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[Log:0] Pre-departure

    #1 : Meet Rin.

    Thème:


    • Réveille toi s’péce de lavette ! ‘Tain, aboulique comme ça à vingt-trois an, c’pas possib’ d’nos jours !


    Tel un soldat de troisième ordre qui se ferait réveiller par son général en chef, je me cabrai littéralement. Le soubresaut qui m’avait pris envoya ma carcasse en manque cruel de sommeil valser hors du matelas éventré qui me servait de lit, tandis que je criais sans pour autant comprendre ce qui arrivait :

    • Les chemises brunes sont arrivées ! Les femmes et les castrés d’abord, pas envie de mourir puceau !


    Et je me redressais tout en continuant de bramer :

    • ICH BIN EIN BERLINER ! NO KILL NO KILL, NOT JEW !


    Pis je réalise que ce que j’viens d’dire, ça a aucun sens. ‘fin si, la meuf d’vant moi, elle avait bien une ch’mise brune. Plutôt bien décoltée même. ‘tain elle est pas mal en plus. Ouais un peu jeune mais voilà quoi. ‘faut bien faire dans le pédo un jour où l’autre, ou alors tu passeras pour un pd. Susu la punchline digne d’un rappeur commercial tu peux pas test.

    Spoiler:

    Mais… Maintenant que j’y pense…

    • T’es qui sacr’bleu ! Tu viens pour me voler mes bijoux de famille aha c’est ça hein ! TU NE SAURAS JAMAIS OU LES TROUVER !


    • Surtout qu’y s’pourrait qu’t’en ai pas du tout, d’roustons, avec ce truc là.


    Avait-elle dit, en pointant sans pudeur mon slip rose spécial dodo, sans même tenir compte de la légère turgescence matinale qui en pointait. Mes joues tournèrent aussi rosace que la teinture de mon calebar tandis que je répliquais comme je pouvais :

    • Ah ouais ? Bah… Bah, t’as qu’à demandé à ta mère la tepu elle te dira !


    • Comment tu connais l’job d’ma mère ‘foiré ? Tu travailles pour le MSA –Marine Security Agency, pour les plus incultes- hein ? HEIN ?! Saleté d’enfoiré de gouvernement.


    • Nah, j’me disais juste que ça d’vait être dans les gênes, ce genre de truc.


    Allez bam, un partout je remonte au score !

    • Bon, sinon, tu me dis qui tu es, comment t’es rentré là et pourquoi, tu s’rais gentille. Sinon j’pourrais m’énerver t’vois. Et quand j’m’énerve, voilà. Je m’énerve, quoi...


    • ’Suis la meuf du Kuri, l’équipage qui t’a engagé. Not’ équipage va effectuer une mission dans l’coin, on m’a déposé ici juste pour quelques jours. D’ailleurs j’sais pas pourquoi y m’ont laissé ici…


    Ah ouais. Maintenant j'me souviens. J'partais pour la grande aventure dans quelques jours. J'avais trouvé un équipage de chasseurs de primes en partance vers Grand Line, matos fourni tout ça. M'fin, même, c'pas une raison pour rentrer chez les gens sans toquer, surtout à cette heure ci du matin. Surtout quand la maison en question appartient à un samourai. Car, oui, je suis un samourai hardi et fier en toutes circonst... Hardi ! Alors, osti d'calisse -clin d'oeil cousins du Québec susu- qu'on vienne pas m'faire chier comme ça chez moi !

    • Bah, ptêt que c'est parce que t’es un peu chiante sur les bords, non ? avais-je souligné en entamant mon café du matin.


    • Du coup, j’vais rester ici quelques temps, tiens. laissa-elle échapper sans tenir compte de ma boutade.


    Le liquide encore bien tiède remonta jusqu’au nez, arrachant quelques expectorations au passage. Une donzelle, ici ? Jor’, dans l’vieux apart’ délabré que j’louais ? Au milieu de tout ce dawa ? Jor qui risque de tomber sur une ou deux de mes « herbes exotiques » ? L’jor de meuf qu’t’es obligé de dormir sur l’canapé pour leur laisser le lit sous peine de pleurnichements incessants ? L’jor de meuf que j’ai pas ramené dans mon apart’ depuis que j’ai commencé à louer celui là ? Hors de que…

    • Y’avait pas de garde robe du coup j’ai mis mes vêtements dans la vieille armoire. Y’avait quelques vieux documents, j’suppose que t’en avais plus besoin. J’les ai foutu à la corbeille. M’remercie pas surtout. On mange quand ? Pis quand est-ce que tu m’fais découvrir la ville ? Y’a un magasin de sucreries par ici ? Parc d’attraction, tout ça ?


    Stion…


      # 2 : Definitely not a dream

      C’est pas possible. Je devais rêver, ou alors la came qui s’trouvait dans la maison avait finie par déteindre sur moi. Une fille sort de nulle part, débarque chez moi vers six heures du mat’, s’installe chez moi et jette les papiers du vieux dans le premier vide-ordure qu’elle trouve. Un testament de valeur, des années de recherches et de récits. Un lègue d’une valeur inestimable pour tout Bushi qui se perçoit comme tel… Et elle venait juste de… De.

      Non, je rêve, c’est pas possible. C’est un long rêve, affreux et tout aussi moche que les Dragons Célestes. Tel un lémure sortant de léthargie prolongée, je me levais en titubant maladroitement vers la porte de ma maison, avec pour simple habit mon bon vieux caleçon et un tee-shirt, et lançais à la première passante, parfaite dans le rôle de la blonde bimbo, sans oublier d’adopter la parfaite posture du faux séducteur :

      • Lâche ton dial, beauté.


      Ce qu’elle me lâcha ne fut ni plus ni moins que ce que j’attendais. Une grosse mandale, qui ne rivalisais certes pas avec celles que j’avais pu déguster en prison, mais qu’était plutôt pas mal dans le genre. M’fin, ça aurait été plus efficace avec ses nichons, mais ne lui en voulons pas. Bref. Ca m’fit définitivement prendre conscience de ce que j’craignais.

      C’était pas un rêve.

      Cette fois, la porte trépassa sur mon passage. J’vais taper sur elle tellement fort que son père ça s’ra Chad Smith. Ou que sa mère ça s’ra Rihanna.

      Ou alors j’vais… La consoler.

      La gamine était dans un coin de la maison, pieds retroussés, presque à toucher son buste. Son œillade s’était faite embuée, ses joues avaient gagnés en couleur. Elle tressaillait, tel un africain lâché en plein antarctique. Des murmures inaudibles jaillissaient de ses lippes pourpres. J’avais jamais été aussi effrayant, de mémoire. Et elle n’avait pas pu changer de comportement aussi subitement.

      Ce jour là, je compris que certaines plaies ne se referment pas. Que le masque, aussi solide pouvait-il être, pouvait se briser à n’importe quel instant. Que l’esprit est plus complexe qu’il n’y parait. Que dans ma joie, je n’avais jamais ressenti la peine des autres. Que les lignes n’étaient pas des lignes. Que je n’avais pas encore trouvé ma voie du samouraï.

      Ce jour là, je m’étais senti terriblement mal.

      ***

      • Hé mais arrête de pleurer c’est pas grave enfin.


      • Je suis désolée, désolée, désolée !


      • P’tain mais j’te dis c’est pas grave, regarde .


      Je pris la corbeille et entrepris de sortir la paperasse qu’elle avait jetée, avant de trier plus ou moins systématiquement :

      • Bon ça c’est des trucs officiels, je laisse. Les lettres aussi je laisse. Bon, euuh… L’acte de propriété d’une limace chicoungounienne, je laisse aussi. Il l’aimait bien, sa limace, mon vieux. Sa photo avec la BNA aussi, hein, et puis son titre de chasseur de prime, et aussi blablablablabla… Quelques minutes plus tard Voilà, regarde, je vais déchirer tout ça ! Tu te doutes bien que c’est pas grave !


      Avais-je dit en déchiquetant avec grande peine une facture impayée de 1418, la signature d’un de ses chanteurs préférés, Johnny Bald-hiday –kom je suis original – et un prospectus pour un parc d’attraction. La donzelle laissa échapper un rire entre deux sanglots entrecoupés. Je n’hésitais pas à enfoncer le clou :

      • Un magasin de sucreries ? Ouais doit bien en avoir dans le coin. Si t’es assez gentille, j’te f’rais même goûter la mienne, de sucrerie.


      Moi, j’parlais de drogue bien sûr. Mais toi, sale esprit pervers, t’es parti bien loin.
        #3 : Brief Discussion (Before departure)

        • Aki’ ? Viens manger !


        • D’où tu m’appelles Aki’ toi, on est pas potes à ce que je sache !


        • Tu fermes ta gueule et tu viens manger, pis t’arrêtes de faire ton chiant ou mon poing dans ta gueule de triso’ !


        Moue fatiguée. Articulations craquantes. J’me lève, j’traine les pates vers la cuisine. Trois jours déjà qu’la donzelle me pourrissais la vie, avec son mode de vie à mi-chemin entre le nazisme-autoritaire et le fanatisme prononcé pour le glucose et le divertissement ludique… Rin tenait un plat fumant à la main. ‘Tain, je mange diététique maintenant. Pendant qu’elle, elle s’goinfre de sucreries. Ma fourchette entame la consistance molle et pas très appétissante présente dans l’assiette. Première bouchée, dernière minute à vivre, pensais-je avec appréhension. Mais en fait c’est bon. Plutôt pas mal même. M’enfin comme je suis un bon gros bâtard :

        • Peut mieux faire la blonde.


        • J’viens d’recevoir une lettre du cap’tain. Y débarquent se soir, on part demain l’aube.


        • Ouf, enfin débarrassé de ta sale trogne. J’croyais qu’ça allais jamais v’nir. dis-je à moitié sérieux, moitié taquin


        • L’cap’ nous a mis dans l’même compartiment, j’crois.


        • QUOI ? Tu t’fous d’ma gueule là ?


        • J’aurais bien aimé.


        ***

        Affalés sur le canapé, une distance de sécurité fictive nous séparant.

        Y’avait souvent ce genre de passage avec Rin la journée. Ce genre de passage qui nous met mal à l’aise, elle un peu plus que moi. Le premier soir ne s’était pas fait oublié, et un moment en particulier, aussi bref eut-il été. Et puis, ça fait longtemps que j’ai pas été aussi proche d’une donzelle. Bon, ce genre de trucs, c’est à vie, mais quand même, ‘faut un certain temps réadaptation. Y sont compliqués à comprendre, ces machins. Elle, ça s’voyait qu’elle était pas du tout douée avec les mecs.

        Bref. On s’faisait chier, et l’atmosphère était malsain. Quoi ? j’me répète ? Oui mais ça se répète tout aussi souvent alors bon, pleurniche pas trop. Puis j’dois bien meubler mon texte, aussi, oh !

        • Sinon, tu m’en parles de ton équipage ? avais-je décidé de commenter d’un ton beaucoup plus doux qu’à l’accoutumée


        L’œillade de la demoiselle se fit soudain bien plus pétillante :

        • Oh, ouais ! Bah, y’a Erin, déjà. C’not cap’tain ! Il est vieux, mais en fait il se croit toujours jeune. Faut surtout pas lui parler de son âge, c’est un point sensible. A part ça, il est plutôt gentil. Le papy typique quoi. Pis après y’a Natsu, c’est not’ toubib-alchimiste. Bon, il gaffe plus ou moins des fois vu qu’il a 12 ans, mais c’est un p’tit génie. Y’a aussi Masuka, c’est un gars aux yeux bridés qui fait des blagues pourries –coucou Dexter-. Pis y’a aussi Grumpy, c’not chaton. Y boude un peu trop mais voilà, il est gentil je crois. Ou alors il complote pour dominer le monde. Pis y’a Irina et Fubuki, Jun, et plein d’aut’ !


        • Une belle brochette de gens tout aussi sympas que toi et moi, hein ?


        L’ironie et l’autodérision n’avaient jamais fait de mal à personne. Une bouffée d’air marin non plus. Car c’était enfin proche. Une euphorie que je n’avais plus ressenti il y’a longtemps se faisait ressentir… Plus que quelques heures.

        Grand-Line, j’arrive !