Il se trouva que Bacha, le capitaine du navire des sables que Solomon avait aidé à tuer Doby Mick le terrible requin des sables, habitait Erumalu. Comme on pouvait s’y attendre de la part d’un homme qui avait eu une obsession pendant ces vingt dernières années, il vivait seul et dans une hygiène domestique déplorable, mais il avait au moins un toit sur la tête. Lorsque la milice vint chercher les deux hommes, découvrant le cadavre de la bête et les restes fumants du rafiot de Bacha, ils insistèrent pour ramener la bestiole et en faire une annonce dans la brève locale : le concept d’espèce en voie de disparition n’était pas de rigueur lorsqu’on parlait d’un carnassier d’une telle envergure, visiblement. Ainsi, les deux moitiés de Doby furent hissées, ficelées et transportées au même tire que les deux comparses dans la ville d’Erumalu On les stocka au frais en attendant les journalistes puis on raccompagna les deux « héros » chez eux. Ainsi, au petit matin, après une soirée arrosée dédiée aux vicissitudes du désert et à ses merveilles, la photo fut prise – quinze mètres du mufle à la queue, c’était pas rien – et les amis se séparèrent. L’un pour aller cuver son rhum jusqu’à la fin de sa journée, l’autre pour une quête plus personnelle.
Solomon gagna ainsi les quartiers un peu plus prisés de la cité, à la recherche d’un quelconque indice sur une quelconque chose qui aurait pu le relier de manière quelconque à son passé. Il essayait de se débattre avec les quelques indices qu’il avait, à savoir qu’il était soi-disant un rebelle, qu’il savait plutôt bien se battre et … la corneille blanche. Celle-là par contre, il se demandait encore s’il l’avait rêvée ou pas. Il y avait bien le tatouage sur son poignet, mais le voyage à bord de la galère restait flou. Ainsi, il se mit à laisser traîner ses oreilles dans le grand Erumalu. Utilisant les quelques pièces volées, il s’offrit une séance dans la foule, tentant de soutirer quelques informations. Malheureusement, le succès n’était pas vraiment au rendez-vous. Il apprit qu’il avait en effet eu une base révolutionnaire dans le coin il y a quelques temps de cela mais que les marines du Leviathan l’avaient bouté hors du royaume à grand renfort de destruction.
Le Leviathan … cela ne lui était pas inconnu. Comme s’il avait déjà entendu ce nom. Il résonnait à ses oreilles d’une étrange manière. Il chercha de ce fait à en apprendre un peu plus sur cet équipage. Il ne fallut pas creuser plus loin que la brève du coin pour cela. Alheïri Salem Fenyang, ex-Capitaine du Leviathan avait péri en mer sous les coups d’un monstre marin. Oswald Jenkins en avait repris le commandement suite à cela et le navire était parti en direction de Jaya, afin de terminer de remonter Grand Line pour livrer le navire à Marie-Joa. Belle petite leçon de géographie au passage. Mais cela s’arrêtait là … peut-être qu’en allant sur ce navire, qu’en les rencontrant il s’en souviendrait. Il eut des sueurs froides à cette idée. Hm. S’il fut un de ces révolutionnaires et que ce nom lui disait quelque chose, c’était peut-être pour une mauvaise raison. Et Fenyang … brrr … Son corps semblait se souvenir d’une rancune à l’égard de ce nom. Une sourde colère. Ce type était réputé pour sa haine des révolutionnaires. Pas étonnant. Enfin, depuis tout à l’heure il se disait révolutionnaire, mais est-ce qu’on pouvait parler ainsi d’un ‘rebelle’ ? Bah, c’était une piste comme un autre …
« Hey. C’est toi qui pose des questions sur la Révolution ? »
En plein milieu du marché, deux types en habit doré et blanc. Le scarabée. La milice ? Forcément. Mais heu … il avait fait quoi encore ? Rah, il lui faudrait indubitablement des cours de politique dans l’avenir.
« Plaît-il ? »
Les deux gusses étaient plutôt banals. L’un était un roux aux dents renfoncées, portant sabre et mousquet. L’autre, certainement un peu plus gradé, arborait une tenue un peu plus décontractée mais deux sabres mis en évidence. Ça sentait les ennuis à plein nez. L’instinct de Solomon lui dictait de les neutraliser, mais il n’était pas un meurtrier. Enfin, si, mais il détestait la facilité avec laquelle cela venait. Ces gars faisaient peut-être juste leur travail … Oh, et puis merde quoi. Pourquoi ça le gênait ? Il sentait sa main s’agiter, son envie de les envoyer paître. Et de l’autre côté, cette réserve qu’il affectait. Il était encore trop agité pour comprendre ce que lui soufflait son corps. Il aurait dû comprendre ‘pas devant tout le monde’ mais c’était un message trop complexe, visiblement … Il se contint donc, perdu dans ses doutes métaphysiques. A tel point que l’un des soldats le secoua un peu pour le ramener parmi eux.
« Hein ? Ah … heu … et bien, je me renseigne sur le Léviathan, tout ça. »
Pas assez crétin pour parler de révolution au gouvernement local, plutôt bien ça.
« Vrai qu’ils ont bien épuré la racaille par ici. Mais n’aie crainte, citoyen : les rebelles ont été matés et il n’y a plus lieu de s’inquiéter. Et si tu cherches le glorieux Léviathan, tu ferais mieux de prendre directement un ticket pour Marie-Joa. »
Le rouquin souriait de toutes ses dents désordonnées. Plutôt crédule comme type. Le genre de gars qui suivait les ordres sans discuter. L’autre par contre, se taisait et gardait un regard suspicieux. Vrai qu’on pouvait chercher le Léviathan pour moult raison : infiltration, sabotage, diffamation. Heu … pourquoi c’était toujours ces idées-là qui venaient en premier ?
« Nous sommes ici pour veiller sur la situation locale, et éviter les débordements populaires. »
L’autre gusse venait de prendre la parole. Il jaugeait visiblement Solomon.
« Ainsi, vous comprendrez que je prenne votre identité, citoyen. Et que je la vérifie. Pourriez-vous me montrer vos papiers ? »
« Mes papiers ? »
« Ou un titre de transport … »
« Heu … »
« Clandestin ? »
Hum. Foutredieu. Lui il était pas con. Bon, autant jouer la carte de l’honnêteté.
« Et bien … voyez-vous j’ai un petit problème. Si je pose des questions, comme ça c’est pas vraiment pour rien. Voyez-vous, je suis … oh putain c’est quoi ça ?! »
Doigt tendu derrière eux, yeux écarquillés. La plus vieille feinte du monde. Les deux gusses se retournèrent, la main sur la poignée de leur arme, prêts à en découdre. Ils ne virent que la foule qui s’étendait presque à perte de vue puis ils se retournèrent ne comprenant que trop tard la ruse de leur interlocuteur. Il n’était évidemment plus là et ricanait déjà de son coup en se fondant dans la masse. La plupart des gens ici avaient l’habitude de se couvrir pour se protéger du sable et du vent, ainsi il s’empara contre quelques pièces d’un keffieh et cacha ses bandages pour ne pas être reconnu dès le premier coup d’œil. De toute manière, en y regardant de plus près, il y avait pas mal de types louches. Il se découvrait peu à peu une rancœur tenace contre les hommes de la milice et une propension pour les sales coups. Ouais, peut-être bien qu’il était un de ces révolutionnaires après tout. Mais les raisons de ce choix lui restaient encore inconnues. Il haussa les épaules et s’enfonça dans la foule. Le soir pointait le bout de son nez, il était temps de rentrer.
Solomon gagna ainsi les quartiers un peu plus prisés de la cité, à la recherche d’un quelconque indice sur une quelconque chose qui aurait pu le relier de manière quelconque à son passé. Il essayait de se débattre avec les quelques indices qu’il avait, à savoir qu’il était soi-disant un rebelle, qu’il savait plutôt bien se battre et … la corneille blanche. Celle-là par contre, il se demandait encore s’il l’avait rêvée ou pas. Il y avait bien le tatouage sur son poignet, mais le voyage à bord de la galère restait flou. Ainsi, il se mit à laisser traîner ses oreilles dans le grand Erumalu. Utilisant les quelques pièces volées, il s’offrit une séance dans la foule, tentant de soutirer quelques informations. Malheureusement, le succès n’était pas vraiment au rendez-vous. Il apprit qu’il avait en effet eu une base révolutionnaire dans le coin il y a quelques temps de cela mais que les marines du Leviathan l’avaient bouté hors du royaume à grand renfort de destruction.
Le Leviathan … cela ne lui était pas inconnu. Comme s’il avait déjà entendu ce nom. Il résonnait à ses oreilles d’une étrange manière. Il chercha de ce fait à en apprendre un peu plus sur cet équipage. Il ne fallut pas creuser plus loin que la brève du coin pour cela. Alheïri Salem Fenyang, ex-Capitaine du Leviathan avait péri en mer sous les coups d’un monstre marin. Oswald Jenkins en avait repris le commandement suite à cela et le navire était parti en direction de Jaya, afin de terminer de remonter Grand Line pour livrer le navire à Marie-Joa. Belle petite leçon de géographie au passage. Mais cela s’arrêtait là … peut-être qu’en allant sur ce navire, qu’en les rencontrant il s’en souviendrait. Il eut des sueurs froides à cette idée. Hm. S’il fut un de ces révolutionnaires et que ce nom lui disait quelque chose, c’était peut-être pour une mauvaise raison. Et Fenyang … brrr … Son corps semblait se souvenir d’une rancune à l’égard de ce nom. Une sourde colère. Ce type était réputé pour sa haine des révolutionnaires. Pas étonnant. Enfin, depuis tout à l’heure il se disait révolutionnaire, mais est-ce qu’on pouvait parler ainsi d’un ‘rebelle’ ? Bah, c’était une piste comme un autre …
« Hey. C’est toi qui pose des questions sur la Révolution ? »
En plein milieu du marché, deux types en habit doré et blanc. Le scarabée. La milice ? Forcément. Mais heu … il avait fait quoi encore ? Rah, il lui faudrait indubitablement des cours de politique dans l’avenir.
« Plaît-il ? »
Les deux gusses étaient plutôt banals. L’un était un roux aux dents renfoncées, portant sabre et mousquet. L’autre, certainement un peu plus gradé, arborait une tenue un peu plus décontractée mais deux sabres mis en évidence. Ça sentait les ennuis à plein nez. L’instinct de Solomon lui dictait de les neutraliser, mais il n’était pas un meurtrier. Enfin, si, mais il détestait la facilité avec laquelle cela venait. Ces gars faisaient peut-être juste leur travail … Oh, et puis merde quoi. Pourquoi ça le gênait ? Il sentait sa main s’agiter, son envie de les envoyer paître. Et de l’autre côté, cette réserve qu’il affectait. Il était encore trop agité pour comprendre ce que lui soufflait son corps. Il aurait dû comprendre ‘pas devant tout le monde’ mais c’était un message trop complexe, visiblement … Il se contint donc, perdu dans ses doutes métaphysiques. A tel point que l’un des soldats le secoua un peu pour le ramener parmi eux.
« Hein ? Ah … heu … et bien, je me renseigne sur le Léviathan, tout ça. »
Pas assez crétin pour parler de révolution au gouvernement local, plutôt bien ça.
« Vrai qu’ils ont bien épuré la racaille par ici. Mais n’aie crainte, citoyen : les rebelles ont été matés et il n’y a plus lieu de s’inquiéter. Et si tu cherches le glorieux Léviathan, tu ferais mieux de prendre directement un ticket pour Marie-Joa. »
Le rouquin souriait de toutes ses dents désordonnées. Plutôt crédule comme type. Le genre de gars qui suivait les ordres sans discuter. L’autre par contre, se taisait et gardait un regard suspicieux. Vrai qu’on pouvait chercher le Léviathan pour moult raison : infiltration, sabotage, diffamation. Heu … pourquoi c’était toujours ces idées-là qui venaient en premier ?
« Nous sommes ici pour veiller sur la situation locale, et éviter les débordements populaires. »
L’autre gusse venait de prendre la parole. Il jaugeait visiblement Solomon.
« Ainsi, vous comprendrez que je prenne votre identité, citoyen. Et que je la vérifie. Pourriez-vous me montrer vos papiers ? »
« Mes papiers ? »
« Ou un titre de transport … »
« Heu … »
« Clandestin ? »
Hum. Foutredieu. Lui il était pas con. Bon, autant jouer la carte de l’honnêteté.
« Et bien … voyez-vous j’ai un petit problème. Si je pose des questions, comme ça c’est pas vraiment pour rien. Voyez-vous, je suis … oh putain c’est quoi ça ?! »
Doigt tendu derrière eux, yeux écarquillés. La plus vieille feinte du monde. Les deux gusses se retournèrent, la main sur la poignée de leur arme, prêts à en découdre. Ils ne virent que la foule qui s’étendait presque à perte de vue puis ils se retournèrent ne comprenant que trop tard la ruse de leur interlocuteur. Il n’était évidemment plus là et ricanait déjà de son coup en se fondant dans la masse. La plupart des gens ici avaient l’habitude de se couvrir pour se protéger du sable et du vent, ainsi il s’empara contre quelques pièces d’un keffieh et cacha ses bandages pour ne pas être reconnu dès le premier coup d’œil. De toute manière, en y regardant de plus près, il y avait pas mal de types louches. Il se découvrait peu à peu une rancœur tenace contre les hommes de la milice et une propension pour les sales coups. Ouais, peut-être bien qu’il était un de ces révolutionnaires après tout. Mais les raisons de ce choix lui restaient encore inconnues. Il haussa les épaules et s’enfonça dans la foule. Le soir pointait le bout de son nez, il était temps de rentrer.