Me voilà au pied de la montagne. Une falaise à quatre-vingt-dix degrés par rapport à la mer qui entoure entièrement l’île sur laquelle se trouve peut-être le trésor d’O’Connor. Mais je ne suis pas seul. Je l’ai remarqué, au moment où j’ai plongé dans la mer à quelques mètres de la roche, le pêcheur ayant refusé de me conduire plus près, le navire des Massive Shooter, ces pirates qui nous avaient accueilli – Adam Turner et moi – de la pire des manières est derrière moi. Et ce type aussi. J’ignore son nom mais il était à la réunion des enfoirés du bois hier. Est-il ici pour augmenter son nombre de part en m’éliminant ? Surement. Mais pas seulement. Mon excitation était telle qu’ils ont dû le remarquer ou peut-être ont-ils entendu ma conversation avec le barman. Et ils ne sont pas seuls… Il y a une dizaine de types derrière eux.
Heureusement j’ai un temps d’avance. Après ces quelques brasses, j’atteins rapidement la côte et commence mon escalade. Je monte chaque centimètre avec le plus grand soin possible. Le fait d’être mouillé pousse à la vigilance, chaque caillou devenant un piège mortel. L’escalade est plutôt une tâche aisée pour moi qui ai passé mon enfance à escalader chaque recoin de Water Seven, mais dans un environnement urbain c’est différent. Ici, la roche est érodée par des années, des siècles, des millénaires de pluies. Ici la roche s’effrite sous mes mains, une prise rompt sous ma main gauche, provoquant ma chute. Je me rattrape de la main droite mais le reste de mon corps est suspendu dans le vide. De la main gauche j’attrape un de mes sabres puis tendant mon bras au-dessus de ma tête, j’enfonce l’épée le plus haut possible avant de me hisser jusqu’à elle. Je pose mes pieds sur de nouvelles prises retrouvant un peu de stabilité.
Je jette un coup d’œil vers le bas, voyant les rochers auxquels je viens d’échapper, mais aussi mes différents concurrents qui ont commencé leur ascension. Après ce moment d’égarement, je reprends mon escalade et parviens rapidement jusqu’au sommet, une corniche de deux mètre de large puis une falaise d’une centaine de mètres identique à celle que je viens d’escalader et qui entoure une jungle luxuriante.
J’enfonce mes deux sabres dans la falaise et me laisse glisser le long de la falaise. Au moins la descente a été plus rapide que la montée. J’atteins le sol alors qu’aucun autre pirate n’a encore mis le pied sur le sommet de la falaise. J’ai une bonne avance sur mes concurrents. A moi de la conserver.