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The rest of an army before the absolute smile



Quelques jours plus tôt, avant les aventures sur Jaya. Sale d’entrainement du Léviathan. 23h58.



Alors qu’il n’avait encore aucune idée de ce que lui réservaient les prochains jours, Smile dégoulinait de sueur dans cette petite sale recouverte de matelas et de mannequin en mousse. Oswald l’avait tant aidé à devenir un homme différent qu’il ne se reconnaissait, lui même plus du tout et s’était effrayant…
Seulement, il n’avait pratiqué qu’une chose avec se nouveau maitre, le maniement du sabre et bien que le domaine lui plaise énormément, il ne voulait tout de même pas délaisser le reste, seules les armes à feu ne l’intéressaient pas, il savait tiré, mais atteignait rarement sa cible alors... s’était peine perdue de se côté. Il courait et entretenait également son corps de diverse façon, mais le corps à corps était la meilleure des armes. À son sens.

Sierra se vieux Sous-Amiral qui ne faisait plus que relater de vieux souvenir dans son esprit, mais qui pourtant avait été à la fois, un rival, un complice, un bourreau et un mentor lors de son passé au Quartier Général de South Blue ne cessait de lui répéter toujours la même chose. Se vieux sénile aveugle lui disait toujours que l’homme venait au monde sans griffes, sans crocs et sans dents pointues pour se défendre, mais il demandait ensuite à son blondinet préférer le pourquoi de la chose.
Bien sûr, chaque fois c’était la même routine, à un point tel que même lui avait compris qu’il valait mieux ne pas répondre, car toute tentative était réprimée. Sierra tenait fermement à terminer en répondant lui même à cette interrogation, comme s’il la disait chaque fois pour la première et dernière fois. La réponse était toujours la même et était désormais gravée dans la mémoire du mousse comme l’un des plus joyeux souvenirs qu’il voulait bien garder de son passage à cette base de la marine.

« L’homme vient au monde armé de son courage, de son intelligence et de quatre membres qui chacun peuvent occasionner d’important dommage à leur manière. Un homme n’a point besoin d’arme quand il lui reste un poing. L’homme seul se retrouve bien trop souvent désarmé et il vaut mieux pouvoir compter sur ses propres compétences que de devenir important à la perte d’une arme, la vie est un combat Smile, sache t’armer des bonnes armes. »

Torse nu, les cheveux remonter en queue de cheval et un regard vide perdu dans ses souvenirs, des coups répéter dans un sac au sol le ramenèrent à la réalité et un mousse à bout de force se rendit bientôt compte que cela faisait bien quelques heures qu’il ne pensait plus à rien. Voilà où il en était, il n’avait même pas pris le temps de se faire ses bandages habituels et s’étaient ouvert quasiment toutes les jointures…

Smile ne savait plus en quoi croire. La marine était tout ce qu’il connaissait et il s’y était fait de nombreux amis, une famille. Il se laissa mollement tomber sur le sol mou et il aurait bien aimé s’endormir, mais le sommeil ne venait pas ce soir. Il était pourtant mort de fatigue, mais trop de questions sans réponse restaient là, à attendre d’être résolue.

Ne voulant pas trop s’éterniser, Smile se releva lentement tout en sentant ses articulations craquer sous le poids plus lourd de son corps. Il resta un moment debout, immobile et les yeux clos devant cette sensation qu’il commençait à apprécier. Chaque fibre de son corps, muscle et nerf compris lui envoyait des signaux, ils les ressentaient tous aussi clairement que le battement de son cœur et le sang qui se retrouvait dans sa tête et donnait l’effet d’un tambour sur ses tempes rosit par l’entrainement. Il devenait chaque jour un peu plus fort, toujours un peu plus… Mais jamais assez è la fois…
Ensuite, comme sortie de sa transe, il regarda se désordre, il avait percé une bonne quantité de sacs d’entrainement cette semaine, il devrait trouver le moyen d’en acheter de nouveau, ainsi il sentirait peut-être moins mal vis-à-vis de tout se matériel gâché par de simples rages passagères.
Il passa aussi un moment à regarder ses mains, toujours les mêmes, des doigts longs, osseux et des veines qui les emplissait de force pour chaque coup porté. Mais il n’aimait pas les voir recouvertes de sang… Son sang, sa souffrance, son désespoir.

Une fois le tout rangé, il lança un dernier regard à cette sale qu’il rêverait très bientôt, puis pris un imperméable et projeta de s’aventurer sur le navire, prendre un peu d’air lui changerai les idées. Il laissa la porte se refermer derrière lui et trouva encore une fois wallace qui s’était endormir de l’autre côté, probablement encore à s’inquiéter, mais Smile n’avais quasiment plus besoin de prendre de médicament pour ne pas retomber dans l’enfer de la drogue. Le médecin était devenu un ami précieux qui comme lui avait si bien expliqué son capitaine, était bien plus qu’un collègue.

Rhinos Storm, une famille… C’était dur. Il n’avait jamais eu personne, seulement des souvenirs, des déceptions, mais eux, ils étaient différents, ils étaient unis sans que personne ne semble savoir pourquoi…

Le bruit de ses pas résonnait durement sur le sol de bois, mais il n’y avait qu’un faible vent ce soir, cette nuit. Smile s’accota sur la rambarde et ne broncha pas d’un pouce quand il entendit les pas d’une seconde personne. Il n’était donc pas le seul à n’avoir rien trouvé en cherchant le sommeil.




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Ma petite Serena choupi adorée ♥

Quand tu trouveras ce petit mot, je pense que tu auras déjà découvert tes nouveaux super-pouvoirs ! Si tu savais comme je suis contente pour toi ! J'ai bien compris que ton truc à toi, c'était la bagarre ! Mais je ne pouvais tout de même pas t'offrir une de ces horribles carabines dont les marins raffolent... alors je me suis souvenu d'une histoire folle comme tu les aimes !

Tu sais, j'ai un amoureux. Il habite loin, tout au bout de l'océan ! Mais comme on est fiancé, il m'envoie souvent des cadeaux. Et un jour, il est venu me voir en permission avec ce joli fruit que tu as mangé dans les gâteaux ! Tu aurais du le voir, il était vraiment mignon avec sa couleur rouge et sa forme rigolote ! Mais il fallait que ça soit une surprise...
Mais bon, revenons à nos moutons, hihi ! Je ne voulais pas le manger parce que j'aurais du arrêter d'aller à la mer, et qui dit plus de plage dit... plus de maillots de bain ! J'adore ça ! Tu comprends, Serena ? Toi, je sais bien que ça t'embête... alors, je me suis dit, plutôt que de le garder dans un coin sans rien en faire, je pourrais te l'offrir !

Comme ça en plus, tu garderas toujours un souvenir de notre amitié !

J'espère que mon fruit t'aidera toute ta vie !

Barbie, ta meilleure amie ♥

J'tiens la lettre en grognant, dents serrées, mi-furax, mi-amusée. Je me suis fait refourguer un pouvoir démoniaque par une supérieure irresponsable. Encore une fois, ballotée par les courants contraires, rattrapée par des impondérables qui modifient durablement ma trajectoire. Contre celui-là, je pourrais pas lutter. Mes mains sont bouillantes, puis glacées. J'dois me maîtriser à toute force pour pas cramer la feuille. Pas de grands gestes rageurs. Oswald m'en voudrait si je foutais le feu aux planches du Léviathan.

Comme le fait d'avoir une Jeska qui grognait pour la lampe de chevet allumée m'aidait pas à rester peace, j'suis montée sur le pont pour relire tout ça, et pour me calmer au frais. Direct en arrivant, j'ai bien vu que j'étais pas seule.

La dernière personne sur laquelle j'avais envie de tomber. Smiley Smile, celui qui a foutu la merde lors de son recrutement à Navarone, celui qui fricote avec Jeska. Brr. S'ils sont du même acabit, ça sera pas bon pour mon karma, encore moins pour celui de tout ce qui comporte des matériaux inflammables autour de moi.

J'me sens fragile, livrée à cette force que je maîtrise pas encore et qui me rend dangereuse pour moi même autant que pour les autres. C'est comme si à chaque pas, quelque chose risquait de tomber du ciel et de m'écraser.

Je profite qu'il ait le dos tourné, je marche prudemment. Mais ce putain de pont craque. Gros coup de bol, il se la joue guerrier viril qui se retourne pas au premier bruit suspect. Connard. J'me planque de l'autre côté du pont, du coup, derrière une bardée de caisses de munitions. J'soupire en silence, je froisse la lettre pour mieux la tasser au fond d'une poche.

Je fais mon yoga face à la lune, en essayant de faire venir plus vite le moment où je pourrais retourner chercher le sommeil dans ma cabine sans risquer de tout faire flamber. Ou de faire péter les canalisations au gel.

Plus que jamais, j'suis inspirée par le modèle du sage et de sa quête du juste milieu.
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Smile avait bien entendu le pont craquer sous le poids de son amie, mais ses pensées un peu plus noires qu’à l’habitude l’avaient forcé à se concentrer sur l’horizon. Intérieurement, il grandissait s’était comme un changement inévitable et devenait plus mature également, Oswald en était probablement la cause d’ailleurs, lui et toutes ses méthodes d’apprentissage assez inorthodoxe. Cependant, il se sentait emplie d’un nouveau sentiment très lourd, inconfortable qui lui nouait les entrailles, en réalité il ne comprenait pas pourquoi on l’acceptait alors que toute sa vie il avait été le gars trop intense, trop joviale trop Smile quoi.

Sans faire de bruit, il se retourna d’abord en jetant un simple coup d’œil, comme sortie de sa transe nocturne, sans penser que son imagination aurait pu lui jouer de simple tour, il avança à pas de souris jusqu’à la seule cachette qui aurait pu protéger un individu l’ayant surpris. Il grimpa sur les caisses de manière à pouvoir sauter sur Oswald dans le cas ou celui-ci lui tendrait un piège pour le tester, mais à sa grande surprise, ce ne fut pas la tignasse de gazon verte qu’il trouva, mais bien celle tout feu tout flamme de la jolie Serena !

Descendant tel un homme-araignée, il tomba nez à nez avec la jeune fille, seuls quelques cheveux séparaient son nez à lui du sien et il l’observa, les yeux clos elle semblait méditer dans une concentration des plus absolue.  Seulement, comment allait- elle réagir en le voyant aussi proche, aussi souriant et aussi à l’envers lorsqu’elle ouvrirait les yeux ? Il se le demandait bien et faillit bien trahir sa position avec un petit rire moqueur, mais il le ravala au dernier moment!

- Bonsoir Serena !

Sans trop savoir pourquoi elle était là, il se demandait si elle aussi avait un petit faible pour lui, se qui aurait très bien pu arriver puisqu’elle l’avait suivi ici ! Dans tous les cas, son amour était irradiant et émanait d’elle avec une douce chaleur qui attirait Smile comme une vilaine grenouille dans un petit marécage glacé. Il toucha doucement son front avant qu’elle n’ouvre les yeux et eut à peine le temps de lui dire qu’elle était brulante avant qu’elle n’ouvre et que le temps semble s’arrêter.

Oh, oh se dit-il mentalement, elle ne semblait pas contente !
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Je souffle. Un souffle brûlant, tellement que je sens la peau de mes lèvres sécher et se rétracter brutalement. Mes yeux sont ouverts, et je les braque, volontairement impassibles, sur la caricature de samouraï qui a l'air de s'être téléportée en attendant bien le moment où je m'étais efforcée de l'oublier. Il m'a fait flipper, bordel ! Tous chakras rompuis, je me contrôle de toutes mes forces ; mains crispées et sueur au front, en priant de tout mon cœur qui cogne comme un fou pour pas faire cramer le putain de bastingage, les caisses de malheur, le pont et tout le reste avec !
Coup de stress. Il trouve rien de mieux que de reculer un peu pour venir me caler sa paluche sur le front, pour revenir ensuite me sortir une connerie comme quoi j'aurais de la fièvre. J'ai bouffé un fruit du diable, foutu fornicateur d'anges borgnes ! Et j'suis paralysée. Trop peur des mes mouvements d'humeur dont j'ai jamais aussi mal mesuré les conséquences possibles. Sensation d'être un minuscule papillon aux ailes génitrices de catastrophes météo. Canant.

-Vous n'avez rien à foutre là, sold...

Ah, non ! Je m'échauffe ; comme s'il suffisait de parler pour matérialiser la colère et lui donner du corps. Logique que je réalise trop tard... à en juger l'odeur de brûlé qui sort de sous mes paumes ; le verni qui crame... je les lève précipitamment, comme une coupable qui se rend. C'est ridicule. J'en ai conscience. Mais maintenant, j'ai peur de toucher quoi que ce soit.

Partagée, déchirée même entre le besoin impérieux de rester parfaitement calme et le désir de l'envoyer se faire mettre. Bordel, depuis quand est-ce qu'on laisse les matelots seconde classe zoner du côté des officiers ? Pas que je sois super à fond dans la hiérarchie, tout ça, mais là, rien qu'une fois dans ma vie, juste là, maintenant, ça m'aurait arrangé... mais non, parce que Smile. Alors plutôt que de rester conne à pas sentir mon corps, je prends le parti inverse, pour voir.

-Euh. Bonsoir soldat ?

Yes, ça marche ! A nouveau, j'suis partagée entre le soulagement et l'agacement. Parce qu'on dirait bien que je vais plus pouvoir m'en défaire, maintenant. Et qu'il s'imagine sûrement déjà qu'on est les meilleurs amis du monde. Aller, putain, je le sens chaud pour me servir une dissert' sur la beauté des étoiles ou le calme de la nuit entre deux caprices Grandlinesques. Faut que je le refroidisse... sans que ça me sorte de mon attitude yogi. Respirer, pas oublier d'y aller profondément...

-C'est pas ce que je voulais dire.

Perdu, que ça se rapporte à la première invitation. Putain. Seigneur, que c'est dur d'essayer d'avoir conscience de chaque décimale de degré celsius animant chaque atome de son corps tout en réfléchissant à la meilleure manière d'évacuer gentiment et poliment, histoire de pas perturber son propre tao, Germain au grand sourire et à la morve au nez qui vient vous échauffer les tempes ! Aller, encore une fois !

-Vous devez avoir mieux à faire que rester là, non ?

Dit sur un ton traînant, constipé et pas du tout impérieux, bien sûr. Il sourit encore plus large. Perdu.
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Confus comme un panda à court de bambou, le blondinet regarde toujours sa douce petite flammèche en méditation avec son sourire contagieux. Un sourire qui à chaque fois ne manque jamais son coup, c’est inné comme les pouvoirs d’un magicien, ou les flèches de robin des Boyn, bref tous ceux et celle qui le regarde finissent par sourire eux aussi et bien qu’il ne soit qu’un simpliste petit mousse, se détail ne lui à jamais échappé. Il y a même des moments où comme se soir en particulier, il se demande combien de temps prendra la magie avant de faire son œuvre.

Assis en tailleur, il posa son coude sur son genou, puis ça main recueillit son menton comme le ferait un enfant, avec simplicité et un petit quelque chose de brusque, loufoque et presque involontaire qui si elle ne l’avait jamais vue aurait pu lui faire croire à un manque de confiance ou d’assurance. Seulement se n’est pas ça, c’est la mouche qui vient de prendre feu et de se désintégrer qui perturbait notre mousse à cet instant précis.

- Non, je n’ai rien de mieux à faire et au fait, tu vas bien ? Je veux dire, tout crame autour de toi… ta manger les bonbons du docteur wallace toi aussi ? Ceux au poivre de cayenne sont incroyables hein…

Aucune réponse de la part de sa nouvelle amie, Smile se laissa tomber sur le dos et sans vraiment laisser le temps à la rouquine de lui répondre, il enchaina avec un petit discours qui peut-être, je dis bien peut-être aura un effet différent sur la jeune demoiselle. Tout le monde connaît son tempérament tout feu tout flamme, mais Smile fait partie des gens qui rejeté toute leur vie, on sue voir le bon des gens avant l’étiquette que les autres leur avaient posée, question de solidarité peut-être.

- Tu sais, en fait je me demandais un truc, tu es comme moi, nous sommes montés à bord en même temps alors tu es comme une sœur pour moi, mais ça te fait la même chose, je veux dire… Cette sensation d’enfin avoir trouvé une place pour toi ? Tu ressens ça aussi ? Comme si on était tous de la même famille, on veille les un sur les autres et ainsi de suite ?

Pensif, Smile attendrait qu’elle lui donne son avis cette fois, ça et un sourire.

Après tout, les siens ne sont pas contagieux pour rien.

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Trempe dans ton foie, et tu trempes dans ta bile.

Te briser ce maudit sourire qu'a du saper l'inspiration de tes parents sous mes poings ; te faire sentir comment t'es chiant et pas contagieux, comment t'as pas ta place à bord d'un foutu navire de guerre autrement qu'à la plonge et certainement pas à mes côtés à jouer les confidents en manque affectif. Arrêter toute discussion par la force, et sentir l'air brûler autour de moi. La joie fugace d'un moment extatique, le bonheur glacé d'un plongeon en pleine violence gratuite.

Ce que ça serait bien ; ce que j'en rêverai. Si j'avais pas bouffé ce foutu fruit, si tu me mettais pas en danger en m'imposant ta foutue présence. Oh, oui ! C'est ce que je ferais. Je te pèterais les dents pour que tu puisses plus jamais sourire. Comme ça, tu viendrais plus jamais faire chier qui que ce soit avec tes petits airs suffisants et...

Mmh. Est-ce que je suis en train de m'emballer pour un mousse, là ?

… on dirait que oui.

Bon. On relativise. C'est juste le mec de Jeska ; son clone en masculin, qui cherche à m'amadouer en m'emmenant sur son terrain fait de clichés, de naïveté qui prend la propa' des Rhinos à la lettre, en pensant que tout le monde est dupe. J'sais que même Jenkins l'est, dupe. Pas moi. J'sais qu'on est sur un navire de guerre, qu'on est là pour obéir aux caprices de l'amirauté, et qu'on est secondaires par-rapport au succès militaire du navire qui nous porte. De la même fratrie ? Aller. On verra qui trahira le premier, quand la première bombe nous tombera dessus. T'as pas une gueule à être solidaire jusqu'à la mort, Smile. Et pour ça, tu seras jamais un frère.

-Foutez-moi le camp.

Deux ombres passent devant mes yeux ; un couple de mouches qui s'est littéralement désintégré sous le feu de mon agacement difficilement contenu. Une odeur de chaire cuite m'informe aussi que je suis en train de cramer le cuir de mes bottes. Ridicule ou pas, je me magne de les virer, parce que je sais que j'en aurais pas de nouvelles avant l'année prochaine.

… ça te fait sourire ?!

-Je vous préviens. Si vous refusez d'appliquer cet ordre, ce pied qui a l'air de vous faire marrer, vous vous le prenez au cul.

Ose insister, et je brûle tout de toutes façons. Ça sera ta faute. Jenkins sait, il comprendra.
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À la réplique de la jeune rouquine, le regard de Smile changea, devenant plus sérieux et attentif, comme s’il détaillait la femme en face de lui en évaluant chaque caractéristique qui dans un combat les opposant pourrait lui être utile. Pour lui, les choses étaient plus claires désormais, c’était assurément un coup d’Oswald pour le surprendre alors que sa vigilance était réduite, mais qu’elle n’ait pas la tronche noire et blanche ne change rien, elle était ici pour la suite de son entrainement ! C’est indéniable finit il par se dire.

Il commença donc à tourner autour d’elle, comme s’il voulait la contourner toujours équipé de son éternel sourire, puis quand il fut proche d’elle, il lui envoya un coup de pied latéral sans toute fois y mettre toute sa puissance. S’il ne s’était pas trompé, elle riposterait ! De plus, elle avait intégré le navire en même temps que lui, se qui signifiait qu’à se stade de l’aventure, ils étaient de force égale.

Curieux, Smile se demandait pourquoi Oswald l’avait envoyé elle pour le surprendre et lui porter un coup dans l’ombre.

- Je sais qu’Oswald t’envoie ! C’est clair comme de l’eau de mer ! Tu te cachais pour me prendre par surprise !

Seulement, malgré son délire qui n’était pas près de s’estomper, une réelle intention de combattre se dégageait de lui, il était prêt à l’affronter et tant pis pour elle si elle ne l’était pas, après tout il avait commencé en douceur avec se simple coup de pied ! Elle était comme lui un marin entrainer non du One Piece ! Elle saurait encaisser et probablement riposter aussi !

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-Mais vous êtes fou ?

Je bloque le latéral en montant un genou. J'aime pas trop. Ça fait encaisser quand même, ma charpente vibre sous le choc. Et puis, merde quoi. Je dois pas m'énerver, pas avoir un poil d'agressivité sous peine de tout cramer, et voilà qu'une demie-cliche vient me tirer de ma méditation sous les étoiles. J'avais pas besoin de ça ; t'aurais jamais du faire ça. Putain.

J'esquive un autre coup en me baissant d'un coup, dos droit. Puis j'explose plus que j'avance. J'ai déjà dit que je savais cogner qu'à la colère, ou alors, portée par ma cohorte ? Je sais plus. Du coup, je m'énerve. J'aime pas ce sale petit con, qu'a rien trouvé de plus intelligent à faire à bord que de venir remuer la sauce à droite à gauche et de fricoter avec la pire erreur de recrutement du Lev' depuis – j'espère pour lui – sa création. Foutu mousse. Tu cognes fort et juste. Y'a sûrement une raison pour laquelle t'es jamais passé ne serait-ce que seconde classe. Y'a que les mômes engagés à l'âge de la tétée et des jupons qui passent mousse avant d'être soldat. Tu dois être une triple crème de lâche doublée d'un branquignolle de double-gaucher pour en être encore là. T'es chiant. Je t'emmerde, putain.

Trempe dans ton foie et tu trempes dans ta bile.


J'arme pas mon poing, jamais. Il est déjà parti, et je continue à avancer derrière lui, visant l'infini, oubliant l'adversaire que j'ai devant moi. Un bruit mat de cuir frappé. Il tombe, et je continue en le piétinant, droit devant. Puis je me retourne en sautant, défense intermédiaire en route au cas où. J'ai le souffle qui tise vénère. Pourtant, je me contrôle encore. J'ai fait une promesse. Je veux plus déconner, plus jamais. Je jouerais plus jamais les patates chaudes, et surtout pas sur la Route où chaque île signifie de nouveaux périls. J'aime pas ce navire. Mais si je dois m'y fixer, j'y plongerais mes racines.

Et pour ça, je dois pas le cramer. Déjà, je sens que mes mains sont brûlantes, qu'elles consumeraient le grand mât si je les y oubliais.

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-.... ça va le mousse ?

Il bloblotte un truc dans la flotte. Il faut dire que le plongeon additionné de la bouée que je lui ai balancé dans la gueule doit pas aider à articuler. Le spectacle me fait presque un peu marrer. De toutes façons, j'ai pris la bonne décision en le balançant par-dessus bord. Ça m'a calmée direct. Un froid bienfaisant me court dans la nuque et dans les bras. Le Lév' est sauvé. J'ai juste un peu cramé le bastingage. Je le dirai à Jenkins. Je passerai un coup de ponceuse et de vernis. Ça aussi, ça me calmera.

-Te noie pas, hein ? Je peux pas venir te chercher.

Que je lui balance en remettant mes bottes encore trop chaudes et en m'étirant le dos et les poings. Par acquis de conscience, je regarde. Bon. Il a l'air à peu près accroché à la bouée, on est dans une mer tranquille. Je retourne me coucher ?

... bon, aller, non. Je vais prévenir un seconde classe de garde, et je vais aller me coucher ensuite. Voilà. Et rentrer dans ma cabine sur la pointe des pieds, en respirant bien, en pensant à rien sinon à la gueule de Smile dans la flotte, et aller me coucher. Demain, j'éviterai les contrariétés. Et je me mettrais à la méditation avec Jenkins.
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