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In-vol-ontaire [Sigurd/Honaka]

#1 : Unhealed wounds.


La vie aime bien me botter le train. Les gens aiment bien me regarder de travers. Les quelques riches de Las Camp aiment bien faire des commentaires déplacés de toute sortes sur moi, et défendre leur moujingues de m’adresser la parole. Je suis la plèbe de la plèbe, aux yeux du monde. Ah, que j’aimerai bien décocher une ou deux mandales en pleine poire de celui qui a établi ce qu’on appelle « échelle sociale ».

Et si c’est la société qui l’a établie ?

Tu t’attends à ce que je dise un truc du genre « j’emmerde la société », hein ? Après tout, j’vis dans la rue, j’mène la vie dure aux marines et quand j’suis contraint, je vole des gens. Je suis le parfait tableau de l’avenir perdu, du rebelle sans éducation, sans principes. Je te comprends. Oh, je dis pas que t’as raison. Je dis juste qu’en tant que pseudo-bourgeois aux allures de nobliau et aux idéaux aussi fixe que le fondement de ton papy tétraplégique dans son fauteuil roulant, t'es pas forcément mieux. Et si t’as toujours pas compris, je t’éclaircis les idées.

T’es tout aussi plèbe que moi. Ou alors, t’es pire. Mais je t’en veux pas.

Et surtout, je me trouve bizarre des fois, à penser et à me répondre tout seul. Comme si les échos silencieux du cœur des passants m’atteignait, dans une certaine mesure. Le fait est là. J’ai besoin de cracher ce venin à leur figure. Mais je ne le fais pas. Pas par pudeur, ou par appréhension. Simplement car cela n’apporterait rien, rien qu’encore plus de mépris. Ils ne me comprennent pas, pas plus que je n’les comprends. Alors, à quoi bon chercher à leur parler…


- Aki’, j’ai ramené à manger !


Hein ? Oh, v’là la p’tite donzelle qui se ramène. J’avais oublié que je n’étais pas orphelin solitaire. La gamine croulait sous les vivres de toute sortes. Mes poings se détendirent, et mon esprit se fit plus apaisé, à la vue de la bouffe. J’étais parti bien trop loin à rêvasser, ou plutôt à bouillir. Mes ongles avaient creusé ma paume, jusqu’à l’ensanglanter, mais je n’y pensais déjà plus.

- Où est ce que t’as eue tout ça dis-moi ?


- Je l'ai pris à un monsieur au port !


Ah non.

- Je t’ai déjà dit qu’à part la marine et les riches-méchants, on ne volait personne ! Je vais aller avec toi, et tu vas le lui rendre tout de suite.


- Mais euuuh ! Che suis tout épuisée !

La gamine d’à peine dix printemps voyait son œillade s’embuer. Je leur avait bien instauré des principes, ces petits, on ne vole pas les gens honnêtes –donc à part les riches et la marine, on vole personne, logique, hein- ! Mais difficile de faire rentrer ces idéaux simples dans la caboche de certains d’entre eux. En même temps, à dix ans, la notion du bien et du mal est très abstraite. Et sermonner la p’tite, j’ai pas vraiment envie. J’lui prend difficilement le poids qu’elle porte dans ses ptites pates, et j’rebrousse chemin vers le port, la mine dure et le regard ferme, pour lui indiquer que ce qu’elle avait fait, c’était mal.

J’me retourne, j’vois un mec qui devait nous lorgner depuis un bon moment. Ryu’ court s’agripper à mon pantalon, d’ores et déjà en piteux état. Ca doit être lui qu’a fait les frais du cambriolage.

- Che suis désolée monsieur. Che suis désolée Aki' !



On avait les oripeaux vieux et sales. La mine pas encore toute fraiche et impure.

Mais ce qui était en plus piteux état n’était nul autre que mon esprit.





Dernière édition par Akira le Dim 9 Mar 2014 - 14:29, édité 1 fois

    -Oh bon sang d’bon soir… qu’est ce que c’est que… oh non. Ma pauvre petite. Si jamais ta mère voyait ça…

    Rafael Roderik n’en croyait pas ses yeux. Il avait fait tout ce chemin depuis North Blue pour revoir sa fille, qui avait abandonné la demeure familiale il y a quelques années de cela. La prunelle de ses yeux. Une adorable frimousse aux boucles blondes, qui avait pourtant quitté la maison pour s’embarquer comme mousse sur un navire marchand. A quatorze ans. Impensable.

    Elle n’en avait pas coupé les ponts pour autant, et envoyait régulièrement des mouettes à ses géniteurs. Les visites étaient beaucoup plus rares, par contre. Au point tel que c’est eux qui, n’y tenant plus, venaient bien souvent à sa rencontre.

    Son travail l’obligeait souvent à faire des déplacements, et si Las Camp n’était pas dans ses habitudes, il avait pu s’y faire affecter le temps de quelques mois.

    Ca ne l’enchantait guère, pourtant.

    Il avait entendu les rumeurs. Cette île n’avait pas bonne réputation. Le seul fait d’imaginer que sa petite chouquette ait vécu ne serait-ce qu’un dixième des horreurs qu’on lui avait raconté lui transperçait le cœur.

    Et ça ne valait pas que pour elle, d’ailleurs. Pour l’occasion, il voyageait avec un jeune homme, Sigurd Dogaku. Le garçon était alors âgé de seize ans, et en pleines vacances. Rafael connaissait la famille de l’adolescent de longue date, et avait l’habitude de l’emmener avec lui le temps d’un voyage pour lui faire découvrir le monde. D’autant plus qu’il connaissait bien sa fille, et qu’il avait le don de la raisonner mieux que quiconque.

    Pour autant, il y avait quelques consignes à respecter. Là, ça ne serait pas vraiment un voyage d’agrément.

    -Tu as compris ? Quoi qu’il arrive, ne me perds pas de vue, et reste avec… Sigurd, tu m’entends ?

    Rafael se retourna, pour faire face à une petite rouquine qui n’avait rien de notre protagoniste. Son regard balaya les alentours, s’arrêta un instant sur la cicatrice de ladite rouquine (c’était ça ou son décolleté provoquant), mais il ne parvint pas à retrouver la tête blonde qui manquait à l’appel.

    Au bout d’une poignée de minutes, passées à tourner en rond à la recherche de son protégé, il du se rendre à l’évidence.

    -Oh puta@&%#!

    Il avait perdu Sigurd. Dans une foule. A Las Camp.

    -Oh bordel&@% de mer$#%!!!

    Sa femme allait le tuer. A moins qu’elle ne laisse ce plaisir aux parents du jeune homme, et qu’elle ne se contente de le massacrer.

    -Sig’ ?

    Sa fille le tuerait peut être avant, à mieux y réfléchir. Ca n’était pas exactement le genre de retrouvailles qu’il espérait.

    -SIGURD !?

    Seul sur cette île, Rafael ne donnait pas bien cher de la peau de son petit protégé. Il ne savait pas se méfier, et encore moins se défendre. C’était un garçon sympathique, mais il ne s’était jamais fait remarquer pour son intelligence, ni sa débrouillardise.

    S’il lui arrivait quelque chose… il ne se le pardonnerait pas.
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    Pendant ce temps, dans les coulisses des spectateurs...


    « C’est nuuul ! »

    « Il se passe rien ! »

    « Ils vont se croiser à un moment, au moins ?? »

    « Et en plus ça met des plombes entre chaque scène. »

    « Sigurd ne sert absolument à rien ! Pour changer... »

    « Ma grand-mère ferait mieux que ça, comme intro ! »

    « Rembourseeeezzzz ! »



    Note aux lecteurs a écrit:
    Bonsoir à tous,

    Oui, oui, nous avons entendu vos complaintes, chers lecteurs! Conscients des petites longueurs dont fait preuve notre narrateur, ainsi que de sa difficulté à s'accorder avec le personnage d'Akira, nous avons décidé d'accélérer notre récit et de recourir à nos bonnes vieilles méthodes : en cas de doute, faire absolument n’importe quoi !

    Bien à vous,



    Miss Ujiwaru

    Porte Parole et très très très très très lointain futur personnage important des Productions Tarmac


    Dernière édition par Sigurd Dogaku le Dim 23 Fév 2014 - 22:03, édité 3 fois
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    -Dîtes-moi, jeune homme, est-ce que vous accepteriez de poser nu pour moi ?
    -Guh ?

    Il savait qu’il n’aurait jamais du perdre son tuteur. Et que seul, il ne risquait pas de faire long feu dans cette ville. Pour autant, le jeune Sigurd s’attendait à beaucoup de mauvaises choses, mais certainement pas à celle-ci. La personne qui venait de proférer ces paroles n’était pas particulièrement suspecte. C’était une jeune femme, tout simplement. Plutôt étrange, mais dans le bon, aurait normalement considéré Dogaku. Ses cheveux poivre-sel, bouclés et frisés, étaient coiffés en un amas de dreadlocks soigneusement entretenus, et agrémentés de plusieurs accessoires colorés. Elle avait le teint pale, pourtant. Quant à ses yeux, ils étaient dissimulés derrière d’énormes lunettes de soleil.

    -Euh… quoi ?, bredouilla Sigurd.
    -Kyihi hi hi rho ho ho, ricana la jeune femme. C'est le genre de trucs que diraient de vieux pervers à des fillettes, pas vrai? Nan, ne t'en fais pas, je fais pas du tout dans ce genre là, hahaha. Juste que j'aime bien les intros fendardes.
    -Euh...
    -Je me présente: Amélie Denclaire, artiste peintre. Actuellement en plein voyage initiatique, je recherche mon art en parcourant le monde. Chacun son truc, hein?
    -...
    -Ouais, okay.
    -...
    -Et ton nom à toi, c'est?
    -...
    -Hey. Je cherche à te recruter en tant que modèle et mannequin. Tu peux m'aider un peu, steplait?

    Cette femme était étrange, ça ne faisait aucun doute. Elle se déplaçait en robe orientale, de type kimono, mais suffisamment allégée pour ne pas accrocher à la saleté qui tapissait les rues.

    Dogaku remarqua bien vite qu’elle avait une habitude très dérangeante, également. Denclaire n’arrêtait pas de hocher la tête à la manière d’un pendule, de gauche à droite, de droite à gauche, sans discontinuer. Son mouvement était parfaitement régulier, et couplé aux larges verres de ses lunettes de soleil, en devenait incroyablement captivant. Sigurd ne parvenait pas à en détourner le regard. Bien vite, il remarqua qu’il n’en avait pas la moindre envie.

    -Un modèle ?
    -Ouaip. Tous les artistes s’exercent sur un modèle, bien sûr. Mais je ne parle pas de gribouiller un croquis sur des passants pour devoir abandonner quand ils vont voir ailleurs si j’y suis. Dans les écoles des grands maîtres, on a parfois des séances où des dizaines de personnes se battent pour s’installer autour d’un seul modèle, pendant des semaines ! Parce que la peinture, c’est une science autant qu’un art, et pour la science, il faut de longues expérimentations.
    -Ah.
    -Sauf qu’en voyage, c’est pas fastoche, de trouver des gens. Du coup… ben me voilà, à faire du recrutement sauvage dans les ruelles d’une ville pourrie comme pas deux. La joie, hein ?
    -Uh uh.

    Sigurd écoutait tout ce qu’elle disait. Elle pouvait dire n’importe quoi. Tant que lui pouvait continuer à regarder la douce, délicate et parfaite oscillation de ses lunettes, ça ne le dérangerait probablement pas. Sans trop réfléchir, il déclina son identité, sans toutefois trop pousser dans les détails.


    Sigurd n’avait pas trop envie de réfléchir.



    Il se sentait bien. A l’aise.



    Car le hochement de tête d’Amélie Denclaire avait quelque chose d’apaisant.



    Et même bien plus que cela.



    Il était comme hypnotisé.



    En vérité, il était très précisément hypnotisé.



    Et par-dessus le marché, il n’était pas le seul.



    -Enfin, faut ce qu’il faut, mais ça marche. Pas vrai, Akira ?
    -Uh uh, répondit un jeune homme, qui se tenait à la gauche d’Amélie.

    Un quart d’heure plus tôt, le futur chasseur de prime était lui aussi tombé sur mademoiselle Denclaire. L’artiste était tombée sous le charme des beaux yeux du jeune homme, et voulait les utiliser comme modèle pour ses exercices. Si elle pouvait reproduire leur éclat, elle saurait qu’elle aurait bel et bien amélioré son art.

    Tour à tour, elle lui avait proposé une généreuse rémunération en berries sonnants et trébuchants, du troc en bon et du forme comme c’était souvent le cas dans les milieux défavorisés, mais aussi une initiation au Peinturluro-kempo, un art martial utilisé par certains peintres de cette frange de West Blue.

    Akira ne se souvenait plus exactement quelle avait été sa réponse. Il s’en fichait. Tout ce qui l’intéressait, lui aussi, c’était de rester bercé par les oscillations hypnotiques des lunettes de la jeune femme.

    Et Sigurd allait maintenant se faire avoir de la même manière.

    -Et en ce qui te concerne... je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer ton postérieur, Sigurd. Rhohoho, je sonne trop comme une grosse mateuse suspecte, comme ça. Tu ne le sais peut être pas, mais...
    -Si, si, réagit mollement Dogaku. Je sais... très belles fesses, dignes d'un très grand danseur, comme on aimerait en voir plus souvent quand on est une fille. Blablabla etc etc.
    -Ah?
    -On me le dit souvent, expliqua t il, vaguement blasé.
    -Ah. Haha. Du coup, tu comprends bien que j'ai flashé dessus. Dans le métier, faut toujours continuer les exercices d'anatomie. Alors, forcément, un modèle comme toi... moyennant rémunération, bien sûr. Je fais les choses sérieusement. Et je signale dans la foulée que j’ai un fiancé plutôt beau gosse qui me comble bien assez pour pas que j'ai à chasser des ados dans les rues, ne t'en fais pas. Alors, t’en dis quoi ?

    Sigurd se sentit ouvrir la bouche. Et était sûr d'avoir parlé.

    Mais il n'avait pas la moindre idée de ce qu'il venait de dire.

    Les lunettes. Gauche. Droite.

    Gauche. Droite.
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    « Et le post d’Akira il sert à quoi dans tout ça ? »

    « Ce gars est tellement fainéant que Sigurd a enchainé trois posts pour qu’il réponde. »

    « Putain mais le gars et la fille de l’intro, ils servent à quoi dans tout ça ? »

    « Sinon c’est quand que ça avance ?»

    « Pourquoi la vie ? »

    « Parce que la Japon. »

    « Non j’crois pas. »

    « Va manger un kebab mdr.»


    Note aux lecteurs:
      #2 : Blur

      Je redoutais bien cette réaction. On fait rarement des cadeaux à un orphelin. Alors si en plus, c’est lui qui attaque en premier, on irait bien jusqu’à l’exécuter, pour se satisfaire. Le gars m’lorgne salement, crocs tout sortis. Et pourtant, je lui tends bien la « prise » de la donzelle, hein. Mais rien à y faire. Son œillade hargneuse se veut transpercante, menaçante, et l’espace d’un instant, il se jette sur moi. J’me rends compte que ce qu’il veut, ce n’est pas son bien. C’est simplement me faire payer. Malgré le fait qu’il ait vu la leçon que j’ai fait à la petite demoiselle. Malgré le fait que j’étais prêt à lui rendre son dû, et à m’excuser par-dessus tout.  Dans son esprit devait certainement germer  une phrase du genre « Tue-le avant qu’il ne se reproduise », en boucle.

      J’sermonne, et esquive sur le côté, la gamine toujours accrochée à moi. C’est pas dans mes habitudes de gaspiller, mais je lui jette le peu de nourriture qui reste dans mes bras droit dans la gueule, histoire de le ralentir un peu, et j’empoigne la senestre de Ryu’ fermement, avant de prendre la première ruelle à gauche. Elle va m’ralentir, et on va tous deux finir en bouillie, si ça continue. J’la planque donc dans un coin plutôt bien caché, et lui dit de ne pas bouger, avant de foncer à toute allure dans une nouvelle ruelle, tandis que les vociférations du zig se faisaient plus hautes que jamais. Il a les jambes rapides, mais je connais le terrain mieux que personne. Et puis, il a pas spotté la cachette de la gamine, heureusement. Encore à gauche, puis à droite. J’débouche sur la rue d’la Bohème. J’pense qu’il va en perdre, des plumes, là. L’condensé de racaille de Las Camp se trouve ici. Sans même me retourner, je m’éloigne vers le centre ville, en ralentissant le pas. Il ne m’attrapera plus maintenant.

      J’respire, j’reprends mon souffle, et j’le maudis encore une fois au passage. Pis j’relève le menton, pour me r’trouver tête à tête avec une donzelle. Bien fringuée, pour quelqu’un du coin.  Elle dandine d’la tête, et m’fixe apparemment. Enfin, j’vois rien à travers ses lunettes de soleil. Mais j’la fixe des yeux quand même. Parce que j’aime pas qu’on me fixe comme ça. Et j’essaye de tenir le regard tandis qu’elle hoche son faciès. D’gauche à droite. Puis de droite à gauche. Et puis de … Gah. C’est terriblement, terriblement captivant. J’dirais même… Hypnotisant ?

      Rah j’en sais rien, j’ai juste envie de suivre le mouvement. Gauche, droite. Gauche droite.

      Elle parle vaguement, mais j’entends déjà plus rien. J’me contente juste de répondre. Enfin, je crois.

      ***

      Je r’viens plus ou moins à la raison. Ce qui s’est passé après reste flou. Les vagues contours d’une maison me parviennent à la rétine. Le blanc immaculé de la pièce se confond avec le beige de la grande toile devant moi. Je n’le savais pas à ce moment, mais Amélie venait tout juste d’enlever ses lunettes pour pouvoir se mettre à griffonner.

      J’me retourne donc, l’air béat, et pas encore très sûr de ce que j’fais là. Pour tomber nez à… Quelque chose, avec le postérieur de quelqu’un. J’ai bizarrement pas eu envie de regarder plus que ça, et du coup fille ou garçon, j’sais pas.

      Et puis pourquoi j’suis sur un fauteuil ? Et pourquoi je suis dans une maison ? Et pourquoi est-ce que cette meuf me r’garde comme ça ? Et pourquoi y’a ce quelque chose à côté de moi ? Et pourquoi ce truc m… Non en fait laissez tomber.

      - Mais c'est à dire... Enfin. Euh. Voilà quoi. C'est une sorte de fête pas très nette ici ?


      - Vous voulez bien arrêter de bouger pendant que je vous peint les enfants ? Les formes c'est très important. Oh oui les formes les belles formes...



      Bon dieu faites que je sois sous LSD.

        « MIRACLE ! »

        « Ils ont décidé à bouger leurs culs, ces paresseux ! »

        « ENFIN ! Après tous ces posts enchaînés à la suite qui ne servaient à rien ! »

        « Ouais, ils auraient pu faire mieux quand même ! »

        « Pis Akira là, il aurait pas pu aller plus loin dans son post ? »

        « Décevant… »



        Note aux lecteurs:


        Dernière édition par Honaka Suzuke le Lun 3 Mar 2014 - 21:17, édité 1 fois
        • https://www.onepiece-requiem.net/t5199-honaka-suzuke
        -Tu es magnifique aujourd’hui…

        -Joe…

        -… Non, vraiment, la tenue d’entraînement te met en valeur…

        -Joe !

        -Oui, Hona ?

        -Premièrement… Tu m’appelles Honaka. HO-NA-KA. Pas Hona’ ! Deuxièmement, redis-moi encore une fois qu’un rouleau de tissu autour de ma poitrine et un pantalon de toile me vont bien, et crois-moi que je ne vais pas être simplement magnifique… Je vais être éclatante !

        Joe Dever. Grand pour son âge. Des cheveux bruns frisés, une peau mate, brunie par le soleil. Ah, un torse aussi. Un magnifique torse, bien dessiné. Des muscles, une belle carrure. Beau. Mais tellement coooooooon ! Un lèche-cul. Une tarlouze. Une tapette en dix fois pire. Et un casse burnes professionnel. Ah, des claques, j’aimerais tellement lui en mettre… Ou lui dire d’arrêter de me coller. Oui, ce serait bien aussi. Mais voilà, Joe Dever, c’est un disciple. Et vu les foudres que j’ai réussi à m’attirer récemment, je ferais mieux de faire profil bas avant que le maître ne me mette à la porte.

        C’est que j’ai dû m’entraîner avec cet imbécile. Pendant toooouuut l’après-midi. Joe, c’est pas seulement un crétin fini. C’est un macho pur- sang : pas de cerveau, des muscles oui, mais pas que, descendez un tout petit peu plus bas ! Je pourrais faire une liste de dix pages de ses défauts : gauche, long à la détente, qui n’sait même pas tenir un sabre correctement, arrogant sur les bords et qui croit avoir tout le monde dans sa poche. Surtout moi. Ah, il a aussi la fâcheuse tendance à donner des surnoms. Pourquoi je n’ai pas pensé à l’appeler Monsieur Obsédé dès le début ?

        Pas eu le temps de prendre une douche, j’sens le fauve. Agréable, vraiment. On flâne un peu dans les rues du quartier sensible de la ville. Le genre d’endroit où tu trouves les catins et les drogués le soir. Puis, la journée, t’as des bandes louches qui traînent et s’regardent en chiens de faïence. Ça finit en bain de sang. Parfois. Enfin, s’ils étaient d’humeur à massacrer à tout va. Un sabre sur l’épaule, l’autre à la ceinture, j’marche tranquillement avec l’autre nouille. On rase les murs. En étant armé, et dans ma tenue, pas très couverte, on sait qu’on fait pas long feu. Surtout si y’en a qui s’décident à le déclencher, le feu. Faut baisser la tête, faire profil bas. Pas la ramener, pas ouvrir sa gueule. Sinon, c’est bien aux chiens qu’on jettera nos cadavres. Le plaisir de vivre dans une cité pourrie quoi.

        On y vit bien quand même. Du moment que rien de bizarre ne me tombe dessus, j’suis tranquille. J’vois Joe qui jette des coups d’œil nerveux.  Tss. Définitivement, une belle mauviette.

        -Hé, Hona’…


        J’m’arrête. Et je peux pas m’empêcher de pousser un soupir exaspéré. Je suis déjà bien gentille d’accepter qu’il me colle au cul, mais y’a des limites quoi. J’me retourne vers lui, les sourcils froncés et une veine gonflée sur le front. Ses yeux d’ahuris hébété me tapent sur le système.

        -Qu’est-ce que je t’ai dit ? Joe, ramène-là encore une fois et…

        -Non, mais regarde devant toi…

        -Quoi ? Me sors pas la même blague que la dernière fois. Y’a un con complètement paumé qu’est derrière moi, et qui en plus est en slibard comme un gros pervers ? Hein, c’est ça ?

        -Non, mais… Retourne-toi chérie, c’est tout !

        -Jooooe… Te fous pas de moi… Je vais être E-CLA-TANTE là !

        J’ai les nerfs sacrément irrités. Il me prend vraiment pour une conne parfois. Il a pas dû remarquer la taille de son cerveau. Je lui lance un regard froid pour lui faire comprendre que « non, ça ne me fait pas rire du tout, ces blagues à la con ».

        Et je me retourne.

        Et là.

        Je peux vous dire…

        … Qu’y’avait bien un con en slip complètement paumé.

        Je le regarde, sans comprendre.

        Il me regarde, puis mire son caleçon. Comprend. Et se barre en courant dans la maison devant laquelle nous nous sommes arrêtés.

        -Je te jure que je suis aussi stupéfait que toi !

        -… Y’en a un qui va devoir me donner des explications…

        - Il doit se réveiller d'une soirée bien arrosée. Allez, viens, on reprend notre petit tour comme si rien ne s’était passé, hein ? Ou on retourne s’entraîner ? Si on parlait de projets plus… Ambitieux ?

        Ni l’un, ni l’autre, mon cher.


        Dernière édition par Honaka Suzuke le Dim 9 Mar 2014 - 14:34, édité 1 fois
        • https://www.onepiece-requiem.net/t5199-honaka-suzuke

        Lorsque Dogaku revint à l'atelier, Akira essayait encore de clarifier ses souvenirs. Contrairement à ses habitudes, le futur chasseur de primes avait l'esprit trop embrumé pour philosopher sur sa situation. Amélie, pour sa part, préparait ses crayons en sifflotant, assise face à une petite table, toute guillerette.

        -Ah! Sigurd! Te revoilà. C'est seulement pour récupérer ton pantalon, ou bien ton cœur t'a convaincu de poser pour moi?
        -J'ai déjà dis non cinq fois, ça va pas changer de suite... et où est mon pantalon?
        -Cachéééé ♥
        -Sérieux...?
        -Je plaisante.
        Derrière les toiles vierges, là.
        -Et moi, où est ma chemise?, s'inquiéta Akira, torse nu.
        -Cachéééé ♥
        -Vous allez pas faire la même blague deux fois..?
        -Je suis sérieuse, là.
        -Hein!?
        -Je peux comprendre que Sigurd ne veuille pas que je reproduise ses fesses. C'est dommage, mais bon. Toi, par contre, je suis prête à payer, et je veux juste tes yeux. Donc tu n'as pas le droit de refuser.
        -M'enfin...

        Akira allait protester, mais fut interrompu par l'arrivée fracassante d'une jeune femme en colère. Honaka Suzuke, bien évidemment. Elle ne lâcha pas dit un mot, mais grondait bien assez fort, à la manière d'un taureau, pour que les deux garçons aient envie de devenir invisible.

        Et à la manière dont elle regardait Sigurd, l'image du taureau prêt à charger s'en trouvait renforcée.

        Déjà, Dogaku regrettait de porter un slip rouge, aujourd'hui.

        -Toi!, ordonna Honaka.
        -Euh... ouais. Bonjour?, répondit Sigurd, sans trop comprendre d'où sortait la jeune femme.
        -Tu sais quelle est la dernière chose que j'ai besoin de voir après une dure journée!?
        -...
        -...
        -...
        -Réponds!
        -...
        -...
        -Euh... ben je sais pas, moi. Une douche? T'as l'air d'avoir fait du sport. C’est pas que ça sent, et encore moins particulièrement fort, mais...

        En effet, la chevelure, le corps et les vêtements de la jeune Suzuke étaient imprégnées de sa sueur. Même sèche, elle continuait de ternir le charme de la demoiselle. Et son odeur.

        Demoiselle qui n'était pas vraiment à son avantage, seulement vêtue d'un pantalon de toile et d'une bande de tissu en guise de soutien-gorge. Akira se permit un léger sourire en visionnant la scène, le blondinet aux jambes à l’air, face à la jeune femme pratiquement torse nu.

        Pourtant, son sourire glissa instantanément lorsqu’elle prit la parole:

        -CONN%&§$! CE DONT J'AI PAS BESOIN, C'EST D'UN PUT@&%#! D'EXHIBITIONNISTE À LA C@N QUI PROMENE SES #!%$ A L’AIR LIBRE DANS LES RUELLES, hurla-t-elle, excédée.
        -Ah. Ouais, je sais pas trop ce qui s'est passé, ni même comment j'ai fini sans pantalon...
        -..., s'empourpa la samouraï en levant les bras, l’air menaçant.
        -C'est de sa faute à elle!, précisa-t-il aussitôt en désignant l'artiste du doigt.
        -Moi ? Eeeeeh…

        Pour toute réponse, Amélie Denclaire jeta un regard aux biceps bien formés de la samouraï, puis au sabre qui pendait à sa taille. Elle démenti aussitôt du visage, en hochant énergiquement la tête de droite à gauche.

        -Rhooo l'autre eh!, s'amusa Dogaku.
        -Elle ment, intervint Akira. C'est elle qui nous a fait... je sais pas quoi, mais un drôle de truc. Elle nous a forcés.
        -Avec ses lunettes, précisa Sigurd.
        -Tout à fait, renchérit l'autre. C'était vraiment bizarre. Mais tout ça, c'est elle qui en est la cause, conclut-il.

        Et face à un exposé aussi clair, Honaka ne pouvait réagir que d'une seule manière, bien sûr.

        -Vous me prenez vraiment pour une c@€#ne, tous les deux?

        Akira la regarda calmement. Sigurd, pour sa part, ne put s'empêcher de sourire. Jusqu’à ce que Suzuke, excédée, décide de l’effacer en le renversant brusquement, d’une poussée sur l’épaule. Dogaku tenta de se raccrocher à ce qu’il pouvait, mais glissa le long d’un mur pour s’écraser lamentablement au sol.

        Sans comprendre, le jeune homme s’énerva aussitôt.

        -AOUH. BORD&@$£, QU’EST-CE QUI TE PR…
        -‘A FERME !, aboya-t-elle.

        Suzuke se baissa sur lui, et l'aggrippa par le col. Elle le redressa à moitié en lui assénant un regard venimeux, ce qui le calma sur le champ.

        Pendant un moment, Sigurd cru qu'elle allait lui mettre un coup de tête.

        Elle aussi, en vérité.

        Flairant le danger, Dogaku croisa les bras face à lui et plia les jambes. Une fois en boule, à la manière d'une tortue coincée sur le dos, il commença à se débattre et lutter quelques secondes avec Honaka.

        Quand la jeune Suzuke sentit les pieds de sa cible appuyer sur son ventre, elle relâcha sa prise pour ne pas être éjectée. Elle tenta de le contourner, mais Dogaku en profita pour ramper un peu plus loin, et se remettre en boule.

        Lorsque, pour la seconde fois, il orienta ses jambes vers elle, Honaka décida de les coincer sous ses bras.

        Cinq secondes plus tard, elle relâcha son étreinte et recula, en affichant une expression de dégoût. Et les exclamations qui allaient avec.

        Sigurd avait les jambes nues, et, tout naturellement, les jambes poilues. La samouraï n'arrivait pas à croire qu'elle ait touché ça.

        En termes d'hygiène et de sensation, elle avait presque l'impression d'avoir caressé un rat mort. Un gros rat d'égout. Répugnant, possible vecteur de maladies horribles, et probablement, de parasites infects.

        En conséquence, elle l’invectiva lourdement. Mais au moins, songea Akira, qui n’avait ni osé, ni envie d’intervenir, elle n’avait plus l’air de vouloir l’attaquer.

        -Bah bien sûr, que j'ai du poil aux jambes, chuis un bonhomme, répliqua Sigurd. C'est pas un crime, nan? Pis même les filles, ont du poil, c'est pour ça qu'elles s'ép...
        -Bref!, intervint Akira, sentant le mauvais pas.
        -Pis bon, c'est pas très fair-play de me traiter d'exhibitionniste vu ta tenue. Une bande de tissu pour couvrir le haut, sérieux?
        -BREF !, insista le jeune homme.
        -Pas du tout, rétorqua Suzuke. Ça fait partie des vêtements traditionnels des femmes de Wano. Abruti.
        -Mmmh. Soit. M'enfin, même comme ça... t'as déjà du voir des types en maillot de bain, nan? J'veux dire, si les femmes se baladent toutes comme toi, j'imagine pas les hommes.
        -Les femmes ne se baladent pas comme… ce sont des sous-vêtem…  aaaaaaarh, abruti!
        -Du coup, je veux bien croire que je t'ai brûlé les yeux... encore que c'est vachement vexant pour moi... mais de là à dire que j'ai brûlé ton innocence, y'a un monde.
        -Tu as l'un des postérieurs les mieux formés qu'il m'ait été donné de voir, Sigurd, le rassura la peintre, Amélie Denclaire.
        -Je sais, pas la peine de...
        -Pas vrai, jeune femme?, continua Amélie.

        Honaka sentit sa colère ressurgir d’un coup. On lui demandait… quoi !? Impensable. Pire encore, elle regarda sans réfléchir. Sigurd avait raison : la couleur rouge attirait le regard.

        Et ce qu’elle vit…

        Son cerveau se braqua immédiatement. Elle préféra ne plus penser. Détourner le regard. Ne pas admettre, ne surtout pas admettre, que l’artiste avait raison.

        Et, surtout, se passer les nerfs, pour de bon, sur le blondinet.

        D’un geste vif, la samouraï dégaina son arme, s’approcha à grands pas de l’imbécile toujours à terre, et…

        -Hop hop hop, STOP!, s'exclama Denclaire. FREEZE! Plus personne ne bouge! Artiste en action!

        Avec précipitation, Amélie s'approcha du duo, et plus particulièrement de la jeune femme.

        -NE. BOUGE. SURTOUT PAS!

        Armée d'un calepin et d'un stylo qu'elle tenait entre ses dents, Denclaire fit plusieurs fois le tour de la scène, formant un cadre avec ses doigts pour mieux capturer la scène. A trois reprises, elle examina Honaka. De très près. A nouveau, la guerrière s’était arrêtée, sans trop savoir pourquoi. Et pourtant, il y avait un petit quelque chose, une étincelle dans l’œil de l’artiste, qui la retenait encore.

        Mais plus pour très longtemps.

        -Jeune samouraï, déclara finalement Denclaire d'un ton très sérieux. Ton nom, s'il te plait?
        -…
        -Ton nom ?
        -Honaka…
        -Bieeen. Honaka. Accepterais-tu de poser pour moi?
        -… ?
        -Je viens d'avoir un flash. Honnêtement. Ce mouvement que tu viens de faire ... ta posture actuelle… la façon dont ton corps est mis en valeur… et ces angles ! Tu pratiques arts martiaux, n’est-ce pas ? Et le maniement des armes. Du coup… ah. Je ne me suis pas présentée, correct. Amélie Denclaire, artiste-peintre en plein voyage initiatique de part le monde, développer mon art de par le monde, blablabla-ons’entape car ce qui compte maintenant, c’est toi, la miss. A l’instant, j’étais sur le point de pratiquer quelques exercices de crayonnage avec mes deux sujets du jour, Akira et Sigurd. Et là, boom, tu te pointes, et je ne peux pas m’empêcher de penser… waw. Une magnifique figure d’entraînement qui s’invite chez moi. Alors, du coup… qu’est-ce que tu en dis, Honaka? C’est pas du nu, et c’est rémunéré!

        Long silence. Durant lequel Suzuke ne baissa aucunement son arme, toujours prête à mordre les épaules de Dogaku.

        Honaka ne le montra aucunement, mais elle fut quand même, quelque part et mine de rien, flattée par la proposition de l'artiste. Poser comme modèle pour des exercices de détails sur l'anatomie? Sans aucun doute, Denclaire devait vouloir reproduire au moins une partie de sa poitrine, bien sûr.

        Elle ne voyait pas ce que cela pourrait être d’autre. Il n’y avait rien d’autre qui ne la rendait aussi fière.

        Pourtant, Amélie pensait à absolument tout autre chose.

        Sa cuisse.

        -Ma… ma… ma… ma… ma…
        -…
        -Ma quoi… quoi ?, s’étonna Suzuke, d’une voix faible.

        Bien sûr que si. Regardez donc.

        Spoiler:

        Et pour appuyer ses propos, la peintre alla jusqu’à demander l’avis des deux autres garçons.

        -Honnêtement, pour vous qui êtes de jeunes garçons normalement constitués. Sa cuisse, vous ne trouvez pas que c'est vachement proche du top du top de ce qui se fait en la matière, chez les individus féminins qui peuplent cette terre?

        Sans surprise, les deux adolescents ne surent trop quoi répondre. Ni même, dans quelle mesure ils pouvaient regarder sans avoir l’air obscène. Pour autant, on attendait bel et bien une réponse d’eux. Et cela concernant tout autant miss Denclaire que Suzuke.

        -Ah… euh… je dois bien avouer que... ouais, en effet, concéda Dogaku.

        Honaka adressa à Sigurd un regard répugné. Tous les hommes étaient des porcs, et il n'y faisait pas exception, visiblement. Comment ça, elle était belle, sa cuisse?

        -Et toi, Akira?
        -Ouais, elle est normale sa cuisse, hein. Tout comme mes yeux, et l'fessier du gars. Parce que j'm'en fous un peu de tout ça à vrai dire. Y'a rien à manger sinon?, réfuta le jeune homme.

        Honaka adressa à Akira un regard acide. Tous les hommes étaient odieux, et il n'y faisait pas exception, visiblement. Comment ça, elle n'était pas belle, sa cuisse?

        -Aaah. Du genre jamais contente, hein?, s'amusa Denclaire.

        Oui. Les femmes pouvaient, elles aussi, être parfaitement ridicules.

        -Bon. Alors. Qu’est ce que tu en dis, jeune femme? Tu poses, tu poses pas?
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        #3 : Artist ? Or Autist ?

        Parce que si y’a rien à bouffer, j’vais finir par jeter mon dévolu sur la cuisse d’la donzelle. Huhu. Pis bon, c’pas tout ça, mais j’caille un peu, moi, torse nu comme ça. Pis sérieux, j’m’en valekouilles un peu d’sa cuisse et d’ses fesses et de olala je suis tellement lyrique regarde moi j’suis tellement mystérieuse oh oui pose pour moi j’te donnerai d’l’argent comme on fait pour les prostiputes mais en fait j’peux t’hypnotiser avec mes lunettes mais j’le sais pas donc j’dépense mon oseille à droite et gauche et blablablabla…

        - Ouais donc toi c’est Sigurd, et toi c’est Honaka. ‘Chanté, Sigurd et Honaka. Enfin, pas vraiment vu que j’vous connais pas trop, mais z’avez pas l’air du coin, donc les formules d’politesse, ça doit vous parler, huhu.

        J’dis ça sans même les r’garder. J’lorgne plutôt la salle à la recherche d’une subvention primaire quelconque , et accessoirement d’ma ch’mise. Mais aucune trace de celle-là. J’essaye de démarrer la conversation, pendant qu’Amélie prend les mesures, et que j’fourre la tête sous l’canapé, des fois qu’elle l’aurait planqué là-bas la fourbe.

        - Sinon, pas mal tes sabres Honaka, t’en as d’la chance. J’ai jamais pu manier un truc plus tranchant qu’un bout d’bois, faute d'argent. ‘fin, t’y est allée un peu fort avec le gars, hein. J’dis pas ça pour blâmer ou truc, mais v’là quoi. C’pas vraiment d’sa faute.

        J’relève la tête, lâche un ou deux jurons sauvages. Qui s’mêlent avec des jurons dehors. Et j’les connais plus ou moins, ces voix là.

        - Wallay j’vais taper sur toi tellement fort ton père s’appellera tam-tam quand j’aurais fini !

        - Wallay moi j’vais l’taper tellement j’le r’vendrais au grec pour du steak tartare.

        - Bsartek wallah c’une bonne idée l’daron m’doit du fric j’ai pas ramené l’oseille d’la tabouna hier.

        - Mais… Mais lâchez-moi ! Espèce de sagouins !

        - ‘Esh c’est qui que tu traites de Sagouin ?

        - Ca veut dire quoi Sagouin ?

        - J’sais pas.

        - Ok.

        J’sors pour r’trouver Mouloud et Zoubir, deux potes que j’connais, avec un gars type tarlouze 9000. L’prototype qu’ils aiment bien embêter. J’les vois. Ils m’voient. Salut tout ça bien la famille chiche kebab oignon tout ça ouais toi-même tu sais et tout. Pis y’a l’reste de la maison qui m’rejoint. Y’a Zoubir qui s’exclame :

        - Ah ouais jore t’as un plan à euh… Ca fait combien ça déjà ?

        - 1, 2, après deux y’a 4 ?

        - Ouais ‘fin bref t’as un plan et jore même pas tu nous invite, ‘culé va.

        L’leur fais un signe qui s’veut discret d’la main. Un signe du genre « vos gueules, sinon la folle va vous tomber d’ssus, et j’aurais bizarrement pas envie d’interférer. » Ouais t’sais nous dans la téci on communique comme ça, Freestyle sisi toi-même tu sais.

        - Putain mais lâchez-le !

        Non mais là ils l’ont même pas amoché j’crois. ‘fin, j’crois un p’tit coup d’poing au ventre, pas plus.

        - Ah ouais c’est sa go’ tout s’expliiiique…

        Bon, là j’le sens mal pour eux. J’donne pas cher de leur peau… Ouais bon en fait ils vont crever j’crois. Enfin c’pas sûr. Mouloud il a action fuite dans son inventaire. Le gros Zoubir parcontre… J’croise les doigts pour eux quand j’entends un nouveau « Stop ! » tonitruant. Amélie Colgate est là pour sauver la situation, à nouveau.

        - Oh oui, sous cet angle là… Les formes… Toi, tu accepterais de poser pour ton torse ? Et toi, tu sais que tu as un très beau nez, Zoubir, c’est ça ? Quant à toi Mouloud, on peut dire que ta coupe de cheveux est très… Inhabituelle. J’aime. Donc, ça vous dirait de faire ça tous les trois, moyennant rémunération ?

        Faudrait que j’lui ramène les Bogdanov un jour, elle.









          J’crois que plus le temps passe et plus y’a de cons qui pointent le bout de leur nez dans cette histoire. D’abord, la drôle d’artiste là. Sa voix mielleuse et bien trop sucrée que j’irais bien vider ma bile dans un coin, pis aussi sa manie à répéter « ohouilesformeslesformes ! ». On verrait presque des jolis petits cœurs s’envoler avec des mignons petits anges déplumés. Que c’est choupi.

          Mais d’abord, y’a deux abrutis à qui j’dois expliquer une chose… On va aller direct au sujet quoi…

          - JE NE SUIS PAS SA GONZ’ !

          -Mais ça ne saurait tarder, bébé !...

          Gniiiih… Pitié, que quelqu’un le baffe pour moi… Je me tiens l’arête du nez pour expirer lentement. INS-piration. EX-piration. INS-piration. EX-piration. Allez. On se calme. On évite de faire n’importe quelle connerie qui pourrait me coûter très cher.

          -Ah ouaaaaiiiis... Mais j’ai compris !
          -Vazy, explique !

          -Elle a grave le seum’ d’être célib’ la nana ! Waaah, z’êtes graves l’meufs !

          -Mais… Mais NON ! Faut vous l’expliquer en quelle langue ? J’en ai rien à battre des mecs !

          -Et pourtant tu devrais ma puce, avec les formes qu’ils ont, kyih hi hi hi… ♥ Bon, ne bougez plus maintenant ! Toi, avec le superbe torse, oh oui les beaux pectoraux, tu peux te rapprocher de la demoiselle ?... Un peu plus ?... ♥ Oui, voilà, comme ça, ne bougez plus… ! Gnih hihihi…

          … Comment dire ?

          J’ai senti les poils de mon dos s’hérisser totalement. Je sais pas vous, mais moi, j’trouve qu’y’a une ambiance sacrément glauque qui s’installe. Et tandis que Joe commence à se rapprocher de moi, à ouvrir ses bras pour que je me mette contre… CONTRE SON TORSE PLEIN DE SUEUR !


          … Nan, ça va vraiment pas le faire !...


          Moi dans les bras de Joe, l’autre folle qui commence à ressembler à une cougar en manque de fantasme évident… Mes nerfs ont fini par lâcher et j’ai envoyé  mon sabre non-dégainé dans la tronche d’la tapette. J’aurais pas dû, ouais. Mais me retrouver collée à lui, non merci !

          BAM

          … Y’a juste un p’tit souci. Joe, il a évité le coup.

          … Pas Amélie Denclaire qui se trouve derrière lui…
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          La situation était parfaite, songea Dogaku.

          Il n'avait pas la moindre idée de qui étaient tous ces gens.

          Et il n’en avait strictement rien à faire.

          Sigurd était perdu dans Las Camp. Et pas une seule personne ici présente n’avait l’air de pouvoir lui venir en aide, d’une quelconque manière que ce soit.

          Et les trois autres, qui venaient tout juste d’arriver? Il n’était même pas sûr qu’ils aient leur propre personnalité, et encore moins qu’ils soient susceptibles de l’aider. Plutôt d’essayer de le détrousser du peu qu’il avait sur lui. Les deux gorilles n’avaient en rien l’air recommandables, et Akira semblait les connaître : cela suffisait à l’éliminer d’office, lui aussi. La fille, Honaka, avait tout simplement voulu l’attaquer. Et cette folle avait brandit son arme sur lui.

          Et le jeune homme qui l’accompagnait n’avait pas l’air de se soucier de quoi que ce soit d’autre que d’elle.

          Quant à l’artiste, elle tentait de se remettre tant bien que mal du coup que Suzuke lui avait asséné. Denclaire grimaçait, larmoyante, en se massant la poitrine. Le choc l’avait renversée, lui avait coupé le souffle, mais elle avait bondit en arrière dans un pur réflexe salvateur. Un peu plus haut, et la brute prétendument samouraï lui aurait pulvérisé la clavicule, le nez, ou créé une terrible commotion.

          Elle avait eu peur, sentait encore la douleur lui mordre le torse, et n’en revenait toujours pas. Dès qu’elle reprendrait ses esprits, elle disperserait tout le monde.

          Pour sa part, Sigurd en avait bien assez vu. Si à Las Camp, les gens pouvaient librement se promener avec des armes et attaquaient sur un caprice, ils pouvaient prétexter toute la misère du monde, le jeune homme ne les verrait que comme des fauves en liberté. Pas des gens normaux.

          Le tout restait donc…

          … de s’éclipser discrètement.

          C’était ça, ou prendre ses jambes à son cou, courir comme un damné aussi loin que possible, se perdre dieu seul sait où, et assurément finir dans de plus gros ennuis.

          Pour l’occasion, Denclaire attirait l’attention de tout le monde. Tous la regardaient, attendaient, sans savoir trop quoi faire, et encore moins quoi dire. Ca n’avait pas l’air d’être leur spécialité. De ce fait, personne ne faisait attention à lui. Il en avait déjà profité pour récupérer son pantalon. Maintenant, il lui suffisait de ne pas s’avancer au milieu du tableau, et de tranquillement glisser vers la sortie, comme une ombre.

          A un moment, pourtant, il hésita. L’artiste était entourée d’indésirables. Est-ce que les choses pouvaient mal tourner, pour elle ou quelqu’un en particulier ?  

          Probablement pas, songea-t-il. Tout le monde avait l’air calmé. A moins qu’elle ne soit une hystérique en puissance, auquel cas il ne pouvait probablement pas faire grande chose.

          Sans un mot de plus, il quitta l’atelier, et s’avança dans la rue, complètement étranger à tout ce qui s’y trouvait. Ca ne l'empêcherait pas, dans un premier temps, de retrouver son chemin jusqu'au port où il avait débarqué. A partir de là... il verrait bien.
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            -EXCUSE-TOI, BON SANG !

            -ET POURQUOI JE DEVRAIS, HEIN ? C’EST PAS MOI QUI AI LAISSE LIBRE CHAMP A MES HORMONES FEMININES !

            -Grrrmmmh… Joe, si jamais je t’attr-

            -Wallah, le coup qu’elle lui a foutu à la folle !

            Wesh, j’aurais pas aimé être à s’place !

            -Faut vous l’expliquer en quelle langue, c’était AC-CI-DEN-TEL, putain !


          J’peux pas décrire le merdier que c’est. Ça gueule de tous les côtés, vas-y que ça la ramène encore. Trop de bruits, trop de voix, trop de distractions, qu’au final, j’ai fini par perdre le fil de qui est qui et de comment j’en suis arrivée là. La seule chose que je sais, c’est que je dois toujours rester à distance convenable de Joe et des deux blaireaux à côté de moi. A tel point que j’en ai oublié les deux dernières personnes présentes dans la pièce.

          Je grommelle dans ma barbe tandis que Joe m’explique à nouveau les points faibles de la femme :
          … Trop émotives gnagnagnah, impulsives, etc, passion…

          Bref, en clair, je me laisse trop aller.

          … Et franchement, j’dois avouer que je panique un peu sous le coup. Mon but n’a pas été de la frapper, ni même autre chose de menaçant. Là, j’lui ai juste fait un bleu, un bon traumatisme au pire. Mais si mes lames avaient été dégainées hein ? La prochaine fois, ça sera un humain que je tue comme une sauvage ?

          J’ai perdu mon sang-froid, ma contenance et je transpire d’appréhension et d’une nervosité malsaine. Deux doigts de me pisser dessus, mec. Ouais, deux doigts. Un coup de flip comme j’en ai jamais eu avant. La réalité qui te tombe dessus avec la puissance et la vitesse d’une enclume. J’aurais pas les épaules solides, j’me serais affaissée par terre sans rien dire.

          Putain, Joe a beau être un con et un sale beauf dragueur, il n’empêche qu’il a raison. J’suis allée trop loin. Et alors que j’essaye de m’expliquer, de nier tout ça, tout ce que je suis depuis toujours, fière et sanguine, trop même, les autres m’embrouillent. Les reproches, les regrets qui s’amassent, et le déni qui s’accumule dans ma voix qui ne tremble pas alors que les mains le font pour elle.

          Ouais, j’aurais pas dû et j’ai encore fait la conne.

          Trop de choses qui m’ont échappé… Comme un balai pratiquant le kung-fu se préparant dans l’ombre…


            -…Sortez !…Sortez !...Sorteeeeeeez !


          L’artiste s’est réveillée. Pas contente. Pas en colère. Non, l’air sacrément effrayée. Elle agite un balai, s’égosille, nous demande de partir encore une fois. S’époumone même, va finir par s’arracher des morceaux de bronches. Le ton monte, la tension s’élève encore plus haut.

          J’avale difficilement, la gorge soudainement plus sèche qu’une plante pas arrosée depuis trois mois. A reculons tandis qu’elle nous pousse tous vers la sortie… Euh… La porte est de l’autre côté pourtant… Enfin, on verra bien, y’a peut-être une porte de service. J’essaie de la calmer en levant les mains pour montrer mes intentions pacifiques.
            -A-attendez ! Je vais tout vous expliquer ! Ce coup ne vous était pas desti- BWOUF

            -Destibouffe ? C’un nouveau concept de verlan ou quoi, meuf ?

            -NON !

            -SOOOORTEEEEEZ !


          On continue de reculer, tandis que le balai (manié aussi bien qu’un sabre) s’agite sous nos yeux et nous menace pour nous acculer toujours plus vers une impasse. On pige même pas ce qu’il nous arrive, quand, dans un dernier coup (digne d’un ninja sur le champ de bataille), on saute en arrière subitement et qu’on tombe à la renverse après avoir buté dans quelque chose.

          La fenêtre ouverte. C’est ça la porte de service ?

          CLAK

          Et voilà. Incident clos apparemment. Avec beaucoup de dommages collatéraux.

            -Zyva, sale folle !

            -Ouais ! Sale folle !

            -J’aurais dit artiste incomprise, mais bon… Elle aimait mon torse, j’te comprends vraiment pas Hona….

            -… Hé, ‘fin, j’voudrais pas vous inquiéter, mais j’crois qu’on a perdu Sigurd en cours de route… ‘Fin, j’crois. Il est plus là.

            -Wallay, ça sent la merde tout ça, la folle doit l’retenir prisonnier.

            -Wallah, ça craint du boudin là…


          Et. Merde. On a perdu quelqu’un en cours de route. J’ai poussé un long soupir. Fatiguée. Toute cette histoire complètement abracadabrante m’a épuisée. Un mec en caleçon, une artiste complètement bizarre, deux blaireaux qui s’pointent, on sait pas pourquoi, on sait pas comment ils sont rentrés, un autre gars dont j’avais complètement zappé la présence.

          Et maintenant, on est dans la rue. L’artiste timbrée a refermé la fenêtre et doit se barricader à l’intérieur à l’heure qu’il est. C’est. Absolument. Gééééniiiiaaal.

          J’ai coulé un regard aux quatre mecs. Silence digne d’une prière.

            -Bon. Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

            -Manger et récupérer ma chemise ?

            -Avoir enfin mon rencard avec toi ?

            -J’sais pas moi, s’balader ?

            -Wesh, s’barrer avant qu’elle prévienne la marine ?


          Un autre silence, bien plus pesant que le précédent a permis à un ange de passer entre nous cinq.

          … La marine, oui. Eh beh, j’suis vraiment pas au bout de mes peines.

          On a tous échangés des coups d’yeux.

          Plus qu’une chose à faire, à présent.

          Se cacher quelque part.
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