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Les épreuves se résolvent en versant du sang

Water Seven est loin derrière moi à présent. Naviguant sur ce navire à destination d’East Blue depuis une semaine, je regarde l’île à laquelle nous sommes amarrés, cachés dans une petite crique non loin de la ville principale. Par sécurité, parait-il. Le capitaine m’as expliqué qu’il s’agissait d’une île où de nombreuses de familles pirates vivent. Il n’a d’ailleurs envoyé à terre que deux de ces hommes pour passer commande de tous les vivres dont il veut remplir la cale de son bateau.


Il m’a également déconseillé de m’y aventurer… mais moi, je meurs d’envie de l’explorer cette île. Et puis avec les quelques piecettes qu’il me reste, le reste de mes économies étant passé dans mon billet pour East Blue, j’aimerais acquérir deux sabres. Pirate solitaire c’est déjà dur, mais désarmé, je ne ferais pas long feu, et peu importe sur quelle mer j’exerce.

Peu importe les recommandations … Je prends un peu d’élan et saute du pont vers l’île.



- On lève l’ancre à la tombée de la nuit. Si tu n’es pas sur le navire à ce moment, tu resteras là.


Je me retourne pour voir le capitaine du navire accoudé à la rambarde de son navire. Il m’a observé jusque là. Je lui fais un signe de la main avant de précipiter vers la ville en courant.

-
A ce soir cap’tain !


La ville n’est pas très grande mais trés bordélique. Des gens vont et viennent de tous les sens, de toutes les directions, sans prendre la peine de regarder devant eux et bousculant les autres sur leur passage. Les yeux grands ouverts, j’admire la première ville que j’ai l’occasion de visiter en dehors de ma natale cité aquatique.



Des femmes ramassent leurs maris ivres, cuvant l’alcool de la veille au milieu des rues, des groupes de joueurs sont réunis autour d’une paire de dés ou d’un jeu de cartes et s’échangent des billets, d’autres sont déjà en train de recommencer à boire - où ne se sont pas arrêtés - et remplissent de bon matin les tavernes de la ville.


Entraîné par mes découvertes, je me laisse porter par la foule qui fini par me déposer, quand j’arrive à m’en séparer, dans une petite ruelle avec deux bâtiments face à face. Un magasin d’armes d’un côté et un casino de l’autre. Je m'approche de la porte du vendeur d'armes quand je me retourne soudainement vers le casino. Une gamine blonde est adossée contre sa façade.

Je la connais cette gosse, non ? 
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Le soleil vient de se lever, les petits oiseaux se mettent à chanter, il est l'heure de se réveiller. Encore faut il pour cela s'être couché. C'était le cas pour Meirin qui se tira donc du lit, éblouit par la lumière. Visiblement, elle avait oublié de tirer le rideau la veille. Ce n'était pas rare. Pas plus que le fait de se lever seule et de se préparer son petit déjeuner. Cela ne la gênait pas plus que cela, à vrai dire, c'était rentré dans ses habitudes. Son père n'avait pas vu l'heure, comme souvent. Ce n'était pas grave mais elle devait aller le chercher. Le cabinet devrait bientôt être ouvert et il aurait besoin d'au moins une heure ou deux de repos pour être efficace. Il ne dormait plus beaucoup depuis la mort de sa mère mais tout de même...

Elle passa devant le portait et s'inclina, comme chaque matin depuis qu'elle avait atteint l'âge de comprendre qu'elle ne verrait jamais plus sa mère. Ce n'avait pas été si difficile à assimiler et à accepter. Vivre dans la seule clinique d'une ville de pirate pouvait blaser n'importe quel enfant. Aussi joyeuse pouvait elle être, elle ne faisait pas exception à ce sujet.

Engloutissant rapidement les restes de son repas, elle fila sur ses petites jambes et traversa la ville en louvoyant entre les passants matinaux. Ce n'était encore là qu'une question d'habitude, connaissant les visages et les rues, elle savait où passer, qui allait s’arrêter et qui ne la verrait pas. Cette ville avait beau être petite, elle était animée. Pour autant, la gamine ne s'y sentait jamais perdue. C'était une extension de sa maison. Les anciens pirates et civils du lieu formaient une grandes familles et il n'y avait que peu d'enfant. Par conséquent, ceux ci étaient assez chérie. Surtout la fille du médecin roublard qui passait plus de temps assis à une table de jeu que chez lui.

C'est d'ailleurs là-bas qu'elle alla le retrouver. Meirin espérait l'en sortir rapidement mais lorsqu'il la vit entrer son père lui adressa un signe discret. Ce n'était pas bon, elle ressortit comme si elle n'était entré que par erreur. Visiblement, il avait du passer là nuit avec des pirates de passages et qu'il ait gagné ou perdu, ceux ci ne le prenait pas très bien. Cela arrivait parfois et comme toujours dans ces cas là, il la tenait à l'écart, faisant mine de ne pas la connaître pour éviter qu'elle ne subisse quelques représailles. Elle ne s'en formalisa pas et s'adossa contre le mur à l'extérieur, attendant qu'il règle le souci d'une manière ou d'une autre. Elle n'avait pas peur, ni pour lui, ni pour elle. Ce n'était rien qu'une question d'habitude.

Mais la routine fut bientôt brisé. Alors que les minutes s'écoulaient et qu'elle commençait à s'ennuyer, un visage familier apparut dans la ruelle. Elle ne su dire sur le coup d'où elle le connaissait. Ce n'était pas un habitant de l'île, ni un ami de son père. Fouillant rapidement sa mémoire, elle finit par mettre le doigt dessus et par s'exclamer :

« Monsieur Senkei ! »
Elle n'eut cependant pas le temps d'en dire plus qu'un grand fracas retentit dans la maison de jeu. Ça, c'était mauvais signe.
    La jeune tête blonde s’engouffre dans le bâtiment. Elle m’a appelé par mon prénom, on doit effectivement se connaître. Un goût sucré me revient en bouche. Les biscuits !! Alors si elle est Meirin, la petite de Water Seven ça veut dire qu’à l’intérieur … son père ? Ce mec. Je me suis déjà fait botter le cul par sa faute et il ose abandonner sa fille à l’entrée d’un casino ?

    Je me précipite à l’intérieur. Trois hommes ont renversé une table de jeu, envoyant au sol l’homme qui y était installé, le père de Meirin. Les trois types sont des armoires à glace dans des costumes noirs, l’air menaçant. L’un des trois porte un escargophone sur l’épaule. Certainement des vigiles.

    - Cette fois-ci, s’en est trop ! Tu ne mets plus les pieds dans cet établissement tant que tu n’as pas payé ta dette au boss.

    - Mais... je vous jure. Si vous me faites crédit de 200 berries, je me refais dans la journée. Et ce soir je règle mes dettes. Vous pourrez même venir en consultation gratuite quand vous serez malade… s’il vous plait, laissez-moi me refaire.

    - C’n’est pas des soins qui vont régler votre dette, docteur. Partez maintenant ou on sera beaucoup moins gentils que jusqu’à maintenant.

    - Notamment avec votre fille…

    L’un des trois hommes tente de poser la main sur Meirin. Je détourne son geste en m'interposant entre lui et la jeune fille, qui elle retient son père qu'elle a aidé à se relever et qui a failli sauter à la gorge du vigile ayant mentionné son enfant. Le gorille me pousse alors sur le côté, et pointant le docteur du doigt :

    - On vous laisse trois jours, doc. Pas un de plus.

    Deux des hommes reprennent leur position autour des tables de jeux, pendant que le dernier, celui qui vient de parler, remet en place celle qui a été renversée. Tout en s’excusant docilement auprès des autres joueurs, peu nombreux à cette heure peu avancée de la journée. 

    Meirin, son père et moi sortons du bâtiment et nous dirigeons au cabinet de médecine dans lequel le paternel officie. Installés dans la salle d'attente, pendant que le père enfile sa blouse, je murmure à Meirin : 

    - Merci pour les biscuits.

    Elle ne fait pas attention à moi, apparemment préoccupé par les problèmes de son père. Il se retourne vers elle et commence : 

    - Ecoute Meirin, ne t'inquiètes pas pour ces mecs, je vais m'arranger avec le boss du casino. 

    BAF!

    Ma main gifle le docteur sans que je ne me rende compte que je m'étais levé pour le faire.

    - Vous êtes un père irresponsable. Déjà Water Seven, maintenant ça. Vous mettez la vie de votre fille en danger et vous pensez tout résoudre ensuite d'un coup de baguette magique ? 
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    La curiosité et l’inquiétude prirent la place de la prudence lorsqu'elle s'engouffra dans la salle. C'était une mauvaise idée, si son père la tenait à distance de ce genre de rixe, ce n'était pas pour rien. Il ne voulait pas la voir mêler à cela, se faire menacer ou prendre un coup par erreur... Ce qui arriva ensuite lui donna raison.
    Il était assez rare qu'on en vienne au point de le virer mais pour le coup la dette et le client fâché semblait être assez important pour que les chiens du lieu s'en inquiète. Ce n'était cependant pas la première fois, aussi leur servit il son air de pauvre bougre dépourvu d'argent mais près à le regagner pour eux. C'était toujours une bonne idée d'éviter d'avoir à affronter des adversaires supérieurs en nombre si ce n'est en puissance. Mais l'un d'eux eu une brillante idée. Menacer la gamine pour motiver l'homme. Il y parvient mais certainement pas dans le sens qu'il attendait.

    Le père qui se relevait à peine – tenu par sa fille qu'il aurait préféré voir resté dehors – sortit de ses gonds. Si ses yeux s'étaient trouvé être des pistolets, l'homme serait mort sur le champs. Ce n'était pas le cas et comme la blondinette le retenait, il se contenta de leur lancer des éclairs du regard au travers de l'inconnu s'étant interposé.
    Le blanc bec nouveau venu les accompagna d'ailleurs lorsqu'il quittèrent l'établissement, Meirin refusant de lâcher le bras de son père. Elle devait être terrifiée la pauvre...

    En vérité presque blasé, elle s'assurait principalement qu'il ne retourne pas leur coller son poing. Mais tout irait bien , il sembla se calmer sur le chemin vers la clinique. Il ne leur fallut pas longtemps pour l'atteindre et alors il se tourna vers elle pour la rassurer. S'arranger ? Elle n'en doutait pas, c'est ce qu'il faisait à chaque fois. Elle lui faisait confiance. Mais la gamine n'eut pas le temps de le lui affirmait. Monsieur Senkei frappa et son père encaissa le coup.

    Dardant un regard mauvais sur son agresseur, il le laissa parler. Irresponsable, lui ? Pas doué, il pouvait l'admettre mais jamais il ne laisserait tombé sa fille. Du reste, que savait il de Water Seven ? L'image lui revint lentement en tête. Une ruelle, un gamin qui prétendait avoir retrouvé sa fille. C'était donc lui... Cela signifiait il que sa fille s'était réellement perdue ? Elle semblait le connaître en tout cas car si elle le regardait effarée, elle n'avait pas l'air surprise de le voir. Mais non, il ne pouvait pas ne pas avoir remarqué la disparition de sa fille... si ?
    Ce n'était pas le moment de penser à cela !

    « Ne recommence pas ça, gamin. Il y a des choses que je ne tolère pas... Surtout devant sa fille. Je ne sais pas qui tu es, ni ce que tu fais ici mais ne crois pas que je laisserais quiconque faire du mal à Meirin ! Oublie ta baguette magique, je sais la protéger et j'ai plus d'expériences que tu ne semble le croire ! »
    La surprise passé, la jeune fille attrapa le bras du blondinet pour éviter qu'il ne refrappe son père suite à ce discours. Elle enchaîna donc rapidement :

    « Il a l'air stupide comme ça mais il est fort et intelligent quand même. L'expression de son père passa de l'assurance à la dépression sur cette remarque mais elle ne sembla pas s'en formaliser. Comment vous êtes arrivé ici, monsieur Senkei ? »
    Après tout, son île n'était ni très fréquenté, ni bien réputée. Pourquoi avait il donc quitter Water Seven et sa richesse ? En outre, elle profitait de cette question pour changer de sujet. Inutile de laisser les deux hommes se battre.
      - Laisse tomber les « Monsieur ». Je ne suis qu’un gamin à en croire ton père.

      La remarque de ce salaud m’énerve au plus haut point. Je déteste les gens qui m’appellent gamin. Encore plus les parents irresponsables. Je me suis souvent occupé de ma petite sœur et je suis sûr d’en savoir plus que lui sur l’éducation. Et en tout cas je sais que les casinos et les dettes ne forment pas un environnement sain pour un enfant. Je laisse retomber ma colère pour prendre le temps de répondre à Meirin.

      - Je ne suis là que de passage. Je suis en route pour East Blue pour commencer ma vie d’explorateur… ou de pirate. Mon navire fait escale ici pour la journée et je voulais en profiter pour acheter deux épées et visiter l’île. J’ignorais que tu vivais ici.

      Malgré la conversation, la tension est toujours palpable. Je ne suis pas à l’aise à l’idée de confronter le père de Meirin à ses obligations et pourtant je n’ai pas envie de laisser tomber la jeune fille, qui je le sens pourrait avoir besoin de moi… surtout si son père décide de faire quelque chose de stupide pour s’acquitter de sa dette, ou éviter d’avoir à le faire. Je quitte le bâtiment, non sans faire une dernière remarque :

      - Mais apparemment, je ne suis pas utile ici, certainement de la même manière dont j’étais un menteur à Water Seven. Je serais en ville jusqu’au coucher du soleil, Meirin, si tu as besoin de quoi que ce soit, après je quitterais la ville. Mon bateau est dans la crique derrière la colline. 


      Ce ne sont pas mes problèmes, mais je m’en veux quand même un peu de la laisser seule à gérer les problèmes de son père. Qui sait de quoi les hommes du casino sont capables ? Néanmoins, il avait été clair. Il pouvait gérer ses problèmes et assurer la sécurité de sa fille lui-même. Cette pensée en tête et l’idée que Meirin saurait me trouver me réconforte et je pars l’esprit léger à la boutique d’armes que j’ai repéré un peu plus tôt.

      Je suis dans la boutique en train de choisir deux sabres qui me paraissent pas trop délabrés dans les tonneaux des quasi-rebuts – tout ce que mes moyens me permettent – quand je vois les trois types de ce matin, armés, qui sortent du casino et remontent la rue que je viens de descendre en direction du cabinet du médecin. L’un des trois a toujours ce DenDen Mushi sur l’épaule. « Je vais prendre ces deux-là ! » dis-je au vendeur lui lançant ma petite bourse contentant tout juste assez pour acquérir les deux sabres usés que je mets rapidement à la ceinture avant d’envisager de suivre les hommes de main du casino, mais de me raviser. Si la vie de Meirin est en danger, autant aller chercher le boss directement. J’entre donc dans le bâtiment de jeu et demande au type de l’accueil de me désigner le bureau de son patron. « Là-bas », me répond-il d’une voix fluette en me désignant une porte sur le côté, « mais il n’est pas là » ajoute-t-il ensuite mais trop tard, mon pied ayant déjà envoyé valser la porte du bureau. 

      J’entre dans la petite pièce, où s’entasse des liasses de billets et des jetons de casinos enfermés dans des coffres transparents, et saisit l’escargophone posé sur le bureau.

      - Hey les débiles ! C’est votre patron qui vous parle ! Revenez au casino tout de suite sinon vous êtes virés !

      Je repose le DenDen sur le petit bureau, saisit, sans trop savoir pourquoi, un jeton à jouer qui y est posé et sors du casino. Je me planque derrière des caisses alors que les trois gorilles redescendent la rue à vive allure en direction de la maison de jeux. Ils passent devant moi sans me voir, je me précipite hors de ma cachette pour retourner au cabinet du médecin et avertir sa fille.
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      Spoiler:

      Pirate, hein ? Ce terme n'échappa aux oreilles du père mais il retint sa remarque. Si ce gosse voulait devenir pirate il était très mal placé pour l'en empêcher. Au contraire, il y aurait plus de sincérité dans un encouragement et il n'était pas d'humeur à prodiguer des conseils de navigations. Levant vers les yeux vers sa fille il se rendit compte qu'elle suivait le gamin du regard. Il soupira intérieurement et marcha vers elle, Mei' s'attachait trop vite au gens. Il n'eut cependant pas le temps de lui dire quoi que ce soit qu'elle prit la parole :

      « Il s'appelle Senkei. Il m'a aidé à Water Seven et ce n'est pas un menteur. »
      Le sous-entendu était clair mais dépourvu de reproche. Il n'y en avait pas besoin. S'il était loin des intention de Meirin de vouloir le culpabiliser, l'homme se débrouillait très bien tout seul. N'osant plus trop la regarder, il passa une main dans ses cheveux emmêlés, sans un mot.
      Consciente qu'il réagirait ainsi, elle se retourna vers lui et lâcha une phrase qui se voulait gentille mais se chargea de l'achever :

      « Tu n'y es pour rien et puis j'ai pu visiter un peu la ville comme ça ! »
      Elle ne mentionna pas à quel point elle avait pu se sentir perdu. Il s'en voulait déjà et elle voulait juste défendre monsieur Senkei. Il n'en demeura pas moins mal à l'aise et l'a prit soudainement, mais avec douceur, contre lui, s'abaissant à son niveau. Il s'excusa longtemps, pas en se cherchant des justifications, juste avec sa sincérité, celle qu'il avait avec sa fille. Elle finit par lui ébouriffer les cheveux en lui disant de se relever et il en rit. Nul doute qu'elle serait adulte avant lui.

      « Allez, montre aux méchants que tu es grand et fort !
      - Tout de suite mademoiselle ! »
      Il se leva et ouvrit la porte du cabinet. Il n'aimait pas devoir se battre devant sa fille mais les trois molosses se dirigeaient déjà par ici. Par ailleurs, il était impossible de convaincre la gamine de ne pas regarder, à croire qu'elle appréciait cela. C'était ennuyant. Il aurait voulu la voir grandir innocemment et devenir une grande médecin légale plus tard... Ou tout autre métier qu'elle aurait souhaité exercer. Mais voilà qu'elle se faisait des amis pirates – ou futur pirate – dans son dos ! Décidément, elle tenait de sa mère... et il espérait qu'elle ne tienne pas trop de lui.
      Il s'apprêtait à héler ses futurs assaillants quand leur Den Den Mushi sonna.

      La voix était assez forte pour qu'il l'entende et la reconnaisse sans vraiment être certain. S'il avait raison alors... Cet imbécile risquait pas mal d'ennui mais il appréciait l'idée.
      Ils tournèrent les talons au pas de course et il les suivit de loin. D'assez en tout cas pour voir le blondinet surgir de derrière quelques caisses. Soupirant, il l'interpella :

      « C'était à la fois malin et stupide. Marchant vers lui rapidement, il poursuivit à voix plus basse. Tout le monde se parle ici, un étranger se reconnaît vite. J'ignore comment tu t'y es pris mais tu le regretteras sans doute s'il te tombe dessus. Viens. »
      Reprenant la direction de la clinique, il s'assura que le blondinet le suive bien, avant de rejoindre sa fille. Avant qu'elle ne soit assez proche pour les entendre, il lui lâcha rapidement.

      « Elle m'a dit pour Water Seven... Désolé. »
      Il ne pu cependant s'étendre plus car la gamine s'élança vers lui à la fois inquiète et curieuse de les voir ensemble.
        «  Et que va-t-on faire maintenant ? »
        Laissant à peine le temps à Meirin de serrer son père dans ses bras, je renvoie toute cette joie au loin, replongeant la fillette et son père face au problème qu’ils doivent affronter. Profitant du silence qui suit ma question, je m’installe sur l’une des chaises de la salle d’attente, jouant avec le jeton subtilisé plus tôt dans le bureau du directeur du casino et réfléchissant aux différentes issues de cette situation.
        À vrai dire, j’ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne le vois se terminer que d’une seule et unique manière… le sang versé. Celui du directeur de casino, battu par son débiteur dans un duel pour annuler sa dette, celui du père battu fièrement lors d’un duel similaire ou celui de Meirin, la fille blessée – ou pire – pour que les menaces affectent enfin celui qui doit de l’argent. Maintenant il me faut prendre une décision, les aider ou retourner au navire ? Il reste quelques heures jusqu’au coucher du soleil et les hommes de main du casino connaissait mon visage mais je pouvais très bien y retourner en avance. Après tout, mon objectif de la journée, acheter deux épées, était accompli et je n’étais pas responsable de la dette de ce type.
        D’ailleurs cette dette à combien elle s’élève ? Parce qu’une autre issue serait peut-être d’assumer son erreur et de rembourser le type du casino. Je pose ma question dans ce silence gêné, comme si tout le monde avait déjà compris que cette histoire se résoudra dans une bataille. Aucune réponse, à nouveau. Je continue de jouer machinalement avec ce jeton. N’ayant obtenu de réponses, je décide de quitter le bâtiment. Je me lève lentement, ajuste mes épées à la ceinture et me dirige vers la porte.  
        « Puisqu’on a pas besoin de moi ici… »
        « Attends... »
        C’est le père de la fillette qui me retient. Je range le jeton du casino dans ma poche et croise les bras, prêt à l’écouter ou à partir.

         
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        Meirin grimaça en entendant le blondinet poser les questions gênantes. Qu'allaient ils pouvoir faire ? Elle leva les yeux vers son père qui garda le silence. Sans doute en train d'évaluer les possibilités et les risques. Il pourrait se battre et leur fait comprendre qu'il n'est pas qu'un simple médecin mais foncer dans le tas ne semble pas être la meilleure des idées. Si c'est la méthode appliqué par les habitants de l'île avec les agressions étrangères, ça n'est pas celle utilisé pour régler les problèmes sérieux. Oh, chacun sait où mettre son poing quand une bagarre éclate et c'est souvent à ces occasions qu'on paye ses rancunes mais... La il sait qu'elle est en danger et cela ne lui plait pas.
        Lui, il ne risque pas grand chose, étant le seul médecin de l'île on lui accorde plus de crédit qu'au troufion de base sans revenu mais il doit veiller à ce qu'il ne lui arrive rien. Plonger dans ses réflexions, il ne fit pas attention à la question du dénommé Senkei, contrairement à sa fille.

        Elle baissa la tête, l'air gênée. Comment lui dire qu'il ne s'agit pas tant du montant de cette dette là ? Le cumul est important et elle sait qu'ils n'ont rien en stock... Cependant c'est plutôt une bonne nouvelle, ça signifie qu'il ne reste qu'une solution et alors que leur invité songe à s'éclipser, elle semble germer dans l'esprit de son père. Comme toujours.

        « Attends... Meirin va te raccompagner. Se tournant vers elle, il ajouta comme elle s'y attendait : si vous les croisez, dites leur que je suis allé voir ton oncle. »
        Sans rien ajouter, il s'éclipsa, passant devant le blondinet pour filer vers le centre. La gamine se pencha vers Senkei avec un sourire, rassurée. C'était plus simple ainsi, aussi fort soient-ils, tout deux réunis, ils ne pouvaient pas être certain de s'en sortir sans blessure et elle ne voulait pas avoir à les soigner.

        « ça va aller, il va voir un ami et on va payer ! Après... Disons qu'il ne pourra pas espérer approcher une maison de jeu avant d'avoir tout remboursé. »
        C'était encore une question d'habitude. Il travaillerait, jouerait au cartes avec sa fille et quand sa situation serait réglé... Il replongerait. Le barman qu'elle considérait comme son oncle leur était d'une grande aide. Ceci dit, si il lui avait demandé de le raccompagner, c'était pour éviter les rues à risques. Les molosses n'étaient pas toujours très prompt à accepter l'information sans rien dire. Ils avaient leur propre compte à régler avec Senkei... Restait à les fuir, d'une façon ou d'une autre.

        Lui saisissant le bras, elle l'entraina au dehors, bien plus confiante lorsqu'il s'agissait de se glisser dans les ruelles de sa petite ville natale.

        Spoiler:
          Meirin et moi prenons la route vers mon navire. Le court trajet se passe sans encombre dans le silence le plus complet. La fillette, de toute évidence gênée qu’un étranger à sa famille ait dû mettre son grain de sel dans leurs affaires pour leur éviter des problèmes. Moi, pensif, content de savoir que leurs ennuis du jour étaient terminés, mais doutant de la durée du répit qu’ils obtiendraient, vu la capacité de son père à s’attirer les ennuis. Arrivé dans la petite crique où le bateau m’attend alors que le soleil démarre sa descente dans le ciel, je m’adresse enfin à Meirin.
          « Fais attention à toi… et à ton père. »
          J’ébouriffe les cheveux de la petite tête blonde en guise de salut et la laisse sur le rivage alors que je monte à bord du navire, sur lequel le capitaine m’attend. Après avoir pris la peine de me faire remarquer que si j’étais arrivé cinq minutes plus tard, j’aurais raté le navire, il donne l’ordre à son équipage de mettre le navire en route. Je m’accoude à la rambarde du navire, regardant la côte s’éloigner lentement, Meirin me faisant face, agitant ses bras pour me dire au revoir. Je lui fais un petit signe de la main, avant de les glisser dans mes poches. J’y trouve un objet dont j’oubliais la présence… le jeton de casino dérobé plus tôt. Il me sera d’aucune utilité. Je cours vers la poupe du navire, le plus proche possible de la côte et de la gamine et lui lance de toutes mes forces.
          «  Si tu gagnes quelque chose avec, planque l’argent et sers toi en pour prendre soin de ton père. Tu me rembourseras la prochaine fois qu’on se verra en mer ! »

          Je vois la gamine attraper la pièce au vol avant de disparaître lentement dans la ligne d’horizon qui s’éloigne et l’obscurité de la nuit qui commence. Partant pour les blues, mais sûr de revenir sur Grand Line en fier pirate, convaincu que je recroiserai cette gamine un jour. 
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