Grey Terminal. Grey Terminal et ses plus de 100 000 vies qui s'écrasaient les unes contre les autres. Ici, c'était la haine, la violence et le sang qui faisaient oublier la misère, la neige inondant la ville pour ne former plus qu'une immonde forme d'un mélange de marron et blanc. C'était ces gosses qui n'avaient pas plus d'une dizaine d'année et qui déjà, étaient à courir après un bout de mie rassie. Ici, les espoirs s’étaient envolé depuis longtemps pour laisser place à la réalité de la vie. Et la réalité, elle était belle, parce qu'au creux de toute cette misère, il y avait encore un bout d'esprit qui tentait, tant bien que mal, de résister à la violence des temps.
Cette beauté, c'était cette femme avec son corps squelettique et ses membres entravés par des chaînes. Elle avait les pieds palmés qui saignaient le métal d'un rouge carmin. Elle avait les frusques déchirés, tachés, avec les marques de coups qui recouvraient les parcelles de corps visible. Elle avait les lèvres fines, coites dans un mutisme plein de hargne. C'était comme entendre toute sa rage dans le creux de son silence. Au creux de son cou bleu ciel apparaissaient de drôles de signes rougeâtres qu'on ne savait si c'étaient d'énormes blessures ou des tâches de naissance. Et puis... Il y avait ses cheveux roux qui malgré la crasse, continuaient à resplendir de leur beauté comme la crinière d'un Lion, tout trempé de cotons blancs.
Elle avait toute cette sauvagerie et ce calme à la fois. Parce qu'au milieu des gesticulations des hommes qui la vendaient, parce qu'au milieu des crachats, des insultes, des gestes et des paroles obscènes, elle restait droite comme un I. Elle restait le visage fermement crampé avec un regard froid d'une pierre d'hivers .
C'était la misère de son existence qui cognait au creux de ses doux yeux.
Le vendeur postillonnait chaque mot qu'il sortait de son énorme bec. Torse nu face à la fraîcheur qui gerçait les lèvres, la gueule ouverte, blanchâtre, il hurlait aux badauds la vente de ce corps de femme à qui en avait les moyens. Et tous, hurlaient, gueulaient, riaient, rêvaient de pouvoir l'obtenir pour une poignée de centaines de milliers de berrys. Tous, sauf un qui admirait la scène d'un œil triste. Ishii, il fumait son cigare au milieu de la foule crieuse avec le bec coït d'horreur.
Il dépassait chaque gueule de son énorme hauteur, et par son visage, par son costume trois pièces trempé de larmes blanches du ciel, il faisait tache. Tous continuaient à hurler, rire aux éclats et tonitruer leur absurdité tandis qu'il restait là, immobile, comme immuable à l'horreur humaine. Un homme vint à côté de lui. Il n'avait pas 20 printemps. Les yeux plissés dans un rictus d’écœurement, la mâchoire serrée, les cheveux rasés impeccablement, tout en lui suintait l'agacement.
-Une horreur, hein.
-Hmm... Oui.
-Faut pas leur en vouloir.
-Hmm... Si.
L'homme sourit, presque surpris, et tendit la main.
-Moi, c'est Billy. T'es pas du coin, toi, hein ?
-Hmm... Non, je suis ici pour un travail. Je cherche des hommes. Vous aussi, vous faites tache, ici. Vous devez être quelqu'un.
-Ahah. Je vais le prendre comme un compliment.
-Vous pouvez m'aider ?
-Pas sûr. Et si tu me vouvoies, encore moins. Héhé. Tu cherches quoi, comme gars ?
Il n'eut pas de réponse. Le Monstre était trop intrigué par la vente de cette femme pour quelques centaines de milliers de berrys. Le nouveau propriétaire l'amenait déjà. Il avait une drôle d'allure avec son dos totalement tordu, ses côtes en ressortant et ses dents toutes de travers, mais pourtant il l'a traînait comme un vulgaire sac. Les pieds reliés, les mains nouées, elle ne pouvait que supporter son crâne frottant le sol enneigé plein de crasse.
-L'homme chien, un gars intelligent qu'a su comment se faire de l'argent. Les vendeurs ne sont que des imbéciles peureux. Enfin, tu l'as deviné, non ?
-Hmm. Le vendeur a du la ramasser en mer, sûrement assez prêt d'un noble ou d'un homme influent pour savoir que cette femme, c'était de la braise entre les mains. Alors plutôt que de la revendre plusieurs dizaines de millions, parce que c'est ce qu'elle vaut, il s'est dépêché de s'en débarrasser pour dix fois moins. Et si ce vieillard est intelligent, il a fait le même raisonnement et a de quoi la cacher le temps que l'affaire se tasse pour la revendre à son vrai prix dans quelques mois.
-Héhé, bien pensé. Je crois même que t'as rien oublié. Tu cherches des hommes pour quoi ?
-Des hommes de main pour mon patron. Des hommes qui savent se servir d'une arme, qui n'ont pas peur de la mort et qui acceptent de dire « oui chef » pour quelques billets.
-Le vieillard est ton homme, mais tu auras besoin de quelqu'un pour l'approcher. Il est du genre prudent et c'est pas le genre de gars avec qui l'est facile de négocier.
-Hmm. Tu peux m'aider ?
-Ahah. Tout se paye, dans ce monde.
Cette beauté, c'était cette femme avec son corps squelettique et ses membres entravés par des chaînes. Elle avait les pieds palmés qui saignaient le métal d'un rouge carmin. Elle avait les frusques déchirés, tachés, avec les marques de coups qui recouvraient les parcelles de corps visible. Elle avait les lèvres fines, coites dans un mutisme plein de hargne. C'était comme entendre toute sa rage dans le creux de son silence. Au creux de son cou bleu ciel apparaissaient de drôles de signes rougeâtres qu'on ne savait si c'étaient d'énormes blessures ou des tâches de naissance. Et puis... Il y avait ses cheveux roux qui malgré la crasse, continuaient à resplendir de leur beauté comme la crinière d'un Lion, tout trempé de cotons blancs.
Elle avait toute cette sauvagerie et ce calme à la fois. Parce qu'au milieu des gesticulations des hommes qui la vendaient, parce qu'au milieu des crachats, des insultes, des gestes et des paroles obscènes, elle restait droite comme un I. Elle restait le visage fermement crampé avec un regard froid d'une pierre d'hivers .
C'était la misère de son existence qui cognait au creux de ses doux yeux.
Le vendeur postillonnait chaque mot qu'il sortait de son énorme bec. Torse nu face à la fraîcheur qui gerçait les lèvres, la gueule ouverte, blanchâtre, il hurlait aux badauds la vente de ce corps de femme à qui en avait les moyens. Et tous, hurlaient, gueulaient, riaient, rêvaient de pouvoir l'obtenir pour une poignée de centaines de milliers de berrys. Tous, sauf un qui admirait la scène d'un œil triste. Ishii, il fumait son cigare au milieu de la foule crieuse avec le bec coït d'horreur.
Il dépassait chaque gueule de son énorme hauteur, et par son visage, par son costume trois pièces trempé de larmes blanches du ciel, il faisait tache. Tous continuaient à hurler, rire aux éclats et tonitruer leur absurdité tandis qu'il restait là, immobile, comme immuable à l'horreur humaine. Un homme vint à côté de lui. Il n'avait pas 20 printemps. Les yeux plissés dans un rictus d’écœurement, la mâchoire serrée, les cheveux rasés impeccablement, tout en lui suintait l'agacement.
-Une horreur, hein.
-Hmm... Oui.
-Faut pas leur en vouloir.
-Hmm... Si.
L'homme sourit, presque surpris, et tendit la main.
-Moi, c'est Billy. T'es pas du coin, toi, hein ?
-Hmm... Non, je suis ici pour un travail. Je cherche des hommes. Vous aussi, vous faites tache, ici. Vous devez être quelqu'un.
-Ahah. Je vais le prendre comme un compliment.
-Vous pouvez m'aider ?
-Pas sûr. Et si tu me vouvoies, encore moins. Héhé. Tu cherches quoi, comme gars ?
Il n'eut pas de réponse. Le Monstre était trop intrigué par la vente de cette femme pour quelques centaines de milliers de berrys. Le nouveau propriétaire l'amenait déjà. Il avait une drôle d'allure avec son dos totalement tordu, ses côtes en ressortant et ses dents toutes de travers, mais pourtant il l'a traînait comme un vulgaire sac. Les pieds reliés, les mains nouées, elle ne pouvait que supporter son crâne frottant le sol enneigé plein de crasse.
-L'homme chien, un gars intelligent qu'a su comment se faire de l'argent. Les vendeurs ne sont que des imbéciles peureux. Enfin, tu l'as deviné, non ?
-Hmm. Le vendeur a du la ramasser en mer, sûrement assez prêt d'un noble ou d'un homme influent pour savoir que cette femme, c'était de la braise entre les mains. Alors plutôt que de la revendre plusieurs dizaines de millions, parce que c'est ce qu'elle vaut, il s'est dépêché de s'en débarrasser pour dix fois moins. Et si ce vieillard est intelligent, il a fait le même raisonnement et a de quoi la cacher le temps que l'affaire se tasse pour la revendre à son vrai prix dans quelques mois.
-Héhé, bien pensé. Je crois même que t'as rien oublié. Tu cherches des hommes pour quoi ?
-Des hommes de main pour mon patron. Des hommes qui savent se servir d'une arme, qui n'ont pas peur de la mort et qui acceptent de dire « oui chef » pour quelques billets.
-Le vieillard est ton homme, mais tu auras besoin de quelqu'un pour l'approcher. Il est du genre prudent et c'est pas le genre de gars avec qui l'est facile de négocier.
-Hmm. Tu peux m'aider ?
-Ahah. Tout se paye, dans ce monde.
Dernière édition par Ishii Môsh le Lun 13 Jan 2014 - 1:32, édité 3 fois