[Note préalable : ce RP se situe en même temps que celui avec Ange, pendant la pause de « quelques jours » – les deux s’intercalent donc – avant qu'il ne dépasse au-delà de la fin du Rp avec Ange.]
La nuit était tombée sur Rainbase et le désert semblait entre plus surréel à la lumière des néons de la ville. Rainbase, la ville qui ne dormait jamais, Rainbase, la ville de beaucoup des vices... Et pourtant, c'était ici que je trouvais la solution pour un renouveau. Comme quoi, la sagesse des anciens est véritable : le fumier permet de fertiliser la plus abrupte des terres. Avouer que je devais à Ange le printemps de la révolution à Alabasta, était tout de même humiliant.
Le passage des Rhino Storms il y a quelques mois avait fait des dégâts, beaucoup de dégâts. La révolution souffrait et surtout avait peur. Traqués si ce n'était arrêtés, les insurgés contre le Gouvernement Mondial se terraient et n'osaient plus bouger. Or, c'était dans l'union que résidait notre force, et c'était dans l'action continue, même si elle devait être lente, que nous faisions avancer les choses. Après tout, une révolution, c'était aussi le temps que mettait la planète pour accomplir sa trajectoire atour d’un autre astre. Qui peut se vanter de réellement sentir la Terre bouger sous ses pieds ? – à l'exception de deux-trois porteurs de fruits du démon, cela s'entend... Oui, nous étions comme des termites, nous rongions imperceptiblement la structure jusqu'à ce qu'un jour, l'édifice s'écroulât.
Il me revenait, en tant qu'As, de prendre la responsabilité de ranimer la flamme, recruter de nouveaux partisans, de fournir les moyens nécessaires à la poursuite des actions. Je devais profiter de ce moment de flottement dans les forces ennemies, pour souffler sur le brandon de nos convictions et en tirer une étincelle pour que le brasier de nos voix devint le feu de nos bras ! Un phare dans la nuit, guidant les âmes perdues et en mal de réconfort, offrant la chaleur d'un foyer, tel était notre but, notre rôle.
Voilà pourquoi je me retrouvais, au crépuscule d'une journée riche en émotion, au milieu du désert. Comme son nom l'indiquait, il n'y avait personne, et c'était idéal pour une conversation par den-den sans oreille indiscrète. Par contre, il n'y avait pas un endroit où se poser plus ou moins confortablement. Parfois, je me prenais à imaginer une capsule d'où je pourrais tirer une chaise longue ou tout autre objet encombrant. Finalement, je dus me résigner et me contenter d'un amas rocheux pour poser mon postérieur et me donner juste ce qu'il fallait d'ombre pour ne pas griller comme un homard. Devant moi, le den-den tirait la tronche. Promis petit, je te mettrai dans un seau à champagne rempli d'eau fraîche dès notre retour.
Raven répondit assez rapidement mais étrangement, notre conversation prit une tournure que je n'avais pas envisagée. Je pensais qu'elle serait « folle de joie » - on parle de Raven là – en apprenant qu'Alabasta serait tel le phénix de la légende. Mais non, elle râla comme un vieux lama pelé et si elle avait pu cracher par den-den interposé, elle l'aurait fait. Dans l'état, elle approuvait la théorie, mais pas du tout la pratique. Particulièrement le cas « Ange Del Flo ».
- « Mais quelle idée d'avoir conclu une telle alliance avec un... un... pirate !!! Et un pas très bon pirate, qui plus est ! » Ce en quoi elle n'avait pas tort.
- « C'est une question de logique, d'équilibrer les pertes... » Ma propre indécision me fit mal. Où était passé mon assurance ? Raven ne manqua pas de s'engouffrer dans cette faille.
- « Les stratégies, ce n'est clairement pas de votre niveau ! » Ça, ça faisait mal. Mon orgueil fut fouetté à vif : je vivais stratégie depuis que j'avais trois ans. Certes, au départ, c'était plutôt un calcul pour faire retomber sur mes frères la responsabilité de mes bêtises. Après, c'était pour gagner le titre officieux de reine du bal. Plus tard encore, pour m'arranger dans la répartition des missions et des entraînements. La stratégie avait été les seules classes où j'avais brillé, que ce fut au CP ou au BAN. Oui, j'étais vexée comme un pou !
- « Nous savons que la reine Vivi ne devrait plus tarder à passer l'arme à gauche. Elle a 116 ans et des brouettes et même si elle survit encore, son esprit ne devrait plus tarder à faire des galipettes dans la semoule. Mais sa succession est loin d'être assurée, avec ses nombreux héritiers qui sont déjà en train de s'entretuer. Et même si la couronne finit par se poser sur une des rares têtes royales pas trop pourries, le royaume d'Alabasta aura tout de même vécu quelques temps dans le doute. Or, s'il vacille, ne serait-ce que vaciller, ça sera le signal pour toutes les racailles du coin pour venir jouer les vautours. Vrai ou pas ? »
- « Vrai ---.. » Sans lui laisser le temps de continuer sur l'objection forcément sensée qu'elle me ferait, je continuai :
- « D'un autre côté, Ange del Flo partira à la conquête d'une plus grande richesse, qu'on le veuille ou pas. Être roi ne lui avait pas effleuré l'esprit avant que je la lui soufflasse. Et vous savez pourquoi j'ai fait ça ? Parce que Ange del Flo a été un pirate des plus médiocres. Pourtant, il a réussi à mettre la main sur la lettre de marque de Krabbs – qu'il a revendu assez rapidement, pour un meilleur ou pour un pire – à sortir son épingle du jeu face à Satoshi, à son équipage et maintenant ici à Rainbase. » Je défendais mon poulain avec la dernière énergie, bien déterminée à ne pas passer pour la bouffonne de service. « Ne pas prendre en compte qu'il a du potentiel et que ses résultats inégaux sont signes d'un manque de perspective et pas d'un manque d'intelligence serait... bête. J'ai parlé au type, c'est... un diamant brut. » Oui, je recyclais cette expression, mais il n'y avait pas plus parfaite image.
- « S'il est brut, cela n'empêche pas qu'il peut être plein de bulles... »
- « En effet, mais un mauvais diamant reste un diamant, et vaut mieux que du toc. Et je suis capable de déguiser un mauvais diamant en quelque chose de semi-précieux. Et puis, au pire de cas... Qu'avons-nous à perdre ? Et si vraiment mon jugement semble à ce point hasardeux, la révo pourra bientôt venir en force ici et groomer un autre candidat -ou candidate. »
- « Je reste toujours sceptique sur la possibilité de voir un étranger à la famille royale ET à la cour d'obtenir le trône. »
- « Je n'ai pas dit que ça serait facile. Et si j'échoue, nous aurons un allié bien placé. Del Flo ne sera peut-être pas roi ou prince consort, mais il finira pair du royaume, ça, je le garantis. Qui sait, ministre de l'économie, de la marine marchande ou autre ? Et même sans cela.... même s'il n'est 'que' un parvenu, un nouveau riche au passé et aux méthodes troubles... il sera notre allié. »
Je savais désormais que j'avais gagné. Aussi bancal que fut mon projet, il ne l'était pas moins que toute autre perspective sur la succession Vivi-esque. Mon plan avait le mérite d'en être un, de plan, à la différence de la morne indifférence qui planait sur les reliefs peu accidentés d'Alabasta. Pas grand chose à perdre – notre crainte principale résidait dans le fait qu'Ange nous trahisse. Mais si nous devions tomber par sa faute, il l'emporterait dans la tombe. Beaucoup à gagner.
Raven me donna carte blanche, de nombreux conseils et plus encore d'interdictions – ce qui invalidait un peu le côté « carte blanche » mais elle s'inquiétait de me voir prendre à bras le corps un aussi gros projet. Après l'échec de Goa, la révolution pouvait difficilement se permettre de perdre du terrain, qu'il fut physique ou moral. Si très peu de personnes devaient souffrir d'une erreur de calcul de ma part, la perte définitive d'une emprise révolutionnaire sur Alabasta serait un coup terrible à notre organisation. Vaincre ou crever.
La routine quoi.
Le passage des Rhino Storms il y a quelques mois avait fait des dégâts, beaucoup de dégâts. La révolution souffrait et surtout avait peur. Traqués si ce n'était arrêtés, les insurgés contre le Gouvernement Mondial se terraient et n'osaient plus bouger. Or, c'était dans l'union que résidait notre force, et c'était dans l'action continue, même si elle devait être lente, que nous faisions avancer les choses. Après tout, une révolution, c'était aussi le temps que mettait la planète pour accomplir sa trajectoire atour d’un autre astre. Qui peut se vanter de réellement sentir la Terre bouger sous ses pieds ? – à l'exception de deux-trois porteurs de fruits du démon, cela s'entend... Oui, nous étions comme des termites, nous rongions imperceptiblement la structure jusqu'à ce qu'un jour, l'édifice s'écroulât.
Il me revenait, en tant qu'As, de prendre la responsabilité de ranimer la flamme, recruter de nouveaux partisans, de fournir les moyens nécessaires à la poursuite des actions. Je devais profiter de ce moment de flottement dans les forces ennemies, pour souffler sur le brandon de nos convictions et en tirer une étincelle pour que le brasier de nos voix devint le feu de nos bras ! Un phare dans la nuit, guidant les âmes perdues et en mal de réconfort, offrant la chaleur d'un foyer, tel était notre but, notre rôle.
Voilà pourquoi je me retrouvais, au crépuscule d'une journée riche en émotion, au milieu du désert. Comme son nom l'indiquait, il n'y avait personne, et c'était idéal pour une conversation par den-den sans oreille indiscrète. Par contre, il n'y avait pas un endroit où se poser plus ou moins confortablement. Parfois, je me prenais à imaginer une capsule d'où je pourrais tirer une chaise longue ou tout autre objet encombrant. Finalement, je dus me résigner et me contenter d'un amas rocheux pour poser mon postérieur et me donner juste ce qu'il fallait d'ombre pour ne pas griller comme un homard. Devant moi, le den-den tirait la tronche. Promis petit, je te mettrai dans un seau à champagne rempli d'eau fraîche dès notre retour.
Raven répondit assez rapidement mais étrangement, notre conversation prit une tournure que je n'avais pas envisagée. Je pensais qu'elle serait « folle de joie » - on parle de Raven là – en apprenant qu'Alabasta serait tel le phénix de la légende. Mais non, elle râla comme un vieux lama pelé et si elle avait pu cracher par den-den interposé, elle l'aurait fait. Dans l'état, elle approuvait la théorie, mais pas du tout la pratique. Particulièrement le cas « Ange Del Flo ».
- « Mais quelle idée d'avoir conclu une telle alliance avec un... un... pirate !!! Et un pas très bon pirate, qui plus est ! » Ce en quoi elle n'avait pas tort.
- « C'est une question de logique, d'équilibrer les pertes... » Ma propre indécision me fit mal. Où était passé mon assurance ? Raven ne manqua pas de s'engouffrer dans cette faille.
- « Les stratégies, ce n'est clairement pas de votre niveau ! » Ça, ça faisait mal. Mon orgueil fut fouetté à vif : je vivais stratégie depuis que j'avais trois ans. Certes, au départ, c'était plutôt un calcul pour faire retomber sur mes frères la responsabilité de mes bêtises. Après, c'était pour gagner le titre officieux de reine du bal. Plus tard encore, pour m'arranger dans la répartition des missions et des entraînements. La stratégie avait été les seules classes où j'avais brillé, que ce fut au CP ou au BAN. Oui, j'étais vexée comme un pou !
- « Nous savons que la reine Vivi ne devrait plus tarder à passer l'arme à gauche. Elle a 116 ans et des brouettes et même si elle survit encore, son esprit ne devrait plus tarder à faire des galipettes dans la semoule. Mais sa succession est loin d'être assurée, avec ses nombreux héritiers qui sont déjà en train de s'entretuer. Et même si la couronne finit par se poser sur une des rares têtes royales pas trop pourries, le royaume d'Alabasta aura tout de même vécu quelques temps dans le doute. Or, s'il vacille, ne serait-ce que vaciller, ça sera le signal pour toutes les racailles du coin pour venir jouer les vautours. Vrai ou pas ? »
- « Vrai ---.. » Sans lui laisser le temps de continuer sur l'objection forcément sensée qu'elle me ferait, je continuai :
- « D'un autre côté, Ange del Flo partira à la conquête d'une plus grande richesse, qu'on le veuille ou pas. Être roi ne lui avait pas effleuré l'esprit avant que je la lui soufflasse. Et vous savez pourquoi j'ai fait ça ? Parce que Ange del Flo a été un pirate des plus médiocres. Pourtant, il a réussi à mettre la main sur la lettre de marque de Krabbs – qu'il a revendu assez rapidement, pour un meilleur ou pour un pire – à sortir son épingle du jeu face à Satoshi, à son équipage et maintenant ici à Rainbase. » Je défendais mon poulain avec la dernière énergie, bien déterminée à ne pas passer pour la bouffonne de service. « Ne pas prendre en compte qu'il a du potentiel et que ses résultats inégaux sont signes d'un manque de perspective et pas d'un manque d'intelligence serait... bête. J'ai parlé au type, c'est... un diamant brut. » Oui, je recyclais cette expression, mais il n'y avait pas plus parfaite image.
- « S'il est brut, cela n'empêche pas qu'il peut être plein de bulles... »
- « En effet, mais un mauvais diamant reste un diamant, et vaut mieux que du toc. Et je suis capable de déguiser un mauvais diamant en quelque chose de semi-précieux. Et puis, au pire de cas... Qu'avons-nous à perdre ? Et si vraiment mon jugement semble à ce point hasardeux, la révo pourra bientôt venir en force ici et groomer un autre candidat -ou candidate. »
- « Je reste toujours sceptique sur la possibilité de voir un étranger à la famille royale ET à la cour d'obtenir le trône. »
- « Je n'ai pas dit que ça serait facile. Et si j'échoue, nous aurons un allié bien placé. Del Flo ne sera peut-être pas roi ou prince consort, mais il finira pair du royaume, ça, je le garantis. Qui sait, ministre de l'économie, de la marine marchande ou autre ? Et même sans cela.... même s'il n'est 'que' un parvenu, un nouveau riche au passé et aux méthodes troubles... il sera notre allié. »
Je savais désormais que j'avais gagné. Aussi bancal que fut mon projet, il ne l'était pas moins que toute autre perspective sur la succession Vivi-esque. Mon plan avait le mérite d'en être un, de plan, à la différence de la morne indifférence qui planait sur les reliefs peu accidentés d'Alabasta. Pas grand chose à perdre – notre crainte principale résidait dans le fait qu'Ange nous trahisse. Mais si nous devions tomber par sa faute, il l'emporterait dans la tombe. Beaucoup à gagner.
Raven me donna carte blanche, de nombreux conseils et plus encore d'interdictions – ce qui invalidait un peu le côté « carte blanche » mais elle s'inquiétait de me voir prendre à bras le corps un aussi gros projet. Après l'échec de Goa, la révolution pouvait difficilement se permettre de perdre du terrain, qu'il fut physique ou moral. Si très peu de personnes devaient souffrir d'une erreur de calcul de ma part, la perte définitive d'une emprise révolutionnaire sur Alabasta serait un coup terrible à notre organisation. Vaincre ou crever.
La routine quoi.