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A l'approche de la Translinéenne.

Mahach était un homme bien. Complètement siphonné, mais après tout ce qui c’est passé, je ne pouvais dire que du bien de lui. Il y avait interêt, de toute façon ; c’est une qualité de reconnaître et respecter les qualités de ses pairs, et, tout lunatique qu’il était, il méritait son poste de capitaine.

Le Log Pose reposant sur ma main droite, indiquait la direction à prendre, et pour l’instant je n’avais qu’à garder le cap. Mais j’avais entendu que ce n’était pas aussi simple sur Grand Line que sur les Blues. Ici, il fallait faire attention aux tempêtes inattendues, et aux changements de climats brutaux. Un faux pas et le bateau rejoindrait le vestiaire de Davy Jones en moins de temps qu’il ne faut pour dire « Père tempête ».

Mais pour l’instant, tout était calme. Et je devais voir Volesprit. Il fallait que j’aille voir ce qu’elle faisait, mais je rechignais à quitter mon poste.

Merde, je ne sais même pas pourquoi j’ai suivi cette fille. Je ne sais même pas qui elle est. Je l’avais rencontré à Zaun, une rencontre franchement pas mémorable. Et même là bas, je ne sais pas ce que j’ai fait pour réussir à m’entendre avec elle. Faut dire, je ne suis pas si laid que ça. Je ne suis pas désespéré au point de suivre une malade mentale jusqu’au bout du monde, juste pour la mettre dans mon lit. Et une psychopathe en plus.
Il y avait autre chose. Ce soir là à Inu Town, lorsqu’elle s’est approchée de moi. Elle sentait bon. Elle était belle aussi, vraiment belle…

« Eh, moi aussi, je fais cette tête, quand je pense à Lauren. »
fit un homme gras, acoudé au bastingage.

« Quoi ? Pffff…. » J’ai soupiré. Quelle belle bande de branleurs. Gros Baquet, m’avait surpris en flagrant délit de rêvasser. « T’es pas sensé briquer le pont toi ? Et puis mêle toi de tes oignons, et si j’allais dire au capitai-»

Au fur et à mesure que je parlais, Gros Baquet fendait la poire de plus en plus fort. Il m’interrompit, voyant que je m’enfonçai.

-C’est bon, Barnabé. Mais arrête de tirer cette tronche, ou c’est toi que le capitaine va engueuler. (Il se dandina jusqu’à la barre, et jeta un coup d’œil sur le Log Pose). Faut garder le cap, c’est ça ? Va prendre une pause. Ça fait des heures que t’es là. A t’angoisser pour rien, alors que toi, au moins, tu as le pouvoir de la voir.

De qui parlait-il ? Je détestais quand les gens faisaient des monologues sans aucun sens.

-De qui tu parles ?

Il souffla bruyamment du nez, me poussa et pris place à la barre.

« Dépêche-toi. Les autres seraient assez cons pour te balancer au capitaine. »


Voilà. Des ordres simples. Ça au moins, c’est compréhensible. Je souris, et je m’enfuis.

« Merci, Gros Baquet. »

Gros Baquet était un gars bien. Il avait souvent raconté son histoire, datant de l’époque où il n’était pas si obèse, où il n’avait pas de verrue sur le nez et où il vivait avec une jolie fille qui s’appelait Lauren. Une époque où il n’était pas encore sous les ordres du capitaine Mahach. Les gars se foutaient souvent de lui, parce qu’il ne racontait jamais la même histoire à chaque fois, et c’est pourquoi je soupçonnais fortement Gros Baquet d’avoir tout inventé. Sauf peut-être sur l’existence de  Lauren. Peut-être que c’était une fille qu’il aimait vraiment, et qu’il s’imaginait des choses avec elle. Parce que sa description à elle, ne changeait jamais.

Une petite femme, à petite poitrine, à l’humeur changeante et capricieuse, aux cheveux noirs aussi mystérieux que son regard d’émeraude.

Peut-être qu’en fait, Gros Baquet et moi, on n’est pas si différent.

Lorsque je suis descendu à la cabine, j’étais content de voir qu’il n’y avait pas de fuite. Tout a bien été colmaté.  Il y avait interêt, de toute façon. Parce que vu l’expression de Mahach lorsqu’on a largué les amarres de Logue Town, il y avait intérêt que le bateau tienne avant et après Reverse Mountain. Mais il fallait être réaliste. Ce rafiot n’a que miraculeusement tenu Reverse, mais il nous faudrait autre chose qu’un miracle pour nous sortir de Grand Line avec ce bateau.
Mais Mahach avait un plan. Et je lui faisait confiance. C’était mon capitaine de toute façon… Qu’il le voulût ou non.

    La tête. La tête lui faisait très mal. Sa tête. Ses mains. Son corps. Elle agita ses doigts. Puis ses pieds. Et elle inspira fort. Puis elle ouvra brusquement les yeux. Pas d’Odeur. Pour la première fois depuis…depuis…
    Elle se redressa doucement, et observa le paysage marin depuis l’écoutille. Que faisait-elle là ?


    « Vo…Volesprit ? »


    « Qui m’appelle ? »
    fit-il d’une voix plus faible qu’elle ne le voulut, sans quitter la mer des yeux.

    « C’est Barnabé. Tu te souviens de moi ? »


    Volesprit se raidit.
    C’était impossible. Absolument impossible.


    « Je ne connais que deux Barnabé. L’un est mort ; l’autre est loin à North Blue. Qui êtes-vous ? »

    Elle se retourna alors, montrant un visage emacié et tiré.

    « Mais… C’est pas… Je… »

    Elle fondit en larmes.
    « Je suis désolée Barnabée, sanglota-t-elle, je voulais pas… Je voulais pas… »

    Il la serra dans ses bras musclés. son maillot sentait bon le savon, et ses mains la réchauffaient tandis que, nerveusement, elle serra l'homme à son tour aussi fort qu'elle le pût.  

    « C’est bon. C’est fini maintenant. »


    Elle resta ainsi, sa tête voilée enfouie dans la poitrine de Bondurant, pendant un moment qui semblait durer une éternité. Mais soudainement, elle se remit normalement. Elle contempla ses nouveaux habits sur la chaise. Elle avait une nouvelle cape, de moins bonne facture, mais des habits propres, sombres, allant du noir au violet sombre. Puis, passant du coq à l'âne, elle demanda :


    « Où sont mes vieux habits ? »

    Barnabé sourit. « Je te retrouve enfin, Volesprit. On a à parler. »

    « Je me sape avant. » rétorqua-t-elle.

    Elle entreprit de se déshabiller devant Barnabé. Il se détourna.


    « Une femme ne devrait pas agir ainsi. Et tu devrais te reposer. Ça fait maintenant plusieurs jours que tu dors. »


    Volesprit ne chancela pas une seule seconde. et n'eut qu'une réponse à la bouche :

    « Je suis une pirate.

    - D’autant plus. T’es sur un navire pirate ici. Remplis de gars pervers prêts à te sauter sur la moindre petite parcelle de chair dévoilée.

    -J’étais  capitaine  pirate. (elle sentit  ses dessous de bras)  On  m’a lavé ?


    Barnabé  resta  le  dos tourné,  mais rougit.  Elle sourit.

    - Mer...ci, fit-elle  en  se  rhabillant.  

    Elle entreprit de  mettre  ses collants,  avant de  mettre  la  longue jupe  noire  que et le haut. Elle regarda le voile noir avec tendresse. Elle  n’en avait plus besoin maintenant,  mais il avait eu peur de la vexer…  Ou qu’elle pique tout simplement une de  ses crises de colère. Elle entreprit de mettre son haut, composé d'un débardeur et d'une redingote noire, et légère. Elle couvrit son visage du voile noir, et, ne pouvant plus tenir debout une seconde de plus, se rassit. Elle voulut parler, mais elle se rendit compte qu’elle ne pouvait pas. Elle haletait. Bondurant avait raison. Ces plusieurs jours de convalescence l’ont rendue extrêmement faible. Elle reprit son souffle et dit :

    « Maintenant que j'ai fini. Maintenant raconte moi ce qui s’est passé depuis ma mort. »


    Dernière édition par Volesprit le Jeu 2 Jan 2014 - 12:42, édité 2 fois
      « Une seconde, je te prie. »

      J’avais planqué de la viande séchée et du pain au cas où elle se réveillait. Même si, sur les derniers jours, je commençais vraiment à perdre espoir.

      « Tiens. Mange ça. Le peu de truc qu’on a réussit à te faire avaler ne te suffira pas pour te tenir debout bien longtemps. »


      Lorsqu’elle s’habillait, j’aurais bien voulu lui dire de se rasseoir, mais… à quoi bon ? Elle allait juste me crier dessus, et tout les gars allaient rappliquer. C’était pas des gars malhonnêtes, loin de là, mais je me méfie quand même. C’est sûr que c’était pas les Saigneurs des Mers… mais quand même.
      Les Saigneurs des Mers. La première fois que j’ai entendu ce nom là, j’ai trouvé ça quelconque. Lorsqu’on m’a expliqué le jeu de mot, je les ai pris pour des guignols. Mais lorsqu’on m’avait dit que leur capitaine était Tahar Tahgel, là, je me suis vite calmé. Le capitaine est Jack Sans Honneur maintenant, mais ça ne change pas grand-chose à l’équation. Je comptais rejoindre un équipage de corsaire bien avant que Mahach m’explique que c’était aussi son cas, mais c’est tant mieux, on fera plus de voyage ensemble. Néanmoins il y a quelques petits points qu’il faudra que j’explicite avec lui.
      Et aussi avec Volesprit.

      « Lorsque tu es partie chercher le log, je t’ai suivi. J’ai alors rencontré Mahach, le capitaine de ce rafiot. Il m’a embarqué parce qu’il m’a jugé utile. Mais maintenant, il va falloir que toi aussi, tu te rendes utile. Notre plan est de rejoindre Jack Sans Honneur, le Capitaine Corsaire.»


      Elle acquiesça calmement, les jambes en tailleur.

      « On va devoir quitter ce rafiot et partir en clandestin sur la translinéenne. Petit problème : je sais pas si Mahach va vouloir t’embarquer. Il va donc falloir le persuader. C’est pourquoi… »

      Je sortis mon pistolet et lui jeta. Elle le fit tourner entre ses doigts avec une dexterité peu commune, avant de l'accrocher à sa ceinture.


      « …On va peut-être devoir utiliser la force. Mais seulement en dernier recours. Il a un fruit du démon, et c’est peut-être pas impossible qu’il dise non à ton arrivée. Après tout, c’est toi qui a découvert où était le log pose. »


      Volesprit, chose étrange, était en train de me fixer dans les yeux. Elle ne faisait jamais ça. Elle donnait toujours l'impression de regarder ailleurs.

      «J’ai tout suivi, et j’ai pas de problème avec rien de tout ce que tu me dis là, sauf pour deux points. Premier point : Pourquoi on va rejoindre un salaud de capitaine corsaire, et deuxième point : qu’est ce qui nous garantit qu’il ne va pas nous jeter par-dessus bord au moment ou on va le rencontrer ? »

      -Parce qu’on n’est pas mauvais. Dans le sens où… on n’est pas des guignols.


      -Mais ça ne réponds pas à ma première question.

      J’ai alors remarqué un changement dans le comportement de Volesprit. Elle semblait plus calme,
      plus sérieuse et… Plus saine. Elle avait beau avoir mit le voile noir (je n’avais pas trouvé de masque à gaz, et puis ça coutait trop cher) sur son visage, elle ne dégageait plus cette impression inhumaine… d’imprevisibilité ?

      «C’était toi qui voulait les rejoindre, à l’origine, non ? (Volesprit avait cette facheuse tendance à oublier des détails important. Mais j’ai appris à faire avec) On aurait pu rejoindre ce gars comme on aurait pu en rejoindre un autre. Mais là bas, il y a des gens compétents –son équipage- qui pourraient nous apprendre beaucoup, pourvu qu’ils veuillent nous prendre sous leur aile. Mais pour ça, il va falloir qu’on respecte certains critères…disons…de présentabilité. Mais revenons au…»

      Mais avant que je puisse dire un mot de plus, la porte s’ouvrit.