Ma seconde est mise au jus. Elle connait maint'nant mes projets pour c'te satanée île, et j'ai toute confiance en elle quant à c'qu'elle va mettre en place pour les mener à bien. Elle est bien ma seconde. J'le lui dis jamais. Mais c'est pas grave. Sont comme ça les mecs, et Micha', elle évolue dans un monde de mecs. Alors elle sait. Par contre, mes mecs, mes casseurs, eux ne savent rien pour l'instant. Et Gui sait c'qu'ils sont en train d'formenter chacun dans leur coin. Les gens savent pas, les gens s'doutent pas, d'qui sont vraiment les Saigneurs. Y nous voient comme de arrach' sanguinaires ivres de guerres et de sang. Nous voient comme de tueurs froids et méthodiques. Tant mieux. Mais on est pas si ... droit, simple dans notre comportement. Les Saigneurs, c't'un sanatorium sur flotteur. Les Saigneurs, c't'un rassemblement de blessés blessants. Faut qu'j'retrouve mes gars, ces aimants à problèmes.
Jack se gratte la tête. Gratte, gratte, font les doigts gras, sur le cuir d'caboche. J'ai aucune idée d'où ils sont passés. Micha' m'a parlé du casino. Puis d'la jungle. Hmmm. Une pièce sort de ma poche, presque toute seule, à peine aidée par ma main. Face casino, pile jungle. La pièce s'élève, retombe, sonne sur le sol. Se stabilise. Pile. Va pour la jungle. Le temps de... prendre quelques bouteilles. Et d'appeler. Anthrax. ANTHRAX! Ouais, c't'à toi qu'je bave, infâme macaque. Ramène ton cul dard-dard sur mon épaule. Ramène ton cul on t'as une rouste.
J'le vois, qui traine la patte, pour finir par m'sauter sur le chibre. J'soupçonne que Micha' va lui manquer. C'est l'afro. Ou la fille. J'en sais rien, mais temps de revenir chez l'boss. Et m'voilà prêt pour la route. Comme un charme.
J'prend l'chemin d'la Jungle. Impression de revivre que'qu'chose, à part que c'coup-ci, j'ai mes fringues. Mes panards rappent à nouveau l'caillou, et comme précédemment, l'caillou perd. Héhé. La nuit arrive bientôt à son terme, et les bestioles nocturnes font place à leurs potes, journurnes. C'est un joli chant, un croisement intéressant. Ca me berce, tandis qu'je m'enfonce dans les profondeurs de la sauvagerie naturelle. Anthrax mire les alentours, de son perchoir épaulaires, fier comme un esclavagiste porté par ses troupes. Ca tourne probablement dans sa carte mère craquée, et sur'ment qu'y s'dit qu'un jour, tout ça lui appartiendra. Qu'on lui servira des singettes en apéro pendant qu'en plat, il passera au sacrifice de bestiaux mastocs. Ouais, il doit penser ça Anthrax, j'le connais, lui et moi on est pareil. A part que moi j'suis moi con. Et plus dangereux. Un horrible doute me prend, sur c'te dernière assertion...
Maint'nant qu'ne subsiste aucun signe de civilisàlacon, la mire en berne, je check le sol pour des traces. Celles qu'auraient pu laissé mes deux compères. Mais rien, et ce, pour deux raisons. La première, c'est qu'j'suis navigateur, pas pisteur. La deuxième, c'est qu'il fait noir comme dans le coeur d'Anthrax, et qu'j'y vois quedalle. Je tente, hein. J'persévere. Mais faut pas douze secondes pour qu'j'me rappelle que j'trompe personne. Parce qu'il y a personne. Juste moi. Comme un con. Alors j'arrête et j'mate le ciel. Étoile le ciel. Et je fais une prière à Gui, Dieu d'la mer et les grivèleries. J'lui dis: mon con, s'tu pouvais m'aider un coup, et les aider un coup, histoire qu'ensemble on formente un coup, qui à force de coups, leurs mettra dans... l'arrière, ce s'rait cool. Et toi tu seras content, parce que je te sacrifierai encore plus de bouteilles, lancées à la mer, et par la même, j'te sacrifierai du temps d'longévité, c'qui est plutôt sympa pour le monde, parce que perso, j'doute de sa santé si j'vis jusque douze fois douze ans. Tiens, prends ça dans la gueule Proust, ça c'était du bavage matuzalien. Gui, lui, m'entendra, ou pas. L'est comme ça l'Dieu Gui. Parfois y capte, parfois pas, parce qu'il est joueur, puis aussi parce qu'il est surement bourré. Ouais, ça doit être cette dernière. J'veux dire, si j'étais un dieu, j'serais souvent bourré. Tout l'temps, en fait.
Un frôlement. Jack déconnecte. Quitte son vortex égo-psychique. Revient parmi nous. Danger? C'était un bruit. Un frôlement, là, sur ma gauche. Dans c'gros buisson qui a la tronche d'un mec barbu. Parole! Prudemment, mais pas trop (parce que j'suis Capitaine Corsaire et qu'en fin d'compe, à part la folie y a pas grand chose qui m'menace) j'avance vers la source, mais j'suis broucouille. Rien, pas un chat. Pourtant, l'inspection est pas inutile. Derrière le buisson, un sentier. Le genre attrayant. Le genre à pierres blanches, qui vomissent la lumière de la lune, pour t'guider vers un point inconnu. Pour t'guider tellement fort qu'tu pourrais croire qu'c'est trop beau pour être vrai, qu'c'est un piège. IT'S A TRAP!. Mais j'y vais. Parce que Gui m'a entendu. Et que même si c'chemin me mène vers une mort atroce, douloureuse, et pleine de non-panache, gui m'a donné un truc, et à cheval donné on r'garde pas les dents. Ouais j'le suis. A grand pas. Ici, on marche vite. C'est dégagé. Et les animaux ferment d'plus en plus leurs gueules. Ici, on marche vite, et on sent une excitation. Ici, on s'galvanise tout seul. Ici, on a l'impression qu'on est né, invincible. Ici... Ici, c'est le sentier magique.
Il est long. Il est long. Il est long. Mais il a une fin. Elle est belle (no homo). Elle a la gueule d'une étendu verte spongieuse, suante de flotte. Elle a l'odeur du plantale, mais du rare, du finaud, imprimé d'vice. Là, un dard venimeux, là un souffle trompeur. Plus loin, une souche à demi trempée, dans un liquide saumâtre, plein de décoctions d'acide, qui vous rongeraient les os. Et puis l'inévitable clairière amie. Vaste, accueillante. Un tronc sur le sol. Je m'assis. Ils arriveront, ils viendront ici.
Jack se gratte la tête. Gratte, gratte, font les doigts gras, sur le cuir d'caboche. J'ai aucune idée d'où ils sont passés. Micha' m'a parlé du casino. Puis d'la jungle. Hmmm. Une pièce sort de ma poche, presque toute seule, à peine aidée par ma main. Face casino, pile jungle. La pièce s'élève, retombe, sonne sur le sol. Se stabilise. Pile. Va pour la jungle. Le temps de... prendre quelques bouteilles. Et d'appeler. Anthrax. ANTHRAX! Ouais, c't'à toi qu'je bave, infâme macaque. Ramène ton cul dard-dard sur mon épaule. Ramène ton cul on t'as une rouste.
J'le vois, qui traine la patte, pour finir par m'sauter sur le chibre. J'soupçonne que Micha' va lui manquer. C'est l'afro. Ou la fille. J'en sais rien, mais temps de revenir chez l'boss. Et m'voilà prêt pour la route. Comme un charme.
J'prend l'chemin d'la Jungle. Impression de revivre que'qu'chose, à part que c'coup-ci, j'ai mes fringues. Mes panards rappent à nouveau l'caillou, et comme précédemment, l'caillou perd. Héhé. La nuit arrive bientôt à son terme, et les bestioles nocturnes font place à leurs potes, journurnes. C'est un joli chant, un croisement intéressant. Ca me berce, tandis qu'je m'enfonce dans les profondeurs de la sauvagerie naturelle. Anthrax mire les alentours, de son perchoir épaulaires, fier comme un esclavagiste porté par ses troupes. Ca tourne probablement dans sa carte mère craquée, et sur'ment qu'y s'dit qu'un jour, tout ça lui appartiendra. Qu'on lui servira des singettes en apéro pendant qu'en plat, il passera au sacrifice de bestiaux mastocs. Ouais, il doit penser ça Anthrax, j'le connais, lui et moi on est pareil. A part que moi j'suis moi con. Et plus dangereux. Un horrible doute me prend, sur c'te dernière assertion...
Maint'nant qu'ne subsiste aucun signe de civilisàlacon, la mire en berne, je check le sol pour des traces. Celles qu'auraient pu laissé mes deux compères. Mais rien, et ce, pour deux raisons. La première, c'est qu'j'suis navigateur, pas pisteur. La deuxième, c'est qu'il fait noir comme dans le coeur d'Anthrax, et qu'j'y vois quedalle. Je tente, hein. J'persévere. Mais faut pas douze secondes pour qu'j'me rappelle que j'trompe personne. Parce qu'il y a personne. Juste moi. Comme un con. Alors j'arrête et j'mate le ciel. Étoile le ciel. Et je fais une prière à Gui, Dieu d'la mer et les grivèleries. J'lui dis: mon con, s'tu pouvais m'aider un coup, et les aider un coup, histoire qu'ensemble on formente un coup, qui à force de coups, leurs mettra dans... l'arrière, ce s'rait cool. Et toi tu seras content, parce que je te sacrifierai encore plus de bouteilles, lancées à la mer, et par la même, j'te sacrifierai du temps d'longévité, c'qui est plutôt sympa pour le monde, parce que perso, j'doute de sa santé si j'vis jusque douze fois douze ans. Tiens, prends ça dans la gueule Proust, ça c'était du bavage matuzalien. Gui, lui, m'entendra, ou pas. L'est comme ça l'Dieu Gui. Parfois y capte, parfois pas, parce qu'il est joueur, puis aussi parce qu'il est surement bourré. Ouais, ça doit être cette dernière. J'veux dire, si j'étais un dieu, j'serais souvent bourré. Tout l'temps, en fait.
Un frôlement. Jack déconnecte. Quitte son vortex égo-psychique. Revient parmi nous. Danger? C'était un bruit. Un frôlement, là, sur ma gauche. Dans c'gros buisson qui a la tronche d'un mec barbu. Parole! Prudemment, mais pas trop (parce que j'suis Capitaine Corsaire et qu'en fin d'compe, à part la folie y a pas grand chose qui m'menace) j'avance vers la source, mais j'suis broucouille. Rien, pas un chat. Pourtant, l'inspection est pas inutile. Derrière le buisson, un sentier. Le genre attrayant. Le genre à pierres blanches, qui vomissent la lumière de la lune, pour t'guider vers un point inconnu. Pour t'guider tellement fort qu'tu pourrais croire qu'c'est trop beau pour être vrai, qu'c'est un piège. IT'S A TRAP!. Mais j'y vais. Parce que Gui m'a entendu. Et que même si c'chemin me mène vers une mort atroce, douloureuse, et pleine de non-panache, gui m'a donné un truc, et à cheval donné on r'garde pas les dents. Ouais j'le suis. A grand pas. Ici, on marche vite. C'est dégagé. Et les animaux ferment d'plus en plus leurs gueules. Ici, on marche vite, et on sent une excitation. Ici, on s'galvanise tout seul. Ici, on a l'impression qu'on est né, invincible. Ici... Ici, c'est le sentier magique.
Il est long. Il est long. Il est long. Mais il a une fin. Elle est belle (no homo). Elle a la gueule d'une étendu verte spongieuse, suante de flotte. Elle a l'odeur du plantale, mais du rare, du finaud, imprimé d'vice. Là, un dard venimeux, là un souffle trompeur. Plus loin, une souche à demi trempée, dans un liquide saumâtre, plein de décoctions d'acide, qui vous rongeraient les os. Et puis l'inévitable clairière amie. Vaste, accueillante. Un tronc sur le sol. Je m'assis. Ils arriveront, ils viendront ici.