Ethan Balko

Marie Joie - 1619 - 14h27.

Dernière petite cigarette sous la pluie avant de rentrer dans le bâtiment ou tout va se jouer. J'observe attentivement les alentours, derrière mes lunettes de soleil un peu inutiles au vu du temps qu'il fait. Et après examen des lieux... Je constate qu'il n'y a pas foule : l'endroit semble complètement vide de vie. Un homme, au loin, semble se diriger vers moi. Je décide alors de tester mes compétences d'analyse, un peu en guise de dernière révision avant le fameux entretien.

Je tire une taffe.

L'homme est un petit chauve d'environ une cinquantaine d'années. Il porte un imperméable gris un peu trop grand pour lui, et des pointues en crocodile qui ne sont pas du meilleur goût. Tentant de protéger sa mallette sous son parapluie, il court avec une certaine maladresse, sans doute pour passer au travers de la bruine. C'est sans aucun doute un pauvre employé de bureau à la vie monotone et au train-train quotidien bien sur les rails. Un homme qui se fait sans doute royalement chier dans son travail, sans doute avec une femme, un chien et deux enfants qui réussiront dans l'avenir de manière médiocre. Il doit être du genre à tromper son épouse pour de vulgaires prostituées dans l'espoir de briser un couple raté dans lequel il se sent prisonnier... Sans se douter que c'est surement à cause de lui. Analyse parfaite. Décidément, je suis bien au point à ce niveau là. Il s'arrête près de moi.

Je tire une taffe.

Monsieur Balko ?
Lui-même ?
Tiens, vous fumez ?
Non non, je tricote.

Grand silence. Je cendre. Il éclate de rire.

Vous en voulez une ?
Volontiers. Je lui tends mon paquet de Luffy Strike ouvert, une des cigarettes étant déjà à moitié sortie. Il en prend une autre. Merci bien.
Vous avez du feu ?
Oui oui, merci.

Nous fumons côte à côte, dans un silence seulement interrompu par le bruit des bouffés de tabac tirées et la pluie qui tombe. Je suis interrompu dans mes réflexions par quelque chose qui me chiffonne.

Comment connaissez vous mon nom ?
C'est mon métier de tout savoir, monsieur Balko.

Je laisse ma bouche ouverte quelques instants. Ma cigarette tombe dans une flaque et s'éteint dans un crissement. L'homme lâche la sienne à demi consommée, puis se tourne vers moi et sourit.

Je n'ai jamais trop aimé le tabac. Silence. Bien. Vous me suivez ? On va pouvoir commencer l'entretien.

Roh la méga-gaffe.

Marie Joie - 1619 - 14h35.

Séance d'interrogatoire dans une grande pièce toute blanche. Les fesses vissées sur une chaise face à mon bourreau, le temps semble s'écouler avec une lenteur inimaginable. Et surtout, le stress monte.

Donc. Drake Ethan Balko, c'est bien ça ?
J'ai l'impression que vous le savez mieux que moi... Je marque une pause. Mais je me fais appeler Ethan. Drake, ça fait trop... Pirate.
Bien Ethan. J'ai sous les yeux les résultats de vos tests d'évaluation physiques et médicaux.

Prénom(s) : Drake, Ethan.
Nom : Balko.
Age : 19 ans (08/12/1599).

Sexe : Masculin.
Taille : 1m82.
Poids : 76 kg.

Vision : 10 G - 10 D.
Groupe sanguin : AB+
Couleur des yeux : Bleu.
Couleur des cheveux : Blond.
Tatouages/piercings : /

Autres : Fumeur.

Résultats des tests :

Drake Ethan Balko a réussi les test médico-physiques avec brio. 3ème au cross malgré des capacités respiratoires réduites à cause du tabagisme, sa forme physique est impeccable et il possède une musculature très travaillée (tests de musculation 6, 7 et 9 accomplis sans grande difficulté) Il a démontré de bonnes facultés d'analyse et de déduction comme l'ont montrés les tests de survie et les essais de mission grandeur nature sur Sharin-Shaï.
Drake Ethan Balko à montré qu'il savait faire preuve de sang-froid et de précision lors des séance de tir en salle. Résultats des tests : 98% plein centre cible criminels. 1% cible innocents. 1% perdues.
Il a remporté toutes ses séries de combat et ses connaissances martiales et sa constitution physique laissent présager qu'il peut sans doute aucun éveiller le Rokushiki.

Ci-joint son certificat médical :

Cordialement,
John E. Sanders, medecin du service de santé du Cipher Pol.

De bons tests dans l'ensemble...
Sûr ! J'en suis pas peu fier ! C'est pas rien d'avoir de tels résultats...
... Sauf que je m'en fous.
Sûr ! C'est rien d'avoir de tels résultats... Oh merde. Faut vraiment que je me rattrape, parce que ça commence mal de chez mal...
Vous savez combien j'en reçois chaque jour, des candidats ayant le même profil physique que vous ?

Haha ! Enfin une question ! C'est sans doute un piège auquel je dois répondre correctement ! Cependant, je me souviens pas qu'une telle info était mentionnée dans les bouquins que j'ai potassé pendant des semaines... Argh ! Bon, il faut quand même que je me lance !

Euh... 10 ? 20 ? Non attendez... 24 ?
C'était un question rhétorique, monsieur Balko...
Argh ! Je savais que c'était un piège !
Non ce n'en était pas un. Ce que je veux vous faire comprendre, c'est que même si le physique compte, ce que nous recherchons au sein du Cipher Pol, c'est un profil psychologique impeccable. A ce propos... Il marque une pause. Votre SIGYCOP en dit déjà un peu plus long. 1111112. Honnête. Bonnes facultés de sociabilisation et de prise d'initiatives au sein d'un groupe. Une intelligence hiérarchique certaine, et une bonne capacité à obéir aux ordres en équipe et à soutenir des coéquipiers. C'est sans doute d'ailleurs pour cela que le docteur Sanders vous a jugé apte à travailler au Cipher Pol 8... Il continue à lire le papier qu'il tient d'une main, l'autre étant en train de gratter frénétiquement son genou. Blablabla... Ah voila. Je cite : "Notons tout de même deux défauts majeurs : l'addiction à la nicotine et à la caféine, qui semblent tout deux réunis développer une sorte de paranoïa chez Drake Ethan Balko." Partagez vous l'avis du médecin ?
Hum... Je fume et j'aime beaucoup le café, je l'avoue... Honnêtement, je ne sais pas trop quoi lui répondre. De la paranoïa, vraiment ? Certes, je suis persuadé que le mal est partout et cherche à vider ce monde de ses meilleurs grains de café mais de la à dire que je suis partisan d'une certaine théorie du complot... Je reprends. Je ne me considère pas comme paranoïaque. Disons que j'aime être prêt à palier toute éventualité.
Je vois. Il prend consciencieusement note de tout ce que je dis et le note sur un petit carnet à spirales. Va t-il le transmettre à ses supérieurs ? Il n'est pas tenu par le serment de Végapunk, lui... Et si Ike Basara lui-même en prenait connaissance ? Aaaaargh ! Il a raison ce con ! Je suis un gros parano !
Et si vous me racontiez votre histoire ?
Juste une question... Le gros paquet de documents bleu à votre gauche... C'est pas mon dossier ?
Si si. Alors, bonnes facultés d'analyse, je note...
Et vous l'avez pas lu ?
Non.
Pourquoi ?
Des lignes, des lignes, et encore des lignes... De la paperasse et encore de la paperasse. Ce n'est pas ça qui va m'aider à mieux vous cerner, monsieur Balko.
Attendez... Vous êtes une sorte de comportementaliste, c'est ça ? Vous allez dresser un profil psychologique en fonction de mes réponses ? Et y'a des questions pièges, hein ? Bordel, je suis prêt à parier que c'est ça !

Il sourit.

Racontez moi votre vie, monsieur Balko. Je déglutis et puis... Je me mets à table.

Ethan Balko né Drake Ethan Balko en 1599 au... Hem. Vous êtes sûr que vous voulez pas lire mon dossier plutôt ?
Au ? Demande t-il en marquant une pause dans sa notation.
... Au Cimetières d'Epaves. Finis-je enfin par réussir à dire, après quelques secondes de "Euh..." et autres "Hem...".
Tiens donc ? Dites m'en plus.
C'était la merde. Mes parents étaient des vagabonds. Pas de mauvais bougres, hein, mais pauvres, terriblement pauvres, qui se sont installés là parce que c'est la seule "île" qui les a accueilli. Ils se sont construit un taudis, ont vécu de rapines, de troc avec les autres "habitants" et de pillages d'épaves, et ont eu la bonne idée d'y avoir des enfants, sans doute pour avoir plus de bras. D'abord, il y a eu Damian, en 1589. Et Anton en 1588. Moi, je n'étais pas désiré, j'étais le petit dernier, "l'accident" en quelque sorte. Euh... Je marque une pause. Je reprends. Vous n'allez quand même pas me dire que je suis paranoïaque à cause de ça ?
Reprenez, monsieur Balko.
Euh... Oui oui. Bref, on a vécu dans la misère pendant très longtemps. Moi, j'étais plutôt un gamin introverti, qui ne parlait jamais, contrairement à mes frères. Eux, ils voulaient d'une vie meilleure, alors quand ils ont été majeurs, ils se sont mis à trainer avec des révolutionnaires. Euh... Mais j'ai rien à voir avec la révolution, hein...
Poursuivez.
Oui, donc... Ils se sont mis à trainer avec la révolution. Ils voulaient se battre, ils voulaient faire la guerre, ils voulaient renverser le gouvernement et se sentir chez eux quelque part, enfin. Ils voulaient qu'on se sente chez nous. Et puis forcément, ils ont commencé à dériver dans l’extrémisme, et à fréquenter des gens louches. La vie est devenue de plus en plus dure, au fur et à mesure que mes grands frères participaient à la "bonne marche" de l'île. Et un beau jour, ils sont partis, pour "sauver le monde", comme ils disaient. Je ne les ai pas vu pendant un an, jusqu'en 1611. Revenus en quatrième vitesse après la destruction de leur quartier général révolutionnaire quelques jours auparavant, ils s'estimaient heureux d'avoir survécu, et étaient venus se cacher au bercail.

Je marque encore une pause.

Et ensuite ?
Excusez, moi... Est-ce que je peux fumer ?
Allez-y. Me dit-il en ouvrant une des fenêtres du grand bureau blanchâtre dans lequel nous nous trouvons. Dehors, le temps est toujours aussi pourri.

Et enf'uite, le lieutenant-colonel Tahgel est arrivé. Dis-je en allumant ma cigarette dans ma bouche. Le grand ménage d'hiver, ça vous parle ? C'était un jour comme aujourd'hui, dont je me souviens comme si c'était hier. Des marines sont venus en masses au Cimetière d’Épaves, pour finir le travail qu'ils avaient commencé, et traquer les derniers révolutionnaires. Mes parents sont morts accidentellement et Anton a été tué. Damian, lui, a réussi à fuir. Toujours est-il que ce jour là, j'ai bien compris une chose : tout ce qui était arrivé était de la faute de mes frères. Peu après la bataille, j'ai été recueilli par un marine. Qui m'a confié à des amis à lui de Marie Joie. J'ai été adopté, et j'ai pu vivre une nouvelle vie.
Et pour quelles raisons désirez vous intégrer le Cipher Pol ?

Je tire une taffe. Cette question, je m'y attendais.

La révolution m'a tout pris. Et la justice du gouvernement mondial m'a tout donné. Même des rêves, choses que je ne me serais jamais permis d'avoir dans le Cimetière d’Épaves. Je sais pertinemment que le gouvernement n'est pas parfait... Mais pour protéger mes rêves et ceux des autres, je sais qu'il faut protéger ce monde, et les institutions qui en assurent la pérennité.
Des rêves ?
Oui... Des trucs cons, comme goûter à toutes les sortes de café du monde, dont le légendaire Gold Roger Arabica qui ne pousserait que sur Rough Tell... Ou ouvrir ma propre boutique Onespresso... C'est mes rêves.
Vous aimez assurément le café, hein ?
Oui monsieur.
Et pourquoi vouloir rejoindre précisément le Cipher Pol et pas la marine ou la marine d'élite ?
J'ai voulu devenir marine, pendant de nombreuses années, même.
Et qu'est-ce qui vous a dissuadé de le devenir ?
Je suis prêt à tout pour servir mon gouvernement, pour protéger ce monde que j'aime et détruire cette révolution et cette piraterie infâmes. Même être un chien obéissant. Même être une pièce sur un échiquier prête à être sacrifiée. Seulement...

Je tire une taffe, et cendre par la fenêtre.

... Quitte à être une pièce, autant ne pas être un pion.

Mon interlocuteur cesse de prendre des notes, et pose son calepin et son stylo sur la table. Il se lève, se sert dans mon paquet de cigarettes, et s'en allume une. Il se saisit alors du gros dossier bleu, celui qui était sur le coin de la table, et le tamponne.

"Bienvenue au CP8, agent Balko."

Marie Joie - 1625 - 7h47.

Une cigarette dans le coin de la bouche, je prie pour que la cendre ne tombe pas sur mon impeccable costume blanc crème tandis que je termine le nœud d'une cravate bordeaux. Six ans maintenant que je suis un habitué des costards du matin au soir, et que mon style vestimentaire ne jure que par ça. Six ans maintenant qu'au lieu de m'appeler Drake ou Ethan on m'appelle "Agent Balko". Six ans maintenant que je subis l'astreignant entrainement d'Ao Novas (qui consiste surtout à apprendre des séries de poses permettant d'écrire "Cipher Pol 8" avec les bras) au sein de l'unité CP8, dont laquelle je fais désormais officiellement partie. Un rêve qui se concrétise, voila ce que c'est. Un rêve qui me permet d'en protéger de nombreux autres. Ah, ça c'est sûr, j'en ai bavé. Il y a eu des moments de bonheur, c'est sûr, lors de mes premières missions, ou lors de mes premiers éveils au Rokushiki...

Et il y a eu des moments de doute. Les trahisons successives de Tahar Tahgel, Toji Arashibourei et de l'agent Red... M'ont fait mal. Très mal. Le premier était mon idole. Il était celui qui m'avait permis de quitter une vie sans avenir, celui qui m'avait permis d'ouvrir les yeux sur la cruauté de ce monde et tous les malheurs que la révolution apportait avec elle. Et les deux autres... Quand j'ai appris que c'était grâce au travail acharné du chef Novas et de son unité qu'ils avaient pu être démasqués... J'ai été partagé. Je ne savais pas si je devais être fier ou triste. Alors j'ai allumé une cigarette, et j'ai bu à la santé de ceux qui étaient désormais mas nouvelle famille.

Je jette ma cigarette dans un des nombreux cendriers qui jalonnent la sortie de mon appartement, tandis que je vérifie une dernière fois que ma cravate est parfaitement en accord avec mon costume. Oui. Aujourd'hui, le CP 8 est ma nouvelle famille. Et avec eux, je parviendrai à défendre les intérêts du gouvernement... Je parviendrai à retrouver et à tuer Tahgel, Arashibourei, Désiré et Damian, mon frère. J'avale une tasse de café froid qui traîne sur la table, et enfile mes lunettes de soleil.

Aujourd'hui, le soleil brille.

___________________________________

Plop, DC de Lloyd. J'abandonne donc Grim, que vous pouvez passer dans les morts. J'ai fait la prez' en mode full RP, j'espère que ça plaira. Si besoin, je peux faire une description physique/mentale plus détaillée.

Le petit code pour la forme :


D'avance merci.

Tu es un agent du CP8, un agent spécial de la marine. Ce matin, à ton réveil, tu trouves une enveloppe cachetée sur ta table de chevet. Un ordre de mission donné de manière bien singulière. En effet, pour ce qui t'attend, la discrétion est de mise. Pourquoi donc ? Eh bien simplement parce qu'un taupe se trouve dans la base marine de l'île où tu trouves, une taupe qui donne des informations aux Révolutionnaires sur les actions de la Marine et un attentat est à redouter. Te voilà donc obligé d'enquêter en douce. La taupe ne doit pas savoir que le GM se doute de quelque chose !

Une base quelconque de la marine - 1621.

Matelot 2ème classe Bibliothèque ! Au rapport, immédiatement !
Oui mon Commandant ! Tout de suite mon Commandant !

Matelot 2ème classe Martin Bibliothèque... C'est à se demander où mes supérieurs vont pêcher ces fameux noms d'emprunt pour les missions d'infiltration. Est-ce qu'ils se bandent les yeux, ouvrent un dictionnaire à une page au hasard et posent leur doigt sur un mot qui deviendra un nom de famille ? Aucune idée. Et si je n'étais pas sûr de la compétence de mes supérieurs, j'en viendrais à me douter de la présence d'un complot au sein du gouvernement mondial... Toujours est-il qu'un complot, il y en a un dans cette base marine dans laquelle je suis infiltré incognito. Et mes supérieurs veulent que découvre ce que c'est, et ce dans un laps de temps extrêmement court, vu que le risque de menace terroriste est particulièrement élevé...

Matelot 2ème classe Bibliothèque ! J'attends !

Bordel... Et en plus, ils m'ont collé le rôle de sous-fifre des sous-fifres des larbins. Matelot. 2ème. Classe. Vu tous les pouvoirs que le gouvernement (et donc mon unité) a, cela n'aurait pas été possible de me bombarder Commodore ou quelque chose comme ça ? Au moins, j'aurais pu me balader librement dans la base à mener mon enquête sans qu'un espèce de rustre me force à être son petit chien...

Matelot 2ème classe Bibliothèque ! Dernière sommation !
Voila voila, j'arrive mon Commandant ! Que puis-je faire pour vous ?
Ma tasse de café est vide. Me dit-il en poussant devant moi sa tasse. Mes yeux s'écarquillent.
QUOI ?! Mais pourquoi vous ne me l'avez pas dit plus tôt ?!

Sur ces mots, je sors de ma veste d'uniforme un thermos à moitié plein, que j'ouvre et dont je verse le contenu fumant dans la tasse de mon supérieur de circonstance.

Café noir. Sobre, élégant, puissant, et surtout sans sucre.

Le Commandant trempe ses lèvres dans le liquide ébène... Et sur sa mine déconfite d'officier subalterne aigri et mal rasé, je vois un sourire apparaître.

C'est un régal, Bibliothèque !
Le café, c'est toute ma vie mon Commandant. Aucun homme ne devrait jamais être privé d'un bon café.
Vous irez loin dans la marine, Matelot 1ère classe Bibliothèque !
Matelot 1ère classe ? Je suis Matelot 2ème classe, mon Commandant.
Et bien plus maintenant. Il marque une pause. Sans rire, c'est comme ça qu'on monte de grade dans la marine ? Quand je pense à tout le dur labeur que j'ai du fournir au Cipher Pol... Il reprend. Maintenant, vous allez aller me balayer la cour. Et je peux vous assurer que si vous faites un aussi bon travail qu'avec votre café, je peux vous assurer le grade de Caporal d'ici demain, haha !

Lui persuadé que la perspective de montée de grade me laisse bouche bée, moi sans voix que la marine puisse être à ce point laxiste voire corrompue, nous nous séparons et je me dirige vers la cour, balai sur l'épaule.

Ça fait trois jours désormais que j'ai reçu mon ordre de mission et que je patine dans la semoule, sans trop savoir ou chercher ni qui chercher. J'essaie de discuter avec les autres marines au réfectoire, mais impossible d'atteindre les officiers. Et si la taupe est l'un d'entre eux... Ça ne me laisse pas beaucoup de solutions... Je ne peux plus me permettre d'attendre et de jouer à l'innocent. Tout le monde pourrait être le traître. Alors le seul moyen de l'attraper, le seul moyen d'avoir un coup d'avance... C'est de jouer la carte du bluff, de le forcer à se révéler en le poussant à commettre une erreur. Je me creuse la tête à la recherche de l'idée révolutionnaire qui me permettrait... Justement de capturer ce révolutionnaire. Réfléchissons. Ma cible est un homme de la marine, qui donne des informations au révolutionnaires. Le plan le plus simple serait donc de faire circuler de fausses informations, ou de laisser filtrer un prétendu déplacement de troupes militaires, qui permettrait de conduire à un coup de filet de nombreux révolutionnaires... Mais ce n'est pas si simple que ça, au vu de mon galon. Au contraire, ça ne ferait que semer le doute au sein de la base, et je risquerais de me faire démasquer, ou pire encore, que l'on croie que la taupe, c'est moi. Alors que faire ? Communiquer via escargophone à mes supérieurs ? Non, trop risqué, la aussi. Si on m'a donné mon ordre de mission par lettre, c'est bien que le secret est le maître mot de cette mission... Et que je ne peux compter que sur mes capacités pour m'en sortir.

Et je continue à balayer, en me retournant l'esprit dans tous les sens pour trouver un moyen de le coincer. A moins que...

__________________________________

Matelot 1ère classe Bibliothèque ? Me demande un Lieutenant, le lendemain, alors que je me retrouve une fois de plus en train de balayer cette grande cour déserte. Il est accompagné de quatre soldats aux faces aussi patibulaires que sympathiques.
Je suis Matelot 2ème... Ah non, c'est vrai. Promotion café. Oui ? Je veux dire... Oui mon Lieutenant ?
Suivez moi.
J'ai peur de ne pas comprendre, mon Lieutenant...
Vous ne voulez pas obtempérer ?
Plutôt mourir. Dis-je alors en dégainant mon pistolet de service. Immédiatement, ses quatre molosses se jettent sur moi, me désarment et me maîtrisent en m'envoyant plusieurs pralines bien placées dans la tête et le ventre. Rapidement, je me retrouve menotté, décoiffé, et la gueule en sang. Et c'est ainsi, comme un prisonnier qui avancerait dans le couloir de la mort, sous tous les regards, que l'on me pousse à coups de pieds et de coudes dans toute la base, jusqu'à ce que je me retrouve dans le bureau de mon Commandant.

Vous avez opposé de la résistance ? Vous aggravez votre cas, Bibliothèque... Si toutefois c'est bien votre vrai nom, ce dont je doute fortement, au vu de sa... Nature ?
Qu'est-ce que vous me voulez, mon Commandant ? Je ne comprends rien à ce qui se passe ici !
Allons, allons, ne faites pas l'innocent... Vous pensiez qu'on ne découvrirait pas le pot aux roses ?
Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, je vous l'assure mon Commandant !
Vous n'avez pas été assez discret. On a retrouvé votre lettre dans votre chambre.

A l'annonce de ces mots, je me raidis. J'arrête d'hésiter, et je sors du rôle du jeune marine effarouché et qui ne comprend rien à ce qui se passe.

Qui êtes vous exactement ?
Les masques tombent, dirait-on...

__________________________________

C'est possible d'avoir un café ? Ou de fumer une cigarette ?
Ta gueule.
Bon bon, j'ai compris...

La prison, c'est pas marrant. Et ça l'est encore moins quand c'est nous y sommes, pieds et poings liés, et la gueule recouverte d'une épaisse couche de sang séché. Et l'estomac vide. Et les poumons propres. Finalement, après des heures et des heures d'attente, c'est le Commandant en personne qui vient me voir.

Vous pouvez quitter la pièce. Dit-il aux deux gardes qui jouaient au blackjack sur une table en face de ma cellule.
Oui mon Commandant.
Oui mon Commandant.

Matelot 1ère classe Bibliothèque... Ou devrais-je plutôt vous appeler Ulrich Zoktaiev ? Sur le coup, je ne dis rien. Et puis, je prends la parole.
C'est Ulrich mon vrai prénom. Pas Martin Bibliothèque...
Vous savez pourquoi vous êtes ici, n'est-ce pas ? Je ne dis rien. Il faut vous rafraîchir la mémoire ?

A Ulrich Zoktaiev, Nous avons réussi à vous faire infiltrer la base de l'île en tant que Matelot 2ème classe. Vous êtes Martin Bibliothèque, un jeune homme propre sur lui, serviable et qui fait du bon café. L'opération aura lieu dans 5 jours. Tenez nous au courant de tous les déplacements marines dans les environs, dans la mesure du possible. Nous attaquerons à l'aube. Courage, camarade. La révolution est en marche et compte sur vous. P.

Au fur et à mesure qu'il lit ces mots, mon sourire s'efface. Il reprend la parole.

5 jours... C'est demain, c'est ça ? Nos hommes ont tous été informés et se tiendront prêts pour attaque. Il s'arrête. Honnêtement... Je m'attendez à mieux, vous savez, venant de votre part... Planquer cette lettre sous votre matelas, c'était un peu gonflé, non ? Communiquer par escargophone aussi, non ? Un sacré coup de malchance qu'un de nos hommes du service des communications étaient en train de pirater les appels, hein ?
La révolution vaincra. Dis-je pour seule réponse. Il me crache à la figure.
On va les choper, vos petits potes. Et après... On leur montrera qu'on ne plaisante pas avec la marine. Et après ça, on vous fera cracher le morceau sur ce fameux "P." Et il s'en va en tournant les talons.

Je souffle un coup, et me frotte la tête contre la pierre pour enlever la salive qui la recouvre. C'est bientôt fini, en prenant tout de même en compte que mon plan marche, et il n'y a désormais plus qu'à attendre. La nuit porte conseil dit le dicton... Et l'heure du crime approche à grands pas.

__________________________________

Réveille toi !
Qu... Qu'est-ce qui ce passe ?
Lève toi ! On a pas beaucoup de temps !

Le brochet est ferré.

Vous êtes qui ?
Un camarade ! Je suis infiltré aux communications ! Un de mes collègues à capté ton appel ! T'es malade ou quoi ? De faire ça en dehors des horaires réglementaires !
Cas d'urgence. J'étais presque sûr d'être repéré. J'ai pas eu le choix.
Et c'est quoi cette histoire d'attaque prévue pour demain ? J'étais pas au courant de ça ! Et pourquoi t'étais pas prévu de ton arrivée ?
Ça fait combien de temps que vous êtes en planque ?
Deux mois.
C'est pour ça que vous êtes pas au courant. On a réussi à choper une info depuis une autre base il y a une semaine : le navire contenant la solde des marines de la base arrive demain, en secret. Personne en interne a été prévenu pour pas ébruiter l'affaire. Mais nos camarades vont se faire piéger demain si on n'agit pas...
Bordel... J'ai beau aimer la cause... Parfois j'ai l'impression qu'on est organisés comme un sac à main de femme ! Mais t'as raison... Il détache mes liens et m'aide à me relever. ... Il faut qu'on se tire et qu'on donne l'alerte. J'ai neutralisé les gardes de ta cellule donc le temps nous est compté avant que la patrouille ne trouve les corps... Tu peux me tutoyer, au fait.

Le brochet est remonté, et il se débat dans tous les sens.

Merci. Il faut que je joigne P. pour prévenir les camarades d'annuler l'attaque de demain. Tu avais d'autres plans ici ?
Pas pour le moment... On devait me faire parvenir des explosifs dans deux semaines, mais là du coup j'ai rien de préparé... Et encore moins les matériaux pour le faire.
Dommage... Au contraire, c'est parfait. T'aurais une arme au cas ou ?
Mon sabre de service... Tiens. Je garde le pistolet... T'as bien raison, camarade, on sait jamais... La révolution est en marche. Et il me tend son arme, dont je me saisis dans la main droite. Merci. La révolution est en marche... Arrière.

Le brochet ne bouge plus. Le poissonnier sera content. Il est tout frais pêché de cette fraîche nuit, ou le cri strident d'un révolutionnaire à l'agonie peut s'entendre résonner dans les sous-sols de la base. Je me re-sape correctement, arrange un peu mes cheveux et mon visage. Bientôt, le Commandant débarque, haletant, en trombes dans ma cellule.

Mais qu'est-ce que c'est que ce bordel ! Zoktaiev ! Il vocifère comme un sanglier en rut. Décidément, ces marines...
Matelot 2ème classe Martin Bibliothèque... Euh non, c'est 1ère classe... Euh... Qu'est-ce que je raconte ? Agent Bibliothèque, du Cipher Pol 8. Je lui tends ma plaque et les papiers attestant de mon identité.
Vous vous appelez réellement Bibliothèque ? Il semble médusé d'attester de l'authenticité de mes documents.
Vous vous doutez bien que non... C'est un nom d'emprunt pour ma mission.
Votre mission ?
Ah ! Vous ne savez pas à quel point ça fait du bien de ne plus avoir à vous appeler "mon Commandant" et de ne plus avoir à jouer le sous-fifre ! Je marque une pause pour étirer mes muscles endoloris et lâcher mon arme du crime. Nous avons été informés qu'un taupe pour la révolution se trouvait dans cette base. Ma mission était de la débusquer... Et de faire le boulot avec qu'il ne commette un attentat. Sauf que j'avais pour ordre de ne révéler aucune information... C'est pour ça que j'ai du me faire passer pour un révolutionnaire, fabriquer de faux documents et faire un faux appel... Et vous connaissez la suite.

Le Commandant n'a pas l'air de croire qu'il soit tombé dans le panneau. J'éclate de rire.

Bon, ça fait plusieurs heures que je n'ai ni fumé ni bu de café, je pue la sueur et le sang, mon costume est ruiné, et je dois contacter mon supérieur... Vous m'invitez dans vos appartements ? Je lui demande ça en lui faisant bien comprendre qu'il n'a pas le choix, et qu'en tant qu'agent du gouvernement, il ferait mieux d'exécuter mes caprices, s'il tient à ses galons... Je sors une cigarette et l'allume dans la base, sans en avoir rien à cirer du règlement intérieur. Bientôt, j'aurai l'agent Novas au bout de l'escargophone, et je pourrai lui annoncer mon succès, par ce simple code...

Le Livre emprunté est retourné à la Bibliothèque.

Yop, et v'la le test RP. Je suis trop content de moi : le sujet était intéressant mais trop vaste pour être traité sur un petit test RP... Pour élaborer un vrai scénar' et bricoler une bonne enquête bien compliquée il m'aurait fallu faire un RP complet, et je pense qu'un truc aussi long aurait été chiant à lire sur une prez'.

Bref, bonne lecture.

Salut ma grande, et la re-bienvenue avec ce nouveau compte, donc ! J'me viens pour un deuxième petit avis qui s'ra relativement court, hein, j'ai pas énormément de choses à rajouter après Louise.

Notamment sur la forme, où j'vois pas bien ce qu'on peut dire de plus. Mon rôle de récompenseur spé mise en page trouve pas énormément de choses à dire sur ce dernier point non plus. P't'être un poil trop aligné à gauche, ce qui n'est pas forcément le plus joli à l'oeil sur un écran, mais c'est quand même très, très anecdotique.

Sur le fond, mon côté strict en prend un coup parce que dans l'absolu, c'est un sacré bordel par rapport aux standards, et c'est quand même sacrément top. J'aime pas les choses carrées, faut pas croire, et balancer le tout avec un côté décousu et pourtant cohérent et complet, moi j'aime ça. Puis c'est pas comme si c'était complètement désorganisés : on voit clairement les descriptions et l'histoire d'Ethan, le tout calé dans un contexte qui manque à beaucoup de gens.

Le physique est pas réellement présent. On a des éléments et des capacités plutôt que des formes et des images, c't'un peu dommage. Comme dit Louise, on est obligés de se fier un peu à l'avatar, et forcément, on manque de pas mal d'éléments pour l'imaginer dans certaines situations. Si y a un point noir, je pense qu'il est là : ton perso, on le visualise pas vraiment physiquement. Sur la psy, par contre, si. On le comprend, on peut deviner comment il va réagir et ses frasques comme ses points rigolos sont plutôt très sympathiques. Qui plus est, tu met ça plutôt en oeuvre tout au long de la présentation comme dans le test RP, donc bon.

La bio maintenant est finalement peut-être un peu courte, si on peut vraiment reprocher ça à une mise en forme , mais on a tout ce qu'on est venu chercher, tous les éléments qui ont amenés Ethan à ce qu'il est. Sans trop, sans manque, et avec une certaine justesse, tu nous amènes à la lecture les choses qui forment Ethan, tout en attrapant notre intérêt d'assez loin. C'est bien donc.


Quant au test RP, bien évidemment, on ressent le fait que t'aurais préféré le traiter en longueur. J'suis pas bien convaincu par certains points, qui sonnent un peu rapides, voire gros. Fallait boucler, fallait avancer, et t'as utilisé des ficelles un peu grosses pour ça, mais t'y étais obligé. On sent bien le caractère de l'ami Ethan à travers cette mission, cette méprise en un sens de l'ordre établi dans la marine et de cette dernière, autant que ses drôleries. Le gag sur le café, au départ, m'a lâché un sourire plutôt très convaincant. Les PNJ manquent un petit peu de profondeur, surtout l'antagoniste qui apparaît bien fade, c'est dommage. On sent que t'avais à coeur de tout bien faire, mais que tu n'en avais pas "le temps" : tant sur la longueur du truc que tu voulais conserver relativement courte pour garder l'intérêt, que sur l'écriture en elle-même où je pense que tu ne voulais pas dérouler énormément de ton énergie.


Bref, c'est quand même une très, très bonne fiche, et j'dois t'avouer que j'hésite beaucoup à donner 750 ou 800. Disons que l'objectivité me forcerait à mettre le premier cas, le physique étant trop peu présent et le test RP un peu facile. Mais moi j'aime beaucoup ce style très prononcé et cet humour présent tout du long, mais surtout j'ai envie de récompenser l'originalité du tout via cette mise en contexte et le fait que tout est rp dans cette fiche.

Du coup, je vais partir sur un juste milieu qui sonnera un poil chiche pour la forme, parce que je mettrai "que" 780D, parce que ma cruauté dit NON aux chiffres ronds, héhéhé.


Et bang, v'là t'y donc que ça te valide à 790D, très la frustration. Félicitations quand même, mon grand, et bonne continuation avec ce personnage parce qu'il promet de belles choses.

Sur ce, si t'as des remarques ou des questions, hésite pas, et à la prochaine ! <3