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Pacifique Limonade

Ils ont surgis des profondeurs de l'océan. Le premier Kazoo était sorti de l'eau juste devant notre château. Leur seul but était de viser les zones peuplées et d'éliminer la vermine. Nous ! Ils ne s'arrêteraient pas. Alors pour combattre des monstres, nous avons créé nos propres monstres. Il nous fallait une nouvelle arme. Le programme Bebert était né. Deux pilotes unis et la machine ne faisaient plus qu'un (trois mais bon, ne chipotons pas). Plusieurs centaines de tonnes de prodige. On a commencé à gagner. Et puis... Tout a changé.


Les Kazoo pensaient que les humains se cacheraient, flancheraient. Jamais ils n'avaient envisagé que nous relèverions le défi.

Aujourd'hui nous affrontons les monstres qui sont à notre porte.

Aujourd'hui, nous neutralisons l'apocalypse !


Dernière édition par Rastignac le Ven 28 Fév 2014 - 22:09, édité 1 fois
    Gipsy King est attendu secteur B.08, Kazoo de catégorie 3 en approche.

    Messieurs. Vous protégez une ville contenant 2 millions de litres de limonades.

    - Alors on se met en chasse

    - Et on tabasse !


    [...]

    Voilà une semaine que le Dr Rastignac naviguait à la force des bras. Sa prochaine destination était connu de tous comme l'île ayant vu naître la fameuse recette de la limonade. L'ordre des toubib 20 avait demandé à Eugène Rastignac de s'y rendre afin de former les quelques médecins de cette île aux nouvelles pratiques de la médecine. Car si en matière de boisson ils savaient se montrer novateur, en matière de santé publique, c'était encore le moyen-âge. Normalement, Eugène ne devait plus être très loin de l'île et pour tout dire, il avait hâte de se poser sur la terre ferme. Car si la première partie de la traversée sur son radeau avait été d'une tranquillité à endormir un hyperactif, la seconde partie s'était montrée beaucoup plus tempétueuse. A plusieurs reprises son radeau s'était retourné et ce n'est que par sa force titanesque de géant qu'il avait réussi à s’agripper à son embarcation. Mais l'épisode tumultueux avait fini par s'éloigner et c'est épuisé qu'Eugène approchait des côtes. Dans la brume épaisse, il commençait à percevoir un mur d'enceinte, une sorte de rempart géant.

    Pacifique Limonade Ombre_imagesia-com_gp1f
    Tiens.. On ne m'avait pas spécifié que c'était une ville fortifiée.. Intéressant.

    La brume réduisait drastiquement le champ de vision et des cloches sur les remparts parasitaient l'ouïe.  C'est peut être pour ça que Rastignac ne vit pas le coup arriver. A moins que ce ne soit la fatigue. Peu importe, au final, une masse aussi sombre que les abîmes transperça d'un pas lourd la brume pour venir décocher une droite au géant. Le coup n'était pas très rapide mais d'une puissance incomparable. L'impact manqua de fracturer l'os zygomatique du toubib. Le géant bascula de tout son poids dans l'eau. A cet endroit, le fond n'était qu'à quelques mètres ce qui permis au toubib de se redresser vite. Sonné par le coup, la vision troublé, il se releva tant bien que mal. Mais sa volonté de se mettre complètement debout fut annihilé par le même assaillant qui lui asséna un coup telle une massue géante sur la tête. Si le docteur n'avait pas mis son avant bras pour amortir le choc, là encore le coup aurait pu être fatal. La force et le poids du coup porté firent plié l'échine du géant qui replongea sous l'eau. Une épaisse pince vint lui agripper l'avant bras fragilisé par le coup de massue.

    En temps normal, Rastignac était bon nageur mais le contrecoup de l'assaut se faisait ressentir et l'oxygène allait manquer d'ici peu. Furieux et contraint à l'exploit sous peine d'asphyxie, le géant montra pourquoi le peuple d'Erbaf était craint sur toute les mers. Le mastodonte de 14 mètres de haut exploita toute sa force et sa rage pour se redresser en prenant appuis au fond de la mer. D'une impulsion il émergea en hurlant. Ce n'était plus du tout le visage calme et bienveillant d'un médecin mais bel et bien un géant d'Erbaf en proie à la colère. De sa main libre il répliqua sans réfléchir en visant ce qui semblait être la tête du monstre de fer. Celui-ci voulu parer le coup mais il était trop lent. L'impact fut terrible. Le métal se froissa mais pas suffisamment pour mettre hors d'état de nuire la boîte de conserve. Rastignac hurla de douleur, il n'était pas vraiment habitué à frapper du métal à main nue. La douleur l'énerva encore plus et lui donna des ailes. Tel un catcheur, il sortit une jambe de l'eau pour venir la plaquer sous l'aisselle métallique de son assaillant. L'agresseur tenait toujours l'avant bras du toubib mais après un coup sec et une poussée titanesque, la pince s'arracha de l'épaule métallique. Mettant à nue une curiosité. Ce n'était pas un humain, ça ressemblait à de l'horlogerie, une sortie de coucou géant. Rastignac plissa des yeux et recula légèrement. Les deux colosses se faisait face. Rastignac jeta au loin la pince qu'il venait d'arracher. Son agresseur semblait moins vaillant depuis la perte de son bras. Rastignac n'attendit pas une seconde attaque, il se saisit de son radeau comme si il avait une batte en main et vient l'encastrer dans le monstre. Une chose attira son attention quand le radeau percuta l'automate. Deux hommes faisaient des signes sur le sommet du crâne de la bête. Malheureusement, le toubib ne put retenir son coup, d'ailleurs, il n'essaya même pas. La boîte de conserve se fracassa tout comme le radeau avant de se disloquer dans l'eau en tombant.

    J'ai rêvé ou étaient-ce des humains ? Oups...


    Dernière édition par Rastignac le Ven 28 Fév 2014 - 23:32, édité 1 fois
      Toc Toc

      Qui est là ?

      Eugène

      Eugène qui ?

      Dr Eugène Rastignac

      Heu.. Elle est nulle ta blague, je la comprends pas..

      Ouvrez, vos hommes ont besoin de soins.


      [...]

      Après avoir repêché les deux humains dans l'eau, Rastignac s'était dirigé vers le rempart. Il avait longeait l'édifice un bon moment avant de tomber sur une massive porte d'entrée à double battants. Cette porte était taillée pour les géants comme Rastignac ou les petits navires. Eugène était soulagé, il n'avait vraiment pas envie de se baisser pour passer sous une voûte quelconque après le combat qu'il venait de mener. Quand la porte s'ouvrit, le toubib aperçu enfin l'intérieur de l'île pour la première fois. De l'extérieur, ça ne ressemblait qu'à un rempart géant, construit pour refouler des armées entières. Le mur était plus haut que Rastignac. Avec un peu d'agilité, le géant aurait pu l'escalader mais pour ce coup-ci, il avait préféré la voie normale. En entrant la ville, Eugène balaya l'horizon de toute sa hauteur afin de voir à quoi ressemblait la ville. Elle était comme dans ce qu'on lui avait raconté. Assez vieillotte avec d'immenses citernes contenant la limonades en son centre. Beaucoup d'habitants s'étaient rassemblés à l'entrée de la ville pour venir voir le géant. Leurs visages ressemblaient fortement à ceux que l'on peut croiser sur des civils des zones de conflits. Le visage marqué par la peur, emprunts à l'inquiétude du lendemain.

      Bonjour à tous, je suis le Docteur Eugène Rastignac de l'ordre des toubib 20 de Drum.

      Je suis le Marshal Bebert, responsable de la sécurité de cette île. Bienvenue. Toutes nos excuses pour ce malentendu, on t'a pris pour un Kazoo.

      Bebert
      Mac Gyver, Marshal de Limonisland
      Pacifique Limonade Bebert_imagesia-com_gp6c

      J'ai cru comprendre cela, les gars que j'ai repêché m'ont expliqués. J'aimerai les ausculter, auriez-vous un endroit assez vaste pour m'accueillir ?

      Ça doit pouvoir se trouver. Conduisez-le au château.

      Sur le chemin l'amenant au QG des troupes de l'île, Eugène remarqua une énorme brèche dans le rempart sur le flan ouest de l'île. Tout autours de cette brèche, l'endroit semblait chaotique, il y avait beaucoup de maisons rasées ou amochées. Le château était imposant, Rastignac n'eut pas à se baisser pour y pénétrer. Dans la pièce centrale, il y avait plusieurs armures comme celle qu'il avait émietté à son arrivée. Elles semblaient en pleine réparation, beaucoup d'homme s'afférer autours d'elles. Le toubib se concentra quelques instants sur les hommes qu'il avait fait valdinguer à plusieurs dizaines de mètres. L'un était pas mal amoché, plusieurs fractures dont une ouverte qu'il fallu réduire rapidement. L'autre n'avait que des blessures superficielles. Pendant qu'il s'occupait des blessés, le Marshal Bebert lui expliqua la situation en détails.

      Les Kazoo, des grenouilles géantes tentaient depuis plusieurs années de prendre l'île d'assaut. Personne n'arrivait à justifier ce comportement inamicale. Au début, les navires réussirent à éloigner les bestioles mais il en vint d'autres, plus grosses, plus malignes, plus sournoises. Rapidement, la flotte fut coulé et de ses cendres, le Marshal créa des armures de combat géantes. Elles étaient fait à la va vite avec beaucoup de bricoles, d'huile de coude et d'ingéniosité. Les premiers affrontements furent en faveur des humains. Les machines écrasèrent les Kazoo avec tellement d’efficacité que l'on pensait les avoir repousser et découragé de retenter une attaque. Les boîtes de conserves et leur équipage furent traités comme des héros par la population. Ils avaient mis fin à l'épée de Damoclès qui planait sans cesse sur l'île. La vigilance se relâcha.

      Grave erreur

      Un soir, des Kazoo qu'on classifia catégorie 3 débarquèrent. Ils étaient nettement plus imposant que leur prédécesseurs. Ils faisaient jeu égal avec les armures Bebert. L'affrontement fut épouvantable. De l'armée du Marshal, il ne resta plus 4 armures debout à la fin du combat. Les humains avaient gagnés, ils avaient repoussés les Kazoo mais à quelle prix.. Le maire de l'île décida d’emmurer la cité pour se protéger. Les travaux furent titanesques, tous les habitants y participèrent. En moins de deux ans l'île fut complètement fortifié. Les habitants se croyaient à l'abri derrière le mur mais encore une fois, les Kazoo démontrèrent leur acharnement. Un Kazoo de catégorie 4 fit une brèche géante dans le rempart et sans l'intervention des derniers Bebert, il aurait dévasté la ville. Depuis, c'est avec la peur au ventre que les habitants se lèvent et se couchent chaque jour. Ils n'ont qu'une question en tête. Quand sera la prochaine attaque ?

      Voilà où nous en sommes mon gars. Et sinon, tu viens faire quoi dans le coin ? T'es loin de Drum.
        - Alors comme ça tu veux sortir avec Mako Mori ?

        - Ouais mais j'suis bridé par le marshal.

        - Bridé.. Haha, t'es trop con mec.

        - C'était quoi ça ?

        - Hein ?

        - Le denden de la zone C, il y a un truc qui a bougé.

        - Fait chier, préviens le Marshal, il est avec le géant dans le hangar.

        - Putain, le mastar.. On dirait ta mère.

        - Tu crois vraiment que c'est le moment de plaisanter crétin ?


        [...]

        J'effectue une tournée humanitaire pour l'ordre des toubib 20. J'devais venir ici pour former vos médecins. J'tombe plutôt mal semblerait-il.

        Le Marshal Bebert acquiesce. Il avoue être dépassé par les événements. Il a bien tenté de faire appel à la marine mais celle-ci n'a souhaité intervenir car l'île est indépendante. Le Marshal pense que c'est une tactique du gouvernement afin de forcer leur île à rejoindre le gouvernement mais c'est le souhait de personne. Ils se sont toujours débrouillés seuls. Eugène termine de rafistoler les deux pilotes et se pose enfin. Il a un peu mal partout et ses fringues sont encore trempés. Il se cale contre un pilier, on lui apporte un thé géant dans un ancien baril d'huile. Sa joue et son bras le lance, il y applique de la pommade pour anesthésier les muscles. Bebert lui explique qu'il a un plan pour se débarrasser des Kazoo. Après l'incident avec le rempart, il a envoyé des hommes dans les environs pour chercher le repère des Kazoo. Un homme l'a trouvé, il a réussi à indiquer la position par Den Den avant de se faire gober tout cru. Le problème c'est que c'est assez loin et qu'il n'a plus les effectifs pour y aller. Mais il espère avoir l'opportunité d'y aller pour tout faire péter. Son plan c'est de capturer un Kazoo vivant et de le farcir de poudre noir avec un retardateur. De le relâcher dans la nature et quand celui-ci sera rentrer dans la tanière. Kadaboom. Le problème c'est qu'en attraper un vivant, c'est plus facile à dire qu'à faire vu la taille des morceaux. Celui qui a ouvert la brèche s'est fait mettre en déroute mais il a esquinté toutes les armures restantes. Soudain, alors que Bebert allait continuer son monologue déprimant, le DenDen haut-parleur du hangar grésille.

        Kazoo de catégorie 4 en approche. Tout le monde sur le pont.

        Byl Bravo ?
        La rotule droite est toujours coincé, il ne peut bouger.

        Renard Salsa ?
        Les deux bras manquent.

        Kangourou Roux ?
        Impossible de le démarrer, moteur noyé.

        Ciel d'Azur ?
        D'ici 2 heures ça sera bon Marshal !

        On n'a pas deux heures...

        Je vais vous les offrir ces deux heures, j'ai défoncé votre seule armure qui était en état de combattre. J'peux pas vous laisser comme ça. Je fais à peu près la même taille que vos monstres de fer, équipez-moi. ça me rappellera ma jeunesse sur Erbaf.

        Vous avez entendu le doc ? Pimpez moi ce géant, il a un rendez-vous ce soir. Il doit souffler dans les bronches d'un Kazoo cat'4.

        Au fait, pourquoi Kazoo ?

        C'est le bruit qu'ils font quand ils déroulent leurs immenses langues, juste avant de vous tuer.

        Pacifique Limonade Kazoo_imagesia-com_gpel
          - Vous êtes venu assister au combat Mr le Maire ?

          - Vous savez bien Bebert, je ne peux pas refuser un spectacle gratuit.

          - Rien n'est gratuit, dans quelques heures mes armures seront prêtes pour la revanche.

          - Je ne vous le fait pas dire. Dans quelques heures, l'île sera vendue au plus offrant.

          - Vous ne po..

          - Je le peux. Notre survie en dépend.

          - Laissez-moi jouer ma dernière carte.

          - Pourvu que ce ne soit pas l'excuse.

          [...]

          Dans la salle de contrôle on surveille attentivement la progression du Kazoo de catégorie 4. Sa trajectoire n'est pas fixe, il va et vient. Il s'approche du rempart et s'éloigne sans cesse. Il cherche la faille. Il cherche la brèche que l'un de ses congénère a déjà ouvert. Il est malin, il reste hors de portée des canons. De toute manière, les boulets ne feraient que le ralentir. D'un coup de langue, il pourrait balayer le mur de ses défenses. Dans le hangar tout le monde s'active sur le géant. Les armures ne sont que du bricolage, il en sera de même pour le géant de combat. On récupère à droite et à gauche des plaques de métal pour lui faire une seconde peau. C'est un mécano monstrueux, on construit une armure de chevalier à toute vitesse. On repassera pour le design et l'ergonomie, le temps presse. La salle de contrôle fait rugir l'alarme, il faut y aller, le Kazoo a pénétré dans la zone de la brèche. Rastignac se lève dans un fracas de métal. Tout le monde retient son souffle.

          Il paraît que dans certaine contrée, la cuisse de grenouille se mange. Vérifions ces allégations mes amis.

          L'attirail pèse des tonnes, Rastignac a beau être un géant, il peine à se déplacer. La charge lui donne une allure de robot. Chaque pas est une séance de musculature. Chaque pas fait trembler la terre aux alentours. Tout le monde l'acclame. Le marshal les laisse faire mais dès qu'Eugène est sorti du hangar, il ordonne à ses troupes de retourner travailler sur les autres armures. Une fois qu'il a remotivé ses troupes, il fonce sur les remparts assister au combat. Dans son armure, Rastignac sue à grosses gouttes. Certains endroits de son corps ne sont pas protégés, il le sent par les courant d'air qui lui pince la peau. Il tient en main un bouclier fait avec une coque de navire et une lance découpée dans un mât de galion. Péniblement il atteint la brèche. Beaucoup de monde est venu le voir combattre. Il aperçoit le Marshal qui donne des consignes à ses canonniers. Eugène espère qu'ils savent tirer et que cette fois ci, on ne le prendra pas pour un Kazoo.

          La bête rôde, elle se sait attendue, elle plonge pour disparaître sous la surface afin de se dissimuler. Elle s'approche très près de la brèche. Tellement près que bientôt elle ne pourra plus rester immergée. Rastignac ne voit pas la bête mais un Den Den placé dans son casque lui indique un mouvement sur sa droite. Il pivote et brandit sa lance. Rien ne bouge, soudain, sortant de nul part, perçant la brume une énorme langue jaillit sur lui. Par réflexe, il plie les genoux pour se baisser. Il se fait très mal en allant trop vite. les articulations de l'armure ne sont pas aussi souples que celles d'un corps humain. Les plaques lui lacèrent la peau à certains endroits. L'immense langue ne fait qu’effleurer son casque. De la base s'immisce à travers la grille qui lui protège le visage. C'est écœurant. La langue s'écrase sur un bout de rempart et fait plusieurs victimes. On fait évacuer en urgence tout les remparts et les canons et toutes les armes disponibles font feux vers l'embase de la langue.

          La langue se rétracte mais agrippe au retour le haut de Rastignac qui a commis l'erreur de se relever un peu pour soulager sa douleur. Il est déséquilibré et tombe vers l'avant. Les canons tentent de le couvrir mais rien n'y fait, il est complètement à découvert. Il est tombé la tête la première dans l'océan. Dans sa chute il a lâché sa lance pour amortir sa chute. L'impact est violent avec la surface de l'eau. Des trombes de mers sont projetées un peu partout. C'est à ce moment là que bondit le Kazoo pour atterrir sur Eugène. Quelques tirs le touche quand il est en l'air mais rien de suffisant pour le blesser. Rastignac reçoit l'aide du poste de contrôle qui surveille le combat par Den Den. Le PC lui dit d'effectuer une roulade. Le géant trempé s'exécute tant bien que mal. Il arrive à se retourner sur le dos et offrir son bouclier au Kazoo. La bête s'abat sur le géant qui souffre sous le poids. L'impact est titanesque, des paquets d'eaux éclaboussent les remparts et leurs occupants. Sans son bouclier, le géant d'Erbaf serait déjà transpercé par les ergots du monstre marin.

          L'animal tente de croquer des bouts du docteur mais en vain, celui-ci se protège plutôt bien. Il se permet même l'audace de riposter. Par une pirouette il glisse ses jambes sous le bouclier afin de le soulever. Le monstre bascule à son tour la tête la première dans l'eau. Rastignac en profite pour se remettre debout. Il récupère le mât qui lui sert de lance et se met en garde. Le montre cabriole et se remet sur ses pattes. Il fixe le géant puis comme si il n'existait pas, il fait demi tour et s'engouffre dans la brèche. Eugène reste impassible quelques instants avant de se rendre compte que le Kazoo est dans la cité.  

          Le Kazoo est dans la limonaderie ! Tous aux abris !

          C'est la foirefouille  dans la ville. Tout le monde fait n'importe quoi pour sauver ses miches. Marshal est impuissant, il enrage. Rastignac met le turbo et tente un sprint malgré l'armure. Il passe la brèche. L'animal lui tourne le dos, il se dirige vers les citernes de limonades. Il va trop vite, vraiment trop vite. Rastignac arme son mât de galion comme un javelot et se concentre. Il le lance comme un athlète et manque de se casser une nouvelle fois la trogne en avant par le poids de l'armure. Bingo. Le mât se plante dans un citerne de limonade qui se met aussitôt à déverser tout le précieux nectar dans les rues de la ville. Le maire devient bleu, le Marshal vert, Rastignac rouge de honte. Le bâtard de batracien stoppe sa course au pied du silo éventré par le javelot du toubib et se met à lécher tant qu'il peut le jus. Sur le coup, personne ne fait attention à ce détail. Rastignac lui fonce dessus pour réparer son erreur. Le Kazoo ne fait plus attention à rien, Eugène arrive à sa portée. Il a une occasion unique de porter un coup à l'animal. Mais il est épuisé par la course folle qu'il vient de faire et son temps de réaction n'est plus aussi bon, le montre s'aperçoit que le géant est dans son dos et il fait une ruade, tel un cheval.

          Rastignac vole dans les airs pour retomber de toute sa masse sur un quartier de vieilles maisons. Une bonne dizaines sont détruites et autant esquintées. La ruade a cassé plusieurs côtes du géant et des plaques d'armures ont volé un peu partout. La chute a éclaté le reste. La douleur est proportionnel à la taille. Eugène morfle, il a la nuque raide et il saigne à de multiples endroits. Visiblement il a un poignet cassé et une épaule luxée. Il ne peut plus bouger. Il arrive juste à lever la tête pour voir le Kazoo s’effondrer. Rastignac se met à rire comme un dément. Il hurle de rire, il a réussi à piquer le Kazoo quand celui-ci lui donnait la ruade. Dans la seringue, un puissant anesthésiant capable d'endormir un Roi des mers quelques instants.

          Pacifique Limonade Community-image-1373426503_imagesia-com_gpgk
          Fait de beaux rêves crapaud !
           
            - Tu savais qu'ils pouvaient parler ?

            - Heu.. T'es sérieux dans ta question ou bien ?

            - Bha oui, c'est plutôt étonnant, la seule grenouille que j'ai jamais vu parler c'était une marionnette.

            - Kermit ?

            - Ouais voilà.

            * silence *

            [...]

            Les hommes du marshal Bebert suèrent à grosses gouttes pour déplacer et harnacher le Kazoo géant sur un banc de sable à l'extérieur de la ville. Eugène les aida malgré son infirmité temporaire. Pour se faire ils utilisèrent d'anciennes chaines et ancres des navires qu'ils avaient désossés par le passé. Impossible de savoir si cela suffirait à contenir la puissance du monstre à son réveil. Dans le doute, on avait fait braquer des canons sur lui depuis les remparts. C'était la première fois qu'on en capturait un vivant, d'habitude, il manquait quelques morceaux... Une fois la bestiole dans sa nasse métallique, le doc s'occupa un peu de lui. Il rejoignit le hangar en serrant les dents. Il s'enfila une quantité d’analgésique suffisante pour endormir un troupeau de buffle carnivore. Il ôta son armure de fortune ou plutôt ce qu'il restait de celle-ci. Il fit de son mieux pour protéger son poignet et son épaule par divers bandages géants découpé dans une voilà de navire. Le marshal débarqua dans le hangar pour s'enquérir de son état.    

            Rien de grave j'espère. On vous doit une fière chandelle, non seulement vous avez stoppé l'attaque mais en plus, vous nous offrez la possibilité d'en finir une bonne fois pour toute. Mes hommes sont en train d'installer les explosifs sur lui. D'ailleurs, vous avez une idée du délai que nous avons ?

            Je ne peux rien vous promettre mais il doit vous rester une bonne heure. Quand il se réveillera, je ne serais plus en mesure de le combattre, il m'a sérieusement amoché.

            On s'en occupe, j'aurai trois armures Bebert opérationnelles pour le repousser jusqu'à chez lui. Une fois qu'il aura traversé la faille pour retourner avec ses congénères, on ferons tout sauter et le calme reviendra enfin sur notre île.


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            Tels des fourmis à l'assaut d'une montagne, les hommes de Bebert grimpaient sur le dos du Kazoo. L'épiderme du monstre était tellement dur qu'il ressemblait à des plaques de métal entre-maillées les unes aux autres. On plaça le combustible C.O.C.A à divers endroits sous l'épiderme. Puis, on acheva la préparation de cette bombe vivante par le détonateur M.E.N.T.O.S. Le tout relié à un Den Den caméra qui devait retransmettre ce que voyait la bête et déclencher par onde quand on lui donnerait le signal, le détonateur. La réaction en chaîne serait extrêmement rapide et le tout exploserait dans un nuage de mousses corrosives. Finalement, Bebert n'allait pas avoir besoin de se coller ça sur un armure et de faire soi même le boulot.

            Le monstre émergea de son anesthésie en temps voulu. Dès qu'il se mit à bouger, on braqua les lampes sur lui pour l'éblouir. Les trois armures Bebert en état de marche faisaient front devant la bête, barrant l'accès au rempart. Depuis le château, les canonniers étaient prêt. Bien évidement, les consignes étaient de ne rien faire car si jamais le Kazoo ne fuyait pas, en le combattant, on risquait de déclencher la bombe et par la même occasion, dissoudre une bonne partie du château et de la muraille en quelques secondes. Le monstre s'agita mais il était complètement neutralisé, les ancres et chaines remplissaient à merveille leur tâche. Bebert voulait effrayer l'animal pour être sur qu'il reparte illico chez lui quand on le relâcherait. Il fit avancer les armures Bebert qui claquaient leurs immenses pinces ou cisailles dans le vide. La bête cherchait à se dépêtrer mais en vain. Le marshal qui était sur le banc de sable, bazooka en main regarda une dernière fois le monstre puis il arma son engin.

            Bon retour chez toi et va te faire f

            Que m'avez-vous fait misérables avortons ?




              - On fait quoi des remparts maintenant Marshal ? Ils sont inutiles désormais.

              - Tout ce qui nous rappelle l'histoire n'est jamais inutile.

              - Et pour les débris des armures ?

              - Les tombeaux d'aujourd'hui seront les jardins d'enfants de demain.

              [...]

              Le Marshal en avait lâché sons bazooka quand le Kazoo géant s'était mis à parler dans notre langue. Au début, plusieurs personnes s'étaient regardés afin de s'assurer qu'ils avaient bien entendu. Tout le monde étaient stupéfaits et abasourdis par cette découverte. Rastignac n'en revenait pas non plus. Il avait pourtant combattu la créature et jamais il ne l'avait entendu prononcer autre chose que des bruits de monstres.  

              Tu parles notre langue ? Tu nous comprends ?

              Répondez ! Que m'avez-vous fait ?

              Pourquoi vous attaquez-vous à nous ? Nous n'avons rien fait à votre peuple !

              Balivernes ! Vous nous empoisonnez depuis des années.

              Comment ça ?

              Votre usine de limonade rejette dans la mer des substances qui nous rendent dépendantes de la limonade. Si vous n'avons pas notre dose, nous devenons fou en mourir. Vous le payerez misérables cloportes. Bientôt, vos défenses tomberont et vous serez à notre portée.

              Imbécile ! Si tu dis vrai, pourquoi n'êtes-vous pas venu nous en parler avant ? Nous résisterons comme nous l'avons toujours fait et je vous briserai ! Parole de marshal. Retourne chez les tiens porter ce message sans quoi je te fais balayer par mon artillerie et mes armures sur le champs. Va porter ce message à tes chefs.

              Ça suffit les menaces. Vos deux peuples cohabitent depuis des lustres et vous ne vous faites la guerre que depuis quelques années. Continuez et l'extermination arrivera bien assez tôt pour l'un ou pour l'autre. Arrêtez de vous enfermer dans votre fierté et réfléchissez à tout ce que vous avez perdu. N'y a t-il donc pas un moyen de faire revenir la paix entre vous ?

              Que les microbes cessent de déverser leurs produits et qu'ils nous fournissent de la limonade à vie pour ceux qu'ils ont tués.

              Je ne céderai pas, la limonade est notre gagne pain, sans elle, nous courrons droit à la ruine.

              J'ai combattu pour vous marshal car visiblement, vous étiez assailli par des tueurs mais au final, vous avez créé vos propres monstres. Revenez à la raison, j'ai vu le cimetière de vos armures. J'ai vu la plaque avec les noms des victimes de ces années de conflits. J'imagine le poids de leurs âmes sur vos épaules. J'imagine qu'il n'est pas plus difficile décision que vous avez dans vos mains. Je sais que vous avez enfin l'outil de vengeance dans votre main.

              Taisez-vous Rastignac.

              Jamais je ne me tairai, ce Kazoo a le droit de savoir que dès qu'il regagnera la faille, il implosera et entraînera la mort de tout les siens avec lui. Vous lui devez la vérité. Vous devez cesser ce cercle vicieux. Il faut sortir de la vengeance. Ça ne ramènera pas les morts et de votre divergences, créez une alliance. Une alliance tellement forte quelle vous sera bénéfique. Vos deux peuples ont payés un lourd tribu. Vous êtes acculés et eux au bord de l'extermination. Ne voyez-vous donc pas que personne ne gagnera jamais de cette situation ? Déposez les armes, fournissez leur de la limonade afin qu'ils puissent survivre et faites recycler vos déchets plutôt que des les rejeter en mer. Quant à vous les Kazoo. Apprenez le dialogue plutôt que la violence. Si vous aviez parlé bien avant, on aurait évité ce conflit ridicule. La paix commence par l'acceptation des différences et des évidences.

              Je suis médecin, je soigne des gens, je sauve des vies, je ne prends pas partie, je suis pour la paix. Je vous implore donc aujourd'hui messieurs, au nom du bon sens, de la décence, de l'histoire et de la fraternité de pactiser pour sceller une paix durable.  

              Aujourd'hui, nous neutralisons l'apocalypse.


              Pacifique Limonade Bebert2_imagesia-com_gvjr