Ainsi mon objectif est clair, j'ai jusqu'à l'arrivé et donc mon affectation à l'Hypérion, ce qui fait peu de temps surtout si l'on prend en compte que je vais faire cela pendant mes heures libres puisque j'étudie et confectionne des plans pour l'armement du sous-marin. Dans tous les cas, je vais devoir maximiser ce fameux temps ou je vais pouvoir agir, heureusement une partie du travail en amont à était fait par mes partenaires, toutes seule ce n'était pas la peine d'espérer pouvoir y arriver. Les prospectus récapitulant tout ce qu'est la GEndARME sont prêt, mais nous avons aussi commencé à déterminer les lieux clefs où il y a beaucoup de passage pour y installer des personnes pour distribuer tout cela. Le seul rempart qu'il reste maintenant ? Il va falloir que j'aille obtenir l'accord des "maîtres" des différents lieux. Autant dire que cela risque de devenir particulièrement compliqué s'ils manquent de bonnes volontés. Dans tous les cas, c'est ma part de travail de réussir à les convaincre et surtout de m'assurer que tout serra fait dans les règles de l'art. Je n'ai envie de retrouver des tracts partout au sol, l'idée n'est pas d'avoir les techniciens de surface et le vice-amiral en grippe, mais plus que de proposer des petits papiers, je veux être présente pour pouvoir répondre un minimum à certaines questions qui pourraient venir et les commentaires et avis constructifs qui pourront me permettre d'améliorer le projet dans son ensemble.
Premier jour, premier passage à la cantine bien avant de prendre mon service. Je souhaites pouvoir rencontrer des marins pendant les différentes pauses, avec un peu de chance et suivant les roulements entre les équipes de jour et de nuit je pourrais peut-être même commencer à faire parler de tout cela. Évidement, je suis consciente que les personnes que je vise sont une fraction de ceux avec qui je vais entrer en contact, mais pour faire circuler une information j'imagine qu'il ne faut pas faire la fine bouche et envoyer le tout de manière suffisamment large pour espérer atteindre le plus de personnes possibles. En tout cas, qui ne tente rien n'a rien et je ne vais pas finaliser tout cela en restant les bras croisés.
Albert et Larry, deux dockers, ont acceptés de m'aider ce matin jusqu'à ce qu'ils prennent eux aussi leurs services, ils portent donc chacun un carton et me suivent vers le lieu ciblé, ils m'attendront un peu plus loin par contre, je ne souhaite pas donner l'impression d'arriver en terrain conquis ou d'imposer quoi que ce soit. Ainsi, je voir une des personnes préposées au service.
"Excusez moi, vous pourriez demander à votre supérieur s'il m'autorisait à distribuer des prospectus pendant les heures de repas s'il vous plaît ?"
L'homme semble à moitié éveiller, difficile de dire s'il est dans cet état parce qu'il vient de se réveiller ou qu'il approche de sa période de repos. J'essaye de me contenir de lui secouer les puces par rapport à sa tenue débraillé, mais j'ai de plus en plus de mal à ne pas observer fixement sa chevelure plus en désordre qu'un champ de bataille après le passage d'un bataillon de la marine d'élite. Enfin soit, j'attends un instant, il me regarde et finit par répondre.
"Confiture ou miel ?"
"..."
Je regarde l'heure sur l'horloge murale, fin de quart certainement en fait à bien y réfléchir. Je sais que je devrai m'énerver ou au moins hausser le ton, mais ce n'est tout simplement pas dans mes habitudes, sauf évidemment face à mes subordonnées directes dans le pire des cas. Je respire un bon coup et préfère dire.
"Un conseil, allez vous reposer dans le dortoir qui vous est attribué."
"Il ira se coucher quand je le dirai et pas avant."
Je ne sais pas qui il est, peut-être l'un des cuistots, à bien y réfléchir, à voir sa toque haute il doit être le chef en cuisine dans l'immédiat. Par respect je le salue et il me rend celui-ci, dans la cantine, il est le seul maître à bord et je ne souhaite pas l'incommoder. Il se tourne vers l'endormi et lui met une tape sur le dos puis lui signifie d'un simple regard que son service est fini et que cela ne souffre aucune contestation possible.
"Veuillez excuser mon ingérence."
"Bon, vous voulez quoi ? Je n'ai pas que ça à faire Commandante."
"Je souhaiterais distribuer des prospectus pendant les heures de repas, s'il vous plaît."
"Et alors, vous êtes dans votre bon droit, pourquoi vous me demandez mon autorisation ?"
"Par respect, je m'assurerai de ne pas créer de désordre."
Il souffle et tend la main, j'imagine que c'est pour lire le document. Je lui tends, il le survole en vitesse. Puis le place dans un tiroir certainement destiner a... Je ne sais pas en fait.
"Décidément, les jeunes, vous avez de ces idées..."
"Désolé de vous faire perdre votre temps."
Il roule des yeux et repart en cuisine, je sors et fais signe à mes deux collaborateurs. Nous discutions de la marche à suivre et ils m'informent qu'ils ont vu Octavius apparemment, je pourrai essayer de négocier avec une équipe du chantier naval ce soir ou demain au plus tard, ce qui est une bonne nouvelle. Je leur rappel qu'ils ne doivent pas trop insister et demander aux gens de ramener les tracts plutôt que de les jeter si possible cela serait dommage de gâcher. On observe un instant la cantine et on se rend compte qu'il y a une chose qui cloche tout de même, ils ne sont pas trop peu ? Enfin, ce n'est pas mon problème, néanmoins Albert me fait comprendre qu'il a une idée et me pousse à demander tout de même.
Du coup, je vais de nouveau au comptoir pas réellement sûre de ce que je fais là en réalité. Respire un bon coup en me mettant au niveau de la fente permettant de faire passer les plats entre la cuisine et le réfectoire.
"Vous avez un problème ?"
"Oui, des idiots qui se sont portés pales, d'autre en manque de sommeil et alors ?"
"Vous auriez trois tabliers , pairs de gants et toques courtes ?"
Il grogne, évidemment il a bien mieux à faire avant que la masse du matin n'arrive, nous enfilons ses éléments que l'on trouve dans la réserve avec l'accord du chef des lieux et on commence à aider au service. Au premier marin qui passe, Albert lui apporte une assiette et dépose un tract sur la table en lui indiquant de le déposer sur le carton à l'entrer s'il ne souhaite pas le conserver. Donc c'est ça qu'il a en tête, du coup nous passons plusieurs heures à faire le service et on en profite pour distribuer un maximum de papier et on a même quelques signatures de gens prêts à intégrer immédiatement la guilde quand elle sera formée, un autre petit pas en avant. Par contre, il est temps d'aller à nos postes respectifs, nous saluons le chef cuistot qui m'interpelle avant que je ne parte.
"Laissez quelques flyers au cas où, il se pourrait aussi que je contacte deux de mes apprentis au QG de South Blue à l'occasion, enfin si j'y pense."
"Merci."
C'est ainsi que cette matinée s'achève, par la suite Fabio s'occupera de laisser des prospectus de manière plus classique, cela aura était tout de même une expérience enrichissante d'observer une cuisine à l'œuvre autant sur l'organisation du personnel que sur le roulement entre les moments calmes ou les arrivées massives de marin affamé. Le soir même, on m'informe que je ne pourrai voir les marins du chantier naval que le lendemain, je profite donc d'une de mes pauses pour aller voir la section scientifique bon je vais devoir courir pour ne pas revenir en retard, mais j'essaye tout de même. Essoufflée, j'arrive à leur bureau et essaye de négocier avec leurs secrétaires une minute pour parler avec eux. On m'accorde une minute montre en main, car c'est leur pause, j'en profite alors pour faire le plus court et conscrit possible. Je ne suis pas sûre d'avoir réellement captivé l'intérêt de ces hauts membres de la marine et bien évidement, une fois ma minute impartie achevée, je ne les dérange pas plus. Je leur fais un salut et repars sans plus de cérémonie quand:
"Un instant commandante."
"Oui monsieur ?"
"Shinichi... Mais sérieusement, financer des prospecteurs ?"
"Rien ne prouve qu'il n'y a pas au fin fond des mers ou de certaines îles, des filons de ressources inconnues. Même les plus rares est exotiques pourraient aider la Marine."
Il me regarde un instant, comme s'il s'attendait à ce que je lui dise que c'est une plaisanterie, avant d'éclater de rire. Il se lève et alors que ses bras commencent un véritable balai au gré d'un monologue interminable sur le pourquoi les scientifiques de la Marine sont infiniment supérieurs aux marines de bases et sur les recherches scientifiques qui ont déjà fait le tour du globe. Sans bien sûr oublier le fait qu'il a mentionné au moins quatre fois le fait que contrairement à lui, je n'ai pas fait une thèse acclamer par les spécialistes du monde entier. Évidemment, ses confrères sont retournés au travail depuis un brave moment et moi, je subis sans rien dire. En fait honnêtement, je n'ai pas compris la moitié de son discours pour ne pas dire le tiers et je pense qu'il vaut mieux.
"Commandante, vous être d'une candeur rafraichissante ! Des matériaux inconnus, quelle utopie."
"Sauf votre respect Mons.... Shinichi, venant d'une personne qui lutte jour après jour pour repousser les limites inconnues de la science ça me parait un peu étrange."
Il se remet à rire, souffle un bon coup et me regarde droit dans les yeux.
"Disons que je vais réfléchir à votre proposition, à une condition."
"Oui ?"
"Nous n'avons plus de thé, pendant que je réfléchis, allez-en chercher, vous seriez un amour. Oh, c'est un ordre, du thé, votre supérieur comprendra la nuance."
Bravo, maintenant, je suis reléguée au rang de garçons de courses. Je suis déjà en retard, mais au moins j'aurais l'excuse d'avoir servi de coursier pour les scientifiques et puisque c'est un ordre, je n'ai plus qu'à saluer et aller jouer gentiment au subalterne. Je n'ai pas fait ce genre de travail dégradant depuis au bas mot un an et demi, j'espère qu'il ne va pas me mettre aux latrines par la suite tant qu'il y est. Donc je cours dans les couloirs sous les yeux interrogateurs de certaines personnes que je salue en retour aux leurs. Où est-ce que je suis censé en trouver, bon, évidemment, j'imagine que les gérants des stocks pourront me donner une vague idée. Essoufflée et vaguement énervée, j'arrive devant le magasinier préposé aux cuisines.
"Vous auriez du thé s'il vous plaît ?"
"Le seul thé qui reste est réservé au Vice-Amiral. Je ne peux pas vous en fournir un seul gramme ! Pas avant le prochain arrivage dans quatre jours, quoi que ?"
Je le sens mal, mais alors très mal. D'instinct, je sais que je vais passer des heures horribles à venir, enfin soit, même si je sens venir la blague à plusieurs lieux.
"Quoi que ?"
"Et bien, disons, que j'ai un petit service à vous demander."
Et c'est ainsi que je vais partir pour la suite d'échange de services la plus stupide de tous les temps... Attention ça va être long, alors : Monsieur veut une poupée Mouetteman©, mais pas n'importe laquelle bien sûr sinon ça ne serait pas drôle, non, celle dédicacée et a dos d'une sorte de dinosaure vert, Yisho, qu'une certaine personne semble détenir. Mais, ladite personne n'acceptera de s'en défaire que si j'arrive à lui obtenir un ruban perlé que détient une tierce personne. Comme par hasard, celle-ci a eu vent d'une autre personne dans la base possèdent un lot de boite de nourriture pour chien Counagi© qu'à un Sergent forgerons. Je vais donc le voir en bon toutou que je suis finalement, une fois sa colère et un monologue passés, il m'informe qu'il n'enlèvera le pain luxueux de la bouche de son bichon d'amour que contre un lot de fruits qui vient de chez lui, c'est sentimental parait-il. Devinez quoi, pour son lot de victuaille, le monsieur suivant veut un bâton que lui doit un autre sergent... Enfin bâton, pas exactement il y a une lame cacher et il aurait était forgé par... Je m'en fiche éperdument en fait ! Donc, le bâton, il ne le lâchera que contre du miel venant de je ne sais pas où, miel que je ne pourrais avoir que contre une représentation en céramique d'un fruit du démon en forme d'ananas... Oui, il veut une mocheté d'ananas en céramique stylisé... Je passe une heure à coiffer Chanelle "Barbie" Kensaru, une heure à l'écouter me critiquer en long, en large et en travers pour finalement apprendre que non, elle veut des fleurs qu'a la Commandante Kousanagi ! Alors que je supplie mentalement n'importe qu'elle force supérieur de finir ce cirque, la demoiselle m'informe qu'elle sera ravie de me donner les fleurs contre un petit service, remettre une lettre d'amour à l'élu de son cœur. Inutile de préciser que j'arrive doucement aux limites de ma patience. Donc, le Don Juan refuse la lettre, quelle surprise... Mais en réfléchissant, si Arnold lui rend le balai qui appartenait à sa grand-mère... Arnold, tu veux quoi t'en qu'on y est ? Bien sûr, une canne à pêche de compétition... Évidement Adjudant un collier pour votre grognasse en échange de la canne... Détenue par un collectionneur qui veut en compensation une écaille de sirène, géniale ! Pitié que ce tourment s'arrête ! Link, sors de ce cauchemar...
Je vais donc voir la seule sirène des environs dont j'ai la connaissance en me remémorant la loi de ce scientifique farfelu, celui qui parlait de la tartine qui tombe toujours du côté beurré. Une charmante Lieutenante du nom d'Ariel. Au moment où je lui demande une écaille, je finis par la regarder d'une manière indescriptible qui semble la choquer... Je viens de passer plus de huit heures à cavaler dans tout Navarone pour chercher des personnes particulières, pour entendre dire coup après coup que finalement, ils veulent aussi quelque chose en retour. Elle me demande de m'installer et de parler de mes soucis.
"Voyons commandante, qu'est-ce qui vous met dans cet état ? Vous voulez bien en discuter autour d'une tasse de thé ?"
À ce moment-là, j'ai passé le stade de la colère, j'ai juste l'envie irrépressible de me jeter à l'eau avec un poids au pied... Elle me tapote l'épaule alors que je craque nerveusement. Une demi-heure plus tard, je lui ai expliqué la situation et elle m'offre une boite de thé, ainsi qu'une écaille. Je la remercie chaudement et juste au cas où refait la chaine à l'envers, jusqu'à revenir avec sa poupée voir le magasinier alors que la nuit va bientôt tomber. Pour être plus précise, je le vois qui quitte son poste pour aller prendre un repos bien mérité, tout juste donc.
"Voilà, mon thé maintenant."
"Et bien quelle humeur... Je vous rends service moi ! En plus, vous en avez mis du temps..."
Je lui fais comprendre d'un regard que je n'ai pas envie de jouer à ce petit jeu avec lui, il me donne ce qu'il me doit ce qui fait que du coup, j'en ai deux et je dois certainement être connue comme la plus belle poire de tout Navarone. Dans le doute, je vais voir si monsieur grande tête est encore dans son bureau, j'ai de la chance s'il a besoin de thé, c'est certainement pour ses nuits blanches. J'entre quand il me dit de le faire et je le vois une tasse à la main. Je reste totalement stoïque et me demande si je ne vais pas lui faire manger l'une des deux boites hermétiques.
"Oh ! Vous me semblez bien aigris ma chère, une petite tasse de thé ?"
Je suis totalement immobile, j'essaye de tout mon cœur de contenir une suite de jurons tout droits venue de la bouche de mon ancien sergent-instructeur, particulièrement virulents donc, quand il se met à rire puis me dit en faisant de nouveau une étrange danse avec ses bras dans l'air.
"J'ai expliqué la raison de votre absence à votre supérieur, il ne vous punira presque pas ou plutôt cela n'apparaitra pas dans votre dossier. Ce n'est pas extraordinairement charitable de ma part ? Je suis merveilleux je sais, posée le thé sur le bureau et discutons de votre projet, mais avant, qu'est-ce qui vous a pris autant de temps ?"
Il demande plusieurs fois, puis m'ordonne de parler, une fois l'explication faite il rit à gorge déployée à s'en faire mal aux cotes. Puis une fois son calme repris, me demande tout bêtement pourquoi je n'ai pas ordonnée au magasinier voir a l'un des premiers maillons de l'interminable chaîne de me donner ce que je voulais ? J'ai préféré éviter de répondre, de toute manière, il s'était déjà fait une idée sur la question de toute évidence. Je me sens très fatiguée, du coup la conversation tourne court et il me fait ramener à mon dortoir après avoir signé ma liste.
"Oh ! Et si par hasard, vous trouvez effectivement des choses... Uniques ? Ne m'oubliez pas, je saurai me montrer reconnaissant."
Alors que quelques instants par la suite, je suis dans ma couchette, je médite, j'aimerais dire que rencontrer autant de gens fut instructif. Non, en fait, j'ai surtout l'amère idée que je ne suis qu'une idiote facilement manipulable, enfin, avec un peu de change, j'aurais plus de chance le lendemain.
Premier jour, premier passage à la cantine bien avant de prendre mon service. Je souhaites pouvoir rencontrer des marins pendant les différentes pauses, avec un peu de chance et suivant les roulements entre les équipes de jour et de nuit je pourrais peut-être même commencer à faire parler de tout cela. Évidement, je suis consciente que les personnes que je vise sont une fraction de ceux avec qui je vais entrer en contact, mais pour faire circuler une information j'imagine qu'il ne faut pas faire la fine bouche et envoyer le tout de manière suffisamment large pour espérer atteindre le plus de personnes possibles. En tout cas, qui ne tente rien n'a rien et je ne vais pas finaliser tout cela en restant les bras croisés.
Albert et Larry, deux dockers, ont acceptés de m'aider ce matin jusqu'à ce qu'ils prennent eux aussi leurs services, ils portent donc chacun un carton et me suivent vers le lieu ciblé, ils m'attendront un peu plus loin par contre, je ne souhaite pas donner l'impression d'arriver en terrain conquis ou d'imposer quoi que ce soit. Ainsi, je voir une des personnes préposées au service.
"Excusez moi, vous pourriez demander à votre supérieur s'il m'autorisait à distribuer des prospectus pendant les heures de repas s'il vous plaît ?"
L'homme semble à moitié éveiller, difficile de dire s'il est dans cet état parce qu'il vient de se réveiller ou qu'il approche de sa période de repos. J'essaye de me contenir de lui secouer les puces par rapport à sa tenue débraillé, mais j'ai de plus en plus de mal à ne pas observer fixement sa chevelure plus en désordre qu'un champ de bataille après le passage d'un bataillon de la marine d'élite. Enfin soit, j'attends un instant, il me regarde et finit par répondre.
"Confiture ou miel ?"
"..."
Je regarde l'heure sur l'horloge murale, fin de quart certainement en fait à bien y réfléchir. Je sais que je devrai m'énerver ou au moins hausser le ton, mais ce n'est tout simplement pas dans mes habitudes, sauf évidemment face à mes subordonnées directes dans le pire des cas. Je respire un bon coup et préfère dire.
"Un conseil, allez vous reposer dans le dortoir qui vous est attribué."
"Il ira se coucher quand je le dirai et pas avant."
Je ne sais pas qui il est, peut-être l'un des cuistots, à bien y réfléchir, à voir sa toque haute il doit être le chef en cuisine dans l'immédiat. Par respect je le salue et il me rend celui-ci, dans la cantine, il est le seul maître à bord et je ne souhaite pas l'incommoder. Il se tourne vers l'endormi et lui met une tape sur le dos puis lui signifie d'un simple regard que son service est fini et que cela ne souffre aucune contestation possible.
"Veuillez excuser mon ingérence."
"Bon, vous voulez quoi ? Je n'ai pas que ça à faire Commandante."
"Je souhaiterais distribuer des prospectus pendant les heures de repas, s'il vous plaît."
"Et alors, vous êtes dans votre bon droit, pourquoi vous me demandez mon autorisation ?"
"Par respect, je m'assurerai de ne pas créer de désordre."
Il souffle et tend la main, j'imagine que c'est pour lire le document. Je lui tends, il le survole en vitesse. Puis le place dans un tiroir certainement destiner a... Je ne sais pas en fait.
"Décidément, les jeunes, vous avez de ces idées..."
"Désolé de vous faire perdre votre temps."
Il roule des yeux et repart en cuisine, je sors et fais signe à mes deux collaborateurs. Nous discutions de la marche à suivre et ils m'informent qu'ils ont vu Octavius apparemment, je pourrai essayer de négocier avec une équipe du chantier naval ce soir ou demain au plus tard, ce qui est une bonne nouvelle. Je leur rappel qu'ils ne doivent pas trop insister et demander aux gens de ramener les tracts plutôt que de les jeter si possible cela serait dommage de gâcher. On observe un instant la cantine et on se rend compte qu'il y a une chose qui cloche tout de même, ils ne sont pas trop peu ? Enfin, ce n'est pas mon problème, néanmoins Albert me fait comprendre qu'il a une idée et me pousse à demander tout de même.
Du coup, je vais de nouveau au comptoir pas réellement sûre de ce que je fais là en réalité. Respire un bon coup en me mettant au niveau de la fente permettant de faire passer les plats entre la cuisine et le réfectoire.
"Vous avez un problème ?"
"Oui, des idiots qui se sont portés pales, d'autre en manque de sommeil et alors ?"
"Vous auriez trois tabliers , pairs de gants et toques courtes ?"
Il grogne, évidemment il a bien mieux à faire avant que la masse du matin n'arrive, nous enfilons ses éléments que l'on trouve dans la réserve avec l'accord du chef des lieux et on commence à aider au service. Au premier marin qui passe, Albert lui apporte une assiette et dépose un tract sur la table en lui indiquant de le déposer sur le carton à l'entrer s'il ne souhaite pas le conserver. Donc c'est ça qu'il a en tête, du coup nous passons plusieurs heures à faire le service et on en profite pour distribuer un maximum de papier et on a même quelques signatures de gens prêts à intégrer immédiatement la guilde quand elle sera formée, un autre petit pas en avant. Par contre, il est temps d'aller à nos postes respectifs, nous saluons le chef cuistot qui m'interpelle avant que je ne parte.
"Laissez quelques flyers au cas où, il se pourrait aussi que je contacte deux de mes apprentis au QG de South Blue à l'occasion, enfin si j'y pense."
"Merci."
C'est ainsi que cette matinée s'achève, par la suite Fabio s'occupera de laisser des prospectus de manière plus classique, cela aura était tout de même une expérience enrichissante d'observer une cuisine à l'œuvre autant sur l'organisation du personnel que sur le roulement entre les moments calmes ou les arrivées massives de marin affamé. Le soir même, on m'informe que je ne pourrai voir les marins du chantier naval que le lendemain, je profite donc d'une de mes pauses pour aller voir la section scientifique bon je vais devoir courir pour ne pas revenir en retard, mais j'essaye tout de même. Essoufflée, j'arrive à leur bureau et essaye de négocier avec leurs secrétaires une minute pour parler avec eux. On m'accorde une minute montre en main, car c'est leur pause, j'en profite alors pour faire le plus court et conscrit possible. Je ne suis pas sûre d'avoir réellement captivé l'intérêt de ces hauts membres de la marine et bien évidement, une fois ma minute impartie achevée, je ne les dérange pas plus. Je leur fais un salut et repars sans plus de cérémonie quand:
"Un instant commandante."
"Oui monsieur ?"
"Shinichi... Mais sérieusement, financer des prospecteurs ?"
"Rien ne prouve qu'il n'y a pas au fin fond des mers ou de certaines îles, des filons de ressources inconnues. Même les plus rares est exotiques pourraient aider la Marine."
Il me regarde un instant, comme s'il s'attendait à ce que je lui dise que c'est une plaisanterie, avant d'éclater de rire. Il se lève et alors que ses bras commencent un véritable balai au gré d'un monologue interminable sur le pourquoi les scientifiques de la Marine sont infiniment supérieurs aux marines de bases et sur les recherches scientifiques qui ont déjà fait le tour du globe. Sans bien sûr oublier le fait qu'il a mentionné au moins quatre fois le fait que contrairement à lui, je n'ai pas fait une thèse acclamer par les spécialistes du monde entier. Évidemment, ses confrères sont retournés au travail depuis un brave moment et moi, je subis sans rien dire. En fait honnêtement, je n'ai pas compris la moitié de son discours pour ne pas dire le tiers et je pense qu'il vaut mieux.
"Commandante, vous être d'une candeur rafraichissante ! Des matériaux inconnus, quelle utopie."
"Sauf votre respect Mons.... Shinichi, venant d'une personne qui lutte jour après jour pour repousser les limites inconnues de la science ça me parait un peu étrange."
Il se remet à rire, souffle un bon coup et me regarde droit dans les yeux.
"Disons que je vais réfléchir à votre proposition, à une condition."
"Oui ?"
"Nous n'avons plus de thé, pendant que je réfléchis, allez-en chercher, vous seriez un amour. Oh, c'est un ordre, du thé, votre supérieur comprendra la nuance."
Bravo, maintenant, je suis reléguée au rang de garçons de courses. Je suis déjà en retard, mais au moins j'aurais l'excuse d'avoir servi de coursier pour les scientifiques et puisque c'est un ordre, je n'ai plus qu'à saluer et aller jouer gentiment au subalterne. Je n'ai pas fait ce genre de travail dégradant depuis au bas mot un an et demi, j'espère qu'il ne va pas me mettre aux latrines par la suite tant qu'il y est. Donc je cours dans les couloirs sous les yeux interrogateurs de certaines personnes que je salue en retour aux leurs. Où est-ce que je suis censé en trouver, bon, évidemment, j'imagine que les gérants des stocks pourront me donner une vague idée. Essoufflée et vaguement énervée, j'arrive devant le magasinier préposé aux cuisines.
"Vous auriez du thé s'il vous plaît ?"
"Le seul thé qui reste est réservé au Vice-Amiral. Je ne peux pas vous en fournir un seul gramme ! Pas avant le prochain arrivage dans quatre jours, quoi que ?"
Je le sens mal, mais alors très mal. D'instinct, je sais que je vais passer des heures horribles à venir, enfin soit, même si je sens venir la blague à plusieurs lieux.
"Quoi que ?"
"Et bien, disons, que j'ai un petit service à vous demander."
Et c'est ainsi que je vais partir pour la suite d'échange de services la plus stupide de tous les temps... Attention ça va être long, alors : Monsieur veut une poupée Mouetteman©, mais pas n'importe laquelle bien sûr sinon ça ne serait pas drôle, non, celle dédicacée et a dos d'une sorte de dinosaure vert, Yisho, qu'une certaine personne semble détenir. Mais, ladite personne n'acceptera de s'en défaire que si j'arrive à lui obtenir un ruban perlé que détient une tierce personne. Comme par hasard, celle-ci a eu vent d'une autre personne dans la base possèdent un lot de boite de nourriture pour chien Counagi© qu'à un Sergent forgerons. Je vais donc le voir en bon toutou que je suis finalement, une fois sa colère et un monologue passés, il m'informe qu'il n'enlèvera le pain luxueux de la bouche de son bichon d'amour que contre un lot de fruits qui vient de chez lui, c'est sentimental parait-il. Devinez quoi, pour son lot de victuaille, le monsieur suivant veut un bâton que lui doit un autre sergent... Enfin bâton, pas exactement il y a une lame cacher et il aurait était forgé par... Je m'en fiche éperdument en fait ! Donc, le bâton, il ne le lâchera que contre du miel venant de je ne sais pas où, miel que je ne pourrais avoir que contre une représentation en céramique d'un fruit du démon en forme d'ananas... Oui, il veut une mocheté d'ananas en céramique stylisé... Je passe une heure à coiffer Chanelle "Barbie" Kensaru, une heure à l'écouter me critiquer en long, en large et en travers pour finalement apprendre que non, elle veut des fleurs qu'a la Commandante Kousanagi ! Alors que je supplie mentalement n'importe qu'elle force supérieur de finir ce cirque, la demoiselle m'informe qu'elle sera ravie de me donner les fleurs contre un petit service, remettre une lettre d'amour à l'élu de son cœur. Inutile de préciser que j'arrive doucement aux limites de ma patience. Donc, le Don Juan refuse la lettre, quelle surprise... Mais en réfléchissant, si Arnold lui rend le balai qui appartenait à sa grand-mère... Arnold, tu veux quoi t'en qu'on y est ? Bien sûr, une canne à pêche de compétition... Évidement Adjudant un collier pour votre grognasse en échange de la canne... Détenue par un collectionneur qui veut en compensation une écaille de sirène, géniale ! Pitié que ce tourment s'arrête ! Link, sors de ce cauchemar...
Je vais donc voir la seule sirène des environs dont j'ai la connaissance en me remémorant la loi de ce scientifique farfelu, celui qui parlait de la tartine qui tombe toujours du côté beurré. Une charmante Lieutenante du nom d'Ariel. Au moment où je lui demande une écaille, je finis par la regarder d'une manière indescriptible qui semble la choquer... Je viens de passer plus de huit heures à cavaler dans tout Navarone pour chercher des personnes particulières, pour entendre dire coup après coup que finalement, ils veulent aussi quelque chose en retour. Elle me demande de m'installer et de parler de mes soucis.
"Voyons commandante, qu'est-ce qui vous met dans cet état ? Vous voulez bien en discuter autour d'une tasse de thé ?"
À ce moment-là, j'ai passé le stade de la colère, j'ai juste l'envie irrépressible de me jeter à l'eau avec un poids au pied... Elle me tapote l'épaule alors que je craque nerveusement. Une demi-heure plus tard, je lui ai expliqué la situation et elle m'offre une boite de thé, ainsi qu'une écaille. Je la remercie chaudement et juste au cas où refait la chaine à l'envers, jusqu'à revenir avec sa poupée voir le magasinier alors que la nuit va bientôt tomber. Pour être plus précise, je le vois qui quitte son poste pour aller prendre un repos bien mérité, tout juste donc.
"Voilà, mon thé maintenant."
"Et bien quelle humeur... Je vous rends service moi ! En plus, vous en avez mis du temps..."
Je lui fais comprendre d'un regard que je n'ai pas envie de jouer à ce petit jeu avec lui, il me donne ce qu'il me doit ce qui fait que du coup, j'en ai deux et je dois certainement être connue comme la plus belle poire de tout Navarone. Dans le doute, je vais voir si monsieur grande tête est encore dans son bureau, j'ai de la chance s'il a besoin de thé, c'est certainement pour ses nuits blanches. J'entre quand il me dit de le faire et je le vois une tasse à la main. Je reste totalement stoïque et me demande si je ne vais pas lui faire manger l'une des deux boites hermétiques.
"Oh ! Vous me semblez bien aigris ma chère, une petite tasse de thé ?"
Je suis totalement immobile, j'essaye de tout mon cœur de contenir une suite de jurons tout droits venue de la bouche de mon ancien sergent-instructeur, particulièrement virulents donc, quand il se met à rire puis me dit en faisant de nouveau une étrange danse avec ses bras dans l'air.
"J'ai expliqué la raison de votre absence à votre supérieur, il ne vous punira presque pas ou plutôt cela n'apparaitra pas dans votre dossier. Ce n'est pas extraordinairement charitable de ma part ? Je suis merveilleux je sais, posée le thé sur le bureau et discutons de votre projet, mais avant, qu'est-ce qui vous a pris autant de temps ?"
Il demande plusieurs fois, puis m'ordonne de parler, une fois l'explication faite il rit à gorge déployée à s'en faire mal aux cotes. Puis une fois son calme repris, me demande tout bêtement pourquoi je n'ai pas ordonnée au magasinier voir a l'un des premiers maillons de l'interminable chaîne de me donner ce que je voulais ? J'ai préféré éviter de répondre, de toute manière, il s'était déjà fait une idée sur la question de toute évidence. Je me sens très fatiguée, du coup la conversation tourne court et il me fait ramener à mon dortoir après avoir signé ma liste.
"Oh ! Et si par hasard, vous trouvez effectivement des choses... Uniques ? Ne m'oubliez pas, je saurai me montrer reconnaissant."
Alors que quelques instants par la suite, je suis dans ma couchette, je médite, j'aimerais dire que rencontrer autant de gens fut instructif. Non, en fait, j'ai surtout l'amère idée que je ne suis qu'une idiote facilement manipulable, enfin, avec un peu de change, j'aurais plus de chance le lendemain.
Dernière édition par Rei Yanagiba le Sam 22 Mar 2014 - 15:00, édité 2 fois