- Quand est-ce que ça s’est passé ?
- Hier… Il n’a pas aimé que les Marines commencent à se faire plus nombreux ici. Il a pensé que je ferais un bon consume-rage.
- Il aura tout le temps de consumer sa rage contre les barreaux de fer de la prison dans laquelle il croupira.
#1 : Alice Wounds
Mon faciès la dévisagea avec un semblant d’amertume et de commisération. Un fiel inexhaustible s’était emparé de moi, tandis que mon œillade parcourait le corps ecchymosé de la donzelle, qui avait adopté une carnation céruléenne. Ma senestre passa brièvement le relief de la carcasse maintenant bombée de la jeune femme, évitant par pudeur quelques parties intimes. Je grinçai les dents, avant de la fixer, voyant une certaine incompréhension de sa part. Ca faisait longtemps que ma bouille n’avait pas donné cette expression. Mais tout allait pour le mal ces derniers temps. Plus d’argent, une légère dépression d’ordre sentimental, et surtout ces putain de marines qui infestent Las Camp –je ne les porte pas vraiment dans mon cœur plus que ça malgré mon statut de chasseur de primes, alors les voir se pavaner dans ma ville natale en arrêtant le petit dealer d’herbe du coin, ça m’les foutait bien bas- . Puis maintenant ça.
Mais je me ressaisis, au dernier moment. Ce n’est pas dans mes habitudes de me montrer grincheux, même dans les situations les plus dramatiques. J’ai été élevé comme ça, c’est très certainement dans mes gênes, et ça ne changera jamais. Mon visage repris son expression habituelle tandis qu’elle me répondait dans un frémissement :
Je lui avais dit, de ne pas l’épouser. Depuis le début, ce pirate ne m’inspirait pas confiance. Bien qu’il essayait de le cacher devant son entourage, ses mimiques trahissaient souvent son impulsivité et sa violence. Et puis, il commençait à se faire un nom, et une petite prime sur sa tête. Sa popularité n’allait pas dans le bon sens. A vrai dire, avec toutes ces caractéristiques, j’aurais mieux fait de le traquer dés le début. Mais je n’avais pas envie de passer pour un traître encore plus que je ne l’étais à Las Camp en endossant le rôle de chasseur de primes. Alors je choisis de m’éloigner d’Alice et son couple. Si elle voulait faire sa vie avec celui là, qu’elle fasse. Au moins, elle connaissait mon avis dessus. Je n’eus donc plus de nouvelle d’elle jusqu’à aujourd’hui, après qu’elle soit venue toquer à la porte du vieil apart’ délabré que je louais.
Je la laissais affalée sur le canapé, un bol de glaçons, de l’eau et une serviette tellement vieille qu’elle s’était déchirée par les bouts à côté, tandis que j’agrippais mon attirail de combat, l’agrafant à ma ceinture, et enroulant les chaines de mes sabres aux poignets, avant de sortir d’un claquement de porte en lançant :
Je n’aimais pas faciliter les choses aux Marines d’ici, mais la famille d’Alice avait toujours été gentille avec moi. Le repas, bien que frugal étant donné leur propre situation financière nous était souvent fourni par ces derniers, à mes amis et moi. Ils avaient toujours eu de la compassion pour les orphelins que nous étions. Ce n’était que maintenant qu’ils étaient passés dans l’au-delà que je payais ma dette, en sauvant leur progéniture de ce lascar pernicieux. M’enfin…Autant fallait-il le trouver, maintenant.