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[Quête Solo] Je n'imaginais pas Armada comme ça


Voilà déjà quelques jours que je séjourne sur la ville-flottante, et plus précisément, dans mon quartier. En tant que Libre Pirate, le capitaine Red m'a donné le quartier bon chic bon genre. J'ai déjà fait le tour dans mon territoire et j'ai visité quelques bâtiments intéressants comme ce bordel de luxe, ce casino, ces quelques hôtels prestigieux, ces salles de vente d'esclaves et ces salles de vente aux enchères. Bref, ici, c'est le paradis pour mes affaires. Je n'imaginais pas Armada comme ça. Jamais j'aurais crue qu'il y aurait beaucoup de pirates qui se comportaient comme des bourgeois dans un endroit pareil. Il faut dire que certains sont d'origines nobles, d'autres encore, ont accumulé beaucoup de richesses qu'ils ont préféré se reposer sur leurs lauriers. En ce qui me concerne, gagner de l'or en suffisance n'est jamais assez. L'argent appelle l'argent. Toujours est-il que la vie est différente sur Armada en fonction des arrondissements. On peut passer d'un coin dégueulasse à un autre plutôt "propre" alors qu'il n'y a seulement quelques mètres d'écart.

J'ai fait la connaissance d'Eisenheim dès mon arrivée sur Armada. Il est à la fois un capitaine spécialisé dans le vol de navires de nobles et à la fois le propriétaire d'un hôtel luxueux dans mon quartier. Ce dernier croit en moi. Je pense qu'il m'estime beaucoup parce que je vais encore de l'avant malgré les chutes. Il pense que je vais pouvoir poursuivre ses rêves. Il préfère depuis des années rester sur la ville-flottante et faire quelques raides de temps en temps. Eisenheim est un homme qui sait à qui on peut faire confiance et s'y connait pour avoir de bons renseignements utiles. D'ailleurs, il m'a donné quelques informations sur des cibles possibles en haute mer pour la suite de mon voyage.

Je me balade maintenant à l'endroit qu'on nomme La Dépouille. Je n'ai toujours pas vu mes nakamas depuis que nous sommes arrivés. En même temps, l'endroit est si vaste, c'est comme si je voulais chercher une aiguille dans une botte de foin. J'espère que Natacha s'occupe convenablement du recrutement. Il faut plus d'hommes pour manœuvrer l'Avernus. Du moins, cela évite que mes camarades les plus proches, l'Élite, s'occupent de faire ce genre de boulots ingrats. Je marche tranquillement dans la rue en me rappelant des moindres détails. C'est difficile de se repérer sur cette île-flottante quand on est nouvelle. Et malgré les quelques jours passés, je trouve que j'ai encore du mal à m'y faire. À voir les rues et les établissements, on peut dire qu'Armada est le synonyme de désordre et d'anarchie.

Pour l'instant, s'occuper de mon quartier n'est pas ma priorité. D'abord, je compte revoir Natacha qui traîne dans les quartiers d'Armada. La dernière fois que je l'ai vu, c'est près de notre navire. Si je peux récupérer une quelconque information concernant le trésor qu'elle rêve de retrouver, ce serait une bonne avancée pour cette affaire. Armada me semble un point de départ idéal pour quêter et faire un jeu de piste sur Grand Line. Pour bien situer le problème, il faut savoir que ma seconde possède un bout de carte tatouée sur son dos. Elle n'a qu'une petite partie. Son ancien capitaine voulait donner en héritage sa richesse seulement à ses hommes les plus méritants. Il s'avère qu'ils étaient cinq, dont Natacha. Or, depuis qu'ils étaient rentrés dans l'estime de leur chef, ces derniers se cherchaient querelle constamment pour être le seul à avoir le butin. Du coup, leur capitaine tatoua en part égale la carte sur leur dos pour que ces cinq personnes se mettent d'accord une bonne fois pour toutes et fassent la paix entre eux. De cette manière, ils pouvaient se compléter la carte mutuellement. Malheureusement, suite à leur naufrage, chaque possesseur de la carte se retrouva séparé des autres et garda la haine envers ses compagnons. Il est même possible que certains d'entre eux soient morts depuis, ce qui rend la chasse au trésor plus dur et longue.

Le port grouille toujours d'habitants dont la plupart des malheureux n'ont pas deux sous. J'ai la sensation de suffoquer à chaque fois que je vienne ici, tellement il y a du monde. Autour de moi, les maisons s'entassent les unes sur les autres, c'est le bordel. Je constate que l'Avernus est toujours à quai, c'est déjà bon signe. Notre présence doit intimider plus d'un. Cela dit, je pense que la population a plus peur de Red, des usuriers et des Neuf Flibustiers que des Ombres du Chaos. Il n'y a que les faibles qui peuvent avoir la trouille. Je me demande pourquoi ces traînes-misères qui pullulent les bas-quartiers constamment restent encore sur Armada et ne tentent pas leur chance ailleurs. L'espoir? C'est pour les imbéciles qui attendent désespérément que leur condition de vie change. C'est pathétique. Cela dit, les plus forts et les plus malins se font une joie de les exploiter comme de la vermine. C'est la loi de la jungle. Normal.

J'arrive maintenant sur une sorte de place. Curieusement, il y a moins de monde ici, mais il y a plus de matelots débordant d'activité, comme s'ils étaient sur le départ. Il n'y a pas l'air d'avoir le moindre établissement utile par ici. Je ne trouverais probablement pas d'informations intéressantes pour ma quête. J'ai dû me tromper de chemin, car cet endroit ne me dit absolument rien. Je suis complètement perdue. De plus, ce qui est plus étrange dans ce coin, c'est la disposition de cette place et de ce qui l'entoure réellement. En effet, pointant vers l'horizon lointain, une sorte de proue d'un grand navire s'engage vers l'extérieur de la ville. Sans compter que plus je vois le monde tout autour s'agiter sans faire attention à moi, plus je me dis que cette place est en fait le pont du dit-navire. Et visiblement, je me situe sur le gaillard d'arrière. Ce qui signifie que l'énorme poteau au centre est en réalité le mât.

Soudain, des marins enlèvent de nombreuses cordes qui sont enroulées un peu partout plus que sur la borne d'amarrage. Ils larguent les voiles en quelque instant. À côté de moi, il y a une maison imposante. J'imagine qu'elle doit être la cabine du capitaine. D'ailleurs, ce dernier est dessus. Il dirige les opérations depuis le toit de sa baraque et il gueule fort. Il ne me voit pas, car je suis pile en contre-bas. Je ferais mieux de partir avant que je me retrouve embarquée contre mon gré sur ce navire pirate. Les matelots ne semblent pas faire attention à moi, pas plus que leur capitaine. Ils sont trop occupés à faire la manœuvre pour quitter Armada sans dommages collatérales. Il faut dire qu'emboîter son vaisseau dans la citée pour le ranger est une idée complètement conne! Je reprends alors ma route rapidement. Je cherche à quitter le bateau.


Marshall John - 2500 Dorikis
Seulement, il y a sur le pont un homme avec une ancre à la main qui m'interpelle en faisant de grands gestes dans ma direction. C'est Marshall John, le capitaine des Écumeurs que j'ai rencontré sur Whiskey Peak. C'est lui qui m'a partagé sa Vive Card. J'ai aidé son équipage à quitter l'île aux cactus et je l'ai fait venir sur Armada sous sa demande, vu qu'il n'avait plus de navire. Je comprends qu'il veut me parler, mais je fais semblant de l'ignorer. Je baisse la tête et j'accélère mon pas. Je ne comprends pas ce qu'il fait là et pourquoi son équipage n'est plus avec lui, mais vu que le navire est en train de quitter Armada, je m'en fiche complètement. Malheureusement, John me rattrape et pose sa main amicalement sur mon épaule pour m'arrêter. Je me retourne, légèrement énervée, mais je tente d'afficher un sourire bienveillant.

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D'après les testaments de la Reine des Masques, dit Hathor.
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Une secousse nous déstabilise, John et moi. Et voilà, le navire quitte Armada pour de bon. Malheureusement, je ne peux pas sauter hors de l'embarcation au risque de tomber à la flotte ou sur une passerelle en bois trop fragile qui couvre à peine la surface de l'eau, m’entraînant ainsi dans les abysses de l'océan. C'est le destin? Au diable ces conneries! Je suis peut-être entraînée de "force", mais je trouverais bien un moyen pour que ce bâtiment retourne à son point de départ. Après tout, je suis une personne importante sur Armada, maintenant. J'observe sévèrement l'homme qui m'a mis dans cette situation embarrassante. Mon visage se crispe de colère. Je lâche enfin une phrase, mais je ne m'adresse pas à lui.

Arrêtez ce navire, immédiatement!

Tout le monde se retourne vers moi et me dévisage, surtout John. Ce dernier est au bord de l'étonnement. Voyant que personne ne s'active sous mon ordre, je m'empresse d'ajouter une phrase de plus, histoire de bien me faire comprendre.

Vous ne m'avez pas entendus, bande de poltrons dégénérés? Je vous ordonne de stopper ce navire sur-le-champs.

John ne bouge plus, il est comme paralysé. Il a peur. Non pas pour lui, mais pour moi. Il cherche à savoir ce que je fais d'un mouvement des yeux. Enfin, il remue péniblement ses lèvres.

Mais qu'est-ce que tu fais? Les pirates à bord de ce navire n'accepteront jamais ton ordre. Sais-tu au moins sur quel bâtiment tu te trouves?
Qu'impor...
Non, elle ne le sait pas. Et je vais lui expliquer rapidement. Tu es à bord de mon bâtiment, Nakajima. Et la seule personne autorisée à donner des ordres, c'est moi. Compris?

C'est une voix forte, puissante et grave qui me coupe la parole et qui s'élève sur le pont. Le ton est ferme et autoritaire. Le timbre suffit à faire silence autour. Je comprends immédiatement qu'elle appartient au maître des lieux. Je me retourne alors pour affronter le regard sombre du capitaine. Je suis stoïque.


Marshall Edward - XxxX Dorikis
L'homme qui se tient devant moi a une apparence suffisamment malsaine pour me faire reculer d'un pas, il n'a rien d'un enfant de cœur. Je peux ressentir une aura maléfique se dégager autour de lui. Ses vêtements sont les plus simples qu'un homme peut porter. Il se vêt d'un pantalon classique, d'une chemise blanche recouverte d'un long manteau et il se couvre d'un tricorne noir. Ses cheveux et sa barbe sont de la même couleur. Ils sont épais et sales. Il a des perles en or sur ses dreadlocks. J'arrive à voir dans ses yeux la bête machiavélique qu'il est au plus profond de son âme damnée. Il fait un sourire méphistophélique en me voyant et il ricane très fort. Son rire est gras. Ce moment d'euphorie entraîne alors le reste de l'équipage à rire à leur tour, sauf John. Ce dernier est encore craintif. Je n'aime pas comme il me parle. Je lui réponds alors.

Que tu sois capitaine ou non, ne change rien. Tu n'as aucun pouvoir sur moi...
Détrompe-toi, femme. Tu ne connais pas cette règle primordiale dans la marine? Chaque capitaine est seul maître à bord de son bâtiment. J'ordonne, mes hommes obéissent. J'ai envie de prendre la mer, je prends la mer. C'est aussi simple que ça.

John aimerait en placer une, mais ni moi, ni l'autre lui laisse la parole. Les matelots sur le pont m'encerclent et attendent impatiemment que leur capitaine leur donne le signale. Ils sont excités. À voir cet équipage, j'ai bien l'impression que j'ai affaire à des machos.

Écoute, tu n'as pas l'air comprendre à qui tu t'adresses, misérable.
Ahahahahah, mais je sais très bien à qui j'ai affaire, Nakajima. Tu es Aoi D. Nakajima, la folle qui se prenait pour une Déesse. Tu te crois supérieure aux autres parce que tu as une prime de plus de 100.000.000 de Berrys et parce que tu as rasée Whiskey Peak de la carte avec ton magma. Mais comme chaque utilisateur de Fruit du Démon, tu es trop confiante en ton pouvoir. Tu n'es rien qu'une rookie qui croit pouvoir jouer dans la cour des grands.

Je commence à lever le poing et à le serrer. Je commence à croire qu'on sait beaucoup de choses sur tout le monde sur Armada et que je sois toujours la dernière à être au courant des éléments à connaître. Il faudra que je remédie ce problème à mon retour sur l'île-flottante. Je hausse encore plus fort le ton, je ne supporte pas qu'on me marche sur les pieds.

Cette fois, tu vas trop loin. Décidément, tu ne sais vraiment pas à qui tu t'adresses.

Je suis à la limite de ma colère. Je sors mon sabre. Il ne peut rien faire contre moi.

Jetez-moi cette grognasse par-dessus bord et qu'on en parle plus.

Ce capitaine sait que je ne vais pas pouvoir utiliser mon Fruit du Démon à bord de son vaisseau, car si je le faisais, tout le monde se retrouverait à la flotte. Puis, c'est sûrement un capitaine qui travail pour Red, se serait idiot de le tuer. Et je n'ai spécialement pas envie de mourir bêtement. Ce misérable est très confiant en ses hommes. Il a vraiment le gabarit du capitaine pirate, contrairement à John. La tension est à son comble, les matelots commencent à m'agripper pour me balancer à la mer. Je réplique, je suis en rage, je compte bien laver cet affront, mais John plante son ancre près des pirates sans leur faire du mal, c'est juste pour qu'ils s'écartent. Il ose m'interrompre.

Vous allez arrêter tous les deux, bordel?! Vous vous comportez comme des enfants en bas âge! Vous êtes une honte pour la piraterie. Ed, mets ta superstition de côté pour une fois et arrêtes tes enfantillages. Tu risques tes hommes inutilement. Et je n'ai personnellement pas envie de mourir à cause de tes caprices à cause du magma d'Aoi.

Le capitaine veut couper la parole, mais étrangement, il n'arrive pas. J'imagine qu'il n'apprécie pas que John lui fasse remarquer que penser ardemment qu'une femme à bord de son bâtiment porte malheur est une croyance idiote.

Tu ne connais vraiment pas cette femme. Elle trouvera toujours un moyen pour vous emporter dans sa tombe si elle sait qu'elle va mourir. Alors, avant de te mettre en avant pour rien, réfléchi à deux fois, veux-tu?

Je reste quand même étonnée de voir John débiter de cette manière face à ce capitaine de nature autoritaire. Je reste perplexe et énervée. Je suis énervée contre John, car il me coupe l'herbe sous le pied. Cette histoire ne concerne que ce capitaine de malheur et moi. C'est insultant de parler à ma place. Puis, comment peut-il avoir autant d'influence sur cet homme qui ne lui ferait pourtant qu'une bouchée à la moindre remarque. Il y a forcément quelque chose.

John a raison. On oublie cette histoire et on se calme tous les deux, d'accord?

Le capitaine ne bouge pas. Enfin, j'ai gagné. Il me regarde encore comme si j'étais la peste elle-même. Ses hommes aussi ne font rien, ils attendent les nouvelles directives. L'homme au tricorne analyse la situation, il réfléchit à ce que dit John. Est-ce que je suis vraiment capable de couler le navire pour que tout le monde soit emporté dans ma tombe? Il est agacé. Finalement, il lâche enfin une phrase dans un souffle de mépris.

Ça porte malheur d'avoir une femme à bord de son bâtiment, tu le sais bien Jo'.

Ed? Jo'? Je commence à croire une certaine chose. Il y a de forte chance que ces deux hommes soient frères. Je comprends maintenant pourquoi John est en mesure d'intercéder sans se faire trucider. L'atmosphère se détend de plus en plus. On dirait que chacun c'est calmé. Mon cœur reprend son rythme normalement. J'ai bien crue que j'allais mourir pitoyablement. Désormais que tout rentre dans l'ordre, je demande alors le retour sur Armada.

J'exige le retour sur Armada.
Je désire ardemment que tu quittes mon bâtiment, Nakajima, mais il est impossible de faire retour arrière. Et on ne croise pas d'île là où on va. Il faudra bien que je me contente de toi, on dirait...

Il n'est pas très réjouis par ses propres paroles.

Toujours est-il que c'est moi qui commande ici. On va te mettre une barque à la flotte et tu seras remorquée par mon navire le temps qu'on fasse notre travail et de revenir sur Armada.

Il rigole?
Je ne suis absolument pas de cet avis. Je regarde John pour qu'il dise quelque chose, car si c'est moi qui parle, on risque de recommencer l'engueulade qui pourra finir en bain de sang inutile. Ce dernier comprend et s'empresse de trouver une solution.

Je refuse catégoriquement.
Laisse-la prendre mes quartiers, plutôt. Je te reconnais bien là, tu comptes sur la fureur de Grand Line pour te débarrasser d'une femme-magma sans même utiliser le haki de l'armement. Petit malin... Vous êtes vraiment pareils, tous les deux...

À ces mots, le capitaine sombre tire une mauvaise tête et fait volte-face. Il se dirige dans sa cabine, remplie de colère intérieure et de frustration. Il adresse un dernier message à John sans même le regarder. Il a perdu cette manche. Il comprend que j'ai autorité.

Très bien, fais ce que tu veux, John. Débrouille-toi seulement pour que cette femme ne soit plus dans mon champ de vision pendant tout le voyage, de maintenant à l'opération et de l'opération à Armada. Suis-je assez clair?

John n'a pas son mot à dire, moi oui. L'homme ténébreux est déjà dans sa cabine. Je regarde John. Je ne le remercie pas. Les hommes reprennent alors leur poste sans se soucier de moi plus que ça. Ils n'ont pas peur que je coule leur navire ou que je les massacre pendant leur sommeil. Ils sont rassurés.

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Je suis exténuée. Je suis bêtement John me guider dans sa cabine. Avant de redemander au capitaine le retour sur Armada, j'ai besoin de savoir quelques points. Je demande alors à mon ami quelle relation entretient-il avec le maître de ce vaisseau, car cela m'intrigue assez.

Tu es son frère, n'est-ce pas? Vous n'êtes pas un peu le jour et la nuit, par hasard? Pourquoi tu es avec lui et pas avec ton équipage?

John referme la porte derrière lui et m'installe sur une chaise. Il se pose sur son lit et me répond après avoir soufflé.

Exact. Edward est mon grand-frère, même si d'apparence c'est un démon. Il a pris la voie de la mer quand j'étais encore jeune. Il a rapidement sombré dans la piraterie. Il laisse croire que c'est un tyran, mais en réalité, il se bât pour la liberté, tout comme moi. Mais ses méthodes sont très différentes des miennes. Il n'hésite pas à tuer s'il le faut un exemple ou s'il faut survivre. D'ailleurs, il prétend que c'est ma faiblesse.
Il prétend quoi?
Bah, tuer... Je n'aime pas ça. Personne ne mérite de mourir, même pour ses fautes. Surtout s'il se rachète...

Mon interlocuteur se racle la gorge. On dirait que le sujet le dérange. Il poursuit alors sans me regarder.

En tout cas, je sais que tu ne te laisseras pas intimider par lui. Il se cache sous des prétextes et sa réputation de criminel. Puis, le plus agaçant avec lui, c'est qu'il a beaucoup trop de principes, des choses à la con que des marins ont habitudes de se raconter entre eux. Je ne crois pas qu'une femme porte malheur sur un navire. Ce sont des conneries.
Évidemment, sinon je ne serai pas là. D'ailleurs, en parlant de femme, Ariel n'est plus avec toi? Je croyais que vous êtes fiancés.

John baisse la tête. Je crois que j'ai évoqué un sujet sensible. On dirait qu'il pleure. J'ai personnellement pas envie de parler de sentiments, alors je repose ma question de tout à l'heure.

Mh, du coup, comment ça se fait que tu es avec ton frère? Vous avez pas l'air de bien vous entendre tous les deux.

Il ne me répond pas. Voyant qu'il n'est pas sous son meilleur jour, je ne cherche pas à le déranger plus que ça. Je quitte la chaise et je me dirige vers la porte de la cabine. Il est temps d'aller voir le capitaine pour faire demi-tour. La voix attristée de John s'élève péniblement derrière-moi.

Attends. Écoute ce que j'ai à te dire.

Je jette un regard intrigué en arrière, suivi d'un traditionnel "Mh?".

J'ai besoin de ton aide, Aoi. Ça concerne Ariel, justement...

Ah...
Pourquoi j'aiderai John une fois de plus alors qu'il me doit déjà beaucoup de choses? Et je suis gentille de ne pas les réclamer. J'ai aucune raison de l'aider. J'ouvre la porte.

Ne fais l'idiote. Tu ne quitteras pas ce bâtiment tout de suite. Il faudra attendre. Et j'ai de quoi te rembourser.
Tu te fiches de moi, John? T'es fauché comme les blés.
Laisse-moi au moins te raconter ce que j'ai à te dire. Après, tu pourras partir, si tu veux.

Tout à l'heure, il avait peur de mourir si je défie les ordres de son frère, et maintenant, il me laisse quitter sa cabine si je l'écoute? Il a sûrement quelque chose d'attrayant à me proposer. Je referme la porte et je me retourne face à lui, l'air impatiente.

Je t'écoute.

John essuie ses larmes avec sa manche, puis, il reprend.

Toi qui aime l'argent, tu as une affaire à gagner en restant à bord de ce navire et en m'écoutant.

Maintenant qu'il m'a captivé, il peut débiter tout ce qu'il a à me dire. Il prend une petite pause, puis, il enchaîne.

Ce navire est en route pour faire un raid important sur un navire-hôtel de luxe. L'opération est dirigée par mon frère, mais ceux qui tirent les ficelles dans l'histoire, ce sont usuriers. En échange du butin que je vais ramener sur Armada, les usuriers supprimeront ma dette et laisseront partir Ariel. En attendant, ils la détiennent pour que je fasse ce travail qui ne me ressemble pas. Je sais que tu n'as aucun scrupule à tuer des gens, semer le chaos et voler l'argent à tout-va. J'ai besoin que prenne ma place dans ce raid.
Mais il fallait le dire plutôt! Cela aurait pu éviter de mettre tout le monde sur les nerfs. Par contre, pourquoi tu as une dette auprès des usuriers?

Mon interlocuteur souffle. Il doit sûrement repenser à ces gens et les hait ardemment.

J'avais besoin d'un navire pour repartir...

Je comprends. En gros, il est dans la merde, car je ne vois pas en quoi je peux l'aider. Les usuriers ne sont pas crédules. S'il ne fait pas son travail, ils exigeront probablement encore plus de lui. Puis, il est hors de question que j'aille tuer des gens sur Armada, sauf si ce sont des gens que j'ai déjà croisés et que je déteste fortement. John continue son discours.

En faisant ce raid, je serai acquitté de toutes dettes. La tienne et celle des usuriers. Moi je me fiche de l'argent. Une part va à mes créanciers et une autre te revient.
Et tu crois que ton frère va me laisser prendre le commandement et avoir les honneurs sans compensation? Ça m'étonnerait.

Je suis déçue. Cela dit, je peux toujours trouver un moyen pour gagner le butin à la place d'Edward ou prendre les rênes de son équipage pendant le raid. Tout est possible. Je m'attendais à une meilleure offre, cela dit.

Voyant que je refuse toujours de l'aider, John me propose autre chose. Il sort d'un coffre une feuille et me la tend. Je la prends négligemment en me demandant ce que ça peut être. Mes yeux se posent alors sur les lignes tracées sur le support un peu délabré. J'ai une carte devant moi. Plus exactement, on dirait qu'elle n'est pas terminée. Je lève alors la tête vers John.

Cette carte est à ton frère, n'est-ce pas? Tu comptes encore m'avoir avec des propositions qui ne tiennent pas la route?
Il n'en saura rien. De toute manière, il n'est pas du genre à courir après des trésors qu'il n'est même pas sûr de trouver. Puis, il préfère rester sur Armada, alors que toi tu vas repartir sur Grand Line avec ton équipage reprendre l'aventure. Tu es gagnante.
Tu te fiches de moi? Cette carte est incomplète! Ton bout de papier me fait une belle jambe!

John me donne encore des explications.

Laisse-moi finir. C'est normal. Il manque des bouts. Tu sais comment mon frère a eu cette carte? Un pirate assez fort l'avait tatouée sur son dos. Edward a donc fait une copie, mais il n'a jamais cherché à retrouver les bouts manquants.

Si Natacha est capable d'analyser cette carte et me dire qu'elle concorde avec la sienne sur son dos, alors John monte dans mon estime. Finalement, j'ai beaucoup à gagner. Je vais donc faire ce raid et récupérer ce papier. Je demande alors tout ce qu'il faut savoir pour cette opération et ce qui est prévu. Je rentrerai sur Armada les poches pleines!

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