Sur la tombe du vieux O'Connor [Chasse au trésor 0/7]

Posté Ven 3 Jan 2014 - 0:08 par Senkei

East Blue, 1621

- Senkei !
- Mmmh …
- Senkei ! Réveille-toi. Île en vue. Et elle est pas sur la carte.

Cette voix qui me sort de mon sommeil est celle de Jack Daniels pendant que son bras qui s’agite frénétiquement sur mon épaule achève mon éveil brutal. Voyant mes yeux ouverts, il ressort de la cabine sans refermer la porte derrière lui, laissant entrer une immense lumière vive à l’intérieur de la pièce. Je m’assois sur le petit lit dont je dispose et m’habille. Je comprends l’excitation de mon camarade. Depuis que nous sommes associés aucune aventure n’est venue remplir notre quotidien monotone, alors une île non référencée représente un bel accomplissement dans notre courte carrière d’explorateurs-pirates.

Je sors sur le pont du Christina Rose, cette petite caravelle dont il a hérité, il y a quelques années déjà, et qui l’a poussé à prendre la mer dans cette vie d’exploration et de piraterie. Enfin surtout d’exploration parce que niveau piraterie, ces faits d’armes sont un peu maigres pour un type aussi imposant et impressionnant physiquement qui a pris la mer depuis déjà deux ans. Je traverse le pont du petit navire en quelques enjambées repensant aux longues sessions d’entrainement que je m’y suis imposé depuis que nous avons embarqués ensemble, travaillant sans relâche mes compétences d’épéistes à deux sabres, pour rejoindre mon nakama assis sur la figure de proue de son navire, une sirène dans une rose, regardant sa carte en prenant tout un tas de mesure pour revenir à sa première conclusion, l’île qu’il aperçoit n’est pas référencée.

- Alors Senkei ! Je t’avais dit qu’on finirait par trouver quelque chose sur cette mer.

Mes yeux enfin habitués à la lumière du soleil après ce réveil surprise, je regarde dans la direction indiquée par compagnon pour y apercevoir une île qui, de là où nous nous tenons, paraît inhabitée. Pas de ville, ni de port en vue. Seulement un long banc de sable et une large végétation. Jack Daniels s’affaire désormais aux voiles afin de réduire progressivement la vitesse du navire alors que nous approchons de la côte. Je le regarde faire avec admiration. La navigation, contrairement à moi, il a ça dans le sang. Je jalouse un peu son talent en regardant mon ami au teint hâlé sautiller dans tous les sens dans sa parfaite tenue de pirates. Le manteau, le bandana, les bottes, il a l’ensemble complet, même le patch sur l’œil, non pas qu’il soit borgne, mais parce que ça s’accorde à la perfection avec le reste de ses habits. Il porte à sa ceinture, de cuir avec une boucle en tête de mort, un magnifique espadon, alors que je ne transporte que deux vieilles épées de bois d’entrainement que j’ai acheté d’occasion à un dojo qui se débarrassait de son vieux matériel.

Le navire touche en douceur le banc de sable et alors que Jack lance l’ancre à la mer, je saute du pont vers la plage, le regard pointé sur la jungle luxuriante qui s’étend devant moi. L’excitation de l’aventure s’empare de moi. J’imagine les plus folles histoires en attendant que mon nakama ne vienne me rejoindre. On échange un regard avant de se diriger d’un pas déterminé vers le centre de l’île.

Dernière édition par Senkei le Dim 12 Jan 2014 - 2:16, édité 1 fois

Posté Dim 5 Jan 2014 - 5:29 par Senkei

Cette île a été habitée il y a longtemps. Nous suivons un sentier qui a été tracée par la main de l’homme, mais que la végétation recouvre presque entièrement désormais. Jack marche le premier ouvrant la route à travers les plantes à l’aide de sa large épée. Des bouteilles de rhum vides et des armes rouillées jonchent le sol prouvant que des hommes sont passés par là mais qu’il s’agissait certainement d’une bande de pirates lors d’une fête géante. Il y a peu de chances que nous trouvions quelque chose sur cette île sauf s’ils ont oublié quelques trésors en partant à cause de leur gueule de bois…

La route est longue et parfois parsemées d’embûches mais mêmes mes épées de bois sont suffisantes pour se battre contre les créatures qui peuplent cette forêt. Nous ne rencontrons aucune difficulté pour parcourir une bonne partie du chemin jusqu’à arriver à une clairière. Au milieu de celle-ci est présent un immense bloc encerclé de huit pylônes d’un mètre 50 de haut, le tout en pierre légèrement apparente au travers d’une épaisse mousse végétale verte si dense que l’ensemble semble dater d’une vingtaine d’années.

Jack et moi commençons à arracher la végétation recouvrant la pierre centrale jusqu’à ce que mon compagnon ne s’interrompe, après avoir arraché un gros morceau ayant laissé apparaître les mots suivants gravés dans la roche :

Ici, repose ….

Une tombe ? Je lève vers les yeux vers Jack. Les yeux fixés dans le vide, l’air impressionné par quelque chose qui se situerait derrière moi. Ce n’est pas l'inscription qui l’a fait s’interrompre. Une énorme goutte tombe sur mon épaule au moment où un étrange grondement se fait entendre. La pluie ? Le tonnerre ? Non, ça ressemble plutôt à un filet de bave et au grognement d’un animal. Jack murmure d’une voix tremblotante :

- Senkei… derrière toi...

Je me retourne lentement, les mains sur la garde de mes épées, pour découvrir une créature comme je n’en ai jamais vu jusque-là. Un lion blanc de cinq mètres de haut me fait face. Il rugit comme pour sonner le début d’un combat et avant d’avoir pu dégainer mes sabres, je suis déjà projeté dans le décor par un coup de patte d’une force incroyable.

Posté Mar 7 Jan 2014 - 2:05 par Senkei

Je me relève et saisit mes deux épées de bois. Jack fait de même avec son espadon qu’il brandit en direction de la bête. Attirée par le métal brillant de l’épée de mon Nakama il semble qu’il sera la cible de sa prochaine attaque. Le lion rugit à nouveau à un niveau sonore qui fait trembler l’île entière et failli faire s’envoler le pauvre Jack heureusement bien solide sur ces appuis. La bête charge tête en avant ce dernier. Il esquive le coup de peu, surpris par la grande vitesse d’une bête aussi grosse. Il tente une attaque sur son flanc mais se fait alors balayer par la queue de l’animal qu’il prend en pleine face.

Je me précipite vers la scène et attrape mon ami au vol avant qu’il ne s’écrase contre un arbre. Le monstre s’est retourné et commence une charge en notre direction. Je saute sur le côté, m’éloignant de quelques mètres de Jack. Le plan est clair pour nous deux. Celui qui ne sera pas pris pour cible contre-attaquera. Le lion saute en direction de Daniels, ouvrant grand la mâchoire que Jack bloque avec son espadon avec énormément de difficulté. J’en profite pour me placer sur le côté de la bête et après avoir pu le plus d’élan possible la frapper de toutes mes forces dans sa nuque.

CRAC !

Une de mes épées se brise sur la peau du lion sans qu’il n’ait l’air de sentir l’impact de mon coup.

CLAC !

La mâchoire de la bête se referme Je jette un œil en direction de Jack qui a échappé de peu à la morsure, en retirant son épée au bon moment. Le monstre écarte ses lèvres en grognant, exhibant ses crocs aussi larges et longues que mes épées de bois mais plus acérées qu’un Meitou.
Le monstre blanc lance un coup de patte en ma direction. Je l’esquive de peu et tente une contre-attaque mais me vautre complétement. Avec une seule épée, je ne peux rien faire. Tout mon entrainement s’est fait avec deux lames et mes attaques, mes mouvements, mon équilibre et mon agilité sont basées sur le fait de porter deux armes en permanence.

Nouvelle attaque de mon adversaire dans ma direction, sa patte gauche, aussi grande que moi, va me frapper. Je suis à peine relevé, un genou encore au sol. Pas le temps de l’esquiver. Ses griffes me lacèrent le flanc gauche, l’une d’elle restant plantée dans mon bras droit. Il dresse sa patte devant sa tête, me regardant droit dans les yeux, prêt à me dévorer.

Jack se précipite dans sa direction et lui assène un coup d’espadon dans la patte droite. Le lion ne réagit pas. Je baisse les yeux vers le coup. Une simple égratignure. Je tends les jambes en avant et prenant appui sur la mâchoire du lion, saute d’une courte impulsion. La griffe s’extrait de mon bras mais je chute de cinq mètres. Le lion marque un temps d’arrêt et pousse un petit gémissement de douleur. Sa gencive est marquée de sang à l’endroit où j’ai pris mon impulsion. Je me relève avec difficulté

- On ne s’en sortira pas si tu n’as pas d’armes !
- Je vais sauter dans sa gueule.
- QUOI ???
- Et tu vas viser ces gencives avec ton attaque.
- Pourquoi ?
- Les lions ne se lavent pas les dents.

Jack, surpris, se remet en position d’attaque. Un léger sourire se dessine sur son visage, et échappe un ricanement étouffé.

- Je savais que t’étais complètement fêlé.
- Ouais, c’est bien pour ça qu’on a décidé de faire équipe, non ?

Je pense doucement mon bras droit, engourdit par la douleur. Je détache la ceinture de mon pantalon et m’en sert de garrot pour arrêter la perte de sang.

- Hey mon gros ! Tu veux me manger ? Alors viens de me chercher.

Je me mets à courir en sa direction. Il se met en position prédatrice du félin. Recroquevillé jusqu’au sol, les pattes pliées, prêt à bondir sur moi. Arrivé à quelques mètres de lui, il saute la gueule grande ouverte. Je bondis aussi me précipitant à l’intérieur. La bouche du lion me recouvre presque entièrement, tendant les bras et les jambes, je l’empêche de la fermer, retenant ses dents supérieures à la force des bras.

- J’vais pas tenir longtemps ! crie-je à l’attention de Jack.

Il se précipite espadon en main, prend le plus d’élan possible avant de plier les jambes et de sauter le plus haut possible. Je ferme les yeux quand je le vois arriver à mon niveau et balancer son espadon dans ma direction.

BONG !

L’impact du coup résonne comme le clocher d’une église. Je suis recraché vers le sol mais Jack me rattrape avant que je ne le heurte. Je rouvre les yeux. Et regarde sa mâchoire. Sa gencive supérieure saignante compte désormais deux crocs en moins, deux canines droites et acérées d’environ un mètre chacune plantées dans le sol à côté de moi.

- Maintenant j’ai une paire d’épée… Ho ! Ho ! Ho !

J'attrape les deux crocs en enfonçant mes poings à l'intérieur du creux laissé dans la dents par l'impact de l'espadon de Jack. Je balance ma tête de droite à gauche pour faire craquer mes cervicales. Le lion se remet en position en position d'attaque, pattes en avant cette fois, la gueule en sang. Daniels et moi, nous tenons côte à côte face à lui.

L'heure de la revanche a sonné.

Posté Ven 10 Jan 2014 - 1:21 par Senkei

Être armé ne résoud pas tous les problèmes de combat qu’on rencontre en affrontant un lion blanc de cinq mètre de haut. Être deux en revanche si. Je suis content que Jack se batte à mes côtés à ce moment précis. Le combat dure depuis trop longtemps. Le lion comme nous sommes gravement touchés et on commence à sentir que la bataille pourrait enfin s’achever. On continue la stratégie un leurre, un combattant depuis que j’ai récupéré les canines du lion comme armes.

Je commence en revanche à ressentir les limites de mon corps. Je me rends compte à cet instant que je suis le seul de nous deux à avoir pris des coups et que Jack me laisse jouer les souffre-douleur du félin depuis que le combat a commencé. Après une nouvelle feinte réussie de notre part, je prends conscience qu’il va falloir que je m’économise un peu si je veux aller au bout de ce combat en vie.

Il est vrai que je pratique le Nitoryu depuis très longtemps, depuis mon enfance sur Water Seven, et si j’en maîtrise plutôt bien les fondamentaux il est vrai que mon nombre de combat réel se compte lui sur les doigts d’une main, qui serait amputée de trois doigts. J’ai toujours agis avec énormément de précaution depuis que je me suis risqué à prendre la mer. Mais comment se cache t-on d’un tel monstre. Si on lui crevait les yeux, il lui resterait sans doute son ouïe et son odorat pour nous traquer. Je profite d’un moment de répit dans le combat pour glisser à Jack.

- Mec, ça te dirait d’échanger les rôles à un moment ou tu veux garder le rôle du planqué ?

Impossible de contester, en fait le lion et moi sommes blessés. Jack va bien. Il a à peine l’air épuisé. Le seul sang qu’il porte est celui du lion qui a coulé sur son espadon. Sa tenue est parfaitement propre et en parfait état. Il se tient droit dans une posture de garde parfaite, tendant fièrement son espadon devant lui. Quelqu’un qui serait passé par là aurait pu penser que le combat n’avait pas encore commencé. Enfin encore aurait-il fallu que cet éventuel passant ne voit que Daniels. Le contraste entre nous deux est frappant. Je tiens à peine debout. Mon flanc et mon bras droit sont recouverts du sang légèrement coagulé mais toujours suintant de ma précédente blessures. Mes vêtements sont déchirés et j’ai du mal à tenir sur mes deux jambes. Jack me tapote sur l’épaule.

- Senkei… tu as à peine la force de tenir sur tes jambes. Comment pourrais-tu faire des dégâts à cette monstuosité ? Je t’assure que le mieux c’est qu’on continue comme ça…

- Enfoiré…

Le lion repasse à l’attaque. Si ces dents ne sont plus un problème majeur, ses griffes en sont quatre. Et mon rôle de leurre est d’esquiver ses quatre pattes tout en essayant de retenir son attention pour que mon compagnon puisse attaquer.

J’arrive à peine à tenir debout mais me revoilà m’agitant dans tous les sens pendant que Jack se tient immobile attendant le bon moment. Le lion est aussi blessé et épuisé que moi. Jack en profite pour lui asséner quelques nouveaux coups. Le combat est presque gagné. Mais je ne peux pas laisser Jack tuer le félin. Refuser de prendre des coups n’est pas digne d’un pirate. Cette créature nous a opposée une excellente résistance et elle mérite une meilleure mort si nous sortons vainqueur de ce combat.

Je me fige tout à coup au milieu de la clairière qui se sert d’arène, repensant aux anciens cours de mon maître épéiste… le prof de sport de l’école de Water Seven. Bizarrement le seul cours que je n’ai pas séché parce qu’une fois par semaine, je pouvais librement tabasser les élèves de ma classe qui se moquaient de moi parce que je ne venais pas dans les autres cours et me prenaient pour un attardé.

La posture défensive du Nitoryu…

Le félin commence à charger dans ma direction. Je ferme les yeux.

Une épée devant, l’autre en arrière…

Jack hurle “Senkei ! Ne t'arrêtes pas !!”

Les pieds bien ancrés dans le sol, parallèles…

J’entends les foulées du lion qui court vers moi.

Les genoux légèrement pliés, rester collé au sol mais garder de la souplesse dans les mouvement du bassin et des bras…

Boom ! Boom ! Boom ! Les battements de mon coeur résonne dans ma tête.

Faire le vide dans sa tête…

Je rouvre les yeux au moment où le félin plonge sur moi griffes toutes sorties, les deux pattes avant dans ma direction. Je plonge mon regard au coeur du sien et bloque sont premier coup avec la dent que je tiens vers l’avant. Ma garde le fait se décaler sur ma gauche. Je bloque son attaque suivante avec l’autre dent. La parade continue. Je me tiens debout fermement, le faisant tourner autour de moi en contrant ses attaques. La différence de taille ne joue plus à cet instant précis. Il ne peut plus m’atteindre. Il n’est plus qu’un chaton, un animal de cirque que je déplace où j’en ai envie, que je pourrais faire passer dans un cercle de feu si je le voulais.

Jusqu’à l’épuisement.

La stance défensive du Nitoryu, comme je l’ai appris en tout cas. Faire bouger l’adversaire jusqu’à l’épuisement, jusqu’à trouver la faille dans sa défense.

Comme là.

J’envoie les deux dents dans son flanc qu’il expose sans protection en tournant devant moi, essayant de me feinter. Une déchirure d’environ un mètre au niveau des côtes. Il fait demi-tour et part dans la direction de Jack.

- Jack. Lance ton épée.

Jack ne comprends pas pourquoi ce soudain ordre mais s’execute quand même. Il lance son épée comme un javelot en direction du félin, plus si blanc que ça, qui esquive sans mal l’arme. Mais ce n’est pas pour ça que je la voulais. Quand elle arrive à mon niveau à encore deux mètres au-dessus du sol, je prends appui dessus et me propulse en tournoyant sur moi-même en direction de la bête, lui infligeant des blessures du cul à la tête.

[/font]

KO!

Je m’écroule au sol complètement épuisé par ce combat et reprend mes esprits quelques minutes plus tard. Je suis allongé dans l’herbe de la clairière, du moins ce qu’il en reste après les attaques de l’animal géant qui l’ont bien labourée. De nombreux éclats d’ivoire m’entourent, les crocs que j’utilisais pour me battre n’ont donc pas résisté à l’ultime attaque. Jack m’a soigné avec des éléments rudimentaires trouvés dans la jungle. Jus de certains fruits pour désinfecter, compresses à l’aide de plantes.

Il est quelques mètres plus loin vers la tombe. La tête dans les mains, il a l’air de réflechir. Je me relève dans la douleur et comprends sa réflexion en lisant l’inscription sur la pierre tombale.

Ici repose Brian O’Connor, dît le furieux,

Capitaine des pirates du Lion Blanc.

Son butin repose sur East Blue,

A l’aube levée, les huit divins,

Vous révéleront le chemin,

Si de l’énigme vous venez à bout.

Putain. Je crois que je préférerais un deuxième lion géant.

Posté Dim 12 Jan 2014 - 2:15 par Senkei

Les huit divins ? C’est quoi ce truc ? Un genre de religion ? Ils ont un genre de religion dans le coin ? Et puis l’aube, je sais jamais c’est avant le lever ou le coucher du soleil ? Le lever, je pense. On est au milieu de l’après-midi et on se tape une énigme, on va pas nous faciliter la tâche… je parie que c’est le matin et on va devoir passer la nuit ici…

Jack éclate de rire.

- Tu as résolu l’énigme ?
- Non… mais tu étais en train de penser à voix haute.

Merde. Ça m’arrive parfois. Notamment quand je suis énervé. Comme là. Quoi ? C’est vrai que j’ai toujours été nul en énigme. Je crois que je n’ai jamais fini un labyrinthe au dos des paquets de céréales sans commencer par la fin, et encore même là j’arrivais parfois à me perdre. Alors une énigme plus complexe. Généralement, je fais une fixation sur un mot de l’énigme que je pense être le plus important et j’abandonne dix minutes après.

C’est le cas aujourd’hui. Sauf que je fais semblant de réfléchir aujourd’hui, parce que Jack lui ne fait pas semblant. Il a sorti un parchemin, une plume et écrit des successions de lettres et de chiffres qui doivent avoir un sens pour qui sait résoudre des énigmes. Mais pas pour moi. Alors pour passer le temps, je réfléchis à d’autres trucs, j’imagine la manière dont je vais demander à Jack si on quitte l’île ou si l’on reste cette nuit si on n’a toujours pas résolu l’énigme, et je tourne autour de la tombe et des piliers. Je regarde mon nakama. Il a l’air concentré sur un symbole qu’il a dessiné sur son papier qu’il fait tourner dans tous les sens pour le comprendre.
La journée s’achève dans le même silence et la nuit tombe déjà. Je suis fatigué de ne faire semblant de chercher une réponse et je n’ai qu’un envie, m’allonger dans l’herbe et dormir. Jack allume une torche et l’accroche à l’un des piliers. L’un des huit piliers qui entoure la tombe.

- ht ?

Je n’ai pas ouvert la bouche de l’après-midi et la gorge sèche m’empêche de prononcer les mots.

- Quoi ?

- Hum. Hum. HUIT. Il y a huit piliers autour de la tombe.

À la lumière de la torche, Jack et moi débarrassons les piliers de l’épaisse mousse verte qui les recouvre, la même qui recouvrait la tombe avant. Sur chaque pilier est gravé le nom et le portrait d’un pirate légendaire, les fameux « divins » de l’énigme et une série de chiffres. Au-dessus des gravures, les colonnes sont percés pour laisser place à des vitres toutes différentes de tailles comme de forme. Certaines sont droites, d’autres inclinés vers le bas, la droite ou la gauche. Seules les séries de chiffres restent mystérieuses à mes yeux. « 23’13’45 » Ça ne ressemble pas à une prime.

- Ce sont des coordonnées de navigation. Et de tête, je dirai, qu’elles sont toutes situées dans un rayon de deux mètres.

Jack attrape sa carte, son compas et sa boussole et commence à tracer des courbes et des points sur sa carte.

- La difficulté c’est qu’il n’y a pas les points cardinaux mais vu la localisation de l’île, ça devrait pas poser de problèmes. Tiens le pilier là, met le entre les deux arbres en V.

Jack dessine sommairement une carte de l’île et m’indique les plus précisément possible les emplacements et moi j’y place les colonnes. Je remarque rapidement une petite encoche indiquant comment les tourner en fonction de la position de la tombe. Au bout de deux heures, le travail terminé, Daniels et moi tombons de fatigue dans l’herbe face à la tombe.

De l’eau me coule sur le visage. La rosée du matin ? Merde… le matin. Je me réveille en sursaut.

- Jack ! L’aube !

Jack ? Il n’est plus là. Son matériel, son arme, tout a disparu. Je regarde la tombe. Le soleil à peine levé passe à travers les miroirs pour finir par se réfléchir sur la pierre pour y dévoiler une carte sur une poudre transparente finement disposée. Je me précipite à la plage. La barque n’est plus là. Mais je la vois qui s’éloigne de moi avec Jack à son bord.

Enfoiré, tu voulais le trésor pour toi tout seul...

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