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Tout ce qui est stable est contestable

[Hrp : je répète ce que j'ai mis dans la partie « recherche de joueurs ». Joe nous a gentiment donné l'autorisation d'utiliser ses PNJs des mafias ici, en nous indiquant « Le mieux serait d'arrêter / tuer Don Caramana pour moi [Joe] et laisser Don Carmona vivant et en liberté, bien sur il peut avoir bien morflé dans l'histoire. »]


    Il y a quelques semaines, en 1625, quelque part dans le nord de South Blue...

    Quelque part, je devais avouer que j'avais, toutes sommes faites, mal vécu ma promotion. Passer chef d'équipe oui, mais me retrouver basée à Logue Town – encore une fois, qui plus était – ce n'était absolument pas passer chef d'équipe à Marie-Joie. Je n'avais aucune affection particulière pour la capitale, si ce n'était pour ses boutiques, mais sacrifier le prestige de cette affectation m'avait fait mal. Surtout que Logue Town et moi, c'était une histoire d'amour conflictuel. Un peu comme on retrouve au fond du placard une vieille paire de chaussures qui nous avait fait des cors et des ampoules à n'en plus pouvoir, et qu'on se voit obligé de remettre car c'est la seule qui va avec la tenue de cérémonie obligatoire. De quoi grommeler à qui-mieux-mieux.

    Cependant, je devais me rendre compte assez rapidement que ce poste n'était un poste vide. Après les turpitudes des QG, de Marie-Joie et les petits projets de Rafaelo à Goa, je pensais que j'allais, disons-le, m'emmerder comme un rat mort. Les Blues, c'est mort. La main mise du Gouvernement sur les quatre mers était quasi-éternelle, comme le prouvait l'échec cuisant de mon comparse révolutionnaire sur le royaume de Goa... Alors, à quoi allais-je passer mes journées ? Au départ, je les avais consacré à consciencieusement et impitoyablement traumatiser les équipes CP de la base... La plupart des agents n'avait pas changé : c'était les mêmes personnes qui m'avaient « accueillie et formée » à mon arrivée. Vous imaginez facilement leur déconfiture et ma jubilation cynique lors de notre re-rencontre...

    Mais tout cela passa rapidement à la trappe quand je me rendis compte que si les révolutionnaires ne pouvaient prospérer que sur Grande Line, les Blues pullulaient de pirates et criminels en tous genres. Techniquement, c'était le boulot de la Marine, mais la Marine, en ce moment, avait d'autres chats à fouetter : entre Tahar, Toji et Red, l'évasion d'Impel Down, les coups fourrés à la Goa, et autres problèmes.... On se retrouvait donc à courir à travers les Mers pour parer au plus urgent.
    Et tel était le contenu du dossier qui venait d’atterrir sur mon bureau.
    Les eaux de South Blues étaient depuis quelques années le théâtre d'un affrontement entre les Bulldogs et les Buzzards, deux mafias locales qui trempaient dans toutes les opérations louches possibles. L'un dans l'autre, le Gouvernement laissait faire en gardant un œil sur la soupière : mieux valait qu'ils se tapassent dessus plutôt qu'ils s'en prissent à l'autorité locale. Le problème avait pris une nouvelle dimension quand, alors que le conflit prenait de l'ampleur, des civils avaient été pris entre deux feux. Un règlement de compte qui avait fini avec la destruction d'un quartier et la mort d'une dizaine de péquins, dont deux enfants. Du coup, le Gouvernement ne pouvait plus fermer les yeux et on nous demandait – non on ME demandait – d'y aller donner un coup de balais, le tout à grand renfort de soutien journalistique, pour rassurer la bonne population du coin et du monde... Le petit hic, c'était qu'il fallait y aller un petit peu en douceur, car les informations laissaient penser que les criminels des deux bords jouissaient de contacts hauts placés dans la bourgeoise autochtone. Non que cela voulut vraiment dire quelque chose : un plouc restait un plouc, riche ou pas. Quand on était habituée à gérer des affaires avec des rois et des dragons célestes, ce n'était pas un parvenu qui allait me faire ciller. Alors, pensez-vous que le Conseil des Cinq se souciait du devenir de trois-quatre crétins, pour peu que leur éducation – fut-elle mortelle – fut expédiée avec célérité et discrétion.

    Nous venions de débarquer sur une île de taille moyenne, dont le nom m’échappait, mais où se trouvaient les coupables à fustiger et peut-être même un des parrains. Leurs déplacements les rendaient difficile à traquer, mais quelle chance (!), l'information, c'était notre spécialité. Mais bon, même sans mettre la main au collet d'un chef, on se contenterait de botter le cul à ceux qui trainaient.
    J'avais sélectionné pour cette mission une petite équipe composée, entre autre, d'un gars de mon bureau, un long bras du nom de Cesare que j'allais tester. Qui sait ? Serait-il un allié, un partenaire ou au contraire, celui à descendre à tous prix ? Une poignée de clampins en noirs nous accompagnait. A défaut d'être vraiment utile, ils savaient désormais faire le thé, puisque je les avais dressé avec toute la poigne d'une Rothschild. Enfin, j'avais demandé à un Marine d'élite de venir nous prêter main forte. Les derniers événements avaient démontré que les mafias ne reculaient pas à utiliser les explosifs et les armes de destruction un peu plus « voyantes »... et autant leur opposer l'équivalent. Et puis, un expert pourrait avoir des avis éclairés. Personnellement, j'en doutais. Un Marine, à la base, ça ne sert à rien. Ça, c'est la révo en moi qui parle. Après, j'avais subi l'entraînement BAN, donc je savais que leur cas n'était – malheureusement – pas désespéré.

    Mon équipe installée dans un hôtel, je tins une première réunion sur le terrain :
    - « Bon, maintenant que nous sommes arrivés, l'idéal est de repérer nos cibles, de manière discrète. J'insiste sur cet adjectif. Si nous allons au contact trop vite, nous ne chopperons que quelques individus pendant que le reste de la bande se carapate et s'enterre profondément dans la populace... voire même change d'île. Vous avez la localisation du dernier règlement de compte. Le lieu est devenu un lieu de recueillement pour les victimes, donc pas de casse là-bas, ça choquerait les bonnes mœurs. Employez les moyens qui vous semblent appropriés, mais avec discrétion. Une fois qu'on a repéré qui est quoi, où, quand, etc. on fait un point ce soir, et si possible, on passe à l'arrestation dans la soirée. Avec un peu de chance et du bon boulot de votre part, on est de retour chez nous dans trois jours. Alors, ne faites pas de bêtise, utilisez vos cervelles avant vos muscles, sinon je vous saque dans mon rapport. Et croyez-moi, quand je saque, je saque. On reste en contact par den-den et Maurice qui reste ici pour faire la tour de contrôle. » Maurice, un homme en noir, hocha la tête. Il était déjà en train de monter sa table de communication. Brave petit.

    Je dédiai un œillade noire à la bande de bras cassés devant moi, prête aux questions ou objections.

[HRP : alors, vous pouvez poster comme vous voulez, jouer vos perso seuls ou en équipe avec un homme en noir ou un PJ [perso, le premier qui dit bosser avec Shaï devra supporter ladite Shaï ^^] Faites vos scénar de votre côté, et on fait la synthèse plus tard.
Aldon, à toi de poster où tu te trouves, ce que tu fais, etc... sachant qu'on se fondera essentiellement sur tes données pour « monter à l'assaut ».
Voilà, voilà ^^]
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Un peu plutôt au QG de North Blue,

j'ai été convoquer par le commandant Méphis Toffel pour un ordre de mission, il m'a annoncer que je devais me rendre a Logue town, que je devrais suivre les ordres de la chef d'équipe du CP5 mademoiselle Raven-Cooper, les instructions de la missions me serait donner là-bas. Il m'annonce je partirais sans mes hommes dans moins d'une heure, dans un navire donc Logue Town est sur son trajet. Je partis annoncé a mes cinq hommes qu'une mission m'avait été donner et qu'il aurait une permission d'une semaine, le temps que je revienne.


Un peu plus tard sur île de Logue Town,

je fit déposé il y a environ une heure sur cette petite île on est arriver le soir, la seul chose que l'on m'a donné est l'adresse d'un petit hôtel non loin de la ou je me trouve. On m'a dit que j'avait juste a demander la chambre de la demoiselle et qu'on mis conduirait, c'est peut être une opportunité pour moi de travailler avec un agents du CP voir quel sont les compétences requise pour y travailler. J'ai revêtue ma plus belle tenue et est fait nettoyer ma veste et mes galons avant devenir. j'arrive enfin a cette hôtel, il est plutôt pas mal ! Mais quand même assez discret il se font bien au paysage. J'arrive a l'accueil et demande:

Ou se trouve la chambre de ma demoiselle Raven-Cooper s'il vous plaît ?

le réceptionniste me regarde et prend son den den. Il appelle quelqu'un est dit que je suis arriver, il me signal que je suis attendu a la chambre 12 au deuxième étage. Je n'ai qu'un petit baluchon car on ma dit que j'en aurait surement pour une semaine tous au plus. J'arrive devant la porte 12, je regarda si ma veste était encore présentable et je frappe a cette porte.


TOC, TOC, TOC !


[HRP : FB 1625 - Aldon, Cesare et Shinoa petite faute c'est "Shinao"]
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Une mission, enfin ! Rester une semaine sans rien faire, c'était pénible ! Cesare était heureux de pouvoir enfin bouger de cette île remplie de vieux et tout ça pour récupérer des documents chez la veuve d'un ancien marine. Cependant, ça venait de changer ! Cette nouvelle affectation prouvait qu'on s'intéressait à lui, en le plaçant sur une mission plus complexe. En plus, détail important, la chef d'équipe de cette opération était l'une des beautés du CP5, Miss Gros lolo Cooper ! Cesare ne l'avait encore jamais vue, mais en savait déjà long sur elle, vu sa popularité auprès des mecs. Pourtant, il ne croyait pas possible qu'une femme pouvait posséder un corps pareil et bosser en tant qu'agent, donc en passant inaperçue. C'était dingue ! Enfin bref, arrivant un peu après une marine, l'agent Paladinno se présenta auprès de sa responsable, et écouta son discours distraitement, regardant plus le corps de la jeune femme, et des autres personnes présentes dans la pièce.

"- Squik ?"

La compagne et assistance de notre homme long-bras se faisait entendre pour la première fois. Oui, c'était un écureuil, et oui, elle était vraiment mignonne, mais aussi gourmande.

"- Oui, tu peux manger la pomme...*Raclement de gorge*... Une question ! La mission est clair, mais, on est libre de bosser seul, ou ça doit être par couple ? Dans ce cas, je ne refuserais pas d'être avec une si bonne...agent. Désolé les gars, sans rancune.

Le gars parlait avec assurance, avec un ton légèrement imbu de lui-même, et pas sans raison. Il avait du charisme et un corps en forme, lui permettant de gérer une confrontation physique sans trop de mal. De plus, sa mémoire eidétique lui permettait de réaliser ou d'enregistrer des choses inaccessibles aux autres. Il passa sa main droite dans sa longue chevelure, et attendit la réponse de la chef d'équipe. Cesare savait, via ses sources, que la demoiselle avait du caractère, ne se laissant faire par personne, encore moins par un bleu comme lui. Les femmes fortes étaient un challenge qu'il adoraient relever, même s'il ne faisait pas le poids. Aucun défi n'était insurmontable si on y mettait assez de convictions, de motivations et la dose adéquate de sournoiseries !


Dernière édition par Cesare O. Paladinno le Jeu 9 Oct 2014 - 0:20, édité 1 fois
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Que le temps passe vite quand on y pense...
Ça faisait quoi, plusieurs jours, plusieurs semaines, ou même plusieurs mois qu'Aldon déambulait dans South Blue à la recherche d'une quelconque aventure, et de l'opportunité de former son équipage qui lui tenait tant à cœur... Il n'en savait rien...
Mais il savait une chose, une chose qui pourrait peut être le sortir de cette routine énervante et plus que fatigante.

En effet, il avait entendu tantôt, lors d'une tournée dans un bar du coin, qu'une mafia existait et sévissait en plein territoire South Blue; le soi-disant "gang des Buzzards", avec à sa tête, le célèbre et redouté Don Caramana. Aldon y vit une grande opportunité pour lancer sa carrière et accomplir ses rêves... Les rêves de toute une vie. Mais fallait d'abord trouver un moyen de les contacter ces Buzzards, et là, ça devenait déjà un peu plus dur. Car de ce qu'il avait entendu, le parrain de ce gang, surnommé le Vautour sournois - déjà paye un peu ton pseudonyme - était un quadragénaire vicieux et pervers, qui plus est méprisant et carrément bizarre - il aurait une collection de plus de cent cinquante chats empaillés ! -
Il ferait dans la prostitution et le trafic de drogue, mais également dans le combat clandestin et l'assassinat. Et c'est bien ce dernier point qui intéressait Aldon, il aimerait bien se faire un petit nom chez les Buzzards en tant qu'assassin, mais encore une fois, faut d'abord contacter le gang...

Il était retourné dans le même bar un soir, et s'était posé au comptoir, à côté d'un vieil homme boursouflé et bourré comme on en fait plus.

"- Yo, un Jack steuplait, fait ça vite..."

Aldon regardait aux alentours, tandis que le barman, un trentenaire engraissé, lui servait son verre de Jack. A force d'observer les différentes personnes qui se trouvaient dans ce lieu, il remarqua que deux hommes, scarifiés et silencieux, le regardait avec un air de mépris, le visage crispé par un rictus déplaisant. Aldon se retourna vers le barman - qui essuyait maladroitement les verres sales des clients - et se mit à rire, tout en posant doucement son Jack sur la table.

"- Ahahaha ! Enfin un peu d'actions, ça faisait longtemps nom de dieu !"

Il se leva et se dirigea vers les deux hommes, alors occupé à regarder profondément le fessier d'une jeune serveuse. C'est alors qu'il remarqua que ces deux personnages, possédaient un tatouage sur le cou, lui rappelant un symbole qu'il avait vu la veille sur un mur de la ville. Une sorte de vautour noir, entouré par un cercle noir également. Aldon s'arrêta alors à quelques mètres de la table, et réfléchit durant une bonne dizaine de secondes. Ce fut malheureusement le temps qu'il fallu aux deux hommes pour remarquer qu'Aldon les regardait étrangement. Ils se levèrent, et s'approchèrent de lui.
C'est alors qu'il se souvint de ce que le symbole signifiait mais maintenant les deux hommes se trouvaient à moins d'un mètre cinquante de lui.

"-Alors les gars, c'est quoi votre rôle chez les Buzzards ? Les éplucheurs de patate ? Les remplaçants ?"

Aucune réponse. Leur rictus s’estompait cependant.

"-Ahahaha, allez soyez sympas, je veux pas de bagarre. Enfin, un peu quand même... Voir carrément... Mais pas dans ce bar. C'est pas cool pour le proprio... Déjà qu'il galère pour nettoyer trois verres, alors imaginer un lieu comme celui la, ça va lui prendre des années ! * rire * "

Toujours aucune réponse, leur rictus avait totalement disparu tandis que le bar était silencieux comme jamais il ne l'avait été. Seul le vieux au comptoir continuait à fredonner une chanson d'alcoolo refoulé.

"- Bon. Ok. Je vois ce que c'est."

Aldon se mit en position de combat, tandis que les deux hommes sortirent un fin poignard de leurs manche. Alors que les deux hommes engagèrent le combat, Aldon essaya d'analyser la situation tout en tentant au maximum de parer et d'esquiver les coups - ce qui fut assez difficile étant donné qu'il commençait à ressentir les effets de l'alcool -
Cependant, les deux hommes, eux aussi, le ressentait, et beaucoup plus que lui vu le nombre incalculable de verres posés sur la table. C'est l'exploitation de cette faiblesse qui donna à Aldon l'avantage. Tandis que ces deux Buzzards donnaient des coups à la vite, sans prendre le temps de réfléchir à la situation, il enchaîna plusieurs coups de poings au foie et à la tête sur le premier, tandis qu'un simple coup de pied retourné mit le deuxième à terre. Le combat se finit rapidement, tandis que le bar reprenait de la voix.

"- Bon, voyons voir ce qu'ils ont dans leurs poches ces deux cas sociaux... * Aldon fouilla dans le manteau du deuxième homme, et trouva une petite lettre * Tiens tiens tiens... * Il ouvrit la lettre *: Hangar EST -- 2h00 -- Signé V.S.

En plus d'être étrange, Don Caramana est d'une idiotie... Enfin bref. Il est minuit, j'ai encore le temps d'aller au Rendez vous ".


Aldon sortit du bar, souriant, les mains dans les poches, décidé à se faire un nom dans South Blue.

      - « On dit « en groupe ».. ou « duo » si on se réfère à une équipe de deux personnes. Mais pas « en couple » . « En couple » dénote un certain sentiment amoureux et la seule personne à la hauteur de mes standards dans le coin, c'est moi-même. Quant aux autres... ils ne sont pas désolés du tout. Au contraire... Par contre, vous, vous allez l'être... Je déteste devoir tenir la main aux petits nouveaux. Ça vous apprendre à ouvrir votre grande bouche, ceci dit. »
      Long-bras, yeux de serpent qui ont tendance à loucher par en bas – comme d'habitude quand je suis dans les parages – un certain culot et un style déplorable. Pas de doute, Cesare Paladinno était un agent du Cinquième Bureau.
      S'il avait juste demander à travailler en équipe, rien de tout ceci se serait passé. Mais non, il avait forcément senti une obligation de mentionner que j'étais au goût de pas mal de personnes. Comme si je ne le savais pas. Et comme si c'était ma silhouette qui m'avait valu ma place de chef d'équipe. A ce niveau de responsabilité, il n'y avait plus de pistons ou de coucheries, ou du moins sans une bonne dose de savoir-faire pour ne serait-ce donner l'illusion d'un système méritocratique.
      Si jamais quiconque avait le moindre doute quant à la catégorie à laquelle j'appartenais, j'allais me faire un plaisir de lui mettre les points sur les « i ». Pas de chance pour moi, ou pour Cesare, dès mes premiers instants, j'avais été défiée. Je n'avais fait que me défendre. Et si j'avais tiré une certaine satisfaction à lui rabattre son caquet en jouant la ice-cold-bitch, c'était parce que c'était un de ses hommes au machisme latent. Pas autre chose. J'avais mieux à faire de mon temps que torturer des agents CP...

      Maintenant que ceci est réglé... Une dernière inspection sur mes troupes. Les hommes de mains ont déjà été briefés et avec le temps, sont parfaitement rodés. Une mission ou une autre, c'est pareil au même pour eux... Les chefs passent et trépassent, ils restent fidèles au poste. Oh, ils ont dû en voir, des jeunes chiots montrant leurs crocs, des freluquets dont on s'est débarrassé, des ambitieux et des croûtons... Je n'ignorai pas qu'un pari tournait à mon propos, ou plus exactement, combien de temps avant ma prochaine convocation pour remontage de bretelles en règle dans le bureau du directeur. Je savais que j'allais merder à un moment. Ce genre de poste ne peut être tenu que par l'expérience. Le but du jeu est de limiter les pertes.
      Ce fut avec un quelque chose de résigné que je me tournai vers Shinao, et je lui dédiai un sourire calme bien qu'un peu crispé.
      - « Je ne sais pas comment vous travaillez, si vous préférez être en solo ou pas. Si vous voulez vous joindre à Paladinno et moi, n'hésitez pas. Sinon... rendez-vous ce soir ici. »

      Pas que j'eusse terriblement envie de me coltiner encore un agent dans les pattes, mais si d'un côté, je pouvais pousser le long-bras à se concentrer sur la mission plus que sur mes fesses, et si de l'autre, j'avais plus de résultats.... ah, la belle martyre que je ferais...
      L'après-midi était bien avancée, le soleil ayant largement entamée sa descente vers l'horizon. Tout au plus nous laissait-il trois heures pour mener une première enquête. Mon premier speech avait été enthousiaste et carrément enfantin : s'il suffisait juste d'une demi-heure pour trouver les responsables, ça ferait longtemps déjà que la situation aurait été réglée, sans avoir besoin à recourir à mes services. Mais j'étais optimiste. Ce soir, tout irait bien.

      Les rues étaient animées. En dépit de la tragédie qui avait frappé quelques jours auparavant, les enfants jouaient à se courir après, arrivant à se glisser entre les passants comme des souris dans un trou. Les marchands derrière leurs stands tentaient d’appâter les travailleurs sur le chemin du retour, et une foule de badauds déambulaient, profitant des derniers rayons.
      Quand on analysait cela d'un œil de professionnelle, on voyait des tires-laines haut comme trois pommes, des articles recelés ou en tous les cas, des ventes non déclarées aux taxes locales, et une belle brochette de belles poires juteuses surveillées par quelques corbeaux... ou plutôt buzzards.... à moins que ce ne fut des vautours. Difficile de dire, je n'ai jamais été spécialiste en ornithologie...
      D'un coup de coude, je désignai à mon (mes) compagnon(s) de tournée les groupes d'hommes et de femmes qui me semblaient suspect.
      - « Suivons-les discrètement, voir où ils vont... » murmurai-je. « Faisons les touristes, mais pas trop voyants... Comme si nous étions de la ville d'à-côté... »
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    Si cela ne vous dérange pas je me mettrais avec vous dit Shinao a Cesare et Shaïness.

    j'ai juste quelque question part rapport a la mission que doit t'on faire des personne que l'on va arrêter, que doit t'on leur soutirer info ?

    Dans mon habitude je travail plus en solo mais un de mes objectif est de travailler avec le même statue que vous en t'en qu'agent du Cipher Pol donc je préfère travailler avec vous pour voir vos méthode de travail

    je suivait le groupe et analysait les éléments qui m'entourait je remarqua vite que tous ceci n'est que poudre au yeux. il y a des vendeur de marchandise voler ou receler et des gamins qui vole a l'arracher.
    je pensais faire part de tous ca a Mme Raven-Cooper mais je pense qu'elle n'a surement pas besoin de moi pour l'avoir remarquer, je voit que 'on doit suivre un groupe de personne qui sont surement nos suspect mais comme a mon habitude j'exécute sans broncher.

    dite mademoiselle Cooper vous voulez que l'on agisse ou on les laisses partir. Murmure t'elle.
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    Elle était sérieuse là ? Non mais allô quoi, n'était-ce pas évident que le gars voulait être seul avec sa bonasse de supérieur ? N'avait-il pas été assez explicite, ce qu'avait même remarqué la ravissante Shaïness. Mais bon, voilà, le monde était injuste et rempli de gens pas très futé. Non non, Cesare ne se référait pas à la dernière remarque de la marine... La pauvre manquait cruellement d'expérience, ça n'était pas vraiment de sa faute. Avant un certain grade, un marine ne servait à rien, cela avait été prouvé par un sondage non divulgué à cause des mauvais résultats. Heureusement que l'agent Paladinno était là pour améliorer le schmilblick. Il murmura à Shinao de les suivre d'un peu plus loin, pour ne pas attirer l'oeil sur eux, mais c'était surtout pour mettre en action son plan machiavélique.

    "- Chérie, tu as vu ça ? Cela serait parfait pour chez nous, non ? "

    Bien sûr, histoire de jouer son rôle, il passa sa main autour de la taille de sa compagne, sachant très bien qu'elle ne ferait pas une scène, qui attirerait l'attention sur eux. C'était une pro, tout de même, avec des années d’expériences et de pratiques. Cependant, cela ne l'empêcha guère de lui adresser un regard noir durant un court instant. Il était même fort possible qu'une mauvaise note soit mise sur son rapport de mission, ce dont Cesare se fichait complètement. Au bout d’une dizaine de minutes, les gars entrèrent dans un bar, saluant deux types à l’entrée d’un bref signe de tête. Leur tanière ? Un lieu de rendez-vous ? Difficile à dire. Le groupe décida de rester là, afin de voir ce qu’il se passait. Au bout de quelques minutes, les personnes sortirent et se mirent rapidement en marche vers une nouvelle destination. La ravissante leader fut la première à réagir, pour les suivre, mais Cesare l’arrêta tout de suite en la retenant par le bras.

    "- C’est un leurre."

    Bien sûr, elle ne comprit pas ce qu’il voulait dire par là. Bien sûr, ce n’était pas le mot leurre le souci. Elle devait se demander comment l’agent Paladinno l’avait remarqué, et comment il pouvait en être aussi sûr.

    "- Ma mémoire ne se plante jamais, depuis l’époque où j’ai arrêté d’allaiter ma nourrice. Les mecs, là, sont différent des autres."

    Une pensée traversa l’esprit du jeune homme. La première image enregistrée dans sa mémoire hors du commun était une paire de sein, ce qui pouvait expliquer sa fascination pour ceux-ci ! Donc, ça n’était pas de sa faute, mais celle de sa nourrice s’il était comme ça ! Perdu dans sa pensée, il ne remarqua pas le regard que lui lançait sa supérieure. Qu’allait-elle décider ? Cesare pensait que sa faculté était pourtant connue, ou au moins inscrite sur son dossier, en dessous de son ego surdimensionné. L'individualisme était courant, par contre.

    "- Squiiikiki ?"



    Dernière édition par Cesare O. Paladinno le Jeu 9 Oct 2014 - 0:26, édité 1 fois
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    [HRP : avec la disparition de Aldon et le départ de Shinao, le staff nous a accordé de continuer à deux. Du coup, on continue sur le scénario d'arrêter Don Caramana et les Buzzards]

    L'agent Paladinno avait décidé d'être lourd et peu élégant. Déjà que ses regards tombaient dans le lubrique, voilà que ses approches avaient des manières d'éléphants.
    - « Si votre main descend plus bas que ma taille, vos précieuses remonteront plus haut que vos amygdales, est-ce que je suis claire ? » lui murmurai-je entre mes dents, avant de coller un sourire de circonstance sur mes lèvres. Contrainte et forcée de jouer le jeu, je mijotais déjà ma vengeance. Je ne savais pas encore quoi et comment, mais ce gars allait morfler. Le tout dans l'art des règles dictées par mes devoirs et pouvoirs de chef d'équipe, bien entendu. Quand tu t'attaques à un morceau comme moi, il fallait avoir les moyens de ta politique, petit, et pour le moment, tu ne me donnes aucun élément pour penser que tu les avais. Après, la révolutionnaire en moi s'éveillait : il ne fallait pas passer à côté d'une occasion de dévoyer un agent des Bureaux. Et si pour cela je devais agiter des hanches... j'étais prête à donner de ma personne pour la Cause. Je ne pensais en arriver à ce point de ma personne, mais si j'avais été capable de le faire pour le Gouvernement, pour quoi ne pourrais-je pas le faire pour la Révolution ? Mais avant d'en arriver à cette option, fallait-il encore que ce Cesare Paladinno en valût le coup.

    Je revins à moi quand mon compagnon de quête me retint par le bras. Perdue dans mes pensées j'avais laissé ma concentration prendre le large. Mais ça, je n'allais pas l'avouer.
    - « Je sais. Je vous testais. Histoire de voir si vous serviez vraiment à quelque chose. Bon, Caporal Mizuky, vous continuer de suivre ces gars. Ils sont dans le coup, et peuvent tout de même laisser tomber une information ou nous mener quelque part. Nous deux, nous restons ici. Enfin, moi. Vous, Paladinno, vous faites le tour du bâtiment et vous regardez s'il y a des portes de derrière. Et rapidement. On reste en contact par den-den. »

    Je n'avais pas des millions d'hommes, enfin, d'hommes compétents. Enfin, compétents selon le GM, bien entendu. J'avais suffisamment côtoyé les sbires en noir pour savoir que nombre d'entre eux étaient tout aussi capables qu'un morveux sorti de ses classes. L'expérience palliait le diplôme. J'allais devoir faire au mieux avec ce que j'avais. De toutes les façons, je me disais bien que je n'allais pas tomber directement, dès les premières minutes de notre enquête sur les « bons » truands. Des criminels, il y en avait à la pelle, dans le coin. Mais des criminels appartenant aux Buzzards ? Si nous avions été envoyés ici, c'était bien que ces gars étaient plus futés que la moyenne. Mais justement, la moyenne, elle était forcément au courant de la couche supérieure. Les coins où ne pas traîner, les maisons à ne pas cambrioler, les affaires louches où ne pas mettre son nez... Et c'était par là qu'on allait commencer. Et Paladinno allait devoir se débrouiller pour m'apporter ces info sur un plateau d'argent. Sinon, fini les décolletés et les jupes fendues...
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    Caressant avec douceur sa compagnie de longues dates, l'agent sourit à sa supérieur.

    «- Vos désirs sont des ordres my lady.»

    Voilà qu'elle venait de lui refiler le sale boulot. Ah, les femmes autoritaires avaient un "je ne sais quoi" de plus, qui augmentait leurs charmes. Cependant, elle ne sembla pas encore tomber sous le charme de notre beau gosse, ce qui n'était pas courant. Ainsi, le plan Q (plan du Quadriple biceps retourné, consistant à faire une longue démonstration de ses muscles) n'allait pas être d'une grande utilité... Mais alors, que faire ? Sourire aux lèvres, la solution lui parut évidente alors qu'il faisait le tour du bâtiment pour trouver un endroit non surveillé pour s'approcher.

    *Ouais, il ne reste plus qu'à lui montrer mes talents d'agent !*

    Brillante idée sur le plan théorique, mais plus compliquée côté pratique. En effet, l'endroit ciblé était surveillé, mais aussi les deux voisins, rendant la tâche plus compliquée. "Dans tous combats, on peut toujours changer de position, il suffit de trouver un moyen". C'était la phrase préférée de son maître, et ça s'appliquait à tous les domaines, c'était une vraie perle de sagesse, bien que Cesare était alors un peu trop jeune pour comprendre à l'époque. Maintenant, il était plus grand, plus musclé, mieux coiffé et avec un peu plus d'expériences de la vie et du monde.

    «- Squiiikiki ?»

    «- Quoi ? J'essaie de bosser, tu vois ?»

    «- Squiik kiki kiki !»

    La demoiselle courte sur patte et poilue coupla ses bruits bizarres avec une série de gestes, un langage codé entre elle et lui mit au point après une très longue période, pour lui faire savoir qu'elle avait faim.

    «- Tu es au régime, le vétérinaire a clairement dit que tu étais en s... pas en forme.»

    Heureusement, Cesare avait évité de peu le mot "surpoids" qui l'aurait vexé, et vous savez tous comment sont les filles quand elles font la gueule : plus chiante que d'habitude, ce qui n'était déjà pas donné.

    «- Squiiiiiiikkk! !»

    «- Ca va, ca va, tiens, mange ça, mais c'est la dernière pour aujourd'hui, tu es prévenue.»

    Cesare profita de ce moment pour faire le point : aucune possibilité de contourner sans se faire voir. Avec une diversion adéquate, l'agent pourrait distraire les hommes et se faufiler, mais, si d'autres étaient derrière, il allait se retrouver coincer en tenaille, et adieu la discrétion. Heureusement, l'infiltration, c'était son rayon, il n'était pas un agent du CP5 pour rien ! Si le sol ne convenait pas, il suffisait de prendre un peu de hauteur. Notre homme se rendit donc près du bâtiment et constata que c'était un restaurant. Une véritable aubaine !

    «- Bienvenue au "Coquelicot parfumé", puis-je vous aider ?»

    Saisissant son bloc note et de quoi écrire, Cesare écrivit, en laissant voir ce qu'il écrivait.

    «- Accueil aimable et chaleureux : 9/10.

    Bonjour, je suis Garen Donald , du Délice à travers South Blue, je suis là afin d'inspecter votre restaurant, comme indiqué dans notre lettre. Vous êtes le responsable ?»


    Cette couverture avait déjà été usée plusieurs fois, et vu son expérience en tant que chef, Cesare n'avait aucun mal pour interpréter ce genre de rôle. En peu de temps, le responsable arriva, il était aussi le chef du restaurant, un homme un peu grassouillet, avec une moustache et avec un sourire sympathique. Histoire de jouer son rôle, Cesare gribouilla sur son carnet en regardant l'intérieur de la salle, ce qui n'échappa pas au proprio. Effectivement, il y avait des tables à l'étage, comme le suggérait l'extérieur.

    «- Monsieur Donald ? Enchanté, Edouardo Vicco, propriétaire de ce restaurant.»

    «- Je vais être direct avec vous, Monsieur Vicco, j'ai encore deux restaurants à visiter, et j'ai été fort déçu jusqu'à maintenant. J'espère trouver ici de quoi me satisfaire.»

    «- Eh ben...je....»*Mettre le patron sous pression, check*

    «- Un problème ? Comment ça vous n'avez pas été averti ? Vous croyez que je me serais déplacé sans raison ?»

    Léger silence, et expiration bruyante.

    «- Bon, je vais vous croire Monsieur Vicco. Je repasserais ce soir afin de goûter votre cuisine, prévoyez une table pour deux personnes.»

    «- D'accord, ça sera fait.»

    Terminant la discussion, l'inspecteur demanda une visite les lieux. Suite à la vue de la cuisine, Cesare fit mine de vouloir fumer, et on l'accompagna de l'autre côté, dans une petite court. Une fois seule, il ne fallut pas plus de 11 secondes à l'homme pour arriver sur le toit, pratique d'avoir des long-bras. C'était la partie facile, trouver un restaurant pour ce soir et arriver en hauteur. Se mettant à genou, il sortit une mini longue vue de la sacoche de sa ceinture afin d'observer les environs dans les moindres détails. Ainsi, il lui serait facile d'avancer en connaissant les lieux et l'emplacement des brigands. Autant user de sa bonne mémoire, non ? Bref, le moment était venu de prévenir sa belle supérieur. Celle-ci ne se montra guère ravie, l'agent ayant mis du temps à la contacter. Il la laissa finir de gueuler avant de parler, histoire de ne pas aggraver les choses.

    «- L'édifice est gardé sous tous les angles, avec des hommes postés en hauteur, non seulement sur l'édifice, mais aussi ceux autour. Par contre, les rondes qu'ils font sont assez mal organisé, avec plusieurs angles morts, avec la possibilité d'infiltrer le bâtiment depuis les hauteurs. Au sol, à part les hommes postés pour faire la garde, il y a aussi une patrouille de trois mecs, avec des bonnets.

    J'ai aussi pris un arrangement qui permettrait de grimper en hauteur dans la soirée sans alarmer les brigands. Avec votre accord et quelques minutes en plus, je peux neutraliser un homme non loin et essayer de m'infiltrer, sans savoir ce qu'il y a à l'intérieur. Je proposerais plutôt d'envoyer un gamin à l'intérieur, je crois avoir vu des enfants jouer avec un frisbee qui pourrait, par hasard, se retrouver à l'intérieur...»


    La réponse se fit attendre, laissant le temps à Cesare de réveiller sa compagne, histoire de pouvoir compter sur elle en cas de besoin. En effet, ne sachant pas la réaction de sa supérieur, l'homme ne pouvait savoir ce qu'il allait devoir faire, ou si son idée allait être rejetée. Bon, il était fort possible qu'elle le soit, ça mettrait les gamins en danger ...


    Dernière édition par Cesare O. Paladinno le Jeu 9 Oct 2014 - 0:50, édité 1 fois
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    Le rapport de mon coéquipier me laissa dubitative. Je ne remettais pas en cause l'exactitude de ses propres – en dépit de tout, il était un agent CP confirmé. A moins qu'il n'eusse bénéficier d'une protection extraordinaire en dépit d'une possible incompétence, je ne pouvais que me fier au fait qu'il savait ce qu'il faisait. Au moins un petit peu. Les Bureaux étaient truffés d'abrutis bienheureux capables de tenter encore et encore de mettre le cube dans le trou en triangle. Après tout, nous étions des agents au service d'un grand système, celui du Gouvernement Mondial. Les parasites, de tous les temps, ont toujours su s'incruster dans des recoins chauds et paisibles. Mais là, on ne parlait pas de n'importe quelle institution. Les Cipher Pol, ce n'était pas un recoin chaud et paisible, surtout pour la partie terrain – je ne doutais pas que certains postes administratifs pouvaient être aménagés pour qu'ils en devinssent confortables.

    Mais ça ne collait pas. Quelles étaient les chances pour que les premiers types un peu louches que nous suivîmes nous menassent directement au repaire des hommes de Don Caramana ou Carmona ? Faibles, très faibles. Une petite voix me disait « pourquoi pas ? » mais mon bon sens me disait que les Buzzards ou les Bulldogs devaient être autrement plus vigilants que de se faire griller par la première venue. J'avais beau cracher sur le Gouvernement en bonne petite révolutionnaire que j'étais, je devais être honnête : il n'y avait qu'une partie minime qui était pervertie. La plupart des autres agents faisaient consciencieusement leur boulot. Consciencieusement et aveuglement. Ne pas se poser de questions, ne pas douter, ne pas remettre en cause le bien-fondé des ordres. Ah, époque bénie que j'avais connue. Pouvais-je en vouloir aux autres de ne voir cette vérité qui faisait si mal. La vérité ne venait qu'avec la perte de l'innocence. Or, protéger les innocents, c'était le boulot de la révolution. Et me voici encore en train de dévier.
    Non, si c'était « ça », les mafias, alors les autorités locales n'auraient jamais eu besoin d'une équipe d'élite comme la mienne.

    - « Hum, je pense que ce tas de cancrelats n'est pas ce que nous cherchons. Mais mettre un coup de pied dans la fourmilière pourrait nous aider. Et il est hors de question de mêler des civils à une opération militaire ! Qu'est-ce que vous avez dans le crâne, Paladinno ? » finis-je d'un ton très sec. « Voulez-vous avoir la mort d'un gosse sur la conscience ? Vous me dites qu'ils sont plutôt bien organisés, et en même temps, vous pensez qu'un enfant du quartier pourrait s'en sortir ? Et d'abord, qui nous dit que ces chères têtes d'anges ne bossent pas tous pour cette bande ? »
    Voilà pourquoi j'étais chef, et pas lui. Non seulement j'avais des formes, mais aussi un cerveau, que j'utilisais pour réfléchir. Pour envisager toutes les possibilités, au lieu d'aller droit devant. L'enthousiasme, c'est bien. Mais ce n'était pas tout.

    - « Voilà ce que nous allons faire. Nous allons faire donner l'assaut par les forces locales. Arrêter des voleurs, c'est dans leur cordes et leur « légitimité ». Puisque ces gars sont clairement pas de simples types louches, on va partir de l'hypothèse qu'ils sont sous la protection d'un groupe. Les Buzzards ou les Bulldogs direct si ça se trouve, ou d'un autre groupe, qui lui, sera sous la protection d'un des deux gangs. Les rapports sont formels, les deux mafias ont à elles-deux la main mise sur tous les trafics du coin. Donc nous allons petit à petit remonter la filière. En laissant un ou deux types s'échapper de notre attaque, nous pourrons les suivre et voir où sera rapporté le fait que la Marine s'en prend aux truands.. »

    Aussitôt dit, aussitôt fait. Je chargeai Shinoa de cette mission. Elle était Marine d'Elite, c'était pour ça qu'elle était là. En moins d'une heure, l'équipe de frappe était en place et passait à l'attaque, à coups de fumigèmes, de cris menaçants, d'injections à se rendre et patates lancées à profusion. Nous n'étions pas avares, dans le Gouvernement. Spread the love, comme ils disent, au BAN.
    Et comme je l'avais pressenti, des rats réussirent à s'échapper de la nasse... ou plutôt, nous laissâmes des rats s'échapper, pour les suivre à la trace, savoir où ils nous mèneraient.
    - « Paladinno, à vous de jouer ! Traquez-moi ça ! »

    [Et voilà ^^ N'hésite pas à faire bouger Shaïness pendant la traque, je te fais confiance. ]
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    Du haut de son perchoir, Cesare reçut enfin l'ordre de remuer son cul. Ayant préalablement fait une série d'exercice, histoire de ne pas être à bout de souffle après deux minutes de course, il était prêt. Un manteau noir, avec un capuchon, recouvrait une grande partie de son corps, mais pas totalement ses bras. Notre homme n’aimait pas trop ça, c’était contre son style de beau gosse, mais voilà, c’était un atout majeur dans ce genre de cas. Et ouais, à moins d’être invisible, ne pas se faire repérer dans une course poursuite, c’était hard !

    Bref, notre homme commença à courir sur le toit d’une maison, ayant sa proie en vue. Sa position lui offrait l’avantage de mieux voir, mais par contre, il ne pouvait pas le faire sans cesse, vu que les maisons ne lui permettaient pas de se mouvoir librement. Par exemple, si le fugitif avait tourné à droite, Cesare n’aurait pas pu le suivre, vu que la maison était bien trop loin à cause d’un jardin. Ainsi, l’agent profita d’un lampadaire pour revenir au sol, en déchirant son manteau au passage.

    * - Bin voilà, du fric usé pour rien ! *

    D’un simple geste, en commençant à courir, pour ne pas perdre sa cible de vue, il se débarrassa de son manteau, qui flottait à présent dans l’air, bercé par une légère brise. Cesare se sentait plus libre ainsi, finalement. Histoire de ne pas se faire repérer, il laissa un peu de distance entre eux, se fiant plus à son ouïe qu’à sa vue pour se repérer. En effet, à part le bruit de quelques animaux, il n’y avait personne dans les rues, chose qui aurait peut-être alerté  Shaïness, vu son expérience, contrairement à Cesare qui s’en fichait royalement. Il stoppa néanmoins sa course alors que sa proie venait de faire de même. Afin d’examiner ce qui se passait, Cesare  passa discrètement sa tête au-delà du coin de la maison qui le cachait.

    À bout de souffle, le gars marchait, regardant parfois derrière lui. La luminosité était plus présente ici, ce qui n’était guère à l’avantage de Cesare, qui réussit pourtant à avancer quand même et finissant par être bloqué. Et oui, plus aucune cachette, à moins de retourner en arrière. Regardant autour de lui, il remarqua un objet à côté de lui qui allait lui servir, bien que l’idée ne le réjouissait pas trop. Se redressant, Cesare recula de quelques pas, et heurta violemment la poubelle qui lui servait d’abris.

    « - OH désolé gamin... HIC… t’avais pas vu …. Tu devais rentrer chez toi ! Hic…»

    Faisant mine de boire à la bouteille qu’il tenait en main, le pseudo-ivre zigzagua vers l’avant, non sans remarquer que sa proie l’avait remarqué, ce qui n’était guère étonnant.

    « -  Quinze marins …sur le coffre du mort
    Yop la ho ! Une bouteille de rhum ! !»
    *Bois à la bouteille et marche à nouveau*
    « -  L’alcool et le démon ont tué tous les autres…
    Yop la ho ! Une bouteille de rhum !»


    Le chanteur a la voix rauque commença à ricaner et à boire, se mettant ensuite à marcher. L’autre gars ne faisait plus attention à lui, le confondant avec l’un des ivrognes locales. Cesare continua sa chanson jusqu’au moment où le fuyard arriva près de deux hommes, non loin de ce qui semblait être une église. Ils se montrèrent méfiant en voyant l’alcoolique arriver, ce qui l’obligea à continuer sa mise en scène.

    « - Yop la ho ! Une bouteille de rhum !» dit-il en tombant au sol, brisant sa bouteille et en bavant (aptitude maîtrisée après une longue pratique).  Les autres commencèrent à parler.

    « - La pendule du commandant…euh….non, du commodore...non, du capitaine… »
    « - T’inquiète Billy, il n’y a personne, entre, le chef voudra sûrement te parler. »

    Chef ? Jackpot ! Il ne restait plus qu'à trouver une idée pour entrer sans se faire repérer, et accessoirement prévenir sa supérieure. Cesare resta tout de même au sol une bonne dizaine de minutes avant de se lever, en affichant un air débile et enfin s'éloigner un peu, hors de leurs champs de vision. Essuyant son visage comme un homme viril, avec sa main quoi, il s'apprêta à faire un pas quand quelque chose attira son attention. Cela n'avait pas duré longtemps, mais une ombre lui était apparue, et en territoire ennemi, ça n'était vraiment pas bon signe. Que devait-il faire ? Entamer une lutte, s'en aller ou jouer le jeu comme précédemment ? Son instinct le poussait à attaquer le premier.

    « - Vous allez rester longtemps comme ça Paladinno ? »

    Déserrant ses poings, l'homme se détendit. Bizarrement, Cesare n'était pas si content que ça en sachant de qui provenait ses doutes précédent et cette douce voix, accompagnée d'une pincée d'irritation. Ses chances de l’impressionner frôlaient à présent le néant. Ne sachant pas trop ce qu'elle avait vu, l'agent entreprit de résumer la situation, sans s'attarder sur les détails à propos de sa filature.

    « - Avant que l'ennemi puisse réagir ou filer, il serait...»

    Un regard noir lui ordonna le silence. Il valait mieux la fermer, dirait-on, à savoir ce qui pouvait bien l'énerver. Bien des hommes cherchaient à savoir ce qui irritaient les femmes, et c'étaient encore un mystère.
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    Rapidement après l'attaque, je m'étais élancée à la poursuite d'un autre rat. Celui-ci m'avait paru juteux, dans le sens où pas une seconde il ne se retourna ou n'hésita. Il ne comptait que sur lui, et surtout, ne comptait pas aider les autres. Ce genre de comportement de solitaire endurci était la marque d'un survivant, mais c'était aussi ce qui causerait sa perte.
    Contrairement à Paladinno qui semblait encore favorisé les techniques banales, je fis ma filature depuis les airs, à coup de geppo. Cela m'avait toujours surprise, de me rendre compte à quel point les gens étaient bloqués dans un univers à deux dimensions. Personne ne regardait généralement en haut lorsqu'ils se méfiaient. Dans un monde où tout était rendu possible avec les fruits du démon, pourquoi donc refuser de changer de mode de perception ? Il fallait dire que je n'étais pas très impartiale. Je côtoyais presque quotidiennement des hommes et des femmes hors du commun, qu'ils fussent alliés ou ennemis. Je suppose que pour un Monsieur Tout-le-monde, ce n'était pas la même chose, quand bien même tremperait-il dans des affaires louches. Trop souvent j'oubliais que mon monde n'était pas une référence, mais bien l'exception à la règle. Une chance, en vrai, car si tous les océans étaient truffés de paranoïaques boostées aux fruits issus de l'agriculture biologique... ben, honnêtement ? Ça serait un sacré merdier...

    Mon rat se trouva être un mauvais choix. Tel qu'il était parti, je le voyais bien se trouver un bon trou où se blottir et y rester au chaud. En tous les cas, il devenait clair qu'il n'allait pas voir Papa Ratounet. Alors, en dépit, je lui sautai sur le lard. Littéralement. Je le plaquai au sol avec une certaine force, lui coupant le souffle en un gros « humph ».
    - « Bonsoir, petit rongeur... j'espère que tu aimes couiner. » lui susurrai-je à l'oreille tandis que je m'empressais de lui soutirer tout ce qu'il pouvait me dire. Mon attaque l'ayant complètement pris de court, et sachant me montrer persuasive, j'appris bientôt ce que je voulais savoir. Se posa alors le grand dilemme : que faire de ce type ? Le ramener vers des Marines pour qu'il fut arrêté en bonne et due forme allait me faire perdre un temps précieux. Et tout cela pourquoi ? Pour qu'il fît quelques mois de cachot au QG local ? Il n'était qu'un miséreux au bas de l'échelle, aucune condamnation forte serait prise contre lui. Ou alors, au nom de l'exemple, il serait envoyé dans une des pires prisons des Blues, voire même de Grand Line si les hasards logistiques des navettes se combinaient en sa défaveur. Et voilà que le Gouvernement et donc les citoyens de part le monde, allaient payer pour ce minable, qui s'empresserait soit de retourner sous la pierre où je l'avais trouvé, tel le cancrelat bien grouillant, soit de devenir mauvais et de ne plus en finir d'agoniser. Des sous perdus pour rien.

    - « Si je relâches, est-ce que tu partiras d'ici pour ne plus revenir ? » lui demandais-je d'un ton qui ne souffrirait ni l'hésitation, ni le mensonge.
    - « M'dame, si je ne me pointe pas demain auprès du chef, j'suis grillé. Ils viendront m'demander des comptes, et j'suis pas sur que changer de Blues y ferait quelque chose... » pleurnicha-t-il en espérant peut-être m'attendrir. Pas de chance pour lui, en ce moment, je ne faisais pas dans la bonté d'âme. Déjà que je n'en avais pas beaucoup. D'âme. Le truc, dans tout ça, ce qui m'énerva le plus, c'était sa mollesse. Il avait déjà abandonné, avant mettre de s'être battu. Je voulais bien croire que les Bulldogs et les Buzzards étaient puissants, mais si le gars avait accepté d'aller s'enterrer dans un beau Troop Erdu ou autre, personne ne serait aller lui chercher des poux. Ne serait-ce par peur de se chopper une infection campagnarde. La rusticité simple, c'était contagieux, ça se savait.
    Devant autant peu d'amour, de respect pour soi, je n'hésitai plus et mis fin à ses souffrances. Jamais ce type ne fera quelque chose de sa vie. L'immobilisme dans la crasse la plus absolue.


    Forte des renseignements récoltés, retrouver Paladinno fut un jeu d'enfant. Des églises hors service dans le quartier des entrepôts, ça se comptait sur les doigts d'une main. La population avait déserté les environs face à la multiplication des grandes surfaces de métal servant à stocker je-ne-savais quoi, ce qui avait entraîné le développement des petites bandes. Ou alors, c'était le contraire. Que m'importait ?
    - « Vous allez rester longtemps comme ça, Paladinno ? » Mais qu'est-ce qu'il avait foutu pendant tout ce temps à terre ? En plus... c'était bien de la bave, là, sur son menton ? J'avais repéré sa silhouette – assez immanquable – là, dans la poussière du coin. Pendant quelques instants, j'avais cru qu'il était à terre, touché ou mort, mais alors qu'il gesticulait, je compris qu'il jouait la comédie. Je me dis qu'il faisait ça pour une bonne raison, mais honnêtement, je n'en voyais pas une. Les agents CP, c'était connu, maîtrisaient sur le bout des doigts les techniques de filature silencieuse, et discrétion était à tous notre second prénom. Nous, nous n'étions pas comme ces bourrins de Marines, qui fonçaient devant en beuglant... Non, je ne comprenais pas.
    Et je fis comprendre d'une oeillade bien noire qu'il ne lui était plus permis de parler en présence, puisque je ne pouvais même pas compter sur lui pour penser. Pff, une honte pour les Bureaux. Heureusement qu'aucun Marine ne l'avait vu...

    - « D'après les infos, le chef de la bande qui se trouve ici est le seul à être en contact avec « le boss » . Je ne sais pas lequel, c'était un peu confus. Quoi qu'il en soit, il s'agit maintenant de pénétrer dans cette ruine sans se faire repérer et d'enlever ce chef. En toute discrétion. Si on commence un combat, on n'est pas du tout sûr de gagner, vu que nous ne sommes que deux. Si on attend des renforts, je suis persuadée que nous allons perdre l'initiative et l'effet de surprise. Qui sait si votre rat n'a pas déjà déballé tout son sac et qu'une conversation den-den n'a pas déjà prévenu nos cibles ? Bon, le point positif, c'est que cette histoire est pour le moment une simple rafle locale, notre présence CP n'a pas été ébruitée. N'est-ce pas, Paladinno ? » Fouchtre ! Si ce crétin avait grillé notre couverture !!! « Alors, on ne peut que capturer le chef, au moment où personne ne regarde. Vous passez devant, j'assure les arrières. Et ne nous faites pas prendre, hein... » La recommandation ne me semblait pas, après toute considération prise en compte, si superflue que ça.


    Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Mar 3 Mar 2015 - 19:03, édité 1 fois
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    Cesare hocha simplement la tête et haussa les épaules. Du genre nerveuse la nana, dis donc ! La saluant d’un signe de la main, il s’éloigna et prépara donc son infiltration des lieux, essayant de repérer l’endroit le plus opportun. Ainsi donc, le combat était la chose à éviter, la discrétion était dans ses cordes, pas de problèmes, même ses méthodes étaient loin d’être conventionnelles. Mais bon, seul le résultat était important, qu’importe le procédé. C’était ce que son mentor lui avait enseigné.

    S’aidant de barils empilés près du mur, l’agent n’eut aucune difficulté à pénétrer dans l’enceinte de l’édifice. Une sorte de jardin était visible, bien qu’une grande partie de la végétation fût morte depuis un bon moment, faute d’entretien. Craignant une patrouille, il s’abrita derrière l’une de statues présentes, choisissant la plus imposante pour masquer au mieux sa forte carrure. Suivant son instinct, il était fort possible de trouver une entrée à l’arrière de cette église abandonnée, mais que des personnes devaient y être. Ainsi, la meilleur option semblait d’escalader un mur et atteindre le toit, ayant sans aucun doute une brèche ou une fenêtre accessible, vu que c’était un vieux bâtiment. Le gars ne se préoccupa pas un seul instant de sa supérieur, qu’elle soit là ou non n’allait pas le faire avancer, surtout que lui demander un coup de main était contre ses principes d’homme viril.

    Enfin bref, voyant que personne ne semblait passer par là, le beau gosse décida de passer à l’acte. Prenant son élan, il fonça vers le mur, réussissant à trouve un appui où poser ses mains. La paroi était assez usée par le temps, ce qui facilita un peu la tâche. Ainsi, au bout d’un certain temps, le gars arriva en homme. Bien sûr, avant de monter sur le toit, Cesare vérifia qu’aucune personne n’était là, il ne fallait pas se faire repérer maintenant ! Fort heureusement, sa recherche d’un moyen pour entrer ne fût guère longue, une petite fenêtre se trouvait sur sa gauche. Bien sûr, elle était fermée, fallait pas pousser la chance trop loin non plus !

    *Zut, comment je vais l’ouvrir ?*

    Afin de faire sauter la fermeture par espagnolette de la fenêtre, notre homme, tel un authentique agent, usa du peu de moyen qu’il avait pour s’en sortir. Ainsi, à l’aide du bout de sa ceinture, la tige métallique, il réussit à enlever la tige de la poignée et donc ouvrir la fenêtre. Comme quoi, il n’était pas si mauvais ! Discrètement, Cesare entra dans la pièce plongée dans la pénombre, faiblement illuminée par la fenêtre. Il avança doucement et prudemment, les mains en avant afin de ne pas risquer de ne pas croiser un obstacle et faire du bruit. De la lumière attira bientôt son attention, qui dépassait de sous une porte. Ne possédant pas de pouvoir divinatoire, difficile de savoir si quelqu’un était là. Faisant preuve d’une intelligence inouïe, Cesare toqua à la porte, et attendit.

    Alors que personne ne semblait alerter par ce bruit suspect, s’apprêtant donc à ouvrir la porte, cette dernière s’ouvrit. L’action se déroula en un bref instant. Le garde, surprit de voir un intrus, ne réagit pas assez vite, laissant le temps à Cesare de lui envoyer son poing dans le nez (ayant une excellente allonge), l’attraper en la ramenant à lui afin de l’envoyer rejoindre Morphée avec un coup final à la tempe. Honnêtement, le tuer était bien plus rapide, mais il paraissait qu’un agent n’avait pas le droit de le faire …

    Le couloir comportait une série de porte, ainsi qu’un escalier descendait. Valait-il mieux partir explorer à l’aveuglette ou questionner le type ? Cesare décida de faire le second. Il attacha les poings de l’homme avec sa ceinture et lui mit sa chaussette en bouche. Ben ouais, l’occasion de lui faire crier à l’aide était à éviter. D’une baffe puissante, il le réveilla, le show/torture allait pouvoir commencer !

    "- C'est simple, tu vas répondre à mes questions par un oui ou par non. Si tu tentes un truc, ou si tu mens, même ta mère ne te reconnaîtra pas !"

    Une bonne dose d'intimidation, c'était pratique dans ce genre de cas. Cesare se demandait ce que pouvait bien faire sa ravissante boss ...
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    La ravissante boss était juste derrière. C'était le plan, non ? Je l'avais laissé se débrouiller pour pénétrer dans l'église, tandis que je surveillai les alentours. Bon gré mal gré, Cesare monta sur le toit, dans l'indifférence la plus totale de vigiles qui se tenaient devant la porte. Je commençai par me débarrasser des deux gars qui patrouillaient autour du bâtiment, fusil à l'épaule. Il y avait une certaine tension malgré l'apparente décontraction des bandits, ce qui me laissait penser que nous nous rapprochions du gros lot. Ces gars n'étaient pas des amateurs, et bien qu'ils pensaient être en sécurité ici, ils ne relâchaient pas complètement leur garde. Malheureusement, c'était déjà trop. « Vigilance constante », m'avait-on rabâché au BAN. Utilisant le soru pour me déplacer rapidement, je les tuai proprement. C'était une époque où il ne faisait pas bon m'énerver. J'étais déjà sur la pente glissante qui, plus tard, me ferait faire des choses affreuses. Ceci dit, je ne perds pas beaucoup de sommeil à cause d'eux. Les hommes de la bande de Don Caramana étaient des sacrées pourritures. Ils méritaient bien ce qui leur arrivait. En plus, j'épargnai à tous de longs procès, tout en épargnant aux accusés des heures d'emprisonnement. C'était comme ça que je justifiais mes actions de justicière. Ce ne fut que plus tard que je compris à quel point c'était ignoble de penser qu'une seule personne pouvait juger une autre, sans autre forme de procès que comparer la morale de l'individu à une grille très personnelle de « mal/mauvais/neutre/bon/bien ».
    Les deux gardes à l'entrée ne posèrent pas plus de problème, et une fois les gardes fouillés – clés, den-den, zou par ici la monnaie – je rattrapai Cesare. Encore une fois, j'utilisai mon geppo, presque à en abuser. Cette technique était ma préferée, et je pense que c'est ma nature de papillon qui appréciait particulièrement de sentir le vent contre ou sous soi. Je remarquai la fenêtre à la serrure trafiquée et je me demandai vraiment pourquoi cet agent n'avait pas utilisé tout simplement une lame d'air ou le shigan.

    Et ce fut là, je me m'arrêtai deux secondes pour m'admonester mentalement. A chacun sa façon de voir et de faire les choses. C'était une chose que j'avais appris à la dure, lors de mes premières missions en tant que chef d'équipe : personne n'était comme moi, personne ne pensait comme moi, donc personne ne ferait exactement comme moi. Et ce n'était pas forcément une mauvaise chose. Je devais me souvenir que je n'avais pas la sagesse innée, que je n'étais pas dépositaire de la seule et unique Vérité. D'autres pouvaient faire tout aussi bien, différemment... voire mieux. Oh, que cela pouvait me coûter à admettre.

    - « Bien joué, Paladinno. »
    C'était dans le manuel du bon chef d'équipe. Féliciter ses agents pour avoir fait correctement leur boulot. Tu parles ! On m'avait dit merci, moi, pour tout ce que j'avais fait ? M'enfin, autre temps, autre mœurs, et que le Diable me patafiolât si je ne devais pas me montrer meilleure que les chefs que j'avais dû subir. Après tout, je ne pouvais être que superbe, donc, à moi de donner l'exemple. Je n'étais pas révolutionnaire pour rien. Si un « bravo » pouvait faire changer le monde, je serais trop bête pour m'en priver. Surtout, je n'étais pas d'assez mauvaise foi pour dire que Shaïness-agent aurait été ravie d'avoir un « pas mal » de temps à autre.

    En un coup d'oeil, j'étudiai les possibilités devant nous. Nous étions arrivés dans une sorte de grenier aménagé, une partie en débarras, et cette partie en petites pièces. Sachant que nous étions dans une église, je supposai donc que les escaliers descendaient vers la nef, et que derrière ses portes, je trouverai une ou deux chambres à la spartiate, pour le curé et son bedeau, et des salles d'entreposage pour le matériel le plus utilisé... du temps où l'église servait de Maison de Quelconque Divinité.
    - « Vérifiez où mènent les escaliers, et s'il y a du monde en bas. » chuchotai-je à mon collègue. « Surtout, ne vous faites pas repérer, nous ne sommes pas assez nombreux pour combattre toute une bande. » Ça, je l'avais déjà dit, alors, je me retins de lui donner d'autres conseils. « Je vais interroger le prisonnier dans la pièce à côté. N'ouvrez pas ces portes, on ne sait pas ce qui s'y cache, et je ne voudrais pas tomber dans un pièce ou autre. »

    Ayant vérifié qu'il avait compris – très important ça, vérifier que le subordonné avait bien compris, et n'avait pas de question. Merci Clotho, pour cette leçon indélébilement inscrite dans ma mémoire – je poussai le garde dans la grande réserve.
    - « Mon petit chéri, » lui fis-je d'une voix douce et toujours très basse. « Lui, c'était le gentil. Celui qui se contente de taper et d'assommer. Moi, je suis la méchante. La sadique, celle qui aime faire souffrir, surtout les gars comme toi. Mon psy me dit que ça a à voir avec un traumatisme de mon enfance, un besoin de compenser... Bref, je ne suis pas seule dans ma tête, et c'est exactement pour ça que j'ai été recrutée au poste que j'occupe actuellement. » continuai-je avec un ton aimable, comme si nous échangions des nouvelles de la famille, et du cousin Bob. « Je te conseille donc te coopérer, et de ne pas me donner le moindre prétexte à ma cruauté. Enfin, c'est toi qui vois, mais je peux te découper les cordes vocales et te maintenir en vie suffisamment longtemps pour obtenir de toi tous les hochements de tête dont j'ai besoin. Pas besoin de voix, pour communiquer, tu sais... »
    Et je sortis le tout avec un grand sourire lumineux, un papillonnement de cils et un petit soupir désolé à l'idée de ne pas pouvoir faire joujou avec ses organes internes. Pour parfaire mon numéro, je saupoudrai le tout de phéromones de peur. J'avais encore un peu du mal à avec cet aspect de mon fruit et j'eus la main un peu lourd, de telle sorte que mon petit pirate se tacha le fond du pantalon. Ce ne fut donc pas trop compliqué d'obtenir de lui tout ce que je voulais savoir. Après, je n'eus qu'à lâcher la bride à Cesare pour que mon chien fou allât chercher la baballe : le chef. Nous laissâmes derrière nous une église pour le coup réellement profanée.

    La disparition de cette bande n'était pas un fait divers, mais elle n'allait pas attirer l'attention du Don avant quelques heures au pire. Mes chefs pensaient que nous avions au moins six heures pour préparer un assaut généralisé sur le quartier général des Buzzards, dont je – nous, d'accord, nous – nous avions récupéré l'adresse. C'était un restaurant qui ne payait pas de mine de prime abord : ni ostentatoire, ni pouilleux, ça pourrait être l'établissement d'un chef moyen, avec une pergola depuis laquelle du laurier rose dégoulinait, et une carte qui promettait du poisson frais et une soupe aux cèpes maison. C'était là que Don Caramana brassait des berrys, braisait du jambon et blanchissait son argent sale.
    Et c'était là que nous allions passer à l'attaque, juste avant le service de midi, heure à laquelle le Don venait prendre un repas et revoir les livres de comptes de la veille. Pour cette opération, la brigade locale avait été mobilisée, pour faire un grand coup de filet et ne laisser personne filer. Mais Paladinno et moi n'étions pas là pour la plèbe de la pègre. Nous, nous allions mettre la main sur un parrain emplumé, THE buzzard...
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    Au tour de Cesare de se montrer proactif. Sachant que la cible était un restaurant, il ne fût guère difficile de trouver les gens y travaillant, surtout pour un agent doué comme lui. Ainsi, en remarquant qu’une serveuse était en couple avec l’un des chefs, une idée lui vint en tête, approuvée par sa belle supérieure : prendre leur place. Comment ? Les rendre malade ou les chopper sur le chemin au boulot, par exemple, un détail peu important, c’était la base dans leur métier. La partie la plus compliquée était de faire en sorte que ça ne semble pas suspect et dans cette optique, son amie de toujours allait poser problème, ne supportant pas d’être loin de lui, et savait faire en sorte de le rejoindre. Heureusement, Cesare était un débrouillard.

    Étant un habitué des restaurants, à croire qu’il ne savait faire que ça, Cesare connaissait la manière de faire dans ce genre de situation, ayant bossé plusieurs mois dans un restaurant, bien mieux que celui-ci. Une fois le responsable de la cuisine trouvé, notre homme lui expliqua la situation, se présentant comme remplaçant du chef Miguel, accompagnée de sa petite amie qui pourrait remplacer Dorothée la serveuse sans problème. Miguel et lui avaient fréquenté la même école de cuisine et était resté en contact.

    « - On m’a demandé de faire ça en remplacement de la journée, mais de ne pas prévenir le boss. Miguel ne voudrait pas se faire virer à cause d’une diarrhée… Je lui ai dit plusieurs fois de ne pas faire des mélanges bizarres…»

    Comme c’était une de ses habitudes, choses connues par ses collègues, ça renforça son histoire. L’homme fût surpris de voir la cage que le chef portait. Il lui expliqua que c’était un cadeau pour sa nièce et qu’en ayant accepté ce job temporaire, le temps lui avait manqué de trouver un arrangement. Priorité au boulot donc, en espérant pouvoir caser la cage dans un coin… ce qui ne posa pas de problèmes. Qui pouvait penser qu’un agent infiltré viendrait avec un animal ? Personne et ça tombait bien. Heureusement, la petite Niki était très inactive si tôt le matin, dormant et ne comptant pas se réveiller avant un bout de temps. Une autre raison se cachait derrière le choix de cette infiltration.

    Spoiler:

    Et oui, comment ne pas apprécier de voir sa jolie supérieure en tenue de serveuse ? La vue valait le détour ! Une aussi belle nana ne pouvait pas être dangereuse… une pensée qui renforçait leur couverture. L’un se chargeait de la cuisine, et l’autre des tables où bientôt une assez importante concentration de malfrats allait apparaître. Tandis que la demoiselle rejoignait les autres serveurs, on allait sûrement lui indiquer des éléments propres aux services, Cesare devait prouver sa qualité de cuisto afin de savoir où l‘assigner. Sachant cuisiner, ayant enregistré le menu du restaurant lors de sa recherche, reproduire les plats ne lui était pas difficile, c’était même meilleur que Miguel.

    « - Ralph, reste près de lui et aide le. Allez tout le monde, on commence ! »

    La cuisine commençait son travail et, bientôt, les clients allaient arriver, dont la cible du jour, le boss des boss. La tâche de Cesare était de faire en sorte de mettre hors d’état de nuire les hommes de mains en manipulant les plats, tâche compliquée vu qu’on le surveillait et qu’il ne gérait pas tous les plats. Mais voilà, rien de bien méchant, juste un léger contretemps. Le bon dosage d’une petite drogue ferait en sorte de les rendre HS tous en même temps, le tout était de ne pas se planter dans les dosages, de ne pas se faire voir et le tour serait joué pour le dessert. Ou du moins, selon le plan …
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    En bon chef d'équipe, j'avais laissé mon subordonné faire à sa guise, selon sa demande. C'était comme ça qu'on apprenait : en mettant la main à la pâte. Je ne pensais cependant pas qu'il prendrait aussi littéralement mon conseil. Il se retrouva pizzaiolo du jour, et moi serveuse. Ceci ne me dérangeait pas. Je faisais une serveuse absolument délicieuse. Par contre, le fait qu'il se retrouvât couper de l'action me gênait plus. Non seulement cela voulait dire qu'il ne pouvait pas faire grand chose en terme d'espionnage et de préparation, mais en plus, cela voulait dire que je me retrouvai seule. Or, devais-je le rappeler, j'étais une très mignonne serveuse, dans un restaurant bourré à craquer de mafiosi. Les Buzzards les plus hauts placés venaient souvent manger ici, et se faisaient un devoir d'être sur place, appétit ou pas, quand le Don faisait l’aumône de sa présence.
    Seule donc, contre une dizaine d'hommes qui n'étaient en rien des enfants de cœur. Encore une fois, ce n'était pas la peur. Je me savais capable de me débarrasser de la plupart d'entre eux. Non, le gros problème était qu'ils n'avaient aucune manière et qu'ils me reluquaient grossièrement. Avec le temps, l’apéritif fit place au bon vin pour accompagner la viande, auquel succédèrent celui pour la salade, l’entre-mets pour nettoyer le palais et enfin le digestif.  Nous en étions à la deuxième bouteille quand les mots remplacèrent les œillades, et je versai le vin frappé lorsqu'une paluche atterrit sur mon arrière-train.
    Il me fallut faire preuve de tout mon professionnalisme pour ne pas lui retourner une torgnole, lui balancer un shigan en guise de pontage coronarien ou juste de lui arracher les yeux avec ce qui resterait de la bouteille une fois que je le lui aurais éclaté sur la tronche avec. A la place, j'eus un glapissement de souris apeurée, rougis jusqu'à la racine de mes cheveux – et tout le monde sait que le rouge jure horriblement avec le rose ! - et après avoir bafouillé deux-trois syllabes pour le plus grand plaisir de ses Messieurs, je me hâtai en cuisine.

    - « Quoi que tu fasses, tu le fais maintenant, ou je te jure que je-- » Je dus stopper mes menaces quand Ralph se ramena. « Ah, ce sont les desserts pour le Don ? Non ? Ben dépêche-toi, je n'ai pas envie de le faire attendre. » Je lui secouai les puces. « Tu n'as pas oublié la crème ? Il a demandé un supplément de crème pour sa table. » Et pendant que le commis s'éloignait pour aller chercher le pot manquant, je désignai le plateau laissé « sous notre surveillance » à mon acolyte, pour qu'il put faire ce qu'il avait à faire.
    Ce fut donc avec un grand sourire que j'apportai à la table du Don « la spécialité du chef, avec ses compliments ! », ce qui ne manqua pas de soulever des oh et des ah ravis, à tel point que ledit chef fut convié par le Don à venir le saluer. Un très grand honneur, à ne pas en douter.


    Dernière édition par Shaïness Raven-Cooper le Dim 3 Mai 2015 - 20:19, édité 1 fois
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    Sa supérieur s’impatientait, fallait avouer que les mecs étaient en train d’user ses nerfs, ce qu’il ne voyait pas, mais c’était facile à deviner vu qu’elle était mignonne à croquer dans son déguisement de serveuse. C’était le genre de nana pouvant être belle qu’importe ses fringues en fait, ce qu’elle ne manquait pas d’user à son avantage. Cependant, avec tout ce charisme débordant de toute part, comment faisait-elle pour passer inaperçue et être discrète durant les phases d’infiltration ? Cela avait titillé sa curiosité la vieille, ne manquant pas de lui demander. La réponse l'éclaira un peu, mais sans plus, même si l'explication ne manquait pas de clarté, il était juste un homme de terrain, pas fait pour tout le blabla.

    « - Allez Cesare, on ne te paie pas pour rêvasser, au boulot ! »

    Mouais, il n’était pas payé du tout, mais devait tout de même obéir pour ne pas détruire sa couverture. Qu'est-ce qu'il pouvait en avoir marre de taffer comme un dingue ! Heureusement, notre homme avait ajouté il y a peu la touche finale à son plan d’empoisonnement (pas mortel, juste des somnifère), qui prendrait effet d’ici une petite minute. En temps normal, ça fonctionnait directement, c'était un autre type de produit, bien plus pratique dans cette situation. Un délice très vicieux, le boss allait adorer ! Alors qu’on lui demandait de commencer à nettoyer, la tâche la plus chiante en cuisine, voilà qu’on le conviait justement à venir saluer le boss. Ce type avait le mérite de reconnaître un bon plat.

    «-  Bonjour, je suis le chef Cesare. Ravi d’apprendre que ma cuisine vous a plu, vous êtes un fin gourmet ! »

    Le gars semblait apprécier le compliment, une tactique des plus banales pour se faire apprécier que de complimenter. Du coin de l’œil, l’agent remarqua que sa supérieure n’était pas bien loin, sans doute prête à intervenir à tout instant afin de clôturer cette mission. Des hommes de mains montraient déjà les premiers signes de fatigue. Tout ne se passa pas exactement comme prévu. D'abord, un gars s'écroula tête dans son assiette, faisant un bruit pas possible. Ensuite, des hommes revenaient des toilettes et n'avaient pas commencé leur dessert, ou d'autres ne le mangeant pas du tout ce qui était très con, fallait juste ne pas commander ! Bref, Cesare avait calculé son coup pour que ça tombe dans un intervalle très proche, mais le destin en avait décidé autrement.

    «-  Mais qu'est-ce que...»

    Inévitablement, les gars étaient sur le jeune chef présent. Pourquoi ? Peut-être par instinct ou à cause d'un geste que le gars avait fait inconsciemment ? Qu'importe, au diable sa couverture, maintenant qu'il avait été repéré, on ne pouvait guère lui reprocher de taper ! Shaïness n'allait pas être contente, déjà qu'elle avait été gentille en acceptant son plan. Et puis merde.

    D'un coup de pied vertical, Cesare souleva la table près de lui et, tapant dessus à nouveau, la projeta sur une bande de malfrat non loin, celle ne montrant pas de signe de fatigue. Le somnifère était certes lent, mais son efficacité empêchait la victime de se réveiller de suite, même après un coup, sauf si celui-ci était vraiment violant, ce que les agents savaient. Les compétences martiales de Cesare ne valaient pas grand chose, surtout face à sa bonasse de supérieure, mais avec l'effet de surprise causée par son attaque, il avait l'avantage. Pour le moment, en tout cas.

    Ainsi, sans plus attendre, le gars se dirigea vers la gauche, frappant un gars au visage, profitant de l'allonge de son long bras pour frapper son voisin avec son coude. Ben ouais, avoir un avantage physique et ne pas l'user, ça serait débile ! Chose dommage, c'était ne pas avoir sa petite amie près de lui, son pouvoir était vachement utile dans ce genre de situation. Mais bon, de toute manière, la réveiller alors qu'elle dormait, c'était assez difficile. Des cris parvenant de derrière lui indiquait que la pseudo serveuse était également passée à l'action. Bien assez tôt, la situation tournait à leur avantage, ayant profité de la somnolence des gens, d'une intervention rapide et de l'effet de surprise.

    «-  Vous devriez vous rendre, vous êtes en état d'arrestation.»
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    Comment se montrer discret ?

    Il m'avait posé la question, comment ça, au détour d'une pause café.
    Ma première réaction avait été de l'envoyer chier, et de lui dire qu'il n'avait qu'à retourner à l'EGLISE s'il voulait des cours de rattrapage. Ceci dit, il avait au moins l'honnêteté de reconnaître ses manquements. Ce fut peut-être ça qui retint les méchancetés qui me montaient aux lèvres. Ça et le fait que j'étais dépendante de mes évaluations en tant que chef d'équipe. Pff, fichue bureaucratie ! A quel moment serais-je assez gradée pour pouvoir gueuler sur mon équipe en toute impunité. Oh la la, Shaïness, ma petite, tu tournes Gouvernementale, là. Rappelle-toi, tu es une révolutionnaire. Une gentille. Tu protèges les gens. Tu aimes les gens.
    Ouais... la loose, c'est un mode de vie et c'est l'histoire de la mienne. Shaïness et les occasions ratées de ne pas penser.

    - « Qui peut le plus, peut le moins. Briller en société, avoir de l'impact autour de soi, attirer les regards. Ce n'est pas inné, même si tous ceux qui le font veulent le faire croire. Ça se travaille. Ça s'appelle avoir du charisme. Donc, une fois qu'on sait se faire voir, on sait aussi se faire oublier. Sinon, on passe de phare guidant les perdus vers la maison, à grosse cible bien dodue. »lui avais-je sorti en préambule.

    - « Être discret, c'est une question de volonté, de maîtrise de soi. C'est la décision de s'adapter ou pas à son environnement. Bien sûr, le fait de marcher dans les zones d'ombres, de ne pas faire grincer les lames du plancher, etc., c'est la base. Mais il en faut plus. Avez-vous déjà vu un gamin qui tente de se faire discret ? C'est visible comme le nez au milieu de la figure, parce qu'il ne s'adapte pas. Il pense qu'il est seul au monde, qu'il évolue dans un grand rien. Alors qu'être discret, c'est prendre conscience de ce qu'il y a autour de soi et de s'adapter. Devenir serveuse, ce n'est pas que passer un tablier et se balader avec un plateau. C'est une attitude, un port d'épaules, une manière de bouger, de parler, de regarder les gens. Etre discret, c'est s'oublier soi, et devenir le miroir de l'autre. Savez-vous que le meilleur moyen de tromper un prédateur est de sentir comme lui ? Et ben voilà, c'est ça, être discret, c'est devenir comme l'autre, tellement familier qu'il ne se rend pas compte de notre présence.

    Tout ça pour dire. Si vous entrez dans une maison en disant « je suis un agent CP en mission discrète d'infiltration », vous avez toutes les chances de faire une bêtise. Dites-vous plutôt « je suis un maître d'hôtel, je connais cette maison et j'ai le droit d'y circuler ». Rien que ça, ça va changer votre attitude, votre relation à l'extérieur. Et si vous êtes surpris, vous êtes déjà dans un rôle plausible qui peut bluffer l'ennemi pour une demi-seconde. Et nous savons, vous et moi, ce qu'on peut faire, nous les CP, en une demi-seconde. »


    Et j'avais raison.
    En une demi-seconde, nous étions passés de simples intérimaires servant le dessert à agents expérimentés présentant l'addition. Salée, l'addition. Le gang des Buzzards n'étaient pas des petits joueurs. Et ils le prouvèrent en réagissant promptement. Si Cesare avait, à forte juste raison, prit l'initiative, nous ne pûmes rester en position forte pendant longtemps. Ils avaient l'avantage du nombre, l'expérience du combat ensemble, et de la connaissance des lieux. J'avais beau eu avoir gardé un œil sur les portes de la cuisine, nous fûmes débordés par des acolytes étant passés par la porte donnant aux vestiaires.

    Cesare pouvait penser que nous avions l'avantage. Entre le somnifère et les renforts Marine qui n'allaient pas tarder à débarquer. Grossière erreur. Il allait l'apprendre à ses risques et périls. Nous n'avions pas affaire, encore une fois, à des débutants. La belette, quand elle se sait capturée, préférera attaquer, encore et encore, jusqu'à être mise à mort pour éviter un énième coup de dents, plutôt que de se laisser manipuler. Les Buzzards, même s'ils donnaient dans le volatile, suivaient ce processus : perdus pour perdus, ils avaient bien l'intention d'emporter le maximum d'ennemis avec eux.
    Ils combattaient durement. Dans un espace aussi restreint, ils ne pouvaient pas sortir leurs armes à feu, mais franchement ? J'aurais préféré. Car là, ils en étaient réduits au corps-à-corps, et ce n'était vraiment pas mon domaine de prédilection. D'autant plus que je n'avais pas mes fils : ça aurait été trop visible avec ma tenue de serveuse. J'enchaînais donc les soru pour éviter les coups et me placer perfidement dans leurs dos, les shigan pour percer leur défense, et les tekkai pour contrer les patates que je ne pouvais esquiver. Seule, j'aurais peut-être eu raison d'eux.

    Mais il y avait mon subordonné. Il se battait bien, cela allait sans dire. Sinon, il ne serait pas agent de terrain. Il savait parfaitement profiter de l'avantage naturel qu'était son allonge. Mais il était encore un peu vert, et pour le moment, en surnombre.
    Tout arriva peut-être une minute... une demi-minute... avant l'arrivée des Marines. Je vis le Don sortir une poignée de bo shurikens, effilées, redoutables aiguilles de la taille d'un crayon. Je le vis porter son coup, viser avec le détachement de celui qui se sait protéger par ses gardes-du-corps, avec cet ignoble rictus au visage. Et je ne sus pourquoi je ne hurlai pas, pourquoi je ne pus que très, très stupidement, me jeter sur le Don. La logique aurait voulu que je me mis sur la trajectoire du projectile. Faire une lame de vent. Quelque chose pour interrompre le lancer... une fois qu'il l'avait été. Lancé.. Là, c'était tout bonnement se jeter dans la gueule du loup. Devant le chef et sa poignée d'hommes, qui n'eurent qu'à tendre la main pour me cueillir.

    Quand le calme retomba dans le restaurant, la Marine ayant été efficace en immobilisant les mafiosi, force fut de constater qu'il n'y avait plus de Shaïness dans les murs. Pas plus que de Don. Un petit gamin trottina jusqu'au milieu de la pièce, sans se soucier des meubles fracassés, des taches de sang et autres détails prouvant la violence de l'assaut.
    - « Tenez, on m'a dit de vous remettre ça. »

    Et ça, c'était sans grande surprise un message de ce qui restait des Buzzards qui marchandaient leur ticket hors de l'île en échange de la vie de l'agent aux cheveux roses.
    Moi, quoi.
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