du genre que j'respecte pour le fond, mais plutôt pour la forme ; du genre qu'on s'doit d'reconnaitre non plus par ça rareté -l’arrogance à la quote- mais par la qualité du geste, de la parole. J'écoute en silence mais tout sourire, buvant la réaction de l'étoile du jour mais trou noir de demain, suffisance faite maitre.
Alors évidemment, comme Jonas n'a droit qu'à la moitié des doubles monologues et qu'il me voit à la mine ébahie, il s'fait un devoir d'ouvrir sa gueule dans un sursaut de noblesse futile. Pôv' gus, s'il savait c'que Basara pense de lui... pour un peu ça m'frait d'la peine tient.
- Ne cédez pas monsieur ! Ma vie ne vaut rien face à la Just*... !!
- Chuchut !
Je l'interromps d'un index aimablement levé, sans pour autant couper l'ami du jour qui n'aura d'ailleurs rien remarqué. J'te comprends mon brave Jonas, mais là y a l'môme qui prend son panard et j'm'en voudrais de l'couper en plein ébat. Écoute le donc débiter son laïus suffisant ! Bon sang ce mec va mouiller ses draps ce soir ! Il est d'dans, il s'éclate ! Perso j'perds pas une miette de ce spectacle jouissif, même si au final les mots même qu'il s'évertue à m'cracher à la face glissent sur moi aussi facilement qu'une palourde sur une coque cuivrée. Car si le cœur et l'égo y sont, niveau fond c'est pas plus original qu'un discours d'agonie de jeune révo. Si c'était pas compensé par le jeu d'acteur, j'aurais d'jà d'mandé l'remboursement d'la place. Il en fait trop c'est ça l'souci... Moi aussi pt'être bien remarque...
boarf.
Mais là j'suis mauvaise langue, j'reconnais qu'par moment y a qu'en même des trucs qui accrochent l'esgourde et qui ricoche dans un coin d'ma tête. Son truc sur les révo tiens, tant qu'on parle d'eux ; ben au moment où il dit ça v'là que j'me mets à m'dire que pour une fois j'les comprends ces glandus utopistes. Sans déc' face à c'genre de gus c'est dur de pas vouloir faire une B.A en tartinant sa gueule sur la biscotte de l'histoire.
Putain c'est là que j'me dis qu'j'ai bien fait d'la jouer freelance pendant un temps... là ça va j'suis dev'nu plus mûr, plus posé... mais y a quelques années j'aurais pété un boulon direct et
bam la cour martiale ! Dire que j'ai été sous la botte de c'genre de loustic... Les hautes strates qu'on les appelle... si hautes qu'elles sont repassées de l'autre côté faut croire.
Puis là où j'me dis que j'aurais pas supporté non plus d'les côtoyer c'genre de gus, c'est l'désintérêt total qu'il m'affiche pour la vie humaine. Car malgré tout c'qu'on peut dire ou croire sur moi, j'ai une profonde considération pour la vie. C'est d'ailleurs pourquoi je prends tant de plaisir à en priver les autres. Lui c'est...
différent, malsain. Une simple ligne de plus en bas d'page, et encore pas la plus grosse et encore moins la première. Et ça j'peux pas l'piffer. Bordel pour un peu j'trouverais ça presque flippant même. Plus encore que la colère d'un Mandrake ou la brulure d'un Tetsuda en grande forme. Y a aucune forme de
noblesse dans c'qu'il dit ou c'qu'il pense, pas même pervertie comme la mienne ou illuminée comme celle des Tenryuubito. Juste de l'arrogance et de l’indifférence à l'état brut, dénuée de toute aspérité ou prétexte. Répugnant, mais au combien dangereux.
D'ailleurs ça explique que notre Basara fasse tant l'malin. Sûr il se sait intouchable, inviolable, tout puissant. Mais c'est justement c'qui devrait lui interdire de fanfaronner. C'est seulement d'vant le vrai risque que l'arrogance et la verve prévalent.
Là j'parle juste à un escargo... Et quand un escargo se gausse, moi j'prépare patiemment l'persil.
Fin' bref, comme le laissaient annoncer les premiers échanges, notre affaire tourne à la mésentente et c'est pas ça qui m’empêchera d'dormir. J'te dirais même merci mon p'tit Basara, tu m'as épargné les affres de la facilité en coupant les derniers liens qui m'retenaient encore captif. Pour un peu j'allais cédé à la l'appel du confort en convoitant cette place ; là d'ssus j't'en dois une.
Maintenant j'suis libre, pleinement. Comme un monstre marin. Libre de nager où j'veux, de chasser c'que j'veux, quand j'veux. Libre de vivre dans la misère ou dans l’opulence. Libre de m'faire harponner mais aussi de croquer le pêcheur imprudent. Tu crois m'faire peur en annonçant que j'ai la lettre ? Pôv' type va, j'me vexerais presque tant ça s'voit que t'as pas lu mon dossier ! Te donnes pas cette peine j'allais le faire
huhuhu. Annoncer au monde que j'suis dans la danse, décaniller les zouaves qui s'mettront en tête de m'prendre en chasse, et ainsi bloquer aussi longtemps que possible une place de corsaire alors vide. Un premier trou dans votre réputée invincible défense les amis, et un petit caillou de plus dans l'équilibre des pouvoirs. J'crois que j'vais bien m'marrer à voir où tout ça va nous m'ner tiens !
Huhuhu.
Car ouais j'ai bien l'intention d'prendre mon panard moi aussi. Un pied intégrale fait d'abus et de plaisirs interdits ou pas !
Libre bordel ! Putain qu'ça fait du bien de soudain l'réaliser pleinement alors qu'il est tout juste en train d'finir ton blabla ! J'pourrais faire tourner l'mot indéfiniment dans ma bouche comme dans ma caboche.
-[...]La vraie question, c’est de savoir si vous voulez être intouchable ou si vous voulez passer le reste de votre vie à courir. Alors évidement comme ça en pleine excitation, la réponse file d'elle même avec l'assurance du gars qui n'sait pas c'que lui réserve l'av'nir mais qui l'attend d'pieds fermes.
"Sea Wolf, seul contre le reste du monde" ? Mais que le reste du monde prenne garde !
-Ni l'un ni l'autre l'ami héhéhé. CLANG !Et comme j'ai plus rien à dire à faire ou à découvrir de mon interlocuteur, j'raccroche avec le feu au ventre et l'astre du jour au visage ! Putain d'aurore là où j'pensais filer en crépuscule, plus que de retour je renais !
Mwouahahah ça va chier drue les loulouttes, c'est moi qui vous l'dit. J'suis pris d'une fièvre de vie, d'une frénésie d'liberté ; pour un peu j'tiendrais plus en place et j'dois faire tous les efforts du monde pour pas ressembler à un môme qui a trouvé les clés du garage.
Ni une ni deux j'oublie donc l'escargophone et le visage qu'il affichait -devenue alors simple gelée flasque entre mes phalanges- pour me tourner vers un Jonas lui en pleine attente. Plus que sa vie, c'est l'honneur même de la marine qui se jouait devant ses yeux.
-Bon mon cher Jonas, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t'annoncer.- ...
-La bonne c'est qu'ils t'ont écouté.- ...
-La mauvaise... c'est qu'ils t'ont écouté, huhuhu.Drapeau d'la marine sur lequel je m'essuie les mains des restes de négociation, puis me v'là qui tire lentement mon poignard de son étui, tout content qu'il est lui aussi d'varier son menu.