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Innocent Island Resort


A une période de son existence, l'ïle aurait pu être bien nommée. Entre ses commerces, sa fête foraine, cela devait être un paradis sur terre. Hélas, elle était une île de Grand Line, et à ce titre, on devinait que cela ne pouvait pas durer bien longtemps.
A présent, ce qui avait fait la joie d'enfants ressemblait à des ruines macabres, comme des squelettes à l'air libre, envahis par la rouille et les mauvaises herbes. La désertion de toute vie humaine, à part quelques voyageurs qui ne demandaient par leurs restes, confirmait cette impression de poser les pieds dans un cimetière.

Elinor regardait le triste spectacle depuis le pont du Marvel Genbu et ne put s'empêcher de retenir un frisson. Elle avait pourtant mis une veste supplémentaire sur ses épaules ; il ne faisait pas particulièrement froid non plus. L'ambiance seule suffisait à vous glacer le sang. A se demander si elle ne détestait pas cette île plus encore que Zaun, déjà pas mal dans le genre glauque et sale.

D'ailleurs, leur radar à île infréquentable s'était réveillé à l’accostage du navire aux embarcadères vétustes des lieux. Stefan avait jeté un regard dégoûté et méprisant au rivage, haussa les épaules avant de lui tourner délibérément le dos et présenter la situation au reste de l'équipage qui le rejoignait pour venir aux nouvelles.

- D'après le log pose, nous sommes obligés de rester ici dix jours afin qu'il se recharge.

Dix jours, c'était long. Très long. Surtout quand on doit attendre. Les Desperados n'allaient pas attendre bêtement sur le quai que le temps passe ; de toute façon, ils étaient avides de découvertes et pouvaient trouver des choses utiles sur cette île, pour le navire, les armes, ou la cuisine. Même si rien n'était pour ce dernier point très engageant. Mais comme on dit, l'odeur du Munster cache sa noblesse de cœur ; et on peut trouver une rose au milieu d'un champ de purin. Après un petit temps de discussion, il fut convenu que deux personnes pour l'instant descendraient en éclaireur sur le terrain. Elinor, à la conquête de nouvelles saveurs, fut la première à lever la main avec enthousiasme. Depuis les bonnes résolutions qu'elle avait prises au Cap des jumeaux, elle avait hâte d'avancer, de devenir de plus en plus capable, indépendante pendant les situations de crise, ne pas être la princesse à sauver mais la pirate déterminée.
Pourtant, à présent qu'elle était là, à laisser planer ses yeux bleus sur l'immensité de cette lugubre destination, sa bonne humeur traditionnelle se laissa envahir par un soupçon de tristesse. Il n'y a rien de plus déprimant qu'une fête foraine à l'abandon. Si, un clown triste, peut-être. 

Elle emboîta néanmoins le pas à Axel lorsqu'il rejoignit la terre ferme ; et fut ravie qu'Elphys, leur feu follet, leur salade verte, soit aussi de la partie. Avec eux deux à ses côtés, elle serait vite remotivée. Et pour donner le LA à la fière équipe d'explorateurs, elle entonna d'une chanson paillarde.

***

- Je ne suis pas sûre d'arriver à faire quoique ce soit avec ça.

Elinor rejeta au loin une vieille chaussure trouée, laissée là depuis des années. L'endroit était désert. Partout autour d'eux demeuraient des preuves d'existences humaines dans ce parc d'attraction, mais rien ne bougeait, mis à part ce que le vent secouait par rafales avant de s'arrêter à nouveau. Elle avança de quelques pas, découvrit une porte fermée, la força sans difficulté. Elle pivota sur ses gonds dans un grincement sinistre qui se répercuta dans un écho glacial dans toute la fête foraine. Sur une table décapée par les intempéries trônait du vieux matériel de cuisine, permettant de préparer crêpes, barbes à papa, pommes d'amour.

- Axel, si on récupère ça, tu penses pouvoir réussir à les retaper ? Je pourrais faire des choses sympas, avec !

En attendant le diagnostic du spécialiste, et qu'Elphys fasse elle-même une petite visite du local, Elinor restait sur le pas de la porte, soupirant. Soudain, son regard capta un mouvement anormal pour être qualifié de naturel ; le corps entier de la jeune femme fut traversé par des signaux nerveux; elle se mit en alerte. Ressentant sa tension, Elphys et Axel la rejoignirent, à l’affût. Ils attendirent quelques temps. Rien ne vint. La quiétude, à nouveau.

- Désolée, je crois que je me suis méprise.

Peut-être en effet. Et pourtant, tandis qu'ils reprenaient la route, la cuistot avait la désagréable impression d'être suivie du regard.


Dernière édition par Elinor Lafayette le Dim 9 Fév 2014 - 19:01, édité 2 fois
    "Saleté d'île..."

    Les trois Desperados marchaient, découvrant l'île, ou plutôt ce qu'il en restait, petit à petit. Ils étaient rapidement sortis des quais, s'enfonçant dans l'ancienne fête foraine, depuis quelques centaines de mètres déjà, en essayant de se frayer un passage dans cette jungle semi-urbaine qu'ils parcouraient. Ou plutôt ce qui semblait avoir été une ville joyeuse, de par ses multiples structures ludiques, sur laquelle la nature et le temps avaient repris le dessus. Le résultat se révélait plutôt... inhospitalier.

    Tachant d'éviter branches sauvages et métaux divers par terre, notre cher Axel avait pris part à cette excursion. Il ne se voyait pas rester dix jours sur le bateau, en attendait qu'il se passe quelque chose sur cette île qui semblait abandonnée. Donc il prit la route, avec Elinor, Elphys et un large sac, pour diverses trouvailles. Il fut surpris quand Elphys se proposa généreusement de porter le sac, pleine d'enthousiasme malgré l'ambiance plutôt noire de ce qu'il restait d'Innocent Island. Mais il déchanta très vite... En effet, Elinor guidait la route, en avant, et derrière, on pouvait voir Elphys portant le sac, et Axel qui portait Elphys sur ses épaules. Comme tout bon pirate, il aurait dû savoir que chaque roche cachait une anguille...

    Notre punk, habillé comme à son habitude (pantalon brun, T-shirt simple, orange cette fois, surmonté de sa polaire en raison de la température qui contribuait à l'ambiance froide), continuait à marcher cependant, sans trop se plaindre. Un peu gavé de s'être fait rouler, et de marcher sur une île aussi accueillante qu'Impel Down, mais l'aventure qui l'attendait parvenait à lui faire oublier ces détails. Porter Elphys n'était pas non plus si désagréable au fond... Il se mit alors à mirer les environs.

    L'île semblait être devenue une véritable déchetterie, surtout depuis ces derniers cent mètres : des objets variés et divers se trouvaient dans tous les recoins, des métaux rouillés sur une branche, des restes de roues en bois sur une autre, des restes de lames dans un coin... Les environs paraissaient déserts : pas une trace d'habitation, d'activités récentes pouvant dénoter une population quelconque, tandis que la mousse et le lichen recouvraient tout objet qui fut un tant soit peu humain. L'odeur qui pouvait se dégager de ce paysage était plus "végétale" qu'autre chose, s'il fallait mettre un mot dessus. Du végétal donc, mélangé à une odeur constante mais légère de rouille. L'atmosphère était humide, bien que plutôt froide, ce dernier fait étant accentué dans les esprits de nos Desperados par l'absence d'êtres vivants. Le silence semblait être maître des lieux, percé seulement par les bruits de pas de nos fiers pirates voyageurs. Fait qui d'ailleurs fit réfléchir le punk : si jamais il y avait quelqu'un ici, difficile pour nos trois compères de passer inaperçus... Ce qu'on pouvait lire autrefois d'Innocent Island, n'était plus qu'un lointain souvenir pour ceux qui avaient pu la voir, et un mythe pour les nouveaux arrivants.



    Ils trouvèrent alors une pièce abandonnée, là, au milieu de nulle part. Elinor força la porte, suivie de près par ses deux compères (Elphys se baissa pour éviter le haut de la porte) puis s'arrêta, quelques pas et remarques plus tard, pour interpeller le charpentier.

    "Axel, si on récupère ça, tu penses pouvoir réussir à le retaper ? Je pourrais faire des choses sympas, avec !
    -Je veux bien essayer. Mais je te promets rien : ce truc est plus abîmé que le sens de la délicatesse chez mon grand-père..."


    On put voir un sourire sur le visage de la cuistot, qui se remit à chercher autre chose, tandis qu'Axel faisait descendre la petite boule verte qui tirait sur ses cheveux, semblant méprendre le cyborg avec une quelconque monture futuriste. Et alors qu'il plaçait la trouvaille de la cuisinière dans le sac de la gamine (gamine qui était d'ailleurs partie faire un tour dans le local en question), un frisson partagé se fit ressentir chez le groupe d'exploration. Après un silence de quelques secondes, les sens à l'affût, ils se remirent en marche et sortirent du sombre local . Les trois Desperados étaient tous au sol, essayant de faire le moins de bruit possible, et regardant sans arrêt autour d'eux, les poings serrés. Certes, l'île paraissait abandonnée. Mais, ils se préparaient quand même à un assaut, pouvant venir de n'importe où. On était sur Grand Line après tout...

    Et quelques minutes après avoir repris leur chemin, alors qu'ils commençaient à essayer de tenter de se détendre (très stressés les mecs, fallait les comprendre), Axel reçut un projectile derrière la tête. Le groupe s'immobilisa alors, et le punk se retourna pour voir l'agresseur. Mais rien. Il se pencha alors pour ramasser le projectile en question : un boulon. Plutôt énorme d'ailleurs.

    "Qu'est-ce que..."

    Et avant qu'ils puissent se rendre compte de quoi que ce soit, une nuée d'objets divers se mirent à être lancés en leur direction. Axel se dépêcha de se mettre en garde, et tenta de se défendre. Il esquivait un ou deux projectiles, bloquait quelques autres, mais continuait à se prendre la plupart des lancers. Après vingt secondes à se débattre, il commença alors à chercher la source de ces boulons, vis, clous, guidons de bicyclettes et barres de fer. Mais impossible. L'agresseur, ou plutôt les agresseurs, venaient de partout, se cachant dans les hautes herbes ou derrière les arbres, perpétuellement en mouvement. Qui que ça pouvait être, ils connaissaient bien leur territoire, et étaient plutôt furtifs. Mais Axel n'allait pas se laisser faire. Il bloqua un manche à balai (euh... quoi ?) et se focalisa alors sur la source de celui-ci. Là-bas, derrière le troisième arbre sur sa gauche. Et alors qu'il vit le buisson bouger, puis s'immobiliser enfin, il lança sa chaîne droite pour tenter d'agripper le lâche. Quand il sentit, une tension sur sa chaîne, signe que le grappin avait fait mouche, il tira alors sur son ersatz de canne à pêche pour ramener l'opposant à soi. La chaîne se rétracta, ramenant sa cible. Il agrippa le corps qui venait vers lui par le col, ramena son poing en arrière, prêt à défigurer son adversaire et... ne frappa pas.

    "Quoi ?"

    Ce qu'il tenait dans sa main droite, était le col d'une veste, surplombée d'une armure fabriquée de toutes pièces, d'objets incongrus. Mais il ne put se résoudre à frapper, et s'immobilisa alors, bouche bée. Car ce qu'il tenait, là, par le col, ce n'était rien de plus qu'un enfant.



    Et alors qu'il le reposa au sol, calmement, l'enfant restait ébahi, les yeux grands ouverts devant Axel, sans plus bouger que ça. Comme... fasciné. Lui, ce petit bout de chose, ce petit bout d'homme, dans une armure trop grande pour lui, tenant une clé à molette en guise d'arme contondante, lui, du haut de ses 1m20 ridicules, gardait la tête levée vers le visage carnassier du punk. Axel fit un pas en arrière, choqué, surpris, presque horrifié de voir que son adversaire était un mioche. Et alors qu'il reculait, cinq autres enfants sortirent des buissons, habillés de la même façon et regardant le punk avec le même air fasciné et admiratif, s'approchant pas à pas du groupe de pirates... Et d'une seule voix, en chœur, ils se mirent tous à prononcer, de leurs petites voix sopranes, une seule et même phrase.

    "Waouh... Monsieur, vous êtes un cyborg !"

    Horrifié et sur le cul, le jeune (enfin... plutôt "le vieux", vu les circonstances) Axel "Chainsaw" Giriko ne put dire mot, ne put apporter ni réponse ni explication à ce qu'il voyait. Il se contenta de reculer d'un autre pas et, entouré par cette bande de mioches aux habits bizarres, aux yeux bizarres, et à l'air bizarrement fasciné, la seule chose que le punk put faire c'est tourner la tête vers Elinor et lui hurler, en silence, sans même un mot, juste par ses yeux apeurés :

    *Eli... C'est quoi ce bordel ?!*


    Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Lun 10 Fév 2014 - 0:31, édité 3 fois
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    Ce "bordel"? Qu'est-ce qu'elle en savait, elle ? La seule personne à savoir un tant soit peu de choses sur Grand Line et les îles était Stefan. Il possédait un nombre incroyable de livres relatifs à leur monde, dont Grand Line. Et il avait eu beau faire des recherches en croisant ses sources, il n'avait pas trouvé grand chose, à part le nom de l'île, le temps de log pose, et des éléments du passé glorieux d'Innocent Island, bien peu en phase avec le décor actuel.
    Comme quoi leur navigateur ne savait pas tout.

    Elinor haussa les épaules et regarda les gamins, qui semblaient totalement subjugués par le Charpentier. Avec beaucoup de douceur, la jeune femme se rapprocha des enfants et montra Axel des deux mains comme une cruche télévisuelle présente les cadeaux de la vitrine.

    - Et encore, vous n'avez pas tout vu, il est capable de beaucoup de choses ! Axel est un cyborg multi-fonction qui saura vous surprendre. Vous savez qu'il a réussi à attaquer un monstre géant sur Reverse Mountain ? Un monstre marin grand comme...

    Elle regarda autour d'elle, à la recherche d'un exemple marquant, significatif, pour donner une idée précise aux enfants. Avant de pointer du doigt sur la grande roue désossée.

    - Comme la grande roue ! Il a sauté dessus, et avec ses chaines, il l'a anéanti !

    Pourquoi Eli agissait ainsi ? Pour une bonne et simple raison : sur Grand Line, la méfiance était de mise, d'autant lorsqu'on ne sait pas où on met les pieds. Des enfants habillés de métal, portant des armures de leur composition, osaient s'attaquer de cette manière à des passants, sachant qu'ils risquaient de se monter contre des pirates redoutables. Étaient-ils des enfants abandonnés, ou bien de gamins envoyés par des adultes en première ligne, de façon fort lâche, d'ailleurs. Quoiqu'il en soit, leur poser des questions de but en blanc, du genre :"qui êtes-vous ?", "Où peut-on trouver des adultes", "que se passe-t-il sur cette île" serait une très mauvaise idée. Cela risquait de les braquer, et un enfant bloqué ne donnerait rien de bon. Les Desperados devaient gagner leur confiance, et Axel tombait bien, très bien même, vu le regard émerveillé des petits garçons devant la performance du Chainsaw. Elphys, la plus jeune de l'équipage, était en âge entre l'enfant et l'adulte, avec un comportement clairement enfantin, ce qui ne devrait pas poser problème. Finalement, l'intruse risquait d'être la cuistot elle-même. Peut-être qu'elle pourrait les amadouer avec sa gentillesse naturelle et les quelques victuailles qu'elle conservait dans son sac.

    - Vous êtes aussi bien équipés , dites-moi !

    Elle détailla du regard les petits hommes et leurs tenues des plus... étranges. Outre les vêtements dépareillés et troués qu'ils portaient, les cheveux les plus emmêlés à faire mourir de peur un coiffeur, ils arboraient des morceaux de métal tordus, découpés grossièrement, ajustés en armure de métal brillante. Normalement, apprêtés ainsi, ils devaient forcément se faire repérer. Et pourtant, les trois Desperados ne les avaient pas vu ni entendu venir, prouvant qu'ils étaient particulièrement entrainés à des approches furtives.

    - On dirait des petits cyborgs, n'est-ce pas, Axel !

    Les gamins semblèrent ravis par cette remarque, car l'un d'eux se mit à rougir ; un second à rire. Un troisième se rapprocha d'Axel en affichant une expression de vexation à l'attention d'Elinor.

    - On n'est pas des cyborgs, d'abord ! On peut pas faire des trucs comme lui !

    Il désigna le charpentier d'un mouvement de la tête. Elinor afficha un petit sourire en coin en répliquant (sans craindre le retour de bâton d'Axel).

    - Mais Axel se ferait un plaisir de vous montrer comment le devenir !


    Et voila comment une simple phrase transforma Axel le cyborg en Père Noël.


    Dernière édition par Elinor Lafayette le Dim 9 Fév 2014 - 19:13, édité 1 fois
      Cela faisait maintenant quatre minutes que le punk n'avait rien dit, et surtout rien compris. Comme d'habitude, oui, peut-être, mais fallait avouer que des gamins sur Grand Line, entraînés un tant soit peu au combat, et fascinés par les cyborgs, c'était pas courant. Ainsi, notre charpentier, depuis qu'il avait agrippé le gamin, puis relâché, s'était figé de stupeur, muet comme une carpe et immobile comme... bah, comme une carpe morte. Heureusement qu'Eli se débrouillait déjà mieux que lui. Axel entendait ce que maman cuistot racontait aux petits loupiots, sans forcément comprendre un traître mot de ce qui était en train de se passer, et l'éclair de raison n'arriva que quand Elinor eut fini de vanter son camarade semi-mécanique. En effet, une promesse fut faite, et tous les yeux étaient rivés sur lui désormais. Les yeux magnifiques et brillants des enfants dévisageaient le punk avec espoir. Même ceux d'Elphys, cette dernière marchant à fond dans la ruse de la cuistot. Elle semblait même y croire un peu trop, c'était bizarre...

      Estomaqué, Axel articulait, ou plutôt tentait d'articuler,  tentait de répondre quelque chose, mais ses lèvres bougeaient en silence, sans un son, tel un Den Den Mushi dysfonctionnel. Et alors qu'il pédalait dans une semoule verbale (si vous me permettez l'expression), une voix suave se fit entendre de la part d'un des garçonnets :

      "C'est vrai ?! C'est vrai ça monsieur ?!
      -Euh... Je... Euh... Ben..."


      Réponse épique de la part de la tronçonneuse ! Celle-ci ne savait pas du tout quoi dire, ni par quoi commencer. Tout se chamboulait dans sa tête : ce qui s'était passé durant les dernières dix minutes, l'attaque, le discours d'Elinor, le fait qu'il s'agissait d'enfants, la réponse compliquée qu'il devait apporter, à savoir que la théorie y était, mais peut-être pas la pratique, qu'un cyborg ça se faisait pas comme ça, ou bien leur mentir, et puis ne pas savoir ce qui allait se passer ensuite... Bref, tout et n'importe quoi. Sa dernière pensée fut dédicacée à un cochon de mer lambda. Se rendant compte que ça en devenait absurde, et que les gosses allaient commencer à douter, il tourna la tête vers Eli.

      Le jeune Giriko crut voir dans son regard un mélange de "Allez, vas-y, marche dans le jeu !" et de "Axel, répond quelque chose, parce que si on meurt, je te tue !". Ou peut-être était-ce juste la pression qu'il avait qui changeait sa manière de voir les choses, les dramatisant fortement... C'était certainement ça... Quoi que puisse être le vrai message, il y avait un fond commun : "mène-les en bateau". Nom d'un Arashibourei, il n'était vraiment pas doué avec les enfants...

      "Ah, euh, oui oui ! Tout à fait ! Je peux faire ça !
      -Vous êtes sûr ?! Vous êtes sûr ?!"


      Enthousiastes comme pas deux, tous les enfants marchaient à fond. C'était presque culpabilisant de faire espérer des jeunes âmes aussi facilement...

      "Ah, mais oui, oui ! Evidemment ! Et j'en serai ravi !"

      Axel feignit à son tour l'enthousiasme, histoire de partager leurs sentiments, et prit la pose "je suis un cyborg rare" : la tête haute, un sourire narquois, le menton en avant, les bras croisés, et les jambes bien stables. Et cerise sur le gâteau : il expira un peu de vapeur par son nez. Les gosses étaient conquis.

      "OUAIS !!"

      Et la tribu infantile se mit alors en route avec, en leur compagnie, les Desperados.



      Pendant leur parcours, les pirates profitèrent de leurs guides pour leur poser quelques questions. Ainsi, ils apprirent tout et n'importe quoi sur l'île, à travers le filtre des yeux d'un enfant : plutôt exact, mais pas forcément en ayant conscience de tout. Les Desperados apprirent que l'île était abandonnée depuis longtemps, et qu'actuellement, les enfants la dominaient quasiment. Occupant le centre, et connaissant l'île comme leur poche, les gosses étaient plutôt débrouillards. Ils apprirent qu'il y avait trois tribus : les Pirates, qui faisaient les opérations "coups-de-poings" entre autres, les Mékanos, à savoir les fanas de pirates, et les Filles. Sur cette dernière tribu, on entendit plusieurs remarques (qui se résumaient quasiment toutes à "moi, j'aime pas les filles... mais c'est vrai qu'elles sont jolies, comme les fleurs..."), suite auxquelles il ne fallut pas beaucoup plus aux Désespérés pour comprendre qu'elles menaient la danse.

      La conversation faisait bon ménage alors qu'ils continuaient à s'enfoncer plus loin dans l'île. Axel se demandait même s'ils allaient pouvoir retrouver le bateau après ça... Mais bon, ils avaient d'autres informations. Il restait quelques adultes sur les côtes, leur chef s'appelait Frankyky et un gros méchant pas beau voulait leur trésor. Kradoline, un truc comme ça, les versions divergeaient... Le charpentier, même si ce qu'ils disaient était intéressant, ne pouvait s'empêcher d'être assez mal à l'aise, entouré de tous ces gosses. Ce détail n'échappa pas à Elphys, qui s'approcha alors.

      "Bah, Axel, tu les aimes pas ou quoi ?
      -Non, enfin, si, enfin c'est pas ça, mais...
      -Mais regarde ! Ils sont trop choupis avec leurs pitites armures trop grandes !
      -Oui, oui, c'est ça..."

      Le punk soupira. Et Elphys de se moquer.

      "Qu'est-ce que t'es nul avec les enfants, toi !
      -Bah pourtant, je m'en sors bien avec toi."

      Axel lança légèrement son menton en avant, provocation délibérée. Ne sachant pas s'il fallait prendre ça comme une critique ou un compliment, la feuille de salade se contenta de rétorquer en tirant la langue.

      Mais trêve de plaisanteries, car on pouvait entendre d'autres enfants au loin, alors que des sourires se dessinaient sur les visages de leurs guides.
      Et bientôt, ils arrivèrent au campement des Mékanos.


      Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Sam 8 Fév 2014 - 21:21, édité 2 fois
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      L'approche d'Elinor avait porté ses fruits. Elle avait réussi à obtenir la confiance des enfants qui les avaient attaqué quelques minutes auparavant. Si les pirates voulaient progresser sur cette île, ils devaient se faire des alliés et non l'inverse. D'autant plus qu'avec des enfants, c'était quitte ou double. Toute indélicatesse risquait de les braquer. Heureusement qu'Axel avait enfin compris le manège de la cuisinière. A présent, il en faisait même un peu trop, à l'image d'un comédien burlesque. Mais les enfants aiment les clowns, et tout passait comme une lettre à la poste.

      La petite balade dans l'île se révéla très instructive, bien que peu plaisante esthétiquement parlant. Tout sentait l'abandon, depuis la fête foraine jusqu'à la nature elle-même, sans contrôle, en passant par les enfants. Il leur fallut peu de temps avant d'arriver au seuil de leur camp, des Mekanos, comme ils s'étaient baptisés. Une voix puissante et grave les interrompit avant qu'un pied ne passe la frontière.

      - HALTE ! Qui va là ?

      Les guides s'identifièrent rapidement à l'aide d'un mot de passe difficile à retenir, assez enfantin, comme une formule magique cherchant à détruire un gnome. "Grosse voix" refusa leur entrée. Un temps de silence s'installa tandis qu'on attendait l'arrivée d'une personne d'importance, vu que tout le monde demeurait en suspens, évitant de respirer. Même la petite brise qui balayait le ciel semblait s'être tue.
      L'enfant en question était un garçon, plus âgé que les autres (la voix grave signalait une mue récente).  Il affichait le goût de la mode analogue à ses camarades, un chapeau proéminent supplémentaire pour le distinguer.

      - Kass, au rapport !

      Étrange façon de parler, assez éloignée d'une parole attendue de la bouche d'un enfant. La raison de cet usage n'était pas un réflexe de langage, mais une volonté de passer pour un leader, et pas seulement auprès de son clan. Soit ce gamin avait fréquenté des adultes plus longtemps que les autres, soit il était plus instruit sur les habitudes des aînés.
      Le dénommé Kass, celui qui s'était montré le plus enthousiasme à la vue d'Axel, prit la parole.

      - Frankyky, nous avons trouvé ces adultes dans la fête foraine. Ils volaient notre matériel.

      Elinor donna un coup de pied discret à Elphys qui allait protester. "Évite les réactions qu'on pourrait regretter", essaya-t-elle de lui communiquer des yeux. Elle-même avait tiqué, et s'était mordue la langue pour ne pas parler. Mais elle se chargerait de corriger les faits un peu plus tard. Ils n'avaient pas eu l'intention de faucher quoique ce soit, puisqu'ils pensaient les lieux désertés. Et qui voudrait (à part Elinor) de vieux ustensiles rouillés ?

      - Mais regarde ! L'un d'eux est un cyborg ! Et il nous a promit de montrer plein de trucs !!

      Le regard chargé d'animosité du garçon au chapeau à corne se transforma instantanément lorsqu'il entendit les paroles de Kass. Frankyky essayait de dissimuler son excitation derrière une pseudo suspicion qui ne trompait personne. Il fit le tour d'Axel comme autour d'un bestiau à la Foire Agricole, ne manquant aucun détail, l'examinant sous toutes les coutures. Il reprit sa place au bout de quelques minutes, sans se départir de son air autoritaire.

      - Je veux une démonstration du cyborg. Si ça me convient, ces adultes seront les bienvenus.

      Elinor et Elphys, dévoilant un sourire carnassier, frappèrent simultanément Axel dans les côtes avec leur coude.

      - Au boulot, le cyborg !
      - Ne fais pas tout foirer !

      ***

      La démonstration d'Axel fut convaincante. Le fameux Frankyky ne put retenir un cri de surprise puis de joie, et donna l'accès au camp au Grand Axel et à ses amies. Les enfants ne tardèrent pas à sauter sur le malheureux et à le harceler de questions en tout genre sur son état d'homme-robot. Elphys en rajoutait une couche supplémentaire en signalant au Charpentier qu'il était décidément peu doué avec les gamins.
      Elinor en profita pour se mettre en retrait, et s'empara du DenDen Mushi pour contacter son Capitaine.

      - Allô, Seido ? C'est Elinor. Oui, tout se passe bien ici. Il y a des gens, oui. Euh... C'est un peu particulier. Des enfants.

      Elle donna quelques brèves explications avant d'entendre un bruit de métal derrière elle. Elinor se retourna vivement, prête à utiliser son fruit du démon. Avant de distinguer le bout d'une armure en fer à cheval d'un petit garçon bien timide qui se cachait très mal.

      - Hello... Tu cherches quelque chose ?

      Il n'osait pas parler. Elinor s'approcha et s'accroupit pour se mettre à la même taille que le petit.
      Il recula d'un pas. La jeune femme s'empara de son sac, fouilla dedans et tendit un petit muffin au chocolat et à la mangue. Le garçon fit mine de s'en aller. Puis revint, les yeux braqués sur le gâteau. Il hésita. Fit un pas. Puis un second. Avant d'arriver à la hauteur du gâteau, de le piquer avec une rapidité impressionnante, se remettre à l'abri pour le déguster. Elinor se mit à sourire, se rapprocha de la cache du petit qui se laissait maintenant approcher.

      - Tu voulais me parler ?

      Il fit oui de la tête.

      - Dis-moi, tu ne dois pas avoir peur de moi. Est-ce que quelqu'un de méchant ferait de si bons gâteaux ?

      Le garçon perdit son attention dans la dernière bouchée de son dessert qui lui restait et se mit à rougir.

      - Vous êtes belle...

      Elinor se mit à rire. Qu'est-ce qu'il était mignon, ce petit garçon.

      - C'est gentil, merci. Mais ce n'est pas de ça dont tu voulais me parler.

      Alors qu'il avait la bouche pleine de son dernier morceau, le petit garçon raconta l'histoire d'un homme répugnant qui lui faisait vraiment peur.  


      Dernière édition par Elinor Lafayette le Dim 9 Fév 2014 - 19:41, édité 2 fois
        Quand Frankyky demanda une démo, Axel ne savait pas exactement quoi faire. Déjà que ce gosse, qui semblait être le maître des lieux, avait déjà effectué trois tours autour du cyborg, le fixant et en observant les moindres détails, cette fois-ci les deux femmes pirates ne l'aidaient pas un brin (Desperatus Accusatris, prédatrices). Le pauvre petit charpentier (Desperatus Desesperus, espèce en voie de disparition) devait redoubler d'originalité afin de se sortir de ce mauvais pas. Après tout, il n'y connaissait pas grand chose aux enfants, comment pouvoir les cerner ? Ils n'avaient pas la même vision des choses, pas la même manière de penser, ils étaient impressionnables par tout et n'importe quoi...

        A ce moment, le punk eut un flash : impressionnables par tout et n'importe quoi ! Aussi, un sourire imposant se traça sur son visage. Il s'éloigna du chef Frankyky de quelques pas d'abord. Et ensuite, ce fut l'heure du spectacle. Axel fit mine de se concentrer, fermant les yeux, jambes légèrement fléchies. Et d'un coup, il écarta les bras, libérant sur les côtés ses deux chaînes, qui atteignirent un arbre chacun. Il recroisa ensuite ses bras pour ramener les chaînes à lui, et profita de ce geste pour donner la première impulsion. De la vapeur s'échappa de ses épaules, et dans un bruit sourd, les dents "tronçonnesques" se mirent à tourner. Les tronçonneuses vibraient, et Axel affichait alors un rictus plus grave, comme plus concentré. Il fléchit alors les jambes, activa son "Rock Out" : de la vapeur sortit de ses pieds et propulsa le punk dans les airs. Le charpentier ajouta un petit salto arrière à sa figure acrobatique avant de retomber sur le sol lourdement, faisant prendre toute son importance à la gravité, comme la masse d'environ cent kilos qu'il représentait. Il était alors dans une posture héroïque : les deux pieds bien ancrés au sol, les mains sur les genoux fléchis, et la tête vers le bas, qu'il relevait petit à petit, doucement mais sûrement, comme un héros regardant l'horizon. Cette chute ajoutait la touche finale à la démonstration de ce qu'était non pas un cyborg mais LE cyborg. Oui, Axel se la jouait énormément quand il en avait l'occasion, c'était de famille.

        A ce moment, son visage arborait un air "je n'ai pas peur de l'avenir...", le regard perdu au loin, comme s'il était penseur, ou philosophe. En réalité, Axel essayait juste de rester sérieux, parce que sa chaîne avait failli se prendre dans les branches de l'arbre, et il avait failli rater son atterrissage rocambolesque. Pas si habile que ça, LE cyborg... Il resta alors cinq secondes dans cette position, temps dont il avait besoin pour garder son calme, et éviter de rire de ses propres conneries. Et ensuite, il tendit les jambes, et croisa les bras, le menton en avant, son visage affichant la moue du "big boss" (yeux plissés, sourcils froncés et la bouche en arc-de-cercle descendant, le contraire d'un sourire), alors qu'il regardait de haut le petit Frankyky. Car même si ce dernier était le chef, il s'agissait également du plus grand fan de cyborg de la tribu. Ainsi, ses yeux s'illuminèrent trois fois plus que ceux de ses subordonnés tout à l'heure, et sa mâchoire tomba ouvertement. Axel se permit un clin d’œil condescendant.



        Bref, après quelques secondes de soi-disant "réflexion" de la part du Mékanos supérieur (histoire de récupérer sa crédibilité), les adultes furent accueillis à l'intérieur du camp. Alors qu'Elinor s'écartait un peu du groupe (Axel comprit quand il vit le Den Den Mushi), Elphys décida d'explorer les lieux par elle-même. Le charpentier comptait la suivre, mais il fut monopolisé par Frankyky, qui pour le coup se la jouait guide. Ainsi, le fan et le super-héros visitaient le camp, sous les commentaires du petit chef qui essayait d'utiliser de grands mots pour paraître plus crédible, bien qu'il côtoyait en ce moment ce qu'il avait toujours adulé. D'ailleurs, notre charpentier semi-mécanique était lui aussi impressionné par les infrastructures qu'il pouvait voir. Même si le camp semblait un peu en pagaille, en raison des multiples tas d'objets divers amassés de-ci de-là, on pouvait facilement discerner les diverses habitations qui ont été construites ou aménagées de l'ancien parc d'attraction, les lits fabriqués à la main, les petits ateliers avec des multitudes d'outils, les entrepôts et même les sanitaires. Vraiment, mais vraiment débrouillards ces gamins.

        Au fur et à mesure des commentaires, le punk eut la confirmation de l'organisation de cet univers qu'il considérait comme une fable : les habitants ici n'étaient vraiment que des enfants, adolescents pour les plus vieux. Bien que Frankyky gérait à peu près cette tribu, ou bien départageait débats et disputes grâce à sa qualité de chef, leur mode de vie était presque utopique : tout le monde contribuait à sa façon, sans aucun sens du profit ou de l'égoïsme, uniquement motivés par l'amour de l'autre, de leur communauté et surtout des cyborgs. D'abord totalement obnubilé par le fonctionnement viable de ce système, Axel acceptait ce fait au fur et à mesure qu'il réfléchissait : au fond, il n'y avait que des enfants pour pouvoir créer une telle société. Le petit Frankyky continua alors son discours, en parlant cette fois-ci des relations qu'ils avaient avec les autres tribus, précisant le rôle de chacune. Pas vraiment de nouveautés comparé à ce que Kass disait, sauf que l'interrogation sur le pouvoir des filles n'en était plus une, mais devint alors une certitude. Frankyky le savait, mais bon, il marchait dans le jeu. Au fond, même des hommes qui avaient trois fois son âge se faisaient toujours mener par le bout du nez...

        A ce moment, ils s'arrêtèrent devant un grand bâtiment. Frankyky serra alors les poings et la mâchoire, alors qu'il regardait le sol. Comme un sentiment de colère, ou de violente tristesse. On put entendre un reniflement avant que celui-ci ne relève la tête vers le jeune Giriko.

        "M'sieur Giriko !
        -Nah, ça c'est mon pépé. Moi, c'est Axel"


        Cela faisait au moins cinq fois que cette phrase revenait depuis la démonstration. Mais bon, comment leur en vouloir ? Frankyky se reprit alors.

        "M'sieur Axel... Vous êtes un cyborg, n'est-ce pas ?
        -Oui. Où est-ce que tu veux en venir ?
        -Donc vous savez comment les fabriquer aussi ?"


        A ce moment là, le punk se mordit la langue. Bien sûr, bien sûr qu'il le savait. Mais ce n'était que de la théorie. En plus, il lui faudrait beaucoup de temps et de matériel pour pouvoir construire ne serait-ce qu'un membre, et il n'avait aucun d'entre les deux. Et puis... et puis après tout, on ne devenait pas cyborg par choix. Les brûlures sur son torse se ravivèrent presque, alors que ces souvenirs le hantaient. Le charpentier posa alors un genou à terre, face au petit, lui mit la main droite sur l'épaule, et décida de commencer par cette dernière raison.

        "Hey, chef... Tu sais, j'ai jamais choisi d'être cyborg. J'ai pas eu le choix... Tu vois, c'est pas un truc avec lequel on rigole, ça. Faut vraiment en avoir besoin pour le faire."

        Le jeune Giriko vit alors une petite expression de déception sur le visage de Frankyky, mais ce dernier se ressaisit vite. Il se dirigea alors vers le grand bâtiment et ouvrit la porte.

        "Je comprends, M'sieur Axel... Mais je pense que eux, ils en ont besoin."



        Les yeux d'Axel s'ouvrirent grand, et ne se refermèrent pas pendant les deux minutes où il aperçut la scène. Il observait chaque détail, chaque petit truc, comme un point sur un tableau. Et ce tableau était... juste horrifiant.

        La porte laissait apparaître une salle énorme, remplie de lits et d'étagères, de rideaux, tout blancs, ou du moins d'une couleur qui essayait de s'en rapprocher. Et on pouvait voir, près de ces tonnes de lits, entreposés en rangs, des enfants en blouses, qui courraient à gauche, à droite, pour chercher ceci ou cela. Car ces enfants en blouses s'occupaient d'autres enfants. Ces derniers étaient pour la plupart en bandages ou avec une bouillotte, blessés ou malades, avec des rictus de douleur ou dans un sommeil profond. Et surtout, surtout... Il manquait un membre à une bonne partie d'entre eux.

        L'endroit n'était pas bruyant, ou agité. Ce n'était pas comme s'ils venaient tout juste de rentrer de guerre, d'un génocide ou d'un massacre, non. Mais voir des enfants, des êtres vivants au début de leur vie à peine, qui étaient censés vivre pendant encore longtemps, qui avaient encore tant à apprendre, et à qui il manquait déjà un bras, une jambe, ou un œil... Voir les tranches de la vie arriver si tôt sur les générations suivantes, c'était capable de déprimer n'importe quel humain. Et ce fut à ce moment qu'Axel comprit, bien d'autres choses, bien des choses que personne ne lui avait dit, mais qu'il était obligé de constater désormais.

        Les Mekanos étaient les médecins, les architectes, les maçons des enfants. Ils réparaient tout ce qu'ils pouvaient, même leurs compatriotes de la tribu des "pirates", qui se blessaient de temps à autre. Et ces mêmes blessés devenaient Mékanos à leur tour, ou du moins s'efforçaient de toujours agir pour la communauté, sans relâche. Qui pouvait savoir combien de blessés il y avait eu ? Combien de litres de sang avaient coulé ? Combien de vies qui, à l'aube de leur voyage, s'étaient déjà éteintes ? Axel n'en revenait pas, du sang-froid de ces gosses, et surtout de leur capacité à sourire malgré tout, à accepter ces faits.

        Et alors qu'il remarquait des traces de coupures ou bien de luttes sur les blessés, il ne put s'empêcher de demander à Frankyky, la seule question qu'il était possible de formuler. Axel se tourna vers lui, les yeux tellement désolés, tellement remplis d'empathie et de compréhension, et d'une voix faible, abîmée, triste, les larmes aux yeux, il lui demanda :

        "Frankyky... Mais pour l'amour du One Piece, qu'est-ce qui s'est passé ?"

        Et le petit chef baissa la tête, et répondit, doucement :

        "C'est Krasspoutine..."


        Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Lun 10 Fév 2014 - 0:32, édité 2 fois
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        - Krassouptine, tu dis ?

        Elinor écouta attentivement le petit garçon qui engouffrait à présent des biscuits à la pistache. Elle notait ces faits dans un coin de sa tête. Un homme était arrivé sur l'île. Un Capitaine d'équipage, répugnant, dégoûtant. Juste en le regardant, le petit déjeuner passe dans l'autre sens, déclarait le gosse. Ce type se voyait comme le maître de l'île et à ce titre rossait cruellement les enfants qui osaient s'imposer à lui, ou même croiser son chemin.

        - J'ai cru comprendre qu'il y avait plusieurs clans sur cette île. Pourquoi ne pas avoir fait une coalition?

        - C'est quoi ça ? Une grenouille ?

        Elinor avait failli oublier qu'elle parlait à un enfant. Elle donna la définition de ce mot barbare. A cette idée, l'enfant se mit à pouffer.

        - Nous, on veut bien attaquer avec les autres. Mais le Capitaine Till et Frankyky sont jamais d'accord. Et les filles, ben, c'est les filles ! Elles veulent pas se battre, elles veulent donner des bisous. Et elles veulent pas donner des bisous à Krasspoutine. Il est trop dégueu...

        - On ne dit pas "Dégueu", c'est un vilain mot.

        - Pardon, M'dame.

        Le garçon, la bouche entourée de miettes et de traces de chocolat, voulut illustrer ces propos et prit la main d'Elinor pour l'emmener dans une maison un peu à l'écart des habitations. C'était un bâtiment en dur qui datait de la période où la fête foraine battait son plein. Il avait dû accueillir un restaurant familial, vu sa taille. La façade avait été colorée vivement à une époque, mais le manque d'entretien et les intempéries l'avaient délavée. La végétation aux alentours, en revanche, était soigneusement écartée. La jeune femme passa le seuil des lieux et découvrit qu'il s'agissait d'un dispensaire (elle comprenait mieux pourquoi les alentours étaient dégagés ; un semblant d'hygiène à proximité d'un hôpital de fortune). Elle rejoignit Axel qui discutait du même Krasspoutine avec Frankyky. Le charpentier affichait un visage médusé et chargé de colère. Elinor observait les petits corps blessés en portant ses mains à la bouche et en réprimant un frisson d'horreur. Une violence sourde chargea son cœur. Elle serra ses poings. Elle attendit que le grand garçon termina de parler au cyborg pour lui signaler sa présence et entrainer Axel dans un coin pour lui parler.

        - Je pense que tu as compris que ces enfants ont de graves problèmes. Je sais que ce ne sont pas nos oignons, mais... Cela m'enrage de voir des pauvres petits dans un état pareil. Je ne sais pas ce que tu en penses, ni ce que va dire le Capitaine, mais je dois avouer que j'aurais des remords à quitter cette île en les laissant face à un type aussi immonde. Ce sont des enfants qui n'ont pas été épargnés par la vie, et qui rechigneront peut-être à bénéficier de l'aide d'adultes. Cependant, ils en ont besoin, car ils ne tiendront jamais si tous sont blessés, voire pire. Il faut faire quelque chose. Si l'on ne fait rien, moi, je reste ici, et je m'en occupe. Et comme on fait partie d'un équipage, et qu'il ne serait pas digne de m'abandonner ici, car ce serait un déshonneur, vous êtes obligés de m'accompagner pour régler son compte à Krasspoutine.

        Oui, c'était du chantage.
        Axel ne pouvait qu'être d'accord, ainsi mis au pied du mur. Vu qu'il avait un bon contact avec le chef des Mekanos, la rouquine l'encouragea à ce qu'il demande à Frankyky son point de vue sur une offensive des Desperados contre Krasspoutine.


        Dernière édition par Elinor Lafayette le Dim 9 Fév 2014 - 19:42, édité 1 fois
          "Wowowowowowowow ! Ralentis, miss, ralentis."

          Axel, parlant dans un coin avec Elinor, mit ses mains entre elle et lui, alors qu'elle finissait de lui expliquer qu'elle n'allait en faire qu'à sa tête et que les Desperados allaient être obligés de la suivre. La seconde de répit obtenue, il observa alors le visage de sa cuistot. Elle, si calme, si sereine d'habitude, comme la maman de l'équipage, celle qui était censée réfléchir le plus (oui, la barre n'était pas haute, mais quand même !). Elle, la cuisinière aimante, qui faisait ressentir cet amour à son équipage sous l'humble forme de plats qu'elle mijotait durant le trajet. Ce brin de femme qui, à ce moment, avait le cœur qui battait la chamade à travers ses yeux, ces fenêtres de l'âme qui étaient plus humides que d'habitude. La larme à l’œil, à qui elle semblait s'y refuser. Ses sourcils, doucement arrondis. Ses lèvres qui s'agitaient dans un mouvement confus, irrégulier, se confondant dans un petit chaos momentané. Plus que dans ses paroles, Axel vit l'urgence de ce qu'elle disait sur son visage, ou du moins crut le voir.

          Aussi, le charpentier posa sa main sur le visage de sa compère, doucement, sur sa joue droite. Et de son pouce, il caressait ce visage en proie à une affliction profonde. Il pencha légèrement la tête, la regarda droit dans les yeux, et sourit.

          "Calmos. On va aider ces enfants, et de bon cœur, pas la peine d'argumenter sur ce fait. Et on va réduire cette pourriture de Krasspoutine en cendres. D'accord ?"

          Après avoir mis ça au clair, Elinor proposa au punk de faire part de cette décision au chef des Mékanos. Aussi le charpentier tourna les talons et revint voir le petit Frankyky.



          "Hey, chef. J'ai un boulot pour toi."

          Axel mit alors un genou à terre, en posant sa main gauche sur l'épaule du petit Mékanos, et se mit à lui expliquer ce qui allait suivre.

          "On va aller régler son compte à ce gros méchant Krasspoutine, moi et mon équipage. Aussi, quand on va donner l'assaut, j'ai pas envie que vous ayez des ennuis. Donc tu vas ramener toute la tribu chez vous, et vous sortez pas du QG, d'accord ?"

          Le petit hocha la tête timidement.

          "Super, chef. Oubliez pas : vous restez là, vous gardez le camp, et vous ne sortez sous aucun prétexte. Pas pour l'exploration, pas pour des bonbons, et surtout pas pour des filles."

          Le gosse tira la langue, et Axel étouffa un petit rire paternel.

          "C'est compris, Frankyky ?
          -Oui, m'sieur Axel.
          -Entendu. Nous, on y va et quand je reviendrai, je te promets que je bidouillerai deux ou trois trucs pour vous."


          Axel se leva alors, et le chef de répondre.

          "Attends, attends, m'sieur Axel !"

          Le charpentier s'arrêta, et vit le gamin s'en aller en courant vers une petite habitation, à cinquante mètres à peine. Il revint à la même allure, deux minutes plus tard, essoufflé. Il tint alors à Axel un petit parchemin, scellé avec un fil noir.

          "C'est la carte de l'île. Vous allez pas vous y retrouver sinon."

          Le punk remercia le petit, le salua, et se redirigea vers Elinor.

          "Ok, on a la carte, et le chef est au courant. Je lui ai demandé de faire gaffe à lui et ses troupes, au cas où il nous arrivait un truc. On récupère Elphys et... ELPHYS !!"

          Axel beugla comme un sourd le nom de sa camarade. Soudain, on entendit un tas de choses mécaniques tomber au loin (badambambamklingspouf) puis plusieurs bruits de pas rapides. La jeune Elphys apparut alors et rejoignit les deux pirates, toute couverte de suie et de poussière. Elle observa alors le charpentier d'un air boudeur.

          "Qu'est-ce qu'y a encore ? Je m'amusais bien, moi !
          -On reviendra plus tard, faut qu'on rentre au bateau.
          -Pourquoi faire ? C'est cool ici !
          -On a une ordure pirate à faire exploser."

          Le cyborg fit alors un clin d’œil à sa compère aux cheveux verts, et celle-ci répondit par un gigantesque :

          "OUAIS !"

          Enthousiaste à cette idée comme pas deux, la gamine des Desperados sauta sur le dos du cyborg, en criant "Hue, dada !". Ce dernier laissa échapper un petit rire, et un râle amical avant de se tourner vers Elinor, tout en lui donnant la carte.

          "Allez, en route, Eli ! Tu guides la voie."


          Dernière édition par Axel "Chainsaw" Giriko le Sam 8 Fév 2014 - 21:29, édité 1 fois
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          Elinor regarda la carte et n'eut pas vraiment de difficulté à se repérer. Retrouver la mer n'était pas un problème. En revanche, retourner au camp des Mekanos sans leur guide aurait été tendu sans ce document très utile. Elle remercia Frankyky ; les Desperados promirent d'une seule voix qu'ils n'en auraient pas pour longtemps, et qu'ils reviendraient pour dégommer le danger Krasspoutine. Les enfants se rassemblèrent tous à l'entrée de leur village, et les saluèrent, les encouragèrent avec des cris qui réchauffaient le cœur. Elinor et Elphys secouaient leur main dans leur direction jusqu'à ce qu'elles les perdent de vue. La marche vers le bateau se fit d'abord dans le silence avant qu'Elinor ne se chargea de ne couper.

          - Je sais que je vais me répéter, mais je ne comprends pas qu'on puisse faire ça à des enfants. Certes, ils ont essayé de nous lancer des choses avant qu'ils ne s'aperçoivent qu'il y avait un cyborg avec nous, mais c'était pour défendre un territoire, ce n'était pas méchant. Pour mettre des gamins dans un tel état, comme au dispensaire, il faut vraiment être sans cœur. Ce Krasspoutine...

          Elle serra les poings à la simple évocation de ce nom.

          - J'ai hâte qu'on lui fasse mordre la poussière et qu'il quitte cette île pour de bon !

          Elphys se mit à pouffer, ce qui interloqua d'abord la cuistot, avant de la détendre un chouia.

          - C'est marrant comme tu t'énerves vite dès qu'on touche aux enfants, toi !

          ELinor se mit à sourire, elle répondit avec un soupçon de nostalgie dans la voix.

          - Sur mon île natale, nous étions une grande famille, une sorte de clan même. Il y avait pas mal d'enfants, et je passais beaucoup de temps avec eux. En particulier avec les enfants de mon cousin. Deux jumeaux qui ne faisaient que des bêtises, mais qui étaient adorables.

          Elle devint soudain sombre; la voix séduisante d'ordinaire se mua en timbre grave et rauque.

          - Tout à l'heure, dans leur hôpital de fortune, ce fut plus fort que moi, les visages des jumeaux et des enfants de la famille se sont superposés à ceux des blessés. J'imagine l'état dans lequel les parents de ces enfants seraient, s'ils les voyaient ainsi. C'est insupportable. Non pas qu'ils soient sans défense, ces petits ont de la ressource. Mais ici, nous sommes sur Grand Line, comme Seido aime à le rappeler, ce qui signifie qu'on peut trouver des pirates puissants, qu'ils soient nobles d'esprits ou des crapules de la pire espèce.

          - Tu réagis comme une mère, maman Eli !

          - Hey ! Je préférerais que tu dises Grande soeur ! Maman, ça me vieillit, je suis jeune encore !

          Tous éclatèrent de rire tandis qu'ils arrivaient à proximité de la maisonnette où ils avaient trouvé du matériel de cuisine usagé.

          ***

          Il faisait la sieste au départ, comme tous les jours, caché dans un arbre si grand qu'on ne pouvait le détecter. Il n'en descendait que pour s'alimenter, ou pour passer un coup de fil avec son denden de poche. La journée avait commencé comme d'habitude, les Mekanos ne faisaient rien de spécial.
          Deux heures plus tard, ce fut pourtant la débandade chez ces maniaques de la mécanique. Une petite troupe quitta le village en direction d'une partie plus en avant du front de mer de la fête foraine.

          Il prit le parti de ne pas bouger ; les fausses alertes étaient monnaie courante ici. Pourtant, il eut bientôt en mire trois adultes inconnus. Un homme assez costaud, deux femmes. Les discussions allèrent bon train entre les mekanos et eux. A priori, ils ne semblaient pas très inquiétants. Sauf le mec, lorsqu'il fit une démonstration de force un peu étrange.

          "Merde, un cyborg", pensa-t-il.

          Il se rapprocha du camp après être descendu de son observatoire, commençant à s'inquiéter de ce qu'il se passait. Il n'entendait pas grand chose pour l'instant, il dut attendre encore. Lorsque le trio quitta enfin le village, il perçut les paroles et des promesses. Celles de venir en aide aux enfants et de se débarrasser du "méchant tout dégueu mais faut pas le dire comme ça c'est un gros mot elle a dit la jolie dame".

          A ces mots, il s'écarta précautionneusement des habitations puis se mit à courir comme un dératé vers son propre camp. Arrivé devant une immense tente à la décoration douteuse, il ouvrit avec l'emphase de l'émotion et de l'empressement le pan de tissu qui délimitait l'entrée. Haletant, ses mots étaient interrompus par une récupération d’oxygène.

          - J'ai.... une mauvaise nouvelle.... Une bande de pirate .... a débarqué... sur l'île.... Capitaine Krasspoutine....

          Assis sur un siège énorme de type gothico-sinistre, un homme imposant par sa carrure, écœurant par son physique, effrayant par la cruauté qui se lisait dans ses petits yeux luisants se mit à rire grassement et répondit avec un mépris flagrant pour le dévoué guetteur.

          - Imbécile ! Je le sais déjà ! On est allé faire un petit tour du côté de leur bateau, tout à l'heure !
            Les Desperados partis, ils étaient tous les trois à pieds maintenant (Axel avait reposé Elphys au sol suite au quatrième "Hue Dada" en trente secondes). Ils étaient sortis du camp des enfants sans trop de peine, et retrouvaient astucieusement leur chemin grâce à Elinor : les deux autres n'étaient pas connus pour leur sens de l'orientation. Ils étaient arrivés au local vide de leur aller, et Eli avait obtenu un nouveau surnom visiblement. Axel, en regardant cette jolie scène des compères pirates qui riaient d'avoir trouvé une nouvelle maman, ne put s'empêcher de rire. Plusieurs réflexions joyeuses retentissaient dans sa tête : le fait qu'en effet, il n'était pas le seul à penser qu'Eli était une maman-née, le fait qu'au final, les adultes n'étaient rien de plus que de grands enfants, et surtout le fait qu'il ne s'était pas trompé en rejoignant cet équipage. En les appelant "famille".

            Pour un orphelin comme Axel, le petit délire d'avoir une maman prenait tout son sens. Une femme douce et attentionnée, qui faisait attention au moindres détails, qui prenait soin de ses proches. Certes, sa tante avait fait du bon boulot en tant que mère de substitution, surtout pour sa petite sœur d'ailleurs (Axel était nettement plus turbulent à l'époque). Mais même ses efforts nombreux et appréciés ne pouvaient remplacer la douce mère aimante qu'ils auraient pu avoir. Jamais rien ne le pourra. Mais ça faisait plaisir, quelque part, d'avoir à nouveau un ersatz de famille depuis qu'il était parti de Bliss. A ces pensées, le punk se dit que Naomi aurait beaucoup aimé les Desperados.

            Sans perdre ce sourire sincère (et sans folie quelconque pour une fois), le charpentier fut le premier à reprendre la marche. Après un dernier coup d’œil à cette maisonnette toujours aussi glauque que la première fois, il soupira  en haussant les épaules, et reprit la marche vers le bateau. Après tout, c'était une bonne journée, pensait-il.



            Quand ils arrivèrent au quai, les yeux des Désespérés s'écarquillèrent dans une frayeur sans pareille. Le sac sur le dos du cyborg tomba, comme ses poings se resserraient, devant le tableau surréaliste d'un navire abîmé de toute part, là où était censé se tenir le Marvel Genbu. Après une demi-seconde de stupeur, les trois pirates coururent à l'intérieur du bateau, aussi vite que possible. Sautant par-dessus le bastingage, ils tombèrent nez-à-nez avec un Stefan s'étirant le bras droit, aussi surpris qu'eux de les voir. Le navigateur était torse nu, couvert de bandages au niveau du ventre et de l'épaule. Il sortait d'un combat, et pas d'un des plus faciles on dirait...

            En voyant la moue inquiète des trois compères, il indiqua à ses camarades la cabine du capitaine, ce dernier finissant de rafistoler Gin. Les deux filles coururent voir le navigateur, tandis qu'Axel préféra rester sur le pont. Des traces de sang, des cadavres par dizaine jonchaient le parquet boisé du Marvel Genbu. Des cicatrices, des marques de coups et de sabres étaient visibles partout, ornant le corps des combattants des deux camps et la carcasse en bois du navire. Tous avaient souffert, tous avaient été blessés, et le punk se tenait là, en plein milieu de cette bataille qui n'avait épargné personne. Se rapprochant du mât principal, il continuait de mirer les dommages de l'attaque surprise, dans un silence désolé qu'il partageait avec Stefan.

            Toute cette mascarade venait mettre un point bien triste aux pensées heureuses que le jeune Giriko avait, deux minutes plus tôt. Bien que les dommages sur l'équipage n'étaient pas très élevés en soi, Grand Line avait encore frappé, et rappelait à tous, par cet avertissement, que les Desperados étaient en son sein, et qu'elle allait vouloir les bouffer crus. Une île abandonnée, une atmosphère noire, des gamins à qui on avait enseigné la vie de la manière la plus dégueulasse qu'il soit, et une attaque de bateau : Grand Line manquait cruellement d'humour, mais pas de dangers.

            Axel s'arrêta alors, et frappa du poing gauche la grande barre de bois. Il leva alors les yeux vers son ami pirate, et ses lèvres s'agitèrent violemment, aussi ardemment que la braise dans son regard. Sans crier, sans s'énerver ou s'affoler de quelconque manière, une phrase sortit de la bouche du cyborg. Dans un calme assassin.

            "Je vais leur faire la peau à ces enfoirés..."
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