La gamine et le grand black

Une nouvelle journée commençait sur L’île du Karaté. Le soleil commençait à peine à ouvrir l’œil, chassant les nuages roses de timidité d’être vu quand la nuit les quitte. La forêt bordant le dojo du maitre Soutaro, où des hommes entassés les uns sur les autres dormaient à point fermés, bruissait sous la caresse d’un doux vent du sud. Chaleur tropical ? Non ! Douceur printanière qui appelait par de douces promesses d’herbe fraiche et de pousse d’arbres tendre, les animaux à sortir de leur cachette. Une journée parfaite.

Une journée parfaite pour la chasse ! C’est dans cet esprit qu’une silhouette noire sortie en silence du domaine et s’enfonça dans la forêt. Celle-ci était dense, mais malgré cela le rythme et les pas de l’homme étaient rapide et silencieux. Il marchait vite semblant chercher ou craindre quelque chose quand il s’arrêta soudain. Le nez au vent il huma l’air et se tapit directement au sol. D’un mouvement souple il ramena ce qui semblerait être un fusil de son dos et le tint prêt. À l’affut il semblait avoir arrêté de respiré. Le calme envahit les environs seulement brisé par le bruit des insectes et des oiseaux. Rien. Rien ne se passa. Habillé de vêtements de cuirs couleurs de terres et passablement usés, il se confondait avec la terre et les ombres des arbres. Heureusement pour lui, il avait le sourire difficile, il était difficilement repérable. Avait-il rêvé ? Qu’elle avait été cette odeur de macaque dans l’air. Il aurait juré que des gorilles karatés étaient passés non loin. Mais toujours rien.

Il finit par se relever et reprendre sa marche, perplexe. Il était rare que ses sens le trompe à ce point. Surtout quand il en recherche de proies en milieu hostile. Et son sixième sens lui faisait pressentir la présence de quelque chose non loin, ce qui l’inquiétait. Car il était encore plus sur ses gardes que d’habitude et pour de bonnes raisons. La veille des pirates avaient tenté d’attaqué le village par ce côté de l’île en passant par la forêt. Évidemment, bruyant qu’ils étaient, ils avaient énervés tous les prédateurs des alentours qui avait eu du pirate au diner.

Il marcha ainsi un long moment dans des sentiers connus de lui seul. La forêt était son élément, bien plus que la mer. Mais il savait aussi qu’un jour il devrait prendre un navire et partir. Il se l’était promis. Il avait même rejeté son amie pour cela. Il devait retrouver ces pirates pour elle et capturer le Seigneur des pirates pour lui-même. Il marchait donc dans ses pensées laissant son corps agir de lui-même.

Puis tout à coup il se figea. Il huma à nouveau l’air, une senteur qui n’était ni végétale ni minérale. Un Gorille Karaté ? Une panthère Ninja ? Non c’était autre chose. Mais quoi ? À nouveau il s’immobilisa un instant. Puis cette fois il grimpa dans un arbre et se camoufla dans les ombres de son feuillage. C’était sûr et certain ce n’était pas un gorille karaté, ni une panthère ninja, ni même un tatoue tatoueur. Mais autre chose d’assez gros pour être une proie intéressante à ramener au dojo pour la manger. Et ça semblait creuser quelque part. Il se mit alors à scruter la forêt à la recherche de l’origine du bruit.

-"Papa ! Papa ! On fait quoi sur cette île ? Il y a des jeux ? Des manèges ? Tu m'achètes une glace s'il te plaît ? Tu vas rester longtemps avec moi ? Où tu vas laisser seule comme une grande ?"
La deuxième solution ne plaisait pas à la petite de onze ans. Elle avait envie de passer du bon temps avec son papa, qui lui confirma le fait qu'il la laissera seule, mais qu'il allait venir la chercher. Kurumu sauta dans les jambes de son père, pour ne pas qu'il s'en aille.
-"Mais... mais papa ! Tu m'avais dit que tu m'apprendrais à me battre pour que je sois très forte, tu peux pas me dire n'importe quoi."
La môme était sur le bord des larmes, et son père céda.
-"Mais tu sais que tu peux avoir mal. Si ça se trouve, ce n'est pas moi qui va t'entraîner, mais un homme avec beaucoup de muscles, ou alors, quelqu'un de ton gabarit. Souhaites tu toujours prendre ce risque ?"
Elle acquiesça avec le sourire, et son père l'emmena au premier dojo qu'il vit, c'est à dire le Dojo Sakura.

Ils entrèrent la main dans la main. Kurumu était toute souriante, et son père demanda à l'accueil, si sa fille pouvait faire quelques combats en échange d'argent. L'homme, dans sa grande bonté, refusa l'argent, mais accepta la requête du père, et tendit à la jeune fille un Kimono tout blanc, et une ceinture de la même couleur. Derechef, la petite courut dans les vestiaires, et se changea. Son père l'attendit sur le bord du tatami, en attendant de voir sa fille à l'oeuvre. Quand elle entra dans la salle, elle cacha son sourire, et fit la tête, comme si elle ne voulait pas montrer son bonheur. Son père le remarqua, mais ne dit rien. La gamine se mit à ses côtés et attendit que son tour vienne.

C'était un petit tournoi avec dix huit adversaires et seul les six premiers passaient les qualifications. Il y avait six poules de trois personnes. C'était encore le matin, puisque son père était arrivé sur l'île du Karaté très tôt, pour une petite affaire. Il dû emmener sa fille car elle ne pouvait pas rester seule à la maison. Le championnat des arts martiaux commença. La fille était dans la poule trois, et attendait son tour avec impatience, bien qu'elle ne le montrait pas. Quand vint son combat, elle monta sur le tatami en attendant son adversaire. Le kimono de cette dernière lui allait au fraise, mais elle s'en fichait. Elle voulait juste prendre du bon temps. Un gamin en face de lui arriva et la salua. Devant son père, Kurumu n'avait pas le choix et en fit de-même.

Son adversaire s'appelait Ash, ceinture jaune huitième Kyu. Le combat commença. La môme voyait Ash arriver, et se protégea. Seulement, la défense cette dernière n'était pas une défense. D'un mouvement du pied, il balaya la fillette qui tomba au sol et posa la paume de sa main sur son sternum.
-"Mais laisse moi ! Lâche moi !"disait-elle en agitant ses pieds et en tentant d'enlever le membre qui faisait pression sur son corps.
Kurumu venait de perdre son combat et alla voir son père.
-"Je veux partir ! Ça ne m'amuse plus. Il a failli me casser le bras."
-"Je te l'avais dit, mais nous partirons du dojo, une fois que tu auras terminé tous tes matchs."

Il était midi, et les personnes qualifiés pour la suite étaient convoqués pour tirer au sort son futur adversaire. Quant à la jeune fille toute souriante, sur ses six matchs allez-retour, elle n'en avait gagné aucun. Sa tête était rouge, prit une douche dans les vestiaires et s'en alla avec son père. Cependant, il lui annonça qu'il allait devoir retourner sur son bateau, car il avait des coups d'escargophone à passer. Kurumu devint triste, mais son père lui tendit un bout de papier. Elle l'ouvrit et s'aperçut que c'était une carte au trésor.
-"Pour patienter, je te la laisse. C'est un ami qui me l'avait donné, mais rien ne garantit que se soit une vraie. Mais suis moi, tu ne peux pas partir comme ça."

La môme retrouva le sourire, et suivit son père qui l'emmena jusqu'au bateau, pour lui remettre un sac, avec quelques vivres, et une pelle. Ça y était, la fillette était enfin prête pour l'aventure et suivit les indications de la carte. Celle ci indiquait le bois et elle s'y rendit derechef. Le bois était calme, des feuilles mortes étaient au sol, et recouvraient la terre. Sur la carte, il y avait quelques indications, mais la jeune fille ne les comprit pas et commença à creuser. Il était près de midi dix, et un homme arriva devant la fillette qui recula, tomba sur les fesses, et cria. L'individu était dans l'ombre des arbres, portait un fusil sur son dos. C'était une montagne vivante.
-"Ne.. ne..me faite pas de... de mal, sinon... je... je le dis.. à... à... mon papa."
La fillette semblait être terrorisée par l'inconnu dont son visage était encore inconnu.

L'homme attrapa la jeune fille qui ne touchait plus le sol. A l'aide de ses jambes, elle essaya de lui donner des coups de pieds, sans aucun effet, puisqu'elle n'arrivait pas l'atteindre. Kurumu avait encore peur de l'inconnu qui ressemblait à un sauvage. C'était la première fois qu'elle vit quelqu'un de cette taille.
-"Lâche moi sale brute ! Pose moi sur le sol ! Et laisse moi continuer mes recherches !"
Elle essaya ensuite de frapper ses avants bras avec ses petits poings, mais Theneryl semblait ne rien sentir.

Quand il déposa la gamine sur le sol, pour se venger, Kurumu le frappa tant bien que mal à la jambe, seul zone du corps humain qu'elle pouvait toucher. Ici aussi, la force de la môme était insuffisante pour le faire broncher, et le grand noir fixait l'énergumène. Voyant que c'était inutile, elle lui dit :
-"T'as de la chance que j'ai fait un tournoi d'art martiaux, sinon, je t'aurais fait super mal."
L'homme fronçait de plus en plus les sourcils, surement pour intimider la jeune fille. Mais ça marchait. Elle savait pertinemment qu'elle ne pouvait pas le battre, championnat ou non, mais prit sur elle, ne montrant pas sa peur. Après tout, seul les animaux ressentaient la peur.

Kurumu ne savait pas à quoi s'attendre, mais elle se devait de trouver le fameux trésor. Les premières questions de Theneryl arrivèrent. Mais la gamine lui répondit d'un air nonchalant.
-"Ça ne te regarde pas. Ce ne sont pas tes affaires d'abord !"
Elle prit ses affaires, mit son sac sur son dos, regarda une dernière fois le géant et s'en alla, la carte en main, sans trop savoir où aller. Une fois qu'elle était à dix mètres du géant, elle ramassa un caillou, assez gros et le lança sur la tête de Theneryl. La gamine fut choquée quand la pierre s'était retrouvée en deux morceaux. D'une part, il n'avait rien senti, et d'autre part le gars avait une tête dure comme la roche. Il était parvenu à briser le caillou. Craignant pour ses fesses, elle déguerpit en vitesse.

*Ouf, j'ai eu chaud... Mais je crois que je me suis perdue. Où est ce que je peux me trouver d'après la carte ?*
La pauvre fille était paumée, et erra une demi heure, quand elle trouva une caverne. Elle regarda sa carte, puis la caverne, puis sa carte, puis la caverne, une dizaine de fois, et y entra, sans savoir quel type de créature elle pouvait rencontrer. Il faisait sombre, et ne savait pas où elle mettait les pieds, et se cogna contre quelque chose de doux. Cette chose, au touché, avait un pelage, et la gamine en conclu que c'était un animal. Mais quand celui-ci gronda, elle comprit que c'était un carnivore.

Kurumu sortit de la grotte en hurlant, mais trébucha sur une branche. Elle marcha à quatre pattes pour éviter l'ours judoka. De sa main droite, elle trouva un bout de bois et le lança sur l'animal, qui était encore plus en colère. Tout était désespéré. La seule personne pouvant le dominer était Tarzan. La môme pria et ferma les yeux.

Eh bien ! Quelle gamine ! Une chose était certain elle ne manquait pas de courage. Theneryl se savait imposant voir effrayant. Et cette petite fille haute comme un bébé chimpanzé n’avais ni pleurée ni immobilisée de peur. Elle avait même essayé de lui mettre un coup dans le genou, du moins pensait-il, pour la forme. Il la regardait ramasser ses affaires de façon rageuse et empressé avec un petit sourire qui disparut rapidement quand il la vie se retourner pour le regarder avant de décamper.

Il rigola. Ouais cette gamine était marrante. Avec ses airs importants et son attitude de défi alors que toute jeune fille de son âge aurait déjà fondu en larme devant lui. Il n’avait jamais été doué avec les petits de sa propre race. Il s’apprêtait à faire demi-tour, en même temps, s’était pas ses affaires ce qu’elle faisait des siennes, quand il réalisa soudain une chose. Ne partait-elle pas en direction des grottes ? À ce dont il se souvenait une ourse y avait élu domicile il y a de cela un an pour y mettre au monde ses petits. Bah elle devait déjà être partie, les oursons ayant surement déjà grandit. Mais et si elle avait mis bas tard dans l’année.

Soudain très inquiet et incapable de tourner les talons plus longtemps il refit demi-tour pour suivre la fillette. Petite comme elle était, elle avait vite disparut dans les fourrés touffus de la forêt. Il dû usé de ses talents de chasseur pour retrouver sa piste. Au final ce ne fut pas difficile. Elle faisait plus de ravage sur son passage qu’une taupe albinos ayant le soleil dans les yeux. Et encore les taupes ont leur nez pour les guider. C’est alors qu’il pensait l’avoir bientôt rejointe qu’il entendit un cris retentir devant lui.

Il jura un bon coup et courra droit devant se faufilant entre arbres et racines. Il traversa un dernier taillis pour déboucher sur une scène des plus tragiques. La gamine était au sol à hurler pendant qu’une ourse judoka s’apprêtait à lui donner un coup mortel.

Theneryl : Bougre d’imbécile !

Ni une ni deux il plongea en avant et s’interposa. Ce fut le moment que choisit l’ourse pour donner son attaque. Les griffes lacérèrent le dos de Theneryl qui sans réfléchir avait attrapé la fille et avait sauté plus loin dans un roulé boulé. Hurlant instinctivement de douleur il se releva et se dressa devant l’ourse tournant son dos suintant de sang à la fillette.

Theneryl : Mais qu’est-ce que t’es partit foutre dans la grotte d’une ourse judoka et ses petits petite idiote ?

Mais le temps n’était plus à la parole l’ourse s’était mise en position. Ceinture au front et debout sur ses pattes arrières elle faisait signe à Theneryl d’approcher si il l’osait. L’affront était de taille pour ce pratiquant des arts martiaux. Le combat inévitable. Il y aurait surement de l’ourse au menu de ce soir . . . mais que faire pour les oursons qu’il voyait poindre le museau derrière elle. Pouvait-il tuer leur mère ?

Un homme s'interposa entre l'ourse et la môme, qui ne put être que contente, mais cacha sa joie et son sourire. L'individu était torse nu avec des longs cheveux noirs, tout comme Tarzan. Seulement, elle ne se rappelait pas qu'il avait un fusil, mais qu'il régnait sur la forêt grâce à sa force et à son courage. Le sauveur attrapa la môme et l'envoya bouler sur quelques mètres. Cette dernière avait des feuilles coincées dans les cheveux et sur ses vêtements.
-"Mais ça va pas ou quoi ?"
Quand Kurumu le vit à la lumière, elle déchanta. Ce n'était que Theneryl qui voulait la sauver. Une grosse déception quand on savait qu'elle voulait voir quelqu'un d'autre que cet individu. L'animal, surement pour défendre son territoire, frappa le grand noir qui avait le dos en sang. La fillette détourna le regard, mais quand elle vit se relever pour combattre l'ursidé, alors qu'il avait des petits, elle s'interposa, et tira la jambe de l'homme.
-"Viens ! Tu vas pas quand même pas te battre avec ça !?"
Theneryl ne semblait pas bouger, et Kurumu lui donna des coups de pieds dans le mollet.
-"Mais viens ! On doit partir. Laisse la tranquille."

Voyant qu'elle était encore ignorée, Kurumu se mit devant l'homme et le poussa, mais ne bougea toujours pas.
-"Ne lui fait pas de mal, elle a des petits, et c'est pas bien de tuer les animaux d'abord. Tu es méchant si tu fais ça. Et, et, si tu la touche, je te parles plus."dit-elle en détournant le régard.
La jeune fille était une personne qui ne voulait pas que l'on fasse du mal à des animaux, surtout, quand elle aimait l'animal en question. La dernière phrase venait de faire son effet. Theneryl baissa sa garde et suivit la fillette qui ne savait pas où aller, mais qui regarda sa carte pour tenter de s'approcher un maximum du trésor. Et la méchante racine sur le sentier entraîna la chute de la petite.

Mais, Kurumu nota quelque chose d'important. Devant la fuite, l'ourse n'avait pas pris la peine de les suivre, et les deux personnes étaient en sécurité. Elle se releva, et s'arrêta de courir. La pauvre n'en pouvait plus. Après avoir enlever les feuilles qui étaient dans ses cheveux, elle regarda le grand noir, pour l'envoyer sur les ronces.
-"Je t'ai pas demandé de l'aide d'abord. J'aurais bien pu m'en sortir toute seule." dit elle en lui tirant la langue.

A ce moment là, elle avait envie de le frapper, mais tout ce qu'elle gagnerait, c'était d'avoir les doigts cassés. De ce fait, elle s'en alla une nouvelle fois, seule dans cet immense bois, en espérant trouver le coffre.
*Il m'avait dit qu'il y avait des indices, mais je vois rien. Si ça se trouve, il m'a donné une mauvaise carte. Mais je pense pas, papa ne ferait pas d'erreur, puisqu'il n'en fait pas.*
La môme commençait à désespérer. Même la carte ne l'aidait plus. Sur celle ci, il y avait une croix au milieu du bois, mais Kurumu ne connaissait pas sa position. Était-elle à la lisière, au centre, trop à droite ? Pour essayer de réfléchir, elle s'assit sur une souche d'arbre, ramassa un bâton, et dessina des choses abstraites.

Soudain, elle eut une idée de génie. Elle pourrait se servir du grand noir au bandana, pour qu'il l'aide à trouver le coffre, en lui faisant croire qu'elle lui parle, et qu'elle est son ami. Bien évidement, pour Kurumu, il n'était pas envisageable qu'elle se lie d'amitié avec ce sauvage. Encore, si ça aurait été Tarzan, ça aurait pu marcher. C'était ainsi qu'elle partit à sa recherche, chose aisée, puisqu'il y avait des gouttes de sangs sur le sol. Cinq à dix minutes plus tard, elle le retrouva.
-"Il faut que tu m'aides ! Mais aider dans le sens, me guider, car j'ai pas besoin de toi d'abord." dit-elle essoufflée.
La fillette comprit que ce qu'elle venait de dire était un paradoxe, mais ne voulait pas avouer qu'elle avait besoin d'aide pour parvenir à ses fins. Elle était encore ignorée, et cette fois ci, elle le frappa au bras droit.
-"Aller ! Viens avec moi. Sinon je, je, je...euh.....je vais te faire super mal, avec....euh....ce bâton." s'exclama-t-elle en montrant le premier bout de bois qu'elle vit. Ce bâton était tellement fin, qu'il pourrait se briser lors de l'impact avec le bras musclé de Theneryl. Elle attendit que l'homme donne son accord, et tant qu'il ne l'aura pas fait, elle ne le quittera pas, et le suivra où qu'il aille, en lui mettant des bâtons dans les roues.

Coups de pieds. Encore des coups de pieds. Mais c’était quoi cette gamine ? Theneryl et l’ourse se regardaient tous deux éberlués. Si Theneryl avait baissé sa garde c’était plus parce que l’ourse dodelinait la tête de désapprobation qu’autre chose. Eh non mais oh ! Tu crois vraiment que c’est mon rejeton ou quoi. T’es pas bien ou quoi ? L’ourse croisa les pattes avant et s’en retourna finalement vers sa grotte avec ses petits. Aller les oursons c’est l’heure de manger - semblait-elle dire. Elle laissa Theneryl seul, sans lui prêter un seul regard, avec sa gêne. Il venait de se faire sermonner par une ourse . . . Il se retourna vers la fillette pour lui dire le fond de sa pensée mais elle était déjà plus là.

Il lui courut alors après. Elle allait l’entendre celle-là. On n’insultait pas le GRAND chasseur Theneryl impunément non mais. Il la retrouva en train de marcher à travers arbres et buissons avec la discrétion d’un sanglier en pleine charge. Il la suivit s’apprêtant à lui déclamer une tirade comme jamais elle n’en avait jamais entendu certainement de sa courte vie, quand elle s’arrêta d’un coup. Il l’esquiva à grand peine pour ne pas la heurter et se prit sa tirade en pleine face. Alors d’un il n’était pas doué avec les enfants mais aussi avec les débats oraux. Lui préférait en général résoudre ses différents dans un affrontement physique. Là il ne savait pas quoi dire. Il l’aidait, la sauvait, se saignait pour elle, se ridiculisait même pour au final se faire envoyer sur les roses. Il resta coït et regarda la fillette s’éloigner de lui à grandes enjambés incertaines au milieu des ronces et racines.

Il soupira. Oh et puis si elle ne voulait pas de lui tant pis pour elle il la laisserait se débrouiller seule. Lui il avait autre chose à faire que de gêrer les caprices de la petite d’un autre. Il devait entre autre se soigner. Il partit donc à la recherche de plantes pour faire un cataplasme réparateur pour résorber le saignement. Ce fut sans trop de difficulté qu’il trouva ce qu’il cherchait. De grandes feuilles jaunes aux effets désinfectants et résorbant. Il s’assit sur une pierre et commença à se soigner. La chasse de la journée était foutue. Il soupira à nouveau. Cette gamine ne perdait rien pour attendre.

Kurumu : Il faut que tu m'aides ! Mais aider dans le sens, me guider, car j'ai pas besoin de toi d'abord.

Il faillit sursauter. Tout occupé à ses propres soins il ne l’avait pas entendu approcher. Elle était surement venue par le chemin de pierre derrière elle. Et ses petits pas n’avait fait aucun bruit. Il se contenta de la regarder. Était-elle revenue à la raison ? La prochaine phrase s’il ne disait rien serait-elle pour s’excuser ? Il attendit pour voir ce qu’elle ferait. Avait-elle un minimum de respect pour ses ainés et les autres ?

Kurumu : Aller ! Viens avec moi. Sinon je, je, je...euh.....je vais te faire super mal, avec....euh....ce bâton.

Trop ! C’était trop ! Il la regarda une seconde de plus. Puis prit le temps de finir de mettre son cataplasme pendant que la fillette continuait de le menacer. Mais quand il la vit se diriger effectivement vers le dit bâton il se leva. Il était temps d’en finir avec cette mascarade. En seulement deux foulées il était sur elle. Il l’attrapa au col et la souleva du sol aussi facilement que s’il s’était s’agit d’un oreiller de plumes. Il marcha avec à bout de bras pendant qu’elle gesticulait et jurait et l’accrocha à un arbre à hauteur d’homme par le col de son haut. S’en était presque comique. Elle gesticulait dans tous les sens comme un petit verre de terre qu’aurait saisi un oiseau chanceux. Plus elle se débattait et hurlait plus son haut remontait, à la limite de la faire tomber.

Theneryl : Tu sais que si tu continu comme ça tu vas tomber et te faire très mal ? Arrêtes de t’agiter si tu veux que je te fasse descendre. Tu vas m’écouter cette fois petite insolente. Et apprendre les bonnes manières. Je ne suis ni ton père pour supporter tes caprices ni ta mère pour te choyer. Compris ! Alors . . .

C’est le moment que mis un papier pour tomber de la poche de Kurumu et voleter jusqu’au sol. Curieux Theneryl se pencha et le ramassa pour le regarder. Mais qu’est-ce que c’était que ça ? Une carte au trésor ? Eh bien voilà qui expliquait certaines choses dont la pelle. Mais connaisseur il remarqua tout de suite que la croix se trouvait à plus de 3 km à l’Est de leur position.

Theneryl : Je peux savoir ce que tu fais avec ça ? Et seule surtout, en plein milieux d’une forêt peuplée d’animaux sauvage ? Une gamine comme toi qui se jette directement dans la gueule d’un ours et qui n’est même pas capable de remercier quelqu’un qui la sauve.


Il la regardait toujours pendu par les vêtements sur la branche de son arbre à hauteur de ses yeux. Là au moins elle ne pourrait ni fuir ni le frapper.

L'homme n'avait apprécié les dernières paroles puisqu'il se leva brusquement et attrapa la fillette, qui prit peur. Elle cru que c'était la fin de sa vie, et essayait de se débattre en redoublant de coups. La môme ne cessait de gémir et de se plaindre en demandant à Theneryl de la lâcher sur le champs. Elle lui donna des coups de pieds, mais elle n'arrivait pas à l'atteindre.
-"Mais lâche moi ! Sale brute ! Sale méchant ! Je vais le dire à tout le monde, et tu seras vu comme une personne qui ne peut faire du mal qu'à des enfants" dit elle en lui tirant la langue.

Kurumu croyait qu'il avait eu peur, puisqu'il ne la tenait plus, mais se rendit rapidement compte qu'elle était suspendue à une branche, puisque l'individu pouvait voir son nombril, mais aussi, car il était à deux ou trois pas d'elle. La petite fille regarda ses pieds et s'agita.
-"Fait moi descendre tout de suite ! Je ne rigole pas avec toi ! Si tu ne veux pas, alors je vais devoir te faire hyper mal !"

Voyant que c'était inutile, elle essaya de changer de ton, mais aussi de comportement, pour amadouer le sauvage, qui restait de marbre. Pour ce faire, elle allait jouer la comédie, en espérant que sa marche. Elle s'immobilisa pour ne pas casser la branche.
-"Tu pourrais me faire descendre maintenant. J'aimerais me dégourdir les jambes."
Quelques secondes plus tard, Theneryl ne l'avait toujours pas déposer sur le sol, et Kurumu se remit à crier, et à s'agiter.
-"Laisse moi tranquille ! A l'AIDE ! ON VEUT ME FAIRE DU MAL ! Allez fait moi descendre sinon je continue à  hurler. AU SECOURS ! Tu sais que Tarzan ne ferait j'aimais ça à une enfant."

Kurumu s'agita de plus belle, et hurlait de nouveaux, pour faire craquer le sauvage, mais sa précieuse carte tomba dans les mains de ce dernier.
-"NAN !!! C'est à moi ! Rend le moi ! Je ne rigolerais pas avec ça. Si tu ne me le remets pas, je vais me fâcher. En plus, ça ne te regarde pas. C'est à mon papa d'abord ! Il me l'a donnée, donc elle me revient de droit !" affirma-t-elle en faisant la tête

Ce qu'elle disait tournait plus à du commique qu'à de véritables menaces, et sans le vouloir, elle avait répondu à l'une des questions de l'homme. Ce dernier devait rigoler devant ce spectacle. Elle gesticula et cassa la branche. La chute fut dure, et se fit mal au fessier. Elle se releva et mit sa main sur ses fesses. La pauvre môme avait des larmes aux yeux.
-"D'abord, je ne suis pas une gamine ! Je suis une grande fille. Et rend moi ça ! Rend la moi ! Rend moi cette carte !"

Elle sauta sur place pour essayer d'atteindre la main de l'individu, détentrice de la carte. Cependant, Kurumu était trop petite, et pour récupérer coûte que coûte la carte, elle asséna à Theneryl de nombreux coups de pieds, en ciblant toujours le même point de contact. Ce dernier ne voulait pas lâcher le morceau, et Kurumu n'avait pas envie de pleurer, ou de verser une larme devant le sauvage. Finalement, il fit lâcha la carte, qui tomba au sol. La fillette la récupéra.
-"C'est la dernière fois que tu me fais un coup un comme ça ! Maintenant que tu as vu la carte, tu dois m'aider !"
Ça l'embêtait que Theneryl l'accompagne, mais elle n'avait plus le choix. Et s'il ne voulait pas venir, elle allait le suivre, puisqu'il va surement vouloir le trésor, si trésor il y avait.

Theneryl n’avait pas réagi un seul instant pendant tout le monologue et les gigotements de la gamine. Il s'’tait contenté de l’observer à distance respectable. Elle gigotait pire qu’un verre capturé par un oiseau. Elle était incapable de rester immobile. Potentielle de chasseuse zéro. Mais que lui avait donc appris son père ? S’il le croisait il aurait deux, trois mots à lui dire. Abandonner sa fille sans lui avoir appris ne serait-ce qu’à chasser pour survivre . . . mais quel incapable. Et la voilà qui tombait. Evidemment il fallait s’y attendre, réception nulle. Et maintenant, sur le ton du commandement, elle de lui demandait de l’aider.

L’aider ? L’aider !! Elle voulait qu’il l’aide ! Non mais de quoi de qui de quand de . . . Calmes-toi Theneryl . . . pas la peine de t’énerver. Ainsi il se retint de hurler contre cette gamine mal dégrossit et impolie. Haute comme trois pommes, lui arrivant à peine au nombril, elle le prenait tout de même de haut. Pas un mot gentil et seulement des menaces. Il lui aurait suffi d’un mot gentil . . . un mot gentil et . . . et s’il en jouait. Il fallait quelqu’un pour l’éduquer cette petite. Il ne connaissait pas son père, mais ils faisaient tous deux partit de la même espèce.

Il s’en retourna vers son rocher toujours sans un mot et s’y assis. Les yeux braqués sur la petite il entreprit de continuer ses soins l’air songeur. Il semblait réfléchir à ses propos. Mais comment savoir ce que pensaient ces yeux d’aigles toujours en colères. Il la scrutait comme un aigle scrute sa proie. Puis il sembla convenir d’une chose.

« Je peux savoir pourquoi je DEVRAIS t’aider ? Seulement pour avoir vu ta carte ? Toi-même tu ne m’as que injurié et frappé alors que je t’ai sauvée la vie. N’est-ce pas cruel de ta part ? Que dirait ton père de ce comportement ? »

Il montra ses blessures dans le dos encore à vif. Puis il se remit à appliquer des feuilles sur son dos tout en scrutant l’expression de la fillette. Il savait son regard très dérangeant et il en jouait. Mais attention. Il ne faisait pas cela dans le but de se moquer de la gamine. Non, pour lui, le devoir des adultes d’une meute est l’éducation des petits. Hors, il cherchait seulement à lui faire prendre conscience de ses erreurs. Il marqua ainsi une longue pause avant de reprendre la parole pour lui laisser le temps de cogiter.

« Mais je suis gentil et je suis prêt à oublier la dette que tu as envers moi gamine. Puisque tu ne sembles pas encore en avoir pris conscience, voilà ce que je te propose. JE t’aide si TU m’aides. Car tu ne me connais pas et tu n’as donc rien à exiger de moi. Tu marches dans le deal ou pas ? »

Sur ces mots il lui montra son dos et les feuilles jaunes à y mettre. Toute une zone de son large dos était vierge de feuille et pleine de sang. Il ne pouvait atteindre cet endroit de lui-même, ses muscles massifs le lui interdisant tout simplement.

« Mais attention ! La qualité de mon aide dépendra de la qualité de la tienne. Et pour que tu le saches, moi je sais exactement où on est sur ta carte. »

Kurumu suivit Theneryl jusqu'à une pierre, et se mit devant lui.
-"Bah ouais, tu dois m'aider d'abord ! Car je suis une petite fille. En plus, au début, je t'avais rien demandé. C'est tout à cause de toi ça. Nah."dit-elle sans écouter le reste de la phrase.
Soudain, elle entendit LA phrase, celle qui concertait son papa. Alors là, il ne fallait pas dire du mal de son père, sinon elle devenait une tigresse. En l’occurrence, le sauvage n'avait pas tenu de propos médisants à son sujet, et parvint même à calmer la môme, qui s'assit à ses côtés. Elle réfléchissait à ce que dirait son père si il était là. Dans tous les cas, il l'aurait surement engueulé, et serait peut-être déçut du comportement de sa fille. Ce n'était pas comme ça qu'il l'avait éduqué. Contrairement à ce qu'on pouvait croire, Kurumu ne manquait de rien. Elle avait tout ce qu'elle demandait. C'était une fille poli, aimable, souriante, pleine de bonnes volontés.

La fillette agitait ses jambes. L'homme l'avait touché en plein dans le mille, mais il ne connaissait pas les raisons de ce comportement, et son père n'était pas présent, donc il ne le saura jamais. Le grand noir lui montra les blessures que l'ourse lui avait fait. Kurumu commençait à prendre conscience de ses actes, et savait que ce n'était très joli, mais arrêta sa réflexion quand elle entendit ce mot : "gamine". Si il y avait bien une chose qu'elle n'aimait pas entendre, c'était ce mot. Elle descendit de la pierre.
-"Je ne suis pas une gamine. Arrête de m'appeler comme ça ! Sinon, je vais tout dire à mon papa que tu m'as accroché sur un arbre, et tu finiras en prison, et aussi, tu vas te faire frapper, et aussi tu vas...euh...euh..."

Elle ramassa un bout de bois et frappa la jambe de Theneryl qui continuait de parler. Seulement le bâton se brisa en deux, et Kurumu était bouche bée. Il semblait avoir ignoré le coup et montra une zone de son dos qu'il ne pouvait pas atteindre.
-"Mais c'est du chantage ça ! Mon papa m'a dit de ne pas céder au chantage. En plus, je suis trop petite. Et moi aussi je sais où on est d'abord."
La petite lui montra à l'aide d'un cercle fait avec son index une une très large zone de la forêt. L'individu semblait dégoûté devant l'ignorance de la môme.
-"Tu vois, j'ai juste... Enfin je crois..."

La fillette ramassa un autre bâton, ne frappa pas l'homme, mais se mit face à Theneryl en agitant le bout de bois.
-"Tu m'as eu...  Tu sais, tu es plus intelligent que ce que je croyais. Mais j'ai pas envie de coopérer d'abord. Pourquoi je te ferais confiance hein ? Tu n'es qu'un sauvage de la forêt, tu ressembles pas à Tarzan, tu as...euh... un pistolet surement pour me tuer. En plus, tu t'es même pas présenté, et même que t'as pas de leçon à me donner d'abord. T'es même pas mon papa. T'as de la chance d'être plus grand que moi, parce que sinon je t'aurais...euh... fait archi méga mal. Et pis, si c'est comme ça je m'en vais. Nah !"répondit-elle en lui tirant la langue.

Elle s'éloigna de l'inconnu en lâchant son bâton et se cacha derrière un buisson, tout en attendant que Theneryl bouge. Mais il restait là, à se panser. Et puis il devait le savoir qu'elle était encore présente, puisque les buissons qui bougeaient la trahissait. Une dizaine de minutes plus tard, Kurumu sortit de sa cachette et revint voir l'homme blessé.
-"Bon... je vais t'aider contre mon gré. Mais je touche pas ton sang, car ça va me salir. Et pas la peine de me parler d'abord."
La fillette était au bout de sa vie. Elle se mit debout sur le caillou et posait les feuilles sur les entailles, en faisant particulièrement attention à ne pas se tâcher. Passant dix longues minutes à soigner le sauvage, elle descendit et lui dit que s'était terminé.
-"Voilà ! A toi maintenant. Mais c'était du chantage. Tu as fait chanté une petite fille toute gentille. C'est pas bien ça. Je vais tout dire à la marine."

Theneryl se retenait de grimacer sous les coups maladroits de la fillette. Elle faisait le travail certes, mais entre éviter de se salir et sa douceur naturelle, elle le faisait crisser des dents. Quand elle eut finit il bougea ses épaules pour vérifier si tout était bien en place. Ça semblait tenir, dans tous les cas ce n’était qu’une solution temporaire pour éviter à la blessure de d’infecter. Il se lava alors et s’étira ne faisant de toute évidence pas attention à la petite fille. Elle devrait apprendre à attendre si elle voulait qu’il lui rendre son service.

Il réfléchissait. En se rappelant de la carte, il la superposa sur sa connaissance de la topographie des environs. Oui. C’était bien ça. La croix, l’objectif, se trouvait bien à 3 km à l’Est de leur position. En y réfléchissant bien, en courant, il pourrait y être en 20 minutes maximum. Mais il y avait un problème. A environ 2 km il y avait un ravin qu’il faudrait soi enjamber soit contourner. Mais la dernière option était hors de question. Il regarda le soleil pour confirmer l’heure tardive : 8h du matin. Le dojo devait déjà être en plein effervescence. Il risquait de rester l’estomac vide jusqu’à l’heure du repas de midi. Il ne lui restait plus qu’une solution.

« Bon ‘gamine qui me donne même pas son nom’, appel moi le Chasseur. On va partir là où est la croix sur ta carte. Pour ça on va courir, mais vu que t’es une gamine ben tu ne pourras pas me suivre. Donc . . . » Il la prit tout à coup par la hanche et la souleva jusqu’à la déposer sur son épaule la moins endolorie. « . . . accroches toi bien et fait gaffe aux branches. »

Et sans attendre il partit au quart de tour. Véritable flèche noire à travers le feuillage vert de la forêt il jouait entre les arbres et les racines sans mal. Il se baissait de temps en temps pour éviter branches et feuilles pour pas qu’elles giflent la petite. Il courrait et courrait encore. Puis devant eux se dessina bientôt une faille dans la terre. Celle-ci était large de plus de 20 mètres. Des arbres poussaient à sa limite, étendant leurs branches pour ne rien perdre des rayons du soleil, au-dessus du vide. Arrivé au niveau de la faille Theneryl ne ralentit pas. Au contraire, il accéléra. Totalement concentré il fonçait aussi vite qu’il pouvait sur ses longues jambes et sauta.

Il sauta oui. Dans le vide. Sa foulée pouvait être aussi grande qu’il voulait il ne pouvait de toute évidence pas rejoindre l’autre côté du ravin en un saut. Et c’est là que le « miracle »se produisit. Au lieu de chuter il resta en l’air. Ou plus exactement, il resta accroché en l’air car, juste avant de sauter, il avait attrapé une liane qui pendait et qui, par un effet de balancier, lui permettait de rester dans les airs. Les deux, l’enfant et le chasseur, volait. Pendant un cours instant magique plein d’adrénaline.

Puis il atterrie à nouveau et repartit dans une course effréné à travers la forêt. Ce n’est que 5 minutes plus tard qu’il ralentit l’allure pour finalement s’arrêté à bout de souffle. Ils étaient arrivés.

« Bien gamine on y est. Ta croix devrait être dans les environs. »

Theneryl s’appuya à un arbre et respirait par grande inspirations. Il retrouvait son souffle lentement mais surement.

L'homme se décida enfin à marcher. La petite le suivait et restait proche de lui, pour ne pas se perdre. Un quart d'heure plus tard, tout deux arrivèrent devant un lac, car le sauvage voulait se laver. Kurumu soupira. Pour elle, ce n'était qu'une perte de temps, mais elle profita de cet instant pour se rincer ses petites mains, légèrement rougies par le sang de Theneryl. Pendant que ses mains faisaient trempette, elle dit au sauvage :
-"Mais euh, tu pourrais te dépêcher. Après, il va faire nuit, et les animaux vont sortir, et après, on va se faire attaquer. Je veux pas mourir maintenant... Allez ! De toutes façons, tu vas encore te salir, ça sert à rien de te laver d'abord."

Il s'approcha de la môme, et la mit sur son dos, comme si c'était un sac de pommes de terre.
-"LÂCHE MOI !!! SALE BRUTE !! JE PEUX MARCHER TOUTE SEULE D'ABORD !!"
Elle lui tapa sur la tête avec ses poings d'enfant, et hurlait au kidnapping. Derechef, l'homme se mit à courir, et Kurumu se prit les branchages en pleine figure, lui laissant quelques marques rouges. La fillette avait les larmes aux yeux.
-"Ça fait mal d'abord ! Et laisse moi marcher ! J'ai des jambes tu sais."

L'homme ne l'écoutait toujours pas et continuait de courir. Plus loin, il y avait une fosse. Cet immense trou faisait terriblement peur à la jeune fille, qui essayait de tirer Theneryl pour ne pas qu'il puisse sauter.
-"Mais... Mais... Y'A UN TROU !!! Tu ne vas pas sauter ! Je veux pas mourir à cause de toi ! Laisse moi descendre ! Fait moi descendre je te dis. Sinon, je dirais tout à mon papa !"
Le bougre continuait dans sa lancée , sans tenir compte des mots, des cris et des hurlements de la môme. Soudain il sauta dans le vide, et Kurumu ferma les yeux.
-"HAAAAAAAAAAAAAAAAA !!"

Elle hurla un peu moins d'une minute, et quand elle sentit le sol sous ses genoux, elle s'arrêta, et sécha ses quelques larmes. La fillette se releva et se mit en face de lui.
-"Mais tu as voulu ma mort ? On demande avant de prendre les gens comme ça. Et c'est la dernière fois d'abord que tu sautes alors que je suis sur ton dos. Et aussi, j'ai pas eu peur, je suis une grande fille. Et je vais le dire à mon papa d'abord. Et il va t'engueuler, et aussi, tu iras en prison, et tu mangeras des oranges. Maintenant, je peux me débrouiller seule."

Kurumu sortit sa carte et regarda sa position. Seulement, sur le bout de papier, il n'y avait pas de ravin, mais d'après le sauvage, elle serait juste à côté. Ni une, ni deux, elle sortit sa pelle et commença à faire des trous. Un, puis deux, et trois... voilà le quatrième, mais rien. Pas le moindre coffre. La fillette ne perdit pas espoir, et s'aventura dans le bois. Elle marcha sur les feuilles mortes, qui craquelaient sous ses pieds, puis à un moment, elle s'arrêta pour faire des trous. Là aussi, il n'y avait toujours rien, et la jeune fille commençait à se poser des questions.
*Pourquoi je trouve pas ? Mais si ça se trouve, c'est une fausse. Ou alors, je suis dans la mauvaise zone. C'est embêtant tout ça.. Hmm... Qu'est ce que je fais maintenant ?*

Elle regarda derrière espérant ainsi que son compagnon de route puisse l'aider, mais ce dernier avait la tête en l'air et semblait en avoir rien à faire. Kurumu se mit à quatre patte et posa la carte sur le sol, et la fixa près de cinq minutes. Se creusant les méninges et glissant ses doigts sur la carte, elle partit comme une flèche, la pelle sur le dos. La jeune fille passa au travers de buissons jusqu'à trouver un puit. Dès qu'elle l'aperçut, elle creusa autour et trouva enfin ce qu'elle cherchait : un petit coffre. Elle l'ouvrit et trouva une petite bourse, mais aussi un message.

Kurumu était contente, et ouvrit le petit sac. A l'intérieur quelques milliers de berrys. Montrant sa bonne foi, elle alla voir Theneryl, puis lui tendit des sous pour sa participation et son aide, malgré le fait, qu'elle considère que personne ne l'avait aidé, ni même guider. Mais l'homme s'était montré bon, et la jeune fille se devait de le remercier.
-"Tiens c'est pour toi."dit-elle en détournant le regard. Puis elle reprit. "Maintenant, faut me ramener au port, mon papa doit surement m'attendre "

Plus tard, la jeune fille et son "ami" arrivèrent au port, et elle chercha du regard son papa. Quand elle le trouva, elle accourut et lui sauta dans les bras.
-Je l'ai trouvé ! Ton message et les sous. Et je l'ai fait presque toute seule."
Son père souriait et lui dit qu'ils allaient rentrer sur Ptyx, car elle avait encore des devoirs à faire. Le bateau quitta lentement le quais, et Kurumu avait repris son radieux sourire.