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L'intro du gars trop gros

Rappel du premier message :

Chapite 1.

La terre trembla, des poils s'hérissèrent. À la terrasse d'un café, une nana fit tomber son verre, au moment de l'attraper entre ses doigts. Elle sursauta une première fois lorsqu'une vibration venue de nulle part lui étreignit le coeur. Puis une seconde fois quand le verre explosa en mille morceaux à ses pieds sur le sol.
À la table d'à côté, pas mieux ! Un type voulait frimer en construisant un méga château de cartes. Manque de bol, après plusieurs étages bâtis, alors qu'il ne restait pourtant plus que le sommet à fixer, le tout s'écroula. Le pauvre gars avait parié avec ses potes. Résultat, c'était ballot pour lui. Il allait donc devoir taxer.

Quel était donc ce bordel qui régnait quelques mètres plus loin ? Boarf, Gura évidemment. C'est ce qui arrivait souvent dès qu'une grosse paire de miches se dandinait dans les rues de la ville. Partout où il promenait, en fait. Et cette fois-ci, c'était dans un petit coin sympatoche en bordure de mer. Normal ! Puisqu'il fallait bien que ce gros plouc se rapproche d'un port, afin de pouvoir se faire ensuite emmener loin d'ici, au large. Enfin espérer, en tout cas. Ouais parce que le coquinou comptait pour trois ou quatre personnes, d'après la calculette Windows, une fois qu'on divisait deux cent cinquante par soixante dix. bref, une moyenne, quoi.

Qui n'avait jamais rêvé de faire monter un mec aussi lourd qu'un dinosaure sur son bâteau, après tout ? Ou encore, de couler en pleine mer, sans avoir besoin de heurter un bout d'iceberg ? Gura avait peut-être la chance d'être connu à force d'avoir enchaîné ses numéros de cirque, depuis sa plus tendre enfance. Pas un seul habitant de cette île ne l'avait pas vu grandir... et grossir aussi.
Mais c'était bien ça le dilemme, depuis. Faire une dernière fois la route avec une célébrité, d'accord. Néanmoins, les super fans aveuglément amoureux prêts à donner leur vie s'il le faut, ça n'existait pas sur cette île.

_ Oh, bougez pas Mademoiselle, fit Gura. Je vais ramasser tout ça. Ce serait embêtant si des enfants se blessaient dessus.

Le gros catcheur, arrivé au niveau de la terrasse, s'était proposé pour ramasser les débris du verre brisé plus tôt. Il s'était alors penché en avant tant bien que mal, et essayer de picorer les morceaux avec ses larges paluches qui ressemblaient plus à des gants de boxe.
Heureusement, il pouvait compter sur sa transpiration collante. Eh ouais ! Se baisser à quatre vingt dix degrés lui faisait déjà de l'exercice. Mais au moins, même sans être un professionnel de la dextérité minutieuse, Gura put aisément récolter les petits morceaux.

La fille s'excusa d'avoir été maladroite, sans comprendre vraiment pourquoi. À contrario, le perdant du pari, lui, déversa toute sa colère sur qui de droit. D'ailleurs, Gura voulut rétorquer à son tour, mais un geste brusque sembla le heurter à l'arrière de son string de sumo.

_ Non mais dis donc ! Continua-t-il en élevant la voix, et en se retournant. Qui t'a permis de me palper les fesses ?

Craaak !!! Un jeune homme finissait de s'encastrer quelques mètres plus loin. Apparemment pas assez attentif, le gars avait dû méchamment se manger une fesse bien dodue dans la tronche, avant de rebondir ensuite. Un peu comme une sorte d'airbag de voiture, sauf que celui-là ne servait pas à protéger du choc. C'était carrément l'inverse, pour être plus précis. Provoquer de l'accident à l'état brut, han han !


Dernière édition par Gura le Ven 10 Jan 2014 - 8:57, édité 1 fois
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Chapitre 4.

Bingo ! Un dernier tunnel, une porte au bout, de la lumière et une pancarte Exit pour tamiser tout ça... les ingrédients nécessaires qui annonçaient enfin l'ultime ligne droite qui menait à la civilisation. Du moins, c'est ce qu'espérait Gura au plus profond de sa graisse. Mais heureusement, la poulette croisée tout à l'heure avait vraiment l'air d'être une professionnelle de l'orientation. Peut-être une navigatrice portée disparue, qui sait ? Bref, ce n'était pas la question.
Une fois devant, l'énorme Bibendum soupira de soulagement, la main sur la poignée. De l'autre, il s'essuya le front mouillé avant de se lancer pour de bon. Légèrement déçu d'apprendre que c'était verouillé, il tira alors un grand coup sec. La porte lui resta dans la main, comme on pouvait l'envisager au vu de sa force. Malgré le bruit, ça n'eut pas l'air d'avoir attiré la mauvaise compagnie. Gura pénétra donc à l'intérieur, et en effet... bienvenue dans le monde réel, ça faisait du bien.

Il n'avait pas atterri dans la cuisine ou une salle de banquet, mais tant pis. Le catcheur prendrait sur lui encore un peu avant de pouvoir s'engouffrer toute sorte de nourriture dans le gosier. Ses pas lourds auraient de toute façon vite fait de prévenir le moindre sous-fifre passant par là. En clair, s'il le chopait, il le menacerait de mort sauf si on lui servait le menu du jour. À la place, il arpentait apparemment des vestiaires ? En tout cas, c'était joliment tapissé et le mobilier Ikéa ne manquait pas non plus. Probablement des placards pour stocker les tenues diverses et variées des invités, ou des filles ? Même le sol était aussi moelleux qu'une peau de bête, habituellement entreposée devant la cheminée.

_ Wouah ! Ne sut que dire Gura, histoire de tuer le temps pendant sa promenade.

Par contre, en s'extasiant, il sonna en quelque sorte l'alerte. Un garde de la maison émergea de sa sieste. Il bondit alors de sa chaise, brandit son sabre et courut vers l'invité surprise, en gueulant la présence d'un intrus à qui voulait l'écouter. C'est à dire, une bonne petite dizaine d'employés.

_ Amenez-moi jusqu'au proprio, et aucun mal ne vous sera fait ! Exprima-t-il sur un ton solennel de politicien. J'ai deux mots à lui dire !

Aussitôt dit, Gura eut le culot de bailler afin d'exprimer sa lassitude. En même temps, ça devait bien faire des heures qu'il trémoussait son gros fessier en string-éléphant dans les bas-fonds du domaine. Et en plus des secousses inconsciemment provoquées, plus toute la flotte de son corps obèse qui stagnait, les pauvres clientes de la cave pataugeraient tôt ou tard dans un bel étang, si elles ne s'évadaient pas fissa dans l'heure. Une estimation à tout casser, hein.

Après quoi, le Sumo comprit qu'il pouvait toujours se remettre à croire au Père Noël, puisque son assemblée ne voyait pas l'intérêt d'accéder à sa requête. Elle était payée pour protéger et servir, comme dirait l'autre. À part quelques grossièretés de durs à cuire, il n'y avait donc plus rien à en tirer.

_ Bon bah... Toupie Booblade ! Chantonna-t-il gaiement, exagérant une imitation des gens de la haute société.

Tournicoti, tournicota, le gros balourd se déplaça pareil à Taz, le Diable de Tasmanie. Et hop ! Du haut de ses deux mètres vingt, ses pectoraux se mirent à s'allonger comme des chaussettes qu'on déroule. Pour la vermine à ses genoux, c'était déjà inconcevable qu'un être aussi disproportionné puisse se la jouer Hypervitesse, mais alors si en plus, c'était pour distribuer des beignes avec ses boobies, dans quel monde vit-on !?

Résultat, dépassés par les évènements, les hommes qui ne devaient connaître que l'anatomie sensuelle de leurs esclaves féminins, eurent le souffle coupé. Bon ok, et aussi la gueule cassée. Et pouf ! Dans le coma.

_ Allons, allons ! Quelle est donc l'objet de tout ce désordre et cette cacophonie ? Demanda une ombre en retrait, dans un encadrement de porte.
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Une petite danse de l'épaule plus tard, façon Hanouna Style, et Gura avait rembobiné ses armes de chair fétiches. Il releva le nez vers ce nouveau curieux et fronça les sourcils. Qui était donc ce guignol ? Dans un moment pareil, il semblait pourtant très calme avec sa coupe de champagne à la main. Il portait sinon des fringues de bourge, malgré son petit côté Alfred du manoir Wayne. En clair, ça ne pouvait qu'être un domestique de plus... mais avec un certain grade plus élevé tout de même. Une sorte de majordome, sans doute. Le bras droit du véritable grand gourou de ce château ?

_ Vous êtes, semble-t-il, le trouble-fête qui n'arrêtait pas de provoquer tous ces ramdams depuis le début, je présume ?

_ Ouais ! Répondit-il en rôtant, alors que ses mains se caressaient le nombril.

_ Je vois. Si vous voulez bien me suivre...? Mon Maître est disposé à vous recevoir... si cela vous convient toujours, bien entendu.

Quoi, c'est tout ? Gura trouvait ça un peu facile, tout à coup. Déjà que dans sa précédente péripétie, des soi-disants pirates acceptaient sa venue à bord sans demander leur reste ! Et là, il gagnait encore le pactole sans avoir besoin de titiller un quelconque ticket de grattage, même avec le petit doigt.
De ce fait, le Sumo s'interrogea au plus profond de sa caboche. Mais bon, que voulez-vous ? Après tous ces obstacles, et logiquement arrivé à l'épilogue, autant découvrir enfin les coulisses de toute cette manigance !

Sans plus de chichis, les deux finirent alors par déambuler un peu plus d'une pièce à l'autre, jusqu'à faire enfin escale dans la salle du trône. Ou en tout cas, ça s'en rapprochait. Et puisqu'il y avait un troisième luron, qui attendait sur un large siège en or là-bas, avec deux pucelles qui lui massaient tendrement les orteils...
Déjà en sueur, Gura s'annonça directement en secouant sa main comme une Miss France, puis stoppa devant le fameux gaillard aux allures de roi. Il le reluqua ensuite de la tête aux pieds, mais il n'y avait rien de particulier à discerner le concernant... si ce n'est peut-être qu'il ne devait pas être né de la famille royale d'origine. Beh oui ! Dans ce monde de brutes, quand il ne te restait plus qu'un moignon au bout d'un membre, ça insinuait souvent que tu avais servi sous une bannière à tête de mort, et navigué sur les océans.
C'était ce que Gura avait retenu des on-dits, en tout cas.

_ Je vais aller droit au but, Gura, commença le Maître. Si je t'ai choisi, c'était pour t'obliger à entrer dans mon cercle d'amis. J'ai besoin d'un clown de ta trempe pour amuser la galerie, lors de mes petite fêtes. Et comme j'ai eu vent de tes talents grâce à mes taupes, je me suis débrouillé pour que tu viennes jusqu'à moi. D'une façon ou d'une autre.

Laule ? Gura tomba des nues, la bouche grande ouverte. Il ne savait plus trop s'il devait s'esclaffer ou chialer. D'ailleurs, est-ce que le type dans son fauteuil disait vraiment la vérité ? Ou était-ce une autre combine pour le faire plonger dans ses filets, les yeux fermés ?

_ Ça ne te rend pas joyeux, Gura ? Je ne te cache pas que j'avais d'abord pensé à t'enrôler comme gardien de prison, ou pour sonner le gong. Mais réflexion faite, tu vaux bien mieux que ça. Et si tu veux un autre petit conseil... ici, on peut mater les gonzesses avec bien plus de plaisir.

P*tain ! Pire que Microsoft, ce mec-là ! Jusqu'où irait-il !? Genre, comme si le gros tas voulait que l'on décide de son avenir, sans même lui demander son avis ?

_ Keuaaah !? S'énerva le chauve dégoulinant. Tout ça serait écrit depuis le départ ? Mais vous êtes pas bien dans votre tête, les gars ! Bon, je dis pas que combattre pour vos beaux yeux, une fois ou deux, pourrait m'intéresser... mais que je devienne le bouffon de service attitré de Monsieur le Riche-qui-se-la-pète, j'ai presque envie de dire "mets ton doigt dans mon c*l, cloporte" !

Ouaich gros ! Ça, c'était de la bonne insulte tout ce qu'il y avait de plus blessant pour du seigneur.

_ Fais quand même attention à ce que tu me ponds à la figure, Gura, rétorqua le chef, toujours très calme sous sa couronne de diamants. Tu ne parles pas à n'importe qui. Je suis Rocky C. Fredo, rappelle-t-en pour la vie... si possible.

Il agita son bras, celui à moitié amputé, pour appuyer ce qu'il avançait. Il n'y avait pas de crochet au bout. Juste un bout rouge, arrondi et lisse. Un dildo, quoi ! N'ayons pas peur des mots.

_ Tu sais comment c'est arrivé, Gura ? Tu sais pourquoi on me prend pour un s*laud ? Je vais alors te raconter une histoire. Que tu le veuilles ou non.

Cependant, Gura mimait déjà un non de la tête. En vain, donc.
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_ Au cours de mes voyages, à sillonner contre vents et marées, j'ai un jour fini par rencontrer une femme. On s'est aimés dès le premier instant, et c'est là que j'ai pris conscience que la piraterie prenait fin pour moi. Je me suis donc installé sur une île tranquille, où nous vécûmes heureux.

_ Super, glissa Gura, tout en se triturant la lèvre inférieure.

_ Je sais. Le temps et les saisons passèrent, et j'ai donc fini par lui demander sa main. Elle a bien sûr accepté, puis nous avons organisé les cérémonies et autres festivités qui s'imposaient alors. Tout s'est bien déroulé jusqu'à la lune de miel.

_ Mouarf, laisse-moi deviner ? Coupa-t-il, avant de se refaire lui-même couper la parole.

_ Eh non, mon pote. Si tu veux tout savoir, j'étais dans une forme olympique pour la satisfaire plutôt deux fois qu'une. Malheureusement, cette garce avait dû manger le Fruit du piège à Ours, de la Dentition, ou que sais-je encore à la mords-moi-le-noeud !

_ Couik ? Ah ouais m*rde, c'est con.

Gura resta penaud et baissa les yeux. Il ne voyait déjà pas ses pieds, alors vous-savez-quoi... il pouvait toujours rêver.

_ Elle m'expliqua qu'elle n'avait pas su contrôler son pouvoir, mais sur le coup de la rage, je ne l'ai pas cru. Je l'ai alors tué sans aucun remord. J'ai repris ensuite la voie du pirate et de la liberté, histoire de passer à autre chose. Ou de passer mes nerfs sur le premier plouc qui m'emmerdait, pour être exact. Mais là encore, j'ai fini par perdre mon avant-bras lors d'une bataille.

_ D'accord, je pige, je pige, se moqua-t-il. Puis t'as re-arrêté la piraterie, t'as re-voulu t'installer à la campagne, et tada ! Te voilà dorénavant en train de martyriser, ou plus si affinités, toutes ces poufs au 95D. Un dernier détail me reste pourtant encore irrésolu. Pourquoi Fist-la-miss, le nom de ton organisation ? Tu aimes te laisser pousser la barbe, c'est ça ?

Le roi n'en revenait pas. Lui, qui pensait avoir tout scripté pour en arriver là, s'apercevait que le Sumo en savait peut-être autant de son côté. Il valait peut-être donc mieux ne pas laisser le mec allait le crier sur tous les toits, sous peine de dévoiler tout son business.

_ Eh bien, tu te trompes complètement, Gura. C'est parce qu'après ces échecs, je ne savais plus vers qui ou quoi me retourner. Je pensais toujours à mon premier amour, dans le fond. Mais je suis resté traumatisé de ce qui m'était arrivé. Puis un jour, j'ai eu la chance de rencontrer un scientifique. Il m'est alors passé par la tête de me faire greffer un avant-bras à la place de l'entrejambe, et un joujou coquin à la place de la main... d'où le nom de l'organisation qui a coulé de source, évidemment.

Gura pencha la tête lentement, tira une grimace, et tourna les yeux vers le majordome. Une façon d'exprimer par le regard "c'est bien vrai, ce mensonge ?". Et justement, la tête du gars en costard approuva via un infime mouvement vertical.

_ Ah bah euh... je dois dire que là... articula le gros, avec peine et embarras. Je savais que j'aurais dû me tirer avant, et contacter la Marine. C'était bien trop louche, ce petit harem.
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Le mastodonte s'était jeté dans le gueule du loup, tout seul comme un grand garçon. Et ce n'était certainement pas sur les filles qu'il pouvait compter. Du moins, si elles n'étaient pas trop blondes du cuir chevelu, elles avaient pensé à se barrer depuis des lustres, à l'heure qu'il est.
Gura scanna rapidement le panorama qui l'entourait une dernière fois, puis recula de quelques pas, sentant que Papa Big Boss allait sous peu lancer les hostilités. La discussion étant close, et les deux hommes étant en désaccord, le verdict ne semblait pouvoir aboutir que par les poings. Gura ne voulait pas signer de contrat sous les ordres d'un malade mental. Quant à l'employeur, il ne souhaitait pas que sa barraque lui soit saisie, si son gagne-pain illégal mais lucratif se faisait dénoncer.

_ Duck Feeding ! S'écria Rocky C. Fredo, après avoir planté son bras remasterisé dans un sac de bouffe.

Si si ! Le jouet, greffé à la place de sa main, pouvait se remplir dans un réservoir placé à l'intérieur apparemment. Puis une fois disparu de son trône à la vitesse de la lumière, il n'avait plus qu'à se jeter dans la bouche de sa proie... pour y déverser le contenu initialement stocké.
Bien sûr, pris au dépourvu, Gura ne put le contrer et se retrouva vite avec le gros bec verseur dans sa gorge. Une ou deux secondes plus tard, il se faisait gaver au grain comme un canard.

_ Et glou, et glou, et glou ! Susurra-t-il, en guise d'amadouement d'un Gura tendu. Sache que plus tu résistes, plus tu en subiras les conséquences.

Alors le Sumo se laissa faire, car à vrai dire, son supplice l'arrangeait presque. À la fin de ce premier round, il put d'ailleurs reprendre la parole.

_ Buuuuuurp ! Hmmm ! Ça fait du bien par où ça passe, ma foi. Mon dernier repas remonte justement à belle lurette, figure-toi. J'avais jamais autant perdu de calories en si peu de temps, à force d'avoir couru partout dernièrement. Mouhahahaha !

Il avait dû prendre un bon trente kilos environ, pour la peine. Et qui disait lourd, disait plus de dégâts et plus de transpiration sous l'effort.

_ Alors puisque tu aimes ça, permets-moi de t'éclater carrément l'estomac ! Tu feras moins le malin après ça !

Gura avait tout de même compris le message, et même si trop manger ne le dérangeait pas, il aimait savourer ce qu'il avalait. Ainsi, lorsque l'autre glandu réitéra son exploit, le catcheur tomba sur ses fesses afin de lancer son célèbre...

_ Kamik'Ass !

Pour changer à la technique originale, qui consistait à écrabouiller l'assaillant après avoir bondi au plafond, Gura avait jugé bon de décoller jusqu'au siège du riche. Celui-ci se brisa en morceaux sous la masse et la vitesse de l'attaque. Et pendant ce temps, le majordome découvrit avec horreur que son Maître le gavait malencontreusement. Trop tard pour s'en dépêtrer, parce que le processus de gavage était amorcé, le pauvre homme grossit aussi vite qu'un ballon de baudruche... et splash ! Il explosa littéralement dans toute la pièce, des bouts de chair et de vicères notamment se crashant dans le soutif des allumeuses criardes, toujours présentes.
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La guéguerre basculait déjà à l'avantage du catcheur, tandis que son rival s'attristait de la perte de son proche ami. Gura courut alors jusqu'au meurtrier, ce qui eut pour effet de faire trembler toute la salle. C'était l'opportunité facile de régler la question une bonne fois pour toutes. Manque de bol, les vibrations aidèrent Rocky à revenir à la réalité. Il pivota sur-le-champ et planta de nouveau son bras-godemichet entre les dents de la montagne de graisse, et lui remplit l'oesophage une seconde fois.

_ Meurs, chien ! Beugla-t-il, la haine dans les yeux. Duck Feeding !

_ Mmm mmm mm ! Ne sut que dire Gura, vu les circonstances.

Néanmoins, cela signifiait tout simplement la fin. La vraie de vrai. Gras Double venait d'enlacer fougueusement Rocky entre ses deux bras dodus, et "l'avalait" désormais entre les bourrelets de sa large bedaine. On aurait dit des sables mouvants, tellement l'ôtage s'embourbait toujours un peu plus dans les abysses graisseuses.
Merci qui ? Rocky, bien sûr. Cet abruti continuait d'engraisser Gura qui, lui, s'en servait aussitôt après pour "l'absorber". Au fur et à mesure de l'opération, le roi s'était enfoncé totalement. Il ne restait plus que son truc long, dur, avec un bout rouge qui dépassait encore à l'air libre.

_ Hot Dog ! Annonça Gura, à demi-voix, semblable à une dernière volonté qu'on aimerait prononcer.

Un dernier bruit de craquement retentit entre les entrailles du catcheur, et puis c'est tout. Rocky ressortit du piège et s'étala sur le sol, pareil à un paillasson d'appartement. Mort, sans doute. Dans le coma, sûr et certain, en tout cas.

Gura consulta ses neurones en silence. Alors c'était ça, partir à l'aventure ? Autant de bons et de mauvais moments ? Rencontrer des gens et s'entraider ? Mais aussi se battre pour survivre et avancer ?
Il ne savait pas sur quel pied danser, ni quelle voie emprunter. Le bien ? Le mal ? Était-ce vraiment plus intéressant que de rester cloîtrer en famille sur son île, à faire rire des mômes ?

_ Bah c'est bien, conclut-il, après cette petite remise en question.

Maintenant quoi ? Tout est bien qui finit bien ? Qu'il y avait toujours pire de toute façon, alors pourquoi se plaindre ? Gura récupéra les deux jeunes femmes terrorisées, une sur chaque épaule... et bien entendu, comme des sacs à patates. Il leur expliqua qu'il les emenait à l'extérieur, et qu'à partir de là, elles feraient comme bon leur semble. En fait, lui-même n'avait pas encore de prochaine destination. Peut-être visiter la région, alors ?

Le gros bonhomme traversa donc la grande maison jusqu'à la porte d'entrée. Dehors, il y avait deux gardes en charge de l'accueil qui squattaient toujours. Gura inventa l'excuse du gars qui venait chercher quelques encas pour sa prochaine petite soirée, sous l'accord de prêt du proprio évidemment. Malheureusement, puisqu'un imposant gaillard comme lui ne s'oubliait pas, les deux réceptionnistes ne se souvenaient pas l'avoir inscrit sur la liste des invités. Bref, telle ou telle vérification d'usage ne fonctionnant pas, les deux types armés se virent dans l'obligation d'intervenir par la force.

Gura n'avait pas le temps de déposer les femelles à terre, afin d'avoir les mains libres. Alors comme sa technique de la Toupie Booblade serait amplement suffisante face à du menu fretin, il tournoya juste le temps d'une vrille ou deux, et envoya paître les quichons dans le mur. Le seul bobo auquel eut tout de même droit la grosse patineuse artistique en slip, fut quelques claques sur son crâne nu. Les deux nanas n'avaient pas apprécié que leur taxi ambulant les décoiffe sans prévenir.
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Un rayon de soleil bronza les jeunes princesses, toujours installées sur chaque épaule du balourd. Et forcément, celui-ci ne pouvait s'empêcher de dégouliner... pour changer. Son colis étant assez léger, c'était comme s'il avait oublié que des mannequins bien roulés servaient pourtant à lui boucher les oreilles. Franchement ! En temps normal, qui oublierait que des paires de cuisses vous chatouillaient les lobes ?
Concernant Gura, il avait opté pour ce petit stratagème, depuis que les nanas avaient commencé à discuter entre elles, de tout et rien. Et quand on connaissait un minimum les sujets de filles... euh, non merci ! Ainsi, le lot de consolation, peut-être, était de pouvoir tout de même sceller ses mignons sacs de viande, avec ses paumes. Tout ça pour dire que le gros avait donc trouvé le moyen de pouvoir se promener en paix et en silence. (© "Et ça, j'achète !")

Bref, on ne refusait pas un retour au calme. Au fil de ses pas pesants, lui et ses deux commères arrivèrent sur une place de marché. À croire que sur ce Fort Boyard isolé au milieu de l'océan, il y avait visiblement d'autres traces de civilisation. Pour sûr, chaque marchand devait travailler pour l'autre bourgeois du château, et donc était trié sur le volet.
On pouvait déjà sentir quelques tremblements chez les filles, au niveau de leur bas-ventre. Gura les rassura alors que tant qu'il serait avec elles, personne d'autre que lui ne les peloterait. Hmmm mouais ! Une excuse comme une autre, hein ?

_ Qu'est-ce que tu te trimballes ici avec les nanas du roi, toi ? S'étonna un marchand de vêtements, obligé de lever la tête.

Pour tenter de lire dans les yeux de Gura ou entre des miches perchées ? Bonne question.

_ Euh... réfléchit l'immense dadais. Je suis le nouveau bouffon de service, vous avez pas encore été prévenu ? Le roi m'a justement demandé de choisir une tenue pour la soirée. Comme tu peux le constater, à part ma couche-culotte, j'ai rien à me mettre.

En cadeau bonus, il triffouilla les bourrelets de son bide en guise de preuve. Après un vague portrait-robot, le visage dudit roi fut représenté sur son ventre. Plus une caricature râtée qu'autre chose, bien sûr.

_ Et elles ? Elles servent à quoi alors ?

_ Bah, m'aider à choisir, pardi !

Gura avait dit ça sèchement, pour montrer qu'il n'aimait pas qu'on abuse de sa patience. Et vu sa carrure, il espérait donner du poids en plus à ses propos.

_ Haha ! T'as besoin de ces p*tes pour te conseiller en fringues ? Laisse-moi rire. T'aurais pu me demander, tout simplement. C'est mon métier.

Apparemment, comme le message passait mal dans les tympans du vendeur, le catcheur fit glisser ses passagères, de façon à ce qu'elles soient réceptionnées par l'étalage de marchandises qui séparait les deux hommes. Après quoi, il agrippa la tignasse du misérable et la plongea dans sa grosse brioche pendant quelques secondes. Le but n'étant pas de l'étouffer, qu'on se le dise ! C'est pourquoi Gura l'éjecta ensuite en tapant finalement sur les côtés de son bidon.
Ça procura un double effet. Faire valser le missile humain dans ce qui servait d'arrière-boutique, d'une part. Et remodeler ses bourrelets, d'autre part, effaçant ainsi l'effigie du roi entre toutes ces mises en pli.

Le Sumo piocha quelques articles et les essaya, mais on était bien loin d'une séance à la Pretty Woman. Tout ce qu'enfila le boudin se déchirait, ou alors servait à éponger toute sa sueur. De quoi se faire mal voir dans l'oeil des autres marchands alentour, bien qu'ils avaient surtout peur d'être les prochains à en faire les frais.
Ce petit numéro de détérioration gratuite dura encore une heure ou deux, le temps que les gens se fassent à l'idée que les meufs avaient aussi le droit de faire leurs emplettes. Le tout, sans débourser un rond... ou alors invoquer l'excuse d'ajouter ça sur l'ardoise du Maître des lieux.

À la fin de la journée, Gura mit tout bonnement les voiles avec ses complices sans lendemain. Il prierait en chemin pour faire une halte assez tôt dès la prochaine terre en vue, afin de larguer ses poules encombrantes et continuer seul vers l'infini et l'au-delà. En attendant, il avait passé un deal avec elles. Les laisser utiliser les rames, en échange de ne pas inonder de sueur la barque.

Conclusion, première occasion de pouvoir faire le pitre sur scène : échec.
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