Trois jours ont passé.
Depuis trois jours, c'est le bonheur. C'est indescriptible. Et c'est privé. Je ne m'étendrais pas sur le sujet. Tous les jours, on se voit. Tous les jours, on refait le monde. Notre monde. Tous les jours, on se fait des promesses. Des promesses d'éternité. Tous les jours, on vit notre amour.
Trois jours après, on a prévu une promenade en amoureux sur les toits, loin de tout. Loin de l'agitation. Je voudrais bien me préparer pour ça, mais je suis convoqué par le médecin qui doit me parler de mon état de santé après analyse. Les conséquences de mon rajeunissement. Je me souviens qu'Otto en avait parlé lorsque Milly et moi, on était dans sa penderie. Hem. Ça semble être si loin.
Je me suis retrouvé à l'heure indiquée passée de dix minutes. Je suis en retard, mais le médecin, ouvrant la porte, ne m'en tient pas rigueur. Le docteur Stetmann. Un type plutôt jeune. Pas aussi jeune que moi. Il me fait entrée dans son bureau, un endroit comme on en pourrait trouver des centaines dans cette base. Je m'assois sur la chaise qu'il me désigne. Avec lenteur, il passe derrière son bureau, se nettoyant ses lunettes rondes avec sa blouse blanche. Il semble préoccupé. Je le suis aussi. Je veux pas être en retard.
Excusez-moi ?
Mmh... hein ? Oui ?
On pourra faire vite ? J'ai un rendez-vous et je voudrais pas le manquer.
Ah ?
Oui oui. Très important. S'il vous plaît.
Euh. J'essaierais.
Il prend un dossier dans l'un de ses tiroirs et l'ouvre sur son bureau. Il en tire plusieurs feuilles qu'ils disposent à différents endroits de son bureau avec une précision et une lenteur toute calculée. Un type bizarre. Je change de position sur ma chaise comme pour lui signaler d'abréger.
Monsieur Pludbus...
Non.
Non ?
J'ai changé de nom.
Ah ?
Appelez-moi Pludto, maintenant.
Ah.
Avec un d muet.
Ah.Bien. Je note.
Il note.
Bien... Monsieur Pludto...
…
C'est un peu compliqué à expliquer.
Abréger, doc. Comme d'hab, je vais pas comprendre. Puis vous me filerez une petite tape sur l'épaule pour me dire que ça va s'arranger si je mange pas trop de viande et que j'arrête l'alcool. Et tout finira bien et je pourrais aller à mon rendez-vous.
Il me regarde par-dessus ses lunettes.
J'aimerais que ça soit si simple.
Alors, faites simple.
Il est lourd. Les médecins en font toujours tout un plat pour rien.
Il déglutit avant de prendre une feuille et de s'y plonger.
Bien.
L'ensemble des analyses possibles a été réalisé sur vous. Tous nos appareils ont été utilisés. Je doute sérieusement qu'ils soient possibles de faire plus précis que les résultats de nos diagnostics. Ils ont été vérifiés par l'ensemble du corps médical spécialisé et tous s'accordent sur ces résultats à quelques estimations près. En tout cas, la théorie semble totalement acquise à la profession et…
Doc.
Oui ?
Abrégez.
D'accord, d'accord.
Il boit une gorgée d'un gobelet traînant sur le coin du bureau.
Il s'humecte les lèvres.
Bien.
Tout ce que je vais vous dire peut être soumis à modifications ultérieures et je ne vous pas que vous ayez à l'esprit que…
DOC !
Oui… J'abrège.
Saoulant.
Il me fixe.
D'après nos résultats, tout votre corps a parfaitement rajeuni. Organe, tissus, muscles. Tout. Encore un peu plus et vous auriez pu retrouver vos dents de lait. Évidemment, ce rajeunissement étant total, il vous replace à une période de quinze ans. Étant donné que vous avez vécu jusqu'à quatre-vingt-quinze ans environ, vous voilà doter d'une espérance de vie théorique de quatre-vingts ans.[/color]
Bien ! C'est une bonne nouvelle ça. C'était si dur à dire ?[/color]
Il détourne les yeux et se lève. Il prend une autre feuille de papier dans le dossier et la lève jusqu'à ses yeux. Sa main tremble.
Il vous faut savoir que…
DOC !
Non ! C'est important là !
Allez-y…
Bien. Il vous faut savoir que votre état de santé avant le rajeunissement n'était pas au beau fixe. Les ravages de la vieillesse vous avaient transformé en nid à maladie.
Oui, mais c'est du passé maintenant.
C'est exactement ça…
Il semble sérieux, mais son visage blanc, presque morbide, me donne pas envie de rire.
Doc ?
On a craint à une erreur, mais ce qu'il s'est passé avec Mademoiselle Octiput confirme la théorie.
Quelle théorie ?
Il déglutit à nouveau. Il hésite.
QUELLE THÉORIE ?
Vos maladies ont rajeuni avec vous.
Ce qui veut dire ?
Que vous êtes toujours malade.
Et bien, il suffit de me guérir. De me filer des médocs. De me dépecer les fesses à coups de seringues ! Faire votre boulot quoi !
C'est incurable.
Je crois que je deviens plus blanc que lui.
… Quoi ?
C'est totalement… incurable.
Mais… comment ?
Vos maladies ont rajeuni. Leurs versions actuelles sont parfaitement connues. Mais ces maladies, dans le passé, étaient complètement différentes d'aujourd'hui. Les maladies, les virus, les bactéries. Tout ça, ça mute. Ça évolue. Par votre rajeunissement, ces entités ont elles aussi rajeuni. Elles sont revenues à un état très ancien. Pour vous, le rajeunissement vous a donné quatre vingt ans. Pour ces choses, c'est peut-être des centaines... non... des milliers d'années.
… Et ?
Nous ne savons pas comment les gens de cette époque ont combattu ces maladies. On ne sait rien de tout ça. C'est comme si c'était des nouvelles maladies qui venaient d’apparaître. Là. Une dizaine. Et nous n'avons rien dessus. Pas même un soupçon d'indice sur une recherche fondamentale. Rien.
…
Vous êtes seuls.
Vous ne pouvez pas faire de recherches ?
On pourrait. Mais tout cela coute de l'argent. Et pour soigner une seule personne, cela ne vaut pas le coup. L'avantage, c'est qu'il semble que ça ne soit pas contagieux. Et même si on avait les fonds, rien ne dit qu'on trouverait un remède avant… avant … avant qu'il ne soit trop tard.
Trop tard ?
Vous êtes condamné.
Je ne sais pas quoi penser. Je n'arrive pas à penser. Les mots me viennent tout seuls.
Combien… me reste t'il ?
Ce n'est pas une science exacte puisque ça nous est totalement inconnu. J'en parlais tout à l'heure, c'est l'imprécision entre les experts. On a bien une fourchette, mais c'est grosso modo et…
COMBIEN ?
J'ai de l'espoir.
Ça sera dur.
J'ai été amiral en chef. J'en ai connu des saloperies. J'en ai connu des situations difficiles. J'en ai connu des amis qui ont clamsé entre mes bras ! J'en ai connu des subordonnées qui me demandaient de leur transmettre que leurs derniers mots étaient pour leur femme, leur mère, leurs enfants. Alors vous allez me dire ça ! Tout de suite !
…
…
5 ans. Peut-être un peu plus. Peut-être un peu moins.
Non...
Cela veut dire…
Que selon votre nouvelle âgée, vous allez mourir vers vingt ans.
Ça ne peut pas être possible.
D'après une majorité d'experts, vous allez perdre peu à peu votre force. Il y aura un affaiblissement des muscles et de la masse osseuse. Dans quelques années, vous serez sujet aux symptômes de Parkinson. Perte probable des sens. Peut être la mémoire, aussi. Vomissement. Il faudra vous nourrir par perfusion. C'est vraiment vers la fin que ça devrait empirer, quand tout lâchera dans votre corps. Les dernières semaines seront probablement… horribles. Impossible à vivre sans être sous sédatif permanent.
…
Selon un expert, sa théorie serait que la mort sera similaire à une asphyxie. Longue. Et douloureuse.
Évidemment.
Il relève les yeux de sa note. Je ne le vois pas. Je ne vois plus rien. Pas plus loin que les cinq prochaines secondes.
Voilà. C'est tout.
…
… voulez-vous que tout cela reste… entre nous ?
… Non. Communiquez-le… à Otto.
Le vice-amiral Andermann ?
… Oui...
Bien.
…
…
…
Vous n'aviez pas un rendez-vous ?
Un… rendez-vous ?
Oui.
Ah. Oui. Me... merci.
Il n'y a pas de quoi. N'hésitez pas à revenir si vous voulez parler. Ça fait toujours du bien.
Oui... surement.
Je ne sais pas comment je suis revenu dans ma chambre. Je ne sais pas ce que j'y ai fait. Je ne sais pas comment j'ai pu aller à mon rendez-vous. Je ne sais rien. Je sais juste que je l'ai trouvé. Milly. Elle était là. Plus resplendissante que jamais. Magnifique. Elle n'a fait aucun commentaire sur ma tenue. Je ne me suis pas du tout préparé. Elle s'est contentée de me prendre le bras et de se blottir contre moi. Face au soleil couchant, elle m'a parlé. J'ai écouté. Elle a parlé de nous. Elle a parlé de l'avenir. Elle a parlé de son bonheur. J'ai écouté. Je n'ai pas parlé. Elle a souhaité qu'on fasse une promesse. Encore une. Une promesse importante pour elle. Et quand elle m'a regardé dans les yeux, j'ai voulu lui dire. J'ai voulu tout lui dire. Mais je n'ai pas pu. J'ai été lâche. Et alors que je pleurais intérieurement, elle m'a dit ces mots terribles.
On vivra ensemble, hein ? On vivra ensemble jusqu'à ce que la mort nous sépare !
Et j'ai pleuré. Elle a cru que c'était des larmes de bonheur.
Elle m'a cru.
Elle a cru à mon bonheur.
Depuis trois jours, c'est le bonheur. C'est indescriptible. Et c'est privé. Je ne m'étendrais pas sur le sujet. Tous les jours, on se voit. Tous les jours, on refait le monde. Notre monde. Tous les jours, on se fait des promesses. Des promesses d'éternité. Tous les jours, on vit notre amour.
Trois jours après, on a prévu une promenade en amoureux sur les toits, loin de tout. Loin de l'agitation. Je voudrais bien me préparer pour ça, mais je suis convoqué par le médecin qui doit me parler de mon état de santé après analyse. Les conséquences de mon rajeunissement. Je me souviens qu'Otto en avait parlé lorsque Milly et moi, on était dans sa penderie. Hem. Ça semble être si loin.
Je me suis retrouvé à l'heure indiquée passée de dix minutes. Je suis en retard, mais le médecin, ouvrant la porte, ne m'en tient pas rigueur. Le docteur Stetmann. Un type plutôt jeune. Pas aussi jeune que moi. Il me fait entrée dans son bureau, un endroit comme on en pourrait trouver des centaines dans cette base. Je m'assois sur la chaise qu'il me désigne. Avec lenteur, il passe derrière son bureau, se nettoyant ses lunettes rondes avec sa blouse blanche. Il semble préoccupé. Je le suis aussi. Je veux pas être en retard.
Excusez-moi ?
Mmh... hein ? Oui ?
On pourra faire vite ? J'ai un rendez-vous et je voudrais pas le manquer.
Ah ?
Oui oui. Très important. S'il vous plaît.
Euh. J'essaierais.
Il prend un dossier dans l'un de ses tiroirs et l'ouvre sur son bureau. Il en tire plusieurs feuilles qu'ils disposent à différents endroits de son bureau avec une précision et une lenteur toute calculée. Un type bizarre. Je change de position sur ma chaise comme pour lui signaler d'abréger.
Monsieur Pludbus...
Non.
Non ?
J'ai changé de nom.
Ah ?
Appelez-moi Pludto, maintenant.
Ah.
Avec un d muet.
Ah.Bien. Je note.
Il note.
Bien... Monsieur Pludto...
…
C'est un peu compliqué à expliquer.
Abréger, doc. Comme d'hab, je vais pas comprendre. Puis vous me filerez une petite tape sur l'épaule pour me dire que ça va s'arranger si je mange pas trop de viande et que j'arrête l'alcool. Et tout finira bien et je pourrais aller à mon rendez-vous.
Il me regarde par-dessus ses lunettes.
J'aimerais que ça soit si simple.
Alors, faites simple.
Il est lourd. Les médecins en font toujours tout un plat pour rien.
Il déglutit avant de prendre une feuille et de s'y plonger.
Bien.
L'ensemble des analyses possibles a été réalisé sur vous. Tous nos appareils ont été utilisés. Je doute sérieusement qu'ils soient possibles de faire plus précis que les résultats de nos diagnostics. Ils ont été vérifiés par l'ensemble du corps médical spécialisé et tous s'accordent sur ces résultats à quelques estimations près. En tout cas, la théorie semble totalement acquise à la profession et…
Doc.
Oui ?
Abrégez.
D'accord, d'accord.
Il boit une gorgée d'un gobelet traînant sur le coin du bureau.
Il s'humecte les lèvres.
Bien.
Tout ce que je vais vous dire peut être soumis à modifications ultérieures et je ne vous pas que vous ayez à l'esprit que…
DOC !
Oui… J'abrège.
Saoulant.
Il me fixe.
D'après nos résultats, tout votre corps a parfaitement rajeuni. Organe, tissus, muscles. Tout. Encore un peu plus et vous auriez pu retrouver vos dents de lait. Évidemment, ce rajeunissement étant total, il vous replace à une période de quinze ans. Étant donné que vous avez vécu jusqu'à quatre-vingt-quinze ans environ, vous voilà doter d'une espérance de vie théorique de quatre-vingts ans.[/color]
Bien ! C'est une bonne nouvelle ça. C'était si dur à dire ?[/color]
Il détourne les yeux et se lève. Il prend une autre feuille de papier dans le dossier et la lève jusqu'à ses yeux. Sa main tremble.
Il vous faut savoir que…
DOC !
Non ! C'est important là !
Allez-y…
Bien. Il vous faut savoir que votre état de santé avant le rajeunissement n'était pas au beau fixe. Les ravages de la vieillesse vous avaient transformé en nid à maladie.
Oui, mais c'est du passé maintenant.
C'est exactement ça…
Il semble sérieux, mais son visage blanc, presque morbide, me donne pas envie de rire.
Doc ?
On a craint à une erreur, mais ce qu'il s'est passé avec Mademoiselle Octiput confirme la théorie.
Quelle théorie ?
Il déglutit à nouveau. Il hésite.
QUELLE THÉORIE ?
Vos maladies ont rajeuni avec vous.
Ce qui veut dire ?
Que vous êtes toujours malade.
Et bien, il suffit de me guérir. De me filer des médocs. De me dépecer les fesses à coups de seringues ! Faire votre boulot quoi !
C'est incurable.
Je crois que je deviens plus blanc que lui.
… Quoi ?
C'est totalement… incurable.
Mais… comment ?
Vos maladies ont rajeuni. Leurs versions actuelles sont parfaitement connues. Mais ces maladies, dans le passé, étaient complètement différentes d'aujourd'hui. Les maladies, les virus, les bactéries. Tout ça, ça mute. Ça évolue. Par votre rajeunissement, ces entités ont elles aussi rajeuni. Elles sont revenues à un état très ancien. Pour vous, le rajeunissement vous a donné quatre vingt ans. Pour ces choses, c'est peut-être des centaines... non... des milliers d'années.
… Et ?
Nous ne savons pas comment les gens de cette époque ont combattu ces maladies. On ne sait rien de tout ça. C'est comme si c'était des nouvelles maladies qui venaient d’apparaître. Là. Une dizaine. Et nous n'avons rien dessus. Pas même un soupçon d'indice sur une recherche fondamentale. Rien.
…
Vous êtes seuls.
Vous ne pouvez pas faire de recherches ?
On pourrait. Mais tout cela coute de l'argent. Et pour soigner une seule personne, cela ne vaut pas le coup. L'avantage, c'est qu'il semble que ça ne soit pas contagieux. Et même si on avait les fonds, rien ne dit qu'on trouverait un remède avant… avant … avant qu'il ne soit trop tard.
Trop tard ?
Vous êtes condamné.
Je ne sais pas quoi penser. Je n'arrive pas à penser. Les mots me viennent tout seuls.
Combien… me reste t'il ?
Ce n'est pas une science exacte puisque ça nous est totalement inconnu. J'en parlais tout à l'heure, c'est l'imprécision entre les experts. On a bien une fourchette, mais c'est grosso modo et…
COMBIEN ?
J'ai de l'espoir.
Ça sera dur.
J'ai été amiral en chef. J'en ai connu des saloperies. J'en ai connu des situations difficiles. J'en ai connu des amis qui ont clamsé entre mes bras ! J'en ai connu des subordonnées qui me demandaient de leur transmettre que leurs derniers mots étaient pour leur femme, leur mère, leurs enfants. Alors vous allez me dire ça ! Tout de suite !
…
…
5 ans. Peut-être un peu plus. Peut-être un peu moins.
Non...
Cela veut dire…
Que selon votre nouvelle âgée, vous allez mourir vers vingt ans.
Ça ne peut pas être possible.
D'après une majorité d'experts, vous allez perdre peu à peu votre force. Il y aura un affaiblissement des muscles et de la masse osseuse. Dans quelques années, vous serez sujet aux symptômes de Parkinson. Perte probable des sens. Peut être la mémoire, aussi. Vomissement. Il faudra vous nourrir par perfusion. C'est vraiment vers la fin que ça devrait empirer, quand tout lâchera dans votre corps. Les dernières semaines seront probablement… horribles. Impossible à vivre sans être sous sédatif permanent.
…
Selon un expert, sa théorie serait que la mort sera similaire à une asphyxie. Longue. Et douloureuse.
Évidemment.
Il relève les yeux de sa note. Je ne le vois pas. Je ne vois plus rien. Pas plus loin que les cinq prochaines secondes.
Voilà. C'est tout.
…
… voulez-vous que tout cela reste… entre nous ?
… Non. Communiquez-le… à Otto.
Le vice-amiral Andermann ?
… Oui...
Bien.
…
…
…
Vous n'aviez pas un rendez-vous ?
Un… rendez-vous ?
Oui.
Ah. Oui. Me... merci.
Il n'y a pas de quoi. N'hésitez pas à revenir si vous voulez parler. Ça fait toujours du bien.
Oui... surement.
***
Je ne sais pas comment je suis revenu dans ma chambre. Je ne sais pas ce que j'y ai fait. Je ne sais pas comment j'ai pu aller à mon rendez-vous. Je ne sais rien. Je sais juste que je l'ai trouvé. Milly. Elle était là. Plus resplendissante que jamais. Magnifique. Elle n'a fait aucun commentaire sur ma tenue. Je ne me suis pas du tout préparé. Elle s'est contentée de me prendre le bras et de se blottir contre moi. Face au soleil couchant, elle m'a parlé. J'ai écouté. Elle a parlé de nous. Elle a parlé de l'avenir. Elle a parlé de son bonheur. J'ai écouté. Je n'ai pas parlé. Elle a souhaité qu'on fasse une promesse. Encore une. Une promesse importante pour elle. Et quand elle m'a regardé dans les yeux, j'ai voulu lui dire. J'ai voulu tout lui dire. Mais je n'ai pas pu. J'ai été lâche. Et alors que je pleurais intérieurement, elle m'a dit ces mots terribles.
On vivra ensemble, hein ? On vivra ensemble jusqu'à ce que la mort nous sépare !
Et j'ai pleuré. Elle a cru que c'était des larmes de bonheur.
Elle m'a cru.
Elle a cru à mon bonheur.