Ma tante me racontait toujours cette histoire, une petite fille qui adorait se rendre près du port pour pouvoir faire ce qu'elle aimait le plus : pêcher. Tous les matins elle s'y rendait et peu importait si le beau temps était au rendez-vous. En effet, la fille en question s'y rendait malgré les nombreuses interdictions de ses parents qu'il y pleuvait ou que l'orage y grondait. C'est une tradition qu'elle voulait maintenir, mais voilà qu'un jour … Un dangereux individu débarqua sur l'île où la petite fille logeait en toute tranquillité. Une belle matinée s'annonçait et cette dernière se dirigeait, toute souriante vers le port quand elle entendit non une, mais deux personnes hurler. Discrètement, elle se rendait à son endroit habituel pour y voir ce qui se tramait et constata alors deux hommes à terre dont le sang gagnait du terrain autour de ces deux cadavres encore chaud. Surprise, elle hurla de pleins poumons à son tour, le dangereux individu se retourna alors pour la regarder et laissa paraître deux yeux rouges. Depuis ce jour là, la petite fille en question ne retourna plus jamais sur le port et sortit qu'avec la compagnie de l'un de ses parents, effrayée par cet homme qui venait d'en plus de tuer sa tradition, la traumatiser pour toute une vie. Je dois bien l'avouer, j'avais demander à ce qu'elle me comte une histoire qui fait peur et après ça je n'ai pas pu dormir pendant quelques jours. Pour ma défense, je n'avais que huit ans.
Revenons à ce jour .. Il est vrai qu'il est resté dans ma mémoire, vous voulez savoir le pourquoi ? Tout commençait ce jour-là, une nouvelle patrouille de marines était envoyée sur l'île de Orange et comme à mon habitude je ne m'en préoccupais pas réellement plus que ça. J'étais seule chez moi, ma tante avait finalement accepté d'accompagner mon père à une convention de marins qui se tenait à LogueTown. Ce n'était pas plus mal que ça après tout, je pouvais me balader jusqu'à pas d'heure, voler quelques bricoles sans que l'on me réprimande par la suite et … Mouerf, ça ne changeait pas vraiment. En ce début d'après-midi je n'étais pas chez moi, je dinais chez l'un des petits restaurants du village. Je profitais du fait que le cuisinier soit un ami à mon père pour dénicher un petit repas gratuit. Suite à cela, digérer mon repas me semblait être une assez bonne idée alors une promenade était de mise. Je parcourais à la marche les délicieuses odeurs des fruits exotiques exportés d'autres îles et les voix nasillardes de marchands qui tentaient d'attirer les clients. Je pensais à diverses choses, les mains derrières ma tête ainsi ma courte veste jean ne couvrait pas entièrement mon soutien gorge noir. Croyez-le ou pas il faisait sacrément chaud.
C'est à ce moment précis que l'ambiance changea radicalement, je ne pourrais pas vraiment l'expliquer à vrai dire. La bonne humeur du quartier marchand avait soudainement disparu, un brouhaha se formait et une foule encercla une zone. Tout ce raffut attirait bien évidemment mon attention. Je m'approchais doucement sur mes deux chaussures à talons, ma personne devenait alors spectatrice. Un homme était à terre, je le connaissais, à vrai dire tout le monde connaissait le poissonnier. Il était terrorisé, recroquevillé la main sur son visage étouffant quelques cris de douleurs. Devant lui se tenait un homme, il se démarquait facilement des autres qui l'accompagnaient. Je pouvais le voir serrer son poing et déduire certains faits. Il dégageait comme une aura qui glaçait le sang, j'en ai encore des frissons … Je tremblais légèrement de tout mon être et serrais à mon tour mon poing gauche. Personne ne réagissait, je regardais à droite et à gauche, toujours personne. Que faire ? Il semblait en vouloir plus du poissonnier et on avait peur de s'approcher pour le défendre. Tout se bousculait à l'intérieur de ma tête, alors sans réfléchir je me lançais dans un trou dont le fond m'effrayait. Je me mis à courir vers l'homme en question et usais de mes talents de voleuse pour ainsi prendre son revolver en le bousculant. Par la suite, j'osais me frayer un chemin parmi la foule afin de m'échapper et de courir le plus loin possible de ce marine ...
Dernière édition par Megumi Grey le Ven 10 Nov 2017 - 0:51, édité 1 fois
Posté Dim 14 Fév 2016 - 18:41 par Alheïri S. Fenyang
- « Halala… »
Je soupirais. Le marine qui s’en prenait au poissonnier n’était autre qu’Elvis, l’un de mes hommes. L’un des plus violents aussi. J’avais eu des échos sur son comportement lors de ses différentes patrouilles, mais plutôt que d’écouter aveuglement ce qui se disait dans le dos de l’homme, j’avais pris la décision de le suivre, le filer pour me rendre compte de la réalité. Et force était de constater que les racontars n’étaient pas infondés. J’avais été trop loin pour voir ce qui s’était passé, mais il s’était vraisemblablement pris au vendeur sans aucune bonne raison. De quoi choquer tous ces gens qui avaient formé un cercle autour de la scène. De ma position lointaine, j’avais les sourcils froncés et le regard sévère. Après le combat titanesque qui m’avait opposé à Alucard et à Mizukawa, j’étais resté ici pour aider à la reconstruction de toutes les bâtisses que nous avions détruites. A l’établissement d’une caserne aussi. Mais là, Elvis nous desservait grave. On avait difficilement eu la confiance des habitants de l’île pour qu’il vienne tout gâcher comme ça. Son acte n’allait pas être impuni. Mais à peine avais-je eu cette pensée qu’une gamine sortit de nulle part et lui piqua son arme avant de sprinter. De ma position sur une toiture, j’avais tout vu. Et l’acte m’avait arraché un sourire. Comme quoi, il y avait des gens assez courageux quand même !
Ou des têtes brulées, à voir.
Elvis, lui péta encore plus un câble et se mit à courser la gamine qui venait de lui dérober son arme comme s’il s’agissait d’un débutant. C’bien pour ça que je kiffais pas les pistolets et autres… Parce que dérober une lame parait bien plus compliqué, même à la hâte. J’eus un rire en voyant la course poursuite, avant de descendre de mon perchoir d’un bond périlleux. On pourrait penser que j’allais aller m’interposer comme un héros, calmer le jeu et tout… Mais non. C’était pas du tout fendard comme ça. J’allais certes punir Elvis suite à ses agissements, mais j’allais aussi prendre un peu de bon temps en m’amusant avec cette p’tite voleuse qui voulait s’la jouer justicière et réparatrice des tords. Son acte n’était pas pour me déplaire, mais alors pas du tout. Alors, lorsqu’elle bifurqua à sa gauche pour emprunter un sentier ascendant, une main surgit d’un sombre couloir et la choppa violemment par le bras, avant de l’entrainer dans ledit couloir. Main qui n’était autre que la mienne, bien entendu : « Chuuuut. N’aie pas peur. » Dans le couloir étroit où je l’avais emmené, je plaquai virilement la gamine contre moi, tout en posant une main sur sa bouche pour ne pas qu’elle hurle ; et de notre position, nous pûmes voir Elvis, colérique à souhait, qui continuait d’arpenter le sentier qu’elle avait voulu emprunter, toujours au pas de course. J’avais sauvé son cul…
- « Ouf ! T’as eu chaud ! Heureusement que j’étais là ! »
J’eus un rire, avant de daigner enfin la lâcher pour ne pas qu’elle pense que je l’avais enlevé/séquestré pour profiter d’elle. Il faut dire que malgré mon beau minois et mon air avenant, il y avait de quoi se poser des questions, surtout que j’étais un grand gaillard de deux mètres et demi. Je devais faire plus six ou sept têtes de plus qu’elle, facile et je n’avais qu’une simple chemise hawaïenne déboutonnée et accrochée à mes épaules. Autant presque dire que j’avais le torse nu, quoi. Mon regard se perdit quelques instants dans son décolleté, mais sans plus. Ce qui m’intéressait généralement, c’était les derrières bien rebondis, et pas les loloches. Mais il y avait plus sérieux comme sujet, que je devais d’ailleurs aborder sans plus tarder : « Voler une arme d’un marine… C’est passible d’une peine d’emprisonnement, tu sais. Surtout que celui-là n’a pas l’air d’être un gentil… » Je jouais carrément sur le coup, feignant d’être un civil. Mais ledit jeu tomberait à l’eau si elle me connaissait déjà. Il faut dire que j’avais sauvé le coin il n’y a pas deux semaines et que mon visage/nom était bien connu sur les Blues et sur une bonne partie de Grand Line. M’enfin, là encore n’était pas le plus important. Le plus important était maintenant l’arme qu’elle détenait, mais pas que. Sa situation actuelle aussi, à laquelle elle n’avait sans doute pas dû réfléchir :
- « Et tu comptes faire quoi de cette arme ? De ta situation aussi ? Parce que s’il te retrouve, tu risques de passer un sale quart d’heure ! »