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Le fardeau du commerçant

Ainsi, le commerçant natif de la même île que Socrate avait pris la mer. Il arpentait les îles importantes des Blues et cela faisait quelques jours qu'il était parti avec son équipage tout entier.

- Comme d'habitude, on s'arrête à Gosa livrer l'ermite. Toujours la même manoeuvre : un seul homme descend du bateau, victuailles en main, les dépose dans le coffre, prend l'argent et revient. Aucun contact avec lui, c'est stipulé dans le contact qui nous lie. D'accord ?
- Ouais Capitaine : comme toujours quoi.
- C'est ça. Sa caisse est juste là, sur les deux kilos de pommes.
- C'est noté.

Sans les bruits de la mer dont les vagues viennent s'écraser sur la coque du navire, il aurait pu entendre un petit bruit ridicule.

- Pfrrr !

Ce petit bruit ridicule, c'était le rire retenu de Socrate qui s'était invité clandestinement à bord, faute de savoir construire un radeau sans faire de mal à personne pour prendre la mer en solitaire.

Alors le voyage continua dans son habituelle routine jusqu'à ce que les deux kilos de pommes soient livrés.
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Quelques jours plus tard


- Capitaine ! Venez voir s'il vous plait.

Le vieux commerçant bougea sa carcasse jusqu'à son mousse. Il était ridé et avait la peau dure, maltraité par les vents chargés d'iode, le dos courbé par les charges.

- Capitaine, je suis presque certain que certaines de vos denrées sont pourries, parfois il y a une odeur affreuse.

Le commerçant ferma les yeux pour se concentrer et respira à plein poumon. Caché dans les caisses, Socrate se retenait de respirer pour ne pas se faire remarquer.


- Je ne sens rien mais vérifions, je ne voudrais pas décevoir mes clients.

Socrate commençait à s'affoler. Première caisse d'enlevée. Rien. Puis une seconde et l'odeur commençait à remonter aux nez des marins.

- Pouah ! C'est une colonie de rats qui habitent ici ou quoi ? Elle a décidé de se lâcher là nom de nom ? Va m'chercher la fourche que j'en finisse avec ce fléau !

Socrate déglutit avec peine, les yeux exorbités. Ils s'inventaient toutes les façons avec lesquelles il pouvait mourir. Le vieux continuait à retirer ses affaires, une à une. Jusqu'à ce qu'il soulève ce qu'il croyait être son seau à poisson.

- Nan ! Pas mon seau à commissions !

Socrate avait oublié qu'il ne devait pas se montrer au moment où le Capitaine lui enlevait ce qui était vital pour lui : ses toilettes. Alors au dernier moment il s'accrocha au seau, mais le vieil homme tira davantage en grognant, ce qui fit lâcher prise au blondinet. Autre conséquence, le vieux commença à tituber, couvert de déjections humaines. Il fulmina, les poings serrés, grognant derrière ses dents serrées qu'il faisait grincer.

- Toi ... TOI ! TOI ! RICIDULE !

Le Capitaine fourra son poing au milieu des caissettes et en ressortit un Socrate par le col, comme par magie. Comme un abruti, il lui souriait. Jaune, mais il lui souriait, comme si ça allait le défâcher.


- Encore heureux, j'ai pas mangé les deux kilos de pommes ! Elles me servaient de lit ! J'était bien jusqu'à ce qu'elles pourrissent, maintenant je sens le cidre ...

Le vieux commerçant le plaqua de toute ses forces contre la paroi de sa cabine, avec pour seule étreinte sa main autour de la gorge de sa victime.


- Toi ... Mes pommes, mon colis de l'ermite, et ça ... CA !

Il le décolla du mur et le laissa tomber dans ses déjections au sol.


- J'te préviens mon bonhomme ! Tu vas travailler pour me réparer ça ou sinon, tu vas finir sur la planche ! P't être même que tu y finiras après m'avoir remboursé, Ricidule !

Socrate ne disait rien. A vrai dire, il ne l'écoutait même pas et s'en fichait éperdument. Le plus important pour lui, c'est qu'il avait quitté son village natal. Tout ne pouvait pas aller bien, c'était sur, mais c'était le début.
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- La planche ? C'est quoi ça ?

Furieux, le commerçant se retourna.

- On pose une planche sur l'garde-fou du pont, on t'met d'ssus, et on t'balance aux géants des mers ! J'parie qu'même eux voudront pas d'toi !
- Ah, c'est ça ... Bof, non, j'ai pas trop envie, y'a pas d'île à côté.
- C'est ça tout l'intérêt ! On te laisse dépérir tout seul !
- Ah ... Oh ... Bah, je préfère travailler alors.

Il avait enfin réagi. Mais cela ne l'empêchait pas de sourire comme si de rien n'était. Le capitaine s'était enfoncé dans la cale et revint les bras chargés de deux seaux et d'un balai. Le premier, lui lança son contenu d'eau sur son passager clandestin tout crotté. Le reste, il le posa à ses pieds.

- Alors on va commencer maintenant. Tu vas me briquer tout le pont, j'veux qu'il brille comme un berry neuf !
- D'accord !
Le vieux Capitaine allait pour regagner sa cabine quand soudain ...

- Euh, ouais, Capitaine ?
- J'suis pas ton Capitaine. Qu'est ce que tu veux, le Fléau ?
- Elles sont où les briques ?
- Quelles briques ?
- Bah, les briques ! Vous m'avez dit de briquer le pont !

A présent, le commerçant s'énervait sur la barrière de l'estrade qui menait à sa cabine.

- NUDUDJU ! Briquer ça veut dire laver, gamin de malheur !
- Ah, je me disais aussi que les briques ça pouvait pas briller ... Mais euh ... 'fin, c'est bête ... Pourquoi vous voulez pas attendre une tempête pour faire ça ? Genre l'eau qui vient sur votre bateau va bien tout laver non ?

Le visage du vieux devient écarlate et quelque part, c'était sur, une veine éclata.

- Parce que je ne veux pas rentrer DANS la tempête, je vais chercher à la CONTOURNER !

Il mimait pour imager ses propos, mais Socrate ne riait plus. Non, justement, il soupirait.

- Bah ouais mais si en même temps vous compliquez tout aussi ...
- La ferme ! LA FERME ! LA-FERME ! Balaie et ferme la ! J'veux plus t'entendre ! J'veux que tu passes le balai jusqu'à ce que tu t'endormes ! Et en silence !

A nouveau, Socrate soupira et ronchonna tout doucement :

- Oh la la, ça va, pas la peine de crier ...
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Voilà quelques heures que Socrate était occupé à briquer ...

- Laver ! Y'a pas de briques !

Oui, bon, à laver. Même si "briquer" signifie la même chose et que tu n'es pas sensé m'entendre.
Il haussa les épaules pour toute réponse.

Bref, voilà quelques heures que Socrate était occupé à laver le pont de fond en comble. Même les murs. Au début il ronchonnait mais bien vite il oublia ce qui c'était passé et commençait à chantonner, puis il s'arrêtait, jugulé par le Capitaine commerçant qui ne voulait pas l'entendre. Alors il repartait à faire la tête, à oublier, à chanter de nouveau, se faire enguirlander, etc.

- Bien, c'est bon, le Fléau. Lâche moi ce balai et tourne moi le dos.
- Pourquoi ?
- Hmm ... Ah ha ! Surprise !

Clairement, vu le ton que le vieux commerçant avait pris, même lui n'y croyait pas une seconde à ce qu'il venait de dire. Contrairement à Socrate qui était soudainement plein d'entrain. Le vieux loup de mer s'étonna que cela marche aussi bien, haussa les épaules sans chercher à comprendre puisque "après tout, il s'agit de Ricidule", et chuchota :

- Désolé, gamin.

Socrate qui l'avait entendu se retourna mais ne vit qu'un poing s'écraser sur son crâne. Surprise : le commerçant l'avait assommé et commençait à le ligoter et le bâillonner.

- Oh, matelot, embarque le moi dans le coffre de l'ermite avec ses denrées et la lettre d'excuse sur mon bureau. On approche de Gosa.
- Bien, Capitaine.
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