En plein milieu d'une plaine ...
Un, deux, trois. L'arbre se brisa. Quatre, cinq, six le sol se fendit en deux. La puissance de la lame ne réside que dans la force de caractère de son possesseur, de ses convictions. Plus je frappais, plus je me défoulais extériorisant haine, frustration et tout ce qui allait avec. Je ne prêtais même plus attention au décor m'entourant, il n'y avait que l'arbre et le sabre. Le chasseur et sa proie. Il y eut un dernier coup, la lame se bloqua cette fois contre la roche. Échec. Était-ce ma limite ? Un rocher pouvait-il être plus fort que mes convictions ? Ironie du sort, un sourire au coin des lèvres face à une telle défaite. Il était temps de se reposer l'espace d'un instant avant de reprendre.
Je plantais mon sabre dans le sol tandis que mon fessier vint se poser sur le rocher en question. Tout était si vert et paisible autour de moi, c'était comme ci je venais de déranger les lieux avec mon bref entraînement. Comme si la tempête avait frappé la plaine pendant quelques instants. Toute cette immensité de végétation, des arbres à pertes de vus, des champs, un grand soleil. Le paradis pour un pirate et pourtant. Il manquait quelque chose, de l'action ? Du feu pour venir embraser les lieux ? Trop calme en tout cas. Le vent quant à lui venait caresser l'herbe et par la même occasion rafraîchir mes joues. Emporte moi comme tu le fais avec les feuilles en automne, fais moi voyager.
Souffles ton mécontentement,
Caresses l'herbe des champs,
Tempête par la suite tu provoqueras surement.
Courte pause terminée. Le sabre quitte la terre laissant derrière lui un léger trou. Quelques secondes plus tard le voilà frappant à nouveau le rocher. Pourquoi ? Pourquoi tant de motivations, d'acharnements ? La peur de l'échec ou l'envie absolue du succès ? Une fois, deux, puis trois, mais toujours rien. La pierre ne cédait pas, mes forces quant à elles faiblissaient. Comment ça Ren, un pauvre rocher peut avoir raison de toi ! Encore. Un dernier coup aller. Brise toi ! Raté.
Un léger grincement, le sabre venait de se ranger dans son fourreau. Devenir plus fort ? Comment ? Toi, m'as tu mentis ? Toi qui me contait : L'esprit concentré peut percer la pierre. Vois-tu désormais à quel point tu avais tort ?