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L'Ire d'Aphrodite

Voir la vie en noir, c'est un mode de vie.
Les femmes et les enfants s'amusent peut-être à voir la vie en rose, mais c'est parce qu'ils n'ont qu'une question en tête, c'est savoir si le père noël aura apporté de jolis joujoux dans leurs souliers propres ou si le mec qu'elles lorgnent secrètement par dessus des lunettes qu'elles utilisent pour se cacher les aura remarqué d'ici la fin de l'année. Et s'il aura lâché sa blonde avant le bal. Les fleuristes voient la vie en rose, mais ils n'ont pas le choix, le rouge et le rose sont les couleurs de la profession et ils doivent faire avec, malgré leurs penchants pédérastes. C'est comme ce clown dépressif qui fait croire aux autres que la vie est un long fleuve tranquille et qui pourrit son existence pour essayer de construire autour de la vision d'autrui ce filtre rose qui leur manque tant. Con de Clown. Ou alors il y a Wash, mais ça reste l'exception à la règle et lui il parlait avec des ♥ a la fin de ses phrases, alors bon. Paix à son âme.
Les assassins voient souvent la vie en rouge. Celui versé par les opprimés. Un combat vain m'est avis. Et du coup, à l'image de ces taureaux qui foncent vers ces draps qu'un torero adroit manie devant ses yeux de fureur, Rafaelo Di Auditore fout le feux aux royaumes qu'on lui fait croire décadent. Et qui en ressort vainqueur ? Je vous le donne en mile. Les médecins aussi voient la vie en rouge. Ou les Romantiques, grâce aux fleur ou aux couchers de soleils. Mais je préfère tout de même les révos, ces connards qui n'hésitent pas à recruter au berceau et qui sautent sur le premier appât que la marine veut bien leur agiter sous le nez.
Pour voir la vie en bleu en revanche, faut se lever tôt. Voire pas se coucher du tout. Parce qu'à part les oiseaux et les hommes poisson... Et ces derniers il aimeraient bien voir la vie en rose bonbon, ou en jaune soleil ou même en mauve ou en octarine s'ils le pouvaient, tant qu'ils peuvent changer de bassin dans lequel barboter. D'un autre côté, ils ont pas vraiment la tronche pour vivre sur Logue Town. Si la nature les a fait pourvus de branchies et si Dieu leur a filé une ville sous l'eau, c'est bien parce qu'ils avaient une tronche à faire fuir les biches et faner les tournesol. Y'a une justice, hein. On vit pas sous l'eau, qu'ils viennent pas vivre à la surface. Merde quoi.

Pour voir la vie en noir, faut pas être compliqué. Toujours se lever du pied gauche, prendre la vie du mauvais côté, généralement le gauche, ça me semble une bonne direction, et se débrouiller pour marcher dans les merdes de chiens. Du pied droit, sinon tout est à refaire. Faut pas hésiter à râler quand le pain est trop cuit ou trop cher, faut jeter des regards dédaigneux aux mendiants parce qu'à pas grand chose près on serait comme eux, le cul dans la pisse, les orteils dans la chaleur moite du désert et le chapeau par terre pour gagner de quoi acheter ce pain trop cher et trop cuit. Être alcoolique est un bon moteur aussi. Faut pour ça connaître la majorité des bars de la ville, des auberges et être un habitué des bordels. Ce dernier point est pas franchement pour moi, mais je peux pas nier que j'ai joué le jeu une fois ou deux. Ça fait de moi un pauvre type, on me regarde mal quand je marche pas droit dans la rue et on me rend mon œil torve quand je le pose sur une donzelle qu'a oublié d'être moche. Et si on est mal perçu, on perçoit mal. Une bonne leçon pour voir la vie en noir, ouais.

Après, je vais me répéter et rentrer dans le pathos, Rock aimera pas, mais être seul est un plus. Faut pas trop se prendre le chou -faut le garder pour la soupe, c'est tout de même meilleur- et se la joueur Shonen. Perte de famille, perte d'amis. Perte de femme et d'enfant. Et là, soit on se la joue méchant pirate ou méchant marine, soit on opte pour mon choix : malchance, et mauvais destin. J'ai joué, j'ai perdu, ma femme a brûlé, ma gosse aussi. Jsuis responsable, jmen veux, jme détruis sous le regard implorant de ce Con de Cormoran qui veut ses graines et je finis par détruire les miroir et les belles gueules blondes de salopes gouines qui me croisent. Puis mon poing aussi. Ouais, le bandage c'est ça. Tu peux toucher, ça fait plus mal. À toi. Jpeux pas cogner, jdis.


-T'as pété la figure à une femme ?!
Ouais. Ça m'était jamais arrivé. Jcrois bien que c'est bon, jsuis prêt. Le monde, j'ai arrêté de le voir en noir. Noir semble gris pâle à côté de la manière dont je vois cette putain de ville et ma putain de gueule dans le miroir. J'ai envie de changer : J'envie les aveugles...
-Bon, Diele, il est temps que tu te barres, tu vas faire déprimer mes clients, et j'ai encore une famille à nourrir, moi. Alors maintenant que tu as bien cuvé, ce serait cool que tu ailles vomir ta bile et ta déprime dans le caniveau d'une autre auberge.
Je t'emmerde Lloyd. J'ai même pas encore bu chez toi. Je viens juste prendre des graines pour ce Cormoran.
-Je m'appelle Kazuhi !
T'es barman. T'as une tronche à t'appeler Lolyd.
-Tu continues à nourrir cet oiseau de malheur ?
Ouais. C'est le seul qui m'a pas encore abandonné.


Dernière édition par Diele Timberwhite le Sam 14 Juin 2014 - 2:07, édité 1 fois
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Deux jours plus tôt...

C'est con à dire.
C'est surtout con à penser.
J'aurais pu le dire, mais j'aurais eu l'air encore plus con qu'une oie auprès des honnêtes citoyens qui crèvent de chaud sous leurs écharpes coupe soleil et leurs châles brise vent. Penser tout bas, les gens aiment bien, parce que ça les touche pas. À la limite ils regardent d'un air contrit ceux qui pensent tout bas parce qu'ils prennent alors une mine affreuse -ceux qui pensent, pas ceux qui regardent. En revanche, penser tout haut, ça les emmerde un peu plus. Surtout quand le type en question est un habitué du marché qui ressemble à s'y méprendre à un souk, jusqu'aux mouches près, et qui a l'image de marque d'un épicerie fine auprès des sous-pauvres, hiérarchiquement après les chats de gouttières et les gouttières. Un habitué qui trimballe en laisse un Cormoran qu'il n'a pas su dompter d'une autre manière. Mais je les pardonne volontiers. Ces marchands de tissus, de chaussures volées ou d'attrape-nigauds ne savent pas que le Cormoran est incapable d'apprendre les ordres les plus simples comme assis, couché ou va voler le pain de ce gamin qui fait la manche. Du moins mon Cormoran. Et puis faut dire que ce que je pense tout haut a souvent comme sujet principal la mauvaise viande qu'ils laissent sécher sur le sol foulé par des milliers de pieds, et parfois par un pied marin. Le pire de tous, si vous voulez mon avis. Ça le salerait, les biftecks, l'air marin. J'y crois pas trop. Et sinon je médis un peu sur ma vie, sur mon alcool et de manière plus anecdotique sur ce CON DE CORMORAN QUI BORDEL A ENCORE LAISSE TRAINER SES PLUMES SOUS MES PIEDS ET QU'IL VA FINIR PAR... hé. Par se faire mal. Non pas que ça puisse le gêner pour voler, mais tout de même. Bref, les gens aiment pas me voir parler tout haut au milieu du marché, surtout les jours où il fait chaud, parce que les gens supportent moins les choses quand il fait chaud, quand il pleut ou quand la mère de leurs gosses leur a volé la baraque avec le pédalo et les savates que la belle mère leur avait offertes pour le douzième anniversaire de mariage. J'm'en suis jamais plaint moi.

C'est con à ne pas dire.
C'est con à penser, donc.

C'est con à penser, disais-je, comment à chaque fois cet étale de fruits et légumes et ce connard de marchand qui hurle que son chou il est frais et il est bon peut me pourrir la journée et faire monter à mes yeux les seuls trucs pas alcoolisés que mon corps peut encore produire. Et puisqu'en général je m'arrête, le visage bas -et pourtant plus haut que toute la foule et même que quelques étales- le Cormoran en profite pour se faire la malle et aller offrir ses plus grands yeux au marchand d'épices et de graines qui ne peut résister à lui jeter en pâture une mince pincée. Et même si elles atterrissent dans le caniveau, il ne se fera pas priver pour les ingurgiter, ces graines de tournesol, quitte à ne pas pouvoir lâcher des yeux le soleil. Ça fait bien marrer le marchand, je le sais, mais je m'en fous. Ça me fait bien marrer d'ordinaire, moi aussi. Ça m'aurait fait marrer. Si y'avait pas eu le vendeur de choux.

C'est con à penser. Le chou, c'était le plat principal qu'elle nous préparait, le soir. Une connerie de plus, un souvenir inutile auquel je me raccroche comme un noyé à sa bouée. Le truc que l'on agrémentait de toutes les sortes de choux que je pouvais trouver sur ce marché. Le chou. Tout un pan de ma vie ; toute une tapisserie. C'est donc dans un soupir que j'essuie mes yeux, remets mes lunettes et m'en vais acheter un chou. Pour aucune raison. Par un sentimentalisme dont je n'arrive pas à me départir. Un pathos qui me suit et me hante comme le cadavre de l'amant dans le placard. Peut-être un morceau de fétichisme mal étouffé. Probable que je me ferai ma soupe dans cette baraque brûlée et dans laquelle je perçois encore Leurs effluves. Même si je sais qu'il n'y a plus que l'odeur âcre d'un âtre fondu, de chaume consumée et de poivrots mal rincés. Ou trop bien rincés, ça dépend du sens et du degré de propreté. Voire du degré de la boisson.

Je n'eus à faire aucun geste. Le cormoran me suivit. Jusqu'à cette baraque décrépie dont le toit tombait en lambeaux, certaines nuits venteuses, et dont j'avais juste isolé la cuisine, le cœur de la maison. De quoi faire un feu, y foutre un canapé mité, grossier, délabré, et faire venir les filles de joie dans cet antre de l'ours mal léché. Hé. Je me moque. Elles veulent même plus entendre parler de moi depuis que j'ai démonté cette garce. Je sens que j'ai plus ma place. Et même entre ces murs qui laissent passer les grains de sable et l'air encrouté d'une tuyauterie défoncée, je me sens à l'étroit. Et même dans ma tronche au crâne trop petit.
Contre toute attente, j'ai foutu un miroir dans cet espèce de chez-moi. Depuis peu. Je l'ai trouvé dans la rue. Brisé, fissuré, mais au moins, les images qu'il me renvoie me déforment assez pour me permettre de me juger sans avoir envie de me refaire le portrait à coup de tessons de verre. Et puis à quoi bon casser un miroir déjà en miettes. Je bois directement à la louche et tente vainement de discerner mon regard au travers de ces dizaines de figures qui me dévisagent d'un air narquois. Drôle d'impression. Voire double sans alcool dans le sang. Les bouteilles me font un peu peur depuis cette blondasse. Je trouve mon regard. Et ce que j'y vois ne me fais pas plaisir.
Moins que d'ordinaire en tout cas.

J'y discerne une flamme depuis longtemps éteinte.


Dernière édition par Diele Timberwhite le Sam 14 Juin 2014 - 2:17, édité 2 fois
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Le soir même...


Un rictus me prend quand la lame ripe sur le bloc de pierre. Elle craque grince gémit puis cède, avec cette voie nasillarde qu'ont les pourceaux avant qu'on les égorge. La lame ripe sur le mur, se brise et va tintinnabuler sur le sol sec et craquelé par les vents chauds qui le balaie tous les jours que désert fait. La lame soubresaute encore une fois, deux fois, essaie de me montrer un chemin comme sa dague à Rahan, puis se meurt, seule, juste colorée de légères tâches rouges. Et un rictus me prend, ne me quitte plus. Le sang sur la lame, le trou dans mon bide, le manche encore dans ma main et le mec qui fuit au loin, le nez pété... j'ai un rictus en me disant que tout aurait été plus simple si la lame avait poussé le même râle d'agonie en dérapant sur ma peau qu'elle avait poussé en rencontrant ce mur plutôt que de s'y glisser, d'y tracer ce chemin écarlate qui s'étend maintenant sur ma chemise souillée, un peu plus, par l'existence qui est la mienne et que je lui impose. Une tâche de plus. Une simple tâche de plus. À devoir cohabiter avec les autres cambouis alcool sang et morves. Pas forcément les miens. Mon rictus se transforme en grimace de douleur lorsque je porte ma paume comme un couvercle de poubelle à la plaie entre mes abdos. Le manche vient rebondir à son tour aux côtés de sa lame-soeur. Au coin de la rue, le mec détalle, dérape, décampe, laissant dans son sillage une vague traînée carmin que son nez que j'ai bousillé d'une gauche retorse crache avec mépris d'entre ses narines explosées à l'anti-personnel. L'anti-personnel c'est moi. Et pour une fois j'en suis pas peu fier. Je ramasse mes lunettes au sol et leur fait de nouveau chevaucher mon nez droit. La monture s'est tordue. Je sais même plus comment. Faut dire que l'homme qui s'est cru en territoire conquis a enchaîné les attaques avant de sortir le couteau. Le même qu'il a perdu dans mon estomac. Peut-être que si j'étais pas resté impassible et que j'avais pas brisé son arme rudimentaire contre le mur, il y aurait eu quelques échanges de coups supplémentaires et probablement qu'il aurait fini par tordre autre chose que mes lunettes. Dieu m'en garde, j'aime encore assez ma bite pour vouloir la garder entière ; et droite.

De toute façon, j'avais pas pris ses beuglements de porcs comme de vraies menaces, eusse-t-il insulté ma mère et prétendu vouloir me faire femme.

Je soulève tranquillement ma chemise trempée pour observer l'étendue des dégâts. Pas grand chose. Ça devrait pas tarder à coaguler. Dans mon dos, dans un angle de rue, le Cormoran fait des câlins et des poutous à un gentil petit brin de femme qu'a arrêté de trembler de peur et de chouiner de froid depuis que j'ai surgi devant sa silhouette -nette à mes yeux- pour la protéger du vaurien qui crut à tort pouvoir posséder les catins du quartiers ; genre décider du lieu et de la manière de la saillie. La dame, la manière brutale et les liens lui ont pas plu. Navré pour toi ma gueule, le brutal, moi c'est mon truc. Mais pour jouer à qui à la plus grosse, connard d'échappé, c'plus simple de se mesurer à une donzelle qu'à rien entre les jambes pour en imposer à notre manière à nous, alphas. Mais je parle et m'énerve et véhémente dans le vide. T'es parti, la queue molle entre les jambes et le museau écrasé d'avoir voulu courser un mur d'un peu trop près. J'ai peut-être pas une bonne mine, j'ai peut-être les lèvres du mec qu'à mal mais qu'est fier, mais j'aurai pas à expliquer à ma femme en rentrant pourquoi j'ai le nez pété, moi. Certes parce que j'ai pas le nez pété, mais surtout parce que bordel, y'a plus grand monde à la maison depuis quelques temps déjà.

-La faute à qui ?

Ta gueule la mijorée. Reste dans ta tombe.

Je me retourne vers celle bien vivante, celle bien en chairs, genre partout là où ça excite le badaud ordinaire -au hasard, moi. Le sein rond, la poitrine relevée par un corset dont les trois boutons du haut ont sauté à cause du fils de riche qu'à disparu ventre à terre, laissant voir un décolleté plongeant qu'aurait donné une crise cardiaque à une nonne. Mais elle a l'air de s'en foutre. Même pas qu'elle met la main là où la pudeur et la bienséance aurait ordonné qu'on y mette la paume ; là où ma lubricité et mon abstinence aurait exigé que j'y plonge la mienne. Elle offre sa gorge à mon regard jaune. Elle offre ses odeurs et ses fragrances à mes narines alertes. Le Parfum. Une veine palpite sur ma tempe comme elle me regarde. Comme on regarderait une silhouette floue. Grognasse, rhabille-toi. Rhabille toi ou je finirai ce que l'autre enculé à commencé.

Rhabille-toi.

Une voix de bœuf, un souffle de taureau. Un flanc de taureau aussi, percé par l'épée d'un toréador lâche.

Y'a un truc qui va pas. Mais je calcule pas tout de suite. Parce que je suis occupé à ôter mon haut troué et à essuyer le fleuve de sang avec. Et que je lui tourne le dos. Ce qui va pas ? Son regard peut-être. Pas le genre qu'on donne à voir au premier mec venu, surtout pas à un mec comme moi qui a plus de démons et de fantômes dans le regard que le prêtre du coin, pas à un mec comme moi, de deux mètres cinquante, qu'à la stature d'une statue divine et vengeresse -non ma gueule, sur ma langue, ça n'a rien d'un compliment- et ce même s'il vient de vous sauver d'un viol prémédité par un échange de pièces d'or, la catin. Ce qui va pas ? Les pas qu'elle fait dans ma direction. Elle doit être sacrément forte, cette garce, psychologiquement, pour rester droite dans ses bottes, pour garder son élégance dans une robe déchirée, pour garder sa passion sur un visage effrayé. Habituée à voir pire chaque jour ? Bordel. Quand je vois dans quelle misère j'ai choisi de vivre, je me dis que le Grey T. doit être la résidence de Dante. Et Impel Down sa maison de vacances. Ce qui ne va pas ? Sa main, qui s'approche de moi, dans mon dos, qui effleure le tronc qui me sert de corps, cette main qui sert un mouchoir brodé, qui court sur mes abdos ensanglantés, qui éponge avec une délicatesse rare la plaie pas si moche que ça. Je veux dire... si. La plaie est moche. Si je compare la plaie de mon ventre à l'épaule qu'elle dénude sous mes yeux, ma plaie est moche. Mais si je compare la plaie qui troue mon âme depuis quelques années, face à cette peau blanche, à ces doigts qui excitent mes sens, à ce regard poignant qu'elle utilise pour me ferrer, à ses hanches qu'elle plaque contre moi, à ses doigts qui crochètent ma nuque... face à ce petit bout de femme, ma plaie à l'âme est purulente, à l'hémorragie et probablement aussi profonde que les tonneaux des Danaïdes.

Je comprends plus très bien ce qu'il se passe. Elle a mis une pression derrière ma tête, et je me suis penché. Elle m'a embrassé. Je cherche pas à résister, je dois l'avouer. Sans vouloir me chercher d'excuse, elle n'est pas genre de femme à qui l'on refuse un baiser, de peur qu'elle ne soit un ange véritable. Avec ses cheveux blonds nattés d'un diadème simple, avec son nez de Cléopâtre, avec ses jambes comme les allées vers le paradis promis, avec ce buste comme on n'en fait plus de nos jours. Je résiste pas. Nos lèvres se nouent et se dénouent, une valse lente et maîtrisée quelle mène, à son rythme. Par de fines caresses, nos langues se rencontrent, louvoient pendant un temps aussi terriblement long qu'il est court, puis se tutoient, s'envolent, jouent ensemble. D'un réflexe, je saisis entre mes lèvres sa langue vive comme une biche farouche. Elle se tend, joue bien la comédie, je mords à l'hameçon en même temps qu'à sa langue. Ma main se perd contre sa nuque, glisse sur son épaule, dévie dans son dos, descends au creux de ses reins, où son dos nu s'arrête. Mes doigts plus longs s’immiscent malgré moi mes raisons et mes remords plus aval, à la naissance de ses fesses. Je me perds. Me suis déjà perdu. Une fois de plus, me répète la part de conscience qui n'a plus aucune prise sur ce corps abandonné qui fut le mien, qui est maintenant sien et pourtant son ennemi. Elle s'amuse, joue de sa taille pour onduler des hanches et des seins contre ce corps qui ne m'appartient plus. Ma main trouve le chemin de son corset. Ma langue s'invite sur sa mâchoire, je pose des baisers sur son cou, contre son cou, dans son cou. Ses lèvres à elle, sa bouche, s'ouvrent, poussent un soupir aussi ardent à mon oreille qu'il est feint. Et alors elle me murmure, tout contre moi, sa main sur mon aine, l'autre à ma nuque.

Je t'ai trouvé. Diele.

Je me raidis et je ne veux soudain qu'une chose. Ne jamais l'avoir sauvée..


Dernière édition par Diele Timberwhite le Mer 18 Juin 2014 - 1:45, édité 3 fois
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Arrête de me suivre
Arrête de me fuir
Je te fuis pas
à d'autres
Lâche moi
C'toi le lâche
Tu ne me connais pas
J'te connais plus que tu l'penses
à la bonne heure
Elle racontait des tas d'choses sur toi
Ta gueule
à un paquet de gens
Ferme la je te dis
Du genre assez intimes
Je vais réellement t'en foutre une tu sais
J'te savais connard avant de t'rencontrer


C'était pour les choses intimes le baiser
Simple curiosité
Mon cul ouais
Ta femme nous racontait des tas d'choses sur toi du genre assez intimes
Donc tu n'es pas complètement nympho
Ta gueule
Tu as étanché ta soif alors
Tu la comblais bien pour un connard de ton envergure.
Je fais presque trois mètres ma grande
J'vois pas le rapport
Suffit de trois coups de langues pour mettre en condition
Et
Et après c'est pas bien dur de contenter une femme
Arrête, j'vais en redemander
Va chier
Tu n'fais que prouver que tu n'sais rien des femmes
Elle va partir tu sais
J'me demande c'qu'elle te trouvait en plus d'une bonne queue pour-Aïe
j'avais prévenu
Connard
C'était qu'une pichenette
si jamais
tu m'aurais vu y'a deux jours
tu r'commences
j'étais pas aussi beau à voir
j'te montre comment j'tiens mes mecs par les couilles
Arrête je vais en redemander
...
Arrête de me suivre
Et tu n'fais rien d'autre depuis leur mort
Je les pleure
Sans blague
Ça me prend du temps
Sans blague
Elle va partir tu sais
Tu t'répètes grand
Va donc astiquer d'autres manches la catin
J'ai l'tien sous l'coude j'vois pas pourquoi j'voudrais voir ailleurs
Tu vas finir par me trouver salope
Joue pas les insultes parc'que j'ai connu bien pire que toi le soumis
Tu me connais pas
Pas b'soin puisqu'il suffisait d'la connaître
C'est pas parce que vous bossiez ensemble pour le même mac et que vous masturbiez les mêmes glands sales que je vais te laisser dire de la merde sur elle
T'es qu'un enculé qui dit des conneries plus grosses que lui
Au moins moi ce n'est qu'au sens figur-Hé
Vrai qu'elles sont grosses tes bourses
Va te faire foutre
Ce soir t'en fais pas mon grand
Mais bordel qu'est-ce que tu me veux
Savoir ce qu'est dev'nu ta fille
Crevée
Crevée comme
Comme ma femme connasse
Ah non j'te parle de l'autre
De l'autre
De ton autre fille ducon
J'ai pas d'autre
Ta gueule j'ai pas envie de t'apprendre ton histoire
j'ai pas d'autre
Celle qu'est partie chez les révos
J'ai pas
Elle pleurait tous les jours ta femme
j'ai pas
Ça n'a pas l'air d'être ton cas


C'est tout c'que je voulais savoir. Va voir dans l'cimetière, imbécile. T'avais trois chambres, une femme et deux filles. Les trois femmes de ta vie. Y'a qu'deux noms sur leur tombe. T'avais un devoir de mémoire qu't'es en train de fouler au pied. T'avais une porte de sortie et tu l'as ignorée. T'avais une fille et tu l'as oubliée. Tu m'fais honte. Tu m'fais pitié. J'suis v'nue parc'que j'entendais parler de toi, dans la rue, dans les couloirs. J'suis v'nue parc'que j'savais qu'y avait un truc qu'allait pas. J'avais raison. J'pensais juste pas tomber sur un mec aussi buté et borné ; burné. Un mec abattu, après trois ans, c'qu'un déchet. Et tu sais quoi Diele ? T'es un déchet. T'as une fille, dehors, que'qu'part, qui peut-être t'attend, et toi tu restes dans ta merde à tripoter les putes de ta rue et à vomir tes tripes dans les tripots que même moi j'évite pour pas voir trop d'mecs comme toi. Tu vois la ville comme un dépotoir alors que l'plus gros déchet qu'elle porte, c'toi. Tu me fais pitié. J'me casse.
Mais juste, pense à ce que j'ai dit, beau brun. Il te reste toujours une fille dehors. Connard.



-Me dis pas que elle tu vas l'écouter...


Vos gueules. Merde.
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-Mais t'as vraiment démonté la gueule d'une gonzesse ?
Mais lâche moi avec ça bordel.
-Non mais venant de toi, j'ai juste du mal à imaginer quoi.

-Non pas qu'on s'étonne que t'ai été violent.
-Juste que t'aies levé la main sur une pisseuse quoi.
Si vous fermez pas tout de suite vos boites à salive, je vous arrache vos dents de sagesse à coup de tabouret. Vu ?
-Haha. La corde sensible, hein ?
Ta gueule Lloyd et va me chercher tes putain de graines.
-T'as le marché pour ça gars.
Me prend pas le chou aujourd'hui, je te dis, je veux juste me barrer.
-Braaaaak !
-Pas dans ton assiette toi, hein ?
Faut que je vous fasse un dessin ? Tes graines !

-Allez, déride toi. C'est peut-être la dernière fois qu'on se voit, c'est ça ? Faut en profiter.
-Allez, je te donne ces graines si tu t'en jettes un dernier derrière la cravate.
Vous fêterez mon départ une fois que je me serai cassé.

-Voyons Diele...
Vous gênez pas. J'aurais fait la même chose pour l'un d'entre vous, même si je vous ai volé des thunes, médis sur votre dos ou baisé avec vos femmes, pour certains. Vous gênez pas, vraiment. Ça me fait plaisir de dégager. Je souhaite la même chose pour vous.
-Qu...

-Quoi ?
Lloyd ! Les graines !
-Braaaak !

-Connard.
Mon poing est encore valide alors fermez là.
-Je comprends pourquoi tout le monde t'a abandonné.
J'avais pas besoin de toi pour le savoir. Tchao les bouseux.

J'ai pris mon pied comme jamais à les envoyer paitre. La porte claque dans mon dos comme on tourne une page. J'ai passé une nuit sur la tombe de ma fille, de ma femme, de mes amours perdues et de mes pêchés que jamais je ne pourrais expier, et j'ai tourné les talons. À moi même et à ce que je m'inspirais. Là, en insultant ces bons vieux gars que je fréquentais depuis des mois, en écrasant de ma botte leurs tronches effarées, pour m'élever au-dessus de ce qu'ils furent, de ce que je fus, ce n'est qu'à moi-même que je balance tout ce que j'ai sur le cœur. J'insulte ces gars, les menace, alors que je n'ai qu'une envie, croiser mon regard, mon image, et lui renvoyer tout ce sarcasme, tout ce marasme puant que je lui réserve. J'aimerais lui balancer à la tronche tout ce que j'éprouve pour lui, pour moi, pour ses yeux jaunes. Que je le quitte, que je pars tenter ma chance ailleurs, qu'il n'a jamais su m'offrir autre chose que.... que rien.

Mais à peine tourné-je au coin de la rue en direction du port, que je sens l'abattement me reprendre. Parce que je ne l'ai pas fait. Je n'ai fait que cracher à la gueule de pauvres et braves gars. Ça défoule, peut-être, mais ce n'est que voile de brume. Le véritable ennemi, c'est moi. Et je n'ai même pas lancé les hostilités à son encontre. Je n'ai pas réglé mon problème. Tout ce que je vais faire, c'est de le délocaliser. Vers ailleurs. Une autre femme. Que je vais retrouver pour aucune raison en particulier. Parce que j'ai l'intime et vain espoir que tu arriveras à faire quelque chose de moi, toi qui n'es pas capable de faire quelque chose de toi. Ou alors j'espère réussir à faire quelque chose de toi.

Le port est par là. Mais en passant, je fous tout de même un coup de poing dans un mur en grès. Ça lynche mes bandages, ça rouvre une plaie, ça défonce une brique et ça rassure pas mon esprit égaré.
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