Comme convenu, Socrate avait était enfermé dans un coffre pour être livré à l'ermite de Gosa. Un message y était même cloué, évoquant les évènements passés. Le vieil homme avait accepté de se faire livrer des denrées alimentaires chaque semaine sans établir de contact avec qui que ce soit. Même pas le marchand qui le livrait. En effet, à cause de son âge avancé, il ne pouvait plus chasser lui même ses repas. Pourtant, le vieil homme était plein de ressources.
D'ailleurs, le voilà qui arrivait dans ses habits amples traditionnels. Il était en réalité un moine-guerrier. Il était venu prier le repos des victimes d'un tyran de pirate qui avait rayé le village de la carte. Il trainait sa carcasse, le visage fortement ridé et le regard grave. Ses cheveux, sa barbe, et même ses sourcils avaient poussé et atteignaient une longueur inhabituelle mais ils n'étaient pas négligés pour autant.
Il saisit le petit mot cloué d'un geste et porta son attention sur son contenu. Après quelques instants, il s'agenouilla avec difficultés et quelques grimaces pour l'ouvrir. Aussitôt le blondinet en bondit en beuglant.
- J'étouuuuuffe !
Il était debout, les poings levés au ciel, l'air ... bête. Il cherchait du regard d'où venait la voix, il trouva le vieil ermite avec une rougeur sur le front : il l'avait touché en ouvrant le coffre de toutes ses forces pour en sortir. Puis, plus rien. Il s'était tu en voyant toute la fureur concentrée dans les yeux de ce vieil inconnu.
- Silence, avorton !
Le cri de l'ermite avait déchiré le silence comme un éclair déchire le ciel, aussi tonitruant que le tonnerre. Au même instant, il avait abattu violemment la tranche de sa main sur le sommet de son crâne, ce qui lui fit tirer dans la langue dans "Gouya" en s'étranglant dans le choc.
Quand Socrate se réveilla, il était allongé auprès d'un feu dont il sentit la chaleur le réconforter. Quand il ouvrit les yeux, il faisait face à un ciel étoilé.
- Eh bé. Quand on t'assomme, tu ne fais pas semblant.
Le Ricidule se frotta les yeux avant de se redresser pour voir qui lui parlait. C'était le vieil ermite qui était assis sur une pierre en train de tailler une branche pour l'acérée et s'en servir comme arme.
- Ca fait deux jours que tu dors. J'ai eu peur. Oui, j'ai eu peur de manquer de nourriture.
Il lança son pic en bois juste aux pieds de Socrate, planté dans le sol.
- Parce que c'est toi qui a avalé ma nourriture, alors ce sera à toi d'aller chasser !
- Chasser ?
Le blondinet s'était assis en tailleurs devant le feu qui cuisait quelques brochettes et des racines. Il huma leur doux fumet avant de reprendre la parole.
- Je ne sais même pas me battre ...
- Oh, misère ...
- Mais tu as l'air de savoir de te débrouiller, le vieux. Elles ont l'air bonnes tes brochettes. C'est quoi ?
Il tendit sa main pour s'emparer de la viande, le vieil homme intervint.
- Le jeune tigre enjoué et affamé veut s'attaquer au vieux buffle, mais il a supporté le blizzard au sommet de la montagne !
Au moment où il hurla son proverbe préventif, il enfonça son index et son majeur dans l'épaule de Socrate, lui paralysant totalement le bras.
- Voilà ce que je n'aime pas chez les gens ! Voleurs, violents et sans gêne !
Socrate n'en avait que faire. Ce qu'il l'étonnait, c'était son bras.
- Wooooh ! Comment t'as fait ça le vieux ? T'es démentiel ! Et tu veux pas chasser ?! Bah alors montre moi !
- La Voix du Moine ne se communique pas à n'importe qui, jeune avorton ! Et je suis trop vieux pour chasser. Il y a, dans cet archipel, un tigre qui fait la loi sur la faune et la flore locale. Je ... Je ne peux pas le tuer mais durant ma jeunesse, il a appris à me respecter. Seulement, il faut bien qu'il se nourrisse et petit à petit, il se rapproche de mon camp dont tu vas bientôt partir. Je ne demande rien à part la solitude ! Ce n'est pas possible de respecter ma volonté à la fin ? C'est si difficile que ça ?
- Calme toi le vieux ! J'y suis pour rien moi.
- C'est "Monsieur" !
De colère, il donna un coup de poing dans le ventre de Socrate qui décolla du sol pour s'écraser sur le tronc de l'arbre juste à côté, sans mettre les pieds par terre. Quand il retomba, choqué par tant de puissance, le vieil ermite se tenait devant lui.
- A défaut de t'envoyer chasser, tu te débrouilleras seul. La vie à la dure, ça forge. Et moi je vais t'inculquer les règles de la politesse puisque tu sembles ne pas les avoir apprises. C'est la base de la société, avorton !
D'ailleurs, le voilà qui arrivait dans ses habits amples traditionnels. Il était en réalité un moine-guerrier. Il était venu prier le repos des victimes d'un tyran de pirate qui avait rayé le village de la carte. Il trainait sa carcasse, le visage fortement ridé et le regard grave. Ses cheveux, sa barbe, et même ses sourcils avaient poussé et atteignaient une longueur inhabituelle mais ils n'étaient pas négligés pour autant.
Il saisit le petit mot cloué d'un geste et porta son attention sur son contenu. Après quelques instants, il s'agenouilla avec difficultés et quelques grimaces pour l'ouvrir. Aussitôt le blondinet en bondit en beuglant.
- J'étouuuuuffe !
Il était debout, les poings levés au ciel, l'air ... bête. Il cherchait du regard d'où venait la voix, il trouva le vieil ermite avec une rougeur sur le front : il l'avait touché en ouvrant le coffre de toutes ses forces pour en sortir. Puis, plus rien. Il s'était tu en voyant toute la fureur concentrée dans les yeux de ce vieil inconnu.
- Silence, avorton !
Le cri de l'ermite avait déchiré le silence comme un éclair déchire le ciel, aussi tonitruant que le tonnerre. Au même instant, il avait abattu violemment la tranche de sa main sur le sommet de son crâne, ce qui lui fit tirer dans la langue dans "Gouya" en s'étranglant dans le choc.
Quand Socrate se réveilla, il était allongé auprès d'un feu dont il sentit la chaleur le réconforter. Quand il ouvrit les yeux, il faisait face à un ciel étoilé.
- Eh bé. Quand on t'assomme, tu ne fais pas semblant.
Le Ricidule se frotta les yeux avant de se redresser pour voir qui lui parlait. C'était le vieil ermite qui était assis sur une pierre en train de tailler une branche pour l'acérée et s'en servir comme arme.
- Ca fait deux jours que tu dors. J'ai eu peur. Oui, j'ai eu peur de manquer de nourriture.
Il lança son pic en bois juste aux pieds de Socrate, planté dans le sol.
- Parce que c'est toi qui a avalé ma nourriture, alors ce sera à toi d'aller chasser !
- Chasser ?
Le blondinet s'était assis en tailleurs devant le feu qui cuisait quelques brochettes et des racines. Il huma leur doux fumet avant de reprendre la parole.
- Je ne sais même pas me battre ...
- Oh, misère ...
- Mais tu as l'air de savoir de te débrouiller, le vieux. Elles ont l'air bonnes tes brochettes. C'est quoi ?
Il tendit sa main pour s'emparer de la viande, le vieil homme intervint.
- Le jeune tigre enjoué et affamé veut s'attaquer au vieux buffle, mais il a supporté le blizzard au sommet de la montagne !
Au moment où il hurla son proverbe préventif, il enfonça son index et son majeur dans l'épaule de Socrate, lui paralysant totalement le bras.
- Voilà ce que je n'aime pas chez les gens ! Voleurs, violents et sans gêne !
Socrate n'en avait que faire. Ce qu'il l'étonnait, c'était son bras.
- Wooooh ! Comment t'as fait ça le vieux ? T'es démentiel ! Et tu veux pas chasser ?! Bah alors montre moi !
- La Voix du Moine ne se communique pas à n'importe qui, jeune avorton ! Et je suis trop vieux pour chasser. Il y a, dans cet archipel, un tigre qui fait la loi sur la faune et la flore locale. Je ... Je ne peux pas le tuer mais durant ma jeunesse, il a appris à me respecter. Seulement, il faut bien qu'il se nourrisse et petit à petit, il se rapproche de mon camp dont tu vas bientôt partir. Je ne demande rien à part la solitude ! Ce n'est pas possible de respecter ma volonté à la fin ? C'est si difficile que ça ?
- Calme toi le vieux ! J'y suis pour rien moi.
- C'est "Monsieur" !
De colère, il donna un coup de poing dans le ventre de Socrate qui décolla du sol pour s'écraser sur le tronc de l'arbre juste à côté, sans mettre les pieds par terre. Quand il retomba, choqué par tant de puissance, le vieil ermite se tenait devant lui.
- A défaut de t'envoyer chasser, tu te débrouilleras seul. La vie à la dure, ça forge. Et moi je vais t'inculquer les règles de la politesse puisque tu sembles ne pas les avoir apprises. C'est la base de la société, avorton !