"Tu m'expliques pourquoi t'as fait ça ?", l'apostrophé-je en l’agrippant au col.
"C'est des marines qui se font passer pour des pirates et qui veulent ta peau ! Regarde cette lettre !""S'PÈCE D'ENFOIRÉ, APRÈS M’AVOIR ÉCLATÉ LA TRONCHE, TU BOUSILLES LEUR BATEAU ?""Tu n'avais aucune intention de te battre amicalement, manant ! Tu voulais juste faire diversion pour exploser notre sublime bateau !"D'abord le combat contre l'un des deux frères Tchang qui simule et ne se bat pas à fond. Puis Yskino qui éclate leur bateau. Ensuite la gonzesse qui s'allie à eux. Et eux qui se révèlent apparemment être des marines. Tout se passe vite, bien trop vite. Mais quand les différentes pièces du puzzle trouvent à se compléter et forment le dessin final, j'y vois clair et je comprends ce qui se trame... Voila donc pourquoi les deux types me semblaient louche... Et ça explique aussi pourquoi l'autre s'est laissé si facilement défaire, même en ayant pris en compte que je suis le fantastique Lloyd Barrel... Hmmm... Il faut reconnaître qu'Yskino a été vraiment très efficace sur ce coup là, ce qui confirme effectivement que je peux compter sur lui et sur sa fidélité. Bien. Ça risque de m'être utile, au vu du combat déloyal à six contre deux qui semble se préparer...
"Tu pensais pouvoir me duper encore longtemps ?!"
"Tu pensais pouvoir me duper encore longtemps ?!"Grand silence.
"Ne comptez pas vous en tirer si facilement, toi et ton complice... Je vais vous apprendre par la manière forte qu'on ne s'en prend pas impunément aux Rosetta Pirates !", lance Mark, dans un état d'énervement sans égal. Il continue, mais cette fois en hurlant encore plus :
"AUX ARMES ! TUEZ MOI CES CHIENS !"La demoiselle et lui dégainent leurs sabres. Leur médecin sort quant à elle un jeu de scalpels. Le musicien au langage incompréhensible se prépare sans doute à jouer une mélodie aussi gutturale que diabolique. Yskino se met en joue. Et moi, j'éclate de rire.
"Hahahaha ! Vous savez ce que je déteste plus que des marines... ?", commencé-je, faisant monter la pression jusqu'au seuil d'explosion. Je reprends, en désignant très précisément la jeune femme à qui j'ai collé une raclée il y a quelques minutes à peine :
"Ce sont des marines qui n'ont pas de couilles et se font passer pour des pirates. Et toi, c'est pareil c'est ça ? J'aurais du m'en douter..."Je m'approche d'eux, laissant mon seul allié en retrait, et je commence à enlever mon manteau.
"Tu dis vouloir m'apprendre la vie, Swanson, à moi, le magnifique, le superbe, le légendaire Lloyd Barrel ? Tu te crois fort, entouré de tes serviteurs et en me défiant en supériorité numérique ?"Je laisse tomber au sol ma cape verte, et me fais craquer les phalanges et le cou.
"Mais quoi que tu fasses, qui que tu prennes sous tes ordres, ça ne marchera pas. Que vous soyez six, cent ou bien même mille... Je ne peux pas perdre contre vous. Et je vais te dire pourquoi."Je suis désormais à deux pas de ce soit-disant "équipage pirate", fixant dans le blanc des yeux leur capitaine et le toisant de tout mon être.
"Parce que j'ai quelque chose en plus que ce ramassis d'incapables derrière lesquels tu te terres..."Et les reflets du soleil me traversent tandis que je transforme la totalité de mon corps en diamant, grâce aux fantastiques pouvoir de mon fruit et de ma nouvelle technique, Armored Lloyd.
"Une destinée."Et, usant de ma technique Brilliant Punk en profitant de la stupéfaction générale, je me jette sur leur médecin, que je percute de tout mon poids. Déséquilibrée, la blondinette ne peut pas esquiver la frappe adamantine qui s'en suit et... Se retrouve transpercée par un poing dont les métacarpiens transformés en diamant sont devenus aussi tranchants que des lames de rasoir. Du sang s'écoule de sa bouche et de ses yeux perlent des larmes. Elle meurt sur le coup. Aujourd'hui, sous le soleil de plomb du Cap des Jumeaux, j'ai tué pour la deuxième fois de ma vie. Et je me souviens de cette promesse que je me suis fait il n'y a pas si longtemps de ça, celle qui m'a permis de construire les fondements de ma nouvelle vie.
Il faut parfois faire ce qui doit être fait, car la fin justifie les moyens.
"IREEEEEENAAAAAAAAAAAAA !", hurle un Mark qui vient de comprendre ce qui venait de se passer en une fraction de seconde. Comme pour le provoquer encore plus et le faire sortir de ses gongs, j'extirpe mon poing du corps sans vie de son ex-compagne d'aventure en la repoussant avec mon pied. Le cadavre tombe au sol, crachant une gerbe de sang du trou béant laissé par l'impact de mon coup.
"A qui le tour ?"Le capitaine ennemi, dans un mélange de tristesse et de larmes, fonce alors sur moi, accompagné par la demoiselle aux cheveux noirs, qui elle garde bien une distance de sécurité, ayant sûrement encore en bouche l'amer goût de la cuisante défaite qu'elle essuyé auparavant. Lorsque je vois ces deux sabreurs se jeter sur moi, je sais que je peux éviter leur assaut d'un saut en arrière. Pourtant, je ne bouge pas et reste de marbre, c'est un test : je veux voir de quoi je suis capable, et jusqu'à quelle mesure je peux compter sur cette fameuse destinée en laquelle je croyais dur comme fer. Finalement, leurs lames me touchent, et viennent s'écraser sur moi comme une feuille qui tomberait au sol. C'est sans espoir. Je souris lentement, et vois le désespoir remplir leurs yeux au fur et à mesure qu'ils comprennent que leurs efforts sont vains. D'un coup de paume dans le torse chacun, je les repousse sur quelques mètres en leur coupant la respiration. Je comprends désormais ce que pouvait ressentir Mizukawa lors de notre affrontement... Ce sentiment de domination pure et dure, cette force écrasante que j'abats sur mes ennemis... C'est jouissif. Et je retrouve cette impression que j'avais eu pendant toute une année durant, et que j'avais perdu lors de mon passage de Reverse Mountain. Désormais, je me sens à nouveau invincible, inarrêtable, sans crainte aucune de l'avenir. Ce nouveau pouvoir est apparu dans ma vie comme une bénédiction, comme une tape dans le dos du destin. C'est une nouvelle arme qui me permettra de me débarrasser de mes ennemis, et pire...
Kanbei.
En repensant à cette ordure, j'envoie une frappe sans aucun contrôle dans l'épaule de Mark qui semble encaisser bien mieux que son ancienne subordonnée. Arrive alors ce fameux moment dans l'affrontement ou plus personne n'attaque et ou les combattants reprennent leur souffle, ayant jaugé leur adversaire et sachant de quoi il est capable. Sauf que moi, je ne suis même pas haletant.
"Déjà fatigués ? Rassurez vous. Dans quelques instants vous pourrez vous reposer... Pour l'éternité !", lancé-je alors avec une classe difficilement imitable, en fusant sur eux. Ma course folle est alors tout à coup arrêté par un coup de pied qui s'écrase violemment sur ma joue et qui, bien qu'il ne me blesse pas, m'envoie tout de même valdinguer plusieurs mètres plus loin.
"Qu... ?"Je relève mes yeux de cristal et sur qui je tombe ? Tiens donc, comme c'est intéressant, comme il est bon d'avoir raison ! C'est Tchang. Ou peut-être bien l'autre, je sais plus. En tout cas, c'est l'asiatique muet sur lequel j'avais des suspicions dès le départ. Par contre, ce que je n'avais pas prévu... C'est qu'il est au moins aussi fort que moi, vu la violence du coup que je viens d'essuyer... Sans ma forme de diamant, c'était la fracture à coup sûr...
"Tiens donc... Peu bavard mais costaud hein ? Pourquoi tu diminues ta force ?",, demandé-je sérieusement.
"Parce que mon frère me l'a demandé.""Héhéhé... Il semblerait qu'on ne puisse pas faire confiance à ces abrutis pour nous débarrasser de toi. Alors il faut bien qu'on s'y colle nous même, non ? Parce qu'à ce rythme là, si on fait rien, on va tous y passer.", dit alors celui qui joue le rôle de la pipelette du couple, et qui vient de s'avancer jusqu'à moi.
"Hahaha ! Bien deviné, je l'avoue. Ton frère est très fort, c'est indéniable. Peut-être au moins autant que moi, bien que j'en doute fortement... Malheureusement, comme tu l'as vu, je suis indestructible.", réponds-je alors en me relevant et en montrant qu'effectivement, je n'ai pas une égratignure.
"Ah... Les utilisateurs de fruits du démon... Tous plus arrogants les uns que les autres.""Ce n'est pas de l'arrogance à ce niveau là, microbe. On appelle ça la vérité.""Non... Tu vas voir que la vérité est dure à encaisser."Et Xiang (ah, ça y est !) m'envoie un autre coup de poing en plein ventre. Haha ! Comme si j'en avais quelque chose à faire ! Je me prépare donc à le prendre de plein fouet, et à me moquer de sa tentative ridicule. Seulement, au moment de recevoir sa frappe, je me rends compte de quelque chose d'anormal : son poing est devenu tout noir. Et là, en même temps que ses phalanges brisent mon ventre transformé, je ressens la douleur qui m'envahit. Une douleur sourde, comme si j'étais nu, sans armure. Un douleur qui s'infiltre au plus puissant de mon être, sans contourner les barrières mais plutôt en les submergeant, comme un raz de marée d'énergie qui me défilerait dans le corps. Je suis propulsé plusieurs mètres plus loin. Et je hurle, comme pour couronner le tout, tandis que je reprends ma forme "humaine" et que je tousse du sang. Comment est-ce possible ? Un fruit du démon ? Non, son frère n'aurait pas prononcés ces mots sinon... Ce n'était pas non plus du granit marin, je ne pense pas. Blessé, je me re-transforme alors sans peine. Mais la douleur est pourtant bien présente.
"Super Xiang ! Mais... Comment t'as fait ça ?!!""Ça ? C'est la vraie puissance Mark. Celle que toi, ta bande d'abrutis et ce con n'ont pas. Il est facile de trouver un fruit du démon par hasard, de le manger et de se sentir fort. Mais la vraie force, ce n'est pas ça. La vraie force, ce n'est pas celle qui vient du mental, ni celle qui vient des tripes. C'est celle qui vient de la destinée, du monde, d'une connexion privilégiée avec le divin : le haki."Son dernier mot résonne dans mon crâne comme s'il avait été balancé sur un gong. Ce n'est pas possible.
"Foutaises ! J'ai déjà vu à quoi ressemblait le haki ! C'est une force mentale surpuissante qui s'infiltre dans ton corps et qui...", commencé-je, avant de m'arrêter, me rendant compte que mes paroles sont dénuées de sens. C'est exactement la même sensation que j'ai ressenti face à Mizukawa, lorsqu'il a utilisé son haki sur moi. Mais pourtant... Je reprends :
"Quoi qu'il en soit, ça ne ressemble certainement à cet espèce de poing noir qu'il m'a fait !""Le haki est une force détenue par tous les êtres vivants de ce monde, que seuls de rares élus parviennent cependant à éveiller. Il s'agit en fait de l'expression de l'énergie spirituelle d'un individu, pouvant se manifester sous trois dégradés selon la personne : l'Armement, l'Observation, et la Royauté. J'utilise l'Armement. Il permet de déployer son énergie et de frapper la vraie nature des choses, et rend donc les pouvoirs de ces arrogants utilisateurs de fruits du démon sans aucune utilité, en plus de renforcer physiquement celui qui l'emploie.", explique alors calmement Xiang.
"Tu dois te sentir con, hein, après ton petit discours sur la destinée ? Mon frère va te montrer ce que c'est vraiment."Je lâche un grognement, tandis que dans ma tête se bouscule une foultitude d'envies de meurtres et de questions. Peut-il utiliser ce pouvoir à volonté ? Y'a t-il des limites ? Et surtout... POURQUOI JE SUIS INCAPABLE DE FAIRE CA, MOI, LE GRAND LLOYD BARREL ?! Et ça me met hors de moi. Haki ou pas haki, je vais lui faire la peau à cet enfoiré. Je vais leur faire la peau à tous. Et le temps presse, apparemment. Tournant la tête, je me rends compte qu'Yskino est aux prises avec le musicien incompréhensible... Et que même s'il a du mal à supporter sa musique particulièrement inaudible, il a largement le dessus. Seulement, étant donné que seul Xiang est capable de me blesser, il est plus que probable que tout le reste de l'équipage et l'impétueuse demoiselle aille tenter de lui régler son compte. Et je ne peux pas me permettre de perdre un élément aussi précieux. Surtout que...
Je ne veux plus être seul. Plus jamais. Je me mets en garde, prêt à défendre chèrement ma peau et mon équipage, mon oeuvre. Et je ne compte pas échouer cette fois.
"Tu ne sembles pas comprendre, toi qui ne te bats que pour ta petite personne avec colère. Le haki n'est ni du à une émotion, ni du au hasard. C'est quelque chose de supérieur à tout ça... Et c'est sans espoir pour toi. Je vais te tuer. Et ensuite...", annonce froidement mon adversaire. Il continue :
"Je tuerai tous ceux qui m'auront vu utiliser cette capacité.""Qu... ? Quoi ? Tu ne vas quand même pas tuer tes compagnons... ?""Hein ? Quoi ? J'ai du mal comprendre... Mais non, c'est impossible, je suis le fabuleux Mark Swanson...""Quoi ?""Personne ne doit être au courant de rien, c'est ce que veut Shang. On retrouvera un autre équipage d'imbéciles et on recommencera si besoin est.", dit alors Xiang en désignant toute l'assemblée. Sans exception.
"Impossible ! Arrête de délirer Xiang ! Tue ce connard et va aider Bamboleo avec moi !", beugle un Mark désabusé qui ne veut pas comprendre. Il s'en va alors en courant, l'arme à la main, et part combattre Yskino.
"Tu vas les... Trahir ?", demandé-je alors, la boule au ventre. Entendre ce mot m'est déjà douloureux, alors le prononcer...
"Sans aucun remord."Je grince des dents. Je ne sais plus vraiment si ce sont des pirates ou bien des marines. Je ne sais plus si ce sont des connards ou non, ces "Rosetta". Mais une chose est sure... Les deux frères là, je leur fais la peau. Bon. Tant que je retiens Xiang, c'est déjà ça. Mais contre Mark et l'autre, Yskino risque d'avoir du mal. Il faudrait donc que je trouve un moyen de... Mais oui, c'est bien sûr... Parfois, non tout le temps même, je m'aime, moi, le grand Lloyd Barrel.
"Hé bidule !", lancé-je en direction de la jeune femme, qui ne semble pas trop que penser. Je reprends :
"Tu as entendu le chintoque, hein ?! Il veut nous buter, tous, et toi aussi ! Alors si tu tiens un tant soit peu à ta misérable vie... Bouge ton cul d'aller aider mon larbin !""Tu veux me tuer aussi de toute manière !", s'écrie t-elle en réponse. Bordel, quelle plaie... Elle a donc tout dans la bouche et dans les seins plutôt que dans le crane ?
Xiang passe à l'attaque, sans utiliser son haki, profitant du fait que j'essaie de la persuader. J'encaisse ses coups difficilement, mais au moins, je ne me fais pas plus blesser. Et visiblement, ça commence à l'énerver, donc je doute qu'il résiste à l'envie de continuer à ce rythme bien longtemps...
"Bouge toi, bordel ! Je promets sur mon honneur et sur mon nom de pas te buter si tu sauves mon larbin !", lâché-je finalement avec amertume. Y'a intérêt à ce que ça marche...
"Putain !", jure t-elle avant de partir en direction d'Yskino. Bon, c'est déjà ça de fait. Et maintenant...
"Et maintenant, à nous deux, espèce de sale traître...""Viens prendre ta raclée, connard prétentieux..."Les choses sérieuses commencent quand je vois le poing noirci de Xiang m'arriver dessus. En plus de taper fort, ce connard est si rapide que je peine à esquiver l'assaut, et que je suis obligé de le bloquer. Le coup m'érafle le bras gauche, et une fois de plus, je sens toute son énergie pénétrer en moi et me glacer les os. Et cette douleur... Mais je ne reste pas sans rien et lui rentre dedans avec un Brilliant Punk. Presque immédiatement, il saute en arrière, se vrille sur lui même dans les airs, et me frappe à la tête avec un coup de pied "classique" qui m'envoie valser sur le côté. Bordel, il est vraiment doué en arts martiaux, le chancre. Dans ma chute, j'accomplis une roulade parfaite pour ne pas me retrouver au sol et à mon grand dam, de son côté, il se réceptionne également sur ses deux pattes. Je repars à l'assaut, tentant un coup de pied haut qu'il esquive en plongeant au sol. Pour éviter un balayage, je saute presque instantanément et tente de l'atteindre avec un deuxième coup de pied, plus bas cette fois. Roulant sur le côté, il avorte aussi sec ma tentative. Il faut voir le bon côté des choses : tant que je reste sur l'offensive, il ne peut pas se servir de son haki pour m'attaquer... Et il vaudrait mieux pour moi que ça continue dans cette optique là, parce qu'au vu de son niveau... C'est son fluide contre mon fruit du démon. Je retombe par terre sur les paumes, et aussitôt me propulse en l'air dans un mouvement de pompe pour éviter un coup de pied au haki qui était destiné à ma tête.
Et... Je continue sur ma lancée, attaquant de plus belle, multipliant les esquives et les assauts, sachant pertinemment que que chaque erreur pourrait m'être fatale. Sauf que je ne peux pas faire d'erreur, car je suis le grand Lloyd Barrel... Mais lui non plus. Lorsque je tente de le balayer, il saute. Lorsqu'il contre-attaque en m'envoyant un coup de pied dans la tête, je plonge au sol, et les positions s'inversent. Lorsque c'est un coup de poing qui part, l'autre esquive en glissant sur le côté. Lorsque c'est un coup de coude ou un coup de genou, c'est un saut en arrière qui est employé pour éviter chaque choc. Finalement, après trois minutes d'une danse martiale acharnée, c'est la phase d'attente qui commence.
"T'es moins nul que ce que je croyais, héhé... Mais c'est ce qui rend ce combat intéressant. J'aime ça ! J'adore ça !", me lance t-il tout à coup de la plus malsaine des manières.
"T'es vraiment un pauvre malade, toi...", réponds-je sans baisser ma garde, toujours concentré.
"Un malade ? J'aime me battre, et j'aime gagner. C'est ce sentiment d'excitation qui me donne le sentiment de vivre.", commence t-il. Il continue :
"Et nous sommes pareils, toi et moi..."Ça y est. Je sais pourquoi ça me perturbe depuis toute à l'heure, de me mesurer à ce timbré. Parce que dans ses actes, dans son raisonnement, dans sa façon de penser, dans ses pulsions de meurtre et de trahison il me fait penser à quelqu'un. Et lorsqu'il répète sa phrase, je ne peux m'empêcher d'entendre une autre voix que la sienne.
"Nous sommes pareils, toi et moi."Et ça bouillonne, ça crépite, la pression monte. La colère surtout, aussi. Au bout d'un moment, forcément, ça explose. Et ça vient plus des tripes, mais carrément de l'âme. C'est un cri d'agonie, sans que je sache s'il est destiné à un homme ou a un spectre. Le diable s'empare des commandes de mon corps, libérant quelque chose d'enfoui en chacun de nous. Et je n'ai pas la moindre idée, ni suffisamment de lucidité pour m'apercevoir de ce que c'est.
"CASSE TOI ! SORS DE MA VIE, BORDEL ! JE VAIS TE CREVER !"Je me jette en avant vers Xiang, perdant ainsi tout mon calme, mon sang froid et ma technique, ne laissant plus place qu'à la rage et au mépris, en relâchant toute la force que j'ai. Et je la sens. La force qui afflue, comme si un torrent de puissance déferlait en moi, comme si toute l'énergie et la volonté de chaque être vivant m'accompagnait, comme si je ne faisais plus qu'un avec le monde. Inondant mon corps telle une pulsion euphorique, la pulsion de vie se synchronise avec les battements de mon coeur, palpite comme le sang dans mes veines, jusqu'à m'enivrer à un tel point que je le ressens jusqu'au plus profond de ma chair et de mes os, à l'instar de lors des assauts de Xiang. A un tel point que plus rien d'autre ne compte que cette frappe, à un tel point que je me fiche de remarquer que son bras se noircit, à un tel point que je me fiche des dégâts que mon corps pourrait subir. Et nos deux poings s'entrechoquent violemment, comme dans ce rêve étrange ou j'affrontais Kanbei. Sauf que dans ce cauchemar surréaliste, les poings, et des deux côtés, n'étaient pas noirs de haki. Je lâche un hurlement, tandis que mon bras s'enfonce dans le sien, arrachant net peau, tissus, tendons et cartilages, et le propulsant en arrière. Et lorsqu'il se relève, je ne peux que constater avec stupeur que sa main est en lambeaux, par terre, qu'il a un moignon sanguinolent au niveau du poignet, et qu'une tache noire comme la nuit sur mon propre membre s'estompe, se résorbant comme un bleu.
"Alors ça... C'est étonnant..."Au sol, serrant fort dans sa main et contre sa poitrine son bras amputé, Xiang peine à croire que je l'ai fait. Et pourtant, oui... Je me suis éveillé au haki... Pour de vrai cette fois. Haletant, peinant à reprendre mon souffle, je me rapproche de lui alors qu'il se relève immédiatement, imperturbable, un sourire malsain vissé sur les lèvres. Presque comme s'il est satisfait de ce qui vient de lui arriver. Son moignon tout tremblotant, il se remet ainsi en garde, prêt à continuer le combat de plus belle. Je fais de même : hors de question de baisser ma garde un seul instant, car je suis certes le grand, le fabuleux, mais également l'impitoyable Lloyd Barrel. Et contre un adversaire aussi puissant, montrer de la miséricorde serait signer mon arrêt de mort, chose inconcevable au vu de tout ce que j'ai à accomplir.
Nous reprenons, plus violemment encore. J'attaque le premier, toujours transformé intégralement en diamant, et remarque alors que Xiang a changé de garde, sans doute pour s'adapter à son nouvel handicap... Et il ne semble pas vraiment se préoccuper de cela, ni même de sa blessure. Sauf que malgré les apparences, même s'il est si habile qu'il peut se battre autant en droitier qu'en gaucher, un combattant possède toujours une garde préférée à laquelle il est parfaitement habitué... Et je compte bien profiter d'avoir l'avantage d'être dans la posture qui me convient, de jouer selon mes règles, et d'être sur mon terrain. J'envoie une frappe du droit à son visage, qu'il esquive en se déplaçant à peine sur le côté. Tiens... ? On dirait que sa façon de se battre à radicalement changée depuis qu'il a changé sa garde... Et si... ? Je rentre dans la faille que constitue son membre manquant, comme je l'avais prévu initialement, avant de réfléchir à l'éventualité d'un piège ou d'un dernier atout qui serait encore caché dans sa manche... Qui ne tarde pas à sortir pour s'écraser sur mon poing. Ayant sans doute aucun anticipé que je chercherais à l'attaquer par son angle mort, Xiang m'avait laissé venir. Et maintenant, il bloque mon coup avec son moignon qu'il recouvre de haki. Bordel... Ce haki... Cet "Armement"... Il lui permet de bloquer mes coups de poings les plus puissants avec une moitié de bras, en plus que ce soit moi qui suis envahi par la douleur derrière... Bordel. C'est à ce moment précis, lorsque je suis occupé à grommeler à propos de ce pouvoir, lorsque je suis surpris qu'il ait prévu mon attaque et l'ait bloquée, que je me rends compte que ma tête est en avant, exposée. Sauf que lui, il s'en est aperçu depuis longtemps. Son seul poing noirci rencontre ma joue, brise mon diamant, percute mon crâne comme un gong et m'envoie valdinguer plusieurs mètres plus loin. La douleur, comme un écho, va et vient entre mes oreilles, résonnant dans ma tête et me donnant envie de hurler à la mort. Mais je reste silencieux, et je me relève, la totalité de mon corps exceptée la tête transformé en la plus solide des matières... Qui pourtant se fait entamer comme du beurre par le haki de Xiang. Bordel. Nos niveaux sont identiques... Mais son fichu pouvoir lui permet de me dominer aisément. Du moins, pour le moment, car les secondes lui sont comptées, au vu de la quantité de sang qui s'écoule de son bras. L'hémorragie va le gagner petit à petit, et lentement lui faire perdre des forces. Je n'ai plus qu'à temporiser et porter le coup décisif. Le combat se poursuit alors que ma tête se retransforme.
Et nous enchaînons les coups, chacun se méfiant de l'autre à un tel point qu'il n'est pas possible de l'imaginer, chacun pouvant décocher une frappe hakifiée à un moment ou à un autre. Je prends tout de même l'avantage, petit à petit, seconde par seconde : sa vue doit commencer à se brouiller, et ses réflexes doivent être amoindris... Voila le bon moment ! Maintenant ! Je lui rentre dedans, et envoie un coup à plat du droit dans son ventre, dont il entame un blocage... Avant de se rendre compte que c'est une feinte, et que le coup de poing se transforme en coup de coude uppercut qui touche son menton. J’enchaîne avec une attaque à grande amplitude, du tranchant de la main gauche, visant son bras déjà blessé, qu'il recouvre instantanément de haki. Malheureusement pour lui, me battre aux côtés d'Yskino m'aura appris l'art de la feinte, et il ne comprend pas assez vite que mon mouvement ne visait pas à le frapper, mais à me donner assez d'élan pour effectuer un coup de pied retourné sauté. Grâce à sa vitesse spectaculaire, il bloque ma première jambe grâce au haki... Mais il ne peut alors esquiver la deuxième, celle qui lui était destinée à l'origine par une autre feinte, et que j'abats dans un cri de douleur et de colère sur sa nuque. Il chute lourdement au sol, tandis que je me réceptionne tant bien que mal non loin. Xiang tente de se relever, puis abandonne, relâchant tous ses muscles et crachant du sang. Je connais cette sensation. Je sais ce qu'il ressent. J'ai éprouvé cette douleur contre Mizukawa Sutero, lorsque je ne voulais même plus remuer le petit doigt et que j'étais prêt à accepter la mort. Par moments, il faut savoir accepter la défaite...
Mais cette règle ne s'applique pas au grand Lloyd Barrel. Car je triomphe. J'ai déjà failli, certes, mais cela n'arrivera plus jamais. Et je suis bien décidé à le prouver à quiconque pensera le contraire. Je me rapproche de Xiang, et mon regard cristallin traverse le sien, le fixant avec un mépris des plus complets.
"C'est la vie, il y a toujours un vainqueur et un vaincu... C'était toi ou moi.", murmure t-il en râlant, acceptant avec honneur une mort à laquelle il tend les bras.
"C'était toi ou lui.""TA... GUEULE !!", hurlé-je pour que ces voix et ces visions d'un passé que je ne me ressasse que trop souvent cessent. Et dans un mouvement sec et d'une rare violence, sa tête craque brutalement sous mon pied qui l'écrase.
"Je suis l'invincible Lloyd Barrel, crevure ! Je peux pas perdre ! Pas ici ! Pas maintenant !", continué-je à hurler en massacrant le cadavre de mon adversaire.
"XIIAAAAAAAAAAAAAANG !", s'écrie alors Shang qui vient sans doute de comprendre ce qui s'est passé, et qui court pleurer sur la bouillie difforme qu'est devenu son frère, juste à côté de moi. Et pour lui montrer ma toute puissance, je le laisse faire. Je balaie l'autre groupe qui se bat de mon regard cristallin. Personne n'est encore mort... ? Les faibles...
"Xiang... Dis moi que c'est pas vrai... Ne me dis pas que je ne vais plus jamais te voir ! C'est un cauchemar ! Je vais me réveiller !!", hurle à la mort un Shang désemparé, en larmes, perdu. Tsssk... Lui qui semblait si arrogant, si fier, si confiant envers son frère... Je me retourne vers lui, le méprisant de toute ma stature. Et, affichant un sourire en coin, je lui dis :
"Ne t'inquiète pas Bientôt... Tu seras à ses côtés."